EPIGRAPHE
Dr. Pierre MULUMBA, Agronome et chercheur en protection
des cultures, RDC.
IN MEMORIUM
A mon très cher père MBUYI Joseph, qui a semé pour ne pas
récolter, voilà aujourd’hui le fruit de tes sacrifices pendant une longue durée d’année d’études. Avec des larmes aux yeux, je manque des mots pour te pleurer.
Paix a ton âme et que le très haut vous garde.
DEDICACE
A ma très cher mère DIEBEJAYI Véronique, vous qui m’avait
fait grandir, vous qui m’avait légué un courage et une endurance dont je serais toujours fier pour votre tendre amour ; vous avez supportés mes caprices durant tout mon parcours académique, que mon Dieu
miséricordieux vous bénisse.
Ce travail soit pour vous un signe de reconnaissance à vos
conseils et vos soutiens tant morals que financiers durant cette période qui vient de s’écouler.
Que l’Eternel de promesse vous guide dans toutes vos activités.
REMERCIEMENTS
Ce travail marque la fin de notre parcours académique au sein de
l’Université de Kananga. Toutes les réalisations scientifiques d’une manière ou d’une autre, viennent du concours collectif, c’est pourquoi avons le devoir d’exprimer notre gratitude à tous ceux dont l’assistance scientifique a contribuée à la réalisation du présent travail.
A l’Eternel Dieu des armées, le Dieu de mon Pasteur David MUSANKE, le maître de temps et de circonstance qui n’a pas fermé l’oreille à mes prières pour avoir tenu la direction de toute ma vie en général, mes activités académiques en particulier ; si je l’oublie que ma droite m’oublie ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens pas de lui. « Je louerai l’Eternel tant que je vivrai, je célébrerai mon Dieu tant que j’existerai »
Psaumes 146 : 2
Dans ce même ordre d’idée, notre profonde gratitude au directeur et Codirecteur de ce travail le Professeur Ordinaire Eddy et Fernand ILUNGA qui, en dépit de vos multiples occupations vous avez accepté de nous encadrer jusqu’à la dernière minute en qualité du Directeur et codirecteur.
Nos remerciements s’adressent à tous les enseignants de l’Université
de Kananga sans oublier les autorités académiques en général et ceux de la faculté de Sciences Economiques au département de Production Végétale, pour nous avoir permis de bénéficier une grande formation solide durant ce cycle.
Nous serions ingrats si nous ne remercions pas les combattants de
lutte ; les camarades de promotion et les ami (e) s et connaissances, qui ont subi avec nous les moments de sacrifices et peines dans la vie estudiantine de ce premier cycle. Il s’agit de : Ma grande sœur MBOMBO Mimi et son mari TSHIAMBA Vicky,…
A ma très chère épouse MPUTU Elysée pour tes conseils de tout le
temps en voici aujourd’hui le fruit de ce que tu as semé.
A tous celui dont le nom n’est pas repris dans ce travail pour des
raisons morales, que les bénédictions de l’Eternel retombent sur vous et vos descendances, car il est le même hier, aujourd’hui et éternellement.
INTRODUCTION
La chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) constitue une
menace croissante pour la sécurité alimentaire et l’économie agricole mondiale. Originaire des Amériques, cet insecte s’est rapidement propagé à travers plusieurs continents, notamment en Afrique, où il a été détecté pour la première fois en 2016, perturbant considérablement les cultures de maïs et autres cultures essentielles. La diffusion de cette espèce invasive s’est accentuée avec la mondialisation, augmentant le risque pour de nombreuses régions vulnérables, y compris les zones rurales de la République Démocratique du Congo (RDC).
La chenille légionnaire d’automne CLA (Spodoptera frugiperda J. E. Smith),
est originaire de l’Amérique tropicale. Elle cause des dégâts sur plus de 80 espèces de plantes, dont le maïs, le sorgho, le millet, la canne à sucre, les cultures maraîchères et le coton. Si les larves de La CLA ne sont pas bien gérées, elles peuvent entraîner d’importantes pertes de rendement (FAO, 2018 ; Kumar et al., 2021; Cokola et al., 2021; Kasoma et al., 2021 ; Shobiya et al., 2021). En raison de l’estimation des pertes allant de
2,5 à 6,2 milliards de dollars par an dans au moins douze pays africains
(Day et al., 2017; FAO, 2018) et de sa propagation naturelle rapide (Tambo
et al., 2020), la chenille légionnaire d’automne se présente comme un ennemi sérieux de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que la subsistance de centaines de millions des ménages agricoles du monde et de l’Afrique en particulier (Tianmeng et al, 2018, De Groote et al., 2020 ; Chanda et al., 2020).
Selon CABI (2021), en Afrique, la CLA préfère plus le maïs et se nourrit des
jeunes feuilles des verticilles, des épis et même de fleurs mâles et limite sérieusement le rendement.
En RD Congo, Les résultats préliminaires de la campagne agricole 20172018 indiquent que les pertes causées sur le maïs par les ravages de la CLA sont énormes et environ 64 %, soit 1,68 millions de tonnes de maïs estimées à 617.400.000 USD (BOYOMBE et al., 2021). Or, avec une production estimée à environ 2,4 millions tonnes plaçant le maïs en tête de la production céréalière (Minagri, 2018), il constitue une source des revenus et occupe une place prépondérante dans l’alimentation des personnes et des bétails tant au niveau des villes que des milieux ruraux (FAO, 2017). Ceci nécessite des solutions urgentes sur la gestion de ce ravageur en fin de résoudre le problème d’insécurité alimentaire à venir.
Parmi les méthodes de gestions couramment employées pour limiter la
propagation du ravageur dans les champs de maïs, l’utilisation de pesticides chimiques de synthèse est la plus importante (Harrison et al., 2019). Quoiqu’efficace (Sisay et al., 2019), les pesticides chimiques de synthèse sont non seulement nocifs à la santé humaine et environnementale mais aussi restent peu accessibles aux paysans en raison de leurs indisponibilité et coût élevé (Midega et al., 2012).
Comme alternative à l’utilisation des pesticides de synthèse, appliqués
principalement sur des monocultures, des modèles d’agricultures fondés sur une gestion plus efficiente des écosystèmes et de leur biodiversité sont actuellement promus sous le vocable de modèles agro-écologiques (Song et al., 2012 ; Ratnadass et al., 2012).
Les études dans le contexte d’une gestion saine et protectrice de
l’environnement contre les bioagresseurs (Agboyi et al., 2020) constituent un challenge pour des productions durables au niveau des exploitations familiales paysannes).
Les méthodes les plus prometteuses identifiées à ce jour implique
l’utilisation d’ennemis naturels, les parasitoïdes endogènes en particulier (CABI, 2020), les biopecticides et l’association des cultures, constituent un potentiel dans le contrôle biologique contre ce ravageur.
Depuis le début du mois d’octobre 2016, des attaques sans précédent de la
culture du maïs dues aux larves d’un papillon de nuit (chenille légionnaire d’automne) qui n’aurait encore jamais été aperçu en R.D.C. et identifié sous le nom de Spodoptera frugiperda par l’IITA, sont rapportées dans certaines provinces du pays. Des missions ont été dépêchées dans les zones où l’alerte a été faite, notamment en territoire de Libenge dans la province de Sud-Ubangi et en territoires de Kambove et Kilwa dans la province du Haut-Katanga.
Il ressort des observations faites par ces missions que la chenille
légionnaire d’automne était déjà présente dans la totalité des zones visitées où au moins 400 hectares étaient déjà ravagés dans le seul territoire de Libenge au Sud-Ubangi et 600 hectares dans le territoire de Kambove visité dans le Haut-Katanga (MINAGRI et al., 2017).
Au niveau mondial, la lutte contre la chenille légionnaire s’est organisée
autour de stratégies intégrées impliquant la surveillance continue, le recours à des biocontrôles, des pesticides spécifiques, ainsi que la recherche de variétés résistantes. En Afrique, face à la rapidité de sa propagation, des initiatives régionales ont été engagées pour élaborer des programmes de gestion intégrée, tout en prenant compte des spécificités locales pour limiter la vulnérabilité des cultures face à cette invasion.
En RDC, notamment dans l’hinterland de la ville de Kananga, cette menace
devient de plus en plus préoccupante. Le contexte agricole local étant marqué par une forte dépendance à la culture du maïs, l’apparition de cette chenille représente un défi majeur pour les agriculteurs. Les moyens de lutte doivent ainsi être adaptés à la réalité locale, combinant connaissances traditionnelles et innovations technologiques pour limiter ses impacts.
Les résultats préliminaires de la campagne agricole 2017-2018 en R.D.C.
indiquent que les pertes causées par les attaques de la CLA (Chenille Légionnaire d’Automne) sont énormes et estimées à 64%, soit 1,68 millions de tonnes de maïs, soit encore une perte en valeur monétaire de 617.400. 000 USD. Si aucune action supplémentaire de lutte contre cette chenille n’est réalisée, les pertes pourront s’aggraver et atteindre des proportions plus grandes (MUKWA, 2018). Cependant, la situation actuelle de la CLA en R.D.C. n’est pas encore très claire par manque d’efforts concernant les évaluations et à la suite de l’insuffisante des informations disponibles. Considérant l’importance alimentaire du maïs, ainsi que la progression actuelle des attaques de S. frugiperda, la province de la Tshopo dans laquelle se trouve Kisangani est parmi les provinces prioritaires en termes d’intervention où la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des ménages agricoles devraient être protégés. Il faut ainsi, augmenter la capacité des agriculteurs à réduire les pertes de rendement causées par ce ravageur (FAO-CD, 2018).
Ce mémoire vise à analyser la situation actuelle de la chenille légionnaire
dans cette région, examiner les méthodes de lutte existantes et proposer des stratégies efficaces pour prévenir et combattre cette pestilence, dans un contexte de développement durable.
1. OBJECTIF GENERAL
Analyser les méthodes de connaissance et de lutte contre la chenille
légionnaire d’automne dans l’hinterland de Kananga, afin de proposer des solutions efficaces pour la gestion de cette peste de manière durable et adaptées à la zone.
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Choix du sujet :
Ce sujet est choisi en raison de l’impact négatif considérable de la chenille
légionnaire d’automne sur la production agricole dans la région de Kananga, ainsi que l’absence de stratégies localisées et adaptées pour lutter contre cette peste de manière durable.
Intérêt du sujet :
Ce travail est pertinent pour améliorer la sécurité alimentaire, augmenter
la productivité agricole et réduire les pertes économiques dues à cette peste de manière durable, tout en promouvant des méthodes de lutte écologiques et économiques pour la région.
3. PROBLEMATIQUES
- Quelles sont les connaissances existantes sur la chenille légionnaire d’automne dans la région de Kananga ?
- Quelles sont les méthodes efficaces et durables de lutte contre cette peste de manière durable localement applicables ?
- Quels sont les impacts de cette peste de manière durable sur la production agricole et l’économie locale ?
- Quelles stratégies peuvent être mises en œuvre pour prévenir ou maîtriser efficacement cette peste de manière durable?
4. HYPOTHESES
- La connaissance limitée de la biologie et des comportements de la chenille légionnaire d’automne limite l’efficacité des méthodes de lutte actuelles.
- La mise en œuvre de méthodes intégrées, incluant des approches biologiques et culturales, permettra une lutte durable contre la peste de manière durable.
- La sensibilisation des agriculteurs favorisera l’adoption de pratiques de lutte efficaces.
5. ETAT DE LA QUESTION
- La chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) est un ravageur agricole majeur qui peut causer des dommages considérables aux cultures, notamment le maïs, le sorgho, le riz et d’autres cultures vivrières. Voici quelques informations et auteurs pertinents concernant la chenille légionnaire d’automne et les moyens de lutte, en particulier dans des contextes similaires de Kananga :
- 1. Goergen, G., Kumar, P. L., Sankung, S., Togola, A., & Tamò, M. (2016).
Cet article rapporte les premières épidémies de la chenille légionnaire d’automne en Afrique de l’Ouest et du Centre. Il décrit l’identification du ravageur, sa distribution et les cultures affectées.
- Rwomushana, I., Bateman, M., Beale, T., Beseh, P., Crews, J., Dolinska, I., & Witt, A. (2019.
Cet article de synthèse examine les impacts de la chenille légionnaire d’automne en Afrique, y compris les pertes de rendement, les coûts de lutte et les implications pour la sécurité alimentaire. Il discute également des stratégies de lutte potentielles, y compris la lutte biologique, les pesticides et les pratiques culturales.
- Chimweta, M., Nyirenda, G. K., Chipabika, G., & Phiri, D. (2020).
Cette étude examine les connaissances, les perceptions et les pratiques de gestion des agriculteurs concernant la chenille légionnaire d’automne au Malawi. Elle identifie les stratégies de lutte les plus couramment utilisées et les contraintes rencontrées par les agriculteurs.
Défis et limites: Les résultats sont spécifiques au Malawi et peuvent ne pas être directement applicables dans le contexte de Kananga en raison des différences dans les systèmes agricoles, les conditions environnementales et les ressources disponibles.
- Harrison, R. D., Thierfelder, C., Baudron, F., Chinwada, P., Midega, C., Schaffner, U., & Subramanian, S. (2019).
Cet article examine les pratiques de lutte culturale et de gestion de l’habitat qui peuvent être utilisées pour gérer la chenille légionnaire d’automne.
Il couvre des techniques telles que la rotation des cultures, les cultures intercalaires, le labour et la destruction des résidus de cultures.
Défis et limites: La mise en œuvre de ces pratiques peut nécessiter des changements importants dans les systèmes agricoles existants et peut ne pas être réalisable pour tous les agriculteurs. L’efficacité de ces pratiques peut varier en fonction des conditions locales.
- Abrahams, P., Godwin, J., Bird, T., Lawan, M., Wurie, F., Umaru, A., & Day, R. (2017).
Cet article passe en revue les réponses initiales à l’invasion de la chenille légionnaire d’automne en Afrique. Il examine les stratégies de lutte utilisées, les défis rencontrés et les leçons apprises.
Défis et limites: L’étude se concentre sur les premières réponses à l’invasion et peut ne pas refléter les stratégies de lutte les plus récentes ou les plus efficaces.
- Quant à nous, nous évaluons les stratégies de lutte potentielles pour la zone de l’hinterland de Kananga. Compte tenu des défis spécifiques de cette zone, tels que : l’accès limité aux ressources, les infrastructures limitées et les connaissances techniques potentiellement faibles, les stratégies de lutte suivantes pourraient être envisagées : Lutte biologique, Pratiques culturales, Pesticides, formation et sensibilisation, recherche locale, collaborations entre les chercheurs, les vulgarisateurs agricoles, les organisations non gouvernementales et les agriculteurs pour développer et mettre en œuvre des programmes de lutte efficaces.
5. METHODOLOGIE ET DE TECHNIQUES DE RECHERCHE
1. Revue de littérature
- Étudier les travaux académiques, rapports techniques, et publications sur la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda), notamment ses caractéristiques, son cycle de vie, ses dégâts, et méthodes de lutte.
- Analyse des stratégies de contrôle utilisées dans d’autres régions confrontées à ce problème.
2. Étude de terrain
– Étude descriptive pour recueillir des données sur la présence et l’étendue de l’infestation dans l’hinterland de Kananga.
3. Méthodes d’échantillonnage
– Nous avons utilisé un échantillonnage aléatoire ou stratifié pour sélectionner des sites représentatifs.
4. Techniques de collecte de données
- Observation directe : inspection des cultures, identification des symptômes d’infestation.
- Enquêtes / Interviews: avec les agriculteurs, agents agricoles, et experts locaux pour recueillir des données sur les pratiques agricoles, la perception des enjeux, et les méthodes de lutte actuelles.
5. Analyse des données
- Analyse statistique pour déterminer la fréquence, la densité et la distribution des populations.
- Analyse qualitative des pratiques agricoles et des perceptions locales.
- Évaluation de l’efficacité des méthodes de lutte existantes.
6. DELIMITATION DU SUJET
- Géographique :
Notre est menée à l’hinterland de Kananga, dans la province du Kasaï-Central en République Démocratique du Congo.
- Période :
Les deux dernières campagnes agricoles (année en cours et l’année
précédente) pour évaluer l’évolution et l’impact des méthodes de lutte.
7. Subdivision du travail
Hormis l’introduction et la conclusion, notre travail se résume en ces
chapitres ci-dessous :
- Chapitre 1 : contextualisation et Revue de la littérature
- Chapitre 2 : milieu d’étude et méthodologie de recherche
- Chapitre 3 : Présentation, analyse et interprétation des résultats
CHAPITRE 1 : CONTEXTUALISATION ET REVUE DE LA LITTERATURE
I. CONCEPTS CLES
1. La chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda)
- (FAO, 2020): La chenille légionnaire d’automne est une chenille polyphage originaire des Amériques, devenue une peste importante dans la culture du maïs et d’autres cultures céréalières, caractérisée par sa capacité de migration rapide et son foisonnement massif.
- (Smith et al., 2019): Spodoptera frugiperda est un insecte invasif de la famille des Noctuidae, dont les larves causent d’importants dégâts aux cultures en se nourrissant des feuilles, des tiges et des grains.
- (Nguyen, 2021): La chenille légionnaire est un ravageur qui se distingue par sa capacité à se développer rapidement dans plusieurs cultures, notamment le maïs, causant des pertes économiques importantes.
2. Connaissance de l’insecte nuisible
- (Lalonde, 2018): La connaissance de l’insecte nuisible concerne l’identification, l’écologie, le cycle de vie, et le comportement de l’espèce afin de mieux la gérer.
- -(FAO, 2020):La connaissance du ravageur inclut la compréhension de ses modes de reproduction, de sa diffusion géographique, et de ses critères de vulnérabilité.
- -(Kumar & Sharma, 2017):La connaissance de l’organisme nuisible implique une étude approfondie de ses habitudes, ses préférences, ses trophicités, et sa relation avec l’environnement.
3. Méthodes de lutte contre la chenille légionnaire
- (Kouadio et al., 2019): Les méthodes de lutte englobent toutes les stratégies physiques, chimiques, biologiques ou culturales visant à réduire la population de la chenille légionnaire.
- (FAO, 2020):La lutte contre le ravageur peut inclure l’usage d’insecticides, la lutte biologique par introduits de prédateurs ou parasitoïdes, ainsi que des pratiques culturales comme la rotation des cultures.
- (Nguyen, 2021):La lutte intégrée combine plusieurs approches pour minimiser l’usage de pesticides tout en maximisant l’efficacité de contrôle.
4. Moyens de lutte intégrée
o (IDRC, 2018): La lutte intégrée est une approche durable qui combine différentes techniques de gestion pour limiter les dégâts sans nuire à l’environnement. o (FAO, 2020): C’est un système de gestion qui cherche à équilibrer les aspects économiques, environnementaux et sociaux dans la lutte contre les ravageurs. o (Kumar & Sharma, 2017):La lutte intégrée utilise une combinaison de méthodes culturales, biologiques et chimiques pour une gestion efficace et durable du ravageur.
5. Impacts socio-économiques et environnementaux
- (World Bank, 2019):Les impacts socio-économiques concernent la baisse de revenus agricoles, la perte de productivité, et les coûts liés à la lutte contre le ravageur.
- (FAO, 2020):L’impact environnemental inclut les risques de pollution, la perturbation des écosystèmes, ainsi que la diminution de la biodiversité due à l’usage de pesticides.
- (Ola et al., 2021):Les impacts socio-économiques et environnementaux sont liés à la gestion du ravageur, influençant la durabilité de l’agriculture et la santé des populations locales.
II. REVUE DE LITTERATURE
II.1.PRESENTATION DE LA CHENILLE LEGIONNAIRE D’AUTOMNE (SPODOPTERA FRUGIPERDA)
II.1.1. Biologie
F. Cycle de vie
La Chenille Légionnaire d’Automne (Spodoptera frugiperda) est un insecte extrêmement polyphage de l’ordre de Lépidoptères, de la famille de Noctulidae, du genre Spodoptera, espèce Spodoptera frugiperda. L’insecte est originaire des régions chaudes d’Amérique Latine, de là il s’est rapidement dispersé jusqu’à attendre près de 43 pays du continent africain. Morphologiquement, Les ailes antérieures des mâles sont grises, brunes claires avec des taches triangulaires blanches à leur extrémité inférieure et près du centre de l’aile. Pour la femelle, les ailes antérieures sont moins marquées allant de brun grisâtre uniforme à une fine marbrure de gris et de brun. Les ailes postérieures sont blancs argentés avec des nervures sombres chez les deux sexes (Prasanna et al., 2018). L’insecte est polyphage, il se nourrit sur plus de 80 espèces végétales, principalement des plantes des régions tropicales et subtropicales.
Figure 1: Adultes mâles et femelles de S. frugiperda (Visser, 2017). (Les parties encerclées en rouge indiquent les taches triangulaires blanches sur les ailes des mâles).
Son cycle de vie se caractérise par quatre grandes phases :
- Le stade œuf qui dure 2 à 3 jours lorsque les températures varient entre 20°C et 30°C. Environ 200 à 300 œufs, recouvert d’une membrane protectrice sont pondus en masse, sur la gaine des dernières feuilles de la plante hôte. Dans certaines conditions agroclimatiques, la femelle peut pondre jusqu’à 1000 œufs (Pitre et Hogg, 1983).
- Le stade larvaire qui comprend six étapes et dure plusieurs semaines (14 à 21 jours). Il constitue le moment de forte pullulation et d’apparition de dégâts significatifs sur les cultures hôtes (maïs, riz, etc.). Au moment de l’éclosion, les larves sont de couleur verte, qu’elles perdent avec l’âge et devienne grises. Les larves matures mesurent 3 à 4 cm de long, possèdent un Y inverser sur le front, quatre points noirs et des bandes dorsales (Prasanna et al., 2018).
- Le stade chrysalides, c’est la phase la plus courte, caractérisée par la chute des larves matures et leur pénétration dans le sol. Les chrysalides, mâles mesurent 1,3 à 1,5 cm alors que les chrysalides femelles mesurent 1,6cm et 1,7cm.
- Le stade adulte. L’insecte mâle mesure 3,7cm d’envergure et 3,8cm d’envergure chez la femelle.
Figure 2: Masse d’œufs de S. frugiperda pondus sur une feuille de sorgho (A=œufs totalement couverts d’écailles ; B =œufs partiellement couverts ; C= œufs non couverts et D= œufs brun clair en voie d’éclosion). (Source : Laboratoire Entomologie, ICRISAT, Sadoré).
Figure 3. Cycle de développement de la Chenille Légionnaire d’Automne (Spodoptera frugiperda).a. stade, larvaire, b. chrysalide
Figure 4: Cycle biologique de S. frugiperda (Source : Laboratoire Entomologie, ICRISAT, Sadoré, Température = 24 ± 1°C, Humidité relative = 50 ± 5%) (Source : Laboratoire Entomologie, ICRISAT, Sadoré).
I.1.2. Écologie
COMPORTEMENT ET HABITUDES ECOLOGIQUES
La noctuelle (ou papillon de nuit) se déplace sur près de 100 km la nuit et
ponds ses œufs sur la partie inférieure des dernières feuilles de la plante-hôte, dans certains cas, les œufs se présentent en deux couches recouvertes des poils abdominaux qui constitue une sorte de couche protectrice. En fonction des conditions de températures, les œufs éclosent après 2 à 10 jours et donnent lieu à des larves grégaires, qui se nourrissent sur la face inférieure des feuilles de la plantes-hôte en lui conférant un aspect squelettique, réduisant ainsi toute capacité photosynthétique de la surface colonisée. Le stade larvaire se caractérise par une combinaison de régime alimentaire, contrôlés parfois par les conditions de températures. Ainsi donc, les larves matures (grande taille) peuvent devenir cannibales et demeurent en activité pendant la nuit. On ne rencontre qu’une ou deux larves par cornée. La pupe se développe généralement en 9 à 13 jours, dans le sol et très rarement, dans un cocon mou. Lorsque les températures seuil sont atteintes, les adultes émergent la nuit et volent sur plusieurs kilomètres avant de s’installer pour la ponte. Les températures optimales, favorables au développement de la CLA sont de l’ordre de 28°C (cycle de 25 à 30 jours) à 35 (cycle de 15 à 25 jours). Ainsi plus ou moins 4 générations de chenilles peuvent être enregistrées par saison culturale. Le raccourcissement du cycle de vie, associé à l’usage de pesticides de synthèse accroissent la probabilité des mutations dans le génome de l’insecte et accroissent par conséquent, le risque de développement de la résistance.
F .Dégâts
B. IMPACT AGRONOMIQUE ET ECONOMIQUE DANS LA REGION
Le stade larvaire de la CLA occasionne généralement le plus de dégâts, il
dure deux à trois semaines. En effet, grâce à leurs pièces buccales broyeuses, les jeunes chenilles consomment les feuilles sur lesquelles elles créent des perforations (limbes dévorées), les tiges et les épis (tiges et épis minés). En cas de très forte infestation, toute la partie aérienne se dégrade et le développement de la plante s’arrête (Figure 5). Les œufs peuvent rester sur les débris de culture, soit dans les lots de semence, ce qui peut assurer une distribution à grande distance.
I.2. SITUATION ACTUELLE DE LA CHENILLE LEGIONNAIRE D’AUTOMNE (CLA) EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
I.2.1.Aire de répartition et historique de l’occurrence
Les rapports de l’évaluation des infestations de la Chenille Légionnaire
d’Automne en Afrique ont fait état de 23 pays infestés en juillet 2017, de 40 pays en février 2018 et de 43 pays infestés en Juillet 2018.
En République démocratique du Congo, les premières alertes, rapportant
les dégâts de la Chenille Légionnaire d’Automne avaient été signalées à Libenge dans la province de Sud-Ubangi, en Janvier 2016, au Nord-Ouest du pays et en mars 2016, à Kambove et Kilwa dans la province du Haut-Katanga, au Sud-Est. Les missions d’évaluation de l’impact de la CLA réalisées en juillet 2017 et 2018 ont montré une évolution inquiétante de la situation sur le terrain .Par la suite, et à partir de deux foyers d’introduction, une évolution rapide a été observée, mais de manière très distincte, soit une progression des infestations.
La présence de deux populations distinctes de la CLA, une évolution du Nord vers le Sud et l’autre évoluant du Sud vers le Nord. D’où l’hypothèse d’une aggravation ultérieure des attaques au point de rencontre de deux populations (provinces de Sankuru, Kasaï, Tshopo et Tshuapa).
A l’instar des autres papillons du genre Spodoptera, la chenille légionnaire
d’automne (Spodoptera frugiperda) ont aussi des comportements migratoires et de dispersion beaucoup plus localisée .Les papillons peuvent migrer sur plus de 500 km (300 miles) avant la ponte et lorsque la direction du vent est favorable, les papillons peuvent se déplacer sur de plus grandes distances pouvant aller jusqu’à 1600 km de vol en une nuit.
Les larves se dispersent en général par les biais des frets aériens dans les
continents et les pays, sur des légumes ou fruits en provenance du continent américain et parfois sur des plantes herbacées utiles a expliqué aussi que la dispersion de la CLA peut s’effectuée d’un épi contaminé à l’autre pour envahir toute une superficie et aussi à sa grande capacité de migration.
Ces provinces devraient subir une surveillance accrue et une intervention
urgente. Néanmoins, cette hypothèse mérite d’être confirmée au travers la recherche scientifique.
I.2. 3 CULTURE A RISQUE ET CULTURE INFESTEES
La Chenille Légionnaire d’Automne se nourrit sur diverses cultures (Polyphage). Les premières cultures hôtes sont les céréales. En République démocratique du Congo, la CLA infeste principalement le Maïs (Zea mays) (Figure 4), mais le riz (Oryza sativa), le sorgho (Sorghum spp), le cotonier (Gossypium barbadense) et le millet (Panicum miliaceum) sont des potentiels plantes hôtes. Les cultures à risque sont d’une part les plantes cultivées en association avec le maïs. Notamment le haricot (Phaseolus vulgaris. L.), l’arachide (Arachis hypogae), le niébé (Vigna unguiculata), le soja (Glycine max), le palmier à huile (Elaies Guinensis), le cotonier (Gossypium barbadense). Dans les zones plus infestées, les graminées fourragères, les graminées sauvages constituent des hôtes alternes.
Les résultats des enquêtes réalisées dans 137 territoires du pays, en juin 2018, il ressort que les attaques de la CLA sont plus perceptibles pendant deux périodes phénologiques de la culture du maïs notamment à la floraison et pendant la montaison. A part le maïs, les dégâts de la CLA ont aussi été rapportés en culture d’arachide, de choux de chine, de tomate, d’oignons, de courges, de caféier, sur les plantes fourragères sauvages, sur le niébé ainsi que dans certaines associations culturales comme présenté dans la figure 6.
Figure 6. Distribution des attaques de la Chenille Légionnaire d’Automne par culture
En culture de maïs, la Chenille Légionnaire d’Automne s’attaque à une gamme diverse des variétés. Elle a notamment, été observée sur différentes variétés, à de niveaux de prévalence variables. La variété Samaru semble être la plus attaquée, suivie des variétés tout venant (Figure 5).
LES VARIÉTÉS DE MAÏS LES PLUS FRÉQUEMMENT INFESTÉES PAR LA CHENILLE LÉGIONNAIRE D’AUTOMNE
Babungo
Q.P.M Tout venant
4% 29%
Obama
1%
7% 4%
Figure 7: Variétés de maïs fréquemment infestées par la CLA. Source de données, missions conjointes d’évaluation de la campagne agricole 2017-2018 en RDC.
I.2.4. PERTES ENCOURUES EN AFFRIQUE ET EN RDC ET PREVALENCE DES DEGATS DE CLA
Les coûts déclarés des invasions de la CLA varient entre 18,2 milliards de
dollars américains (USD) et 78,9 milliards USD entre les années 1970 et 2020 de façon générale en Afrique. Cela représente une perte économique énorme, mais malheureusement très sous-estimée et en plus ces coûts augmentent au fil du temps.
Au Cameroun, les pertes de rendement annuel sont estimées entre 15 et 78%, évaluée à US$ 2 481 à 6 187 millions de dollars.
On nous montre dans une étude que les producteurs de Kipushi (Congo)
sont très pauvre par rapport au seuil du PNUD de 1,25 USD/personne/jour, et en plus de cela vient s’ajouter le problème de la CLA. Selon les résultats trouvés, les faibles performances des petites exploitations pourraient s’expliquer par les attaques de la chenille légionnaire et par la faible efficacité des techniques et méthodes de lutte adoptées par ces agriculteurs. Selon le Centre international pour l’agriculture et les biosciences, la RD Congo a perdu 74,5 millions USD à cause de l’invasion de la chenille légionnaire en 2018.
Au cours de la Campagne Agricole 2016/2017 les enquêtes ont été menées
sur 59 % du territoire national et l’incidence de la chenille légionnaire d’Automne était de 64,4 %, soit 86 sur 145 territoires. Sur une superficie totale emblavée, estimée à environ 3 millions d’hectares correspondant à une production estimée à 271 517 597,97 tonnes de production de maïs correspondant, au prix de 450$/tonne, à environ 122.183.086,5 dollars américains en cash perdus auprès des petits agriculteurs.
De l’analyse des informations récoltées au cours de la mission conjointe de
suivi de la campagne agricole pour la campagne agricole 2017/2018, ils ressortent que les pertes de récoltes causées par les attaques de la Chenille Légionnaire d’Automne sur les cultures du maïs sont estimées à 45% en moyenne ; en autres termes, le pays a perdu environ 0,9 millions de tonnes de maïs du fait des attaques dus à ce ravageur et au prix moyen de 588 Francs congolais (0,38 USD) par kilogramme, la perte totale est estimée à 357 000 000 UDS en 2017/2018.
2.1. GESTION DE LA CHENILLE LEGIONNAIRE D’AUTOMNE
2.1.1. AXE 1 : UTILISATION DES ENNEMIS NATURELS SUR LA GESTION DE LA CHENILLE LEGIONNAIRE
En Afrique, la lutte biologique constitue un pilier nécessaire pour le
contrôle de la CLA sur la base de la gestion intégrée contre ce ravageur (Ganou et al., 2024). Elle peut être définie comme l’utilisation des ennemis naturels ou d’organismes vivants (parasites, prédateurs ou agents pathogènes) pour réguler la population d’un organisme à des densités inférieures à celles qui se produisent en leur absence. Il existe trois types de lutte biologique selon la façon dont elle est entreprise (Prasanna et al., 2018). Les ennemis de la CLA les plus observés en Afrique sont les Coccilles
Tableau 2. Parasitoïdes identifiés en RD Congo
| Bracon sp. | Famille | Observations | Bracon sp. |
| Telenomus remus Dixon | Parasitoïde des œufs des papillons, présent un peu partout en Afrique (Kenis et al., 2019 and 2020). Monzenga et al., 2022 | Telenomus remus Dixon | |
| Cotesia icipe Fernandez- Triana & Fiaboe | Braconidae | Parasitoïde larvaire fréquent sur S. frugiperda en Afrique. Il a été décrit par Fiaboe et al. (2017). Monzenga et al., 2022 | Cotesia icipe Fernandez- Triana & Fiaboe |
| occygidium uteum (Brullé, 846) | Braconidae | Parasitoïde larvaire. Il a été identifié comme parasitoïde de la CLA en Afrique (Koffi et al., 2020) observé en RD Congo par Monzenga et al., 2022 | occygidium luteum Brullé, 1846) |
2.1.2. Utilisation des poudres des plantes locales sur la lutte contre la chenille légionnaire d’automne
Dans l’aire d’origine, Les propriétés insecticides d’une grande diversité de
plantes ont été rapportées et quelques-unes de ces plantes ont été utilisées dans la gestion de la CLA. (Tavares et al., 2010 Ramos-López et al., 2010 ; Bullangpoti et al., 2012 cités par TepaYotto et al., 2024).
En Afrique, la lutte durale cotre la chenille légionnaire d’automne tout
comme d’autres ravageurs repose sur des approches agro écologiques en raison des contraintes économiques des petits exploitants (Harrison et al., 2019 ; Hruska, 2019). Les extraits des plates ont des composées bioactifs capables de repousser, dissuader ou tuer les ravageurs tout en protégeant l’environnement et e réduisant la demande aux pesticides chimiques de synthèse (Stenveson et al., 2017).
L’étude menée par Tepa-yotto (2024) a identifié les espèces suivantes
utilisées en milieu réelle : Azadirachta indica A. (Neem), Vernonia amygdalina D. (Vernonie), Hyptis suaveolens L. Lamiaceae (Chan), Nicotiana tabacum L. (Tabac), Carica papaya L. (Papayer), et Ocimum basilicum L. (Basilic) Jatropha gossypifolia, Castor (Ricinus communis), Chromolaena chaseae, Cedrela salvadorensis, Cedrela dugessi, Chinaberry (Melia azedarach).
L’efficacité d’Azadirachta indica A, de Nicotiana tabacum, Cymbopogon
citratus et de Lippia javanica ont été prouvée par l’étude de Chawanda et al., (2023).
En RD Congo, Boyombe et al., (2021) a mis en évidence l’efficacité de
l’Azadirachta indica, Capsicum annun et de la cendre de bois. La cendre et la poussière du sol sont aussi utilisées par les agriculteurs en substitution des pesticides chimiques (Kasongo et al., 2021). Certaines autres plantes à action biocides ont été identifiées et testées pour leur efficacité vis à vis de la CLA (Tephrosia vogelii, Datura stramonium, Thévitia neriifolia, etc.), notamment dans la province du Sud-Ubangi (Libenge) dont les résultats sont satisfaisants Minagri RDC, (2018).
Le biopesticide utilisé est le grain de Neem (l’azadirachtine 0,35 g/l)
comparé à plusieurs matière active de pesticide de synthèse, le résultat final montre que le grain de Neem (36,36%, taux de réduction des plants attaqués) s’est comporté moins efficace par rapport à l’emamectine benzoate (54,86%) et spinétorame (70,77% produit semi-synthétique) au champ. Quant à l’expérience au laboratoire avec l’application direct du produit sur la chenille, le benzoate d’émamectine (94,16 ± 2,6 % de taux de mortalités des chenilles) et l’azadirachtine (80 ± 9,3 %) ont été plus efficace que spinétorame (79,16 ± 4,91 %). [72] dans la caractérisation et l’évaluation de la toxicité des extraits de Neem, suggèrent que les deux extraits ont un grand potentiel en tant qu’insecticide naturel pour la lutte contre la chenille légionnaire d’automne.
2.1.3. Lutte par association des cultures
L’association des cultures est la façon culturale qui consiste à la culture
simultanée de deux espèces ou plusieurs dans le même champ (Raseduzzaman & Jensen, 2017 ; He et al., 2019). En appliquant l’association des cultures, on augmente la diversité végétale à l’échelle de la parcelle. En semant des bandes des plantes à fleurs dans les champs de blé par exemple, permettent d’accroitre l’abondance et la diversité d’auxiliaires des cultures. L’étude de NIYIBIZI GAKURU Patient (2020) encourage cette technique. La réussite d’une association dépend du choix des espèces. Les espèces qui peuvent réduire les agents pathogènes des cultures cibles sont meilleures pour une association (He et al., 2019). En plus, le meilleur choix est porté sur les espèces qui peuvent être cultivées et se développer dans le cadre de pratiques normales de gestion des cultures, et qui ne sont pas en concurrence avec les cultures (pour les nutriments, la lumière ou l’eau) ou abritent des insectes nuisibles (Gontijo, 2019). Les dont les propriétés chimiques des organes, des sécrétions ou des émissions peuvent être exploitées pour lutter contre les organismes considérés comme nuisibles (Yarou et al., 2017b). Sur la lutte contre la CLA, Les études ont démontré que la polyculture de maïs réduit le niveau d’infestation de la CLA par rapport à la mono culture. Selon Akeme C. N. et al. (2021), Les infestations de la CLA sont plus importantes en monoculture qu’en cultures associée. En Ouganda, la monoculture de maïs a enregistré 95 % d’infestation contre 65 %, 74 % et 64 % enregistrés pour les cultures associées de haricot, de soja et d’arachide, respectivement (Hailu G. et al., 2018).
L’abondance d’infestation des adultes et des larves de CLA variait
significativement aussi avec la phénologie de la culture, les infestations sont plus élevés aux stades végétatif et de reproduction et faible au stade de maturité.
Il est à retenir aussi que l’infestation de CLA baisse lorsque les
précipitations étaient à leur maximum, puis augmentait lorsque les précipitations diminuaient. Cette tendance a été observée en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda et au Rwanda [60].
La diversification de plants dans une même parcelle crée la confusion chez Spodoptera frugiperda et perturbe la ponte des œufs; il peut être associé le maïs et le manioc par exemple.
Tableau 2. Technique d’association identifiée
| N° | Association | Efficacité | Auteurs |
| 01 | Maïs et manioc | Bonne | FAO, 202 ; Tchegueni et al., 2022 |
| 02 | Maïs et poids d’angole | Bonne | FAO, 2021 |
| 03 | Maïs et courge | Bonne | Munyinga et al., 2021 ; |
| 04 | Maïs et légumineuses | Bonne | Munyinga et al., 2021 ; Tchegueni et |
| (soja, arachide, niébé, haricot) | al., 2022 | ||
| 05 | Maïs et desmodium ntertum | Bonne | Balde et al., 2022 |
| 06 | Maïs et Brachiaria cv mulato | Bonne | Balde et al., 2022 |
| 07 | Maïs et Moringa oleifera | Bonne | Kasongo, 2023 |
| 08 | Maïs et Cymbopogon citratus | Bonne | Kasongo, 2023 |
| 09 | Maïs et Occimum basilicum | Bonne | Kasongo, 2023 |
| 10 | Maïs et Artemisia annua | Moins bonne | Kasongo, 2023 |
| 11 | Maïs et Pennisetum purperum | Bonne | Ahissou et al., 2021 ; Wan et al., 2021 |
| 12 | Maïs et Brachiaria hybride cv Mulato II, Panicum cv maximum Mombasa, Panicum cv maximum | Bonne | Guera et al., 2020 ; 2021 |
| 13 | Maïs et cultures maraichères (piment, aubergine et tomate) | Bonne | N’cho et al., 2025 |
3.1.4. Lutte par l’utilisation des variétés résistantes
Adango et al., 2021; Chiriboga Morales et al., 2021 pensent que la résistance
variétale est à ce jour comme une composante de plus en plus privilégiée dans la gestion durable des ravageurs. Elle est également l’une des alternatives à la lutte chimique, respectueuse de l’environnement et la moins coûteuse pour les producteurs, si elle venait à être mise en œuvre efficacement (Adango et al., 2021).
Yaméogo et al. (2023) a évalué trois catégories de cultivars de maïs
généralement exploitées par les producteurs Burkina Faso. Il s’agit des cultivars précoces, des cultivars extra-précoces et des cultivars tardifs. Ces derniers sont : Barka, Bondofa, Espoir, FBC6, KEJ, Komsaya, KPJ, Massongo, SR21 et Wari.
Adjoke et al. (2024) a également recensées trois variétés résistantes de maïs
blanc les plus utilisées par les agriculteurs enquêtés. Ces variétés sont la variété locale appelée Kogblè, d’un cycle de 110 jours couramment utilisée par les communautés dans la zone de l’étude et de deux variétés dites améliorées dénommées EVDT et 2000 SYNEE de cycles respectifs de 90 jours et de 80 jours.
Kambale et al., 2023 a aussi observé une tolérance égale chez six cultivars de maïs cultivés à Butembo, Nord-Kivu en République Démocratique du Congo.
Les cultivars que le gouvernement via le service de vulgarisation peut distribuer aux agriculteurs pour la meilleure gestion de la CLA. Ces cultivars sont Bambou, Bazooka, H613, H614, Canada et Mugamba.
LUTTE AGRONOMIQUE
3.1.1 AJUSTEMENT DE LA PERIODE DE SEMIS
L’étude a été réalisée au Benin Il a été utilisé comme traitement, le semis
précoce (15 Mai – 15 Juin), le semis normal (15 Juin – 15 Juillet) et le semis tardif (15 Juillet – 30 Juillet). Les résultats montrent que le semis précoce a été meilleur en termes de croissance végétative, de rendement en grain et surtout permet un meilleur contrôle de la légionnaire. Cependant les plants issus du semis tardif ont présenté un taux d’infestation de 96 %. La plantation précoce est donc une méthode culturale appliquée pour lutter contre la CLA .
3.1.3 TECHNIQUE DE PUSH PULL
Les études réalisées ont montré que dans presque toute l’Afrique de l’Est
sur les producteurs qui ont complètement mis en œuvre l’approche « Push-Pull » avec l’usage de Desmodium sp et Pennisetum purperum. Ils sont parvenus à des résultats selon lequel, la pratique « push-pull » réduit les infestations de la chenille légionnaire d’automne et les dommages aux cultures dans l’ordre de 86% (baisse des infestations), avec une augmentation de rendement de 2,7 fois de plus par rapport aux champs voisins qui n’ont pas mis en œuvre l’approche « Push-pull ».
D’après les études, 250 agriculteurs choisis au hasard avaient testé la
technologie dans les zones plus sèches du Kenya, de l’Ouganda et de Tanzanie; à l’issue de l’étude, il a été trouvé un taux de réductions de 82,7% du nombre moyen de larves par plante et de 86,7% des dommages aux plantes dans les parcelles push-pull adaptées au climat par rapport aux parcelles de monoculture de maïs. Il a été rapporté par dans une étude réalisée pour évaluer l’efficacité sur le terrain des systèmes Push-Pull pour S. frugiperda que les espèces les plus utilisées comme Push sont les suivantes:
• Brachiaria hybrid • Panicum maximum souche de Mombasa; • Panicum maximum souche de Tanzanie
Ensuite les espèces suivantes leurs sont associées en pull:
• Crotalaria juncea; • Tagetes erecta; • Dysphania ambrosioides
Le push-pull système de culture fournit une protection et améliore la
nutrition du maïs. Le push-pull est une alternative contre l’usage des insecticides de synthèse et fourni les mêmes résultats que l’usage des biopesticides [53]. [91] a trouvé aussi que la technologie push-pull a augmenté les rendements de maïs et du cout a contribué à la réduction du nombre de personnes considérées comme pauvres dans l’ouest du Kenya.
3.1.4 LA PRÉ-PLANTATION TRADITIONNELLE
En utilisant certaines mesures tel le labour profond, la pré-plantation
traditionnelle peut diminuer la population de la chenille légionnaire d’automne en exposant les pupes au soleil et aux oiseaux prédateurs. Cette méthode de lutte s’avère difficile à être appliquée à large échelle et de surcroit la situation socioéconomique des producteurs dans les pays en voie de développement ne favorise pas la pratique.
3.2 LUTTE MÉCANIQUE
A travers les pièges à phéromone, les papillons males de la CLA sont
attirés et capturés. La présence des males aux pièges à phéromone montre la présence de la CLA dans la localité et l’observation régulière des plants permettra sans nul doute de déceler les pontes et les premiers signes d’attaque des chenilles.
De nos jours, il existe plusieurs types de leurres à phéromones utilisés dans
les pièges pour la capture de la légionnaire d’automne. Cependant certains leurres à phéromone attirent qu’un nombre limité des papillons et souvent même autres types de lépidoptère qui sont pas S. frugiperda et cela créer une certaine confusion dans la collecte.
3.3 LUTTE CHIMIQUE
3.3.1 SEUIL D’INTERVENTION
Le seuil d’intervention est réalisé quand 20% des verticilles de jeunes
plantes sont infestées ou lorsque 5% des plantules sont coupées à la base par la légionnaire d’automne. Le seuil de nuisibilité économique pour la chenille légionnaire d’automne est de: i): 20 % des plants attaqués avant la floraison;): 40 % des plants attaqués après la floraison.
3.3.2 USAGE DES PRODUITS CHIMIQUES DE SYNTHESES
Les efforts de lutte jusque-là engagés par les agriculteurs se limitant au
ramassage des chenilles, arrivent quelque peu à l’utilisation de produits chimiques inefficaces tels que le Dursban 4 E, le Dimethoate 40EC, Delthametrine 2,5EC, Acelamectine. Mais précise que le recours aux pesticides devrait être l’option de dernier recours dans le respect de la lutte intégrée pour éviter des éventuelles intoxications humaines et animales et la pollution de l’environnement. Les produits homologués dans la gestion de la CLA sont l’orthène 755P, Cyperméthrine 50EC et Dursban 3G.
Les pesticides chimiques les plus couramment utilisés par les agriculteurs
de l’Afrique de l’Est de façon général pour le contrôle de la chenille légionnaire d’automne sont l’alpha-cyperméthrine (pyréthroïde), chlorpyriphos et malathion (organophosphorés) et lufénuron (insecticide benzoylurée).
En Afrique de l’Ouest, les producteurs appliquent des traitements
insecticides en utilisant des pyréthrinoïdes (Delthametrine et Lambda-cyhalothrine) et des organo-phosphorés (Chlorpyriphos et Dichlorvos). Ce sont tous des insecticides qui agissent par contact et inhalation [23]. Compte tenu de la localisation des chenilles à l’intérieur des plants de maïs ces traitements sont vraisemblablement d’une efficacité faible. L’utilisation de matières actives systémiques (Acétamipride par exemple) devrait être envisagée.
3.1.5. Gestion intégrée de la chenille légionnaire d’automne
Selon la règlementation Européenne telle qu’illustré par Henri Wainwright (2011). La lutte intégrée est l’application rationnelle d’une combinaison de mesures biologiques, biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou intéressant la sélection des végétaux, dans laquelle l’emploi des produits phytopharmaceutiques est limité au strict nécessaire pour maintenir la présence des organismes nuisibles en dessous du seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une perte économiquement inacceptables. La lutte intégrée contre les CLA vise à réduire les perdes dues aux attaques de la CLA en réduisant ainsi les problèmes environnementaux liés à l’utilisation des pesticides de synthèse (FAO, 2021).
Les actions de gestion intégrée de la CLA définis par la FAO, 2021 sont la
préparation, la surveillance, prospection et alerte rapide.
Les technologies intégrées constituent l’application de meilleures pratiques
agronomiques associées de l’utilisation des agents de lutte biologique et bio pesticides et ou des pesticides de synthèse.
I.2.5. MOYENS DE LUTTE ACTUELS ET LEUR EFFICACITE EN RDC
MOYENS DE LUTTE
L’agriculture congolaise reste une agriculture de subsistance où la culture
de maïs représente l’un des produits de première nécessité, à côté du manioc et du bananier qui sont aussi sujets à des problèmes phytosanitaires graves, respectivement attaqué par le Cassava brown streak disease (CBSD) et Cassava mosaïc disease (CMD) et les Banana Xanthomonas wilt (BXW) et d’autres virus émergents (BBTV). Les agriculteurs sont généralement sous informés, ils utilisent des produits chimiques non homologués et à des doses inappropriées. Dans un tel contexte, les stratégies de lutte contre la CLA devraient intégrer toutes les méthodes en usage. Si pas, la progression de la CLA sur le maïs pourrait plonger la RDC dans une crise alimentaire sans précèdent. Ces méthodes de lutte comprennent notamment :
- Sensibilisation : Identification correcte du ravageur avant toute intervention. Ceci nécessite une grande sensibilisation et une formation des acteurs à différents niveaux.
- Lutte culturale : bonnes pratiques agricoles ; Avertissement agricole : système d’alerte précoce (prévision de la période d’éclosion des œufs).
- La lutte biologique : l’usage des parasitoïdes et prédateurs, des agents pathogènes, des extraits des plantes à actions biocides, les variétés tolérantes et résistantes devrait être envisagé ;
- La lutte mécanique et physique : implique la destruction des plantes infestées, le ramassage des chenilles sur plantes. Ce moyen de lutte devrait être encouragé, de manière à utiliser la CLA comme base alimentaire pour les humains et comme additif alimentaire pour les animaux. L’incinération des résidus de récolte.
À l’échelle des producteurs
A l’échelle des petits producteurs, en RDC, quelques moyens de lutte sont
utilisés, bien qu’ayant une faible efficacité. La lutte chimique n’est pas accessible aux petits producteurs de maïs à cause de son coût. Mais en cas d’utilisation de pesticides chimiques, ceux-ci sont non appropriés et posent des problèmes de santé publique. Néanmoins, bien que de manière faible, les agriculteurs font parfois recours à l’usage de pesticides de synthèse comme le Méthomyl, le Deltamétrine, le Cypermetrine et certains Pyréthrinoïdes.
La lutte mécanique utilisée, est spécifiquement, le ramassage des chenilles,
la destruction des plantes infestées et leur incinération. L’usage des certaines substances non conventionnelles telles que la cendre, la farine blanche, les huiles alimentaires sont utilisées. A travers deux projets pilotes de coopération technique (TCP-FAO) basés sur le programme cadre de la FAO, une initiative urgente de gestion de la CLA et de restauration des capacités productives des ménages agricoles a été mise en place. Dans ce cadre, certaines plantes à action biocides ont été identifiées et testées pour leur efficacité vis à vis de la CLA (Azadirachta indica, Tephrosia vogelii, Datura stramonium, Thévitia neriifolia, etc.), notamment dans la province du Sud-Ubangi (Libenge). Des bioessais menés sur la variété congolaise de maïs Mudishi 1 (QPM) ont montré que l’application des extraits aqueux de Tephrosia vogelii à la dose de 3kg/10l, de Azadirachta indica à la dose de 5kg/10l et une combinaison de Thévitia neriifolia et Azadirachta indica permettent de réduire sensiblement les attaques de la CLA. D’autres espèces d’insectes prédateurs et/ou parasites ont tout aussi été observées sans avoir pu être évalué leur efficacité pour la lutte contre la CLA. Il s’agit d’espèces de fourmis rouges, de Forficulidae (Forficula spp), etc. En outre il a été observé qu’une combinaison adéquate des bonnes pratiques culturales et de l’utilisation des extrais aqueux des plantes à actions biocides permettait de diminuer l’incidence de la CLA de 40% soit de 62% à 22% sur les parcelles testées. Les essais variétaux sur la résistance et/ou la tolérance de quelques variétés de maïs vis-à-vis de la CLA n’ont donné aucun résultat intéressant.
A L’ECHELLE DU PAYS
Les seules actions menées au stade actuel sur la CLA restent la simple
évaluation de la distribution spatiale du ravageur. Le pays ne dispose pas encore, à proprement parlé d’un plan stratégique de riposte contre la CLA. Néanmoins, des réunions de concertations entre différentes parties prenantes, le gouvernement congolais et les partenaires techniques et financiers ont eu lieu en 2017 et 2018. Ainsi, des enquêtes conjointes ont été menées pour établir la situation de la CLA en RDC.
L’usage, à grande échelle des pathogènes comme Bacillucis thuringien sis
dans la lutte contre la CLA, ainsi que celui des pesticides chimiques de synthèse, comme FORTENZA DUO n’ont pas encore été initié dans le pays.
3. Province (s) d’intervention prioritaire (s)
En considérant les deux premiers foyers d’infestation, la gravité de la
situation évaluée sur base d’une échelle de 1-5, l’importance alimentaire du maïs, ainsi que la progression actuelle des attaques de la CLA, les provinces prioritaires en termes d’intervention sont :
ACTIONS MISES EN ŒUVRE EN RDC DEPUIS L’APPARITION DU RAVAGEUR EN RDC (LEÇONS APPRISES).
Les efforts consentis en RDC, à ce jour, pour la surveillance de la CLA
restent insuffisants. Depuis l’apparition de la CLA en 2016, la RDC a participé à des réunions de concertation avec les partenaires techniques et financiers. Sur le plan Africain, elle a participé à l’élaboration du Plan Africain de riposte contre la CLA et du plan stratégique de gestion de la CLA au niveau sous régional. Au niveau national, Le ministère de l’Agriculture en collaboration avec la représentation de la FAO en RDC, ont organisé la réunion du groupe Inter bailleurs pour l’agriculture et le Développement Rural (GIBADER), d’abord en juillet 2017 et ensuite en juin 2018 ; réunion au cours de laquelle toutes les parties ont été conscientisées sur la gravité des attaques de la CLA et de l’urgence d’intervention cordonnée. De manière plus détaillée, (1) la situation actuelle des infestations de la CLA a été présentée, (2) l’évolution spatiale des infestations cartographiée, (3) les actions pilotes en cours (TCP-FAO), (4) les actions prioritaires et urgentes à mettre en œuvre, (5) l’engagement de différents partenaires, ont été discutés. Au niveau technique, en plus des TCP mise en œuvre par la FAO, des missions conjointes FAO-PAM-Gouvernement Congolais ont été réalisées en 2016, 2017 et une dernière mission en cours, en 2018 pour évaluer non seulement la campagne agricole, mais aussi le niveau d’attaques de la CLA sur 40 axes du pays. Par ailleurs, les actions de sensibilisation des agriculteurs via des médias et radio rurales ont été lancées, plus de 100 radios communautaires ont relayées l’information dans les quatre langues nationales, au cours de derniers mois. D’autres partenaires techniques comme l’USAID ont mis en place de matériel de communication sur la CLA et ménage des efforts pour la sélection des génotypes tolérants et adapté au contexte de la RDC.
PERSPECTIVES EVOLUTIVES DES INFESTATIONS
En se référant aux prévisions climatiques (températures et précipitations)
et à l’ensemble du processus évolutif des infestations de la CLA en RDC, il semble d’une part, que les attaques de la CLA s’amplifient au cours de l’année culturale à venir 20172018 (dès septembre 2018) et 2019 si aucune action de grande envergure n’est entreprise.
Les régions fortement attaquées actuellement sont la province du Sud-Ubangi, NordUbangi, Lualaba, Kasaï central du Haut-Katanga et Sud-Kivu. Il se pourrait que les zones à très haute incidence d’attaques pour la prochaine saison soit les quatre provinces du centre de la RDC, la province du Kasaï, de Sankuru, de la Tshopo et de la Tshuapa, où les populations de la CLA, originaires du Sud et de l’Ouest vont se rencontrer. Ces zones devraient constituer de provinces prioritaires en matière d’intervention en RDC. D’autre part, sans des actions concrètes à grande échelle, non seulement la sécurité alimentaire du pays est fortement menacée, le niveau de pauvreté des populations rurales va s’accroitre, la République Démocratique du Congo restera le réservoir par excellence de ce ravageur en Afrique Centrale.
II.1.2. AXE 2 : GESTION DE LA CHENILLE LEGIONNAIRE D’AUTOMNE
B. ACTIONS DE LUTTE CONTRE LA CHENILLE LEGIONNAIRE D’AUTOMNE
(SPODOPTERA FRUGIPERDA)
Une gestion efficace et durable de la CLA nécessite une certaine
règlementation et des mesures à prendre en considération. Les mesures à prendre doivent tenir compte du niveau d’attaque mais aussi du coût de traitement. Ainsi ; on peut recourir aux mesures génétiques et culturales, biologiques, chimiques et mécaniques. Les mesures génétiques consistent en l’utilisation des semences résistantes/tolérantes ainsi que des bonnes pratiques culturales. Celles biologiques font recours aux parasitoïdes, prédateurs et agents pathogènes. Les mesures chimiques utilisent les pesticides de synthèse. Les principales actions de lutte contre la CLA sont :
- Évaluer des perceptions des producteurs sur la CLA
- Élaborer, publier et diffuser le manuel et guide de terrain (affiches et fiches techniques)
- Former des OP, agents de terrain et producteurs (identification, gestion)
- Identifier, multiplier, contrôler, certifier et distribue des variétés résistantes/tolérant existantes (en fonction des zones agroécologiques
- Importer et distribuer les semences des variétés résistantes/tolérantes à la CLA
- Installer de parcelle de démonstration des bonnes pratiques agricoles (BPA) Adapter et adopter la pratique Push-Pull
- Prospecter et identifier les ennemis naturels de la CLA
- Échange de matériels biologiques avec d’autres institutions internationales de recherche
- Conduite des essais d’introduction des ennemis naturels
- Identifier et valoriser les pratiques locales efficaces
- Inventorier les biopesticides et pesticides botaniques existants
- Évaluer l’efficacité et de la toxicité des biopesticides et pesticides botaniques existants
- Diffusion de la liste des pesticides homologués aux parties prenantes
- Entreprendre les démarches pour l’homologation des pesticides
- Évaluer l’efficacité et la toxicité des pesticides homologués par les autres organisations régionales
- Vulgariser des pesticides avérés efficaces sur la CLA
- Utiliser des filets anti insectes
CHAPITRE II : MILIEU D’ETUDE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE
II.1.PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
Ville de Kananga
Kananga, anciennement Luluabourg, est une ville de plus de 3 000 000
d’habitants, située au centre de la République démocratique du Congo. Elle est la capitale de la province du Kasaï-Central et le siège du haut évêché de Kananga.
Superficie : 743 km², taille estimée de la population : 1 271 704 hab. (Le 08/11/2017).
Histoire
L’explorateur allemand Hermann Wißmann fonda en 1884 la station
de Luluabourg, située sur la rive droite de la rivière Lulua. Les Luba s’orientent en regardant en tête, en amont, c’est-à-dire la source d’une rivière. Le deuxième nom de ce poste aussi répandu que le premier était Malandji-a-Nshinga. Il est possible que ce nom de Malandji ait été suggéré par les 400 porteurs originaires de Malange en Angola. Mais il faudrait noter que cette hypothèse popularisée par les manuels scolaires n’explique rien, car le nom Malandji, singulier Dilandji « limace, limacon » et « réflexion, recherche » (provenant du verbe -landa), est Luba et que beaucoup de ces porteurs parlaient la langue Luba. En plus, on rencontre beaucoup de noms topographiques communs dans le Kasaï et en Angola. Après l’extension de Luluabourg de l’autre côté de la rive, donc sur la rive gauche de la Lulua, l’ancien emplacement continua à s’appeler MalandjiMakulu (=ancienne Malandji), nom conservé jusqu’à nos jours. Toutefois le nom de
Malandji-Makulu souligne que la nouvelle extension de Luluabourg est MalandjiMapya-mapya (Nouvel Malandji), appelé aussi Malandji-a-Nshinga (Malandji de lignes de communication). Lors de la Table Ronde de Bruxelles où fut négociée l’indépendance du Congo, les différents représentants congolais s’étaient mis d’accord pour déplacer la capitale de Léopoldville à Luluabourg à cause de sa position centrale. Sous la conduite du sécessionniste Albert Kalonji, la province du Sud-Kasai déclara son indépendance en 1960. La capitale en était Bakwanga (aujourd’hui Mbuji-Mayi). 1962 vit le retour de la province sous le contrôle du gouvernement de Kinshasa. Luluabourg demeurera toujours la capitale du Kasaï-Occidental.
Mobutu Sese Seko rebaptisa la ville Kananga, appellation d’origine et
ignorée par le pouvoir colonial. Et même, quand le capitaine Adolphe de Macar fit déplacer Malandji, la population, elle, appelait la ville Kananga-Malandji (wa Nshinga = des câbles électriques). Le successeur de Macar fut le capitaine Léon Braconnier qui fit prospérer grandement la région en intensifiant les cultures de riz, de maïs, de sorgho et en favorisant l’accroissement du gros et du petit bétail, faisant de cette ville le centre de distribution de toute la région voisine. Il œuvra à l’amélioration des conditions de vie des Blancs et des Noirs, notamment par la construction d’habitations en briques. Ce fut également lui qui eut l’idée d’établir les premiers impôts en nature.
La ville est située au centre de la RD Congo. Elle a une superficie totale de 743 km², soit une densité de 1334,24 hab. /km² et Kananga, avec 300 km², est sa plus grande commune tandis que Katoka est la plus petite avec 24 km².
Kananga possède une infrastructure routière de près de 211,929 km dont 59,072 km en asphalte en constante dégradation et 152,857 km en terre battue. La ville possède un aéroport national (de Luganda) reliant la province au reste du pays, une voie fluviale et une gare ferroviaire. La densité est de 106 hab./km2.
Elle est limitée :
-Au Nord : par le territoire de Demba ;
-À l’Est : par le territoire de Dimbelenge ; -Au Sud : par le territoire de Dibaya et ; -À l’Ouest : par le territoire de Kazumba.
Coordonnées géographiques
Longitude Est : 25°25’ Latitude sud : 5°23’
CLIMAT ET TEMPÉRATURE
Son climat est chaud et humide ; sa température moyenne annuelle varie
entre 25°C et 28°C.La ville de Kananga regroupe deux saisons réparties de la manière suivante :
Une petite saison sèche entre janvier et février ; une petite saison de pluie
entre février et mi-mai, une grande saison sèche entre mi-mai et mi-août ; une grande saison de pluie entre mi-août et décembre.
TYPES DE SOL, RELIEF, VÉGÉTATION ET SOUS-SOL
Elle se trouve sur le plateau du Kasaï et entrecoupée par des vallées
humides.
Du point de vue géologique, le sous-sol est constitué essentiellement par
les roches granitiques dont l’affleurement fait l’objet de deux carrières à Kananga.
La zone de savane étendue sur terres pauvres est entrecoupée de forêts
galeries.
HYDROGRAPHIE
Elle dispose des cours d’eau suivants : Tshibashi : qui est alimenté des eaux de Luganda, Ndesha, Kamilabi et Malole. Nganza : alimenté par Katoka, Kele-Kele, Kamayi et Katuishi.
Le Sud-est est drainé par la rivière Lubi, Nkombua et Lulua coulent à l’Ouest.
SITUATION ADMINISTRATIVE ET DÉMOGRAPHIQUE
Kananga est le chef-lieu de la province du Kasaï Central, située au centre
du pays.
Bordé par la rivière Lulua, Kananga, obtient le statut de chef-lieu de la
province du Kasaï Central le 20 janvier 1950 sur ordonnance du Régent au détriment de la ville de Lusambo.Kananga est ensuite élevé au rang de ville (alors Luluabourg) par l’ordonnance Nº 12/357 du 6 septembre 1958 du Gouverneur Général du Congo Belge, M. Pétillon, puis chef-lieu de la province du Kasaï Central depuis le 24 juin 1967.
La ville comprend 5 communes : Kananga, Ndesha, Nganza, Katoka et Lukonga, divisées en 27 quartiers suivant différents
VILLE
De par sa position centrale, Kananga pourrait se positionner comme une
véritable plaque tournante commerciale et davantage tirer profit des flux commerciaux qui se limitent actuellement à l’acheminement du maïs produit localement vers MbujiMayi et les autres villes de la province
1. Commune de Kananga : centre des affaires et siège des institutions
Située au centre-ville, Kananga est la commune la plus peuplée avec une
population estimée à 300 000 habitants, principalement des fonctionnaires et cadres d’entreprises industrielles et commerciales privées.
C’est dans cette commune que se trouvent :
les principaux bâtiments administratifs sur l’avenue des ministères et sur la partie comprise entre le parquet de Grande Instance et la résidence du Gouverneur (en diagonale de la BCC) ; les complexes éducatifs ;
les équipements industriels : Société Nationale des Chemins de fer au Congo, les dépôts de produits pétroliers, les unités de stockage de produits agricoles et manufacturés ; les structures commerciales : grands magasins, établissements de commerce, sièges des compagnies aériennes et de télécommunication ; ainsi que des établissements financiers (les agences principales de messageries financières, la BCDC, la Banque Centrale du Congo).
Ses avenues sont asphaltées, bien que délabrées sur quelques tronçons.
La commune est caractérisée par le commerce de détail de produits
alimentaires, cosmétiques, vestimentaires et articles divers qui viennent en grande partie de Kinshasa.
Toujours dans la commune de Kananga, il y a le marché Tshiamba Diba à
côté de l’aéroport qui est réhabilité. On retrouve dans ce marché plusieurs activités commerciales dominées par la vente des produits agro-alimentaires. C’est d’ailleurs l’un des plus importants marché de la ville.
La commune de Kananga constitue le meilleur emplacement pour
l’implantation d’une agence bancaire ou d’une institution de micro-finance.
2. Commune de Katoka : premier grand marché de la ville
La commune de Katoka est située entre les communes de Kananga et Ndesha (à laquelle elle était précédemment rattachée).
C’est dans cette commune que se trouvent 3 des plus grands marchés de Kananga ainsi que quelques petites entreprises de production de café derrière l’ISP Kananga.
On trouve également dans cette commune des activités de menuiserie au
croisement des avenues Révolution et Lulua à 50 m du rond-point Notre Dame.
La commune peut abriter une institution de micro-finance entre le rond-
point Notre Dame et l’ISP Kananga sur l’avenue Lulua.
3. Commune de Ndesha : présence d’activités commerciales
La commune de Ndesha intégrait précédemment les communes de Lukonga et Katoka. Elle fait face à la commune de Katoka le long de l’avenue Lulua (nationale n°1) et est caractérisée par la présence de plusieurs activités commerciales surtout de vente des produits agricoles. Le grand marché de Katoka se trouve à cheval sur les deux communes.
De plus, quelques activités commerciales ont lieu au Parking de véhicules
en direction de Tshikapa. Ce parking enregistre beaucoup de véhicules en provenance de Kananga, Mbuji-Mayi pour Tshikapa, Kikwit et Kinshasa. Cependant, les activités se terminent très tôt à cause de l’insécurité du quartier.
La population estimée à 175 000 habitants, comprend une majorité de commerçants, de trafiquants de diamant, de fonctionnaires et d’agriculteurs. La commune de Ndesha a une situation géographique idéale pour l’implantation d’une agence bancaire et d’une institution de micro-finance.
- Commune de Lukonga : quelques opportunités pour la micro-finance agricole
Située derrière la commune de Ndesha, elle est le point de sortie de la ville vers les fermes et les plantations.
Elle est menacée par des érosions.
Même si cette commune n’affiche pas des grandes activités commerciales comme les trois premières, il existe néanmoins beaucoup d’activités de taille réduite : vente des produits divers et agricoles sur les marchés tels que Dibamba sur l’avenue Révolution et derrière la maison communale de Lukonga.
Il faut aussi noter la présence de plusieurs organisations paysannes dans cette commune. Une institution de micro-finance orientée produits agricole peut s’implanter dans cette commune pour besoin de proximité.
- Commune de Nganza : des débouchés sur le marché agricole
La commune de Nganza longe le Boulevard Lumumba. Sa population est
estimée à 292 280 habitants dont la majorité s’adonnant à des activités agricoles.
La commune compte des fermes pour l’agriculture et l’élevage situées vers
l’hôpital de Tshikaji. Il existe un marché à côté de la maison communale de Nganza.
Ce marché est un important centre d’approvisionnement pour la
population de la commune. Cependant, on retrouve sur presque toutes les avenues la présence de petites activités familiales (pour couvrir les besoins des ménages entre les récoltes).
Des nombreuses organisations ou associations professionnelles y sont
également présentes (briquetiers, maraîchers, riziculteurs, pisciculteurs, pêcheurs, agriculteurs).
Particularités et richesses de la ville
La ville de Kananga est connue pour ses gisements de diamant et son
agriculture céréalière, essentiellement de maïs et manioc ; mais il y a aussi des plantations de coton et de café. Son sous-sol est également pourvu de diverses richesses minéralières.
Kananga est le centre commercial et de transport d’une région riche en
diamant et dont les productions principales sont le coton et le café. La ville ne produit aucun bien de première nécessité et vit des importations.
Aussi, le marché clandestin de produits vivriers et du carburant favorise la
rareté et la spéculation.
La ville de Kananga est très peu industrialisée en raison des problèmes
énergétiques et de distribution d’eau courante qu’elle connaît, mais le commerce de détail y est abondant et généralisé.
Données culturelles
La Ville de Kananga est principalement habitée par les Lulua. Elle compte
également des Luba
Généralement, on rencontre dans cette partie de la République des groupes
ethniques en pleine évolution comme les Lulua, les Luntu et les Luba en coexistence avec d’autres groupes ayant conservé leur mode de vie traditionnelle tels les Kuba, les Lele (Bashilele), les Ndengese et les Salampasu
LANGUES PARLÉES DANS CETTE VILLE
Tshiluba, Swahili, Lingala, Tetela.
Le Tshiluba reste la langue la plus utilisée dans la ville de Kananga
PRINCIPALES ACTIVITÉS
Agriculture
L’agriculture reste donc l’activité principale de le la ville. Souvent tournées
vers l’autoconsommation, les principales productions vivrières sont le maïs, le manioc, le riz et l’arachide. En dépit du fort potentiel agricole, il n’existe pas d’agro-industrie bien que certaines bases soient en place (caféier, palmier à huile). Les cultures industrielles restent peu développées et n’ont pas d’impact significatif ni sur l’économie de la ville, ni sur le revenu des ménages.
On observe toutefois le développement de moulins à maïs et manioc. Actuellement la ville compte quelques boulangeries de panification entre autre la boulangerie MONALUXE
Kananga n’est pas un centre productif, même si l’on note quelques
activités agricoles (culture du maïs, manioc et riz), quelques initiatives locales (produits agro-alimentaires par exemple), des petites unités de production artisanale et des activités informelles d’élevage du petit bétail et de la volaille.
Les principales activités tournent autour du commerce de détail des produits agricoles, manufacturés et importés depuis Kinshasa, Ilebo et Lubumbashi.
SITUATION ÉCONOMIQUE
Les activités commerciales tournent autour du commerce de produits
agricoles, manufacturés et importés depuis Kinshasa, Ilebo, une partie venant de l’Angola par Kalamba Mbuji et Lubumbashi.
C’est le seul centre de commercialisation de toute la production agricole de
la province (maïs, manioc, café, riz, tomates, ananas, etc.).
Principales activités des PME/PMI
Les principales activités tournent autour du commerce de détail des
produits agricoles, manufacturés et importés depuis Kinshasa, Ilebo et Lubumbashi.
PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES
Manioc, Maïs, Riz ; Arachide ; Haricot ; Huile de palme ; Ananas ; Banane
de table ; Banane plantain, Oignon.
Les principales productions agricoles très souvent tournées vers
l’autoconsommation sont: le manioc, le maïs, l’arachide, les haricots, l’huile de palme, le riz, les aliments de base de la population.
PRINCIPAUX PRODUITS NON AGRICOLES
Allumettes, carburant (mazout et essence), ciment, cosmétiques, friperie,
habillement, matériel scolaire, motos, mousse, papeterie, peinture, tôles ;
PRINCIPALES SOURCES D’ÉNERGIE
1. Energie électrique : une distribution très limitée
Dans ce secteur, la ville connaît un manque criant d’énergie électrique. Pourtant elle dispose d’importantes potentialités hydroélectriques.
Même l’énergie thermique fournie par la SNEL connaît beaucoup de
difficultés suite aux ruptures continuelles de stock en produits pétroliers et la ville accuse des déficits de desserte en électricité.
La SNEL dispose d’une centrale thermique qui alimente la ville de 19h 30′
à 22h 30′. La facture minimale pour usage commercial s’élève à 38000 francs congolais (forfait mensuel).
Les conséquences en sont : difficulté de conservation des aliments, difficulté de conditionnement des matériels de santé, coût élevé du courant thermique, faible utilisation des appareils électroménagers, forte consommation des bois de chauffe, non électrification de la voie ferrée et absence de l’industrialisation.
Le projet de construction de la centrale hydro-électrique de Katende (à 75 km du centreville de Kananga) est actuellement en cours.
- Energie solaire : Megatron qui est une centrale construit dans la résidence du Gouverneur de la province du Kasaï central. Les travaux sont déjà finis, il ne reste que son lancement.
- Fourniture en eau : absence d’un réseau de distribution
La distribution d’eau par la Régideso n’est pas régulière (deux fois par semaine). On compte quelques puits de forage au sein de la ville.
Université Notre-Dame du Kasayi (U.KA.)
Université de Kananga (UNIKAN)
Université Kimbanguiste
Université Protestante du Kasaï Occidental (UPKO) Instituts supérieurs
Institut Pédagogique de Kananga (ISP) ;
Institut Supérieur d’Etudes Sociales (ISES) ;
Institut Supérieur des Techniques Médicales (ISTM) ;
Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) ;
Institut Supérieur du Commerce (ISC) ;
Institut Supérieur des Statistiques et Recherche (ISSR).
OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT
Le défi du développement de la ville repose essentiellement sur la mise en place d’infrastructures durables : mise oeuvre de plusieurs projets avec le concours de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de la Coopération Technique Belge (CTB) pour la croissance du secteur agricole et l’aménagement des infrastructures locales. Ils prévoient entre autres l’aménagement de plusieurs tronçons de route.
Opportunités pour la micro-finance agricole : Possibilité de crédit à l’agriculture et aux industries locales
Relancer le secteur énergie favoriserait l’industrialisation de la ville de Kananga, ainsi son développement. (Source : Rapport annuel 2015 de l’Inspection provinciale de l’agriculture, pêche et élevage), Cellule d’Analyses des Indicateurs de Développement (CAID).
II.2.PROCEDURES DE COLLECTE DES DONNEES
La validation de nos hypothèses de recherche sera possible grâce à la collecte de données de type questionnaire enquête. La population statistique de cette étude sera les agriculteurs agricoles de l’hinterland de Kananga et ce pour toutes cultures confondues cultivées en pleine terre. La concentration de producteurs agricoles de Lukonga nous amènera à la choisir comme population statistique et à y canaliser nos efforts d’échantillonnage.
Vu la taille élevée de la population agricole, il ns a été fortement difficile d’atteindre toutes les catégories de la population agricole l’hinterland de Kananga, raison pour laquelle, nous nous sommes décidés de soutirer un échantillon de 385 ménages à enquêter. Pour sélectionner 385 ménages, nous avons utilisé la méthode d’échantillonnage aléatoire simple. Cette méthode implique de sélectionner un échantillon d’une population de manière aléatoire, où chaque membre de la population a une chance égale d’être inclus dans l’échantillon en utilisation le logiciel de statistique « Excel «pour générer un sous-ensemble aléatoire.
Critères d’inclusion
- Zones agricoles où la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) a été récemment observée ou est active.
- Agriculteurs ou exploitants agricoles situés dans l’hinterland de Kananga qui cultivent des cultures sensibles à cette peste (comme le maïs, le riz, ou autres céréales).
- Participants volontaires pour l’enquête, disposés à fournir des informations sur la lutte contre la chenille.
- Sites avec un historique documenté ou une observation confirmée de la présence de la chenille.
Critères d’exclusion :
- Zones où aucune présence de la chenille légionnaire d’automne n’a été signalée ou observée.
- Exploitants agricoles utilisant des méthodes de lutte non conventionnelles ou qui refusent de participer à l’étude.
- Sites agricoles ayant des cultures non sensibles ou peu touchées par la chenille.
- Zones où l’accès est impossible ou dangereux pour des raisons logistiques ou sécuritaires.
Apres la collecte, les données seront présentées, analysées et discutées pour confirmer ou refuser nos hypothèses.
CHAPITRE III : PRÉSENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3 .1. PRESENTATION DES DONNEES RECUEILLIES ET ANALYSE PAR HISTOGRAMMES
Tableau I : Répartition des enquêtés selon leur sexe
| N° | SEXE | EFFECTIFS | % |
| 1 | MASCULIN | 44 | 29,33 |
| 2 | FEMININ | 106 | 70,66 |
| TOTAL | 150 | 100 | |
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : Il ressort du tableau ci-dessus que 150 enquêtés, 29,33% sont des sexes masculins et 70,66% de sexe féminin. Ceci est dû au fait que dans nos coutumes, les travaux culturaux sont l’apanage des femmes.
Tableau II : Répartition des enquêtés le statut social (SIFA)
| N° | Statut de social | EFFECTIFS | % |
| 1 | Célibataire | 27 | 18 |
| 2 | Marié | 81 | 54 |
| 3 | Divorcé(e) | 20 | 13,33 |
| 4 | Veuf (e) | 22 | 14,66 |
| TOTAL | 150 | 100 | |
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : Il ressort de ce tableau que 54% des enquêtés sont mariés, suivi de 18% des célibataires, 14,66% étant veufs (ves) et 13,33% des divorcés. Ceci serait dû au fait des mariés ont plus de charge familiale que toutes les autres catégories.
Tableau n° 3 : Répétition des enquêtés selon le nombre d’années en agriculture
| N° | Avis ancienneté | EFFECTIFS | % |
| 1 | 1-5ans | 44 | 29,33 |
| 2 | 5-10 ans | 66 | 44 |
| 3 | 10 à plus | 40 | 26,67 |
| TOTAL | 150 | 100 | |
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : De ce tableau, nous avons noté que 44% avait l’expérience de 5 – 10 ans, 29,33% 1 – 5 ans et 26,67% une expérience de 10 ou plus.
Tableau IV : Répartition des enquêtés selon le soutien par association ou structure agricole
| N° | Avis | EFFECTIFS | % | |
| 01 | OUI | 10 | 6,67 | |
| 02 | NON | 140 | 93,33 | |
| TOTAL | 150 | 100 | ||
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : Nous avons noté de ce tableau que l’apport ou des structures agricoles est de 6,67%.
Tableau V : Répartition des enquêtés selon la connaissance de la chenille légionnaire
| N° | Avis | EFFECTIFS | % |
| 01 | OUI | 15 | 10 |
| 02 | NON | 135 | 90 |
| TOTAL | 150 | 100 | |
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : les données du tableau ci-haut prouvent que sur un échantillon de 15 enquêtés 10% ont une connaissance sur la chenille ravageuse du maïs.
Tableau VI : Répartition des enquêtés selon les moyens de lutte contre la CLA
| N° | avis | EFFECTIFS | % |
| 01 | Lutte chimique | 18 | 12 |
| 02 | Lutte biologique | 4 | 2,67 |
| 03 | Lutte intégrée | 44 | 29,33 |
| 04 | Lutte physique | 36 | 24 |
| 05 | Autres | 48 | 32 |
| TOTAL | 150 | 100 | |
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : De ce tableau, nous avons que l’association des cultures est la méthode la plus efficiente, cette chenille ayant de préférence sur les graminées et non sur les légumineuses 48 soit 32% ; la lutte intégrée 29,33% ; physique 24% ; chimique 12% et 2,67%.
Tableau VII : Répartition des enquêtés selon les produits biologiques utilisés
| N° | Avis | EFFECTIFS | % |
| 01 | Insectes prédateurs de la CLA | 0 | 0 |
| 02 | Autres | 0 | 0 |
| TOTAL | 150 | 100 | |
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : les résultats collectés sur terrain du tableau ci-dessus nous montrent que 150 enquêtés, soit 100 %, la méconnaissance de la lutte biologique est marquée 0%.
Tableau VIII : Répartition des enquêtés selon les produits de synthèse utilisés
| N° | Avis | EFFECTIFS | % |
| 01 | Extrait des plantes insecticides (pyrèthre, titonia, cassia alata) | 80 | 53,33 |
| 02 | Cendres des inflorescences mâles du palmier | 70 | 46,67 |
| TOTAL | 150 | 100 | |
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : il ressort de ce tableau que 53,33% utilisent les extraits en poudres des plantes insecticides notamment les pyrèthres, le titonia et le cassia alata contre 46,67% qui utilisent les cendres de bois ou des inflorescences mâles du palmier.
Tableau IX : Répartition des enquêtés selon les moyens de lutte physique utilisés pour la lutte contre la CLA
| N° | Avis | EFFECTIFS | % |
| 01 | Arrachage des plantes attaquées | 110 | 73,33 |
| 02 | Ramassage de la CLA | 40 | 26,67 |
| TOTAL | 150 | 100 | |
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : De ce tableau, nous avons noté que 73,33% utilisent l’arrachage des plantes attaquées et 26,67% pratiquent le ramassage.
Tableau X : Répartition des enquêtés selon le moment d’apparition de la CLA dans le champ
| N° | Avis | EFFECTIFS | % |
| 01 | 30 jours après semis | 60 | 40 |
| 02 | 45 jours après semis | 50 | 33,33 |
| 02 | 60 jours après semis | 40 | 26,67 |
| TOTAL | 150 | 100 | |
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : Il ressort de ce tableau que pour 150 ménages agricoles enquêtés, 40% nous ont déclarés que cette chenille apparaît 30 jours après le semis ; 33,33% après 45 jours et 26,67% après 60 jours.
Tableau XI : Répartition des enquêtés selon les dégâts causés par l’attaque de la CLA
| N° | Avis | EFFECTIFS | % | |
| 01 | Attaque de limbe | 90 | 60 | |
| 02 | Attaque nervure | 40 | 26,67 | |
| 03 | Attaque la gaine | 20 | 13,3 | |
| TOTAL | 150 | 100 | ||
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : Il ressort de ce que les dégâts sont plus sur le limbe 60%, partie préférentielle consommée par la chenille ; 26,67% la nervure et 13,3% la gaine.
Tableau XII : Répartition des enquêtés selon la contribution ONG et l’Etat
| N° | Avis | EFFECTIFS | % |
| 01 | Appui des paysans par l’Etat | 18 | 12 |
| 02 | Accompagnement des paysans | 26 | 17,33 |
| 03 | Formation CEP | 48 | 32 |
| 04 | Partenaires (députés et sénateurs) | 58 | 38,67 |
| TOTAL | 150 | 100 | |
Source : Nos enquêtes sur terrain, 2025
Commentaire : De ce tableau, l’appui de l’Etat dans ce secteur est minime soit 12% ; les partenaires dont les sénateurs et les députés en contribuent 38,67%.
DISCUSSION
Les résultats de la présente étude confirment la présence de S. frugiperda à Kisangani et ses hinterlands où tous les champs de maïs purs ou associés principalement au riz, manioc, arachide et bananier ont été attaqués. Ce même constat a été signalé dans d’autres provinces du pays pour les associations maïs-arachide, maïsriz, maïs-choux (MINAGRI et al., 2018). Par ailleurs, le taux d’attaque de la chenille légionnaire d’automne était plus élevé en culture pure qu’en culture associée, soit 75,5 % en culture pure contre 64,5 % en culture associée.
Ce constat a été également fait concernant un autre paramètre à savoir la
proportion des pieds ayant des œufs et larves de S. frugiperda. En culture pure cette proportion est plus élevée par rapport à celle trouvée en culture associée. Cela s’explique par le fait que les femelles de S. frugiperda préfèrent le maïs pour déposer leurs œufs. Dans les grandes monocultures de maïs, il lui suffit de survoler et de déposer les œufs dans un océan de maïs, par contre les cultures associées au maïs constitueraient des barrières physiques et chimiques (les odeurs de certaines plantes associées pourraient perturber l’attraction de S. frugiperda pour le maïs) pouvant réduire l’activité de S. frugiperda au moment de la ponte.
De plus, les cultures de champ associées au maïs sont riches du point de
vue de leur biodiversité végétale, avec de ressources comme par exemple le nectar et peuvent aussi fournir des emplacements où des ennemis naturels, des parasites ou des prédateurs peuvent se cacher. Ils peuvent influencer l’activité de S. frugiperda (FAO, 2018). C’est ce qui a été observé par les agriculteurs d’Amérique centrale qui ont remarqué que lorsqu’ils plantent du maïs avec d’autres cultures comme les haricots et les courges (c’est leur système traditionnel « milpa »), ils ont moins d’attaques de ce ravageur, comme l’indique le même article (FAO, 2018).
Lors de nos investigations dans les champs paysans, nous avons trouvé sur
les pieds de maïs les larves et les œufs lors de la même investigation. Ceci indique qu’une culture de maïs ayant un cycle cultural de trois mois peut connaître environ deux vagues d’attaques de S. frugiperda, la première au stade jeune du maïs en croissance d’environ un mois d’âge et la deuxième pendant la floraison jusqu’au stade de jeune épis laiteux. 109 fait se confirme dans plusieurs études antérieures qui signalent des attaques de S. frugiperda aussi bien sur les jeunes plants de maïs en croissance que sur les jeunes épis au stade laiteux (ALLABA-BONI, 2016 ; FAO,2017 ; FAO, 2018).
Tous les champs étaient attaqués au niveau 7 (50-75 % des feuilles
attaquées par pied infesté) de notre échelle de sévérité des attaques quel que soit le système de culture. Il semble que les systèmes de culture n’influencent pas la sévérité des attaques dans la zone d’étude. Ceci s’explique par le fait qu’une culture de maïs peut connaître au moins deux vagues d’attaques augmentant l’agressivité des chenilles sur le pied de façon presque similaire dans tous les systèmes de culture. Les agriculteurs enquêtés affirment en majorité avoir constaté les attaques de cette chenille sur le maïs à partir des années 2017 et 2018, seule une minorité d’entre eux confirment avoir vu les attaques plus tôt en 2016. Ces avis, bien que partagés, corroborent les données officielles concernant le début des attaques de la chenille dans le pays. C’est en octobre 2016, qu’on a détecté pour la première fois cette chenille en R.D.C. (MINAGRI et al., 2017), toutefois comme cette information n’est pas encore diffusée auprès des agriculteurs par les services de vulgarisation (MIKWA, 2018), les agriculteurs auraient confondu le début des attaques de ce nouveau ravageur avec les anciennes chenilles de maïs, ce qui fait que la majorité d’entre eux l’ont reconnu que tardivement.
Quant à la question de juger le niveau des attaques de cette chenille, les
agriculteurs signalent en majorité que les attaques sur le maïs sont sévères, voire très sévères. Ceci prouve en suffisance que la larve de ce papillon, appelée « chenille légionnaire d’automne », a un impact particulièrement dévastateur. Jusqu’à 75,0 % des agriculteurs enquêtés le confirment. Les agriculteurs évaluent ce degré d’attaque par le niveau de destruction des feuilles, les nombres de pieds infestés dans leurs champs et l’impact des chenilles sur les épis, car les épis frais sont aussi destinés à la vente pour la consommation. Nos observations coïncident avec les résultats de MINAGRI et al. (2018) obtenus dans d’autres provinces du pays. Ces dernières indiquent que les agriculteurs ont estimé les pertes de rendement de maïs occasionnées par ce ravageur à 45 % ; de même la FAO (2017) considère que ce ravageur menace la sécurité alimentaire de plus de 300 millions de personnes en Afrique et peut causer des pertes économiques importantes, jusqu’à 4,8 milliards de dollars rien que pour la production de maïs.
Devant cette menace, les agriculteurs ne savent quoi faire, car jusqu’à
présent, ils ne sont pas encore sensibilisés sur les moyens de prévention et de lutte contre ce nouveau ravageur. La majorité d’entre eux essayent de faire la lutte selon l’importance ou l’ampleur des attaques avec des moyens de lutte issus de leur propre initiative. Parmi ces techniques de lutte, nous citerons l’application de cendres, de médicaments antibiotiques et la destruction mécanique des œufs et larves. Ces pratiques ont été aussi signalées lors des enquêtes réalisées par MINAGRI et al. (2018) dans certaines provinces du pays. Il semble que ces pratiques soient issues des anciennes sensibilisations des services étatiques et de certaines ONGD entre autres la FAO qui ont sensibilisé sur les moyens de lutte d’autres ravageurs locaux avant les attaques de S. frugiperda et que certains agriculteurs essayent de les appliquer pour lutter contre ce nouveau ravageur.
C’est le cas de l’utilisation des cendres qui est largement utilisée par les
agriculteurs africains comme moyen de lutte contre les insectes ravageurs des cultures. A Madagascar et au Bénin on signale l’utilisation de cendres pour lutter contre la chenille légionnaire d’automne (ALLABA-BONI, 2016). La lutte mécanique est laborieuse et n’est pas fréquemment utilisée dans notre zone d’étude. Une particularité concernant les moyens de lutte a été la découverte au cours de la présente étude de l’utilisation des médicaments antibiotiques modernes, jusqu’à un quart des enquêtés mélangent ces médicaments, principalement la pénicilline, avec de l’eau et appliquent la solution sur les pieds attaqués. La lutte semble ne pas réussir malgré l’envie des agriculteurs de se débarrasser de ce ravageur envahissant et les agriculteurs enquêtés signalent que la menace de cette chenille ne fait qu’augmenter et que les pertes sont énormes.
Les agriculteurs de Kisangani ne sont pas sensibilisés sur les techniques de
prévention et de lutte contre ce nouveau ravageur. Un encadrement de ces derniers pourrait leur être bénéficiaire pour une meilleure gestion de ce ravageur envahissant. Des enquêtes réalisées par MINAGRI et al., (2018) indiquent que dans 26 % des cas il a été révélé que mieux les personnes sont informées à la gestion de la chenille légionnaire d’automne, plus son incidence est faible.
CONCLUSION
Comme partout ailleurs, la chenille légionnaire d’automne cause des
sérieux dégâts sur la culture de maïs dans la région de Kasaï central et ses environs. Dans les milieux évalués à l’hinterland de Kananga le taux d’attaque se situe entre 64,5 – 75,5 % pour une sévérité du niveau 7 (50-75 % des feuilles attaquées par pied infesté). Les champs de maïs purs étaient plus attaqués que les champs de maïs associés principalement au riz, manioc, arachide et bananier. Selon les agriculteurs enquêtés ce ravageur est présent dans la région depuis 2016 et cause des attaques sévères voir trop sévères pour certains agriculteurs.
Déjà au niveau actuel, ce ravageur envahissant doit retenir l’attention des
scientifiques et des autorités politico-administratives du pays pour la mise en place d’un plan de riposte efficace afin d’aider les agriculteurs qui, vu la gravité des dégâts, essayent de lutter contre ce ravageur, mais sans un résultat satisfaisant.
Dans cette lutte, les méthodes de lutte agro-écologique utilisant les moyens
à la portée des agriculteurs et respectueuses de l’environnement sont à encourager.110 attendant, la sensibilisation des agriculteurs à grande échelle sur les dangers que présente ce ravageur et les moyens élémentaires pour prévenir ou réduire tant soit peu ces dégâts entre autres la mise en place des polycultures en lieu et place d’une monoculture de maïs, ainsi qu’éviter les cultures successives de maïs et les semis tardifs doivent être priorisées.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- ALLABA-BONI B.C. (2016). Distribution temporaire et spatiale de Spodoptera frugiperda (JE Smith) sur les cultures de maïs au Bénin. Rapport de formation. Université d’Abomey-Calavi, Bénin, 31 p.,
- CHINWADA P. (2018). Evaluation de la prévalence de la chenille légionnaire d’automne à Madagascar, 35 p.
- DAYS F.M., NG S.S. & WILLIAMS W.P. (1992). Visual rating cales for screening whord-stage corn for
- Resistance to fall armyworm. Mississippi Agricultural & Forestry Experiment Station, Technical.
- Bulletin, 186(1-9), Mississippi State University, MS 39762, U.S.A.
- FAO (2018). Gestion intégrée de la chenille légionnaire d’automne sur le maïs. Un guide pour les champs-écoles des producteurs en Afrique. Rome (Italie), 147 p.
- FAO-CD (2018). Rapport de consultance sur la situation des infestations de la Chenille légionnaire d’Automne en RDC.
- Rome (Italie), 8 p. MINAGRI-FAO-PAM (2017). Evaluation de la campagne agricole, de la sécurité alimentaire et du risque phytosanitaire en relation avec les zones attaquées par la CLA en RDC. Rapport consolidé de la mission conjointe FAO-PAMMinagri/RDC, 77 p.
- MINAGRI-FAO-PAM (2018). Sécurité alimentaire, niveau de production agricole et animale, évaluation de la campagne agricole 2017-2018 et bilan alimentaire du pays. Rapport de la mission conjointe FAO PAM—Minagri/RDC., 75 p.
- MUKWA L. (2018). Infestations de la Chenille Légionnaire d’Automne (Spodoptera frugiperda) en République Démocratique du Congo. Occurrence, situation actuelle, niveau des pertes, évolution des attaques, moyens de lutte et actions prioritaires. Rapport de mission, FAO, Rome (Italie), 36 p.
- UNCT-CD-CP-FAO (2017). Note d’Information du Groupe Inter Bailleurs pour l’Agriculture et le Développement Rural en République démocratique du Congo sur la chenille légionnaire d’automne. 4 p.
- VAM WAMBEKE A & LIEBEN L. (1957). Notice explicative de la Carte des sols et de la végétation du Congo Belge et du Ruanda-Urundi. INEAC, Bruxelles (Belgique).
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE …………………………………………………………………………………………………………………………………………… 1
IN MEMORIUM ……………………………………………………………………………………………………………………………………… 2
DEDICACE …………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 3
REMERCIEMENTS ………………………………………………………………………………………………………………………………. 4 INTRODUCTION …………………………………………………………………………………………………………………………………… 1
- OBJECTIF GENERAL………………………………………………………………………………………………………………………….. 3
- CHOIX ET INTERET DU SUJET ………………………………………………………………………………………………………… 3
Choix du sujet : ……………………………………………………………………………………………………………………………………….. 3 Intérêt du sujet : ………………………………………………………………………………………………………………………………………. 3
- PROBLEMATIQUES …………………………………………………………………………………………………………………………… 3
- HYPOTHESES …………………………………………………………………………………………………………………………………….. 4
- ETAT DE LA QUESTION …………………………………………………………………………………………………………………… 4
5. METHODOLOGIE ET DE TECHNIQUES DE RECHERCHE ……………………………………………………………. 6
- Revue de littérature …………………………………………………………………………………………………………………………… 6
- Étude de terrain …………………………………………………………………………………………………………………………………… 6
- Méthodes d’échantillonnage ……………………………………………………………………………………………………………….. 6
- Techniques de collecte de données ……………………………………………………………………………………………………… 6
- Analyse des données …………………………………………………………………………………………………………………………… 6
- DELIMITATION DU SUJET ………………………………………………………………………………………………………………. 6
CHAPITRE 1 : CONTEXTUALISATION ET REVUE DE LA LITTERATURE ………………………………………. 8
- CONCEPTS CLES………………………………………………………………………………………………………………………………… 8
- REVUE DE LITTERATURE ……………………………………………………………………………………………………………….. 9
II.1.PRESENTATION DE LA CHENILLE LEGIONNAIRE D’AUTOMNE (SPODOPTERA
FRUGIPERDA) ……………………………………………………………………………………………………………………………………….. 9 II.1.1. Biologie …………………………………………………………………………………………………………………………………………. 9
I.1.2. Écologie…………………………………………………………………………………………………………………………………………. 12
COMPORTEMENT ET HABITUDES ECOLOGIQUES ………………………………………………………………………. 12
I.2. SITUATION ACTUELLE DE LA CHENILLE LEGIONNAIRE D’AUTOMNE (CLA) EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ………………………………………………………………………………….. 13
I.2.1.Aire de répartition et historique de l’occurrence …………………………………………………………………………… 13
I.2. 3 CULTURE A RISQUE ET CULTURE INFESTEES……………………………………………………………………….. 14
LES VARIÉTÉS DE MAÏS LES PLUS FRÉQUEMMENT INFESTÉES PAR LA CHENILLE
LÉGIONNAIRE D’AUTOMNE …………………………………………………………………………………………………………….. 15
I.2.4. PERTES ENCOURUES EN AFFRIQUE ET EN RDC ET PREVALENCE DES DEGATS DE CLA
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 15
2.1.GESTION DE LA CHENILLE LEGIONNAIRE D’AUTOMNE
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 16
2.1.1. AXE 1 : UTILISATION DES ENNEMIS NATURELS SUR LA GESTION DE LA CHENILLE
LEGIONNAIRE …………………………………………………………………………………………………………………………………….. 16
2.1.2. Utilisation des poudres des plantes locales sur la lutte contre la chenille légionnaire d’automne 17
2.1.3. Lutte par association des cultures
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 18
3.1.4. Lutte par l’utilisation des variétés résistantes
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 19
3.1.1 AJUSTEMENT DE LA PERIODE DE SEMIS ………………………………………………………………… 20
3.1.3 TECHNIQUE DE PUSH PULL
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 20
3.1.4 LA PRÉ-PLANTATION TRADITIONNELLE ……………………………………………………………….. 21
3.2 LUTTE MÉCANIQUE
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 21
3.3 LUTTE CHIMIQUE …………………………………………………………………………………………………………………………. 21
3.3.1 SEUIL D’INTERVENTION …………………………………………………………………………………………………………… 21
3.3.2 USAGE DES PRODUITS CHIMIQUES DE SYNTHESES …………………………………………………………… 21
3.1.5. Gestion intégrée de la chenille légionnaire d’automne ……………………………………………………………….. 22
I.2.5. MOYENS DE LUTTE ACTUELS ET LEUR EFFICACITE EN RDC……………………………………………… 22
MOYENS DE LUTTE ……………………………………………………………………………………………………………………………. 22
À l’échelle des producteurs …………………………………………………………………………………………………………………… 23 A L’ECHELLE DU PAYS ……………………………………………………………………………………………………………………….. 24
3. Province (s) d’intervention prioritaire (s) ………………………………………………………………………………………….. 24
ACTIONS MISES EN ŒUVRE EN RDC DEPUIS L’APPARITION DU RAVAGEUR EN RDC
(LEÇONS APPRISES). ………………………………………………………………………………………………………………………….. 24
PERSPECTIVES EVOLUTIVES DES INFESTATIONS ……………………………………………………………………….. 25
II.1.2. AXE 2 : GESTION DE LA CHENILLE LEGIONNAIRE D’AUTOMNE ……………………………………… 25
B. ACTIONS DE LUTTE CONTRE LA CHENILLE LEGIONNAIRE D’AUTOMNE (SPODOPTERA
FRUGIPERDA) ……………………………………………………………………………………………………………………………………… 25
CHAPITRE II : MILIEU D’ETUDE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE …………………………………….. 27
II.1.PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ……………………………………………………………………………………… 27
TYPES DE SOL, RELIEF, VÉGÉTATION ET SOUS-SOL …………………………………………………………………….. 28
HYDROGRAPHIE ………………………………………………………………………………………………………………………………… 29
SITUATION ADMINISTRATIVE ET DÉMOGRAPHIQUE ……………………………………………………………….. 29 VILLE…………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 29
LANGUES PARLÉES DANS CETTE VILLE ………………………………………………………………………………………… 32
PRINCIPALES ACTIVITÉS ………………………………………………………………………………………………………………….. 32
Agriculture ……………………………………………………………………………………………………………………………………………. 32
SITUATION ÉCONOMIQUE ………………………………………………………………………………………………………………. 33
Principales activités des PME/PMI ……………………………………………………………………………………………………….. 33
PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES ……………………………………………………………………………………………… 33
PRINCIPAUX PRODUITS NON AGRICOLES ……………………………………………………………………………………. 33
PRINCIPALES SOURCES D’ÉNERGIE ……………………………………………………………………………………………….. 33
OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT …………………………………………………………………………………………… 34
II.2.PROCEDURES DE COLLECTE DES DONNEES …………………………………………………………………………….. 35
Critères d’inclusion ……………………………………………………………………………………………………………………………….. 35
Critères d’exclusion : ……………………………………………………………………………………………………………………………… 35
CHAPITRE III : PRÉSENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS ……………….. 36
3 .1. PRESENTATION DES DONNEES RECUEILLIES ET ANALYSE PAR HISTOGRAMMES ……….. 36
DISCUSSION ……………………………………………………………………………………………………………………………………….. 48
CONCLUSION ……………………………………………………………………………………………………………………………………… 51
TABLE DES MATIERES ……………………………………………………………………………………………………………………….. 53

Naviguez vers congovirtuel
Naviguez vers Kinkiesse