DECOUPAGE TERRITORIAL ET CONFLIT ETHNIQUE DANS LA PROVINCE DU LUALABA

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES SOCIALES POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

Département des sciences politiques et administratives

DECOUPAGE TERRITORIAL ET CONFLIT ETHNIQUE DANS LA PROVINCE DU LUALABA

                                    Par

                     KAZADI KALUBI Pierre     

                                                          Mémoire présenté   et  défendu  en  vue  de                         

                                                          l’obtention du grade de Licencié en Sciences

                                                          Politiques et Administratives.

                                            DIRECTEUR

                                                    MOLENGA LINGOTO Willy

                         Professeur

Année Académique 2020-2021

EPIGRAPHIE

«  Chaque difficulté rencontrée doit être l’occasion d’un nouveau progrès ».

       Pierre De COURBERTIN

DEDICACE

La présente œuvre scientifique est dédiée :

A toutes les Lualabaises et à tous les Lualabais qui militent pour le vivre ensemble et la paix dans leur province.

Aux opérateurs socio-politiques qui alimentent quotidiennement l’unité et surtout la réussite du processus du découpage et de la décentralisation territoriale au Lualaba.

IN MEMORIUM

En mémoire de notre cher grand frère, Olivier KABENGELE, appelé par le bon Dieu en 2011, il y a exactement 10 ans.

Grand frère, là où vous êtes, sachez que nos plaies sont encore fraiches, comme qui dirait c’était hier, le jour de votre disparition.

Votre dernier conseil, nous l’avions mis en pratique, en voici les fruits.

En mémoire de notre petite sœur, Sarah NSEYA, décédée au début de l’année 2020.

Petite sœur, ta place dans nos cœurs n’est pas occupée, nous t’aimons toujours.

Que la miséricorde divine, vous soient accorder et que vos âmes puissent, encore une fois de plus, se reposer en paix.

AVANT-PROPOS

Au père très haut, le Dieu de l’impossible, de la restauration, qui nous a fait grâce et nous a donné l’existence. Nous voulons ici en premier lieu vous rendre de tout gré nos remerciements dans ce présent travail.

Si longue que soit la nuit, le soleil finira par apparaitre, dit-on ! Nous nous réjouissons en cette fin de notre deuxième cycle universitaire à la faculté des sciences sociales, politiques et administratives, en livrant à la communauté intellectuelle la présente étude, fruit de l’endurance, la persévérance et tant d’abnégations, car dit-on : « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».

La dette de la reconnaissance, a dit un sage, est celle qu’on n’arrive pas à payer entièrement.

C’est pourquoi nous devons nous acquitter de cet agréable devoir qui est celui de remercier les personnes qui nous ont prêtées main forte pour la réussite de notre cursus académique pendant toutes ces cinq années.

Nos remerciements les plus sincères s’adressent à l’endroit du professeur MOLENGA LINGOTO Willy qui, malgré ses multiples occupations et responsabilités, a accepté de diriger ce mémoire de licence.

Nos remerciements vont également au corps professoral de l’Université de Lubumbashi, plus particulièrement à tout le personnel de la faculté des sciences sociales, politiques et administratives pour la formation reçue pendant les cinq années y passées et pour leur encadrement scientifique.

Nous exprimons notre profonde gratitude à notre cher père Jean KALUBI et à notre chère mère Chantal MASANGU, eux qui ont travaillé et continuent à travailler péniblement pour que nous devenions ce que nous sommes devenus aujourd’hui. Chers parents, vous avez semé sur une terre fertile dont voici la récolte, fruit de vos multiples sacrifices consentis.

A cette même occasion, nos remerciements les plus sincères s’adressent à vous, frères et sœurs de la famille KALUBI pour cette chaleur familiale, encouragements, accompagnement financier et prières. Nous citons ici, Hervé KALUBI, Marius NZENGU, Erick MUKENDI, Marlene MWADI, Junior KALONJI, Steve BANZA, Orlinne MWAMBA et tous les membres de la famille élargie que nous n’avons pas eu l’occasion de citer.

A vous, notre belle-sœur, nièce et nos  neveux, Prisca MASENGO, Bellevue NSEYA, Herman KALUBI et Eliel MBUYI.

Nous pensons également à tous les amis et connaissances : Yannick NTAMBO KALUMBA, Jean Marie Daniel KADIAT, Jonathan KAHENGA MATALA, Grace KALALA LWABA, Chadrack KAPUTO CHOMBA, NSENGA Pierre, Athanase MWAMBA MORISHO, Espoir KANYADURU, Crispin SADIKI ZABANDORA, Toussaint MAKAL, Emmanuel MUTEB, Moise KAKULE, Papy MUYA, Felix MBUYAMBA, Schadry BANZA MUKALAYI, Hosni KAMBALA MOUBARAK, Marcel KAMBA.

Nous ne pouvons oublier les autres collègues étudiants, en particulier ceux avec qui nous avons partagé les travaux académiques, les moments d’épreuves et de détente pendant notre parcours universitaire.

Que tous les autres amis et connaissances trouvent ici notre humble reconnaissance.

INTRODUCTTION

Depuis des années, la République Démocratique du Congo fait face à de multiples dissensions internes entre les communautés ethniques qui y vivent. Ce problème se vit souvent dans des provinces regorgeant plusieurs groupes ethniques.

Le conflit ethnique a détérioré la cohésion sociale entre les acteurs politiques, les amis, les familles, les associations, etc. et  aujourd’hui la société se retrouve fractionné, divisé, les barrières sont érigées entre les citoyens d’une même collectivité, d’une région, d’une province voire d’une même nation. Daté, il y a belle lurette, la question du conflit ethnique est très souvent marquée par des graves incidents qui partent des rivalités, des vengeances et qui aboutissent par des pertes en vies humaines. Cette question a été toujours au centre de diverses mutations qui se sont opérées aussi bien sur le plan politique que sur le plan social.

En effet, le conflit ethnique est devenu de plus en plus complexe et dynamique de nos jours et il secoue sérieusement le pays du nord au sud, de l’Est à l’Ouest. Il sied de signaler que le conflit ethnique est souvent allumé par certains faits politiques, sociaux ou administratifs parmi lesquels les élections, les nominations, les recrutements voire aussi le découpage qui est l’une des variables de notre sujet.

Cependant, l’ascension au pouvoir d’un acteur politique est très souvent considérée comme la victoire d’une ethnie ou d’une tribu sur les autres et le pouvoir devient ainsi comme une propriété de l’ethnie ou encore de la tribu dont est originaire le détenteur du pouvoir. Et en conséquence les membres des autres ethnies se sentent souvent frustrer. Et de cette marginalisation naisse le foyer des tensions et les rivalités ethniques. Jusqu’à ce jour, les acteurs politiques n’ont cessé d’user de cette fibre qui mette en adversité les communautés ethniques sœurs.

Depuis un certain temps environ la récente subdivision territoriale de la République Démocratique du Congo fait débat au sein de la classe politique congolaise mais aussi dans certains salons scientifiques. Il faut noter que les raisons avancées pour justifier ce nouveau réaménagement concernaient la nécessité et le souci d’une meilleure gestion de la territoriale mais aussi le rapprochement entre les gouvernés et les gouvernants. Il est vrai que les raisons sont multiples et elles sont nobles dans la mesure où dans certains coins du pays la lourdeur administrative dans la prise des décisions se faisait sentir. Ces raisons sont objectivement discutables mais il convient d’admettre que le découpage territorial a des retombées quant à son applicabilité car le découpage territorial était envisagé dans l’objectif de voir un développement social, politique et économique des nouvelles provinces démembrées mais au contraire le découpage territorial au Lualaba est buté en revanche à d’autres problèmes qui risquent de bloquer les résultats attendus dans cette réforme territoriale. Et les problèmes auxquels fait face la province du Lualaba suite à la reforme territoriale, il y a entre autres le conflit ethnique. Car il sied de signaler que cette province est constituée des 5 territoires et de 9 ethnies originaires dont chaque ethnie fonctionne selon les règles qui déterminent les droits et les obligations de tout peuple appartenant à celle-ci. Il se fait qu’au Lualaba, il y a certains groupes ethniques qui se trouvent en position de minorité par rapport aux autres et cette infériorité numérique est à la base d’une certaine exclusion dans la gestion des affaires publiques alors que la constitution de la République Démocratique du Congo en son article 51 stipule que : « L’Etat a le devoir d’assurer et de promouvoir la coexistence pacifique et harmonieuse de tous les groupes ethniques du pays. Il assure également la protection et la promotion des groupes vulnérables et de toutes les minorités. Il veille à leur épanouissement ».[1] Mais au Lualaba les choses ne semblent pas être vues sous cet angle.

Ce conflit ethnique est dû suite à une culture politique paroissiale de ruse au niveau des acteurs politiques qui sont ethnocentristes et c’est à tous les niveaux de la hiérarchisation, il y a aussi la politisation des associations socioculturelles mais également d’une certaine hégémonie d’une ethnie sur les autres. Voilà pourquoi il sera question dans notre travail de montrer dans quelle mesure le démembrement territorial a conduit au conflit ethnique dans la province du Lualaba. D’où la nécessité et la pertinence du présent sujet.

L’état de la question est important dans la mesure où elle s’avère capitale pour donner plus de crédibilité au travail scientifique avec plus de références théoriques riches car pour ressortir l’originalité d’un travail scientifique, il est exigé au chercheur de procéder à l’exploration de son thème d’étude.

Cette originalité suppose que l’auteur est déjà passé en revue les travaux scientifiques précédents ayant abordé le même thème d’étude que le sien ou y relatif d’une manière ou d’une autre, non seulement dans le but de ne pas tomber dans les redites mais aussi d’éviter le plageat.

Sans prétendre avoir parcouru tous les travaux relatifs au découpage territorial et au conflit ethnique, voici quelques-uns qui ont beaucoup plus attirés notre attention.

  1. Jean-Claude KAZEMBE MUSONDA[2] dans son livre intitulé « Découpage territorial du Katanga » cherche à démontrer des opportunités et des nouvelles expériences qu’offrent le découpage territorial, si on prend en compte la dimension continentale du pays qui a une superficie de 2 345 000 km².

Il poursuit en faisant remarquer que plusieurs pays moins vaste que la République Démocratique du Congo ont recouru à cette technique pour une meilleure gestion de leurs espaces nationaux. A titre d’exemple, la France qui a une superficie de 550 000 km² quatre fois moins que la République Démocratique du Congo, est découpée en 100 départements ou provinces, en 341 arrondissements ou territoires, en 4039 cantons ou secteurs, chefferies et en 36782 communes ou groupements.

Il a conclu son travail en disant que si la République Démocratique du Congo veut une administration à la française, elle doit tendre jusqu’à 400 provinces. Comme on peut le remarquer nous convergeons avec l’auteur dans la mesure où nous parlons tous du découpage territorial cependant, nous nous démarquons de cet auteur dans le sens où il ne tient pas compte de certaines réalités congolaises que nous aurons à démontrer dans ce travail.

  • Joseph YAV KATSHUNG[3] réfléchit dans son article ayant comme titre « Décentralisation – Découpage en République Démocratique du Congo. Une tour de Babel ? »

Sa plus grande préoccupation est de savoir l’origine réelle de cette multitude des voix qui se lèvent pour ou contre le découpage territorial, voix qu’il n’hésite pas à qualifier des querelles politiques qui lui rappel l’époque de la tour de Babel.

Il a fait le recours à l’analyse critique des discours politiques, analyse qui lui a permis de s’imprégner des véritables motivations qui se cachaient derrière ces pétitions et contre pétitions autour de l’éclatement de Katanga en quatre provinces. Il signifie d’entrée de jeu qu’il ne voudrait ni participer au débat ni y mettre fin en statuant en terme de qui a raison et qui a tort mais plutôt il cherche à savoir quelles sont les opportunités que représentait la réforme pour un réel développement local dans chacune de quatre provinces issues du Katanga et aussi de l’avantage que représente la réforme pour la République Démocratique du Congo.

L’auteur montre que la reforme ait été une obligation constitutionnelle, il se demande alors pourquoi les acteurs qui, autre fois militaient pour l’adoption de cette constitution, s’érigent actuellement en des véritables freins pour cette initiative pourtant constitutionnelle.

Un paradoxe qu’il explique par le fait que cette réforme a mis fin à une certaine hégémonie politique des certains acteurs locaux dans leur région ou province, en occurrence ceux de l’ancien Katanga. Cette hégémonie politique n’épargne pas certains privilèges économiques qu’ils bénéficient du Katanga uni mais sans que la population locale n’y trouve son compte.

Dans sa conclusion, l’auteur constate qu’un malaise couve en RDC concernant la matérialisation de la « décentralisation – découpage ». Des arguments et contre arguments sont avancés dans tous les sens et dans divers horizons comme au temps de la Tour de Babel. Mais, au-delà de toutes ces considérations sociales, économiques et politiques, un besoin est pressant et constitue ce qu’il faut capitaliser : la décentralisation est voulue par tous. Ainsi, il ne nous reste qu’à affirmer que la décentralisation réussie constituera une réforme politique mettant les élus locaux au défi de répondre aux demandes des populations. Elle permettra de mettre en relation directe le besoin social tel qu’il est vécu par le citoyen et la décision politique qui lui répond. Elle autorisera alors non seulement une réforme de l’Etat par la déconcentration de ses moyens et la réduction de son périmètre d’intervention. Un véritable processus de reconstruction de l’Etat pourrait ainsi être amorcé en s’appuyant sur les communautés de base et les municipalités. Cela est d’autant vrai car, l’espace local constitue, en effet, le lieu d’ancrage de la citoyenneté, le maillon initial des liens sociaux et la base du « vouloir vivre collectif ». Pour cette raison, il est impérieux de favoriser l’émergence de municipalités fortes au plus près des préoccupations des citoyens. Mais une gouvernance locale ne peut être efficace que si les relations avec les autres niveaux de pouvoir sont prises en compte, donnent lieu à des échanges, à des négociations et à des actions de coopération.

Notre étude se démarque de l’auteur cité ci-haut dans la mesure où nous allons beaucoup plus nous appesantir sur l’aspect culturel du découpage territorial et nous convergeons par le fait que nous faisons tous allusion au découpage territorial qui avait provoqué des bruits dans tous les coins.

  • Edith BONYENGA[4] dans son mémoire intitulé « Découpage territorial en République Démocratique du Congo et le développement socio-économique de la nouvelle province du Lualaba » se pose la question de savoir si le découpage territorial peut favoriser le développement socio-économique de la nouvelle province de Lualaba.

A l’issue de ses recherches, l’auteur a démontré les facteurs positifs du découpage à savoir le rapprochement entre les gouvernés et les gouvernants, la réduction de la distance dans la communication des inputs et la réalisation des outputs, la qualité ou authenticité de la transmission par les agents ainsi que la considération accordée par le pouvoir central ou le pouvoir centralisé.

Toutefois face à ces facteurs, elle se pose aussi la question de la gestion de la répartition et de la conception des projets de développement qui peuvent contrecarrer le développement socio-économique au sein d’une nouvelle entité décentralisée comme pour dire qu’il ne s’agit pas seulement de la décentralisation ou de l’autonomie de gestion mais faudrait-il surtout avoir des acteurs compétents et capables d’assurer une gestion saine, équilibrée, égale et équitable, une justice sociale pratique en vue du bien-être social visible.

Pour notre part, nous sommes du même avis que l’auteur dans le sens où nous traitons tous du découpage territorial dans la province du Lualaba mais en ce qui nous concerne, nous allons envisager ce travail dans le cadre culturel et l’auteur lui parle du développement économique.

  • MPANZU NSUAMI Trésor[5] réfléchit dans son mémoire intitulé « dérivation ethnique et pratique électorale en République Démocratique du Congo » cas des élections présidentielles dans la ville de Lubumbashi.

Dans sa problématique, l’auteur se demande si l’ethnie à un impact sur l’élection présidentielle ?

L’auteur estime dans sa conclusion que les acteurs politiques mettent en exergue que l’esprit ethnique peut conduire certains de parmi eux à obtenir des postes via leurs frères qu’ils acceptent de donner leur soutien et qu’à travers ces derniers ils peuvent bénéficier de certains avantages d’une manière ou d’une autre. Partant de son point de vue, nous pouvons avancer le nôtre qui justifie la divergence de notre sujet avec celui de l’auteur en ce sens que nous aurons à comprendre comment le découpage est à la base du conflit ethnique alors que l’auteur lui parle des élections. Et nous convergeons dans la mesure où nous étudions tous la question liée à l’ethnicité.

  • Dans un article paru  dans la revue conjoncture de l’Afrique centrale, portant sur les tribulations tribales : Estimations démographiques commentées des ethnies congolaises par nouvelles provinces, Alma BEZARES CALDERON et Pierre ENGLEBERT[6] réfléchissent sur un sondage socio-économique au cours duquel les sondés devraient identifier leur tribu. Ces auteurs comparent les résultats de 2012 avec la situation créée par le démergement de plusieurs provinces congolaises en 2015.

D’où la question fondamentale est la suivante : s’agit-il de l’ethnicisation de la République Démocratique du Congo ou du découpage pour le développement et surtout dans un contexte sociologique ou les citoyens congolais ont encore du mal à s’accepter entant que citoyens d’une même patrie ?

Ils notent que l’origine dont se revendiquent les congolais est distincte du lieu de naissance et fait référence à l’endroit d’où viennent les premiers ascendants connus d’un individu. La notion d’origine a engendré celle d’originaire. Légalement, cela n’implique aucune discrimination car tout congolais a, au regard de la constitution, droit de s’installer partout où il veut sur le sol congolais à condition qu’il respecte les lois de la République.

En effet, ces deux auteurs ajoutent en rappelant le côté négatif du phénomène discriminatoire sur le développement local. Pour eux, les acteurs politiques ont transformé le discours tribal en un discours patriotique ou national, ils insistent sur les choix que doivent faire les citoyens sur les dirigeants.

Le transfert effectif ou réel des pouvoirs de décision par l’Etat a ses composants, provinces et collectivités territoriales appelées entités territoriales décentralisées, la définition équitable des ressources financières ente ces trois échelons d’exercices des pouvoirs publics, le renforcement des capacités au niveau de l’administration publique provinciale et locale sont des principes sacro-saints pour une gouvernance locale et par conséquent un développement local équilibré.

Au-delà de notre vision politico-administrative qui est le découpage territorial, notre travail doit aussi recourir à ces considérations d’ordre anthropologique afin de savoir les caractéristiques principales des différentes ethnies de la province du Lualaba et leur mode de croyance de sorte que nous dégagions les possibilités possibles et impossibles de cohabitation pacifique entre elles.

  • De sa part NGOIE TSHIBAMBE Germain[7] dans son ouvrage intitulé « Démocratisation et ethnicité en Afrique subsaharien » cherche à démontrer le rôle instrumental de l’ethnicité en rapport avec le contexte politique de changement au Rwanda et au Zaïre.

Dans son étude, l’auteur est parti du constat selon lequel le Rwanda et le Zaïre connaissent la récurrence du phénomène de l’ethnicité mais il existe des différences entre eux : la guerre civile, la violence a secoué le Rwanda alors que le Zaïre échappe encore à l’affrontement interethnique général malgré la perspective du chaos souhaité par le pouvoir en place avec l’épisode tragicomique de la chasse aux Kassaïens déclenchée au Shaba dans le temps.

En conclusion, l’auteur affirme que les discours sur l’ethnicité est un obstacle au processus démocratique et il estime que la démocratie dans ces pays africains est un mythe car ces discours ont sauvagement divisé les pays cité ci-haut.

Il est plausible de signifier d’une part que l’auteur a orienté ses investigations sur le plan international en faisant une étude comparative entre le Zaïre l’actuel République Démocratique du Congo et le Rwanda alors que nous allons, de notre côté nous appesantir beaucoup plus sur la province du Lualaba et d’autre part, le point de rapprochement se laisse apparaitre par le fait que nous tous nous étudions la question relative à l’ethnicité et ces corolaires.

  • Junior KIBELO[8] dans son mémoire intitulé : « Ethnicité et conquête du pouvoir en République Démocratique Congo » Estime que l’instrumentalisation politique des considérations ethniques et tribales est perceptible dans les chefferies traditionnelles de la République Démocratique du Congo.

 Il mène sa réflexion sur l’aspect d’utilisation de l’ethnicité comme arme de conquête du pouvoir politique ; aussi comme idéologie servant à conquérir le pouvoir, l’exercer et le conserver. Il soulève la question de l’ethnicité et de l’impact qu’à celle-ci sur le comportement électoral des élections présidentielles de 2006 en République Démocratique du Congo. Au terme de ses investigations, il est arrivé aux résultats selon lesquels le vote n’avait pas un caractère individuel, l’électeur vote en fonction du groupe social auquel il appartient.

Il focalise son attention sur l’instrumentalisation de l’ethnicité utilisée comme idéologie servant à conquérir le pouvoir. Comme Junior KIBELO, nous estimons que l’aspect ethnique est souvent récupéré par les acteurs politiques pour créer des conflits en vue de gagner soit les élections ou soit encore d’être nommé dans les entreprises publiques. C’est en ceci que nous convergeons avec l’auteur. Et nous divergeons avec lui dans la mesure où il s’est appesanti sur l’ethnicité comme arme utilisée par les acteurs politiques pour conquérir le pouvoir politique et nous de notre côté, nous l’abordons sous l’angle des raisons ayant conduit à un conflit apres le découpage territorial.

Dans le cadre de ce sujet, nous situons l’intérêt à trois niveaux notamment au niveau scientifique, personnel et sociétal.

Ce travail servira d’abord d’une pierre ajoutée à une technique de recherche qui est la technique documentaire, il servira également de référence à tout chercheur engagé dans une étude touchant les différents aspects ayant trait à ce travail sous examen comme le découpage territorial et le conflit ethnique. Ce travail va essayer va essayer d’apporter une petite contribution dans le monde de la science en mettant en exergue les causes du conflit ethnique apres découpage territorial intervenu en 2015. Outre cela nous allons tant soit peu essayer de mettre à nu l’impact de ce conflit ethnique dans la province du Lualaba.

Comme dans l’école des relations humaines, Lewis COSER parle de la pertinence de conflits dans des organisations. Un conflit ne joue pas seulement le rôle dysfonctionnel, mais aussi fonctionnel. Dans ce travail, nous allons également étudier cet aspect pour matérialiser cette théorie dans l’entité concernée.

Individuellement, ce sujet nous intéresse dans la mesure où par et à travers cette recherche portant sur le découpage territorial et le conflit ethnique, nous aidera à mettre à nu certaines réalités sur cette question mais aussi nous allons nous former et nous informer par le même biais en mettant à jour nos connaissances scientifiques.

Il faut signaler qu’au-delà de l’intérêt scientifique et personnel, ce présent travail peut être mis à la disposition des certains décideurs en vue qu’ils mettent en œuvre les différents mécanismes développés pouvant tant soit peu éradiquer le conflit ethnique dans la province du Lualaba et que la société Lualabaise ait une idée sur  cette réalité socio-politique qui est en train de bruler à petit feu la province. Nous pensons qu’au bout de ce chantier scientifique la société Lualabaise trouvera son compte en harmonisant les relations entre ces groupes ethniques.

La problématique est définie de plusieurs manières et cela par plusieurs auteurs alors pour notre part nous allons en donner quelques-unes.

La problématique est définie comme un ensemble des problèmes concernant un sujet[9]. Elle est donc considérée comme un ensemble des questions sur lesquelles un chercheur se base pour résoudre un sujet scientifique.

Le professeur Pascal MPANGE[10], défini la problématique comme l’expression de la préoccupation majeur qui circonscrit de façon précise et déterminée avec absolue clarté les dimensions essentielles de l’objet d’étude que le chercheur se proposait de mener.

Aujourd’hui, la province du Lualaba fait face à un conflit ethnique suite à la récente réforme territoriale qu’a connu la République Démocratique du Congo. Et cette dissension ethnique est causée par une panoplie de pratiques ethnicistes qui se sont érigées en une ligne stratégique adoptée par les acteurs politiques de cette même province pour leur accession à telle ou telle autre fonction et cela soit par nomination soit par élection. Ces manœuvres politiques sont souvent à l’origine de ce conflit ethnique qui déchire depuis un certain temps la province du Lualaba depuis le démembrement intervenu en 2015.

La reforme territoriale qui a été envisagée pour des raisons noble a créé un malaise au sein des groupes ethniques de la province du Lualaba et même de ces acteurs politiques. Etant une province multiethnique, le Lualaba continue à connaitre des divisions, des fractions dans le chef de ses communautés sœurs. Ce conflit ethnique auquel la province du Lualaba connait est souvent allumé par les associations socio-culturelles dont la plupart d’entre elles, sont dirigées par les acteurs politiques. Ces associations se sont détournées de leurs buts culturels et sociaux pour se substituer aux partis politiques et à des milices non armés bien maquillés. Chaque ethnie de cette province a une association socio-culturelle qui élève le ton sur les autorités de la province lorsque leurs intérêts ne sont pas pris en compte.

Parmi les associations socio-culturelles qui s’étaient érigées en obstacle contre le découpage territorial  l’installation des nouvelles institutions provinciales du Lualaba, il est impérieux de citer l’association socio-culturelle Lwanzo lwa Mikuba qui regroupe les ressortissants de la tribu Sanga, l’association Ndembo et Frères, ASONDEF, en sigle qui regroupe les ressortissants de la tribu Ndembo. Ces associations avaient à son temps, organisé plusieurs manifestations de protestations contre l’erection du Lualaba en une nouvelle province autonome. Elles réclamaient à ce que le district urbano-rural de Kolwezi puisse être attaché à la province du Haut-Katanga ou encore qu’il soit une province à part entière[11].  Il faut noter que plusieurs associations socio-culturelles et certaines personnalités politiques avaient fait des démarches et menés les actions dans ce sens pour contrer le découpage territorial. L’une de grande manifestation qui a  été organisé puis réprimander par les agents de la sécurité est celle organisait sous l’initiative de l’ex-président national de l’association socio-culturelle Lwanzo lwa Mikuba et ex-député national Vano KIBOKO[12] qui fut par la suite arrêté et condamné, en septembre, à trois ans de prison ferme pour « incitation à la haine raciale, tribalisme et propagation des faux bruits ». Et il y avait eu également des interpellations parmi les membres qui participaient à la dite marche sur base d’une satisfaction psychologique qui ne donnait à personne de cette ethnie l’occasion de développer l’idée d’un jugement sur les retombées du découpage territorial.

Sans se limiter à ces constats, nous sommes allés encore jusqu’à observer que lors des nominations des animateurs des nouvelles institutions provinciales, il s’est fait que ces dites nominations ont été faites sur base d’une solidarité mécanique teinté d’une culture paroissiale.

Ainsi, ces différents constats, nous ont permis de faire une analyse objective devant nous ouvrir à une vision panoramique de ces phénomènes qui engendrent une situation  séparatiste et qui gangrènent le bon fonctionnement de la nouvelle province démembrée ainsi que des institutions qui s’y trouve en son sein.

Nous sommes allés jusqu’au point de voir que certaines décisions qui sont prises dans le cadre de nomination par les autorités politico-administratives sont contestées par les membres de leurs communautés ethniques pour des raisons de non originaire et cela se manifeste publiquement par voie de mémorandum.

Voilà pourquoi, nous sommes curieux de nous proposer quelques préoccupations interrogatives pour arriver à obtenir des réponses thérapeutiques à cette situation qui demeure parfois nébuleuse à notre entendement. Ces préoccupations sont les suivantes : 

Pourquoi le découpage territorial a-t-il conduit au conflit ethnique dans la province du Lualaba ?

Et que faire pour mettre fin à ce conflit ethnique dans la province du Lualaba ?

L’hypothèse est définit par Floribert KITABA comme étant : « une réponse provisoire que le chercheur donne à la question qu’il s’est posée. »[13]

A titre de la réponse provisoire à la première question, nous partons de l’estimation selon laquelle le découpage territorial serait à la base du conflit ethnique par le fait qu’il y a une hégémonie d’une ethnie sur d’autres ethnies, c’est-à-dire que l’ethnie Lunda s’est accaparée la gestion de la province au détriment des autres groupes ethniques depuis l’avènement du découpage territorial, il y a une politique d’exclusion systématique des autres groupes ethniques dans le recrutement, dans les nominations. Le principe de l’équité dans le partage de certaines responsabilités est souvent mis de côté. Il faudrait aussi signifier que le récent découpage territorial n’avait pas reflété d’affiliations ethniques dans la mesure où la réalité culturelle n’a pas été prise en compte par le législateur dans le démembrement du Katanga en occurrence dans la province du Lualaba.

A la deuxième question, nous disons que pour mettre fin à ce conflit ethnique dans la province du Lualaba, il serait nécessaire que les autorités tant nationales que provinciales et aussi locales, les acteurs politiques, les chefs coutumiers etc. organisent des sessions de formation, des conférences, des séminaires au cours desquels les sujets sur la cohabitation, sur le vivre ensemble seront débattus et partagés mais aussi une répartition équitable des responsabilités serait une bonne stratégie et une solution rapide pour remédier à cet antagonisme qui se vit au Lualaba.

Au sens philosophique, sens le plus élevé et le plus général du terme, la méthode est constituée de l’ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontrent et les vérifient. Cette conception de la méthode dans le sens général de  procédure logique, inhérente à toute démarche scientifique permet de la considérer comme un ensemble de règles indépendantes de tout raisonnement et de perception rendant accessible à saisir[14]

La méthode est également entendue comme une attitude concrète vis-à-vis de l’objet. Dans ce cas, la méthode dicte surtout la façon concrète d’envisager ou d’organiser la recherche mais ceci de façon plus ou moins impérative, plus ou moins précise, complète et systématisée.

Cependant, la logique voudrait que chaque discipline ait ses propres méthodes.  Pour la science politique, le droit public ou la sociologie. Elle est donc depuis ses origines, une discipline plurielle, faite des multiples traditions et approches politiques.

Aujourd’hui, il n’est pas facile de distinguer en science politique, la méthode de la technique. Mais il faut souligner cependant que chaque méthode a ses propres techniques qui lui sont indissociables.

Compte tenu de la pertinence de notre thématique de recherche, il nous est impérieux de mettre l’accent sur la méthode dialectique.

Cette méthode est axée sur la dialectique qui provient du mot « dialogue » qui signifie s’entretenir, dialoguer. C’est ainsi que pour atteindre notre objet d’étude, nous allons procéder par quelques entretiens avec les concernés par les canaux possibles.

La méthode dialectique consiste à analyser et à expliquer les faits en décelant les contradictions de l’environnement social auquel, ils appartiennent ou dans lequel ils se produisent ou surviennent, contradictions qui sont justement à la base de leur avènement.

Chez les Grecs anciens, la dialectique signifiait l’art d’atteindre la vérité en découvrant les contradictions renfermées dans le raisonnement de l’adversaire et en les surmontant. Entendu par la suite au phénomène de la nature, ce mode de pensée est devenu méthode dialectique. Cette méthode est fondée sur deux idées principales dont l’interdépendance des faits sociaux et le caractère dialectique des liens qui unissent les faits sociaux les uns aux autres.

Pour avoir valoriser par Karl Marx, la méthode dialectiques aujourd’hui qualifiée de marxiste.

La méthode dialectique marxiste regarde la nature comme un tout uni, cohérent, ou les objets, les phénomènes sont liés organiquement entre eux, dépendent les uns aux autres et se conditionnent réciproquement. C’est pourquoi elle considère qu’aucun phénomène de la nature ne peut être compris si on l’envisage isolement, en dehors des phénomènes environnants, car n’importe quel phénomène dans n’importe quel domaine de la nature peut être converti en non-sens si on le considère en dehors des conditions environnantes, si on le détache de ses conditions ; au contraire ; n’importe quel phénomène peut être compris et justifié si on le considère sous l’angle de sa liaison indissoluble avec les phénomènes environnants, si on le considère tel qu’il est conditionné par les phénomènes qui l’environnent.

Dans cette première loi, qui est celle de la connexion universelle ou de l’action réciproque, il faut signaler que le conflit ethnique auquel fait face la province du Lualaba l’affecte dans sa totalité. Et la présence de ce conflit ethnique est justifiée par plusieurs éléments dont le partage inéquitable des postes.

La méthode dialectique marxiste regarde la nature comme un état de mouvement et de changement perpétuel, de renouvellement et de développement incessant, ou quelque chose nait toujours et se développe, quelque chose se dégrade et disparait. Dans cette perspective, elle considère les phénomènes non seulement du point de vue de leur relation et de leur conditionnement réciproque, mais aussi du point de vue de leur apparition et de leur disparition.

Le découpage territorial a conduit à un conflit ethnique qui déchire la province du Lualaba. Mais il faut noter que ce conflit ethnique n’est pas immuable, moins encore figé. Tout est soumis à un perpétuel changement.

La méthode dialectique marxiste considère le développement comme un processus qui passe des changements quantitatifs à des changements qualificatifs. Dans cette perspective, la méthode dialectique marxiste considère le processus de développement comme le passage de l’état qualitatif ancien à un nouvel état qualitatif, comme un développement qui va du simple au complexe, de l’inférieur au supérieur.

Cette loi veut à ce qu’après le temps de dissension interne que traverse la province du Lualaba, il faut qu’il ait une réconciliation, une paix pour privilégier le vivre ensemble.

La méthode dialectique marxiste considère que les objets et les phénomènes de la nature implique des conditions internes, car ils ont tous un côté négatif et un côté positif, un passé et un avenir, tous ont des éléments qui disparaissent ou qui se développent. Dans cette perspective, la méthode dialectique marxiste considère que le processus de développement de l’intérieur au supérieur ne s’effectue pas sur le plan d’une évolution harmonieuse des prénommes mais sur celui de la mise à jour des contradictions inhérentes aux objets.[15]

Face au découpage territorial dans la province du Lualaba, il y a les discours divergents. Alors par à travers ces discours diamétralement opposés, nous allons les analyser pour trouver des solutions en relevant ce défis et faire de ce découpage territorial une meilleur opportunité a exploité par l’ensemble des parties prenantes.

La méthode dialectique nous est bénéfique dans cette présente recherche, dans la mesure où nous y serons appelés à analyser les propos diamétralement contradictoires sur le découpage territorial et le conflit ethnique dans la province du Lualaba. Certaines contradictions seront relevées pour démontrer que le découpage territorial comme il convient de l’appeler, semble être un couteau à double tranchant pour la province du Lualaba.

Quant aux techniques, lesquelles sont au service de la méthode en tant qu’instrument nécessaire à l’explication et à la collecte des données ; donc les moyens concrets pour arriver à la connaissance des faits. S’agissant de choix, ce domaine de recherche nous exige d’utiliser un bon nombre des techniques pouvant nous permettre d’aboutir à bon port avec notre travail. Vu les moyens et le temps, les techniques ci-après seront d’application, il s’agit de :

  • La technique d’interview

C’est une technique qui a pour but d’organiser un rapport de communication verbale entre deux personnes, l’enquêteur et l’enquêté, afin de permettre à l’enquêteur de recueillir certaines informations de l’enquêté concernant un objet précis.[16]

Nous avons eu des échanges verbaux nécessaires en rapport avec notre objet d’étude avec :

  • Les ressortissants de la province du Lualaba ;
  • Les membres de l’association socio-culturelle Lwanzo lwa Mikuba ;
  • Les membres de l’association socio-culturelle DIVAR ;
  • Le vice-président de la dynamique jeunesse RUUND.
  • La technique d’analyse documentaire

Nous allons faire recours à cette technique dans le cadre dénoter étude dans la mesure où elle nous orientera grâce à la lecture de certains documents qui sont directement ou indirectement liés à notre objet d’étude.

Signalons enfin que nous allons recourir à une autre technique moderne qui est l’internet qui va nous permettre de lire certains articles et autres documentent format électronique ayant trait à notre sujet. Car il peut s’agir que les deux autres techniques, ne nous permette pas de récolter quantitativement et qualitativement les données comme nous le préférons.

Pour éviter une généralisation abusive, tout travail scientifique doit être placé dans un cadre et contexte précis. D’où notre travail se limite dans l’espace et dans le temps de cette manière :

Tout fait doit être situé dans le temps bien déterminé. Par ailleurs, cette étude est jaugée dans la fourchette de temps allant des années 2015 à 2021, sous cette rubrique, la borne inferieure marque le processus de l’installation des nouvelles institutions provinciales qui a été amorcé par le vote d’une loi organique par le parlement congolais relative au découpage territorial et cette loi avait créée des bruits partout dans le pays ; et la borne supérieure quant à elle, est choisie par le fait que c’est l’année ou nous effectuons nos investigations.

Cependant, cela ne nous empêchera pas à jeter un regard en arrière pour comprendre certains faits passés qui peuvent nous être utiles.

Ce présent travail qui traite sur le découpage territorial et le conflit ethnique aura comme champ d’investigation la province du Lualaba.

Notre travail comprend trois chapitres qui sont subdivisés en section et en paragraphes, hormis l’introduction et la conclusion.

  • Le premier chapitre portera sur les précisions terminologiques et théories de référence ;
  • Le deuxième chapitre sera consacré à la présentation de notre milieu d’étude qui est la province du Lualaba ;
  • Le troisième chapitre quant à lui portera sur le découpage territorial et le conflit ethnique au Lualaba.

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Dans ce premier chapitre qui ouvre le développement de notre sujet d’étude, nous allons tant soit peu donner une lumière aux différents concepts qui fondent l’ossature de notre sujet de recherche, car le sage chinois Confucius a dit avec raison que « Pour éviter la guerre, il faut commencer par définir le sens des mots »[17]. Partant de ce principe, l’élucidation de ces concepts s’avère indispensable pour la meilleur saisie de notre propos, il ne s’agira pas d’une étude étymologique ou lexicale. Il sera plutôt question de situer ces concepts dans leur contexte pour dénicher leur véritable sens. Outre cela nous allons essayer de donner les théories pouvant nous conduire tout au long de notre périple scientifique.

SECTION I : CADRE CONCEPTUEL

Comme le note Merton « une recherche consciente de ses besoins ne peut passer outre à la nécessité de clarifier ses concepts. Car une exigence essentielle de la recherche est que les concepts soient définis avec une clarté suffisante pour lui permettre de progresser »[18]

A.   DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE

Dans cette sous-section, il s’agit ici de dégager les contours sémantiques en rapport avec le découpage territorial et le conflit ethnique, concepts qui constituent même l’intitulé de notre mémoire.

1.     DECOUPAGE TERRITORIAL

Nous allons d’abord définir séparément les concepts découpage et territoire avant de le fusionner ensemble.

  1. Découpage

Le dictionnaire LAROUSSE définit le découpage comme étant « l’action de découper, de partager en morceaux à l’aide d’un objet coupant[19] ».

  • Territoire

Le territoire est, par définition, une étendue de terre dépendant d’un Etat, d’une ville, d’une juridiction.[20]

Ayant rendu compréhensible les termes découpage et territoire, nous comprenons ainsi par découpage territorial, toute subdivision d’un territoire, d’un Etat en des entités décentralisées ou déconcentrées pour une politique de proximité.

C’est en effet, la conséquence médiate de l’aménagement d’un territoire qui propose les transformations, d’un ordre ancien à un ordre nouveau, des dispositions des ressources et des investissements au sein d’une structure, d’un espace ou sur l’étendue d’un territoire, afin de promouvoir un développement économique optimal suivi d’une meilleure répartition spatiale et sociale des richesses naturelles ou produites[21].

Mais, que faut-il entendre par aménagement du territoire ?

Il faut d’abord reconnaitre qu’aménagement du territoire, c’est créer par une organisation rationnelle de l’espace et par l’implantation rationnelle des équipements appropriés, des conditions optimales de mise en valeur de la terre et le cadre mieux adapté humain des habitants[22].

II convient de rappeler que la politique du redécoupage du territoire national n’est pas une innovation dans l’histoire politique et administrative de la République Démocratique du Congo. En effet, trois années apres sa création, soit en 1888, l’Etat Indépendant du Congo, République Démocratique du Congo actuellement, fut divise en 11 Districts portes par la suite à 22 en 1912.

Les 4 premières provinces du pays ont été créées le 28 juillet 1914 en regroupant les districts existants. Il s’agit de la province du Katanga avec Elisabethville comme chef-lieu, la province de l’Equateur ayant Coquilhatville comme chef-lieu, la province orientale dont le chef-lieu était Stanleyville et la province du Congo Kasaï ayant Léopoldville comme chef-lieu. En 1933, le pays fut découpé en 6 provinces qui sont les provinces de Léopoldville, de Coquilhatville, de Stanleyville, de Costerrnansville, d’Élisabethville et de Lusambo. II sied de relever que l’originalité du découpage de 1933 a consisté à créer la nouvelle province de Costermansville (Kivu) et à subdiviser la province du Congo-Kasaï en deux entités. L’une, le Kasaï, fut érigée en province de Lusambo et I ‘autre, en province de Léopoldville.

Apres l’indépendance, au terme de la mise en place des gouvernements provinciaux, l’architecture territoriale et administrative du pays fut à nouveau reformée suite aux revendications des ressortissants des districts insuffisamment ou non représentés dans lesdits gouvernements provinciaux. Ainsi, le nombre des provinces passa de 6 à 21 le 27 avril 1963. Avec la prise du pouvoir par le President Mobutu, le nombre des provinces fut ramené à 13 en 1966 et 9 en 1967 par souci de centralisation du pouvoir. Cette architecture territoriale fut maintenue jusqu’en 1988, année au cours de laquelle le pays fut redécoupé en 11 provinces. Ce nouveau découpage du pays a été décidé à la suite de la prise de conscience par les autorités de la sous administration du pays.

Le découpage aurait sans doute dû commencer par la province du Haut-Zaïre, province la plus vaste et la plus peuplée, mais c’est le Kivu qui inaugura ce processus d’où sont sorties trois nouvelles provinces qui sont le Maniema, le Sud-Kivu et le Nord-Kivu. Une autre tentative de découpage fut initiée en 1992 lors de la Conférence Nationale Souveraine.

En effet, le projet de Constitution de la troisième République adopte par cette Conférence Nationale prévoyait aussi le découpage de la RDC en 26 provinces. II est à noter que la création d’une nouvelle province devait se faire sur base de 3 critères:

  • L’entité devait avoir une superficie minimale de 50.000 km2
  • Avoir un nombre minimum de 800.000 habitants;
  • Disposer des ressources suffisantes pour le bon fonctionnement de son administration.

Cette réforme n’a pas pu se réaliser à la suite de la prise du pouvoir d’Etat par I ‘Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL). Il est important de souligner que les différents découpages réalisés en République Démocratique du Congo ont été le fruit d’un compromis politique entre les Unitaristes et les Fédéralistes. II en est de même de la nouvelle architecture territoriale et administrative retenue dans la nouvelle Constitution du 18 février 2006. Ainsi, dans le souci de consolider I ‘unité nationale et de créer des centres d’impulsion et de développement a la base, cette nouvelle constitution prévoit le redécoupage du pays en 26 provinces.

Ainsi, le découpage territorial n’est ni une innovation de l’actuelle constitution ni de l’actuelle république (la troisième), l’Etat indépendante du Congo l’avait prévu, découpage général en onze districts par décret du 1 août 1888, sous la colonisation plusieurs réformes ont été enregistrées, en 1910, 1912 et 1922, mais les plus grandes étaient celles de 1914, 1924 et surtout celle de 1933 qui ramena les provinces de 4 à 6. Sous l’empire de la deuxième république, deux lois intervenant en 1962 pour modifier l’article 7 de la loi fondamentale et qui créa 21 provincettes. Le dernier découpage en date est celui intervenu avec la réforme de 1988. Etant inachevée et souvent l’idée de non concrétisée, voilà l’occasion sous la constitution de 2006 de parachever ce qui était, qui a été et qui est.

En République Démocratique du Congo, le récent découpage territorial est une disposition constitutionnelle se trouvant dans l’article 2 de la constitution du 18 Février 2006.

C’est une stratégie gouvernementale de renforcement de la décentralisation territoriale et administrative de l’hinterland congolais, dans le but, aux yeux du législateur congolais, de promouvoir une bonne gouvernance local et le développement équilibré entre les régions ou les provinces. Dans certains documents, l’on préfère parler de la politique de déménagement des certaines provinces en raison notamment du fait que ce n’étaient pas toutes les anciennes 11 provinces qui étaient concernées.

A la suite de ce découpage territorial, rendu effectif en 2015, la quasi-totalité d’anciens districts furent érigés en provinces et quelques-uns ont été associés ensemble pour former une nouvelle province. C’est fut par exemple, le cas de l’actuelle province du Lualaba qui est notre terrain de recherche. Cette province l’était devenue ainsi suite à la fusion du district de Lualaba et du district urbano-rural de Kolwezi.

2.     CONFLIT ETHNIQUE

Pour permettre une bonne compréhension de ce concept, nous allons procéder avant tout à la définition d’une façon séparée du mot conflit et après le mot ethnique.

  • ConflitNotion sur le conflit

Le conflit est un différend opposant au moins deux ou plusieurs groupes qui sont en antagonisme déclaré, en désaccord violent, à l’occasion d’intérêt ou d’idées qui les opposent[23].

Un conflit égal un incident humain qui naît d’une tension causée par la confrontation de deux intérêts ou motivation divergentes. Contrairement à l’accident qui lui, est brusque et imprévisible, le conflit est prévisible et peut donc de ce fait être décelé avant son émergence et éviter ainsi tous les désagréments qu’il pourrait engendrer dans les milieux du travail[24].

Le confit est défini par Alain TOURRAINE[25] comme étant une relation antagonique entre deux ou plusieurs unités d’action dont l’une au moins tend à dominer le champ social de leurs rapports. L’existence d’un conflit suppose en effet deux conditions, apparemment opposées. D’une part des acteurs ou plus généralement des unités d’action délimitées par des frontières et qui ne peuvent donc être des forces purement abstraites ; de l’autre, une interdépendance de ces unités qui constituent les éléments d’un système.

Il est encore définit comme un affrontement ou heurt intentionnel entre deux êtres ou groupes de même espèce qui manifestent les uns à l’égard des autres une intention hostile, en général à propos d’un droit, et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir le droit essaient de briser la résistance de l’autre, éventuellement par le recours à la violence, laquelle peut le cas échéant tendre à l’anéantissement physique de l’autre[26].

Le conflit est donc inhérent aux sociétés humaines et la paix n’est pas un état  » normal « . Les conflits sont d’autant plus forts qu’ils ont lieu entre égaux, alors le moindre écart à la norme apparaîtra comme une différence insurmontable. La vie sociale est donc fondée sur un jeu de contraires – attirance /répulsion, sympathie / antipathie, convergence conflit, vérité / mensonge[27].

Vue la complexité liée à la notion des conflits, en termes d’absence d’une définition transparente du point e vue de sa présentation et de son analyse théorique, retenons pour notre part, qu’il faut seulement s’assurer de l’existence des mots clés sans lesquels toute définition peut s’avérer incomplète. Ces mots clés sont entre autres :

  • Une divergence des points de vue, d’idées, de position etc. ;
  • Le conflit a un objet ;
  • L’existence d’acteurs directs ou indirects.

Il sied de noter qu’il serait difficile de trouver une société sans conflit. En effet, aucune société n’est un ensemble homogène, uniforme ou définitif, car à partir du moment ou deux ou plusieurs entités cohabitent, elles peuvent avoir des points de vue divergents, ce qui est déjà un premier pas vers le conflit qui peut avoir plusieurs dimensions variant de simple échange verbaux à la violence physique. Toute société est constituée des groupes sociaux dont les valeurs, les intérêts et les objectifs ne coïncident pas les uns avec les autres.

  • Typologie de conflit

Etant donné que nous sommes dans le monde constitué par des groupes sociaux ayant chacun ces us et coutumes, passé sous silence ou sans parler de quelques types des conflits dans ce présent étude serait une erreur qui peut avoir des conséquences fâcheuses de la part de nos lecteurs. C’est pour cette raison que nous citons entre autres :

  • Le conflit intra personnel : c’est un affrontement intérieur chez une personne à propos de choix, de son défaut corporel, des décisions touchant à des projets, des objectifs,…Bref, c’est un conflit entre soi-même. Il importe de constater que ces genres de conflits ont une influence sur les relations de la personne lui-même et sur sa vie en société.
  • Le conflit interpersonnel : c’est un conflit qui oppose deux personnes. Signalons à ce niveau que ces types de conflits sont les plus fréquents. Etant donné que chaque individu possède ses propres référentiels, ses valeurs, ses besoins, ses désirs, ses intérêts,…notons que la présence d’une autre personne peut déclencher des réactions à partir des différentes contradictions.
  • Le conflit intra groupe : il concerne les individus qui appartiennent à un même groupe socio-professionnel ou politique. Signalons ici que ces genres des conflits commencent à être de plus en plus nombreux surtout en milieux ruraux ou la gestion communautaire des ressources naturelles commence à montrer ses limites.
  • Le conflit inter groupe : c’est un conflit qui oppose deux ou plusieurs ensembles des personnes qui s’affrontent. Il importe de démontrer à ce point que dans ce type de conflits les individualités laissent la place au groupe qui à son tour met en avant son identité commune. C’est le cas de conflit communautaire, ethnique qui fait même l’objet de notre recherche.

Sans perdre de vue ni entrer en détail, notons qu’en considérant la manière dont le conflit s’extériorise, on distingue d’une part les conflits latents (qui ne sont pas apparents) et d’autre part les conflits manifestes ou ouverts[28]

  • Les rôles des conflits

Plusieurs chercheurs (sociologues, anthropologues, psychologues, politologues,…) ont expliqué la façon dont les conflits naissent, évoluent ainsi que les conséquences négatives que positives.

Le conflit apparait généralement comme un élément de désordre, de rupture, et un danger pour la cohésion. Alors que Durkheim est obsédé par l’intégration de la société. Marx affirme au contraire que le conflit est le principe qui prit de l’ordre dans la société capitaliste pussent qu’il définit ses éléments et règle leurs apports[29]. Bien qu’ils paraissent opposés mais ils cherchent tous une sociologie de l’ordre et de la cohésion, non du conflit.

La question qu’on se pose à cet effet, est de savoir : en quoi peut servir un conflit dans une société ?

En analysant, on se rend compte que le conflit peut jouer plusieurs rôles sont on peut regrouper en deux. C’est notamment les rôles positifs d’un côté et les rôles négatifs de l’autre.

  • Les rôles négatifs des conflits

Quand on parle du côté négatif des conflits, on fait allusion aux conséquences néfastes que celui-ci peut engendrer. Toutefois, ces rôles sont difficilement mesurables et maitrisables surtout s’ils sont mal détectés et mal gérés. La plus petite des étincelles peut devenir un incendie.

Le conflit joue d’abord le rôle de destruction des relations entre deux ou plusieurs personnes, groupes, … qui étaient au départ harmonieuses.  A cet effet, les conflits sociaux comme le dit le professeur Mulumbati, modifient aussi la structure sociale dans la mesure où selon la forme et le plan auquel ils se situent, ils entrainent soit le renvoi, soit la révocation, soit la mort des membres des groupes antagonistes[30].

  • Les rôles positifs des conflits

Quel que soit les violences, si ils sont pris en charge à temps réel et de manière efficiente, les conflits peuvent être amoindris et produire quelques avantages essentiels, notamment :

  • La construction d’une relation plus juste : les conflits permettent dans certaines circonstances de progresser les droits de chacune de partie antagonistes d’une part et aussi du renforcement de la cohésion de chacun des groupes antagonistes. La situation conflictuelle amène les individus membres du groupe à oublier leurs divergences internes et renforce leur unité et cohésion pour faire face à l’ennemi commun  qui est le groupe d’individus contre lequel ils sont en conflits[31].
  • La réaffirmation des lois : notons ici qu’en cas de transgression ou menace d’enfreindre la loi ou le règlement établis, les conflits permettent de réaffirmer et de les respecter.

Pour clore sur ce point, retenons de tout ce qui précède que, les avantages et les incontinents que le conflit peut germer sont difficilement mesurables et maitrisables, car le potentiel constructif ou destructif dépend de la célébrité avec laquelle le conflit est détecté, géré et est résolu.

  • Les acteurs d’un conflit

Les acteurs d’un conflit sont les protagonistes, ce sont ceux qui s’affrontent physiquement, matériellement, idéologiquement, voire même financièrement.

Sans nous contredire, retenons que dans tout conflit, il faut distinguer ceux qui sont dans l’arène et ceux qui les soutiennent c’est-à-dire ceux qui s’affrontent directement même si souvent ils peuvent être des bras manipulés d’ailleurs et ceux qui actionnent ou alimentent ces bras. Nous avons notamment, les acteurs directs et indirects.

  1. Les acteurs directs

Retenons que, les acteurs directs dans un conflit bien entendu, sont ceux qui s’affrontent de manière où sont face à deux individus ou communautés dans un champ d’action.

  • Les acteurs indirects

Ces acteurs sont au contraire ceux qui soutiennent matériellement, idéologiquement, financièrement et encouragent les acteurs directs.

  • Ethnie

Pour une bonne compréhension de ce concept, une précision de taille du concept ethnie mérite d’être soulignée car tout chercheur tâche à clarifier dans la mesure du possible les concepts qu’il emprunte.

En ce qui concerne le concept ethnie, la tâche paraît plus délicate. C’est ainsi qu’avant d’adopter une définition, nous allons devoir passer à l’analyse de quelques éléments pour comprendre son sens et surtout éviter une querelle doctrinale.

  • Origine étymologique grecque

Le concept ethnie dérive de la notion d’ethnos qui désignait à l’origine les peuples n’ayant pas adopté le modèle politique et social de la Cité-Etat (polis). Quant au terme ethnikos, l’adjectif d’ethnos, duquel dérivent les termes anglais ethnie et ethnicity ainsi que les mots français correspondant, ethnique et ethnicity, il signifiait gentil, c’est-à-dire le nom que les juifs et les chrétiens donnaient aux païens. Dans son premier usage anglais, ethnie avait ce même sens d’impie. Ainsi, dans le Léviathan, Hobbes exhorte les chrétiens convertis à se soumettre à leurs gouvernants ethniques, c’est-à-dire non croyants[32].

Chez les premiers anthropologues, l’ethnie a été considérée comme une entité sociale homogène caractérisée par une série de critères comprenant la langue, une culture, un nom etc. A travers les études plus récentes, l’ethnie est définie de manière dynamique et interactionnelle. Cette approche montre que l’ethnie peut bien se définir de l’intérieur par les concernés mais aussi de l’extérieur par les autres, notamment des groupes voisins ou des observateurs lointains. L’ethnie ne peut dès lors être comprise qu’en tenant compte de son contexte et les acteurs de sa construction réelle ou fictive, car les ethnies ont une histoire. Toutefois, le recours à cette forme d’identité collective implique une revendication d’un « Nous » par rapport à « Eux ».

Pour Amselle et M’Bokolo, le choix du concept d’ethnie au lieu et à la place du vocable nation par exemple répondait à un besoin précis. Celui de distinguer les peuples civilisés et non civilisés. Ces derniers étant dépourvus, d’une histoire propre. Pour spécifier ces peuples, il fallait un vocabulaire précis en indiquant ce qui différencie ces communautés des sociétés occidentales. Cette qualité qui les rendait dissemblables et inférieures à nos propres sociétés, c’est bien évidemment l’historicité, et en ce sens les notions d’ethnie et de tribu sont liées aux autres distinctions par lesquelles s’opère le grand partage entre anthropologie et sociologie[33].

  • L’ethnie et la problématique des races

C’est au 19ème siècle que l’acception raciale envahit le vocabulaire ethnique, notamment pour désigner les particularités des races humaines. A cette époque, les débats sur les questions de la race étaient devenus passionnels. Non seulement, il s’agissait d’expliquer les principes qui, régissent l’attraction et la séparation des populations mais également, il fallait un concept pour les mettre en évidence. C’est précisément à cette époque où les questions raciales occupent les débats politiques et scientifiques, et un constat avait été fait selon laquelle la généralisation de l’erreur qui consiste à confondre la race qu’il identifie par l’association de caractéristiques morphologiques, avec le mode de groupement formé à partir de liens intellectuels comme la culture ou la langue. La solidarité subsiste au-delà du morcellement du groupe qui l’a produite. Lorsque celui-ci disparaît comme entité socio-politique, il reste toujours un peu d’attraction entre les parties disjointes et une antipathie particulière pour les groupes sociaux d’autres origines. Pour prévenir cette erreur, il propose le vocable ethnie. P. Poutignat et J. Streiff-Fenart indiquent que c’est pour rendre compte d’une solidarité de groupe particulière, différente à la fois de celle produite par l’organisation politique et de celle produite par la similitude anthropologique que le terme d’ethnie est introduit dans la langue française[34].

  • L’ethnie dans les sciences sociales

Le vocable ethnie est entré dans l’usage des sciences sociales pour identifier un aspect précis, jusque-là non identifié ou vaguement décris par d’autres concepts. Bien que proche des autres concepts comme nation, peuple ou race, l’ethnie ne désigne pas la même réalité que ces mots. Cependant, certains chercheurs recourent à l’un ou l’autre de ces concepts pour décrire la même réalité que celle décrite par d’autres chercheurs sous le vocable ethnie. Cette confusion a duré longtemps. Toutefois, lorsque le concept d’ethnie était utilisé, son sens était généralement précisé par rapport aux concepts voisins. Le recours au concept d’ethnie dépendait de l’école de pensée de l’auteur.

Le concept ethnie s’imposa d’abord dans les régions francophones où le fait ethnolinguistique pouvait poser problème. Wallons et Québec eurent d’abord le plus recours à lui dans l’expression de leurs préoccupations sociales, culturelles et politiques. Outremer, ethnologues et administrations coloniales commencèrent à trouver ethnie plus commode à utiliser parce que plus neutre que tribu, peuple[35].

  • Définition du concept ethnie

Pour le dictionnaire, l’ethnie est un groupe humain qui partage une même culture, en particulier  la langue et les traditions[36]

Emmanuel Kamden[37] entend par ethnie, la population qui reconnait avoir le même système culturel (mœurs, coutumes, croyances, connaissances, les mêmes codes)  et considère comme différents des systèmes culturels des populations voisines.

Dans sa définition, il énuméré les critères dominants à la base de l’identification d’une communauté ethnique dont il cite entre autres l’origine historique, l’occupation territoriale, la tradition et les mœurs, la langue, la religion, la morphologie, etc.

L’ethnie est définie comme un groupe d’individus liés par un complexe de caractères communs qui sont anthropologiques, linguistiques, politico-historiques, etc. dont l’association constitue un système propre, une structure essentiellement culturelle[38].

  • Le groupe ethnique

Selon Barth, le terme groupe ethnique sert en général dans la littérature anthropologique à désigner une population qui a une grande autonomie de reproduction biologique, partageant les valeurs culturelles fondamentales qui s’actualisent dans des formes culturelles possédant une entité patente, constituant un champ de communication et d’interaction,  a un mode d’appartenance qui le distingue lui-même et qui est distingué par des autres en tant qu’il constitue une catégorie distincte d’autres catégories de même sorte[39].

Barth estime que c’est le quatrième point, qui est le plus important. Il indique qu’ « une attribution catégorielle est une attribution ethnique si elle classe une personne dans les termes de son identité la plus fondamentale et la plus générale, identité qu’on peut présumer être déterminée par son origine et son environnement. Dans la mesure où les acteurs utilisent des identités ethniques pour se catégoriser eux-mêmes et les autres dans des buts d’interaction, ils forment des groupes ethniques au sens organisationnel du terme.

Un autre auteur définit pour sa part, le groupe ethnique comme tout groupe qui, pris comme un tout, se différencie de façon permanente des autres groupes qui vivent ou interviennent sur un certain territoire; cette différence s’opère par le nom, par les caractéristiques qui sont censées le distinguer des autres, et, bien entendu par les traits communs aux membres du groupe, qu’ils soient réels ou seulement supposés tels[40].

Pour Max Weber les groupes ethniques sont ces groupes humains qui nourrissent une croyance subjective à une communauté d’origine fondée sur des similitudes de l’habitus extérieur ou des mœurs, ou des deux, ou sur des souvenirs de la colonisation ou de la migration, de sorte que cette croyance devient importante pour la propagation de la communalisation, peu importe qu’une communauté de sang existe ou non objectivement[41].

Ces définitions s’inscrivent plutôt dans le sens organisationnel des groupes ethniques. Elles mettent l’accent sur l’interaction des membres de ces groupes en situation concrète. Elles ont le mérite aussi de faire intervenir l’espace sur lequel le groupe existe réellement. Nous constatons qu’en plus de l’aspect d’organisation, ces définitions évoquent aussi la question de l’identification des individus et l’appartenance au groupe dans le but de se différencier aux autres groupes, surtout en situation d’interaction. Il s’agit donc d’une approche dynamique qui privilégie le processus d’identification des individus et le processus de formation et transformation des groupes ethniques.

Bref, un groupe social dont les membres partagent une identité collective dite ethnique submergée dans une culture propre au groupe qui contraint ses membres à assurer sa survie de générations en générations.

Définir un groupe ethnique en terme de son mode d’action revient donc : à mettre en évidence les modes d’action basés sur l’exhibition d’une identité ethnique, surtout lorsqu’il s’agit des revendications de reconnaissance, de luttes pour le partage du pouvoir et la redistribution des ressources, essentiellement à propos de la légitimité et du pouvoir de légitimer les normes sociales, juridiques ou politiques de nature à se différencier des autres dans toutes les formes de relation ou d’action sociale.

C’est le cas par exemple lorsque les membres d’un groupe ethnique estiment que leurs intérêts ne sont pas respectés par d’autres groupes, ethniques ou non. Leurs conflits peuvent demeurer latents, mais à un certain moment et dans certaines conditions, les membres du groupe qui se sentent lésés peuvent recourir à l’ethnicité pour se mobiliser, afin de revendiquer un droit. Quelques fois, cela peut entraîner des violences, mais ce n’est pas la règle. Par ailleurs, ces interactions ne sont pas nécessairement des conflits violents. Ils peuvent être par exemple le manque de consensus sur un sujet d’intérêt général, par exemple une remise en question d’une norme ou d’une procédure au sein du système social considéré.

Apres avoir passé en revue de ces différents concepts, nous pouvons maintenant avec précision dire un mot sur le conflit ethnique.

Il faut comprendre par conflit ethnique tout conflit intentionnel (relation antagonique) qui mobilise l’ensemble ou la majorité des membres d’au moins deux groupes ethniques distincts, qui se reconnaissent mutuellement comme tels et qui sont en interaction régulière dans un même système socio-politique depuis assez longtemps. Un conflit ethnique implique le rapport de forces(une lutte) entre les groupes opposés avec l’espoir que l’un des groupes puisse imposer son point de vue à propos de l’objet du conflit dont l’enjeu est au moins un élément fondamental parmi lesquels se fonde la définition de l’identité ethnique du groupe ou dans certains cas, un bien voire un droit[42].

Les parties opposées sont des groupes ethniques. Ici, nous avons affaire à un conflit complexe. L’examen du concept ethnie nous permette de définir un conflit ethnique, comme un heurt entre groupes ethniques dont l’enjeu principal est au moins un des éléments fondamentaux de la définition de l’identité ethnique. Les antagonismes dans lesquels la mobilisation ethnique est utilisée sont très fréquents[43].

Comme font remarquer Poutignat et Streiff-Fenart, il n’existe aucune approche théorique susceptible de s’appliquer sur l’ensemble des conflits à caractère ethnique. Pour analyser un conflit, nous proposons d’abord de l’examiner et de montrer en quoi il est ethnique. S’il est établi sans ambiguïté qu’il s’agit d’un conflit ethnique, notre théorie de l’action-raison ethnique devrait apporter une explication. La théorie que nous proposons énumère les critères pour identifier les groupes ethniques, expliquent comment déterminer un enjeu ethnique, puis donne les indications sur les options à mettre en valeur pour montrer la dynamique du dit conflit[44].

Pour identifier un conflit ethnique de manière générale, il s’agit de savoir si le conflit ethnique se produit à l’intérieur d’un Etat qui existe déjà ou bien s’il cherche à provoquer une sécession territoriale sur une base ethnique ou à transformer l’État en Etat ethnique. Dans la plupart des cas, les conflits ethniques n’ont pas de visée territoriale. Quel que soit le problème auquel le groupe ethnique se trouve confronté dans le ghetto, il s’agit de lutter contre les autres groupes qui sont en concurrence pour le partage des ressources de l’État commun à tous. Les conflits ethniques sont localisés à l’intérieur d’un pays ou peuvent traverser plusieurs pays.

D’après E. Hobsbawm, un conflit ethnique n’est pas un conflit d’État. Il y manque le cadre institutionnel et l’organisation de l’État, c’est-à-dire ces statuts formalisés, ces droits et ces devoirs que la loi de l’État établit, et que l’autorité de l’État et son appareil de répression imposent. Il y manque les frontières soigneusement tracées entre les pays, et plus encore, les uniformes et autres insignes distinctifs qui, dans les conflits désignent les combattants par opposition aux civils, ainsi que les conventions qui obligent à reconnaître des éléments neutres[45].

B.   DEFINITION DU CONCEPT CONNEXE

Dans cette sous-section, nous allons passer en revue des concepts voisins à notre sujet.

1.     Décentralisation territoriale

Nous allons d’abord définir séparément les concepts décentralisation et territorial avant de les fusionner ensemble.

  1. Décentralisation

La décentralisation est un mode de gestion de l’Etat dans lequel la loi l’établit par avance est clairement les compétences et les pouvoirs réservés au gouvernement central et aux entités décentralisées.

Le professeur MBAYA KABAMBA[46], définit la décentralisation comme un système dans lequel l’administration se trouve repartie en plusieurs personnes morales de droit public qui bénéficient par rapport à l’Etat d’une certaine autonomie pour l’exercice de leurs pouvoirs.

Pour Pascal MPANGE[47], la décentralisation consiste en un transfert de certaines attributions du pouvoir central aux autorités locales qui jouissent d’une autonomie de décision pour les affaires qui leur sont confiées.

Pour J. RIVERO et J. WALINE[48], « la décentralisation consiste à retirer certains pouvoirs de décision à l’autorité centrale pour les remettre à des autorités indépendantes du pouvoir central ».

Elle est définie par le professeur VUNDUAWE[49] sur le plan politique, économique, juridique et administratif comme étant :

  • Sur le plan politique : elle signifie la démocratie c’est-à-dire associer le peuple à la discussion et la gestion des affaires publiques, c’est également favoriser la formation politique du citoyen électeur qui s’intéresse plus facilement et comprendra aisément les problèmes régionaux ou locaux ;
  • Sur le plan Economique : la décentralisation est considérée comme une entité économiquement autonome gérée par les citoyens vivant sur leur territoire ;
  • Sur le plan Juridique et Administratif ; décentraliser c’est forme le centre de récupération qui était la gestion et les entités de base au centre d’initiation d’impulsion de décision et de responsable.
  1. Les critères de la décentralisation
  2. La décentralisation suppose l’existence d’affaires locales ou des questions spéciales ;
  3. Les autorités locales d’une collectivité territoriale sont élues par la population ;
  4. Il y a autonomie organique. Les agents du service public décentralisé ou les autorités locales se voient reconnaitre un propre pouvoir de décision. Le pouvoir public qui a créé le service et les autorités centrales ne peuvent leur donner des ordres ni reformer leurs décisions ni se substituer à eux. Ils ne sont plus soumis au pouvoir hiérarchique mais à un simple contrôle que l’on appelle la tutelle administrative.
  1. Les avantages de la décentralisation
  2. Adaptation des services locaux aux besoins et aux aspirations des membres de la collectivité décentralisée.
  3. Formation et développement de l’esprit public en habitant les autorités locales et les membres des assemblées locales à penser aux intérêts d’une collectivité.
  4. Désencombrement des administrations centrales.
  1. Les inconvénients de la décentralisation
  2. Risque d’anarchie en raison des rivalités locales d’une part et de la tendance à faire prévaloir les intérêts locaux sur les intérêts nationaux d’autre part (politique de clocher).
  3. Dépenses de fonctionnement plus onéreuses et parfois source de dépenses superflues, gaspillage des moyens (en techniciens et en crédits) ;
  4. Les autorités locales manquent parfois de compétences techniques et d’expériences ;
  5. Possibilités de tyrannies locales ;
  6. Danger de démagogie[50].
  1. Les fondements de la décentralisation

La décentralisation se fonde sur les neuf principes suivants: subsidiarité, autonomie, efficacité, proximité, valorisation, participation, la supériorité, la solidarité et la coopération.

  • La subsidiarité

La subsidiarité est un principe très important surtout là où l’on veut permettre et encourager la participation et l’autonomie locale. D’une part, la subsidiarité signifie qu’un citoyen doive lui-même réglementer de façon responsable toutes les éventualités de la vie auxquelles il est capable de faire face lui-même, conjointement avec sa famille, ou en coopération volontaire avec d’autres, sans aucune intervention de l’Etat ou des autres autorités publiques, et sans empiéter sur ses droits et sur les libertés des autres. D’autre part, ce principe oblige les communautés les plus grandes et, finalement l’Etat à agir toutes les fois que les circonstances sociopolitiques commencent à surcharger les capacités des individus ou de plus petites communautés. La subsidiarité implique donc une obligation de l’Etat d’aider les individus et les plus petites communautés en développant leurs compétences.

  • L’autonomie

Le principe de subsidiarité implique que l’entité territoriale décentralisée se voit reconnaître, par le pouvoir central, le droit de s’administrer elle-même pour certaines affaires transférées par le pouvoir central et de jouir d’une certaine autonomie, tout en restant soumise au contrôle de tutelle (tutelle administrative sur les organes et sur les actes). L’existence de la personnalité juridique permet l’autonomie et la libre administration des affaires locales. L’autonomie d’une entité décentralisée se remarque non seulement dans l’élection des dirigeants des organes et dans la capacité du corps des fonctionnaires mais aussi par l’acquisition et la maîtrise de moyens financiers suffisants. L’autonomie fiscale doit être le corollaire de l’autonomie politique. Il est fort probable que l’autonomie politique puisse devenir une réalité sans être assortie d’une autonomie fiscale.

  • L’efficacité

La volonté du pouvoir central de transférer certaines de ses responsabilités et pouvoirs à des structures régionales ou locales permet l’efficacité de la performance organisationnelle et bureaucratique de l’administration locale et favorise une administration du développement.

  • La proximité

Les structures décentralisées sont théoriquement plus proche des citoyens et peuvent être plus aptes à mener une politique développement adéquate en favorisant la prise des décisions plus conformes aux réalités locales que ne le ferait le pouvoir central structurellement et géographiquement très éloigné des populations. La décentralisation permet de tenir constamment compte des particularités de chaque population dans son environnement immédiat.

  • La valorisation

La décentralisation valorise les fonctions des responsables des entités territoriales décentralisées. Les fonctions de maire, de bourgmestre, de chef de secteur et de chef de chefferie ne sont plus précaires, c’est-à-dire vouées au hasard mais la durée du mandat des membres des organes délibérants tout comme les responsables de l’exécutif est légalement garantie. Toutes ces autorités n’ont plus besoin pour tous les problèmes de leur ressort de s’adresser à la hiérarchie. Cette valorisation permet aux entités de devenir des niveaux de prise de décision et de gestion efficace qui soient capables de mobiliser davantage de moyens pour leur expansion et pour leur fonctionnement. Cette valorisation met constamment à l’épreuve la performance des dirigeants.

  • La participation

L’élection des dirigeants des entités décentralisées contribue à la participation politique des citoyens et constitue un moyen de sanction positive ou négative des dirigeants. La population à la base acquiert un sens élevé de responsabilité et augmente ses capacités de prendre des initiatives pour leur développement local.

  • La supériorité

S’il faut préserver une autonomie suffisante et adéquate des provinces et des entités locales, il est non moins important que l’Etat central ne soit subordonné ni aux provinces ni aux entités locales dans les domaines où son action s’impose dans l’intérêt général. C’est pour cette raison qu’il convient de distinguer clairement les compétences exclusives de l’Etat central, les compétences exclusives des provinces et des entités locales et les compétences concurrentes ou partagées, étant entendu que la répartition entre compétences exclusives et concurrentes exige une grande discipline de la part des acteurs.

  • La solidarité

L’autonomie des entités territoriales décentralisées ne supprime pas le droit pour tous les citoyens d’avoir une chance égale dans la jouissance des richesses nationales. C’est pourquoi, la solidarité est nécessaire pour éviter le développement inégal des entités locales décentralisées. Des mécanismes de péréquation sont toujours créés pour promouvoir la solidarité et l’unité nationale.

  • La coopération

La coopération entre les provinces ou entre les entités locales décentralisées est nécessaire non seulement pour promouvoir l’esprit national mais aussi pour résoudre des problèmes communs entre provinces ou entités locales voisines[51].

En définitive, il y a, dans le cadre de la décentralisation, création et installation à la base des véritables centres de pouvoir. L’objectif poursuivi est la prise en charge par les populations locales de la gestion de leurs propres affaires, ce qui implique un transfert des pouvoirs aux organes élus démocratiquement et une responsabilisation de ces populations par la définition des compétences et des moyens appropriés[52]

  1. Territorial

Selon le Dictionnaire Larousse[53] territorial est défini comme ce qui concerne le territoire.

Et par territoire, on entend une étendue de terre appartenant à un Etat ou sur laquelle s’exerce une autorité. Territoire national.[54]

Elle consiste à reconnaitre un pouvoir des décisions à des collectivités territoriales qui ont compétence pour toutes les affaires à leur territoire. C’est dans cette logique que les habitants de ces collectivités territoriales règlent leurs représentants élus.

On distingue traditionnellement la décentralisation territoriale et la décentralisation par service. La décentralisation territoriale, consiste à confier la gestion de certains services à des collectivités locales dotées de la personnalité morale (la commune). Par contre la décentralisation par services ou décentralisation technique consiste à doter un service public de la personnalité morale de manière à lui conférer une certaine indépendance par rapport à la collectivité qui créé ce service (UNILU, SNEL…).[55]

La décentralisation s’oppose à la centralisation, du fait que la centralisation est un système d’organisation administrative dans lequel toute l’action exécutrice est exercée au nom d’une seule personne morale de droit public, l’Etat, par des agents qui ne relèvent que de lui. La plupart des Etats modernes ont adopté le système de la centralisation en corrigeant toute fois ce qu’il avait de trop absolu, notamment par la décentralisation qui est une opération par laquelle l’Etat, tout en continuant à assurer seul la marche de l’administration ; confié à des agents locaux, placés sous les ordres directs des membres du gouvernement, le pouvoir de décision pour certaines affaires d’intérêt local. La décentralisation peut exister fait au profit d’un représentant unique du pouvoir central (Administrateur de territoire).

SECTION  II : CADRE THEORIQUE

Dans toute recherche scientifique, le chercheur se base toujours à certaines théories explicatives de référence pouvant paraitre comme support de réflexion. C’est dans cet ordre d’idée que nous avons trouvé utile de choisir la théorie systémique dans notre étude pour répondre à cette obligation scientifique.

Bien avant de définir la théorie systémique, il nous semble pertinent de développer certaines considérations autour du concept système selon les différents auteurs, afin de bien saisir le sens de la théorie systémique.

Phillip BRAILLARD définit le système comme « un ensemble d’éléments en interaction constituant une totalité et manifestant une certaine organisation »[56]. De l’analyse de cette définition, nous retiendrons que quatre éléments caractérisent un système. Il s’agit notamment des éléments constitutifs du système. Deuxièmement, il y a existence des relations ou interrelations entre ces éléments. Troisièmement, il y a la formation d’un tout ou d’une totalité par ces éléments et leurs relations ou interrelations. Quatrièmement enfin, il y a la manifestation d’une certaine organisation d’une certaine organisation par le tout ou la totalité ainsi formée.

Albert BRIMO considère, pour sa part, un système comme « un ensemble d’éléments  entre lesquels existent des relations telles que toute modification d’un élément ou d’une relation entraine la modification des autres éléments ou relations, donc du tout »[57]. Cette définition met plus l’accent sur l’indépendance des éléments constitutifs du système.

De toutes ces définitions avancées, nous retiendrons avec EPPE GAMBWA[58] que tout système possède des propriétés fondamentales dont chaque chercheur doit constamment tenir compte. C’est notamment le fait que les éléments dont le système est constitué sont en rapport d’interdépendance ; la totalité formée par l’ensemble des éléments n’est pas réductible à leur somme ; les rapports d’interdépendance entre les éléments et la totalité qui en résulte obéissent à des règles qui peuvent s’exprimer en termes logiques.

En d’autres termes, les éléments d’un système s’influencent mutuellement à cause de l’interdépendance qui lie les uns aux autres. La totalité que ces éléments forment est plus que la somme de ces éléments. En plus, chaque élément ne se trouvent pas de manière hasardeuse dans le système. Il contribue à l’harmonie, à l’équilibre, à la cohérence, mieux à l’organisation même du système.

Apres avoir ainsi définit le système, et donné ses propriétés fondamentales, que faut-il alors retenir de la théorie systémique ? À ce sujet,  comme l’indique Madeleine GRAWITZ[59] « qu’il est difficile de donner une définition incontestable et précise du terme « système », car il est toujours défini suivant les notions auxquelles il est rattaché ».

Sans minimiser, ni renier les différentes définitions du système susmentionnées, on peut dire que le changement interne ou externe de chaque société dépend de la capacité d’intégration de chaque sous-système. Le changement dans tel ou tel autre système ne se fait pas forcement dans chaque système, car pour qu’un système change, il  faut toujours tenir compte de sa capacité d’intégration.

En effet, le système n’est pas figé, il est en réalité lié à un environnement composé d’autres systèmes subdivisés chacun en sous-systèmes, dont il subit les pressions auxquelles il réagit soit en se transformant, soit en réagissant sur lui. Les transformations imprimées par l’environnement sur le système modifient de fois l’état du système, c’est-à-dire ses caractéristiques, de fois son organisation et son fonctionnement.

Signalons d’abord que la théorie systémique a pour but de construire un modelé ou un cadre théorique adapté à l’analyse du système socioculturel. De ce qui précède, le rapport que nous pouvons établir entre notre travail et la théorie systémique est que la province du Lualaba est considérée comme un système au sein duquel l’on retrouve les sous-systèmes qui sont des territoires et les éléments des sous-systèmes sont les groupes ethniques.

En se basant sur cette théorie, il importe de signaler que, le conflit ethnique auquel fait face la province du Lualaba ne cesse de prendre de l’ampleur en affectant négativement les territoires sur le plan du développement à la base qui est l’une des raisons du découpage territorial. Et par conséquent toute la province est butée à un obstacle.

CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA PROVINCE DU LUALABA

Notre champ d’investigation ou de recherche étant la province du Lualaba, nous allons essayer tant soit peu de décortiquer les quelques points essentiels composant cette province dans le présent chapitre. Il s’agit de l’historique, de sa situation géographique, économique et socio-culturelle.

SECTION 1 : SITUATION HISTORIQUE

La Province du Lualaba, dans sa configuration actuelle, remonte à la Constitution de Luluabourg en Août 1964, laquelle subdivisait le pays en 21 Provinces. La Ville de Kolwezi en constituait son Chef – Lieu  auquel étaient attachés les territoires de Dilolo, Kapanga, Sandoa, Lubudi et Mutshatsha. Son premier Gouverneur a été Monsieur DIUR Dominique dont l’œuvre est immortalisée par la construction de la cité et du stade de football qui portent son nom à la Commune de Manika.

Avec le régime dictatorial de la 2ème République instauré par le Président MOBUTU en 1965, le Lualaba est devenu un District, appelé plus tard Sous – Région.

Au cours de la décennie 1970 – 1980,  le Président MOBUTU a pris la décision d’amputer le District de Lualaba de la Ville de Kolwezi ainsi que des  territoires de Lubudi et Mutshatsha, pour en faire le District urbano-rural de Kolwezi.

A la Conférence Nationale Souveraine, l’Acte constitutionnel de transition adopté en Avril 1994, a conféré au Lualaba un statut de Province dans ses dimensions de 1964 (Kolwezi comme Chef – Lieu plus les cinq territoires – Lubudi, Kapanga, Dilolo, Mutshatsha et Sandoa). Et la constitution de 2006, telle que modifiée à ce jour, reconnaît à cette partie du Sud – Ouest de l’ancienne Province du Katanga, le statut de Province[60].

SECTION 2 : SITUATION GEORGRAPHIQUE

v Localisation

Depuis 2015, le Lualaba est une province de la République démocratique du Congo à la suite de l’éclatement de l’ex province du Katanga. Cette province est limitée :

  • Au Nord par les Provinces du Lomami et du Kasaï-Central ;
  • A l’Est : Les Provinces du Haut-Lomami et du Haut-Katanga ;
  • A l’Ouest : La République d’Angola ;
  • Au Sud : La République d’Angola et la République de Zambie. 

v Densité

Avec une population avoisinant les 2,5 millions habitants, le Lualaba a une densité de 21 Hab.

v Voies d’accès et distance  par rapport à la capitale du pays.

  • Par route : distance : 2350 km ;
  • Par voie aérienne.

v Climat 

Le climat tropical humide

  • Saison des pluies : de Mi-septembre à Mi-avril.
  • Saison sèche : de Mi-avril à Mi-septembre.

v Relief  et  Végétation :

·         Relief dominant : Plateaux.

  • Nature du sol dominant : argilo-sablonneux.
  • Végétation dominante : savane boisée, forêts galeries.

v Hydrographie :

  • Le Lualaba (ou Fleuve Congo) dont la Province tire son nom et qui prend sa source dans le territoire de Kambove, la traverse par les territoires de Mutshatsha et Lubudi avant de continuer son parcours dans la Province du Haut – Lomami;
  • Rivières Lufupa, Kalule-Nord et Sud, Lulua, Kasaï, Luao, Lubilanshi, Luashi, Dikulwe, Musonoi ; Mumonwezi[61].

SECTION 3 : SITUATION ECONOMIQUE

La Province du Lualaba est principalement minière. Elle regorge d’importants gisements riches en métaux non ferreux (Cuivre, Cobalt, Manganèse, Or, étain, etc), et matériaux industriels (calcaire, quartzite, dolomie, sable, granite,…).

Parmi les principales sociétés du marché d’emplois implantées dans la Province nous citerons: les sociétés minières et leurs sous-traitants dont : GCM, TFM, KCC, COMIDE, MUMI, KAMOA IVANHOE, BOSS MINING, SICOMINES, COMMUS.

  • L’exploitation minière artisanale;
  • Les autres sociétés dont : SNCC, SNEL, REGISESO;

L’immensité de richesses minières contraste avec l’extrême pauvreté de la population qui ne tire pratiquement aucun profit de l’exploitation minière industrielle ou artisanale.

Pour réduire la dépendance exclusive de la Province vis – à – vis des mines et booster son économie, le Gouvernement provincial a pris l’option de redynamiser et moderniser les secteurs agricole et touristique. L’objectif est de faire du Lualaba non seulement un grenier agricole au Sud de la République Démocratique du Congo, mais également une destination touristique pour les nationaux et les étrangers. En effet, les potentialités touristiques sont énormes: il existe des cascades et chutes spectaculaires (Tshatuta et Mukwiza dans le territoire de Mutshatsha, Kading dans le territoire de Sandoa, Dipeta et Kayo à Lubudi), des grottes (Kyantapo à Lubudi et Diyal dia Mpemb à Musumba), des lacs naturels (Kafakumba) et artificiels (Wansela et Katebi)[62].

Dans le domaine de l’énergie, on note l’existence sur le fleuve Lualaba de deux principales centrales Hydroélectriques d’une puissance totale de 356 MW dont N’seke (248 MW) et N’zilo (108 MW) qui desservent aussi bien la Province du Lualaba que celle du Haut – Katanga. Il existe aussi d’autres centrales hydroélectriques de moindre importance comme celle de Lubudi et celle de Kapanga sur Rushish. D’autres centrales sont en projet dont le plus important est Busanga sur le Lualaba (projet de l’entreprise SICOMINES) d’une capacité de  260 MW.

SECTION 4 : ASPECT SOCIO-POLITIQUE ET CULTUREL

1.    ASPECT SOCIO-POLITIQUE

Les mauvaises conditions de travail du personnel à cause d’une rémunération très insignifiante, l’absence de matériels appropriés, manque d’équipements adéquats, corruption… entrainant la baisse du niveau de l’enseignement.

L’absence d’approvisionnement, de formations médicales en produits pharmaceutiques et en matériels nécessaires, la disparition d’hygiène publique et mauvaise condition de travail du personnel soignant.

L’insuffisance de la desserte en eau et électricité, absence d’une politique cohérente pour assurer l’eau potable aux populations rurales et lutter contre les maladies hydriques.

Le licenciement massif et abusif des agents notamment dans les entreprises minières suite à la fermeture de ces dernières. Par cet état de choses il y a lieu de souligner la recrudescence de cas de banditisme et de vandalisme. Les conditions sociales déplorables (santé, la famine, le logement, l’état critique de l’enseignement,..) auxquelles font face nombreuses personnes autochtones ou la population de ce district correspondent à leur situation économique défavorisée. Ces populations connaissent le taux de chômage et d’aide social chroniquement plus élevé.

La léthargie des partis politiques dont la plus part sont organisés autour des bases claniques et ethniques sans projets de société, laissant de côté, une de leurs missions essentielles à savoir le renforcement de la conscience nationale et de l’éducation civique de leurs membres.

2.    ASPECT CULTUREL

Comme plusieurs provinces de la République Démocratique du Congo, la province du Lualaba est aussi multiethnique.

  • Principaux groupes ethniques de la province du Lualaba sont : Lunda, Tshokwe, Ndembo, Minungu, Luvale, Sanga, Yeke, Kaonde et Luba.
  • Principales langues parlées : Français comme langue officielle et swahili, Iunda, Sanga, Tshokwe et les autres langues nationales[63].

SECTION 5 : ASPECT ADMINISTRATIF

La Province du Lualaba est constituée de 2 villes et de 5 territoires. Les deux villes sont Kolwezi, Chef-lieu de Province (plus ou moins 600.000 habitants), et Kasaji (conformément au  décret nº 13/020 du 13 juin 2013, conférant le statut de ville et communes à certaines agglomérations).

Les 5 territoires sont Kapanga, Dilolo, Mutshatsha, Sandoa et Lubudi. Dans sa configuration administrative actuelle, la Province du Lualaba comprend, outre les 5 territoires, 6 secteurs, 19 chefferies, 172 groupements et plus ou moins 2576 villages[64].

La province du Lualaba a 4 sièges au niveau sénat, 13 sièges à l’Assemblée Nationale et 22 sièges au niveau de l’Assemblée provinciale dont 20 députés sont élus et 2 autres coptés. La province du Lualaba est dirigée depuis son découpage par le tandem Richard MUYEJ comme gouverneur et Fifi MASUKA comme vice-gouverneur mais il faut signaler que depuis quelques mois le vice-gouverneur joue l’intérim de gouverneur de la province apres la destitution du gouverneur Richard MUYEJ par l’Assemblée provinciale du Lualaba.

CHAPITRE III : DECOUPAGE TERRITORIAL ET CONFLIT ETHNIQUE AU LUALABA

Dans ce troisième et dernier chapitre de notre travail, la préoccupation majeure consiste à démontrer l’impact du découpage territorial sur le conflit ethnique dans la province du Lualaba. Ce chapitre va graviter autour des trois grands points ou sections qui sont :

  • Découpage territorial de 2015 : Démembrement du Katanga
  • Sources du conflit ethnique dans la province Lualaba
  • Mécanismes de résolution des conflits ethniques

SECTION I : DECOUPAGE TERRITORIAL DE 2015 : DEMEBREMENT DU KATANGA

A.   PERCEPTION DE L’OPPOSITION

La révision constitutionnelle sanctionnée par la loi N° 11/002 du 20 Janvier 2011, avait modifié l’article 226 de la constitution dans le sens de la suppression du délai constitutionnel initial de 36 mois à compter à partir de 2006 relatif à l’installation des nouvelles provinces, en laissant au législateur le soin d’adopter une loi de programmation déterminant les modalités d’installation de ces nouvelles provinces. C’est le 09 Janvier 2015 que le parlement congolais adoptait la loi relative au découpage territorial du pays en 26 provinces, contre 11 anciennes provinces en vue de répondre aux attentes du constituant congolais.

Ce décalage temporel et surtout cette modification constitutionnelle en cette matière, avait poussé nombreux observateurs à conclure que cette gymnastique de mise en œuvre alors précitée, de nouvelles provinces serait une nouvelle manœuvre dilatoire visant à peser sur le calendrier électoral, tout en divisant les principaux concurrents de l’ancien president sur l’échiquier politique national, parmi lesquels les dissidents issus de sa propre majorité.

La mise en place alors précipitée de nouvelles provinces, en juin de 2015, avait en effet occasionné la recomposition du paysage politique congolais en provoquant des dissensions au sein de la majorité présidentielle, dont une partie des acteurs s’opposait désormais à l’éventualité d’un troisième mandant de Kabila, apres modification probable de la constitution alors que son deuxième et dernier mandat constitutionnel serait expirait en 2016.

Pour les opposants, cette mise en place de nouvelles provinces fut une occasion pour les dirigeants de créer une sorte de bourgeoisie locale ou de personnaliser la gestion de certaines provinces aux désavantages de la population locale et un moyen susceptible d’accélérer avec le projet ignoble de balkanisation. Et particulièrement en ce qui est du démembrement du Katanga, les discours étaient les mêmes.

A cette époque, le president de l’Union Nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC), KYUNGU WA KUMWANZA, ancien gouverneur de la province du Katanga  et alors president de l’Assemblée provinciale, avait déclaré ceci : « Il y aura des déchirements [en cas de découpage]. Nous ne voulons pas envenimer la situation au niveau du Katanga, mais nous vous disons globalement que le découpage n’est pas la démarche Katangaise. Il pensait que les Katangais, qui avaient voté cette disposition, au referendum étaient envoutés[65] »

KYUNGU WA KUMWANZA avait même expliqué la cause de cet « envoutement » : »ceux qui croient que parce que c’était une histoire qui était passée au referendum, les Katangais avaient voté oui, ils avaient voté oui pour cette constitution uniquement parce qu’elle donne des aspects fédéraux. C’est ce qui a envouté les Katangais, et plus particulièrement, les 40% qui devraient rester de droit au Katanga[66] ».

Il avait par ailleurs appelé les députés nationaux en session extraordinaire à Kinshasa de tenir compte de l’aspect sensible de la province du Katanga pour être soumis au découpage. « Nous leurs [députés] demandons d’être conséquents avec eux-mêmes. Dans cette même constitution on parle de regroupement, mais on parle aussi de démembrement. Ça veut dire qu’autant on peut découper, autant on peut se regrouper. Revenant sur le découpage territorial de 2015 dans une matinée politique organisée le dimanche 15 Septembre 2019 au siège de son parti politique à Lubumbashi, Gabriel KYUNGU avait encore déclaré ce qui suit : « Comment peut-on organiser une manifestation parce que quelqu’un est nommé directeur de cabinet du president de l’Assemblée provinciale, et que celui-ci n’est pas nécessairement du Haut-Katanga ? Celui qui a précipité le découpage dans le Katanga sera jugé par Dieu, et est responsable des souffrances, des conséquences de la montée du tribalisme »[67].

Partisan d’un Katanga indépendant, KYUNGU avait tenté, en vain, de faire échouer le découpage de la province en récoltant les 100.000 signatures qui auraient permis d’obtenir une modification constitutionnelle en vue de préserver son unité. Membre de la majorité présidentielle, à l’époque, Moise KATUMBI,  gouverneur de ladite province, avait argué pour sa part que l’Etat, avec ses moyens limités, parvenait difficilement à faire vivre 11 provinces et il ne voyait pas comment il pourrait se permettre d’en entretenir[68].   

Moise KATUMBI avait affirmé qu’il s’y pliera et avait annoncé qu’il quitterait ses  fonctions sitôt les nouvelles provinces instituées. Locomotive de la croissance économique du pays grâce à ses abondants gisements de cuivre et de cobalt, le Katanga, dans son unicité fut une province rebelle, qui avait fait sécession dans les premiers jours de l’indépendance octroyée par la Belgique en 1960 avant d’être  ramenée de force dans le giron congolais en 1963 après une intervention militaire de L’ONU.

Aujourd’hui encore, beaucoup y rêvent d’indépendance ou d’une autonomie accrue, allusion faite aux récentes incursions  des Maï – Maï BAKATA-KATANGA en date du 26 septembre 2020, un groupe armé considéré comme une ébauche de cette résistance.

Le démembrement du Katanga en quatre entités indépendantes serait aperçu comme un choix de prudence. En face, on fait valoir que l’installation des nouvelles provinces devrait être l’aboutissement et non le point de départ d’une   politique de décentralisation et de développement Les détracteurs de la réforme reprochent ainsi le moment choisi pour sa mise en œuvre. Pour eux, les travaux d’aménagement que cela avait entrainé risquaient de priver à l’Etat de ressources financières cruciales pour l’organisation de la série d’élections à venir, constitutionnellement en 2016 mais qui furent organisées après accords politique, en décembre 2018 .Les plus pessimistes craignaient que le découpage ne ravive des tensions ethniques dormantes en du contrôle de telle ou telle nouvelle provinces.

Visiblement, le régime était conscient de la détermination de Moise KATUMBI de se taper le luxe d’être candidat à ces élections notamment les présidentielles après son discours de troisième penalty tenu à Lubumbashi en juin 2015. Aussi, le premier subterfuge avait-il consisté à réduire son influence par un découpage de la province à quatre entités distinctes avec, à la désignation de gouverneurs tout aussi influents dans les nouvelles provinces , d’abord des commissaires spéciaux, puis gouverneurs après élections par nouvelles assemblées provinciales dont Richard MUYEJ ,ancien ministre de l’intérieur et homme fort dans le Lualaba, une autre province minière ou il fut d’abord commissaire spécial puis gouverneur jusqu’à présent en 2020 et dont le mandat  court jusqu’en 2023. On peut comprendre que l’échec de ce premier montage a nourri l’option de passer à la vitesse supérieure qui s’est soldée par la contrainte à l’exil d’un homme dont la popularité a évolué, Moise KATUMBI[69].

Depuis sa démission de ses responsabilités de gouverneur de province, de son option définitive de se présenter à la présidentielle qui profilait à l’horizon, n’est-ce pas ici qu’il faille comprendre les raisons de toute l’agitation notée dans la sphère de l’ancien pouvoir lorsque Moise KATUMBI devrait rapidement rentrer au pays pour prendre part aux joutes électoral de décembre 2018, s’interrogeaient l’interlocuteur[70].

B.   POSITION DES HOMMES AU POUVOIR

Cette position a été, scientifiquement défendu dans l’article de YAV KATSHUNG Joseph sous le titre découpage territorial en République Démocratique du Congo, une tour de Babel ?

L’auteur considère que par le fait que la reforme ait été une obligation constitutionnelle, il serait curieux de savoir alors pourquoi les acteurs qui, autrefois militaient pour l’adoption de cette constitution, c’étaient érigés en des véritables freins pour cette initiative pourtant constitutionnelle.

Un paradoxe qu’il explique par le fait que cette réforme a mis fin à une certaine hégémonie politique des certains acteurs locaux dans leur région ou province, en occurrence celle de l’ancienne province du Katanga. Cette hégémonie politique n’épargnant pas certains privilèges économiques qu’ils bénéficiaient du Katanga uni mais sans que la population locale n’y trouve son compte, a poussé ces leaders locaux à faire bloc mordus aux processus de découpage mais sans succès.

Voilà pourquoi ces leaders ne sont pas d’opposants mais un conglomérat des mécontents politiques car le démembrement atteint à leurs multiples intérêts, peut-on lire dans l’article[71].

Cependant, l’auteur reconnait qu’il y a un certain nombre des conditions auxquelles il faut tenir compte pour que le découpage atteigne ses objectifs de manière efficace. A titre exemplatif le respect de toutes les lois en la matière et sanctionner sévèrement les récalcitrants, rendre effectif le processus de décentralisation surtout les élections locales et la définition claire des ressources financières des entités territoriales décentralisées, procéder à la formation de la population locale et l’initier au programme de développement local. Ces conditions sont porteuses d’espoirs, car conclut-il, rien ne garantirait que si la République Démocratique du Congo n’avait que deux ou trois provinces, elle serait un Etat émergent.

La République Démocratique du Congo n’a pas même innover en recourant à la décentralisation -découpage. Elle a plutôt suivi l’exemple bénéfique des autres pays à travers le monde en vue de résoudre la problématique légitimité, celle de la participation politique au développement social, conclut l’auteur.

Globalement, les partisans du découpage estimaient que la réforme pourrait rendre plus gouvernable les provinces et favoriser le développement des zones parmi les moins favorisées d’un des pays le moins développé au monde en rapprochant l’administration des citoyens et en créant des nouveaux emplois.

La promulgation de la loi de programmation relative à la décentralisation et au nouveau découpage territorial, puis l’installation des nouvelles provinces, ont été diversement vécues dans le pays. Bien qu’elle se soit globalement déroulée sans heurts majeurs, la reforme territoriale a toutefois suscité des réticences, voire des résistances principalement au Katanga, comme nous l’avions évoqué tantôt.

Il faut signaler que, bien avant même que soit votée la série des lois sur le découpage territorial et la décentralisation, des voix s’étaient déjà levées au sein de l’élite politique locale contre le démembrement de la province du Katanga, certains députés provinciaux préconisant un renforcement de la décentralisation en lieu et place du démembrement des provinces.

En Janvier 2015, trois jours apres l’adoption à l’Assemblée Nationale e la loi fixant les limites des nouvelles provinces, Gabriel KYUNGU WA KUMWANZA, alors president de l’Assemblée provinciale du Katanga, annonçait avoir initié une pétition pour contrer la mise en application du découpage territorial.

Le leader de l’UNAFEC (l’Union Nationale des Fédéralistes du Congo) rappelait au passage que la constitution prévoyait « le démembrement et le regroupement, pour ceux qui le souhaitent ». L’article 2 de la constitution congolaises stipule en effet, que les 26 provinces pourrait être « redécoupées et réunifiées, selon la volonté du peuple », tandis que l’article 218 de la constitution permettait avant la révision constitutionnelle intervenue en 2011, à 100 000 citoyens d’obtenir une révision de la constitution en initiant une pétition adressée à l’une de deux chambres du parlement[72].

Au-delà de l’enjeu relatif à la répartition des richesses, disparités entre le Katanga utile et le Katanga agricole et la crainte de perdre le statut de poumon économique du Congo, les résistances du leadership Katangais se justifient également par la volonté de préserver l’influence politique que confère un Katanga unitaire, sur la scène politique congolaise. Ce poids politique avait à son temps fait fléchir le maréchal MOBUTU, lors du processus de démocratisation au début des années 1990, à la faveur de la coalition entre l’UFERI et l’UDPS d’Etienne TSHISEKEDI[73].

Le statut singulier du Katanga renvoie également à l’histoire des tentatives de sécession, et à une identité régionale forte, défendue parfois par la violence, comme l’illustrent le cas des ex-gendarmes Katangais, exilés en Angola apres la sécession de 1960 à 1963, et auteurs de tentatives d’invasion en 1977 et 1978 ; mais aussi plus récemment ; le cas aussi ténébreux qu’énigmatique du mouvement séparatiste des Bakata Katanga dont nous avons encore illustré précédemment.

La controverse sur le sort du district urbano-rural de Kolwezi, disputé par les trois provinces voisines de Lualaba, Haut-Katanga et Haut-Lomami, illustrait cependant le risque d’une résurgence d’un régionalisme ombrageux essentiellement porteur de dérives communautaires.

SECTION 2 : SOURCES DU CONFLIT ETHNIQUE DANS LA PROVINCE DU LUALABA

Le conflit ethnique auquel la province du Lualaba fait face est complexe. C’est ainsi que pour mieux appréhender les sources ou les origines dudit conflit, il nous faut connaitre les acteurs à la base de cette dissension et aussi des causes du conflit.

§1. Les causes du conflit ethnique

1.     L’aspect historico-délimitatif et la réalité sociologique

L’histoire de  l’ex-district de Lualaba, qui porte le même nom que l’actuelle province, date de 1888 jusqu’à ce jour selon plusieurs reformes ou remodelages et modifications de sa délimitation géographique dans les impératifs politiques et administratifs du moment. La fusion du district du Lualaba à celui urbano-rural de Kolwezi est l’une des causes principales du conflit ethnique.

Avant même le découpage territorial, qui a été matérialisé en 2015. Alors que tous les ingrédients étaient fin prêt au niveau national, les groupes ethniques du Lualaba se déchiraient déjà car il y avait deux blocs dont l’un soutenait le découpage territorial et l’autre  était contre. Ces ethnies étaient contre le découpage territoire par le fait que le découpage territorial qui devrait être effectif aller diviser dans deux provinces différentes des membres d’une même ethnie.

Il faut signaler que l’ethnie Sanga occupe les territoires de Mutshatsha et de Lubudi dans l’actuelle province du Lualaba et le territoire de Kambove du Haut-Katanga. Cette ethnie était contre l’annexion des territoires dont ils sont autochtones  à la province du Lualaba. L’autochtonie qui est une sorte de revendication de la primauté du lieu de naissance ou d l’antériorité de l’arrivée sur un territoire donné, ces autochtones sont donc originaires par voie ancestrale du territoire ou pays qu’ils habitent, ou plus simplement ceux de ses occupants distingués par l’ancienneté relative de leur implantation. Les autochtones d’un territoire donné peuvent être un ensemble de plusieurs groupes ethniques ou une seule ethnie. La notion d’autochtonie englobe, en ce sens, l’ethnicité.

Les premiers occupants estiment avoir des droits exclusifs face à ceux qu’ils considèrent comme des allogènes, des échanges, des envahisseurs et ces derniers peuvent se mobiliser sur la base d’un sentiment d’appartenance à la même communauté linguistique et légendaire pour se défendre face à la menace que font peser sur eux les autochtones. C’est l’émergence d’un conflit susceptible d’aboutir à une crise, c’est-à-dire aller d’une polarisation entre « eux » et « nous » au point de non-retour que Julien Freund qualifiait de rapport « ami /ennemi » entre les groupes sociaux aux intérêts et traits culturels divergents[74].

L’ethnie Sanga voyant la manière dont elle devrait être malmenée par le G5 (groupe de cinq), les membres de ce groupe ethnique avait la crainte et refusé d’être divisé ce qui fera une faiblesse pour eux car ils seront minoritaires dans la province dans laquelle, ils vont se retrouver et seront écrasés par les autres groupes ethniques mais aussi ils voyaient leurs ressources minières être menacées par la force des autres.

En effet, le découpage territorial était arbitraire et ne tenait pas compte de la situation de tous les peuples.

2.     Les causes sociales et culturelles du conflit ethnique au Lualaba

Le mot « ethnie » est aujourd’hui au centre de la problématique des conflits internes qui secouent les Etats africains. Actuellement, tout est devenu ethnique, tout accrochage sur le continent africain trouve sa légitimation par le fait ethnique. L’ethnie constitue un tremplin de nomination aux postes des responsabilités étatiques dans la province du Lualaba mais aussi des recrutements dans les entreprises minières car il y a une hégémonie ethnique.

Alors que selon la constitution congolaise, le travail est un droit et un devoir sacrés pour chaque congolais. L’Etat garantit le droit au travail, la protection contre le chômage et une rémunération équitable et satisfaisante assurant au travail ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine(…). Nul ne peut être lésé dans son travail en raison de ses origines, son sexe, de ses opinions, de ses croyances ou de ses conditions socio-économiques[75].

Dans une lettre de demande d’emploi, il est obligatoire d’y joindre un curriculum vitae (C.V) qui fournit toutes les informations possibles sur le candidat, son expérience, son savoir-faire, sa compétence, sa formation intellectuelle etc. fort malheureusement le C.V est devenu un élément discriminateur et l’on se dit pourquoi lui donner du travail, il  n’est pas de notre ethnie. C’est pourquoi dans la province du Lualaba, nous trouvons les pratiques selon lesquelles dans tels domaines, dans tels secteurs, services ou directions, nous trouvons les gens de telle ethnie ou tribu qui dominent. La gestion des affaires publiques est un domaine fort de l’État qui nécessite une intégrité et une compétence de la part de ceux qui l’exercent.

La République démocratique du Congo au cours des années passées a connu des conflits interethniques graves qui faillirent conduire le pays à la balkanisation. Le conflit identitaires en République démocratique du Congo a émergé pendant la période coloniale suite à la division du pays en entités juridiques sanctionnées par la délivrance d’un livret d’identité indiquant les origines de chaque individu (territoire, chefferie, tribu,…) L’espace premier où s’est vu naître le conflit identitaire fut les centres urbains, lieu réunissant plusieurs tribus et cultures. La mobilisation d’autres provinces par les colonisateurs pour l’exploitation minière au Katanga fut l’un des éléments facilitant l’émergence des conflits notamment lors des premières élections municipales, aucun bourgmestre noirs parmi les quatre désignés pour la ville de Lubumbashi autre fois Elisabethville ne fut originaire du Katanga, trois étaient du Kasaï et un du Kivu, de là naquit la plateforme socio-culturelle Conakat ; Confédération des associations tribales du Katanga ayant pour objectif de combattre la domination Kasaïenne dans les centres industriels katangais.et en 1960 ce fut l’émergence du nationalisme régional, ethnique et tribal En 1965, le président Mobutu crée le mouvement populaire de la révolution « MPR » dans le but de reconstruire le nationalisme et ainsi mettre fin à l’esprit du nationalisme ethnique. Ce mouvement s’est vu peu après réduire au néant car la Deuxième République n’a pu échapper aux pratiques et à l’esprit associatif ethnique. C’est ainsi que s’est vu naître les conflits ethniques entre Kasaïens et Katangais d’origine; ces derniers accusaient les Kasaïens de marginalisation des Katangais d’origine et d’exploitation[76].

« Nous sommes apolitique et nous accompagnons toutes les autorités en province, voilà pourquoi nous avions été reçu dernierment dans le cabinet de travail du gouverneur ad interim de la province du Lualaba et presidente de l’Association Ndembu et Frères, madame Fifi MASUKA, par la meme occasion, nous avions profité pour deposer un memo dans laquelle, nous avions invité les dirigeants provinciaux à la paix, à la cohabitation pacifique intercommunautaire »[77].

Le pouvoir apparait comme une véritable source d’enrichissement par celui qui le détient. Il confère à celui-ci et à son entourage avantages et facilités illimités au détriment des autres membres. Ainsi la préservation de ceux-ci incite l’ethnie gestionnaire du pouvoir à prévenir toute éventuelle remise en cause de droits désormais acquis par l’anéantissement systémique des autres ethnies.

Or, comme il est souvent établi, partout où l’identité d’un groupe est niée ou réduite, le groupe victime de cette négation, de ce complexe, soit réagi immédiatement contre l’agression, soit par un réflexe de défense de son identité, se replie sur lui-même, se referme dans sa coquille, observe et attend son tour qui peut ou doit arriver quelques soient les moyens mis en œuvre pour atteindre cette fin. Telle est la réaction des groupes exclus dans ce type de régime. Mais ce repli sur soi contribue à la longue à couver un sentiment de révolte qui, quand il se manifeste à souvent des effets néfastes au sein de la société. La simple différence entre groupes ethniques s’exprime désormais en termes d’opposition.

Les investigations faites par Benoit-Janvier montrent qu’en République Démocratique du Congo dans les temps anciens, le clan assurait la transition entre le champ de la parenté et celui de la politique car la politique était au développement familial, la promotion d’un village ou la pratique politique pouvait s’exercer afin de résoudre les conflits en dehors du lignage ou opposants deux groupes familiaux, plusieurs associations des villages, des chefferies furent mises en place pour répondre à la question des conflits du lignage. Le pouvoir était détenu par les clans dont l’individu en place n’était que représentant et le changement de dynastie n’intervenaient qu’en cas de dépossession des droits du clan en place. La chefferie et la parenté clanique constituent une hiérarchisation de type familial d’où est née la structure royale[78].

Dans son article publié en 2013, Gilbert Malemba a constaté que l’ethnicité reste le critère principal du partage des fonctions politiques et publiques et dans la plupart des cas, les prétentions ne correspondent pas aux compétences requises. Les aptitudes et les performances importent moins que la présence d’un consanguin, descendant de l’ancêtre ou ancêtre voisin. Le népotisme entraine des conséquences sur le plan politique, social, économique, sur le plan politique, il entraine l’affaiblissement de l’identité nationale de l’appareil étatique et de sa souveraineté se trouve compromise la non application des lois sur toute l’étendue du territoire national qui entraîne une déstabilisation du pays. Sur le plan social, la cohabitation entre différents membres des ethnies ou des tribus qui entraîne une instabilité conjugale, familiale et communautaire[79].

Le Lualaba est une province à diverses cultures et à différentes composantes sociales dont chacune à ses propres valeurs. Pour des raisons d’intérêt communautaire, l’unité et la solidarité de la province sont mises à mal. Chaque communauté cherche à promouvoir sa culture au détriment de celles des autres par  la redistribution au sein de la communauté et la défense des intérêts de la communauté dans la compétition du champ économico-politique.

La manipulation de l’ethnicité pour la conquête du pouvoir est un grand danger pour le processus démocratique. Un danger parce que: elle exclut d’autres ethnies à la gestion publique et permet de rendre plus ferme les identités ethniques au détriment de l’intérêt supérieur de la nation qui par conséquent ne favorise pas l’évolution du processus démocratique.

Le sentiment de loyauté envers l’ethnie et l’engagement dans la défense active de l’ethnie et de ses intérêts, au détriment de la nation et des autres groupes. L’ethnicité conduit à l’apologie, la maximisation, la sublimation et la surestimation de soi; par contre, il débouche sur l’étiquetage, le labelage, la sous-estimation, la minimisation et la réduction de l’autre. Il suffit de se référer à certains » hymnes ethniques », véhiculant la conscience ethnique par la mise en exergue des valeurs et hauts faits de l’ethnie, l’évocation de l’origine commune et de l’attachement au terroir.

3.     Les causes politiques du conflit ethnique au Lualaba

Le conflit ethnique qui est né au Lualaba apres le découpage territorial a pour cause principale les intérêts politiques dans la mesure où lorsque les acteurs politiques membres des communautés ethniques diverses sont en quête du pouvoir politique, une lutte entre communautés tente toujours de voir les jours afin d’écarter certains à la course ou à la gestion d’une entité. Etant donné que l’unité de base en politique ne serait pas l’individu ou l’acteur politique mais le groupe définit comme le sommet d’individus liés par une origine tribale ou ethnique. Conscient de l’influence qu’exerce l’ethnie sur la politique, les acteurs politiques Lualabais s’en servent intelligemment pour une raison politique quelconque.

Il faut le reconnaitre que malgré les attaques dirigés par les politiques contre le comportement clanico-tribalo ethnique, il n’est pas douteux que ce phénomène joue un rôle important en matière de leurs poids politiques et surtout que leurs ethnies soient bien vivantes. Souvent l’homme en général a toujours tendance à faire confiance à sa cellule de base, voilà pourquoi le grand nombre des partis politiques ont toujours en majorité les personnes appartenant à la tribu ou à l’ethnie du fondateur. Ces personnes pensent tout conserver et se disent souvent s’être sauvés des griffes des autres  groupes humains. L’ascension au pouvoir d’un individu est très souvent considère au Congo comme la victoire d’une région sur les autres et le pouvoir devient ainsi la propriété de l’ethnie dont est originaire le détenteur du pouvoir. En conséquence, toutes les autres ethnies sont systématiquement marginalisées, exclues et frustrées par le pouvoir en place.

Cette marginalisation fait naitre des foyers des tensions et de révolte des unités ethniques qui en sont victimes. La réalité des faits est surtout amplifiée par les avantages, les privilèges qu’offre la détention d’une parcelle d’autorité.

Le pouvoir étant une source d’enrichissement en Afrique, sa conquête et sa gestion pousse l’homme politique à organiser sa gestion autour des membres de son ethnie, de sa tribu en écartant systématiquement toutes les autres considérées désormais comme concurrentes.

Depuis l’accession de la République Démocratique du Congo à l’indépendance jusqu’à nos jours, l’ethnicité a toujours joué un rôle très capital pour les dirigeants politiques surtout que chacun d’eux et durant son règne, se servait de son ethnie comme base sécuritaire de son pouvoir[80].

Il sied de signaler que le pouvoir politique des dirigeants congolais en général, et Lualabais en particulier jouit toujours d’un soutien ethnico-tribalo clanique et c’est depuis très longtemps. L’ethnie sert de base sécuritaire pour les tenants du pouvoir politique. Les dirigeants politiques jouissent d’une base sécuritaire ethnique, en ce sens que chaque gouvernant travaille avec les membres de sa tribu, de son ethnie et les membres des autres groupes ethniques ou tribus sont là juste pour masquer l’image de l’ethnicité en donnant l’impression de militer pour l’unité.

Les hommes politiques à la recherche de leurs positionnements, utilisent toutes les méthodes possibles dont entre autres leurs bases biologiques qui sont les associations socioculturelles qui se sont déguisés en partis politiques en pépinières du tribalisme. Ils les utilisent à la recherche du soutien, de la défense c’est qui est bien beau mais le problème réside dans le sens où ces acteurs créent un conflit entre les gouvernés pour leurs intérêts égoïstes.

Il sied de signaler que la province du Lualaba, depuis sa création en 2015 jusqu’à nos jours, est toujours sous le guide des mêmes acteurs politiques en l’occurrence le gouverneur, le vice-gouverneur et president de l’Assemblée provinciale, concernant les ministres, les commissaires du gouvernement provincial et membres du bureau de l’Assemblée provinciale, il n’y a pas eu un grand changement car les mêmes figures sont toujours visibles. Le tandem Richard MUYEJ et Fifi MASUKA respectivement gouverneur et vice-gouverneur est au somment de la province depuis le découpage territorial et Louis KAMWENYI à la tête du bureau de l’Assemblée provinciale. Parmi les gouvernements qui se sont succédé depuis la réforme territoriale, il faut dire sans jeune qu’il y a une certaine dose d’exclusion des autres groupes ethniques. Pour illustrer, prenons l’exemple du gouvernement qui a été investi en 2019 Jusqu’à nos jours :

  • Ministres :
  • KAPENDA Déodat : Ministre de l’intérieur et sécurité
  • MWELESHI Louise : Ministre de l’agriculture et élevage
  • MUTETEKE Achille : Ministre des finances
  • MUYEYE Trésor : Ministre du budget
  • KANTENGA Alain : Ministre de l’environnement et tourisme
  • KABWIT Jules : Ministre de l’éducation, santé et relation avec le parlement
  • KAKWATA Thierry-André : Ministre de transport et énergie
  • MBANGU Norbert : Ministre des infrastructures
  • TSHIZAINGA Jean-Marie : Ministre des Mines
  • Commissaires :
  • LUNDA Nathalie : Commissaire chargé des affaires sociales, genre et famille
  • KAZEMBE SWANA : Commissaire chargé de l’économie, industrie, petite et moyenne entreprise
  • NGOIE Alexandre : Commissaire chargé des affaires foncières, urbanisme et habitat
  • KAPAPA Lydia : Commissaire chargé de l’entreprenariat des jeunes et émergence de la classe moyenne
  • KALAU Paulin : Commissaire chargé des sports, loisirs, cultures et Arts
  • Bureau de l’Assemblée provinciale du Lualaba
  • KAMWENYI Louis : Président du bureau
  • MWIMBI Pierrot : Vice-président du bureau
  • TSHIMBOJ Donat : Rapporteur du bureau
  • MUCHAILA Webber : Rapporteur adjoint
  • KAUMBA MAYOMDE : Questeur du bureau

Suite aux intérêts politiques des acteurs politiques du Lualaba, il se fait que depuis quelques mois, le gouverneur de la province Richard MUYEJ est mis à coté dans la gestion de la province et c’est la vice-gouverneur Fifi MASUKA qui joue l’intérim en allant même au-delà des attributions reconnues à un intérimaire. Et aujourd’hui, les membres de l’ethnie Rund crient à la mauvaise volonté politique du vice-gouverneur.

§2. Les acteurs du conflit ethnique

Le conflit ethnique auquel le Lualaba est confrontée à pour acteurs les associations socioculturelles et les acteurs politiques.

1.     Les associations socioculturelles

Actuellement, dans toute la République Démocratique du Congo et particulièrement dans la province du Lualaba, chaque groupe ethnique à son association socioculturelle qui a chaque fois que les intérêts de ses ressortissants sont en dangers réagie pour remettre la pendule à l’heure. Mais il faut signaler qu’avant, les associations socioculturelles avaient un rôle culturel à jouer au sein de ses ressortissants vivants dans un milieu urbain dans le but de leurs apprendre la coutume de leurs coin ou encore on peut dire que l’objectif le plus concret des associations socioculturelles est de valoriser les valeurs culturelles pour la survie des générations futures aussi la lutte est celle qui consiste à pouvoir à une cohésion parfaite des membres de ladite association, de telle sorte qu’ensemble soient en mesure de contribuer au développement dans la société globale.

Dans les années 1910-1920, les camps de l’UMHK (Union Minière du Haut-Katanga) étaient organisés en quartiers, dans lesquels les travailleurs étaient logés en fonction de leur origine ethnique ou géographique. Dibwe dia Mwembu montre que l’UMHK avait adopté cette politique d’habitat pour améliorer le rendement de sa main-d’œuvre : « (…) les travailleurs originaires d’un même milieu natal étaient logés dans un même quartier en vue de les rendre moins nostalgiques et de sauvegarder leur moral. Ce qui avait un effet positif sur leur rendement et sur leur état de santé. D’un autre côté, le regroupement des populations par affinité ethnique ou par origine de provenance permettait à l’employeur de limiter la morbidité et la mortalité des travailleurs en cas d’éclosion d’une épidémie dont un groupe de recrues était porteur de germe »[81].

Le regroupement des travailleurs par origine ethnique ou géographique favorisa également la création des associations socio-culturelles. Les premières associations apparurent dans les années 1910. Ces associations se sont multipliées vers le milieu des années 1920, du fait de la politique de stabilisation de la main-d’œuvre menée par l’UMHK et de l’augmentation rapide du nombre des ouvriers. Jusqu’au milieu des années 1950, leur rôle était celui de groupements d’accueil et d’intégration des travailleurs, d’entraide mutuelle et de préservation de la culture[82].

Comme le précise M’Bokolo, ces associations avaient alors un caractère ethnique peu prononcé : « A une époque où les compagnies européennes ne recrutaient que des travailleurs migrants, soumis à une exploitation forcenée et à des conditions d’existence précaires, il s’agissait avant tout pour ceux-ci de survivre matériellement et moralement : les associations d’alors ont été purement et simplement transférées des villages avec leurs fonctions anciennes (solidarité entre les membres, organisation de cultes religieux, cohésion et contrôle politiques), et des fonctions nouvelles adaptées aux circonstances (préparation de vivres, distractions, opposition totale au christianisme). Le caractère ethnique de ces associations était peu accusé »[83].

Les associations socio-culturelles avaient également une utilité pour les autorités coloniales : « Ces associations tribales ou ethniques ou régionales apolitiques étaient devenues une sorte de centres culturels représentant les différentes cultures villageoises implantées dans les villes. Elles furent officieusement reconnues par l’autorité coloniale urbaine qui, par moment, consultait leurs représentants pour recueillir un renseignement ou pour leur transmettre des instructions quelconques. Dès 1926, la multiplication des associations socio-culturelles inquiéta pourtant les autorités coloniales, qui y virent, comme le souligne M’Bokolo, « un moyen d’infiltration des idées communistes »[84].

L’ordonnance du 11 février 1926 relative aux associations indigènes a tenté de réglementer les activités des associations socio-culturelles. Les autorités coloniales ont également incité les missionnaires à créer des associations concurrentes.

Dans la culture africaine, les peuples sont organisés en clans, tribus et ethnies. Etant ainsi, ils se considèrent comme frères et doivent s’aider mutuellement dans un domaine comme dans un autre. Depuis un certain temps, dans la province du Lualaba, il se fait que l’esprit de cohésion, de mutualité entre les personnes venant d’un ou même coin ou d’une même ethnie a pris de l’ampleur. Les gens se réunissent selon leurs origines justement pour une satisfaction psychologique car certains n’en tirent aucun profit.

Avant l’entrée en vigueur de la récente réforme territoriale, certaines associations socioculturelles de la province du Lualaba dont l’association socioculturelle Lwanzo lwa Mikuba, une association regroupant les ressortissants de l’ethnie Sanga était montée au créneau pour fustiger l’annexion du district urbain-rural de Kolwezi dont elles en sont autochtones à l’actuelle province du Lualaba. Pour les dirigeants de ladite association socioculturelle, l’annexion ne respecte pas la réalité sociologique et culturelle par le fait que le Sanga partage la même culture avec les ethnies qui vont se retrouver dans la province du Haut-Katanga mais aussi d’autres territoires dont ils sont autochtones vont se retrouver dans l’autre province.

L’association socioculturelle Lwanzo Lwa Mikuba et son allié l’Association Ndembo et frères (ASONDEF) ont trainé derrière elles, un grand nombre de leurs ressortissants pour freiner le découpage territorial par à travers des marches de contestation mais aussi une pétition déposait au bureau de l’Assemblée Nationale voire les memos qui du reste n’ont pas été entendus et leur préoccupation n’avait pas eu une suite favorable. Les associations socioculturelles s’érigent à un appareil de sécurité, de répression et un support d’information pour leurs intérêts et de leurs leaders politiques.

Apres la reforme territoriale, l’association socioculturelle Lwanzo Lwa Mikuba par le truchement de ses leaders et dirigeants continuent à stigmatiser leur exclusion systématique de la gestion de la province du Lualaba.

Les membres de l’association Lwanzo Lwa Mikuba, ressortissants de l’ethnie Sanga se disent être victime de la domination de l’association socioculturelle Divar regroupant les ressortissants Rund par le fait qu’ils occupent les grands postes de la provinces et même dans les territoires où nous sommes autochtones. Ils disent encore qu’ils ont beaucoup étudié plus que les membres des autres groupes ethniques[85].

Pour les membres de l’association socioculturelle Divar, toutes les plaintes et accusations que font les autres groupes ethnies sont fausses, c’est juste la jalousie car notre ethnie est et reste majoritaire dans la province du Lualaba et nous avons droit à une bonne partie des responsabilités pour notre représentation numérique et cela ne doit pas jeuner les autres car ils ont aussi leurs parts[86].

Il faut signaler que la province du Lualaba a une dizaine des groupes ethniques dont certains ont leurs associations socioculturelles et parmi ces groupes ethniques, il y a ce qu’on appelle le G5 qui veut dire le groupe de cinq ethnies qui ont une même origine ou un même descendant, les ethnies qui constituent le G5 sont Rund, Tchokwé, Ndembo, Minungu et Luvale. Le découpage territorial a été soutenu par les ethnies du groupe de cinq. Le Sanga, le Yeke et certains d’autres membres des associations socioculturelles étaient contre la réforme territoriale.

Pour les membres des autres groupes ethniques minoritaires de la province du Lualaba, ils fustigent leurs exclusions de la gestion de la province alors qu’ils estimaient que leurs territoires dont ils sont autochtones regorgent d’innombrables ressources minières alors que cette richesse ne profite qu’à une portion des gens d’une ethnie qui se dit être majoritaire[87].

La majorité des acteurs politiques originaire de l’ethnie Sanga avait à son temps, fait leurs entrées en opposition pour contrer le pouvoir en place car pour eux le pourvoir central chérissait le groupe de cinq avec comme à la tête l’ethnie Rund car normalement Kolwezi devrait devenir une province à part entière mais étant donné que beaucoup des Runds occupaient des fonctions importantes à Kinshasa.

Il sied de noter que au-delà de toutes ses manœuvres, la cause principale du conflit ethnique dans la dite province reste les intérêts politiques. Sans la vie sociale comme politique, les relations que nouent les individus se fondent sur les intérêts. Les associations socioculturelles de cette province plantent et arrosent le venin du tribalisme.

2.     Les acteurs politiques

Comme deuxième acteur du conflit ethnique dans la province du Lualaba, nous avons relevé les hommes politiques. Ils sont acteurs du conflit ethnique dans la mesure où ils divisent la population pour mieux régner par leurs discours séparatistes. Cette situation ne surprend pas car à l’origine les premiers partis politiques en République Démocratique du Congo étaient créés sur des bases tribalo-ethniques.

Pour qu’un acteur politique puisse répondre aux besoins de la population, il faut que ces intérêts politiques soient satisfaits. Tout acteur politique qui n’a pas remporté les élections, à tendance à se réorganiser pour les élections futures, en regardant les éléments qui n’ont pas marchés, dans quel coin, il y avait eu d’embuches. C’est dans cette réorganisation que naisse et se développe le phénomène conflit ethnique dans la province du Lualaba. Parce que les candidats malheureux, vu le slogan « chaque crocodile dans son rivage », ce qui signifie chaque politicien ne peut être voté que dans son territoire d’origine. Et là les politiciens se jetteront dans les organisations ethniques pour s’opposer à tous les membres la solidarité organique et le respect strict des normes des ancêtres, très surtout celles qui ont un caractère tribal.

Ceux qui sont au pouvoir ont tendance à considérer la province ou encore les services administratifs de la province comme étant leurs biens privés. Sans jeune, ils placent leurs effigies de partis politiques sur les places publiques et ils imposent la nomination dans les services publics provinciaux les membres de leurs partis politiques et de leurs ethnies.

Quand on considère la genèse des partis politiques congolais on aperçoit vite que c’est dans l’environnement social que se trouvent les facteurs qui sont à la base ou favorisent leur naissance. Les acteurs politiques créent les partis politiques pour mieux défendre leurs intérêts politiques et pour mieux participer à la vie politique en conquérant et en exerçant le pouvoir politique. Lorsqu’on considère l’organisation et le fonctionnement des partis politiques, on constate qu’en regroupant des individus, les partis politiques créent des clivages qui sont à la base de leur création[88].

A l’issu de la restitution des travaux du dernier synode des évêques tenu à Kipushi, Mgr Fulgence Muteba actuel évêque de Lubumbashi, alors évêque de Kilwa Kasenga avait appelé tous les Katangais à intérioriser la culture de la paix. Il avait aussi invité les medias à favoriser la réconciliation entre différentes communautés. Faisant allusion notamment au conflit ethnique qui avait opposé les jeunes de l’association socioculturelle Sempya et ceux de Balubakat. « Il est important qu’on puisse saisir la liberté comme étant une richesse. Nous avons également recommandé que les partis politiques et les associations socioculturelles puissent initier leurs membres à vivre une vraie solidarité, qui intègre les gens d’autres ethnies ou partis que leurs »[89].

La diversité ethnique ne se trouve généralement pas à la source de conflit ethnique, elle est davantage utilisée par les acteurs politiques pour mobiliser leurs partisans dans leur conquête du pouvoir, de la richesse et des ressources pour leurs intérêts privés.

Les acteurs politiques sont à la base de conflit ethnique dans le sens où à chaque fois que leurs intérêts sont en mal lorsqu’ils sont en manque de positionnement ils instrumentalisent leurs groupes ethniques et surtout la jeunesse pour leur propre cause. C’est ainsi que l’établissement d’une nette démarcation entre les associations socioculturelles et les partis politiques au Lualaba permettra que la question du conflit ethnique soit un passé et que toutes les ethnies se mettent ensemble.

SECTION 3 : MECANISME DE RESOLUTION DU CONFLIT ETHNIQUE AU LUALABA

Un conflit n’est pas égal à un accident non prévisible, mais plutôt un incident humain qui nait d’une tension causée par la confrontation de deux intérêts ou motivation divergence. Certainement à l’accident qui lui est brusque et imprévisible, le conflit est prévisible et peu donc de ce  fait  être décelé avant son émergence et éviter ainsi tous les désagréments qu’il pourrait engendrer dans les milieux sociaux.

Les  conflits et les tensions sont par essence  inévitables  dans un milieu social étant donnée la diversité et la divergence des traits caractérologiques des êtres humains.  Pour réduire les conflits ethniques dans la province du Sankuru, il est nécessaire de procéder à leur gestion.

v LA GESTION DU CONFLIT PENDANT LEURS EXERCICES

Ici, on fait souvent recoure à la négociation. Négociation est une opération commerciale consistant à discuter, à traiter, à marchander en vue d’obtenir un accord ou un compromis[90].

La négociation est un moyen efficace qui met face à face les parties en conflit pour le règlement de différends, un moyen privilégié de résoudre un problème de façon claire et pacifique.

La négociation est définit selon le dictionnaire encyclopédique comme « un ensemble des démarches entreprises pour conclure un accord, un traité et cela pour rechercher une solution à un problème social ou politique »[91]. La négociation exclus la force, la guerre car elle recherche le compromis par la force et le principe de la loi du « plus fort ».

Ainsi pour négocier il faut que toutes les ethnies soient représentées et que chaque représentant présente ceux qui lui sont lésés. Dans cette négociation, il faut éviter l’ethnocentrisme, ne pas considérer les représentants des certaines ethnies comme des enfants qu’on peut tout faire, ni des autres comme des égoïstes, indifférents, les opposes aux changements du Sankuru, ne pas traiter certaines personnes comme les sans ambition et faciles à duper et préférant être dirigés.

De ce fait, les négociations Lualabaises doivent recourir à la technique IMEC-ROC

  • I = Introduire
  • M = Motiver
  • E = Envie
  • C = Conclure
  • R = Relations
  • O = Objection
  • C = Contrôler

IMEC-ROC est la technique la plus utilisée des toutes les techniques de négociation, elle exige aux négociateurs la maitrise de certains postulats. Tout responsable engagé dans la négociation doit savoir :

  • Soigner l’introduction

L’introduction est déterminante dans toute négociation. Un bon négociateur doit savoir aller tout droit au but en exprimant clairement ce qu’il veut ainsi ses mobiles et ses motifs. Une bonne introduction doit être courte, précise et concise. Une mauvaise introduction présagera déjà l’échec dans toute négociation.

  • Savoir motiver

Savoir motiver c’est amené les participants, interlocuteur à adhérer à l’objectif de la négociation.

  • Donner l’envie

Un bon négociateur doit savoir créer dans la tête de son interlocuteur l’envie de discuter. La meilleur façon de créer cette envie et désir est de rester dans le champ expérientiel de son partenaire ; de lui parler des choses et des faits qu’il peut saisir ; de traiter des faits liés à l’objet de la négociation. Parler des faits pour valoriser sa personne crée très souvent le dégout de la part de l’interlocuteur et partant le durcissement des positions et l’échec de la négociation.

  • Savoir conclure

Une discussion sans conclusion risque de déboucher sur des altercations qui peuvent tout remettre en cause.

A tout moment le négociateur doit se poser la question de savoir s’il n’a pas encore atteint son objectif. Si l’on se rend compte que les parties (ethnies) en conflit ont déjà accepté la demande, il est inutile de continuer à parler.

  • Soigner les relations humaines

Des longues discussions entrainent souvent les stress. Un bon négociateur doit savoir détendre le climat de discussion :

Il faut éviter d’imposer son point de vue ; favoriser la participation de l’interlocuteur ; témoigner la confiance ; maitriser le sujet ; maitriser les noms et titres de l’interlocuteur et surtout les prononcer correctement ; pas de négligence, etc.

  • Traiter les objectifs

Pour bien mener les objectifs dans une négociation, tout négociateur  devra être capable de :

Ne pas considérer les obligations comme des attaques ; chercher les points de divergence ; trouver les moyens de les faire concorder ; etc.

  • Savoir contrôler

Un négociateur efficient doit avoir l’oreille intérieure très aigue afin de peser à tout moment les incidences de son argumentation, de sa parole sur son interlocuteur[92].

CONCLUSION

Au terme de notre travail, après avoir fait un tour d’horizon sur la planète scientifique, notons que notre sujet était axé sur le découpage territorial et le conflit ethnique au Lualaba.

Le constat fait est que depuis la récente réforme territoriale et l’installation des institutions provinciales, il y  une dissension ethnique causée par une panoplie de pratiques ethnicistes qui se sont érigées en une ligne stratégique adoptée par les acteurs politiques de la province du Lualaba. De ce constat a découlé une question secondaire celle de savoir : pourquoi le découpage territorial a-t-il conduit au conflit ethnique dans la province du Lualaba ?

Cette question secondaire ou centrale a été complétée par celle de savoir : Que faire pour mettre fin à ce conflit ethnique dans la province du Lualaba ?

Revenant sur les thèses et antithèses autour du démembrement du Katanga de 2015, nous avons non seulement fustigé le fait que plusieurs intérêts sociologiques et culturels étaient à la base de ce découpage mais aussi, le fait que le contexte choisi pour l’instauration de la politique de découpage territorial était attaché de calculs politiques.

Ainsi, pour mieux appréhender les enjeux de ce découpage territorial de 2015, nous avons choisi le Lualaba comme notre champ d’expérimentation tout en délimitant temporellement entre 2015 et 2021 nos recherches. Et en structurant le travail en trois grands chapitres.

Le premier chapitre portant sur le cadre conceptuel et théorique a mis en exergue la définition des concepts de bases et connexes dans la première section et dans la deuxième section, nous avons présenté notre cadre théorique de référence notamment la théorie systémique assouplie par celle sociologique de l’ethnicité.

Dans le deuxième chapitre, il a été question de faire une présentation de la province du Lualaba, sur son aspect historique, géographique, économique et socio-culturel.

Entrant dans le vif de notre sujet, dans le troisième chapitre, notamment le découpage territorial et le conflit ethnique au Lualaba, nous sommes revenus sur les positions ou perceptions des acteurs politiques de tout bord, c’est-à-dire ceux de l’opposition et ceux qui était au pouvoir autour du découpage territorial au Katanga en particulier, desquelles contradictions, nous avons assorti une synthèse fondée sur les arguments scientifiques et relativement objectifs dépassant de loin les discours des politiques. Sans infirmer ni affirmer pour autant la thèse complotiste soulevé par certains opposants qui du reste, cherchaient à sauvegarder leurs intérêts politiques dans l’unicité de certains anciens districts, devenus des provinces.

Revenant sur les sources du conflit ethnique, nous avons soulevé deux aspects de chose dont les causes et les acteurs. Concernant les causes, nous avons évoqué l’aspect historico-delimitatif et sociologique, les causes sociales et culturelles mais aussi les causes politiques. Pour ce qui est des acteurs qui alimentent et nourrissent le conflit ethnique dans la province du Lualaba, nous avons énuméré deux dont les associations socio-culturelles et les acteurs politiques.

Pour ce faire, le mécanisme de résolution de conflit ethnique a été proposé pour mettre fin ou réduire le conflit ethnique dans la province du Lualaba.

Au terme de nos investigations, nous pouvons donner des réponses à nos préoccupations tout en signalant que nous ne prétendons pas épuiser de fond en comble le sujet car le champ d’investigation étant complexe et trop vaste mais nous osons croire que les quelques pistes données contribueront à combler les lacunes sur la question du découpage territorial et du conflit ethnique.

En effet, après analyse sur la question du découpage territorial et conflit ethnique, nous pouvons dire que cette situation de dissension dans la province du Lualaba est nourrie et alimentée par les intérêts particuliers et égoïstes des acteurs politiques qui de fois font recourent à leurs associations socioculturelles, les instrumentalisant en leurs avantages pour la conquête du pouvoir.

Notons enfin que la récolte de nos donnée a été rendue possible grâce à la technique d’interview, à l’analyse documentaire sous ses diverses formes dont l’usage de la bibliothèque, archives officielles, syllabus de cours sans oublié une technique de documentation moderne qui est l’internet, qui nous a été d’une importance capitale à cet ère de la nouvelle technologie de l’information et de la communication. Et pour leurs analyses, nous les avons placées dans une logique de la méthode dialectique où il a fallu étudier les différentes divergences autour du découpage territorial au Lualaba afin d’en tirer une conclusion.

Etant donné que notre sujet fait toujours débat, et loin de nous la prétention d’avoir eu l’accès à toutes les sources d’informations, nous estimons néanmoins que les présentes recherches faciliteront d’autres futures investigations sur la question et que notre vision des choses pourrait être tout de même contredite ou complétée d’une manière ou d’une autre par d’autres chercheurs.

BIBLIOGRAPHIE

  1. DOCUMENT OFFICIEL
  1. Constitution congolaise
  1. OUVRAGES
  1. AMSELLE J.L, M’BOKOLO, Au cœur de l’ethnie, Ethnicité, tribalisme et Etat en Afrique, Paris, la découverte, 1985
  2. BARTH  F, les groupes éthiques et leurs frontières, théories de l’ethnicité, Paris, PUF, 1995
  3. Breton R., les ethnies, Paris, PUF, 1992
  4. BIMO A., les méthodes des sciences sociales, Paris, Ed. Montchrestien, 1972
  5. DELAS J.P, sociologie des  conflits, Nathan colle. CIRCA, 1991
  6. DELAS J.P., MILLY B., histoire des pensées sociologiques, Sirey coll. synthèse, 1997
  7. FREUND J., sociologie d’un conflit, Paris, PUF, 1983
  8. GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, 11ème édition, Paris, Ed. DALLOZ, 2001
  9. KAMDEN E., Management et inter culturalité en Afrique: expérience Camerounaise, Paris, Harmattan, 2002
  10. KAZEMBE MUSONDA J.C., le découpage territorial, Kinshasa, Ed. Shaloom, 2009
  11. MARTINIELLO M., l’ethnicité dans les sciences sociales contemporaines, Paris, PUF, 1995
  12. MANDRAS H.et ETIENNE J., les grands acteurs de la sociologie, Ed. Hatier initial, Paris, 1998.
  13. MAMADOU ALIOU BARY, la prévention de conflit en Afrique de l’ouest, Ed. Kant hala, Paris, 1997
  14. MBONARBUCYA J.B., ethnicité et conflit ethnique, approches  théoriques en perspective de l’analyse du conflit des Rwandais, mémoires, sciences économiques et sociales, Université de Genèses, juillet 1998.
  15. MULUBATI NGASHA A., manuel de sociologie générale, Lubumbashi, Ed. Africa, Aout 1980
  16. NGOIE TSHIBAMBE G., démocratisation et ethnicité en Afrique subsaharien, Lubumbashi, Ed. Lobassa, 1996
  17. POUTIGNANT P.et STREIFF-FENART.J., théories de l’ethnicité, Paris, PUF, 1995
  18. TOURAINE A, conflits sociaux, In Encyclopédia Universalis, Paris, Universalia, 1993
  19. WEBER M., Economie et société, Paris, plan, 1971
  1. ARTICLES ET REVUES
  1. BEZARS CALDERON A. et ENGLEBERT P., « les tribulations tribales: Estimation démographiques commentées des ethnies congolaises par nouvelles provinces », in Overseas Devellopement institut, 2018
  2. DIBWE DIA MWEMBU  Donatien, la réharmonisation des relations entre les Kassaiens et les Katangais dans la province du Katanga, dans la revue anthropologie et société, 2006
  3. MWEMBU DIBWE Ken et BANZA KAYEMEBE Anastase, ethnicité comme socle sécuritaire du pouvoir en République Démocratique du Congo, In internation journal of innovation and applied studies, 2017
  4. NTUMBA L., Ethnicité, citoyenneté et gouvernabilité, dans le contexte du renouveau constitutionnaliste africain, 2000
  5. TSHIBWABWA Benoit-Janvier, le fédéralisme et la gouvernance locale en République Démocratique du CONGO, dans le monde en développement, 2006
  • YAV KATSHUNG Joseph, «Décentralisation -Découpage en RDC. Une tour de Babel ? », la conscience, Lubumbashi-RDC, 2009
  1. NOTES DE COURS
  1. ASSUMANI SULAMINI, cours d’Aménagement du territoire, module 2, L2 SPA, UNILU, 2019-2020, Inédit
  2. KALUNGA MAWAZO  Bienvenu, notes de cours de gestion des entreprises, L1 SPA/ADM, UNILU, 2019-2020
  3. KITABA KYA GHOANY’S Floribert, cours des méthodes de recherche en sciences sociales, G3 SPA, UNILU, 2018-2019
  4. MBAYA KABAMBA, cours de droit administratif, G2 SPA, UNILU, 2017-2018
  5. MOLENGA LINGOTO Willy, cours de droit constitutionnel et institutions politiques, G2 SPA, 2017-2018
  6. MPANGE Pascal, cour d’initiation au travail scientifique, G1 SPA, 2016-2017, Inédit
  7. MUDIMBU KAPILU J., cours des systèmes politiques comparés, L1 SPA/Adm., 2019-2020
  8. MULUMBATI NGASHA A., Introduction à la science politique, Lubumbashi, 2ème édition, Africa, 2006
  9. NTUBUBA BISIMWA Maurice, cours de méthodologie en sciences politiques, L1 SPA, UNILU, 2019-2020
  • MEMOIRES ET THESES
  1. BOYENGA Edith, Découpage territorial en RDC et le développement socio-économique de la nouvelle province du Lualaba, Mémoire de licence en SPA, UNILU, 2016-2017
  2. KAMEKEMEKE MASANZ, la décentralisation et la gouvernance en RDC, mémoire de licence en SPA, UNILU, 2016-2017
  3. LEPPERS MBWAMB, attitude de l’opinion pouvoir sur la réorganisation territoriale en RDC. Cas de la nouvelle province du Lualaba, mémoire SPA, UNIKOL, 2018-2019
  4. MPANZU NSUAMI, Dérivation ethnique et pratique électorale en RDC. Cas des élections présidentielles dans la ville de Lubumbashi, mémoire de licence en SPA, UNILU, 2016
  5. MUSONDA MWAPE Noëlla, ethnicité et po pu en RDC, regard sur le Haut-Katanga, mémoire en SPA, 2019-2020
  6. SADIKI ZABAMDORA (crispin, Découpage territorial en RDC, complot  po ou nécessité pour le développement locale « Regard sur le démembrement du Katanga en 2015 »mémoire de licence en SPA, UNILU ,2019-2020
  7. VINCKEL Sandrine, la violence et le silence : politique de réconciliation, relations interpersonnelles et pratiques sociales de coexistence au Katanga en République Démocratique du Congo, thèse de doctorat en science politique, Université Paris 1Pathéon-sorbone, 2016
  • DICTIONNAIRES
  1. Encyclopédie
  2. LARROUSSE
  3. Petit robert
  • WEBOGRAPHIE
  1. Confucius, citations philosophiques
  2. Interview de Moise KATUMBI, du 16 Juillet 2015, publiée sur le site internet de la radio Okapi
  3. Les revendications de Vano KIBOKO sur le démembrement du Katanga autour du statut du district urbano-rural de Kolwezi notamment ville de Kolwezi apres démembrement, disponible encore sur le site internet officiel de la radio Okapi
  4. Propos de Gabriel KYUNGU WA KUMWANZA relayés par Christophe RICHARD : Ces Kata-Katanga « envahissent ? » (Disponible sur AFRICABIA), l’info en RD. Congo et en Afrique centrale 2015
  5. WWW.congoautement.com
  6. WWW.congovintuel.com
  7. WWW.Lualaba.gouv.CD
  8. W.W.W.Radiookapi.net

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHIE.. 1

DEDICACE.. 2

IN MEMORIUM… 3

AVANT-PROPOS. 4

INTRODUCTTION.. 6

A.          PRESENTATION DU SUJET.. 6

B.          ETAT DE LA QUESTION.. 7

C.          INTERET DU SUJET.. 14

v      Intérêt scientifique. 14

v      Intérêt personnel 14

v      Intérêt sociétal 14

D.          PROBLEMATIQUE.. 15

E.          HYPOTHESE.. 17

F.           METHODE ET TECHNIQUES DE RECHERCHE.. 18

·        METHODE DE RECHERCHE.. 18

·        TECHNIQUES. 21

G.         DELIMITATION DU TRAVAIL. 21

a)     Délimitation temporelle. 22

b)     Délimitation spatiale. 22

H.          SUBDIVISION DU TRAVAIL. 22

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE.. 23

SECTION I : CADRE CONCEPTUEL. 23

A.     DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE.. 23

1.      DECOUPAGE TERRITORIAL. 23

2.      CONFLIT ETHNIQUE.. 26

B.           DEFINITION DU CONCEPT CONNEXE.. 37

1.      Décentralisation territoriale.. 37

SECTION  II : CADRE THEORIQUE.. 42

CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA PROVINCE DU LUALABA.. 45

SECTION 1 : SITUATION HISTORIQUE.. 45

SECTION 2 : SITUATION GEORGRAPHIQUE.. 46

v      Localisation. 46

v      Densité. 46

v      Voies d’accès et distance  par rapport à la capitale du pays. 46

v      Climat 46

v      Relief  et  Végétation : 46

v      Hydrographie : 46

SECTION 3 : SITUATION ECONOMIQUE.. 47

SECTION 4 : ASPECT SOCIO-POLITIQUE ET CULTUREL. 48

1.      ASPECT SOCIO-POLITIQUE.. 48

2.      ASPECT CULTUREL. 48

SECTION 5 : ASPECT ADMINISTRATIF. 49

CHAPITRE III : DECOUPAGE TERRITORIAL ET CONFLIT ETHNIQUE AU LUALABA.. 50

SECTION I : DECOUPAGE TERRITORIAL DE 2015 : DEMEBREMENT DU KATANGA.. 50

A.     PERCEPTION DE L’OPPOSITION.. 50

B.           POSITION DES HOMMES AU POUVOIR.. 53

SECTION 2 : SOURCES DU CONFLIT ETHNIQUE DANS LA PROVINCE DU LUALABA.. 56

§1. Les causes du conflit ethnique. 56

1.      L’aspect historico-délimitatif et la réalité sociologique.. 56

2.      Les causes sociales et culturelles du conflit ethnique au Lualaba. 57

3.      Les causes politiques du conflit ethnique au Lualaba. 61

§2. Les acteurs du conflit ethnique. 63

1.      Les associations socioculturelles. 64

2.      Les acteurs politiques. 67

SECTION 3 : MECANISME DE RESOLUTION DU CONFLIT ETHNIQUE AU LUALABA.. 69

v      LA GESTION DU CONFLIT PENDANT LEURS EXERCICES. 69

CONCLUSION.. 73

BIBLIOGRAPHIE.. 76

TABLE DES MATIERES. 80


[1] La constitution de la République Démocratique du Congo du 18 Février 2006

[2] MUSONDA KAZEMBE J, Le découpage du Katanga, Kinshasa, Ed. Shaloom, 2009

[3] YAV KATSHUNG, Joseph, « Décentralisation – Découpage en République Démocratique du Congo. Une tour de Babel ? », La conscience, Lubumbashi – RDC, 2009

[4] BONYENGA Edith, Découpage territorial en République Démocratique du Congo et le développement socio-économique de la nouvelle province du Lualaba, Mémoire de licence en SPA, UNILU, 2016-2017

[5] MPANZU NSUAMI T, Dérivation ethnique et pratique électorale en République Démocratique du Congo. Cas des élections présidentielles dans la ville de Lubumbashi, mémoire de licence en SPA, UNILU, 2007-2008

[6]BEZARS CALDERON, A., & ENGLEBERT, P., « les tribulations tribales : Estimations démographiques commentées des ethnies congolaises par nouvelles provinces », In Overseas Development Institut, 2018

[7] NGOIE TSHIBAMBE, G., Démocratisation et ethnicité en Afrique subsaharien, Lubumbashi, Ed. Lobossa, 1996

[8] KIBELO Junior, ethnicité et conquête du pouvoir politique en République Démocratique du Congo, mémoire de licence en sciences politiques et administratives, université de Kinshasa, octobre 2016

[9] Dictionnaire petit robert

[10] Pascal MPANGE, cours d’initiation au travail scientifique, G1 SPA, 2016-2017, P.24. Inédit

[11] WWW.Radiookapi.net

[12] Les revendications de Vano KIBOKO sur le démembrement du Katanga autour du statut du district urbano-rural de Kolwezi notamment ville de Kolwezi apres démembrement, disponible encore sur le site internet officiel de la radio Okapi.

[13] KITABA Floribert, cours des méthodes de recherches en sciences sociales, G3 SPA, UNILU, 2018-2019, p.5

[14] Cours de méthodologie en sciences politique dispensé par Ntububa Bisimwa Maurice, UNILU, L1 SPA 2019-2020, (Inédit)

[15] MULUMBATI NGASHA A., Introduction à la science politique, Lubumbashi, 2ème Ed. Africa, 2006, p. 18-19

[16] A. BIMO, Les méthodes des sciences sociales, Paris, Ed. Montchrestien, 1972, p. 207

[17] CONFUCIUS, citations philosophiques

[18] MERTON R.K., cité par MULUMBATI NGASHA A, Manuel de sociologie générale, Lubumbashi, Ed. Africa, Aout 1980, p. 40

[19] Dictionnaire LAROUSSE

[20] Idem

[21] Ibidem

[22] ASSUMANI SALAMINI, Cours d’Aménagement du territoire, module 2, L2 SPA, UNILU, 2019-2020, inédit

[23] MAMADOU ALIOU BARY, la prévention de conflit en Afrique de l’ouest, Ed. Kart hala, Paris, 1997, p. 31

[24] KALUNGA MAWAZO Bienvenu, Notes du cours de gestion des entreprises, L1 SPA/Administration, L’shi, 2019-2020, p. 94

[25] TOURAINE A., Conflits sociaux, in Encyclopaedia Universalis, Paris, Universalia, 1993, p. 341

[26] FREUND J., Sociologie d’un conflit, Paris, PUF, 1983, p. 64

[27] TOCQUEVILLE A., cité par J.-P. Delas, B. Milly, Histoire des pensées sociologiques, Sirey coll. Synthèse, 1997, p.21

[28] KALUNGA MAWAZO, op. cit, p. 54

[29] MANDRAS H. et ETIENNE J., les grands acteurs de la sociologie Tocqueville, Max, Durkheim, éd. Hatier initial, Paris, p.63

[30] MULUMBATI NGASHA A., Manuel de sociologie générale, Lubumbashi, Ed. Africa, Aout 1980, p. 168

[31] Idem, p. 169

[32] MARTINIELLO M., L’ethnicité dans les sciences sociales contemporaines, Paris, PUF, 1995, p. 14

[33] AMSELLE J-L., M’BOKOLO E., Au cœur de l’ethnie. Ethnies, tribalisme et Etat en Afrique, Paris, La découverte, 1985, p. 15

[34] POUTIGNAT P. et STREIFF-FENART J., Théories de l’ethnicité, Paris, PUF, 1995, p. 35

[35] BRETON R., Les ethnies, Paris, PUF, 1992, p.45

[36] Dictionnaire LAROUSSE

[37] KAMDEN E., Management et inter culturalité en Afrique : expérience Camerounaise, Paris, l’Harmattan, 2002, p. 78

[38] BRETON R., Op.cit. p.56

[39] BARTH F., Les groupes ethniques et leurs frontières, Théories de l’ethnicité, Paris, PUF, 1995, pp. 202-254.

[40] HOBSBAWM E., Qu’est-ce qu’un conflit ethnique ?, in Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n°100, Paris, Seuil, 1993, p. 52

[41] WEBER M., Economie et société, Paris, Plon, 1971, p.56

[42] MBONABUCYA J. B., ethnicité et conflit ethnique, approches théoriques en perspective de l’analyse du conflit des rwandais, mémoire, sciences économiques et sociales, université de Genève, juillet 1998, p. 46

[43] MBONABUCYA J. B., Op.cit., p.54

[44] POUTIGNAT P. et STREIFF-FENART J., Op.cit., p. 73

[45] HOBSBAWM E., op. cit. p. 58

[46] MBAYA KABAMBA, Cours de droit Administratif, G2 S.P.A, UNILU 20017 – 2018 pages 36.

[47] Pascal MPANGE, Cours d’Administration des villes du Congo et de l’Afrique, L1 S.P.A/A.D.M/UNILU 2019 – 2020 pages 28.

[48] RIVERO J. et WALINE J., cité par MBAYA KABAMBA, Cours de droit Administratif, G2 S.P.A, UNILU 2017 – 2018 pages 36.

[49] VUNDUAWE, Cité par KAMEKEMEKE MASANZ, la décentralisation et la gouvernance en R.D.C, mémoire, S.P.A, UNILU, 2016 pages 12-13.

[50]   MBAYA KABAMBA, Op.cit., p. 20 – 21.

[51] MABIALA MANTUBA-NGOMA P., le processus de décentralisation en République Démocratique du Congo, Kinshasa, Konrad Adenauer, 2009, p. 16-19

[52] MOLENGA LINGOTO Willy, cours De Droit Constitutionnel et Institutions Politiques, G2 SPA, 2017-2018, p. 25

[53] Dictionnaire Larousse de Français 2008.

[54] Idem.

[55] MBAYA KABAMBA, Op.cit., p. 36 – 37.

[56] BRAILLARD P., cité par MUDIMBI KAPILU J., cours des systèmes politiques comparés, L1 SPA/Adm, 2019-2020, p.7

[57] BRIMO A., cité par MULUMBATI NGASHA A., Introduction à la science politique, 4e édition, Lubumbashi, Ed. Africa, 1977, p. 429

[58] EPPE GWAMBA, cité par MUDIMBI KAPILU J., cours des systèmes politiques comparés, L1 SPA/Adm, 2019-2020, p.9

[59] GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, 11e édition, Paris, Ed. Dalloz, 2001, p.236

[60] WWW.CONGO-AUTREMENT.COM

[61]LEPPERS MBWAMB, attitude de l’opinion publique sur la réorganisation territoriale en RDC. Cas de la nouvelle province du Lualaba, mémoire en SPA, UNIKOL, 2018-2019, p. 23

[62] https://WWW.Congovirtuel.COM

[63] WWW.CONGO-AUTREMENT.COM

[64] WWW.LUALABA.GOUV.CD

[65] Propos de Kyungu Wa Kumwanza, relayés par Christophe RICHARD : Ces Kata-Katanga « envahissent ? » (Disponible sur AFRICABIA), l’info en RD. Congo et en Afrique centrale 2015

[66] Idem

[67] Ibidem

[68] Interview de Moise KATUMBI, du 16 Juillet 2015, publiée sur le site internet de la radio Okapi

[69] Michel LUNTUMBWE, Cité par SADIKI ZABAMDORA Crispin, Découpage territorial en RDC, complot politique ou nécessité pour le développement local « Regard sur le démembrement du Katanga en 2015 », mémoire de licence en SPA, UNILU, 2019-2020, p. 61

[70] Idem

[71] YAV KATSHUNG, Joseph, « Décentralisation – Découpage en République Démocratique du Congo. Une tour de Babel ? », La conscience, Lubumbashi – RDC, 2009, p. 18

[72] Interview de Kyungu wa kumwanza sur la radio okapi

[73] Michel LUTUMBWE, art. Cit., p.56

[74] Julien Freund, Sociologie d’un conflit, Paris, PUF, 1983, p.78

[75] Article 36 de la constitution congolaise

[76] Dibwe Donatien, la ré-harmonisation de la relation entre les Katangais et les Kasaïens dans la province du Katanga (1991-2005) dans la revue anthropologie et société, 2006, p.117-136

[77] Interview avec le président de la Dynamique de la jeunesse Rund

[78] Tshibwabwa Benoit-Janvier, le fédéralisme et la gouvernance locale en RDC, dans le monde en développement, 2006, p. 47

[79] Malemba N’sakila Gilbert cité par MUSONDA MWAPE Noëlla, ethnicité et politiques publiques en RDC, regard sur le Haut-Katanga, mémoire de licence en SPA, 2019-2020, p. 45

[80]MWEMBU DIBWE et BANZA KAYEMBE, ethnicité comme socle sécuritaire du pouvoir en RDC, in international journal of innovation and applied studies, 2017, p.4

[81] DIBWE DIA MWEMBU, cité par Sandrine VINCKEL, La violence et le silence : politiques de réconciliation, relations interpersonnelles et pratiques sociales de coexistence au Katanga en RDC, Thèse de doctorat en science politique, Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne, 2016, p. 69

[82] DIBWE DIA MWEMBU, cité par Sandrine VINCKEL, idem, p. 70

[83] M’BOKOLO Elikia, dir.,Au cœur de l’ethnie. Ethnie, tribalisme et Etat en Afrique, Paris, La Découverte & Syros, 1999 (1985), p. 227

[84] Idem, p. 229

[85] Interview avec un ressortissant de l’ethnie Sanga (Association Lwanzo Lwa Mikuba),

[86] Interview avec un ressortissant de l’ethnie Lunda ou Rund (Association DIVAR),

[87] Interview avec un ressortissant de l’ethnie Sanga,

[88]MULUMBATI NGASHA A., Introduction à la science politique, Lubumbashi, 2ème Ed. Africa, 2006, p. 154

[89] WWW.Radiookapi.com 

[90] KALUNGA MAWAZO GA NGOMBE BIENVENU, Cours des principes des gestions des entreprises, L1 SPA/ADM, UNILU, 2019-2020, p. 43-44

[91] Dictionnaire encyclopédique, p. 810

[92] KALUNGA MAWAZO GA NGOMBE BIENVENU, op cit, p. 48-49