EVALUATION DU STRESS PROFESSIONNEL CHEZ LES INFIRMIERS DE KINSHASA PENDANT LA PERIODE DE COVID-19.  « Une étude menée auprès des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa »

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L’EDUCATION DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE 

EVALUATION DU STRESS PROFESSIONNEL CHEZ LES INFIRMIERS DE

KINSHASA PENDANT LA PERIODE DE COVID-19

 « Une étude menée auprès des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa »

                                                                            Par

MAKUNDA DALAPO Nathan

                                                                         Travail de Fin de Cycle présenté en vue de l’obtention

du titre de gradué en Psychologie.

                                                                       DIRECTEUR : MUANZA  KABANGU  

Professeur

Encadreur : François FULA BUANA NTAMBUE

Assistant

Année Académique 2021-2022

i

EPIGRAPHE

Le travail est le diable auquel on vend sa vie sans rien en échange que des doses excessives du stress.

Morad Onto

IN MEMORIAM

A notre très cher regretté Papa, KIHILA DALAPO Jean-Cymprien, qui a répondu au rendezvous de tous les vivants, la mort, nous lui dédions ce travail. Soyez immortalisé par ce dernier pour lequel, de votre vivant, vous avez consenti beaucoup d’efforts. Nous poursuivrons et honorerons vos efforts.  

A notre Grand-mère, NJIBA Marie-josé, et notre oncle, BANZA Abraham, nous offrons ce travail auquel vous avez contribué activement, après que vous ayez répondu au rendez-vous de tous les vivants, sans avoir consommé le fruit de vos efforts.

DEDICACE

A ma très chère mère,  MUSHIYA MULANGU Claudine ;

A mes Frères, KIHILA Trésor, BIKOUMA Josué et MULANGU Caleb ;

A mes sœurs, Falone NJIBA, Esther KABEDI, Sephora KUDENA et Gabrielle NDOMBE ;

A mes connaissances.

REMERCIEMENTS

Nous ne pouvons aucunement dire que ce travail est notre œuvre à nous seul. Des contributions tant matérielles, financières, qu’intellectuelles voire morales ont étés requises et reçues de la part des autres. Notre seul souci sera de pouvoir remercier tous ceux qui nous ont assisté, nous ont consacré de leur temps et nous ont gracieusement encouragé sur le chemin périlleux et exaltant de la recherche. S’ils ne pas citer nommément, qu’ils se sentent remerciés et soient rassurés de notre parfaite reconnaissance.

En amont, nous tenons à rendre nos sincères remerciements à Dieu tout puissant,

lui qui, par sa grâce nous a prêté le souffle de vie jusqu’à ce jour, en nous donnant la force, le temps et les moyens pour réaliser ce travail.

Aussi, nous adressons nos remerciements aux autorités compétentes de

l’Université de Kinshasa, plus précisément celles de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education.

Nous voudrions de même remercier le Professeur MUANZA KABANGU, qui

en dépit des responsabilités qu’il assume, a accepté de nous diriger jusqu’à la réalisation de ce travail. Aussi, nos sincères sentiments de gratitude sont exprimés à l’endroit de l’Assistant François FULA BUANA NTAMBUE pour son encadrement et son encouragement pendant la réalisation de ce travail.

Nos sentiments de gratitude le plus sincères vont à l’endroit de notre chère

maman MUSHIYA MULANGU Claudine, pour son affection et les sacrifices en termes de privation en moyens financiers au profit de nos études. 

Que notre très cher grand-père, SHAMBUYI MULANGU, trouve ici, notre

remerciement pour son soutien tant moral que financier.

Enfin, nous manifestons notre sacrée gratitude à l’endroit de tous ceux qui de

près ou de loin ont pu contribuer à nos études.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1. Répartition de l’échantillon selon la variable genre……………………………..26

Tableau n° 2. Répartition de l’échantillon selon la variable Age………………………………..26

Tableau n° 3. Répartition de l’échantillon selon la variable état-civil…………………………27

Tableau n° 4. Répartition de l’échantillon selon la variable Ancienneté professionnelle………27

Tableau n° 5. Répartition de l’échantillon selon la variable grade………………………………..……27

Tableau n° 6 : Niveaux du stress en fonction des scores spécifiques……………………………29

Tableau n° 7 : Étude de l’homogénéité des items de stress…………………………………….29

Tableau n° 8 : Etude de la normalité de la distribution……………………………………..….30

Tableau n° 9 : Présentation des résultats globaux ……………………………………………..32

Tableau n° 10 : Présentation des résultats selon la variable grade……………………………..33

Tableau n° 11 : Influence de la variable genre sur le niveau de stress………………………….33

Tableau  n° 12 : Influence de la variable âge sur le niveau de stress ……………………………34

Tableau n° 13 : Influence de la variable état civil sur le niveau de stress……………………….34

Tableau n° 14 : Influence de la variable ancienneté professionnelle sur le niveau de stress……34

Tableau n° 15 : Influence de la variable grade sur le niveau de stress …………………………32

INTRODUCTION

        0.1.      PROBLEMATIQUE

Depuis de nombreuses années, plusieurs spécialistes tels que psychologues et

biologistes s’acharnent et multiplient les études afin de définir, d’expliquer et de comprendre les mécanismes qui entourent le stress. On cherche à en trouver la cause, à cerner ses manifestations et, surtout, à endiguer le flot de ses conséquences (Truchot, 2014).

Quoique l’aspect sommatif des sources de stress vécus à divers niveaux soit

indéniable, il apparaît clair que le milieu de travail représente un facteur prépondérant dans l’échelle des stresseurs. On constate qu’il existe des écarts marqués à travers les différentes catégories d’emplois, permettant ainsi d’établir l’existence de professions « à risque ». En tête de liste, nous retrouvons des professions à caractère « social » et « médical » (Fula buana, 2019). 

Ainsi, l’infirmier tant à cause de son champ d’exercice que de révolution rapide

de sa profession, doit composer avec des réalités quotidiennes différentes auxquelles elle doit s’adapter.

En plus d’exercer dans un milieu dont le contact est considéré, en soi, comme

générateur de stress, l’infirmière vit les contraintes d’une profession en évolution, tant au niveau théorique que pratique. L’élaboration et l’application de modèles conceptuels et d’une démarche scientifique adaptée aux soins infirmiers ont permis à la profession de se définir et de prendre la place qui lui revient dans le secteur de la santé (Aucoin, 2009). 

Quant à la fragmentation et à la spécialisation des soins de base, elles ont suivi

celle de la pratique médicale. De même que l’appareillage se multiplie et devient plus complexe, l’ensemble des soins s’alourdit; de même l’autonomie fonctionnelle des bénéficiaires diminue à mesure qu’augmente l’âge moyen de la population (Aucoin, 2009).

Enfin, la détérioration du milieu de travail, tant au chapitre des contraintes

budgétaires et des horaires qu’à celui des responsabilités et du fardeau de la tâche, a amené la désertion de la profession et une pénurie, maintenant critique, d’infirmières (Malchart, 1982).

C’est à travers tout ce remue-ménage que l’infirmière tente de dispenser des soins

de qualité, satisfaisants tant pour elle-même que pour le bénéficiaire. Alors que l’essence de sa profession vise la promotion de la santé, c’est souvent au détriment de son propre équilibre qu’elle en continue l’exercice.

Le stress de l’infirmier est-il arrivé à un niveau alarmant, de sorte qu’il perturbe

son efficacité et influence sa qualité de vie ? Telle est la question à laquelle cette étude tente de dans un premier temps. Ensuite, elle tente de mettre en lumière certains stresseurs spécifiques au milieu de travail et d’évaluer l’existence et l’utilisation de stratégies de gestion du stress chez les infirmières, ainsi que la préparation de ces dernières à œuvrer dans un milieu de travail générateur de tensions.

Autrement dit, nous nous posons les questions suivantes :

  • Quel a été le niveau de stress des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19 ?
  • Les infirmiers responsables ont-ils été plus stressés que les simples infirmiers (sans responsabilité administrative) ?
  • Quelles sont les variables sociodémographiques qui avaient influencé le stress professionnel des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19 ? 

        0.2.      HYPOTHESES

Face aux questions soulevées ci-dessus, nous émettons les hypothèses suivantes :

  • Le niveau de stress des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19 aurait été très élevée.
  • Les infirmiers responsables auraient eu un niveau de stress plus élevé que celui des simples infirmiers (sans responsabilité administrative).
  • Les variables sociodémographiques telles que le genre, l’âge, l’état civil, l’ancienneté professionnelle et le grade auraient influencé le stress des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19.

        0.3.      OBJECTIFS ET INTERET DU TRAVAIL

Conformément à nos hypothèses, notre travail poursuit les trois objectifs

suivants :

  • Déterminer le niveau de stress des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa ;
  • Comparer le niveau de stress des infirmiers responsables à celui des simples infirmiers

;

  • Identifier les variables sociodémographiques qui influencent le stress des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa

        0.4.      METHODES ET TECHNIQUES

Pour la présente recherche, nous avons fait recours à la méthode d’enquête. Nous

nous sommes appuyés sur la technique du questionnaire et documentaire pour recueillir les données nécessaires pour la concrétisation de ce travail. 

        0.5.      DELIMITATION DU TRAVAIL

Notre étude est délimitée dans l’espace et dans le temps. Dans l’espace, elle se

déroule à l’Hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa en RDC.  En ce qui concerne l’aspect temporel, notre étude est réalisée pendant l’année académique 2021-2022. 

        0.6.      SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l’introduction et la conclusion générale, le présent travail comporte trois

chapitres. Le premier chapitre aborde les perspectives théoriques. Le deuxième s’appesantit sur le champ de recherche et la méthodologie. Enfin, le troisième est consacré à la présentation, à l’analyse et à l’interprétation des résultats. 

PREMIER CHAPITRE : CADRE THEORIQUE

Dans ce premier chapitre, il est question de définir et de clarifier les concepts clé

de notre travail.  Il s’agit du stress et des études antérieures en rapport avec notre problématique. 

        1.1.       LE STRESS

1.1.1. Evolution du concept de stress

Etymologiquement, le mot stress vient du latin « stringere » qui signifie « étreindre, serrer, resserrer, lier ». Selon Stora (2009), il a donné naissance en français à « étreindre », entourer avec les bras en serrant étroitement (pour embrasser ou pour étouffer) et secondairement à « détresse », sentiment d’abandon, de solitude ou d’impuissance que l’on éprouve dans une situation poignante (besoin, danger, souffrance) – Quintard (2001). Pour lui, le mot stress est apparu au XVIIe siècle en Angleterre (et seulement au XXe siècle en France). Il était utilisé pour exprimer la souffrance et la privation résultant d’une vie éprouvante.

Au XVIIIe siècle, on observe une évolution sémantique de ce terme de stress

puisque l’on passe de la conséquence émotionnelle du stress à sa cause : une force, une pression produisant une tension et, à plus long terme, une déformation.

On constate, alors, que le mot « stress » est souvent accompagné du terme « strain », c’est-à-dire une tension excessive conduisant à une rupture.

De nos jours, le stress est devenu un mot d’usage courant, utilisé indifféremment,

soit pour décrire les multiples évènements et circonstances qu’impose la vie moderne

(incertitude, attente d’un évènement, confrontation à une situation imprévisible etc…) soit pour exprimer leurs diverses conséquences émotionnelles. 

Par ailleurs,  la Mutuelle Spheria Val de France (2009) précise que le stress est

un terme employé à la fois pour désigner la cause du stress (je subis un stress, par exemple), la réaction à cet agent stresseur (je suis stressé, par exemple), les conséquences pour l’individu qui répond à cet agent. 

Selon la Direction Générale d’Humanisation du Travail (2006), le stress est un

état de divergence, d’inadéquation entre les demandes perçues par le sujet et l’idée qu’il se fait de ses possibilités de réponse. Le sujet peut, alors, avoir le sentiment de perte de contrôle de la situation : c’est la réaction de stress. Celui-ci est donc considéré comme le résultat de l’interaction entre le sujet et son environnement.

En somme, lorsqu’un individu est soumis à une agression ou à une menace quelle

qu’elle soit, il y répond immédiatement par une réaction que l’on nomme « stress » (Josse,

2007). Cependant, l’ambiguïté du terme (stress) résulte du fait qu’il désigne à la fois l’agent agresseur et la réaction de l’organisme à cette agression.

1.1.2. Nature du stress

La nature du stress ne fait pas l’unanimité parmi les chercheurs, les praticiens et

tous ceux qui s’y intéressent (Davezies, 2009 ; Lacouture, 2010).

Lebel (2011) distingue le stress physique du stress psychologique, le stress

absolu du stress relatif et le stress aigu du stress chronique. 

Le stress physique peut être le froid, le chaud, les blessures, etc… et le stress

psychologique le décès, la perte, les critiques, la pression, etc… 

Quant au stress absolu, il est universel et objectif, c’est-à-dire, considéré ou

interprété comme étant stressant par toute personne confrontée à ce type de stresseur

(exemples : le tremblement de terre, un tsunami, lorsqu’on est face à un ours, etc…). Tandis que le stress relatif est subjectif et cause différentes réactions chez les personnes (exemples : la pression au travail, un examen, etc…). 

Enfin, le stress aigu correspond aux réactions de l’organisme face à une situation

menaçante, ponctuelle ou imprévisible (présentation en public, accident, nouvel apprentissage).  Quand cette situation de stress prend fin, les symptômes de stress s’arrêtent généralement peu de temps après. Par contre, l’état de stress chronique s’installe lorsque la situation de stress se prolonge et/ou se répète. Le stress chronique maintient donc les mécanismes physiologiques mis en jeu pour faire face à une situation de stress qui épuise le système et entraine des effets néfastes pour la santé.

1.1.3. Classification de stress

La connotation populaire du stress « est [….] ambiguë, à la fois négative et

positive : négative en ce qu’elle recouvre une idée de souffrance, de malaise, une sorte de maladie imprécise où se mélangent l’anxiété, la  dépression et des symptômes physiques aussi nombreux que variés; positive en ce qu’elle possède aussi une connotation stimulante, excitante, accordée au rythme de la  vie moderne» (Aubert &Pagès, 1989, p.32). 

Selon le modèle de Selye (1956), le stress n’est pas seulement négatif. Selye a

présenté un modèle d’adaptation au stress en trois phases, à savoir la phase d’alarme, la phase de résistance et la phase d’épuisement, Ainsi, la phase de vigilance (de résistance) peut être considérée comme positive puisqu’elle permet à l’individu de rassembler toutes ses forces de défense pour faire face à la menace. Ce n’est que durant la dernière phase que le stress devient négatif. 

Enfin, selon Côté (1994), le stress est vu tantôt comme un phénomène « neutre

», tantôt comme un stimulant (stress positif), tantôt comme un risque pour l’individu et l’organisation (stress négatif).

                                1.1.3.1.      Le stress neutre

Appelé aussi stress nécessaire parce qu’il est indispensable pour ne pas ressentir

la fatigue ou l’insatisfaction, le stress neutre est  comparé par Selye (1956) au « sel de la vie » (Carmichael, 2009). Car il  diminue la sensation d’inutilité et d’ennui et pousse à agir. Autrement dit, sans lui, l’individu ressent un désintérêt total à la vie et perd le moral.

Toutefois, le stress nous est utile à condition que les mécanismes biologiques et

psychologiques soient déclenchés à bon escient et dans des limites acceptables » (Légeron et Cristofini, 2006).

Par ailleurs pour Légeron (2008), il est absurde de parler d’un monde sans stress

et ce, pour deux raisons: d’abord, nous ne pourrions jamais supprimer les «stresseurs» faisant partie de notre environnement et, ensuite, «si nous arrivions à inhiber en nous toute réaction de stress, nous serions démunis et incapables de nous adapter. On ne peut donc pas supprimer le stress ni « vivre sans stress », au travail comme ailleurs » (Légeron, 2008, p. 812).

                                1.1.3.2.      Le stress positif

Nokia, la géante de la téléphonie mobile, a remarqué que le stress peut conduire

à des résultats néfastes mais aussi à des résultats bénéfiques. C’est pour cette raison qu’elle a mis en place un « management du bien-être » dont le but est d’intégrer la gestion du stress dans la gestion de l’entreprise en effectuant des formations managériales intensives afin de savoir gérer le stress des équipes. De ce fait, elle n’exclut pas l’existence du stress positif.

Ce type de stress se rapporte à une activation de l’organisme face à une situation

perçue comme un défi. Il s’agit du stress qui stimule la volonté, la motivation, le goût pour le travail et le plaisir de vivre plus sainement (Savoie et Forget, 1983). En effet, la performance des travailleurs lors de l’exécution d’une tâche est meilleure lorsqu’ils sont un peu stressés : cela les motive et les incite à faire de leur mieux pour réussir et « nombreux sont ceux qui déclarent ne bien travailler que sous stress» (RoussillonetDuval-Hamel, 2006).

Appelé aussi «eu stress», le stress positif renvoie à l’énergie ressentie face à une

demande et à la confiance en ses capacités (Bal et al. 2009). Il représente une réaction de défense qui témoigne de la vivacité et de la résistance de l’organisme. Il ne peut donc être bénéfique que dans la mesure où, d’une part, il est utile pour la performance et stimule la créativité et, d’autre part, il pousse à la fierté de réussir et permet de dépasser les difficultés (Dolan & Arsenault, 2009 ; Légeron, 2009 ; Rosay-Notz, 2006 ; Selye, 1975). En d’autres termes, le stress positif est un catalyseur s’il est ponctuel et limité dans le temps. En revanche, s’il perdure, il devient pathogène.

Cependant pour Salengro (2005, p. 106),  il n’existe pas de stress positif à moins

de parler de maladie positive. Il ajoute que toute personne équilibrée et rationnelle chercherait naturellement à éviter la maladie. Ainsi, cette notion de stress positif introduit le doute et la confusion quant à la gravité de ce phénomène (stress) et sa crédibilité. 

Paradoxalement, Salengro (2005), dans la suite de son analyse, stipule que la

pression et la stimulation ne sont pas nécessairement négatives, mais elles sont aussi favorables à l’augmentation de la vigilance et au bon fonctionnement du tonus nerveux qui a besoin d’un optimum de stimulation. 

En résumé, Salengro (2005) atteste que le stress peut motiver l’individu,

améliorer sa performance et lui apporter satisfaction tant qu’il ne dépasse pas certaines limites alors que son absence totale est défavorable. 

Par ailleurs, il considère comme abusif de qualifier  le stress de positif. À l’instar

de Vézina (2007) Salengro (2005) refuse l’utilisation du terme « bon stress » et propose de le substituer par celui de « stimulation » et de réserver le terme « stress » à l’état pathologique.

                                1.1.3.3.      Le stress négatif

Il correspond à une activation de l’organisme dans le but de s’adapter à une

situation perçue comme menaçante. Il bloque les réactions d’adaptation et entraîne des troubles du sommeil, de la fatigue, de l’épuisement, de la colère, etc. Il provoque la destruction des rapports avec l’entourage, le manque de confiance en soi et de perte de contrôle. Il s’agit donc d’un stress pathogène (Salengro, 2005).

Dans le cadre professionnel, il peut engendrer « la diminution du rendement du

travail, l’absentéisme, le non-respect des délais, le manque de concentration et d’implication dans le travail d’équipe » (Butler, 2009) et peut engendrer le burnout. 

A cause de tous ces effets, le Bureau International du Travail (B.I.T.) considère

la lutte contre le stress comme une tâche privilégiée pour les années futures. Il stipule que « les entreprises qui auront le plus de chances de réussir à l’avenir seront celles qui aideront les travailleurs à faire face au stress et qui réaménageront soigneusement le milieu de travail afin qu’il soit mieux adapté aux aspirations humaines » (B.I.T., 1993).

Toutefois pour Légeron (2008), « un excès de stress est néfaste mais, à l’inverse,

une absence totale de stress est aussi négative». Entre ces deux niveaux de stress, il existe un niveau optimal qui permet de nous mobiliser suffisamment pour affronter, d’une manière efficace, les « stresseurs» professionnels.  Mais, ce qui  inquiète les  chercheurs  c’est  le point  à partir duquel les effets du stress passent du positif au négatif (Carmichael, 2009).

En réalité, la limite entre un type de stress et un autre n’est pas aussi claire. Il

existe donc une continuité entre les différents niveaux de stress. D’où il est difficile de savoir le point à partir duquel on passe d’un facteur stimulant à un risque psychosocial.  

En outre, le stress est subjectif (Pettersson, 2001) puisque, à un niveau constant,

il peut entraîner des attitudes différentes : la motivation chez les uns et la perte de contrôle chez les autres. En d’autres termes, une même situation peut être perçue comme stressante par une personne et représenter un défi pour une autre.

Par ailleurs, Légeron (2008) illustre la relation entre le stress et la performance

en une courbe en forme d’U inversé : 

Figure 1 : L’évolution de la relation stress/performance (André, Lelord&Légeron (1998)

En effet, lorsque le stress est inexistant, l’efficacité est nulle. Mais plus il

augmente, plus la performance croît pour se stabiliser à un niveau optimal. Cette partie ascendante de la courbe représente le « bon stress ». Ensuite, après que le stress ait atteint son niveau optimal, la performance amorce sa chute. Cette partie descendante de la courbe désigne le « mauvais stress ». 

                                1.1.3.4.      Le stress chronique

Comme son nom l’indique, ce type de stress persiste dans le temps. L’accord

cadre européen d’octobre 2004 stipule que le stress est : « un état accompagné de plaintes ou dysfonctionnements physiques, psychologiques ou sociaux, et qui résulte du fait que les individus. L’individu est capable de gérer la pression à court terme qui peut être considérée comme positive mais il éprouve de grandes difficultés face à une exposition prolongée à des pressions intenses.

Ainsi, le stress n’est pas une maladie mais une exposition prolongée au stress qui

peut réduire l’efficacité au travail et peut causer des problèmes de santé. Autrement dit, le stress en entreprise, lorsqu’il est chronique, peut réduire l’efficacité au travail et, par conséquent, avoir des effets néfastes sur celle-ci : une faible productivité, de l’absentéisme, du turnover, etc. (Légeron, 2008). 

D’ailleurs, selon l’Institut National de la Recherche et de la Sécurité (INRS,

p23), l’état de stress chronique est une réponse de notre corps à une situation de stress qui s’inscrit dans la durée » et « ce type de situation de stress chronique, même lorsqu’il est choisi, est toujours délétère pour la santé » (Robatel, 2009). Enfin, le stress chronique est une contrainte latente et durable. 

                                1.1.3.5.     Le stress ponctuel

Contrairement, au stress chronique, le stress ponctuel correspond à une situation

exceptionnelle, qui ne dure pas dans le temps. 

1.1.4. Composantes du stress

Trois éléments permettent de définir un état de stress. Il s’agit de l’agent de stress (ou source de stress), de la réaction au stress et de l’attitude face au stress (http://www.stress.yt/connaitrestress/composantesstress)

                                1.1.4.1.      L’agent de stress 

L’agent de stress aussi appelé source ou facteur de stress est le stimulus qui

survient et auquel il convient de s’adapter. Ce stimulus peut être d’ordre physique, mental, social voire émotionnel. Il peut être d’ordre mineur (dispute légère), important (décès, déménagement), positif (des fiançailles) ou négatif (un conflit), exceptionnel (intervention chirurgicale) ou constant (un travail trop prenant), prévu (un concours) ou inattendu (un incident), etc.

                                1.1.4.2.      La réaction  au stress

Lorsque le corps est sous stress, des réactions physiologiques immédiates

rentrent en jeu. L’augmentation du rythme cardiaque, la construction des vaisseaux sanguins ou encore la montée d’adrénaline sont les principales réactions de notre corps face à une situation de stress. Si ces réactions « normales » au stress persistent au-delà du temps nécessaire au corps pour réagir (à la situation de stress), elles engendrent des conséquences défavorables telles que des malaises physiques ou des malaises psychologiques.

                                1.1.4.3.      Attitude face au stress

L’attitude face à une situation de stress est la dernière composante du stress. L’intensité, la force de la réaction d’un individu face au stress est directement liée au message dispensé aux glandes endocriniennes par le cerveau d’un individu. Ce message est, par ailleurs, directement lié à la perception du stimulus par le cerveau (exemple : un retard de quelques minutes ne crée généralement pas de stress, sauf s’il entraîne des conséquences fâcheuses ou importantes comme le risque d’une perte d’emploi ou le risque de ne pas en décrocher un). Il sied aussi de signaler qu’une attitude négative ou des attentes pouvant être jugées irréalistes donnent généralement lieu à des problèmes de stress.

Dans le souci d’expliciter la thématique de réaction au stress, Selye (1974) a

élaboré, vers les années 1936, un modèle théorique qu’il appelle « Syndrome Général d’Adaptation » (SGA) autrement appelé « Syndrome de Détresse Biologique ». Ce syndrome se décompose en trois phases : la réaction d’alarme qui survient lorsque le corps est exposé à un agent de stress, la phase de résistance qui s’ensuit si l’exposition au stresseur continue et la phase d’épuisement qui arrive lorsque les ressources biologiques et psychologiques ne sont pas suffisantes.

a. La phase d’alarme

Lebel (2011) indique que le système limbique ou le cerveau des émotions est le

lieu où nos réactions cérébrales les plus primaires naissent ainsi que la plupart des désirs et des besoins vitaux comme se nourrir, réagir à l’agression et se reproduire. Ce système est composé, entre autres, de l’hypothalamus, de l’hippocampe et de l’amygdale. Par conséquent, dès la confrontation à une situation évaluée comme stressante, il y a activation du système hormonal hypophyse-hypothalamus-glande surrénale et des hormones sont libérées par l’organisme par une glande située au-dessus des reins, la glande médullosurrénale : ce sont les catécholamines (adrénaline, noradrénaline).

Ces hormones ont pour effet une mobilisation du système sympathique. Ce

dernier est associé à la mobilisation de l’énergie en période de stress (noradrénaline, adrénaline). Les effets sympathiques sont:

  • La dilation des pupilles et des bronchioles ;
  • L’augmentation du rythme cardiaque et respiratoire ;
  • L’augmentation des niveaux de vigilance ;
  • L’augmentation de la température corporelle ;
  • L’augmentation de la pression sanguine ;
  • L’arrêt de la digestion ;
  • Le changement de la peau pour se protéger des hémorragies ; et 
  • Interruption du système reproducteur.

Toutes ces modifications ont pour but d’amener l’oxygène aux muscles et au

cœur, et ainsi de préparer l’organisme à réagir par la lutte ou la fuite. C’est ce que Lebel appelle le stress primaire. Et le stress secondaire, dit-il, c’est lorsque l’individu provoque lui-même une réaction de stress comme le mariage, par exemple.

b. La phase de résistance

Après l’alarme, un second axe neuro-hormonal (l’axe corticotrope) est activé

pour préparer l’organisme aux dépenses énergétiques que nécessitera la réponse au stress. De nouvelles hormones, les glucocorticoïdes, sont sécrétées. Elles augmentent le taux de sucre dans le sang pour apporter l’énergie nécessaire aux muscles, au cœur et au cerveau. Elles ont la particularité de pouvoir freiner leur propre sécrétion par rétroaction : la quantité d’hormones libérées dans le sang est détectée par des récepteurs du système nerveux central qui la régularisent.  Le cortisol est secrété environ dix minutes après l’alarme pour, entre autres, aider l’adrénaline à maintenir un niveau d’énergie suffisamment élevé pour fuir ou combattre (Lebel, 2011).

D’autres hormones sont sécrétées, à la phase de résistance, dont les endorphines (encéphalines), la dopamine et la sérotonine. Les endorphines ont des effets euphorisants et analgésiques qui freinent les messages de douleur. La dopamine sert, comme support, au maintien de l’adrénaline et de la noradrénaline, favorise la circulation et supporte plusieurs autres fonctions. La sérotonine vient comme médiateur de plusieurs fonctions physiologiques et module l’humeur, l’appétit et le sommeil. Par conséquent, si on ne peut éviter le stress et que l’on maintient le système hyperactif par les pensées négatives, on commence à s’épuiser en utilisant des ressources corporelles malgré la présence d’une énergie débordante à cette phase. c. Phase d’épuisement

Lorsque la situation stressante se prolonge ou s’intensifie, les capacités de

l’organisme peuvent être débordées. Pour y faire face, l’organisme produit toujours plus d’hormones. Le système de régulation (évoqué précédemment) devient inefficient. Les récepteurs du système nerveux central deviennent moins sensibles aux glucocorticoïdes dont le taux augmente constamment dans le sang. L’organisme, submergé d’hormones, est en permanence activé et s’épuise (Lebel, 2011).

Il sied de signaler que, du fait de son extrême importance dans la pratique, le

nature tri phasique du Syndrome Général d’Adaptation fournit la première indication sur les limites du pouvoir d’adaptation du corps, ou de l’énergie d’adaptation (Selye, 1974). 

En plus, les trois phases rappellent l’enfance (avec sa faible résistance

caractéristique et ses réponses excessives à toute espèce de stimulus), l’âge adulte (au cours duquel la résistance s’accroit, en même temps que se produit l’adaptation aux agents les plus communément rencontrés), et enfin, la sénilité (caractérisée par la perte irrévocable de la faculté d’adaptation et, éventuellement, par l’extrême fatigue) qui se termine avec la mort. 

Bref, chaque situation stressante et les réactions physiologiques qu’elle engendre

sont stockées en mémoire corporelle et psychique (Lebel, 2011). Ainsi, suite à un stimulus parfois banal, nous répondons Sans passer par une stimulation hormonale dont l’intensité et la durée sont aussi influencées par une situation stressante antérieure, mémorisée, corporellement et psychologiquement, et associée à la situation présente. C’est, en fait, un conditionnement opérant.

1.1.5. Les catégories de réactions de stress

Le terme générique de « stress » recouvre deux catégories de réactions : d’une

part, les réactions normales et adaptatives ou mieux le bon stress, le stress positif et, d’autre part, les réactions inadaptées ou mieux le mauvais stress, le stress négatif (Josse, 2007).

Le stress positif, appelé eustress ou stress fonctionnel, est celui qui stimule

l’action et donne l’énergie. Tandis que le stress négatif ou distress ou encore stress dysfonctionnel est celui qui inhibe l’action (Muanza, 2017).

Or, selon Howatt et ses collègues (2018), un postulat largement répandu veut

que le stress soit toujours négatif et néfaste au bien-être d’une personne. Ceci n’est toujours pas le cas. Parce que le stress peut être incroyablement utile dans les activités quotidiennes des gens. Il s’agit d’une réaction évolutive importante devant le danger qui aide à courir plus vite, à sauter plus haut, à voir clairement et à penser plus rapidement.

A cet effet, l’eustress agit comme facteur de motivation et incite les employés à

s’engager au travail et à devenir plus productifs. Tandis que le distress peut diminuer le rendement, submerger les employés et nuire à la productivité et à l’engagement. Des périodes prolongées de distress peuvent entrainer un épuisement professionnel et d’autres problèmes de santé mentale et physique.

1.1.6. Les symptômes du stress

Lebel (2011) distingue quatre symptômes du stress : les symptômes physiques,

les symptômes émotionnels, les symptômes intellectuels et les symptômes comportementaux.

                                1.1.6.1.      Les symptômes physiques

Parmi les symptômes physiques du stress nous avons : la douleur, la tension

musculaire, les problèmes digestifs, les problèmes de sommeil ou d’appétit, les maux de tête, les vertiges, le souffle court et la fatigue.

                                1.1.6.2.      Les symptômes émotionnels

Les symptômes émotionnels du stress sont : la sensibilité, la nervosité et

l’inquiétude accrues, l’agitation, l’anxiété, l’irritation, la tristesse, la baisse de libido et la faible estime de soi.

                                1.1.6.3.      Les symptômes intellectuels

Les symptômes intellectuels du stress sont : les difficultés de concentration, les

erreurs, les oublis, l’indécision, la perception négative de la réalité et la désorganisation.

                                1.1.6.4.      Les symptômes comportementaux

Parmi les symptômes comportementaux du stress nous avons : la modification

des conduites alimentaires, les comportements violents et agressifs, plus des difficultés dans les relations, l’absentéisme, la tendance à s’isoler, l’abus de télévision, la consommation accrue de tabac, de caféine, de sucre, de chocolat, d’alcool, de drogues, et l’évitement de certaines situations.

1.1.7.  Le stress professionnel

On parle du stress professionnel au travail quand une personne ressent un

déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire dans le cadre professionnel et les ressources dont elle dispose pour y répondre (INRS, 2018).

                                1.1.7.1.      Facteurs susceptibles de provoquer le stress professionnel

Selon la Direction Générale d’Humanisation du Travail (2006), le stress au

travail peut être dû à une multitude de facteurs dont voici quelques-uns : 

  • La charge de travail excessive ou insuffisante ;
  • Le temps insuffisant pour achever le travail à son entière satisfaction et à celle des autres ;
  • L’absence de description de poste précise ou de chaîne de commandement ;
  • Aucune reconnaissance ni récompense pour un travail bien fait ;
  • Aucune possibilité d’exprimer des doléances ; 
  • Des nombreuses responsabilités, mais peu d’autorité ou de pouvoir décisionnel ; 
  • Les supérieurs, collègues ou subordonnés peu coopératifs ou n’apportant guère de soutien ;
  • Aucune maîtrise ni fierté du produit fini de son travail ;
  • L’insécurité de l’emploi, poste non permanent ;
  • L’exposition aux préjugés concernant l’âge, le sexe, la race, l’ethnie ou la religion ;
  • Les conditions de travail physiques dangereuses ou désagréables,
  • Aucune possibilité d’exploiter efficacement ses aptitudes ou ses dons personnels ; 
  • La présence d’un risque d’erreur qui peut avoir des conséquences graves voire catastrophiques, etc.
A. Classifications des facteurs de stress professionnel

Il existe diverses manières de classer en catégories les conditions de travail qui

peuvent être des facteurs de stress. Ci-dessous sont présentés quelques modèles :

1. Le modèle de Cooper et Marshall

Ces deux auteurs classifient les facteurs de stress en six catégories à savoir :

a. Les facteurs intrinsèques au travail 

Parmi les facteurs intrinsèques au travail nous avons :

  • Les mauvaises conditions de travail (poste de travail mal agencé, mauvaise qualité des outils employés, des horaires de travail imprévisibles, planning inflexibles) ;
  • Le travail changeant ;
  • Le surcharge de travail (soit il y a trop de travail, soit celui-ci est difficile) ;
  • L’insuffisance de travail ;
  • Les dangers physiques (peuvent être sources de stress même si les

travailleurs se sentent suffisamment équipés), et ;

  • L’inadéquation entre l’individu et son environnement et la satisfaction au travail.

b. Le rôle dans l’organisation 

Des rôles mal définis ou contradictoires, un manque de consignes claires et de

ligne de conduite déterminée pour l’exécution du travail ou la prise de responsabilités sont sources de stress.

c. Le développement de la carrière

Le manque de perspective de carrière, l’insécurité professionnelle, l’impact de

la sur-promotion ou de la sous-promotion, des salaires bas sont autant de stresseurs potentiels. d. Les relations au travail 

Les mauvaises relations professionnelles (relations conflictuelles, mauvaise

communication avec la hiérarchie) peuvent induire un sentiment de stress.

e. La structure et le climat dans l’organisation

De nombreux éléments à ce niveau peuvent être sources de stress : l’absence de

consultation des employés, une participation insuffisante aux prises de décision, le manque de contrôle sur le travail, le manque d’autonomie.

f. Interface entre travail et maison

La sphère familiale peut être autant un agent modérateur du stress (quand le

soutien attendu est présent) qu’une source de stress. Les tensions naissent des difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle. Les conflits sont souvent liés aux préoccupations financières, au temps passé sur le lieu de travail.

2. L’étude de Sharit et Salvendy

Sharit et Salvendy envisagent, à l’origine du stress, trois types de facteurs :

physiques, psychosociaux et socio-économiques.

a. Facteurs physiques

Ces facteurs sont de deux types : charge physique (soulever des charges lourdes,

maintien d’une posture ou d’une charge pendant de longues heures) et ambiance physique de travail (bruit, température, éclairage, poussières, vibrations). En effet, les premiers provoquent une fatigue musculaire mais non assimilée à un stress. On peut, néanmoins, parler de stress postural si l’organisation du travail est telle que l’organisme n’a pas le temps de se rétablir. Quant à l’ambiance physique de travail, elle est plutôt considérée comme fragilisant par le fait qu’elle plonge l’organisme dans un état de tension permanente.

b. Facteurs psycho-sociaux

Les stimuli en provenance de l’environnement social (ou de la représentation

que l’individu s’en fait) et l’anticipation que l’individu fait de la chaine des événements à venir ont un retentissement sur son psychisme. On compte, parmi les facteurs psycho-sociaux, la charge mentale (qui croit au fur et à mesure des évolutions technologiques), la personnalité

(l’histoire de chacun, le niveau d’anxiété, de tolérance à la frustration, les événements stressants antérieurs), les relations interpersonnelles (elles vont constituer l’un des éléments essentiels de la satisfaction au travail ou, au contraire, du stress potentiel telle que l’absence du choix des collègues de travail) et l’organisation.

De plus, les emplois impliquant l’exposition à la souffrance, à la maladie ou à

des accidents (par exemple, les policiers, les urgentistes, les médecins) ou ceux où le personnel est lui-même exposé à un risque physique (plongeurs, marins-pêcheurs) ou à des menaces de violence (vigiles, transporteurs de fonds) imposent parfois aux salariés de graves contraintes émotionnelles et génèrent du stress.

c. Facteurs socio-économiques

Ce sont l’incertitude liée à l’emploi, l’apparition des nouvelles technologies, la

compression du personnel, le salaire au rendement et l’appartenance à une certaine catégorie socio-professionnelle à risque.

3. L’étude de Gaussin et Karnas

Ces auteurs évoquent, d’une part, les facteurs de stress répartis selon la nature et

l’environnement de l’activité et, d’autre part, les variables modératrices.

a. Selon la nature de l’activité

La nature de l’activité est définie par :

  • La complexité de la tâche : le stress peut naître aussi bien d’une tâche complexe qui exige un investissement de la personne que d’une tâche routinière ;
  • L’autonomie reliée à la tâche : l’autonomie est liée à la responsabilité de l’individu face à sa tâche (la relation entre autonomie et stress n’est pas linéaire). Les tâches impliquant la responsabilité de vies humaines sont sources de stress importants. Les individus doivent disposer d’une certaine autonomie à condition que celle-ci soit balisée ;
  • Le rôle inhérent à la tâche : le stress peut naître d’une surcharge ou d’une sous-charge de travail, de l’imprévisibilité ou de l’incontrôlabilité de la tâche, d’un conflit de rôle (lorsque l’individu est coincé entre des attentes et des devoirs contradictoires quant à leur réalisation), d’une cadence de travail (par exemple, rapide mais avec des impératifs de grande vigilance) ;
  • La participation aux décisions : l’absence de participation aux décisions crée des tensions et de l’insatisfaction.

b. L’environnement de l’activité

Cet environnement comprend:

  • Le contexte physique : charge physique de l’activité (bruit, chaleur, polluants, vibrations, etc.), horaire et travail de nuit (bouleversements des rythmes nycthéméraux et conséquences négatives sur les relations familiales et sociales), heures supplémentaires non souhaitées ou excessives et densité de la population ;
  • La structure d’organisation : c’est la trame sur laquelle se greffent les relations, les rapports de pouvoir et la communication. L’inadéquation de cette structure avec les besoins et attentes de l’individu peut être un facteur de stress.
  • La possibilité de carrière et politique : avenir bouché et politique ambiguë ;
  • Le système de récompense : un travail basé sur des récompenses liées à la performance entraine une motivation, mais aussi un stress important. Cependant, une nonreconnaissance du travail effectué engendre des frustrations et de l’ennui ;
  • Les relations interpersonnelles au travail : tantôt source du stress, tantôt support de l’individu.

c. Les variables modératrices

A côté des facteurs de stress sus-évoqués, certaines variables jouent un rôle de

tampon entre ces facteurs et la réaction de stress de l’individu. Ces variables modératrices sont liées à l’individu (facteurs individuels) et au contexte socioculturel (facteurs socioculturels). Ces sont   :

  • La vie privée : elle peut diminuer ou aggraver le stress de la sphère de travail ;
  • Les traits de personnalité : l’autonomie de la personne, sa flexibilité, son locus de contrôle interne, sa tendance à l’extraversion et une personnalité de type B semblent être des facteurs favorisant la gestion adéquate des réactions de stress ;
  • Les valeurs et besoins de l’individu : plus les attentes du sujet sont élevées, plus il risque de subir des échecs et donc des frustrations ;
  • Les capacités, expériences et connaissances : la formation permet une maitrise des situations anxiogènes ;
  • La condition physique et de santé générale : une bonne gestion du stress passe par une condition physique générale de qualité (alimentation, rythme de vie, sport…) ;
  • Le support social, familial et professionnel ;
  • La culture de l’environnement de travail : la culture influence la perception subjective de l’activité et peut moduler les contraintes de travail. 

        1.2.       ETUDES ANTERIEURES

1.2.1. Étude de Philémon Ndibe (2016)

Ndibe a mené une étude expérimentale sur le burnout chez les travailleurs

congolais. Cette étude a été réalisée auprès du personnel de la direction de l’Office National du Café à Kinshasa en RDC.

Son objectif était de confirmer ou d’infirmer l’existence du burnout chez les

travailleurs congolais en l’occurrence les agents de l’Office National du Café, d’hiérarchiser ses dimensions et d’identifier les variables démographiques et de carrière pouvant moduler sa manifestation. 

Il avait émis les hypothèses selon lesquelles le burnout existerait chez les

travailleurs congolais. Ses dimensions se manifesteraient différemment selon les variables démographiques et de carrière. L’épuisement émotionnel serait la dimension la plus importante de toutes. 

Les données récoltées avec l’échelle Maslash Burnout Invatory de Maslash ont

été traitées avec diverses techniques statistiques. En effet, Ndibe avait utilisé le test Kolmogorov pour tester la normalité des distributions des données, le test z et de Levene pour éprouver l’homogénéité des variances, la comparaison des moyennes pour hiérarchiser les dimensions de burnout et F de Snédecor pour étudier l’effet des variables indépendantes sur la manifestation du burnout. Après les applications statistiques, les résultats obtenus étaient mitigés.

D’abord, l’hypothèse d’existence du burnout chez les travailleurs congolais a été

confirmée. En effet, ces derniers se sentent, bien que dans des proportions inégales, épuisés émotionnellement, dépersonnalisés et ne s’accomplissent dans leur travail.  

Par contre l’épuisement émotionnel ne s’est pas révélé comme la dimension la

plus importante du burnout chez les travailleurs de l’Office National du Café.

Par ailleurs, de toutes les variables indépendantes (démographiques et de

carrière) contrôlées, seule la variable grade a discriminé les travailleurs congolais uniquement par rapport à leur accomplissement personnel dans le travail.  

1.2.2. Étude de Potient Manda (2018)

L’étude de Manda avait porté sur l’identification des facteurs de l’ergostressie

auprès des travailleurs de la Rawbank Kinshasa. Elle était régie par trois hypothèses suivantes :

  • Les facteurs comme l’intensification du rythme de travail due à la culture de l’urgence qu’imposent les NTIC, les problèmes de connexion internet et de panne d’outils technologiques de l’information et de la communication, ainsi que l’abondance des appels téléphoniques et e-mails pendant le travail seraient susceptibles de déclencher l’ergostressie.
  • Les effets de l’intensification du rythme de travail, des problèmes de connexion internet et de panne d’outils technologiques de l’information et de la communication ainsi que ceux de l’abondance des appels téléphoniques et e-mails pendant le travail varieraient selon les variables sociodémographiques notamment le sexe, l’âge, le niveau d’études, l’ancienneté et le grade.
  • Il n’existerait pas des mesures de prévention ou de lutte contre l’ergostressie au sein de la Rawbank.

Pour éprouver ses hypothèses, Manda avait recouru à la méthode d’enquête

appuyée par un questionnaire administré à un échantillon de 76 travailleurs du siège social de la Rawbank de Kinshasa utilisateurs des NTIC.

Après le traitement des données avec la technique de comparaison des

pourcentages et le Khi-deux à l’aide logiciel SPSS version 20, l’auteur a abouti aux résultats suivants :

  • Les outils technologiques le plus utilisés par les agents de Rawbank interrogés sont le téléphone et l’ordinateur avec connexion internet suivis du téléphone et de l’ordinateur sans connexion internet, du téléphone sans connexion internet et de l’ordinateur avec connexion internet, de l’ordinateur avec connexion internet, du téléphone avec connexion internet et de l’ordinateur sans connexion internet et, enfin, du téléphone sans connexion internet.
  • L’intensification du rythme de travail due à la culture de l’urgence qu’imposent les NTIC, les problèmes de connexion internet et de panne d’outils technologiques de l’information et de la communication, ainsi que l’abondance des appels téléphoniques et e-mails pendant le travail sont susceptibles de déclencher l’ergostressie. A cette liste s’ajoute le maintien de la même posture devant l’ordinateur toute la journée de travail. Ainsi, se confirme sa première hypothèse.
  • De toutes les variables sociodémographiques retenues dans son travail, seule la variable niveau d’études n’a pas influencé les ressentis des enquêtés face à l’intensification du rythme de travail. Cependant, toutes les variables ont influencé leurs ressentis face au reste des facteurs notamment les problèmes de connexion internet et de panne d’outils technologiques de l’information et de la communication, ainsi que l’abondance des appels téléphoniques et e-mails pendant le travail. Ainsi, sa deuxième hypothèse s’est largement vérifiée.
  • Les mesures de prévention ou de lutte contre l’ergostressie ne semblent pas être ouvertement et largement vulgarisées au sein de Rawbank. Car, celles évoquées dans cette étude sont banales et relatives à l’exécution ordinaire du travail. Par conséquent, sa troisième hypothèse s’est confirmée.

DEUXIEME CHAPITRE : CADRE METHODOLOGIQUE

Ce chapitre comprend la présentation de notre milieu d’étude, la population et

l’échantillon d’étude, les techniques de récolte et de traitement des données. Enfin sont évoquées les difficultés rencontrées au cours de notre enquête.

2.1. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

L’Hôpital du Cinquantenaire est un établissement hospitalier situé dans la ville

de Kinshasa, en République démocratique du Congo. Il est géré par le groupe indien Padiyath HealthCare depuis sa création.

2.1.1. Histoire

Les travaux de construction d’un hôpital débutent en 1954, à l’époque de la

colonisation belge. Cet hôpital a été inauguré le 22 mars 2014 en présence du président Joseph Kabila.

Cet établissement est considéré comme étant le mieux équipé de la République Démocratique du Congo et de la région de l’Afrique Centrale. Il dispose des services suivants :

  • Ophtalmologie
  • Gynécologie 
  • Orthopédie, arthroplastie, médecine sportive
  • Neurologie et neurochirurgie
  • Gastro entérologie, et 
  • Diabétologie

A Kinshasa en RDC, l’hôpital du Cinquantenaire a été inauguré en grande pompe

ce samedi 22 mars par le président Joseph Kabila. Cet hôpital, ultramoderne, se veut à vocation régionale ; mais sera-t-il accessible à tous ?

C’est soixante ans après la pose de la première pierre que le président de RDC Joseph Kabila a inauguré l’hôpital du Cinquantenaire, en présence notamment de ministres, des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat mais aussi d’ambassadeurs étrangers. L’hôpital a été construit par la société chinoise Sinohydro et sera géré par le groupe indien Padiyath Healthcare ; il aurait coûté, selon le ministre de la Santé, quelque 100 millions de dollars.

L’histoire de cet hôpital est mouvementée : en 1954, c’est l’année de la pose de

la première pierre. Le Congo est encore sous colonisation belge. Mais, déjà, à l’époque, le chantier s’enlise. Les travaux sont officiellement interrompus à l’indépendance en 1960. Le président Mobutu reprend à son tour le chantier et, après l’inauguration du Palais du peuple, à la fin des années 70, il envisage d’en faire l’Hôtel du parti pour pouvoir loger les différentes délégations du MPR.

Mais, là encore, les travaux sont interrompus. Ce n’est qu’en 2009 que le

président Joseph Kabila décide de lui redonner son affectation initiale : ce sera bel et bien un hôpital. Du coup, l’on assiste à une troisième pose de la « première pierre » grâce en grande partie cette fois à des fonds chinois. Cet hôpital du Centenaire, c’est l’un des investissements promis par Pékin en échange de contrats miniers.

Deux ans plus tard, en 2011, on annonce l’ouverture imminente de cette

structure, et puis, rien… Les murs sont, cette fois, bien achevés, mais il faut encore équiper l’hôpital et surtout trouver une entreprise pour gérer l’hôpital. C’est finalement le groupe indien Padiyath Healthcare qui en assurera la gestion.

Le Ministre de la santé de RDC promet une consultation à 20 dollars pour le

patient congolais, 25 dollars pour le plus grand spécialiste. Un prix qui, selon des observateurs de la société civile, serait néanmoins hors de portée de la très grande majorité des Congolais.

Un tiers de la population vit avec à peine un peu plus d’un dollar par jour.

2.1.2. Organigramme

        2.2.      APPROCHE METHODOLOGIQUE

Dans cette section, il est question de présenter la démarche méthodologique qui

consiste à vérifier nos hypothèses et variables d’étude, présenter notre population et notre échantillon d’étude et préciser les techniques et méthode utilisées pour récolter les données de notre recherche ainsi que les difficultés.

2.2.1. Population d’étude

Pour Godefroid (2001), la population se rapporte à tous les êtres ou tous les

objets composant un ensemble qui présente une caractéristique sur laquelle porte l’étude. 

Selon Easton (1984), la population d’étude est définie comme un ensemble

d’unités.

Chanquoy (2005) estime, quant à lui, la population d’étude est une collection

d’individus (des enfants, des adultes…) ou d’objets (des écoles, des machines…) partageant un ensemble des caractéristiques préalablement définies. 

Dans le cadre de notre étude, nous retenons la définition de Mucchielli (1971)

qui considère la population d’étude comme étant l’ensemble du groupe humain concerné par les objectifs d’étude, c’est-à-dire l’ensemble d’individus auquel porte l’étude (Sic).

Il sied de signaler que notre population d’étude est constituée de tous les

infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa.

2.2.2. Echantillon d’étude

D’après De Landsheere (1982), échantillonner, c’est choisir un nombre

d’individus, d’objets, d’événements dont l’observation permet de tirer des conclusions applicables à la population entière à l’intérieur de laquelle le choix a été fait.

L’échantillon d’une étude peut être considéré comme une fraction représentative

d’un ensemble d’individus concernés par l’étude (Sillamy, 2006).

D’après Grawitz (2001), un échantillon est une population en miniature

comportant toutes les caractéristiques de la population d’étude pour être représentatif. 

Ainsi, dans l’impossibilité d’interroger tous les infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa, nous nous sommes contentés d’un échantillon de convenance de 60 sujets. En effet, il s’agit des sujets qui se sont montrés disponibles et disposés à répondre à notre questionnaire.

Les tableaux qui suivent nous présentent la composition de l’échantillon selon

les variables sociodémographiques genre, âge, niveau d’étude, ancienneté professionnelle et grade.

Tableau n° 1. Répartition de l’échantillon selon la variable genre

                                        Sexe        N         %

                                                Masculin                                                         37         62

                                               Féminin                                                           23         38

Total60100

Le tableau n°1 ci-dessus relève que dans notre échantillon, 37 sujets soit 62%

sont du sexe masculin et 23 sujets soit 38% sont du sexe féminin. Cela dénote que les hommes étaient plus disponibles à répondre à notre questionnaire que les femmes.

Tableau n° 2. Répartition de l’échantillon selon la variable Age

AgeN%
18-23 ans2542
24-29 ans1118
30-35 ans1627
36-41 ans712
42-47 ans12

                                                Total                                                                 60       100

Il ressort du tableau n°2 ci-dessus que dans notre échantillon, 25 sujets soit 42%

ont l’âge allant de 18 à 23 ans, 16 sujets soit 27% sont dans la tranche d’âge de 30 à 35 ans,  11 sujets  soit 18% sont de la tranche d’âge de 24 à 29 ans, 7 sujets soit 12% sont dans la tranche d’âge de 36 à 41 ans et 1 sujet soit 2% est dans la tranche de 42 à 47 ans. 

        Tableau n° 3. Répartition de l’échantillon selon la variable état-civil       

Etat-civilN%
Célibataires2338,3
Mariés3558,3
Divorcés23,3
Total60100,0

À la lecture de ce tableau n°3, il ressort que, dans notre échantillon, 35 sujets

soit 58,3% sont mariés, 23 sujets soit 38,3% sont des célibataires et 2 sujets soit 3,3% sont des divorcés. 

Tableau n° 4. Répartition de l’échantillon selon la variable Ancienneté professionnelle 

AnciennetéN%
0-2 ans1118
3-4 ans2847
5 ans et plus2135
Total60100

La lecture de ce tableau n°4 nous informe que la majorité de nos enquêtés (28

sujets soit 47%) est constituée de sujets dont l’ancienneté varie entre 3 à 4 ans. 21 sujets soit 35% ont une ancienneté de 5 ans et plus et 11 sujets soit 18% ont une ancienneté de 0 à 2 ans. 

Tableau n° 5. Répartition de l’échantillon selon la variable grade

GradeN%
Infirmier simple5083
Infirmier responsable1017
Total60100

Il ressort de ce tableau n°5 que sur 60 sujets de notre échantillon 50 sujets soit 83% sont des infirmiers simples et 10 soit 17 % sujets sont des infirmiers responsables. 

2.3. METHODE ET TECHNIQUE DE RECOLTE DE DONNEES

2.3.1. Méthode

En psychologie, il existe une panoplie de méthodes de récolte des données.

Devant cette réalité, nous avons opté pour la méthode d’enquête, car elle nous a paru être la mieux indiquée pour vérifier nos hypothèses de recherche. En effet, la méthode d’enquête consiste à recueillir les informations sur les attitudes, les images, les motivations et sur les comportements d’une population déterminée en rapport avec un objet d’étude précis (Kutunga 2011).

2.3.2. Technique de récolte des données

Dans le domaine de la recherche scientifique, il est admis que chaque méthode

se matérialise par une ou plusieurs techniques facilitant la récolte des données. Ainsi, la méthode d’enquête, utilisée dans notre étude, a été matérialisée par l’inventaire systémique de stress au travail qui se présente sous la forme d’une échelle de mesure.

                                2.3.2.1.      Choix et administration de l’inventaire

Le choix de notre inventaire d’enquête s’est effectué en tenant compte de

l’objectif poursuivi dans notre recherche. Ainsi, notre inventaire comporte au total 16 questions fermées en forme d’échelle. 

Les cinq premières sont les questions d’identification des sujets ou relatives à

des variables sociodémographiques. Il s’agit des variables genre, âge, état-civil, ancienneté professionnelle et grade.

En ce qui concerne les onze dernières questions, elles sont destinées à avoir les

avis des travailleurs sur leur état de stress. 

                                2.3.2.2.      Interprétation de l’échelle 

L’interprétation des réponses à l’échelle se fait de manière globale en fonction

des scores spécifiques.

Tableau n° 6 : Niveaux du stress en fonction des scores spécifiques

NiveauxScores
Bas0 – 14
Moyen 15 – 18
Elevé 19-28
Très élevé29 et plus

En effet, le niveau de stress est dit :

  • Faible : lorsque le score (moyenne) est entre 0 et 14 ;
  • Moyen : lorsque le score (moyenne) est entre 15 à 18 ; 
  • Elevé : lorsque le score (moyenne) est entre 19 à 28 ;
  • Très élevé : lorsque le score (moyenne) est de 29 et plus.

                                2.3.2.3.      Etude de l’homogénéité des items de l’échelle 

L’inventaire de stress étant adapté pour une population française canadienne, il

nous a paru important, avant de l’utiliser en R.D.C., de tester sa consistance interne afin de nous prononcer directement sur sa fidélité et indirectement sur sa validité, dans le contexte des entreprises congolaises. Dans cette perspective, nous avons calculé le coefficient alpha de Cronbach grâce au logiciel statistique IBM SPSS 21.

Tableau n° 7 : Étude de l’homogénéité des items de stress

Nunnally (1967) considère que pour qu’une valeur d’alpha soit acceptable dans

une étude, elle doit être supérieure à 0,7. En nous basant sur le coefficient alpha de l’ensemble de l’inventaire (𝛂=.905), nous pouvons conclure que tous les items de notre inventaire sont cohérents ou homogènes. En d’autres termes, les différents items de notre inventaire évaluent bien le stress.

2.3.4. Pré-enquête

Notre pré-enquête avait pour objectif de nous assurer de la compréhension de

notre outil de récolte de données par les sujets de notre recherche. Pour cela, nous avons administré cet instrument à dix infirmiers. Après l’analyse de leurs protocoles, nous sommes arrivés à la conclusion selon laquelle tous les items ont été bien compris par nos sujets de la pré-enquête. 

L’enquête proprement dite s’est déroulée du 12 Septembre au 28 Décembre 2022

avec l’accord du Médecin Directeur. 

2.3.4. Dépouillement du questionnaire et traitement des données

Étant donné que l’inventaire est composé des questions fermées, nous étions

obligé de sommer les occurrences, favorables et défavorables séparément, afin d’obtenir les scores par sujet et les scores de groupe. 

Par ailleurs, les indicateurs statistiques calculés, à partir des données globales,

sont les moyennes, les médians, les modes, les valeurs minimum et maximum de l’ensemble des données et les écarts types. Ils ont servi à éprouver les deux premières hypothèses. 

Concernant la troisième hypothèse, nous avons vérifié, au préalable, la normalité

de notre distribution afin de prendre la décision sur le test à utiliser, le test non paramétrique ou paramétrique pour faire l’analyse différentielle de nos résultats. Dans cette perspective, nous avons utilisé le test de Kolmogorov Smirnov à un échantillon.

Tableau n° 10 : Étude de la normalité de la distribution

Test Kolmogorov-Smirnov à un échantillon           score 

                                                   N                                                                          60

                                                   Paramètres normal          Moyenne                   22,05

                                                    Kolmogorov-Smirnov Z                                   1,094

                                                   Asymp. Sig. (2-tailed)                                     0,182

En observant le tableau ci-dessus, nous pouvons constater que la probabilité

trouvée est de 0,182  est supérieure à 0,05. Par conséquent, notre distribution est normale. Ainsi nous pouvons utiliser les tests paramétriques pour faire l’analyse différentielle de nos résultats.

Il s’agit du test T pour les variables à deux modalités et du test d’Anova pour les variables ayant plus de deux modalités.

Ces tests sont donc retenus afin d’étudier l’influence des variables

sociodémographiques, genre, âge, état-civil, ancienneté et grade, sur le stress au travail. 

2.4. DIFFICULTÉ RENCONTREES 

Dans la réalisation de la présente recherche, nous avons rencontré plusieurs

difficultés. Nous pouvons citer :

  • Le manque du temps et la non disponibilité de nos enquêtés, c’est-à-dire que les infirmiers et les médecins n’étaient pas tous disponibles et disposés à répondre à notre inventaire de recherche suite aux occupations multiples avec leurs malades ; 
  • L’obligation de d’effectuer plusieurs tours pour récupérer les protocoles.
  • L’insuffisance des moyens financiers pour mener une enquête de grande envergure.

TROISIEME CHAPITRE : PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

Le présent chapitre constitue l’aboutissement scientifique de notre étude et

concerne la présentation et l’interprétation de résultats obtenus après le traitement des données de notre enquête. Il est ainsi, subdivisé en 2 parties ci-après : la présentation des résultats globaux et celle des résultats de l’analyse différentielle. 

        3.1.      PRESENTATION DES RESULTATS GLOBAUX DE L’ETUDE

Les résultats globaux sont ceux utilisés afin d’éprouver les deux premières

hypothèses. 

3.1.1. Présentation des résultats de la première hypothèse

Tableau n°8 : Présentation des résultats globaux

Indices statistiqueScore
    Moyenne22,05
    Médian23,00
    Mode18a
    Std. Deviation6,788
Valeur Minimum12
Valeur Maximum36

Ce tableau révèle que la moyenne globale des résultats est de 22,05, le médian

est de 23,00, le mode est de 18a, la valeur minimum de l’ensemble des données est de 12 et la valeur la plus élevée ou maximum est 36. Par conséquent, le niveau de stress des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19 est élevé et non très élevé, car il se situe  dans  l’intervalle de 19-28 du tableau d’étalonnage de l’échelle que nous avons utilisée. Autrement dit, notre première hypothèse n’est pas validée.

3.1.2. Présentation des résultats de la deuxième hypothèse  

Tableau n° 9 : Présentation des résultats selon la variable grade

GradeNMoyenne
Infirmiers simples5022,08
Infirmiers responsables1021,90
Total6022,05

Le tableau n° 13 nous rapporte que les simples infirmiers (sans responsabilité

administrative) ont obtenu une moyenne de 22,08 et les infirmiers responsables ont obtenu une moyenne de 21, 90. La première étant supérieure à la deuxième, notre deuxième hypothèse n’est pas validée. En effet, le niveau de stress des simples infirmiers (sans responsabilité administrative) est plus élevé que celui des infirmiers responsables. 

        3.2.      RESULTATS DE L’ANALYSE DIFFERENTIELLE 

Cette partie est consacrée à la présentation des résultats de l’analyse

différentielle. Il s’agit des résultats qui permettent juger de l’influence des variables sociodémographiques (genre, âge, état civil, ancienneté professionnelle et grade) sur le niveau de stress. 

Nous rappelons que nous avons appliqué le test T pour les variables à deux

modalités et le test d’Anova pour les variables ayant plus de deux modalités.

Tableau n° 11 : Influence de la variable genre sur le niveau de stress

TdfSig. (2-tailed)Décision
-1,537580,130Influence non significative

Après l’analyse des données, nous remarquons qu’il n’y a pas une influence

significative de la variable genre sur le niveau de stress, car la probabilité trouvée (0,130) est supérieure à 0,05.

Tableau  n°12 : Influence de la variable âge sur le niveau de stress 

           Source de            Somme de                   Moyenne de

df    F         Sig.      Décision différence   carrées           carrées

         Inter groupe             358,918             4           89,730          2,091        0,094

Influence non 

Intra-groupe    2359,932         55        42,908                          significative

                Total                 2718,850           59                                                         

Nous constatons aussi que la variable âge n’influence pas significativement le

niveau de stress car la probabilité trouvée (0,094) est supérieure au seuil de signification de 0,05.

Tableau n°13 : Influence de la variable état civil sur le niveau de stress

              Source de         Somme de                      Moyenne de

df    F         Sig.      Décision différence   carrées           carrées

            Inter groupe          294,403             2             147,201         3,461        0,038

Influence

Intra-groupe    2424,447         57        42,534                          significative

                   Total              2718,850           59                                                           

Dans ce tableau nous observons un cas particulier. En effet, la variable état civil

influence significativement nos résultats, car la probabilité associée (0,038) est inférieure au seuil de signification 0,05.

Tableau n°14 : Influence de la variable ancienneté professionnelle sur le niveau de stress 

               Source de         Somme de                      Moyenne de

df   F         Sig.      Décision différence   carrées           carrées

             Inter groupe           57,894              2              28,947           ,620         0,541

Influence non 

Intra-groupe    2660,956         57        46,683                          significative

                    Total              2718,850           59                                                           

L’analyse différentielle nous montre que l’influence de l’ancienneté

professionnelle sur les résultats de l’étude reste non significative, la probabilité trouvée (0,541) étant supérieure à la valeur critique de 0,05.

Tableau n°15 : Influence de la variable grade sur le niveau de stress

TdfSig. (2tailed)Décision
0,076580,940Influence non significative

Ce tableau dévoile que l’influence du grade sur les résultats de l’étude demeure

non significative, parce que la probabilité calculée est supérieure au seuil de signification de 0,05.

En synthèse, notre troisième hypothèse est vérifiée très partiellement. En effet,

de toutes les variables sociodémographiques, seul l’état discrimine significativement les infirmiers responsables et les infirmiers sans responsabilité administrative par rapport à leur niveau de stress pendant la pandémie de covid-19.

      3.3.       DISCUSSION DES RESULTATS 

Selon les résultats que nous avons obtenus, la moyenne globale ou le score

général de stress de notre échantillon est de 22,05. Ceci révèle que les sujets de notre étude ont un niveau de stress élevé et non très élevé. Ce résultat ne confirme pas notre première hypothèse selon laquelle le niveau de stress des simples infirmiers et des infirmiers responsables de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19 est très élevé.

Ce résultat va, en quelque sorte, de pair avec celui de Potient Manda (2018). En

fait, celui-ci a trouvé, lors de son étude sur l’ergostressie auprès des travailleurs de la Rawbank Kinshasa, que l’intensification du rythme de travail due à la culture de l’urgence qu’imposent les NTIC, les problèmes de connexion internet et de panne d’outils technologiques de l’information et de la communication, ainsi que l’abondance des appels téléphoniques et emails pendant le travail sont susceptibles de déclencher l’ergostressie. Parallèlement, dans le cadre de notre étude, l’ergostressie peut être justifiée par l’intensification du rythme du travail et l’urgence dans le suivi des cas pendant la période de Covid-19, l’apprentissage de nouvelles méthodes des malades et l’abondance de ces derniers.

Concernant la deuxième hypothèse, nos résultats nous rapporte que les infirmiers

simples ont obtenu une moyenne de 22,08 et les infirmiers responsables ont obtenu une moyenne de 21, 90. Toutefois, ces   deux catégories d’infirmiers se situent dans le même degré de stress, c’est-à-dire que leurs niveaux de stress sont élevés. Ainsi notre deuxième hypothèse selon laquelle les infirmiers responsables ont un niveau de stress plus élevé que les infirmiers simples est infirmée. Ce résultat remet en question la conclusion de l’étude de Philémon Ndibe

(2016) selon laquelle le grade a discriminé des travailleurs de l’Office National du Café à Kinshasa très stressés par rapport à leur accomplissement personnel dans le travail. Alors que, dans le cadre de notre étude, il n’y a pas une discrimination significative entre le niveau de stress des infirmiers responsables et celui des simples infirmiers.

Concernant la troisième hypothèse, seule la variable état civil influe sur le niveau

de stress, la probabilité trouvée (0,038) est inférieure au seuil critique de 0,05.  Ce résultat appuie le modèle de Cooper et Marshal sur les facteurs de stress professionnel. En fait, les deux auteurs parlent de l’interface entre travail et maison comme l’un des facteurs de stress professionnel. Pour eux, les tensions naissent des difficultés à concilier la vie privée et la vie professionnelle. Les conflits sont souvent liés aux préoccupations financières, au temps passé sur le lieu de travail.

CONCLUSION

Notre recherche a porté sur l’évaluation du stress professionnel chez le personnel

soignant de Kinshasa pendant la période de covid-19 notamment les infirmiers de l’hôpital du cinquantenaire de Kinshasa. Ses objectifs étaient de : 

  • Déterminer le niveau des stress du personnel du Cinquantenaire de Kinshasa ;
  • Comparer le niveau de stress des infirmiers responsables à celui des simples infirmiers, c’est-à-dire sans responsabilité administrative ;
  • Identifier les variables sociodémographiques qui influencent le stress du personnel soignant de l’hôpital Cinquantenaire de Kinshasa

Nous avons formulé notre préoccupation en trois questions ci-après:

  • Quel est le niveau de stress des infirmiers de l’hôpital Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19 ?
  • Les infirmiers responsables seront-ils plus stressés que les simples infirmiers (sans responsabilité administrative) ?
  • Quelles sont les variables sociodémographiques qui influencent le stress de personnel soignant de l’hôpital Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19 ? 

Au regard de ces questions, nous avons formulé les hypothèses suivantes :

  • Le niveau de stress des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19 aurait été très élevé.
  • Les infirmiers responsables auraient eu un niveau de stress plus élevé que celui des simples infirmiers (sans responsabilité administrative).
  • Les variables sociodémographiques telles que le genre, l’âge, l’état civil, l’ancienneté professionnelle et le grade auraient influencé le stress des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19.

Pour atteindre nos objectifs, nous avons fait recours à la méthode d’enquête. Nous nous sommes appuyés sur la technique de questionnaire pour recueillir les données nécessaires pour la concrétisation de ce travail. Nous avons fait notamment usage de l’échelle de Charly Cungi (2012) d’évaluation de stress. Par ailleurs, nous avons recouru aux tests T et d’Anova pour traiter nos données.

Nous avons abouti aux résultats suivants :

  • La moyenne globale ou le score général de stress de notre échantillon est de 22,05. Il s’agit d’un niveau de stress élevé. Ce résultat ne confirme pas notre première hypothèse selon laquelle le niveau de stress des infirmiers de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de Covid-19 est élevé.
  • Le niveau de stress des simples infirmiers 22,08) est légèrement plus élevé que celui des  infirmiers responsables (21, 90).   Ainsi notre deuxième hypothèse selon laquelle les infirmiers responsables ont un niveau de stress plus élevé que celui des simples infirmiers est infirmée. 
  • seule la variable état civil a influé sur le niveau de stress des infirmiers de l’hôpital du cinquantenaire de Kinshasa pendant la période de covid-19. Par conséquent, notre troisième hypothèse est très partiellement confirmée.

Enfin, nous suggérons aux responsables de l’hôpital du Cinquantenaire Kinshasa

d’offrir à leur personnel les conditions favorables pouvant l’épargner du stress professionnel et à ce personnel de s’imposer aussi dans la conciliation de la vie de travail et la vie hors travail. 

BIBLIOGRAPHIE

Aubert T., & Pagès F. (1989). Manager par le sens, Paris, Editions d’Organisation, p.32 

Bal et al. (2009). Vérification d’un modèle de la santé psychologique au travail au Québec eten France.  Université de Montréal.

Butler F. (2009). A longitudinal study of psychological Burnout in teachers. Humans Relations, 48, 187-202

Carmichael C. (2009). Social support, stress, and the buffering hypothesis: A theoretical analysis. In A., Baum, S.E., Taylor, & J.E., 

Chanquoy, L. (2005). Statistiques appliquées à la psychologie et aux sciences humaines et sociales. Paris : PUF.

Côté (1994). Évolution des organisations du travail et atteintes à la santé. Travailler

Davezies, H. (2009). Le bien-être et la santé au travail. Paris : Editions de l’institut national de Recherche et de Sécurité.

Lacouture, Y. (2010).Compassion Fatigue: Coping with secondary traumatic stress disorder in those.

De landsheerre, G. (1982). Introduction à la recherche en éducation (3ème éd). Paris : Armand Colin, Boume li.

Easton P., (1984) Education des adultes en Afrique noire. Paris, Karthala.

Godefroid J., (2001), Psychologie : science humaine et science cognitive. Bruxelle, de Boeck  université.

Grawitz M. (2001) Méthodes des sciences sociales, Dalloz. Paris. 

Howatt et ses collègues (2018), Karôshi: approval of cerebral and cardiovascular diseases as occupationnal disease and how to prevent them (in japanese). Tokyo. Rodo Keisaisha.

Josse (2007). Healthy work: stress, productivity, and the reconstruction of working life, New York, Basic Books, 398 p

Lebel G. (2011) Le rapport santé-travail en psychologie du travail. Mouvements. 2. (58). 85-

96.

Légeron P. (2008). « Le stress professionnel », L’information psychiatrique, 2008/9, Volume.

Légeron et Cristofini (2006). Médecin : un métier à risques (Stress, risques psychosociaux et burn-out). 

M. Maury & P. Taourel. Les médecins ont aussi leurs maux à dire. Paris : Erès/

Manda P. (2018), Ergostressie chez les travailleurs de la Rawbank, Mémoire de licence, FPSE, Unikin.

Muanza, K.M. (2017). Physiologie, maladies professionnelles et Accidents du travail, Cours inédit, 2ère licence de psychologie de travail, Uninkin : FPSE.  

Mucchielli, R. (1971). Questionnaire dans l’enquête psychosociale. Paris : ESF 

Ndibe Ph. (2016). Diagnostique du burnout chez les travailleurs de l’Office National de Café. Mémoire de licence, FPSE, Unikin.

Perrenoud, P. (2001). Apprendre à l’école à travers des projets : pourquoi, comment? Quintard (2001). Which comes first: Employee attitudes or organizational financial and market performance? Journal of applied psychology. 69. (4).  719-727.

Robatel H. (2009). Career burnout: causes and cures. Free Press: New York. Preliminary Study », Psychological Reports, n° 103, 465-468.

Roussillonet Duval-Hamel (2006). Diagnose Boreout. Warum Unterforderung im Job Krank

Macht, Heidelberg, Redline Wirtschaft, 131p

Salengro B. (2005). Le stress des cadres, L’Harmattan, Paris, 192p.

Selye (1974) the stress of life, New York, McGraw-Hill.

Syllamy, N. (2006). Dictionnaire de la psychologie. Paris : Larousse.

Spheria Val de France (2009). « Adverse health effects of high effort-low reward conditions at work», Journal of Occupational Health Psychology, 1, 27-43

Stora (2009), Adverse health effects of high effort-low reward conditions at work», Journal of Occupational Health Psychology, 1, 27-43

Vézina V. (2007). Long working hours and occupational stress-related cardiovascular attacks among middle-aged workers in Japan ». J Hum Ergol 20 (2): 147-153.

 ANNEXE

QUESTIONNAIRE D’ENQUETE

Mademoiselle, Madame, Monsieur,

Dans le cadre de l’élaboration de notre mémoire de fin de cycle en Psychologie du travail sur les facteurs de stress dans une institution sanitaire de Kinshasa.  C’est la raison pour laquelle nous vous demandons de répondre aux questions ci-dessous. Merci d’avance pour votre esprit de collaboration. L’anonymat de vos réponses est garanti.

Consigne : Cochez la proposition qui correspond le mieux à votre situation et commentez votre réponse en utilisant les pointillés si cela vous est demandé.

I. IDENTIFICATION       

Sexe :     Masculin             féminin 

        Age : Situez votre d’âge : 18- 23ans                      24-29ans                         30-35 an

                                                        36-41ans                     42-47 ans                           48 et plus

Situez votre   ancienneté dans la fonction actuelle :

                                          0- 5 ans                      6- 11ans                        12-17ans

                                             18-23 ans                       24-29 ans   

         Grade : Infirmier simple           Infirmier responsable                   

ECHELLE DE STRESS

                                                    Echelle d’évaluation du stress   Faire une croix dans la case vous correspondant
1 Suis-je émotif, sensible aux remarques, aux critiques d’autrui ?      
2 Suis-je colérique ou rapidement irritable ?      
3 Suis-je perfectionniste, ai-je tendance à ne pas être satisfait de ce que j’ai fait ou de ce que les autres ont fait ?      
4 Ai-je le cœur qui bat vite, de la transpiration, des tremblements, des secousses musculaires, par exemple au niveau du visage, des paupières ?      
5 Est-ce que je me sens tendu au niveau des muscles, ai-je une sensation de crispation au niveau des mâchoires, du visage, du corps général ?      
6 Ai-je des problèmes de sommeil ?      
7 Suis-je anxieux, est-ce que je me fais souvent du souci ?      
8 Ai-je des manifestations corporelles comme un trouble digestif, des douleurs, des maux de tête ?       
9 Est-ce que je suis fatigué ?      
10 Ai-je des problèmes de santé plus importants comme un ulcère d’estomac, une maladie de peau, un problème de cholestérol, de l’hypertension artérielle, un trouble cardio-vasculaire ?       
11 Est-ce que je fume ou bois de l’alcool pour me stimuler ou me calmer ? Est-ce que j’utilise d’autres produits ou des médicaments dans ce but ?      

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHIE……………………………………………………………………………………………………………… i

IN MEMORIAM………………………………………………………………………………………………………… ii

DEDICACE………………………………………………………………………………………………………………. iii

REMERCIEMENTS………………………………………………………………………………………………….. iv

LISTE DES TABLEAUX……………………………………………………………………………………………. v

INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………………. 1

0.1.  PROBLEMATIQUE…………………………………………………………………………………………. 1

0.2.  HYPOTHESES………………………………………………………………………………………………… 2

0.3.  OBJECTIFS ET INTERET DU TRAVAIL…………………………………………………………. 2

0.4.  METHODES ET TECHNIQUES……………………………………………………………………….. 3

0.5.  DELIMITATION DU TRAVAIL………………………………………………………………………. 3

0.6.  SUBDIVISION DU TRAVAIL………………………………………………………………………….. 3

PREMIER CHAPITRE : CADRE THEORIQUE…………………………………………………………… 4

1.1.  LE STRESS…………………………………………………………………………………………………….. 4

1.1.1.  Evolution du concept de stress……………………………………………………………………… 4

1.1.2.  Nature du stress………………………………………………………………………………………….. 5

1.1.3.  Classification de stress………………………………………………………………………………… 5

1.1.3.1.  Le stress neutre………………………………………………………………………………………… 6

1.1.3.2. Le stress positif…………………………………………………………………………………………. 6

1.1.3.3. Le stress négatif………………………………………………………………………………………… 7

Figure 1 : L’évolution de la relation stress/performance (André, Lelord&Légeron (1998) 9

1.1.3.4. Le stress chronique……………………………………………………………………………………. 9

1.1.3.5.  Le stress ponctuel…………………………………………………………………………………… 10

1.1.4.  Composantes du stress………………………………………………………………………………….. 10

1.1.4.1.  L’agent de stress…………………………………………………………………………………….. 10

1.1.4.2.  La réaction  au stress……………………………………………………………………………… 10

1.1.4.3.  Attitude face au stress…………………………………………………………………………….. 10

1.1.5.  Les catégories de réactions de stress………………………………………………………………. 13

1.1.6.  Les symptômes du stress………………………………………………………………………………. 14

1.1.6.1.  Les symptômes physiques………………………………………………………………………… 14

1.1.6.2.  Les symptômes émotionnels…………………………………………………………………….. 14

1.1.6.3.  Les symptômes intellectuels…………………………………………………………………….. 14

1.1.6.4.  Les symptômes comportementaux…………………………………………………………….. 14

1.1.7.  Le stress professionnel………………………………………………………………………………….. 14

1.1.7.1.  Facteurs susceptibles de provoquer le stress professionnel…………………………….. 14

A. Classifications des facteurs de stress professionnel…………………………………………….. 15

1.  Le modèle de Cooper et Marshall…………………………………………………………………….. 15

2.  L’étude de Sharit et Salvendy………………………………………………………………………….. 16

1.2.  ETUDES ANTERIEURES………………………………………………………………………………. 19

1.2.1.  Étude de Philémon Ndibe (2016)…………………………………………………………………… 19

1.2.2.  Étude de Potient Manda (2018)……………………………………………………………………… 20

DEUXIEME CHAPITRE : CADRE METHODOLOGIQUE…………………………………………. 22

2.1.  PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE………………………………………………………. 22

2.1.1.  Histoire………………………………………………………………………………………………………. 22

2.1.2.  Organigramme…………………………………………………………………………………………….. 24

2.2.  APPROCHE METHODOLOGIQUE………………………………………………………………… 25

2.2.1.  Population d’étude……………………………………………………………………………………….. 25

2.2.2.  Echantillon d’étude………………………………………………………………………………………. 25

2.3. METHODE ET TECHNIQUE DE RECOLTE DE DONNEES…………………………….. 28

2.3.1.  Méthode……………………………………………………………………………………………………… 28

2.3.2.  Technique de récolte des données………………………………………………………………….. 28

2.3.2.1.  Choix et administration de l’inventaire…………………………………………………….. 28

2.3.2.2.  Interprétation de l’échelle……………………………………………………………………….. 28

2.3.2.3.  Etude de l’homogénéité des items de l’échelle…………………………………………… 29

2.3.4.  Pré-enquête…………………………………………………………………………………………………. 30

2.3.4.  Dépouillement du questionnaire et traitement des données……………………………….. 30

2.4. DIFFICULTÉ RENCONTREES……………………………………………………………………….. 31

TROISIEME CHAPITRE : PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS 32

3.1.  PRESENTATION DES RESULTATS GLOBAUX DE L’ETUDE………………………. 32

3.1.1.  Présentation des résultats de la première hypothèse………………………………………….. 32

3.1.2.  Présentation des résultats de la deuxième hypothèse………………………………………… 33

3.2.  RESULTATS DE L’ANALYSE DIFFERENTIELLE………………………………………… 33

3.3. DISCUSSION DES RESULTATS…………………………………………………………………….. 35

CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………… 37

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………………. 39

Annexe……………………………………………………………………………………………………………………. 41

TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………………………………. 45