Fréquence et causes de la mortalité maternelle A l’Hôpital Général de Référence de Lubao du 1er Janvier 2017 au 31 décembre 2021

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

Institut Supérieur des Techniques Médicales de Lubao

ISTM-LUBAO

 

MUNDALA KINKUMBA Jean Marie

 

MÉMOIRE DE FIN D’ETUDE

Présenté en vue de l’obtention du grade de Licencié en Techniques Médicales

Option: Hospitalière

Directeur: Prof  MUKUNA NYEMBO Bertin

 

Année académique 2021-2022

 

                                       DEDICACE

 

A nos très chers père KINKUMBA LUSUNA Joseph et mère KITOTO OMEONGA Marie José, par vos présences à chaque étape de notre;

A notre chérie KAMA MUTAMBA Pétronie

A vous nous dédions ce travail.

 

 

REMERCIEMENTS

 

Il arrive toujours un moment où l’on doit terminer un travail qui a été entamé. Tout étudiant, armé d’une bonne volonté, une ardeur, une abnégation, quant à l’objectif de réussite aux derniers moments de ses études, s’aperçoit qu’il a besoin d’un grand concours d’aide, d’orientation, d’encadrement par ses proches collaborateurs, camarades, directeur et encadreurs.

Le chemin parcouru depuis deux ans est un morceau de vie balisé par des rencontres et des amitiés, proches et lointaines.

Ainsi nous tenons de prime à bord à remercier le Dieu Tout Puissant, Père Eternel pour sa protection manifeste pendant tout notre parcours estudiantin.

A notre Directeur, le  Professeur  MUKUNA NYEMBO Bertin,

C’est un honneur que vous nous faites en acceptant de diriger ce travail malgré vos multiples occupations.

Cher Prof, vos qualités académiques et professionnelles font de vous un homme remarquable. Votre simplicité, votre sérénité, votre abord facile, votre esprit communicatif, votre rigueur scientifique, votre volonté de transmettre votre savoir aux jeunes,  votre franchise font de vous un exemple à suivre.

Veuillez trouver ici Prof, l’expression de notre profonde gratitude Puisse DIEU le tout PUISSANT vous rendre au centuple vos bienfaits.

A  notre encadreur, chef de travaux MPO TAMBWE Augustin

Cher CT, Plus proche des étudiants, vous êtes pour nous un exemple de rigueur et d’amour du travail bien fait. Votre disponibilité constante et votre volonté affichée pour notre formation ont forcé notre estime. Ce travail n’aurait pu être réalisé sans vos précieux conseils et vos encouragements.

Recevez ici, cher CT, l’expression de toute notre gratitude

A notre père

Vous nous avez toujours dit avec la même ferveur que le travail et le courage fournissent les réponses à toutes les questions. Vous avez crée en nous l’amour du travail bien fait. Vos infatigables conseils ont porté fruits.

Vous nous avez guidés avec rigueur mais aussi avec amour. Votre présence à chaque étape de notre vie, votre ferme volonté de nous voir réussir et votre grand soutien, font de vous un père exemplaire.

Que DIEU vous récompense et vous garde encore longtemps parmi nous. Amen !

A notre mère : KITOTO OMEONGA Marie José

Douce mère Tendre mère, Vénérable mère, Vous êtes toujours prêtes à tout sacrifier pour que nous, vos enfants, réussissions. Vous avez toujours été là quand nous avions besoin de vous. Votre amour et votre soutien ne nous ont jamais fait défaut. Vos qualités humaines font de vous un être exceptionnel. Ce travail est le fruit de vos efforts sans cesse renouvelés .vous nous répétiez sans cesse que « seul le travail bien fait est gage de réussite » maman vous nous connaissiez mieux que nous-mêmes. Aucun mot ne saurait traduire à sa juste valeur ce que nous  ressentons pour vous. Nous espérons être à la hauteur et ne jamais vous décevoir.

Puisse DIEU vous garde longtemps à nos côtés, Amen !

A Notre  compagne de vie, Pétronie KAMA MUTAMBA,

O chérie aux mains incassables, chaudes et perspicaces, mère de sagesse,  nous admirons vos qualités de femme rare au jour d’aujourd’hui, votre endurance, votre soutien en tout et pour tout. Que Dieu vous prête la longévité pour savourer le fruit de vos durs labeurs.

Nous remercions le Directeur Général de l’ISTM /Lubao, le CT. Dr NGOMBE KIMANKINDA Prosper, le Secrétaire Général Académique Djolin NGIELE MPOSHI  et le Secrétaire Général Administratif  Dieudonné  MUKADI MULABA Pour vos esprits manageriels

Nos remerciement à tous les enseignants de l’ISTM/Lubao qui ont contribué à notre édification scientifique, nous voilà en fin murit

A nos enfants : NGOYI MUNDALA Enock, KINKUMBA MUNDALA Michael ? MUNDALA MUNDALA Jean Marie, LUMAMI MUNDALA Rebecca, KITENGIE MUNDALA Sébastien, pour vos souffrances endurées pendant le dur moment de votre vie, soyez alors consolés dans votre mélancolie.

A nos tentes et oncles, KITENGE SOKONI Sébastien, CHARMI EMONGO, MUIKA KASHESHA Henriette, KITENGIE KITESKY, NSENGA YAMBU pour vos soutiens tant matériels que financiers. Que dieu vous comble.

A nos très chères frères et sœurs ; NTUNDA NSENGA SEMBENE, MULEMBA NTUNDA Héritier, MUSEU KINKUMBA Idriss, MUSUNGU KINKUMBA LE BLANC, KITOTO KINKUMBA Marie Josée, KASONGO KINKUMBA, MBU KINKUMBA, KATOTO NTUNDA JUSTIN, MUKONKOLE KOKO, NGOYI YOYI, KANKOLE MUTAMBA Esther MATENDA Augustin, BIBI Antho, NGOYI MUNARD, LUSUYA OMER ET OMEONGA Sébastien    C’est l’occasion pour nous de vous exprimer notre profonde gratitude pour vos soutiens inestimables.

A tous nos, tantes, oncles, cousins et cousines pour votre permanente aide dont nous avons été bénéficiaires, nous vous disons  merci.

A nos amis et compagnons de lutte, KIABU KALALA Jolie, NKUEMBE Fortunat, KIBUMBE Henriette, NGOYI CHRISTOPHE, NGOYI Amos, TSHAMANYA Sébastien et KAUMBU Noëlla,  Vos encouragements ne nous ont jamais fait défaut, recevez ce mémoire en souvenir des nuits blanches passées ensemble au labeur, merci nos chers pour tous.

Nous exprimions notre reconnaissance à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué d’une manière ou d’une autre à nos études.

 

MUNDALA KINKUMBA Jean Marie

 

INTRODUCTION

1.  CONTEXTE

La naissance d’un bébé devrait constituer la fin heureuse d’une grossesse, pour la mère et pour sa famille. Cependant, cette fonction physiologique de la reproduction porte en elle, pour la mère comme pour son enfant, le risque de mourir ou de souffrir d’invalidités, particulièrement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (OMS, 2015).

Durant les deux dernières décennies, on a pu observer une diminution significative de la mortalité maternelle et néonatale. Cependant, en 2010, on comptait encore 287 000 décès maternels et 2,6 millions de décès néonatals et de mort-nés, liés essentiellement aux complications survenues pendant la grossesse et l’accouchement (OMS, Op.cit).

Pour bien suivre les progrès réalisés dans la réduction de mortalité maternelle et néonatale, il est essentiel d’avoir une information précise sur le nombre de femmes qui meurent, où elles meurent et pourquoi elles meurent, il y a une nécessité d’organiser les études dans les structures sanitaires.

Bien que certaines études aient été réalisées dans notre milieu à ce sujet, les données sur la fréquence et causes de décès maternels demeurent insuffisante C’est ainsi que nous avions pensé approfondir cette question sur « fréquence et causes de la mortalité maternelle à l’Hôpital Général de Référence de Lubao

2.  ETAT DE LA QUESTION

La plupart des recherches scientifiques commencent par la revue de la littérature ;  productions scientifiques spécialisées tant sur les conditions théoriques du thème retenu que sur les recherches empiriques menées antérieurement. C’est pour cette raison, nous avons exploité quelques travaux réalisés antérieurement en rapport avec la  «mortalité maternelle », à l’occurrence ceux de :

Marianne Philibert, Fabien Boisbras, et Marie-Hélène Bouvier-Colle (2006), dans un travail consacré à l’« Epidémiologie de la mortalité maternelle en France, de 1996 à2002: fréquence, facteurs et causes » avait pour objectif de déterminer la fréquence la mortalité maternelle et identifier les  facteurs en France.

Ils sont parvenus aux résultats tels que : le taux de mortalité maternelle est de 13 décès pour 100000 naissances vivantes, soit annuellement 80 femmes qui décèdent de la grossesse ou de ses suites. L’âge moyen des femmes décédées de suite d’une grossesse est de 33,7 ans

La grande majorité (84%) des décès maternels a lieu dans un établissement hospitalier public, 10% ont lieu dans une clinique privée et 6% à domicile.

La fréquence des autopsies est constante d’une période à l’autre, elle est faible, 22% en moyenne, mais plus fréquente dans les établissements privés (36%) que dans les établissements publics (20%) ou à domicile (12%).

D’autres investigations que les examens anatomopathologiques ont permis de préciser le diagnostic : 80% des embolies amniotiques ont été anatomiquement prouvées, 60% des complications obstétricales directes, mais seulement 42% des autres thrombo-embolismes. En moyenne, 44% des décès maternels ont été considérés comme « évitables » (52% des causes obstétricales directes et 29% des causes obstétricales indirectes), sans variation significative par rapport à 1996-98 (respectivement 61 et 31%).

L’«évitabilité » est très variable selon la pathologie considérée. Selon les experts, près des trois quarts des décès par hémorragies auraient pu être évités si des soins appropriés avaient été prodigués en temps utile ; ce n’est pas tant le retard au diagnostic (3 sur 22 décès évitables) que les erreurs thérapeutiques (10 /22) ou un traitement inadéquat (8/22) qui sont les plus nombreux. Les complications obstétricales et les infections ont également une proportion d’évitabilité élevée (80 et 71%). Les raisons en sont le traitement inadéquat ou le diagnostic non fait.(Marianne Philibert et Al, 2006).

Souleymane Kabore et al.,(2017) dans leur étude sur la lutte contre la mortalité maternelle en milieu rural, décentralisation de l’offre des soins obstétricaux d’urgence au Burkina-Faso avaient pour objectif de décrire l’expérience de la stratégie de décentralisation de l’offre des soins obstétricaux d’urgence basés sur des interventions ponctuelles de prise en charge des complications obstétricales au niveau de Centre de Santé (CS) en milieu rural par des sages-femmes (SF) et d’analyser le résultats.

Les principaux résultats obtenus révèlent que, les sages-femmes de zone de santé ont réalisé 416 missions de prise en charge de complications obstétricales en 2 ans 7mois (178 interventions en 2013 ; 136 en 2014 et 102 en 2015). Ce chiffre correspond à 14% (IS 95 %  est à 1.5% -1.5%) des accouchements sur 74.

Sur ces 416 interventions réalisées, 321 ont abouti à la résolution de la complication obstétricale localement, soit une proportion de 77,2%.

Ce résultat variait selon le type de complication prise en charge : il était de 80,9% pour les hémorragies, 84,8% pour les dystocies, 80,5% pour les avortements, 19% pour les toxémies gravidiques et 48,5% pour les pathologies classées autres. 94 patients (22,8%) ont été referees secondairement à l’hôpital de district après l’intervention de SF de zone.

Un(1) décès maternel a été enregistré dans le CS décès en mois 2014, ce CS était situé à 5km de celui qui abritait la SF de la zone qui le desservait. Il s’agissait d’une patiente de 32 ans qui avait présenté une hémorragie de la délivrance après un accouchement domicile.  Le décès est survenu dans tableau d’état de choc avant que la SF qui est arrivée 10 minutes après.

Ces auteurs concluent  en ce terme, une bonne organisation ainsi qu’une bonne gestion de ressources humaines, disponible permet d’améliorer significativement le résultat de la prise en charge des complications obstétricales dans le milieu rural (SouleyMane Kabore et al., 2017)

Lafevre Julien (2014), dans son étude sur l’épidémiologie de la mortalité maternelle hospitalière avait pour objectif double, d’une part la caractérisation épidémiologique de la mortalité maternelle hospitalière (niveau facteurs de risque, profil de cause) et d’autre part, l’analyse des circonstances de survenue et la prise en charge de l’événement morbide, afin d’identifier des axes d’amélioration, la méthodologie consistait en une étude observationnelle rétrospective.

Les principaux résultats sont les suivant ; âge moyen des femmes décédées est de 35,7 ans plus de la moitié des décès concerne des femmes âgées de 35 ans ou plus, la fréquence de la mortalité maternelle est nulle avant 20 ans, elle augmente et atteint sa fréquence la plus élevée au-delà de 40ans. Le risque de mort maternelle est 4 fois plus élevé à 35/39 ans et même 15 fois plus au-delà de 40ans, 77,8% de décès sont d’origine hémorragie, près de la moitié des femmes décédées étaient célibataires 48,2%, 29,6% étaient mariés, 70,4% étaient sans profession, 27,3%étaient obèses avec (IMC, 30kg/m2) avant la grossesse, sur poids (IMC entre 25et 29kg/m2/13,6% des femmes, une obésité morbide sévère (IMC entre 35 et 3%  kg /m2) pour 22,7% des femmes, une obésité morbide (IMC 40kg/m2) 16,7% des femmes afin 50% des femmes décédées avaient un surpoids normal, la prise de poids moyen au cours  de la grossesse est de 10,6kg, parmi ces femmes, quatre ont pris plus de 15kg pendant leur grossesse, la perte de poids a été identifiée dans un cas de 27kg, 48,1% de décès des femmes est survenu au cours de leur cinquième grossesse versus 37% au cours de la septième grossesse avec une extrême à la quatorzième grossesse, 14,8% accouchaient pour la première fois, les multipares  étaient quatorze et neuf étaient grandes multipares (Lafevre Julien, 2014).

De leur part, Jean-Bosco Kahindo Mbeva, Hermès Karemere, (2018) dans une étude sur les : « facteurs explicatifs des décès maternels en milieu hospitalier » au niveau de six zones de santé dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) ; ayant comme objectif d’identifier les causes et les circonstances des décès maternels intra-hospitaliers, a abouti aux résultats ci-après : la première cause directe de décès maternels enregistrés au niveau des structures de référence de 6 zones de santé a été l’hémorragie dans 63,4 % des cas. Les hémorragies, ensemble avec les éclampsies et les infections, sont incriminées dans près de 80 % des cas.

Ces décès sont survenus dans un contexte d’une prise en charge jugée adéquate au premier échelon et d’une arrivée à temps de la gestante au niveau de la structure de référence, mais des processus insuffisants de soins. Ces processus insuffisants de soins étant consécutifs à des compétences limitées, des carences d’équipements et une disponibilité limitée de médicaments et ou de sang pour la transfusion sanguine. Jean-(Bosco KahindoMbeva, 2018).

Ibeahim CisseWagu (2007), dans son étude « facteurs favorisant la mortalité maternelle dans la Zone de Santé Urbano-Rurale de Butembo », avait pour objectif d’identifier les facteurs explicatifs de décès, maternel en milieu hospitalier, en particulier les causes et les circonstances de survenue de décès maternel. L’effectif des cas de décès étudié 74 décès semblent apriori bien limités. Ce taux a été évalué entre 20 et 25 % de décès maternels avec un taux d’evitabilité de décès maternels évalué  73 %.

Les hémorragies ensemble avec les éclampsies et les infections constituent près de 80 % de décès maternels. Et conclue que la première cause directe de décès maternel enregistrés au niveau de six zones de santé a été l’hémorragie dans 63 % de cas. Ces décès sont survenus dans un contexte d’une prise en charge jugée adéquate au premier échelon et d’une arrivée à temps de la gestante au niveau de la structure de référence mais de processus insuffisants de soins étant consécutif à des compétences limitées, de carence d’équipement et une disponibilité limitée de médicaments,  et ou de sang pour la transfusion sanguine (IbeahimCisseWagu, 2007).

3.  PROBLEMATIQUE

Dans le monde, près de 300.000 femmes meurent chaque année de suite d’une grossesse, d’un accouchement ou en période du postpartum. Environ 99% de ces décès surviennent dans les pays en développement (Dujardin, B., 2014).

En 2015, 303 000 femmes sont décédées pendant ou après la grossesse ou l’accouchement avec plus d’une vie perdue toutes les 2 minutes (OMS, 2016)

Les efforts menés au cours deux dernières décennies ont permis d’enregistrer quelques progrès dans la réduction du taux de mortalité maternelle. D’après des études de tendances réalisées par l’Organisation Mondiale de la Santé (WHO, 2015).

Le taux global de mortalité maternelle est passé de 385 à 216 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes (NV), entre 1990 et 2015, soit une réduction globale de 44%. Ces efforts sont certes réels mais demeurent insuffisants, particulièrement en Afrique Subsaharienne.

Cette région compte, à elle seule, 66% de la charge globale de décès maternels en 2015 et un taux moyen de 546 décès maternels pour100.000 NV. Dans cette région du monde, des milliers de femmes en couches continuent à mourir à la suite des causes pourtant évitables (FilippiV., et al, 2016), (Gülmezoglu A.M., et al., 2016)

La République Démocratique du Congo (RDC) compte parmi les pays de l’Afrique Sub-saharienne, dont la charge de décès maternels est plus élevées, avec 22.000 décès maternels en 2015 (Filippi,V., et al, 2016). Les progrès enregistrés dans la lutte contre la mortalité maternelle restent bien minces en RDC.

Les trois dernières décennies marquées d’une instabilité socio politique récurrente, avec ses effets sur l’accessibilité et les performances des services de santé, pourraient en partie expliquer ce niveau élevé de mortalité maternelle. La province de LOMAMI, au centre de la RDC, a été particulièrement touchée par cette instabilité socio politique, depuis le début de la décennie 1990.

Dans le but de mettre un terme aux décès maternels évitable, plusieurs stratégies ont été développées parmi lesquelles la planification familiale, les soins obstétricaux et néonataux d’urgence et l’accouchement assisté par un personnel qualifié (Yambare and Ibemba, 2017).

Cette volonté de réduire la mortalité maternelle se réaffirme dans l’adoption des Objectif de Développement Durable (ODD). L’ODD n°3 stipule que d’ici  2030, il faut faire passer le taux mondial de mortalité maternelle (MM )au-dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes, aucun pays ne devant présenter un taux de Mortalité maternelle supérieur à deux fois la moyenne mondiale (OMS, 2017),(Organisation de Nations Unis, 2016).

En adéquation avec les stratégies et recommandations internationales en lien avec la mortalité maternelle, la RDC et les partenaires au développement ont entrepris beaucoup d’initiatives dont celle visant la réduction de la mortalité maternelle.

La  province de Lomami n’est pas épargnée par le décès maternels et notre milieu de Lubao n’en est pas reste car selon les études menées par AKATSHI KISASE FIFI en 2021, sur « facteurs associés au taux élève de la mortalité maternel à la maternité de l’HGR/Lubao, elle a trouvé que le taux de décès maternel dans la dite formation sanitaire, était à 3,71% soit un ratio de 3716 pour 100.000Nv (AKATSHI KISASE FIFI, 2021)

Eu égard à ce qui précède, les questions ci-après ont préoccupé profondément notre curiosité scientifique :

  • Quelle est la fréquence de la mortalité maternelle à la Maternité de l’Hôpital Général Référence de Lubao ?
  • Quelles sont les causes les plus rencontrées dans cette structure durant notre période d’étude.

4.  HYPOTHESES

Au vue de tout ce qui précède, nous osons croire  que :

  • La mortalité maternelle à la Maternité de l’Hôpital Général Référence de Lubao serait élevé à plus de moyenne au niveau national ;
  • Les hémorragies, les infections, le paludisme seraient les causes de décès maternel les plus rencontrées dans cette structure durant notre période d’étude.

 

5.  OBJECTIFS

a.   OBJECTIF GENERAL

L’objectif  général de cette étude est de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle dans la zone de santé de Lubao.

b.   OBJECTIFS SPECIFIQUES

Nous nous sommes fixé les objectifs spécifiques ci-après :

  • déterminer la fréquence de la mortalité maternelle à la maternité de l’Hôpital Général Référence de Lubao ;
  • identifier les causes les plus rencontrées dans cette formation sanitaire durant notre période d’étude.

6.  CHOIX ET INTERET DU SUJET

Donner la vie est un si beau geste…, et il ne serait pas juste de mourir en le faisant. La recrudescence de cas de décès maternels devenant une mélodie dans nos formations sanitaires et sachant les plaies indélébiles que laisse ce visiteur non désiré a motivé notre choix sur ce sujet.

Quant à sa pertinence et intérêt, il est appréhendé à trois niveaux dont : personnel ; social et scientifique.

  • L’Intérêt personnel : nous nous sommes intéressé par cette étude parce qu’elle constitue notre contribution à l’évolution des sciences infirmières.
  • L’Intérêt social nous espérons que les informations et les résultats obtenus dans ce travail contribueront à la sensibilisation des tous les intervenants dans la santé de la reproduction dans la prise de conscience quant au décès maternel ;
  • L’Intérêt scientifique : est que cette étude est une source d’information pour les futurs chercheurs qui aimeront mener des recherches dans ce domaine.

7.  DELIMITATION DU SUJET

Notre étude a concerné une période de 36 mois, allant du 1er janvier  2018 au 31 décembre 2021 et  s’est déroulé à la maternité de l’Hôpital Général de Référence de Lubao.

8.  SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l’introduction, la conclusion et les recommandations, notre travail est structuré en trois chapitres :

  • Le premier portera sur la revue de la littérature ;
  • Le deuxième s’occupera du cadre méthodologique ;
  • Le troisième abordera la présentation des résultats et discussion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PREMIER CHAPITRE :

REVUE DELA LITTERATURE

 

1.1.    DEFINITION DE CONCEPTS CLES

Dans cette séquence, il est question de définir les concepts de base qui constituent la trame de notre sujet tels que : fréquence, cause et mortalité maternelle

  • FREQUENCE

C’est le nombre de fois où une action ; un phénomène, un fait se produit dans un temps donné (JACQUES Q, 2009)

  • CAUSE

Une cause est définit comme ce qui fait qu’une chose existe ou s’opère, ou ce qui produit ou occasionne (dictionnaire de poche Larousse, 2010)

  • MORTALITE MATERNELLE

Selon la Classification Internationale des Maladies,9e révision en 1977, La mort maternelle avait été définie par l’OMS, comme tout «décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite ». (OMS, 1995)

1.2. GENERALITED SUR LA MORTALITE MATERNELLE

1.2.1. DEFINION

La mort maternelle a été définie depuis plusieurs années par l’Organisation Médicale de la Santé (OMS), en 1975 dans la Classification Internationale des Maladies (CIM-9e révision) (OMS, 1977)

Cette définition est la plus pertinente dans l’optique d’évaluation des soins en obstétrique ; elle est indispensable aux comparaisons internationales. Elle a été reprise à l’occasion de l’édition de la 10e révision de la CIM bien que deux autres notions, plus larges, aient été introduites.

Définition de la mort maternelle par la Classification Internationale des Maladies (CIM-10). La mort maternelle est « le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de 42jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, mais ni accidentelle, ni fortuite ». (OMS, 1995)

1.2.2. CAUSES DE DECES MATERNELS

Les décès maternels se répartissent en deux groupes :

  1. «Décès par cause obstétricale directe : ce sont ceux qui résultent de complications obstétricales (grossesse, travail et suites de couches), d’interventions, d’omissions, d’un traitement incorrect ou d’un enchaînement d’événements résultant de l’un quelconque des facteurs ci-dessus » ;
  2. «Décès par cause obstétricale indirecte : ce sont ceux qui résultent d’une maladie préexistante ou d’une affection apparue au cours de la grossesse sans qu’elle soit due à des causes obstétricales directes, mais qui a été aggravée par les effets physiologiques de la grossesse »

1.2.2.1. Les causes obstétricales directes :

  • Les hémorragies obstétricales :
  • Les hémorragies du premier trimestre
  • La grossesse extra-utérine :

Elle constitue la première cause de décès par hémorragie du premier trimestre de la grossesse. Elle se caractérise par la triade : aménorrhée, algies pelviennes et saignements.

  • Les avortements : (Jacques Lansac, 2011)

Sont définis comme l’expulsion spontanée (avortement spontané) ou provoquée (avortement provoqué ou thérapeutique) du fœtus avant sa période de viabilité en principe avant le 180ème jour après la conception. On distingue trois sortes d’avortement :

  • L’avortement spontané :

Est celui qui survient de lui-même, en dehors de toute entreprise locale ou générale volontaire. Les causes les plus fréquentes sont : les infections, la béance cervico-isthmique, les anomalies chromosomiques, les malformations utérines acquises ou congénitales.

  • L’avortement provoqué :

Il survient à la suite de manœuvres quelconques entreprises, destinées à interrompre la grossesse. Il est périlleux car se fait de façon clandestine et dans de très mauvaises conditions. Les complications vont d’une simple infection, une stérilité secondaire ou définitive, au choc hémorragique et ou septique. (Jacques Lansac, Op.cit)

  • L’avortement thérapeutique :

C’est un acte qui a pour but de soustraire la mère du danger que la grossesse est sensée lui faire courir. De cette catégorie se rapproche l’avortement eugénique, destiné à faire sortir un fœtus reconnu porteur d’une tare génétique héréditaire ou congénitale, ou suspect de l’être. Si l’avortement spontané n’est pas rare l’avortement provoqué est d’une extrême fréquence, qu’il soit légal ou clandestin.

  • La môle hydatiforme :

Est un œuf pathologique caractérisé outre par son aspect macroscopique de

villosités kystiques, par un processus à la fois hyperplasique et dystrophique et par un dysfonctionnement vasculaire frappant les villosités choriales. Elle se complique d’hémorragies qui peuvent être profuses au moment de l’avortement et s’accompagner de choc. (Jacques Lansac, 2011)

  • Les hémorragies du deuxième et troisième trimestre :
  • Le placenta prævia (PP) : (J. Lansac, C.Berger, G. Magnin, 2008)

C’est l’insertion vicieuse du placenta en partie ou en totalité sur le segment inférieur de l’utérine. Au point de vue clinique le placenta vicieusement inséré est celui qui donne des accidents hémorragiques. Deux classifications sont interposées :

L’une anatomique : correspond à la situation du placenta pendant la grossesse, et comprend trois variétés.

  • La variété latérale : le placenta se situe à distance de l’orifice cervicale.
  • La variété marginale : le placenta affleure l’orifice cervical
  • La variété centrale : le placenta recouvre l’orifice cervical

L’autre envisage la situation du placenta pendant le travail et comprend deux variétés :

􀂃 La variété recouvrante

􀂃 La variété non recouvrante

Les conditions étiologiques du placenta prævia sont assez incertaines. On peut retenir l’influence de la grossesse gémellaire, tous les processus qui altèrent la muqueuse utérine (la grande multiparité, les endométrites, le curetage, les avortements provoqués).

Le placenta prævia se manifeste essentiellement par des hémorragies qui apparaissent dans les trois derniers mois de la grossesse ou au cours du

L’hémorragie est externe, faite de sang rouge indolore, inopinée, sans horaire particulier, sans cause apparente et répétitive. L’importance des signes généraux est fonction de l’importance de l’hémorragie ; on observe tous les degrés de la spoliation sanguine jusqu’au collapsus cardiovasculaire et au choc. (J. Lansac, C.Berger, G. Magnin, 2008)

L’hématome rétro placentaire (HRP) :

Syndrome paroxystique des derniers mois de la grossesse ou du travail caractérisé anatomiquement par un hématome situé entre le placenta et la paroi utérine ; cet état hémorragique peut aller du simple éclatement d’un infarctus à la surface du placenta au raptus hémorragique atteignant toute la sphère génitale et pouvant même la dépasser. La lésion constatée consiste à un décollement du placenta et la paroi utérine en formant une cupule à la surface utérine.

Contrairement à l’éclampsie le début est brutal sans prodrome, la douleur abdominale est persistante sous forme de crampe. L’hémorragie externe est d’abondance variable, modérée, quelque fois minime faite de caillots de sang noir, sa quantité n’est pas en rapport avec l’atteinte de l’état général.

L’utérus, siège d’une hémorragie interne est dur comme du bois. C’est le signe essentiel.

La période d’état se caractérise par la triade symptomatique : dureté ligneuse de l’utérus, mort du fœtus, signes vasculo-rénaux.

L’évolution peut se faire vers l’aggravation avec choc, et la mort peut survenir.

Les complications sont les suivantes : le choc hémorragique, la CIVD, le rein de choc et la nécrose corticale du rein (J. Lansac, C.Berger, G. Magnin, 2008)

  • Rupture utérine (RU) :

Elle est définie comme toute solution de continuité non chirurgicale de l’utérus.

Sont exclues, les déchirures du col et celles consécutives à une manœuvre abortive ou à un curetage. Elle est fréquente dans les dystocies négligées et dans les cas d’utérus cicatriciels. Elle peut être provoquée (par arme blanche, par arme à feu, par contusion abdominale ou à l’occasion de manœuvre obstétricale) ou spontanée (utérus cicatriciel, déchirure ancienne du col au-delà de l’insertion vaginale, obstacle prævia).

  • Les hémorragies de la délivrance :

Ce sont des pertes de sang ayant leur source dans la zone d’insertion placentaire, survenant au moment de la délivrance ou dans les 24 heures qui suivent l’accouchement. Elles sont anormales par leur abondance (plus de 500cc lors d’un accouchement naturel et plus de 1000cc lors de la césarienne) et ou leur effet sur l’état général (J. Lansac, C.Berger, G. Magnin, 2008) Elles peuvent être dues à :

  • La rétention placentaire qui se définit comme l’absence de décollement du placenta 45 à 60 min après l’accouchement résultant des circonstances isolées ou associées.
  • Troubles dynamiques par inertie utérine.
  • Trouble de la coagulation.
  • LES DYSTOCIES :

Elles se définissent comme étant tout accouchement difficile quel que soit l’origine et la nature de l’obstacle. Selon la cause elles peuvent être d’origine maternelle ou fœtale.

  1. Les dystocies maternelles :

On distingue :

  • Les dystocies dynamiques :

Regroupent toutes les anomalies de la contraction utérine, les anomalies par défaut de contractions utérines ou hypocinésies. Elles sont caractérisées par un défaut d’amplitude, par un espacement excessif des contractions ou les deux anomalies associées réalisant ainsi l’inertie utérine. Les anomalies par excès de contractions ou hypercinésie réalisent un excès d’intensité et de fréquence des contractions utérines, ou hypertonie qui est l’élévation du tonus de base. Elle se traduit par le défaut de relâchement utérin entre les contractions, elle peut s’associer à l’hypercinésie, réalisant le syndrome de lutte contre l’obstacle. (Jacques Lansac, Philippe Descamps, 2011)

  • La dystocie osseuse :

Elle est la difficulté constituée par le canal de la filière pelvienne au cours de l’accouchement. Elle est due au fait qu’un ou plusieurs axes du bassin osseux sont insuffisants ou à la limite des dimensions indispensables. Le rachitisme était la plus grande cause.

  • Les malformations congénitales ou acquises :

Elles sont nombreuses et réalisent des aplatissements, des rétrécissements et de déplacements du bassin de façon symétrique ou asymétrique.

On distingue :

  1. Bassins rétrécis symétriques :
  • Bassins rétrécis non déplacés : Bassins généralement rétrécis ; Bassins aplatis généralement rétrécis et Bassins transversalement rétrécis.
  • Bassins rétrécis non déplacés exceptionnels : Bassins ostéomalaciques ; Bassins achondroplasies ; Bassins de Robert
  • Bassins rétrécis déformés et déplacés : Bassins cyphotiques (rétro versés) ; Bassins lordotiques (antéversé). . (Jacques Lansac, Philippe Descamps, 2011)
  1. Bassins rétrécis asymétriques :

Les variétés étiologiques :

  • Asymétrique d’origine locomotrice
    • Boiterie simple ;
    • Luxation unilatérale de la hanche ;
    • Paralysie infantile ;
  • A symétrie d’origine vertébrale : les scolioses
  • Asymétrie d’origine pelvienne
    • Bassins de Naegelé ;
    • Fracture de bassin.

Certaines pathologiques méritent quelques rappels

Le bassin de Naegelé : ou atrophie pelvienne très rare, par la constance de leur morphologie et par le degré extrême de la déformation oblique ovalaire : l’asymétrie est toujours forte et l’accouchement est impossible par les voies naturelles.

 Le bassin de Robert : le bassin est oblique ovalaire. Le promontoire, peu saillant est dévié à gauche, la symphyse pubienne à droite. L’asymétrie est presque toujours légère, la discrétion actuelle du rachitisme, permettent l’accouchement d’un enfant à terme de poids normal. C’est une prédominance des lésions rachitiques qui pourrait conduire à la césarienne.

Le bassin de luxation congénitale unilatérale de la hanche : l’asymétrie estle plus souvent légère, les déformations restant discrètes. L’accouchement parles voies basses est autorisable. (Jacques Lansac, Philippe Descamps, 2011)

Toutefois le pronostic n’est pas aussi constamment bon que dans les luxations bilatérales, dans ce cas l’asymétrie n’est plus alors une asymétrie légère et peut conduire à l’épreuve du travail qui peut aboutir à un accouchement par les voies naturelles ou se terminer par une césarienne.

Le bassin ostéomalacique : maladie rencontrée en France, rare en Europe mais persiste en Afrique du Nord. Le promontoire est toujours atteint. Les déformations ont un degré extrême dans l’ensemble, le bassin rétréci à l’extrême a une forme trilobée avec de sinus sacro-iliaques qui ne sont plus que rainures postéro-latérales et un goulot rétro-pubien en bec de canard. Comme la grossesse va souvent à terme, l’accouchement spontané est impossible dans presque tous les cas. Les femmes sont vouées à la césarienne.

Le bassin achondroplasique : (bassin de naine) maladie congénitale caractérisée par des troubles de l’ossification portant sur les os longs d’origine cartilagineuse.

Deux dystocies sont possibles au cours de l’accouchement des achondroplases : l’une tient à l’achondroplasie maternelle et l’autre à l’achondroplasie fœtale.

Si la mère et le fœtus sont tous achondroplasiques, le fœtus est porteur d’une tête volumineuse. La poursuite du travail dans ces conditions peut conduire à une rupture utérine.

L’achondroplasie fœtale : L accouchement d’un enfant achondroplase chez une femme normale peut conduire à une dystocie par excès de volume de la tête fœtale. Il y a le plus souvent une rétention de la tête dernière si la présentation est un siège.

Le bassin poliomyélitique : il montre un raccourcissement et l’atrophie d’un membre. Le bassin est redressé du coté sain. L’asymétrie étant le plus souvent légère, la capacité pelvienne reste bonne, et l’accouchement se fait par les voies naturelles. Ce n’est qu’en cas de d’atrophie importante que la réduction de la capacité impose la césarienne.

  • Dystocie d’origine cervicale :

L’obstacle est réalisé par le col de l’utérus. Il peut s’agir de la rigidité du col due en générale à une anomalie de la contraction. Il peut s’agir d’agglutination du col, de sténoses cicatricielles après cautérisatisation clinique, d’allongement hypertrophique du col ou de fibromyome du col de l’utérus. (Jacques Lansac, Philippe Descamps, 2011)

– Dystocie par obstacle prævia :

Elle est réalisée lorsqu’il existe une tumeur dans le petit bassin situé au devant de la présentation et par conséquent, empêche sa descente.

Le placenta prævia s’il est recouvrant peut ainsi réaliser un obstacle absolu à l’accouchement par les voies naturelles. Les tumeurs les plus fréquentes sont les kystes de l’ovaire et les fibromes, on peut trouver une tumeur osseuse ou un rein ectopique.

  1. Dystocies fœtales :

Dans ces dystocies la présentation du fœtus joue un rôle important au cours de l’accouchement. Il peut s’agir de dystocie relative (présentation du siège, présentation de la face variété mento-pubien, présentation du front variété bregmatique) ou de dystocie absolue (présentation du front variété frontale, présentation de la face en variété mento-sacrée, présentation de l’épaule, présentation en position transverse) ; les grossesses gémellaires dont le premier en présentation vicieuse. L’excès du volume fœtal peut être cause de dystocie. Il peut s’agir d’un excès de volume fœtal. Cet excès peut intéresser la tête ou le corps en entier rendant difficile l’accouchement par un défaut d’engagement ou par une dystocie des épaules. (Jacques Lansac, Philippe Descamps, 2011)

  • LES INFECTIONS :

Elles peuvent survenir soit au cours de la grossesse, soit au cours de l’accouchement soit en post-partum ou en post-abortum.

-L’infection ovulaire ou la chorioamniotite : c’est l’infection du liquide amniotique et de l’œuf tout entier par des germes pathogènes. Elle intervient soit après la rupture prématurée des membranes (RPM) soit au commencement du travail ou soit à l’accouchement.

-Les infections du post-abortum surtout liées aux complications des avortements clandestins.

-L’infection puerpérale : c’est un tableau infectieux qui survient dans les suites de couches et dont la porte d’entrée est la surface d’insertion placentaire. Les différents types d’infections puerpérales sont : les septicémies, les salpingites,  endométrites, les péritonites, les phlébites pelviennes avec septicopyohémie et les paramétrites.

  • L’HTA ET SES COMPLICATIONS :

-La pré-éclampsie : elle survient après 20 semaines d’aménorrhée par une tension artérielle systolique supérieure ou égale à 140 mmHg et ou une tension diastolique supérieure ou égale à 90mmHg associée à une protéinurie significative supérieure ou égale 3g / 24 heures et ou des œdèmes des membres inférieurs. Selon la classification Américaine il existe quatre types d’HTA :

  • Type I :

La pré-éclampsie qui apparaît après la 20ème semaine d’aménorrhées, comprend une HTA supérieure ou égale 14/ 09, une protéinurie significative supérieure ou égale à 30 mg / dl et ou des œdèmes. Elle est plus fréquente chez la primipare.

  • Type II : HTA chronique :

C’est une HTA qui existe avant la grossesse ou qui apparaît au début de la grossesse sans protéinurie. Cette HTA persiste après l’accouchement.

  • Type III : pré-éclampsie surajoutée :

C’est une HTA chronique qui se complique d’une protéinurie significative.

  • Type IV : HTA gravidique ou gestationnelle :

Elle survient à tout moment de la gravido-puerperalité sans protéinurie, disparaît après la grossesse et récidive pendant la période gravide.

Les complications de la pré-éclampsie :

  • Les complications maternelles :
  • L’éclampsie: accident paroxystique aigu des syndromes vasculo-rénaux et particulièrement de la pré-éclampsie. Elle est caractérisée par un état convulsif survenant par accès, suivi d’un état comateux pendant les derniers mois de la grossesse, le travail d’accouchement ou plus rarement les suites des couches.
  • L’hématome rétro-placentaires (HRP)
  • Insuffisance rénale
  • Les accidents vasculaires cérébraux (AVC)
  • L’œdème aigue des poumons (OAP)
  • Les complications fœtales : l’hypotrophie, le retard de croissance intra utérine, l’accouchement prématuré et la mort fœtale in utero.

1.2.2.2. LES CAUSES OBSTETRICALES INDIRECTES :

Il s’agit de l’aggravation par la grossesse d’un état pathologique préexistant ou apparu au cours de la grossesse. Les pathologies les plus fréquentes sont le VIH/SIDA, le paludisme, l’anémie, la drépanocytose, la tuberculose, les cardiopathies, les hépatites.

1.2.3. FACTEURS FAVORISANT LA SURVENUE DE DECES MATERNELS

Ils sont résumés en quatre trop et trois retards (APPOLLINAIRE TOLLEGBE, 2018)

1.2.3.1. QUATRE TROP

  • Grossesses trop précoces grossesses : survenues avant 18 ans ;
  • Grossesses trop rapprochées grossesse dont l’espace intergénésique est inferieur à 24 mois ;
  • Grossesses tar dives grossesse dont la survenue intervient 30-35 ans d’âge ;
  • Grossesses nombreuse ; à partir de la 7e grossesse

1.2.3.2. TROIS RETARDS

Les retards pour la demande ou l’offre de soins

Premier retard (liés à l’individu ou la famille)

  • Défaut de reconnaissance des signes de danger ;
  • Manque d’argent pour payer les frais médicaux ou de transport
  • Peur d’être mal traité dans l’établissement de santé
  • Réticence de la mère ou de la famille associée à des contraintes culturelles
  • Manque d’autonomie – pour la femme ou le membre de famille qui accompagne – de prendre une décision
  • Manque d’encouragement de la part des membres de la famille ou de la communauté concernant la recherche de soins
  • Absence de personne disponible pour s’occuper des enfants, de la maison ou du bétail
  • Absence de personne disponible pour accompagner la femme à l’établissement de santé

Deuxième retard (liés à l’administration)

  • Distance entre le domicile de la femme et l’établissement de santé ou le lieu où exerce le prestataire de soins ;
  • Absence ou mauvais état des routes ;
  • Absence de moyens de transport terrestres ou fluviaux ;
  • Manque d’information sur les services existants ;
  • Absence de soutien de la part de la communauté

Troisième retard (liés aux prestataires)

  • Manque de personnel de santé ;
  • Manque de sensibilité des prestataires de soins en termes de genre ;
  • Pénuries de produits : médicaments urgents ou sang ;
  • Absence d’équipements pour les soins obstétricaux d’urgence ;
  • Manque de compétences des prestataires de soins de santé pour fournir des soins obstétricaux d’urgence ;
  • Faiblesse du système de référence des malades (y compris en matière de transport et de communications).

1.2.4. ETUDE DE LA MORTALITE MATERNELLE

Pour mieux appréhender la mortalité maternelle,  il existe des méthodes quantitatives et qualitative et parmi celles-ci nous avons : les audits des décès maternels (OMS ; 2004)

  • DEFINITION
  • Définition des concepts :

C’est l’évaluation critique d’un système, d’une entreprise ou d’une unité de soins destinée à déceler et corriger les insuffisances. Elle concerne un sujet limité et procède par comparaison entre les résultats obtenus et ceux généralement admis.

L’effet des propositions résultant de l’étude initiale est apprécié par un contrôle ultérieur.

  • AUDIT METERNEL

En médecine le terme <<audit >> est utilisé pour désigner un large éventail de méthodes de surveillance, de notification des résultats escomptés en matière de santé, aussi bien de la structure que le déroulement des soins.

  • Définition opérationnelle :

L’audit clinique se définit communément comme l’analyse systématique et critique de la qualité des soins et des prises en charges. Il inclut des procédures utilisées pour le diagnostic, et le traitement, l’utilisation des ressources (humaines, financières, matérielles, temporelles) les résultats et la qualité pour le patient.

  • Le cycle de surveillance de l’audit :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est une méthode visant à étudier la mortalité et la morbidité maternelles, ou les pratiques cliniques afin d’améliorer les soins de santé maternels. Il s’agit d’un processus continu qui consiste à identifier les cas, collecter, analyser et utiliser les données pour recommander des mesures et évaluer les résultats. Le but final du processus de surveillance est de prendre des mesures concrètes (OMS, 2004)

Toutes ces étapes : identification, collecte et analyse des données, intervention et évaluation sont essentielles et doivent être menées continuellement afin de justifier les efforts consentis et d’apporter un changement réel (OMS, Op. cit)

  • DIFERENTES METHODES D’AUDITS
  1. ENQUETES DES DECES MATERNELS DANS LA COMMUNAUTE (AUTOPSIE VERBALE) :
  2. Définition :

C’est une méthode visant à élucider les causes médicales des décès et à mettre à jour les facteurs personnels, familiaux et communautaires susceptibles d’avoir contribué au décès d’une femme, lorsque celui-ci est survenu en dehors d’un établissement médical. L’autopsie verbale permet d’identifier les décès survenus dans la communauté et consiste à interroger les personnes bien informées des événements ayant entraînés le décès (par exemple les membres de la famille, voisins, accoucheuses traditionnelles) (Moussa ABDOURHAMANE, 2008)

L’autopsie verbale peut également servir à recenser les facteurs liés à des décès survenus au sein d’un établissement de soins.

L’étude requiert la coopération de la famille de la défunte et l’enquêteur doit faire preuve de délicatesse quand il aborde les circonstances du décès.

  1. Avantages :

Dans les endroits où la majorité des femmes décèdent à leur domicile, l’autopsie est le seul moyen de déceler les causes médicales du décès.

Elle permet d’étudier les facteurs médicaux et non médicaux lors de l’analyse des faits ayant conduits à un décès maternel et donne un tableau plus complet des déterminants de la mortalité maternelle. L’autopsie est une occasion unique d’inclure l’avis de la famille et de la communauté concernant l’accès aux services de santé et la qualité de ces derniers, dans le but d’améliorer les services de santé maternelle.

  1. Inconvénients :

Les causes médicales déterminées à partir de l’autopsie verbale ne sont pas absolues et elles peuvent varier d’un évaluateur à un autre. La détermination des facteurs évitables reste pour une bonne part une question de jugement subjectif et dépend d’un grand nombre d’éléments. Les causes de décès indiqués par des informateurs non-initiés ne correspondent pas toujours à celles figurant sur les certificats de décès. La sous notification touche particulièrement les décès survenus au début de la grossesse ou ceux dus à des causes indirectes et ces mêmes causes obstétricales peuvent aussi être sur notifiées. (Moussa ABDOURHAMANE)

  1. ETUDE DES DECES MATERNELS DANS LES ETABLISSEMENTS DE SOINS :
  2. Définition :

C’est une méthode de recherche approfondie et qualitative des causes et circonstances entourant les décès maternels survenus dans les établissements de soins de santé. Dans un premier temps ces décès sont enregistrés dans les établissements, mais lorsque cela est possible, ces études s’attachent à la combinaison des facteurs, dans l’établissement et dans la communauté, ayant contribué au décès et ceux qui étaient évitables.

L’étude requiert la coopération de la personne qui a administrée les soins à la personne décédée, elle doit être prête à relater précisément la façon dont le cas a été pris en charge.

  1. Avantages :

L’étude des décès maternels survenant dans les établissements de soins n’est pas une idée nouvelle et est peut-être déjà une pratique courante. Par conséquent l’autorisation et le soutien requis pour mener cette étude dans un établissement donné peuvent être faciles à obtenir.

Cet examen donne un tableau plus complet des circonstances entourant le décès pour ce qui est des facteurs évitables au sein de l’établissement, complété lorsque c’est possible, par des renseignements émanant de la communauté. Etant donné qu’elles sont réalisées par du personnel déjà place, les études locales sur les décès maternels dans les établissements sont généralement moins coûteuses que les autres méthodes d’investigation.

Le déroulement de l’étude constitue un bon apprentissage pour les membres du personnel de tous les échelons. Cette étude n’exige pas de disposer dès le départ de règles de soins écrites et approuvées, mais peut inciter à mener de nouvelles enquêtes et conduire à des mesures précises, par exemple l’établissement des normes.

  1. Inconvénients :

Les études sur les décès maternels dans les établissements de soins ne sont pas aussi systématiques que les audits cliniques et peuvent générer un volume important de renseignements difficiles à interpréter et à synthétiser. L’étude exige que des personnes motivées et qualifiées au sein de l’établissement dirigent le processus et assurent le suivi des recommandations. Les études sur les décès maternels ne fournissent aucun renseignement sur les décès survenant dans la communauté. Dans la mesure du possible les directeurs / administrateurs d’hôpitaux doivent être coopératifs notamment en permettant au personnel d’effectuer un suivi des aspects communautaires des cas étudiés, en fournissant des moyens de transport ou des fonds pour l’utilisation des transports publics. Il peut être difficile de retrouver la famille de la personne décédée dans la communauté, celle-ci ayant déménagé suite au décès.

  1. LES ENQUETES CONFIDENTIELLES DES DECES MATERNELS

DANS LA COMMUNAUTE :

 

  1. Définition :

C’est une méthode de recherche systématique, pluridisciplinaire anonyme portant la totalité ou sur un échantillon représentatif des décès   au niveau local, régional (province) ou national, qui permet de recenser leur nombre, leurs causes et les facteurs évitables ou remédiables qui leur sont liés. Grâce aux enseignements tirés de chaque décès et au regroupement des données, ces enquêtes fournissent des indications sur les domaines dans les quels on rencontre les principaux problèmes qui nécessitent des recommandations  relatives aux mesures que le secteur de la santé et de la communauté doivent prendre, ainsi que les lignes directrices visant à améliorer les résultats cliniques (OMS, Genève 2004).

  1. Avantages :

L’enquête confidentielle peut révéler des recommandations de nature plus générale que ne le ferait les enquêtes réalisées dans les établissements donnés.

Elle donne une image de la mortalité maternelle plus complète que celle fournie généralement par l’état civil, et révèle invariablement un nombre de décès maternels supérieur à celui donné par le seul système des registres des décès.

Elle est souvent publiée pour un large public, l’enquête peut servir à faire pression pour que l’on améliore la qualité des soins. L’objectif d’une telle enquête est d’en tirer des enseignements pour l’avenir et ses résultats peuvent être largement diffusés afin qu’un certain nombre de groupes puissent en faire un usage public. La participation des départements nationaux témoigne de l’engagement des autorités, qui devrait conduire à une étroite coopération entre les responsables politiques et les prestataires de services.

Le nombre absolu de décès maternels n’est généralement pas très élevé, même lorsque le taux de mortalité maternelle est relativement important. Ce nombre limité d’événement permet une recherche approfondie.

  1. Inconvénients :

L’enquête confidentielle fournit uniquement des renseignements sur les décès maternels. Elle ne fournit aucun renseignement sur les caractéristiques des femmes qui accouchent.

Lorsque la mortalité maternelle est élevée et que la population est importante, le nombre de décès maternels peut être considérable, ce qui rend l’analyse des cas complexes et fastidieux. On peut alors prendre un échantillon représentatif des décès et les étudier de manière approfondie. Cette étude risque de perdre sa richesse et son intérêt si l’enquête ne se concentre que sur les aspects médicaux, sans traiter les facteurs démographiques et socioéconomiques sous-jacents qui jouent un rôle dans la mortalité maternelle, tels que la pauvreté, la malnutrition ou la situation géographique.

Une enquête confidentielle exige un engagement de l’ensemble des participants et peut nécessiter beaucoup de ressources.

  1. ENQUETES SUR LA MORBIDITE GRAVE (near miss) :
  2. Définition :

Elle est définie comme étant <<toute femme enceinte ou qui a récemment accouché (dans les six semaines suivant une interruption de grossesse ou un accouchement), dont la survie immédiate a été menacée et qui a survécu par hasard ou grâce aux soins hospitaliers dont a elle bénéficiés >>. Une définition plus précise sera nécessaire pour l’indentification des cas à partir des dossiers médicaux (OMS, 2004)

Les conditions préalables exigent un bon système de tenue des dossiers médicaux : un contexte de prise en charge ou les événements engageant le pronostic vital peuvent être évoqués librement sans crainte de reproche ; et un engagement de la part de la hiérarchie et du personnel soignant de prendre des mesures au vu des résultats.

  1. Avantages :

Les cas de morbidité graves sont plus nombreux que les décès, ce qui permet une quantification des facteurs évitables. L’étude portant sur des femmes ayant survécus à des complications engageant le pronostic vital peut être moins inquiétant pour les prestataires de soins que celles des décès. II est possible d’interroger la patiente elle-même, en plus d’un proche. L’étude de morbidité grave peut fournir un éclairage complémentaire utile sur la qualité des soins administrés.

La probabilité d’une récurrence d’événements engageant le pronostic vital et conduisant au décès pourrait être considérablement réduite si des mesures appropriées résultant des recommandations de l’audit étaient appliquées.

  1. Inconvénients :

Les cas de morbidité graves ne peuvent en règle générale être identifiés qu’au sein des établissements de santé. L’identification des cas de morbidité grave exige des outils sophistiqués et des définitions claires.

La définition de la morbidité obstétricale engageant le pronostic vital n’est pas simple et requiert des efforts concertés de la part de tous les prestataires engagés dans l’étude du cas.

La vérification des cas peut nécessiter l’examen d’un grand nombre de registres et de dossiers dans chaque hôpital.

Dans les endroits où le nombre d’événement engageant le pronostic vital est élevé, des critères de sélection seront nécessaires pour des études des cas approfondis.

Les femmes sont encore en vie et leur consentement devra être obtenu avant tout entretien. Cela risque d’accroître leurs inquiétudes quant à la qualité des soins qu’elles ont reçus.

  1. AUDIT CLINIQUE FONDE SUR LES CRITERES :
  2. Définition :

L’audit clinique est un processus qui vise à améliorer la qualité des soins et leurs résultats par une revue systématique des soins prodigués par rapport à des critères précis et en procédant à des changements. On choisit des aspects de la pratique des soins, leurs résultats et on les évalue systématiquement par rapport à des critères explicites. Là où c’est nécessaire, des changements sont ensuite apportés à l’échelon des personnes, de l’équipe ou du service, et une surveillance ultérieure permet de confirmer les améliorations apportées dans la fourniture des soins (OMS, 2004)

Avantages :

L’élément participatif de l’audit clinique offre un mécanisme efficace pour apporter des améliorations. C’est un excellent outil pédagogique, qui lorsqu’il est effectué correctement n’est nullement répressif. L’audit clinique fournit un retour d’informations directes au personnel de l’établissement sur les pratiques et les performances, et le processus participatif leur permet d’aider à identifier des mesures d’amélioration réalistes. II fournit un cadre structuré pour la collecte des renseignements et implique une évaluation moins subjective de prise en charge des cas que les études sur les décès maternels dans les établissements ou les enquêtes confidentielles. Le processus d’audit peut permettre de faire ressortir certaines insuffisances dans la tenue des dossiers médicaux des patientes et dans la conservation de ces derniers.

  1. Inconvénients :

L’audit clinique est limité à l’établissement où les soins de santé sont administrés et ne peut pas donc traiter la question d’ordre communautaire.

Un audit clinique ne peut traiter que de certaines causes de décès à la fois et ne fournit donc pas une vue d’ensemble complète de tous les décès maternels. Les concepts de pratique fondée sur des bases factuelles et d’audit peuvent paraître étrangers ou inquiétants à certains professionnels de la santé. Un audit exige de disposer d’une série critères appropriés ou d’élaborer des critères. Les responsables de l’audit doivent être prêts à clore le processus de vérification en procédant à au moins un réexamen final des pratiques. (OMS, 2004)

 

 

 

 

 

DEUXIEME CHAPITRE : CADRE METHODOLOGIQUE

Dans ce chapitre,  il sera question de présenter le milieu du travail, la méthode et technique utilisées

2.1. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

2.1.1.. SITUATION GEOGRAPHIQUE

  • HOPITAL GENERAL DE REFERENCE DE LUBAO

L’Hôpital Général de Référence de Lubao se trouve sur l’avenue Kabinda, dans le quartier de la Révolution ;  au chef-lieu du territoire de Lubao, dans la province de LOMAMI, en République Démocratique du Congo.

Il est limité:

  • A L’Est par l’Avenue Kabinda qui le sépare du  quartier de la Révolution ;
  • A L’ouest par l’Aérodrome de Lubao qui e sépare du bâtiment administratif du Territoire de Lubao ;
  • Au nord par l’avenue Lumumba route qui relie le territoire à la ville de Kabinda ;
  • Au sud par la concession de l’institut supérieur des techniques médicales (ISTM) de

2.1.2. BREF APERÇU HISTORIQUE DE L’HOPITAL GENERAL DE REFERENCE DE LUBAO

L’Hôpital Général de Référence de Lubao, est une institution étatique fondée à l’époque coloniale sous forme d’un dispensaire qui se trouvait dans les installations de la COTONNIERE, qu’on appelait FOUBOURG avec sa maternité. Il fut construit pendant cinq ans (de 1947 au 1952) et inauguré le 10/août/ 1955 avec une capacité d’accueil de 200 lits, et sous la houlette de l’infirmier assistant du nom d’ILUNGA SAMUEL.

  • MATERNITE DE L’GHR DE LUBAO

La Maternité  de l’GHR/ Lubao, est l’une de cinq unités fonctionnelles  de soins que regorge cette formation sanitaire, spécialisé pour la prise en charge gynéco-obstétrique des femmes. Elle dispose une capacité d accueil de  25 lits.

  • DESCRIPTION DU SERVICE

Ce service comporte :

  • Un Beaupreau ;
  • Une salle de travail ;
  • Une salle d’accouchement ;
  • Une Salle d’attente ;
  • Une salle de garde ;
  • Une salle de labo ;
  • Deux salles d’observation post partum et
  • Quatre douches
  • LE PERSONNEL, COMPREND :
  • Un médecin chef d’équipe (Généraliste);
  • Une chef d’unité fonctionnelle (A2)
  • Une chef d’unité fonctionnelle adjointe (A2) ;
  • deux infirmières traitantes (A1)
  • Une infirmières traitante (A2)

2.2.     POPULATION ET ECHANTILLONNAGE

2.2.1.POPULATION

Dans ce travail, notre population d’étude est constituée de toutes les femmes qui avaient fréquenté la maternité de Lubao à cause d’une grossesse, décédées ou non durant la période allant du1èr Janvier 2018 au 31 décembre 2021, soit une période de 36 mois.

2.2.2. ECHANTILLONNAGE

Dans ce travail, pour la récolte de nos données, nous avions utilisé la technique d’échantillonnage non probabiliste de convenance étant donnée que le chois de femmes décès qui composent notre échantillon n’a pas était au hasard.

2.2.3.ECHANTILLON

Notre échantillon est constitué de 33femmes décédées pendant la grossesse, accouchement ou dans les suites de couche durant la période de notre étude.

2.3.    METHODE

L’étude que nous avons menée est dite rétrospective transversale appuyée de la technique documentaire

Le choix de  cette méthode  ce justifie dans le sens que, le recueil de nos informations avait eu lieu dans le passé c.à.d.  la mesure de l’exposition survient après la survenue de l’événement. (Kabemba, 2017)

Pour la technique documentaire utilisée, selon le professeur MULAMBA, une étude est considérée comme rétrospective, lorsqu’on part de la variable dépendent (état actuel) pour retrouver dans le passé de l’individu la variable indépendante (cause) par l’interview (anamnèse), la recherche documentaire, y compris à l’étude des dossiers  médicaux. (MULAMBA M. 2008)

2.4. CRITERES DE SELECTION

a). CRITERES D’INCLUSION

Pour la sélection de nos données, nous nous sommes servis d’un certain nombre des critères ci-après :

  • Toute femme décédée pendant la grossesse, à l’accouchement ou dans les suites de couche à la maternité de l’Hôpital Général de Référence de Lubao ;
  • Avoir un dossier médical complet bien gardé.

b). CRITERES D’EXCLUSION

N’a pas été prise dans notre étude, toute femme:

  • n’étant pas décédée pour cause de grossesse, accouchement ou suites de couche ;
  • ne possédant pas un dossier médical complet ;
  • décédée en dehors de notre période d’étude à la maternité de l’HGR/Lubao.

2.2.4. TECHNIQUE DE RECOLTE DES DONNEES

Notre étude est rétrospective transversale. Pour récolter les données nous avons utilisé la technique d’analyse documentaire qui consiste à dépouiller le registre d’accouchements, ainsi que les fiches des audits de décès maternels de L’HGR Lubao en vue d’extraire les renseignements, sur base d’un protocole préétabli selon les paramètres ci-après :

  • Age,
  • Provenance
  • Etat civile
  • Niveau d’étude
  • Profession de la parturiente
  • Gestité,
  • Parité,
  • Cause directe
  • Cause indirecte
  • Suivi de la CPN
  • Facteur favorisant

2.2.5. TECHNIQUE DE TRAITEMENT DES DONNEES.

Les données ainsi récoltées ont été regroupées dans les tableaux de fréquence. Leur analyse et interprétation ont été rendues possibles grâce au calcul de pourcentage et de la moyenne arithmétique et  comme formule:

%=fo/Nx100

Légende :

%= pourcentage, N= effectif total, fo= fréquence observée

Légende :

= moyenne, ∑= somme de fréquence, fxi= point milieu de classe concernée, N= total des classes.

2.2.6. DIFFICULTE RENCONTREES

Toute recherche scientifique a toujours présenté, pour sa réalisation,  des difficultés qu’il faut surmonter. Quelques difficultés majeure méritent d’être souligner notamment :

  • Manque de bibliothèque riche pouvant nous permettre de bien n’enrichir la partie théorique de notre travail ;
  • Accessibilité aux informations de la structure de recherche toutefois difficile ;
  • Manque parfois de données voulues au niveau de la maternité entravant le bon déroulement de la récolte de données.

 

 

TROISIEME CHAPITRE:

PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Dans ce chapitre, il sera question pour nous, de présenter et analyser descriptivement  les données et en suite les interpréter.

III.1 ANALYSE DESCRIPTIVE

3.1.1.  Fréquence décès maternel

Sur 813 femmes qui ont été admises au cours de la gravido-puerpéralité, à la maternité de l’Hôpital Général de Référence de Lubao pendant notre période d’étude, du 1er Janvier 2017 au 31 décembre 2021, 33 femmes ont succombé, soit une fréquence  de 4,1%. Ou une ration de 4059 sur 100 000 Nv.

3..2. Année de survenue

Tableau I : Répartition des cas de décès selon l’année de survenue

Année Fa Fo % 0/00
2017 189 06 3,17 317,4
2018 188 04 2,89 289,8
2019 217 05 2,30 230,4
2020 93 08 8,60 860,2
2021 176 10 5,68 568,1
Total 813 33 100  

Il ressort de ce tableau que ; l’année 2020 était la plus touchée par le décès maternel avec 8,60% soit un ratio de 860,2 pour 100.000NV

 

 

 

 

 

3.3    CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES FEMMES DECEDEES

3.3.1. Age

Tableau II : Répartition des cas de décès selon l’âge

Age Effectif %
15-19 06 18,2
20-24 03 9,0
25-29 03 9,0
30-34 05 15,2
35-39 02 6,1
40-44 05 15,2
45-49 09 27,3
Total 33 100

 

La lecture de ce tableau indique que, l’âge moyen des femmes décédées de mort maternelle est de 32 ans pour la période 2017-2021.Le décès a touché plus la tranche d’âge comprise entre 45-49 ans, soit 27,3% suivies de celle de 15-19 ans avec 18,2 %.

3.3.2. Etat civile

Tableau III : Répartition des cas de décès selon l’état matrimonial

Etat civile Effectif %
Mariée 29 87,8
Divorcée 02 6,1
Veuve 02 6,1
Total 33 100

 

L’analyse de ce tableau nous renseigne que, le décès maternel est plus élevé parmi les mariées, (87,8%), que parmi les célibataires et les veuves.

 

 

3.3.3. Niveau d’étude

Tableau IV : Répartition des cas de décès selon le niveau d’étude

Niveau d’étude Effectif %
Non alphabétisée 04 12,1
Primaire 16 48,5
Secondaire 13 39,4
Total 33 100

Il apparait dans ce tableau que, la fréquence élevée de décès était la plus remarquée chez les patientes du niveau primaire avec 48,5%, suivie de celles du niveau secondaire (39,4)

3.3.4. Profession

Tableau V : Répartition des cas de décès selon la Profession

Profession Effectif %
Ménagère 19 57,6
Fonctionnaire de l’état   01 3,0
Elève 01 3, 0
Vendeuse 02 6,1
Autres 10 30,3
Total 33 100

 

Il se révèle de ce tableau que, la majorité de décès maternel étaient des ménagères avec 57,6%.

 

 

 

 

 

 

3.4. CARACTERISTIQUES OBSTETRICALES

3.41. Parité

Tableau VI: Répartition des cas de décès selon la Parité

Parité Effectif %
Nullipare 02 6,1
Primipare 01 3,0
Paucipare 01 3,0
Multipare 19 57,6
Grande multipare 10 30,3
Total 33 100

Il se dégage de ce tableau que, la fréquence la plus élevée, (57,6%) de décès maternels a été observée parmi les multipares

3.4.2. Gestité

Tableau VII : Répartition des cas de décès selon la Gestité

Gestité Effectif %
Primigeste 02 6,1
Paucugete 01 3,0
Multigeste 19 57,6
Grande multigeste 11 33,3
Total 33 100

 

Nous constatons de ce tableau que, les multigestes ont été les plus touchées avec 57,6% suivies de grandes multigestes avec 33,3%.

 

 

 

 

3.4.3. Suivi de la CPN

Tableau VIII: Répartition des cas de décès selon le Suivi de la CPN

Suivi de la CPN Effectif %
Aucun 13 39,4
1- 3 17 51,5
≥4 03 9,1
Total  33 100

Ce tableau  IX montre que, les patientes décès avaient moins réalisé leur CPN 4 et plus soit 9,1%.

3.4.4. Cause directe et indirecte

Tableau X: Répartition des cas de décès selon les causes

Causes directes Fa Fo %
Dystocie 33 01 3,0
Hémorragie 33 14 42,4
Hypertension artérielle 33 04 12,1
Infection 33 08 24,3
Cause indirectes  
Paludisme sur grossesse 33 06 18,2
Anémie 33 20 60,6
asthme 33 01 3,0
Epilepsie 33 01 3,0
Complication médicamenteuse 33 01 3,0

 

Il ressort  ce tableau montre que, la plus part de patientes décédées  étaient plus directement victimes de l’hémorragie soit 42,4%; suivi de celles qui ont souffert de l’Hypertension artérielle et la Dystocie représentant respectivement 12,1% et 3,0%.

Tandis que 60,6% d’elles souffraient de l’anémie, et 18,2%  du paludisme alors que  l’asthme, l’Epilepsie et Complication médicamenteuse représentaient chacun 3%. de causes sou-adjacentes.

III.2. DISCUSSION ET COMMENTAIRES SUR LES RESULTATS

Sur 813 femmes qui ont été admises au cours de la gravido-puerpéralité, à la maternité de l’Hôpital Général de Référence de Lubao pendant notre période d’étude, du 1er Janvier 2017au 31 décembre 2021, 33 femmes ont succombé, soit une fréquence  de 4,1%. Ou une ration de 4059 sur 100 000 NV.

Ce résultat est presque deux supérieur à celui de Mr Moussa ABDOURHAMANE au  service de gynécologie obstétrique du CHU Gabriel Touré en 2008,  qui avait trouvé un taux de 2,6%, soit une ratio de 2581,65 pour 100.000NV, tandis qu’il corrobore avec celui rapporté par Lokossou au Benin en 2000, qui était de 2,7% de cas. (Lokossou, 2000) ; il, aussi, de loin supérieur ç celui fixé les ODD de réduire la ratio de la mortalité maternels, d’ici 2030, au dessous de 70 pour 100.000 NV.

De la fréquence par année, 2021 était celle qui regorgé plus le décès maternel avec 8,60% soit un ratio de 860,2 pour 100.000NV.

Par rapport à l’âge, l’âge moyen des femmes décédées de mort maternelle est de 32 ans pour la période 2017-2021. Le décès a touché plus la tranche d’âge comprise entre 45-49 ans, soit 27,3% suivies de celle de 15-19 ans avec 18,2 %. Ce résultat corrobore presqu’avec celui trouvé par Jean-Bosco Kahindo Mbeva et al, en2009 et juin 2014 au niveau de 22 structures hospitalières de 6 zones de santé de la province du Nord Kivu à l’Est de la RDC, qui avait trouvé l’âge moyen de 30 ans.

Ceci peut s’expliquer par le fait que, Le risque de décès maternel est très corrélé à l’âge, Il est minimum entre 20 et 24 ans et reste très faible jusqu’à 29 ans. Il augmente très nettement ensuite puisqu’il est de 3 à 4 fois plus élevé, à 35-39 ans à chaque période et qu’il est, à 45 ans et plus, en moyenne sur toute la durée, douze fois plus élevé qu’à 20-24 ans. En ce qui concerne le très jeune  âge, la grossesse est un événement si marginal, 45 naissances vivantes annuelles en moyenne parmi les moins de 15 ans, que les taux sont soumis à des variations aléatoires importantes.

Etat civile, le décès maternel est plus élevé parmi les mariées, (87,8%), que parmi les célibataires et les veuves.

Niveau d’étude, la fréquence élevée de décès était la plus remarquée chez les patientes du niveau primaire avec 48,5%, suivie de celles du niveau secondaire (39,4). L’instruction facilite la compréhension, comme elle fait défaut pour cette catégorie les décès en son sein ne devraient qu’être augmentés.

Profession la majorité de décès maternel étaient des ménagères avec 57,6%. Ceci est lié au nombre élevé de cette classe dans notre milieu étude.

De la Gestité, les multigestes ont été les plus touchées avec 57,6% suivies de grandes multigestes avec 33,3%.

Concernant la Parité, la fréquence la plus élevée, (57,6%) de décès maternels a été observée parmi les multipares suivies de grandes multipares (30,3%)

Cette situation fréquente chez les multipares, grandes multipares serait due à la mauvaise contractilité de la musculature utérine, L’épuisement du muscle utérin (parité élevée, grossesse trop nombreuses) : l’excès de sollicitation du muscle utérin entrainent son épuisement et la perte de ses propriétés qui sont la tonicité, l’élasticité et la contractilité ayant comme conséquence, hémorragies du post partum immédiat. Pour notre milieu de Lubao, l’absence de service de planning familial au sein de notre Hôpital aurait un impact sur la survenue de grossesses non désirées qui entrainerait des avortements criminels avec touts ses conséquences et aussi en raccourcissant l’espèce inter génésique en augmentant sensiblement la parité.

Pour ce qui de Suivi de la CPN, les patientes décès avaient moins réalisé leur CPN 4 et plus soit 9,1%. Contre 90,9% qui ne l’avait pas réalisé selon les normes de l’OMS. Ce résultat est supérieur à celui de COULIBALY KALIFA LAMINE  qui en 2015 avait trouvait 58,8%.  Aussi supérieur à celui de KALOMBO PASSI (74,4%) en 2002 à la même formation sanitaire.  Le relâchement  des grandes multipares pour la CPN pourrait s’expliquer par le fait que celles-ci pensent avoir une certaine expérience et que dans la plupart des cas les accouchements antérieurs se seraient déroulés sans problème.

En ce qui concerne les Causes obstétricales directes et indirectes, la plus part de patientes décédées  étaient plus directement victimes de l’hémorragie soit 42,4%; suivi de celles qui ont souffert de l’Hypertension artérielle et la Dystocie représentant respectivement 12,1% et 3,0%.

Tandis que 60,6% d’elles souffraient de l’anémie, et 18,2%  du paludisme alors que  l’asthme, l’Epilepsie et Complication médicamenteuse représentaient chacun 3%. de causes sou-adjacentes.

Les Hémorragies, constituent la première cause de décès maternel dans notre étude ainsi que dans la littérature présentée. Sa létalité varie de 0 à 9, 2% dans la revue de la littérature. Selon l’OMS entre 11% et 17 % des décès par hémorragie se produisent au cours de l’accouchement et 50 à 71% au cours de la période du post-partum, Environ 45 % des décès maternels survenant dans le post-partum se produisent au cours des 24 heures, puis les deux tiers au cours des premières semaines (OMS, 2005).

Cette hémorragie (première cause de décès maternels par sa fréquence dans notre service), associée à la rupture utérine (première cause de décès par sa létalité), rendent le post-partum particulièrement dangereux dans notre contexte caractérisé par le manque de sang. En ce qui concerne les causes obstétricales indirectes, le paludisme avec son caractère hématophage sur un terrain relativement anémique (grossesse) n’a fait que forcer d’ouvrir une porte ouverte.

L’anémie grave affaiblit considérablement et comporte un risque élevé de décès par arrêt cardiaque. Chez la femme enceinte anémique, même la perte de sang relativement faible qui accompagne un accouchement normal peut entraîner le décès. Même une anémie modérée fait courir des risques à la femme pendant l’accouchement. (TOUNKARA Mory D)

La multiparité, le bas niveau d’éducation, un faible revenu mensuel, la consultation prénatale tardive et une courte durée de supplémentassions en fer pendant la grossesse sont au tant de facteurs prédisposant les femmes enceintes de notre milieu de  Lubao à une anémie sur grossesse avec toutes les conséquences qui en découlent.

Et pour la prévalence élevée de décès  maternels due aux infections dans notre étude, la maternité de l’Hôpital fait face à une vétusté de matériels de soins, de désinfection voir de bâtiment et associé au niveau de manipulateur ceci ne ferait qu’augmenter les risque d’infection.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

Les décès maternels ont a été et demeurent un problème majeur de santé publique en RD Congo en général et en particulier à Lubao au regard de leur fréquence et causes. Ils  continuent à être d’intérêt particulier pour les chercheurs.

La présente étude a porté sur « fréquence et cause de la mortalité maternelle» à la Maternité de l’Hôpital Général de Référence de LUBAO du 1er janvier  2017 au 31 décembre 2021 soit une période de 36 mois.

Pour  mieux amorcer cette étude, nous avons été tenus à nous poser les questions ci-après :

  • Quelle est la fréquence de la mortalité maternelle à la Maternité de l’Hôpital Général Référence de Lubao ?
  • Quelles sont les causes les plus rencontrées dans cette structure durant notre période d’étude

En menant cette recherche, nous nous sommes fixé les objectifs spécifiques ci-après :

  • déterminer la fréquence de la mortalité maternelle à la Maternité de l’Hôpital Général Référence de Lubao ;
  • identifier les causes les plus rencontrées dans cette formation sanitaire durant notre période d’étude.

Pour atteindre ces objectifs nous avons formulé nos hypothèses comme suite :

  • La mortalité maternelle à la Maternité de l’Hôpital Général Référence de Lubao serait élevé ;
  • Les hémorragies, les infections, le paludisme seraient les causes les plus rencontrées dans cette structure durant notre période d’étude.

Dans ce travail, notre population d’étude est constituée des toutes les femmes décédées au cours de la gravido-puerpéralité, maternelle à la Maternité de l’Hôpital Général Référence  de Lubao durant la période nos recherches.

Notre étude étant  descriptive rétrospective et transversale, pour récolter les données nous avons utilisé la technique d’analyse documentaire.

A l’issue de notre démarche, nous sommes aboutis aux résultats suivants :

  • Sur 813 femmes qui ont été admises au cours de la gravido-puerpéralité, à la maternité de l’Hôpital Général de Référence de Lubao pendant notre période d’étude, du 1er Janvier 2017 au 31 décembre 2021, 33 femmes ont succombé, soit une fréquence de 4,1%. Soit un ratio de 4059 sur 100 000 Nv ;
  • L’année 2021 était celle qui regorgeait plus le décès maternel avec 8,60% soit un ratio de 860,2 pour 100.000NV.
  • l’âge moyen des femmes décédées de mort maternelle est de 32 ans pour la période 2017-2021. Le décès a touché plus la tranche d’âge comprise entre 45-49 ans, soit 27,3% suivies de celle de 15-19 ans avec 18,2 ;
  • le décès maternel est plus élevé parmi les mariées, (87,8%), que parmi les célibataires et les veuves.
  • la fréquence élevée de décès était la plus remarquée chez les patientes du niveau primaire avec 48,5%, suivie de celles du niveau secondaire (39,4). L’instruction facilite la compréhension, comme elle fait défaut pour cette catégorie les décès en son sein ne devraient qu’être augmentés.
  • la majorité de décès maternel étaient des ménagères avec 57,6%. Ceci est lié au nombre élevé de cette classe dans notre milieu étude.
  • les multigestes ont été les plus touchées avec 57,6% suivies de grandes multigestes avec 33,3% ;
  • la fréquence la plus élevée, (57,6%) de décès maternels a été observée parmi les multipares suivies de grandes multipares (30,3%) ;
  • les patientes décès avaient moins réalisé leur CPN 4 et plus soit 9,1%. Contre 90,9% qui ne l’avait pas réalisé selon les normes de l’OMS. des cas les accouchements antérieurs se seraient déroulés sans problème ;
  • , la plus part de patientes décédées étaient plus directement victimes de l’hémorragie soit 42,4%; suivi de celles qui ont souffert de l’Hypertension artérielle et la Dystocie représentant respectivement 12,1% et 3,0%.
  • Tandis que 60,6% d’elles souffraient de l’anémie, et 18,2% du paludisme alors que  l’asthme, l’Epilepsie et Complication médicamenteuse représentaient chacun 3%. de causes sou-adjacentes.

Eu égard à ces résultats, nous pouvons dire que nos hypothèses sont confirmées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RECOMMANDATIONS

Après analyse de notre étude, il nous semble utile de faire les suggestions suivantes à l’ endroit :

  • De la femme de:
  • Faire les consultations prénatales au moins quatre fois durant sa grossesse ;
  • Accoucher dans une formation sanitaire (FOSA).
  • De prestataires:
  • Améliorer la qualité des consultations prénatales ;
  • Sensibiliser les femmes sur les risques liés à l’hémorragie ;
  • Sensibiliser pour un accouchement en milieu sanitaire. Faire promotion de l’utilisation correcte de la moustiquaire imprégnée d’insecticide
  • A l’observation stricte de règles d’asepsie et antisepsie
  • De décideurs:
  • Organiser des campagnes de communication, pour le changement de comportement sur les causes liées au décès maternel
  • Former des spécialistes en soins obstétricaux et néonataux d’urgence ;
  • Promouvoir la santé de la mère et de l’enfant ;
  • Assurer la formation continue du personnel de santé;

 

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

  1. APPOLLINAIRE TOLLEGBE, facteurs explicatifs de la discontinuité des soins obstétricaux en Afrique Benin, 2004
  2. Berg C, Bullough et Al ; Au-delà des Nombres : examiner les morts maternels et les complications pour réduire les risques lies à la grossesse, OMS, Genève 2004
  3. COULIBALY KALIFA LAMINE, grossesse et accouchement chez la grande multipare à L’HOPITAL F.D de Kayes, mémoire inédit, Université de Bamako, 2015
  4. Dujardin, B., Mine, F., De Brouwere, V., Améliorer la santé maternelle: un guide pour l’action systémique. L’harmattan, Paris 2014, 303p
  5. Filippi,V., et al., Levels and Causes of Maternal Mortality and Morbidity. In Reproductive, Maternal, Newborn, and ChildHealth. 2016.
  6. Gülmezoglu, A.M., et al., Interventions to Reduce Maternal and Newborn Morbidity and Mortality. In Reproductive, Maternal, Newborn, and Child Health. 2016.
  7. Lansac, C. Berger, G. Magnin, Obstétrique pour le praticien (5e éd.). Paris Elsevier-Masson, Paris 2008 5.
  8. Jacques Lansac, Philippe Descamps, Jean-François Oury, Pratique de l’accouchement (5e éd.). Paris Elsevier-Masson, Paris 2011, 593 pg
  9. Jean-Bosco Kahindo Mbeva et al, facteurs explicatifs des décès maternels en milieu hospitalier : une étude au niveau de six zones de sante dans l’est de la république démocratique du Congo 2018.
  10. Manuel du résident : obstétrique édition Tsunami, Paris 2009 Pg 3 ; Moussa ABDOURHAMANE Etude de la Mortalité maternelle dans le service de gynécologie obstétrique du CHU Gabriel Touré : de l’épidémiologie à l’audit BAMAKO, 2008
  11. Mboumba, G.G. (2021) ‘La mortalité maternelle en Afrique Subsaharienne par hémorragie du post-partum: état des lieux descriptif sur la prise en charge active de la troisième phase de l’accouchement et les modalités d’utilisations des utéro toniques depuis les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé de 2012. Revue systématique de la littérature francophone et anglophone’, p. 51.
  12. OMS, Statistiques sanitaires mondiales 2013. OMS, Genève, 2013.
  13. Rapport sur la santé dans le monde, journée mondiale de la santé Genève, 2005.
  14. Programme de développement durable à l’horizon 2030 : objectifs et cibles. 2016.
  15. Organisation mondiale de la Santé (OMS), Surveillance des décès maternels et riposte Directives techniques prévention des décès maternels informations au service de l’action, Genève 27 (Suisse) 2015
  16. Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Classification Internationale des Maladies, 9 e révision, Genève 1977.
  17. Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, Dixième révision. Genève 1995, vol 2 : 139-41.2.
  18. Organisation Mondiale de la Santé, Mortalité Maternelle. Aide-mémoire N°348.. Novembre 2016. Accessible à : who.int/mediacentre/factsheets/fs348/fr/.
  19. Organisation Mondiale de la Santé, Tendance de la Mortalité Maternelle : 1990-2015. Estimations de l’OMS, l’UNICEF, l’UNFPA et la Banque Mondiale. Genève, 2019; pp.1–3.
  20. Organisation Mondiale de la Santé. Mise en œuvre du volet santé de l’adolescent de la Stratégie mondiale des Nations Unies pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent [Internet]. 2016-2030 [Mise à jour en 2016 ; Cité 14 Juill 2018]. Disponible a partir de: http://applications.emro.who.int/docs/RC_technical_papers_2017_5_20044_fr.pdf.
  21. TOUNKARA Mory D. anémie sévère sur grossesse à l’Hôpital de FOUSSEYNI DAOU de KAYES, thèse de doctorat Université de Bamako 2011.
  22. Who 2015. Trends in Maternal Mortality: 1990 to 2015. Estimates by WHO, UNICEF, UNFPA, the World Bank and the United Nations Population Division. Geneva: WHO
  23. WHO, World health statistics 2016. Monitoring health for the sustainable development goals. World Health Organization,Geneva, 2016
  24. Yambare, A. and Ibemba, G. (2017) ‘Analyse des déterminants de la Mortalité maternelle pré partum en République du Congo (2013-2015)’, p. 22.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Table des matières

  1. CONTEXTE. 1
  2. ETAT DE LA QUESTION. 1
  3. PROBLEMATIQUE. 5
  4. HYPOTHESES 7
  5. OBJECTIFS 8
  6. OBJECTIF GENERAL 8
  7. OBJECTIFS SPECIFIQUES 8
  8. CHOIX ET INTERET DU SUJET. 8
  9. DELIMITATION DU SUJET. 9
  10. SUBDIVISION DU TRAVAIL 9

REVUE DELA LITTERATURE. 10

1.1.    DEFINITION DE CONCEPTS CLES 10

1.2. GENERALITED SUR LA MORTALITE MATERNELLE. 10

1.2.2. CAUSES DE DECES MATERNELS 11

1.2.3. FACTEURS FAVORISANT LA SURVENUE DE DECES MATERNELS 21

1.2.4. ETUDE DE LA MORTALITE MATERNELLE. 22

DEUXIEME CHAPITRE : CADRE METHODOLOGIQUE. 31

2.1. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE. 31

2.1.1.. SITUATION GEOGRAPHIQUE. 31

2.1.2. BREF APERÇU HISTORIQUE DE L’HOPITAL GENERAL DE REFERENCE DE LUBAO. 31

2.2.    POPULATION ET ECHANTILLONNAGE. 32

2.2.1.    POPULATION. 32

2.2.2.    ECHANTILLONNAGE. 32

2.2.3.    ECHANTILLON. 32

2.3.    METHODE. 33

2.4. CRITERES DE SELECTION. 33

2.2.4. TECHNIQUE DE RECOLTE DES DONNEES 33

2.2.5. TECHNIQUE DE TRAITEMENT DES DONNEES. 34

2.2.6. DIFFICULTE RENCONTREES 34

TROISIEME CHAPITRE: 35

PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 35

III.1 ANALYSE DESCRIPTIVE. 35

III.2. DISCUSSION ET COMMENTAIRES SUR LES RESULTATS 40

CONCLUSION. 44

RECOMMANDATIONS 47

BIBLIOGRAPHIE. 48