IN MEMORIAM
A vous :
Chers disparus petits frères et sœur :
Franck BANGO KUMBOBA, Japhet GEYA BAMONGOYO et Judith KIBIBI BAMONGOYO
Nos regrettés grands-parents :
Emmanuel BILATILU BAMONGOYO et Célestin-Raoul MIVUNGUBA BAMONGOYO,
Que notre Sauveur Jésus-Christ de Nazareth, qui avait promis la résurrection des morts, vous accorde une place dans son royaume céleste, où, nous croyons nous retrouver un jour avec tous ces êtres qui nous sont les plus chers dont la mort a précipité,
Et, que la terre de nos aïeux vous soit douce et légère !
Ruben BALO TADE
A tous ces combattants, qui se battent jour et nuit contre :
l’injustice, le sélectionnisme, l’intolérance, le tribalisme, l’inégalité, le racisme, le partisme,…
dont la victoire finale serait un monde nouveau sans haine, juste, équitable et prospère,
Je dédie cette œuvre.
EPIGRAPHE
« Le salaire à lui seul ne couvrira pas tous besoins,
cependant un investissement judicieux offrira une possibilité permanente ». Me Antoine Miburo (La lecture, 1974).
REMERCIEMENTS
L’élaboration de ce mémoire a nécessité la contribution de nombreuses personnes. Car, il n’est nullement l’effort individuel de la personne qui le présente à elle seule.
Nos louanges et gloires à l’Eternel pour la miséricorde et la protection divine durant ce parcours.
Nous remercions premièrement l’équipe pédagogique de l’Université de l’Uele en unanimité et très spécifiquement, celle de la faculté des Sciences Economiques et de Gestion, pour leurs différentes interventions dans notre formation académique.
Nos gratitudes à l’endroit du Professeur Jean-Claude LIKOSI ATAMBANA et du Chef de Travaux Ignace KWANDELEMAMA TIBINDE, pour leur disponibilité en dépit de leurs occupations dans la direction et l’encadrement de cette œuvre. Leurs judicieux conseils n’ont eu qu’à alimenter notre réflexion.
Nos reconnaissances les plus chères à notre chère maman Hélène LOKANGO, pour avoir toujours été là pour nous, notre constante et notre force, notre consolatrice et notre réconfort.
Nous exprimons nos affections les plus sincères à notre chère grand-mère Fibi UZAMBO, pour ses prières et conseils à notre endroit, que le Ciel lui accorde longue vie plus qu’elle a déjà vécu sur terre.
Nous témoignons également de toute notre gratitude au couple Richard BAMONGOYO et Béatrice LINGATIYO, pour l’hospitalité trouvée durant ce parcours.
Nos gratitudes à toute la famille BAMONGOYO dont : Thérèse, Fiston, Jonathan, Jordin, Clémence, Mado, Ruth, Irène, Raphaël, Moïse, Gloria et les autres, pour la fraternité inconditionnelle.
Nos gratitudes s’étendent également au couple Honorable Ismaël et Aïcha EBUNZE, pour l’amour et l’affection qu’il a témoigné à notre égard.
Que nos amis et connaissances : Père Olivier BINGIDIMI, Gloire NZANZU et les autres, soient remerciés pour l’amitié et les moments vécus ensemble.
A nos compagnons de lutte qui ne nous ont jamais lâchés durant ce combat : Myriam
SINIRICHE, Bienvenu EBUNZE, Aminata NGALULA, Janvier GAISE, Bey Idriss, Bernardin BALINGBA, Rachel AKUDI, Merveille BEKABISIYA, Sylvie ILISILANI et les autres.
Enfin, à tous nos héros dans l’ombre, qui ont contribué véritablement au succès de notre parcours académique et aidé dans l’élaboration de cette œuvre scientifique, et, qui n’ont pas été nommément cités ci-haut, trouvent à travers ces mots, nos reconnaissances les plus franches et sincères et que le Ciel les récompense un million de fois qu’ils ont investi.
Ruben BALO TADE
SIGLES ET ABREVIATIONS
BCC : Banque Centrale du Congo
BFR : Besoin en Fonds du Roulement
BFRE : Besoin en Fonds du Roulement d’Exploitation
BM : Banque Mondiale
CDF : Congolese Devise Franc
CEEAC : Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale
CESCN : Commission des Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux
COPIREP : Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises du Portefeuille de l’État
FBCF : Formation Brute de Capital Fixe
IDE : Investissement Direct Etranger
MCO : Méthode de Moindres Carrés Ordinaires
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PCGF : Plan Comptable Général Français
PECO : Pays d’Europe Centrale et Orientale
PED : Pays en Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement
PSEM : Pays du Sud et de l’Est Méditerranée
RDC : République Démocratique du Congo
SMI : Système Monétaire International
TFM : Tenke Fungurume Mining
UNICEF : Union des Nations-Unies pour l’Enfance
VBG : Violences Basées sur le Genre
ZES : Zones économiques spéciales
RESUME
Le présent travail, qui porte sur l’impact de taux de change sur les investissements en RD Congo, a abouti aux résultats selon lesquels le taux de change a influencé positivement les investissements durant la période étudiée puisqu’une augmentation de 1 unité monétaire du taux de change occasionne une augmentation des investissements de 5835,50 unités monétaires et le modelé estimé étant autorégressif, une augmentation des investissements de
1 unité monétaire de l’année passée entraîne une augmentation de 46% de l’année en cours. Autrement dit, il y a une corrélation positive entre les variables étudiées (taux de change et les investissements) dans la mesure où les corrélations simple et partielle sont de 0,759, soit 75,9%. Il s’est aussi observé que le taux de change et les investissements ont évolué en dents de scie et ont été en forte mobilité durant la période d’étude. A ce fait, la réalité économique congolaise a été prouvée dans la mesure où lorsque les investisseurs ont tendance à voir que l’économie congolaise est totalement dollarisée, la population congolaise préfère utiliser le dollar américain au détriment de la devise locale, ils sont incités à venir investir dans le pays.
A ce stade, les investisseurs préfèrent investisseurs dans le pays puisqu’ils gagnent plus.
Mots clés : Taux de change, Investissement.
ABSTRACT
The result found shows that the exchange rate has positively influenced investments in the DRC during the period studied since an increase of 1 monetary unit in the exchange rate causes an increase in investments of 5835.50 monetary units and the estimated model being autoregressive, an increase in investments of 1 monetary unit in the past year leads to an increase of 46% in the current year. In other words, there is a positive correlation between the variables studied (exchange rate and investments) insofar as the simple and partial correlations are 0.759, or 75.9%. It was also observed that the exchange rate and the investments evolved in sawtooth and were in strong mobility during the period of study. To this fact, the Congolese economic reality has been proven insofar as when investors tend to see that the Congolese economy is totally dollarized, the Congolese population prefers to use the American dollar to the detriment of the local currency, they are encouraged to come and invest in the country. At this stage, investors prefer investors in the country since they earn more.
Keywords: Exchange rate, Investment.
INTRODUCTION
La théorie économique postule généralement une corrélation positive entre la baisse des taux de change ou des taux d’intérêt et l’activité économique. Mais si ces taux se situent déjà à un niveau très bas, voire négatif, l’efficacité de nouvelles baisses devient discutable et on peut même s’attendre à ce que l’effet stimulant s’inverse (Bernanke B.S. et Gertler M., 1995).
Le taux de change et le taux d’intérêt sont au cœur des relations économiques internationales et font partie intégrante du paysage quotidien des agents économiques. L’essor des relations commerciales et financières internationales et l’indépendance croissante qui en est la conséquence, sont un premier élément explicatif de l’importance stratégique de cette variable (taux de change). En plus de sa dimension économique et financière, le taux de change joue un rôle fondamental en tant qu’instrument ou objectif de la politique économique, voire en tant que symbole de la puissance politique. Dans le monde totalement globalisé et sans règles formelles, les économistes cherchent à appréhender les évolutions et les déterminants des taux de change, de plus en plus volatils et échappant à tout contrôle. Les médias spécialisés commentent jour après jour les évolutions des principales devises internationales que sont le dollar et l’euro, et analysent les turbulences qui vit depuis quelques années le système monétaire international « SMI » (Mondher C., 2004).
En effet, selon la littérature scientifique traitant de mécanisme d’action des taux de change sur les décisions entrepreneuriales, le « canal du crédit » est essentiel en ce qui concerne leur direction et leur ampleur. Ce canal implique que la structure du bilan des entreprises ainsi que l’organisation et la stabilité des marchés bancaires de financement et des capitaux déterminent la portée et, surtout, l’intensité de l’influence des baisses des taux sur les activités des entreprises.
Cependant lors d’un investissement dans un pays étranger, il est nécessaire que les investisseurs prennent en compte le risque lié aux fluctuations des devises. Un gain sur un investissement dans des actifs étrangers peut être annulé en raison des fluctuations monétaires, ou un investisseur peut enregistrer un gain exceptionnel si la devise du pays étranger se renforce. Les investisseurs en titres étrangers ou autres actifs doivent tenir compte de l’évolution probable du taux de change avec la devise du pays cible et peser le risque de change avec les autres risques liés à l’investissement. Certains investisseurs recherchent des gains en achetant et en vendant des devises, dans l’espoir de profiter des fluctuations de change à court terme (Akgiray, 1989).
Le taux de change est le prix auquel une devise peut être convertie en une autre. En général, là où il y a un taux de change flottant, il y a un mouvement constant des taux de change en raison de divers facteurs économiques. Ce mouvement affecte la valeur des investissements réalisés dans une devise étrangère.
Lorsqu’il existe des taux de change flottants, le taux de change d’une monnaie sera affecté par l’offre et la demande. Le prix de la monnaie peut augmenter s’il y a une demande d’exportations du pays, si le taux d’intérêt disponible sur les instruments libellés dans cette monnaie est relativement élevé ou s’il y a un afflux d’investissements dans le pays. Les taux de change fluctuent également quotidiennement en raison de la spéculation sur la monnaie, lorsque les gens acquièrent des devises étrangères en tant qu’investissement dans l’espoir que le taux de change augmentera. Cette spéculation sur les devises représente l’essentiel du volume des échanges sur les marchés des changes et fait monter ou baisser les taux à court terme en fonction du sentiment des investisseurs. À plus long terme, les facteurs économiques sous-jacents seront probablement la principale influence sur le taux de change (Krugman P. et al., 1992).
0.1. Problématique
Depuis plus d’une décennie, la situation économique de la République Démocratique du Congo (RDC) est préoccupante. La stabilité économique héritée d’une conjoncture nationale et internationale favorable des années 1960 s’est progressivement détériorée au fil des années et l’économie du pays en est aujourd’hui plus instable compte tenu des changements fréquents des gouvernements qui n’ont ni le temps, ni l’expérience nécessaire dans leurs fonctions pour maitriser les paramètres concernés.
Par ailleurs, situant la thématique du taux de change par rapport aux réalités de l’économie congolaise à travers l’évolution de l’inflation, nous constatons qu’actuellement la RDC traverse une période inflationniste qui se caractérise par la dépréciation régulière et fréquente de la monnaie nationale. Suite à l’assèchement des devises découlant de la baisse des exportations qui est une résultante de l’actuelle crise financière internationale, on observe une dépréciation sans précédent du taux de change de la monnaie nationale, le Franc Congolais, face au dollar américain, monnaie de référence.
A cet effet, dans une économie ouverte comme celle de la RDC, où le taux de change est flottant, les fluctuations de la devise peuvent s’avérer un déterminant important du comportement d’investissements des entreprises. La littérature à cet effet montre d’ailleurs que l’impact des fluctuations de la devise est un important facteur régissant les décisions d’investissements et que celui-ci se transmet à travers plusieurs canaux. Suite à une appréciation du dollar américain, d’une part, les entreprises exportatrices deviennent moins concurrentielles sur les marchés étrangers et d’autre part, le coût des intrants et des investissements importés devient moins élevé. Ainsi, lors d’une appréciation (ou d’une dépréciation) de la monnaie, ces effets varient en sens inverse et dès lors, il devient difficile de déterminer l’effet net sur l’investissement des entreprises au niveau agrégé.
De cette façon, le spéculateur sur le taux de change, quant à lui, ne se préoccupe pas d’éliminer le risque, mais prend le risque de taux de change avec l’intention de tirer un profit des transactions. Le spéculateur est plus préoccupé par la prédiction quotidienne des fluctuations monétaires à court terme découlant du sentiment du marché plutôt que par l’étude des fondamentaux économiques. La plupart des échanges quotidiens sur le marché des changes résultent de la spéculation sur les devises, de sorte que les fluctuations des devises à court terme sont déterminées par les réactions du marché aux événements plutôt que par l’état sous-jacent de l’économie de chaque pays.
Par conséquent, c’est la présence de cette instabilité observée dans le chef de la monnaie congolaise par rapport aux autres monnaies et le fait que l’économie congolaise est dollarisée qui affecte tous les secteurs en général et en particulier les investissements, qui nous ont poussés à mener une étude sur les effets que pourrait provoquer l’évolution du cours entre ces deux monnaies sur les investissements.
Vu sous cet angle et voudra dans ce travail apporter des éclaircissements sur les investissements dans ce pays en manque des investisseurs concrets depuis de décennies, les interrogations suivantes découlent de cette analyse :
- Comment ont évolué le taux de change et les investissements en RDC de 2006 à 2020 ?
- Quelle est la relation économétrique qui existe entre le taux de change et les investissements en RDC ?
- Quel est l’impact du taux de change sur les investissements en RDC pendant cette période d’étude ?
0.2. Hypothèses du travail
Eu égard aux questions de la problématique ci-haut, nous émettons les hypothèses suivantes :
- Le trend de l’évolution de taux de change en RDC se trouverait en fort mouvement d’une période à l’autre. Le taux de change évoluerait en dents de scie. Etant presque sur la même observance, les investissements seraient également en forte mobilité tout comme le taux de change.
- Par ailleurs, la relation économétrique entre le taux de change et les investissements serait positive, c’est-à-dire l’augmentation de l’un entraînerait l’augmentation de l’autre.
- Se basant ainsi sur ce résultat purement économétrique, il se démontrerait un impact positif du taux de change sur les investissements en RDC.
0.3. Objectifs poursuivis
L’actualité économique et politique nationale et internationale fait ressortir le terme d’émergence économique, dans un contexte de mondialisation où l’environnement international influence inéluctablement les processus de croissance économique. Pour le pays, le sujet tient une importance particulière, car les investissements sont au centre des préoccupations du gouvernement actuel pour le développement, la réduction de la pauvreté et du chômage, et il importe de nourrir des réflexions susceptibles d’alimenter le débat et contribuer à la formulation et la mise en œuvre des politiques en vue de l’atteinte de cet objectif.
C’est ainsi, cette thématique voulant établir la relation entre le taux de change et les investissements tout en dégageant l’impact du premier sur les seconds, les objectifs poursuivis sont de (d’) :
Etudier le trend de l’évolution de taux de change et des investissements en RDC ; Evaluer la relation économétrique existant entre le taux de change et les investissements ; Dégager l’impact du taux de change sur les investissements en RDC.
0.4. Méthodologie
Nous dégageons tout d’abord ici une méthodologie synthèse employée dans cette démarche avant d’en détailler dans le chapitre trois de ce travail. Elle concerne essentiellement la posture épistémologique, le questionnement autour de la démarche (quantitative, qualitative ou encore mixte) employé, le type de raisonnement suivi, les modes de collecte et de traitement des données utilisé.
On parle de posture ou de position épistémologique pour indiquer le paradigme de recherche dans lequel s’inscrivent les choix théoriques et méthodologiques effectués (ex : explication, compréhension, description, herméneutique, etc.) Dans cette perspective, définir une posture de recherche en sciences sociales peut être envisagé comme la construction d’un chemin argumentatif. Quels types d’arguments doivent-ils être développés ? (Piron F. et Arsenault É., 2009).
C’est ainsi cette étude portera essentiellement sur un paradigme explicatif. Ce paradigme réfère au positivisme et la terminologie pour le désigner varie. Jean-Michel Berthelot (2001) le désigne sous l’expression raison expérimentale, on parle aussi de démarche objectiviste, explicative ou causale, ou de « posture objectivante » (Genard, 2010).
De cette façon, ce travail utilise des données quantitatives focalisées sur un raisonnement déductif à travers des données existantes. Pour le traitement desdites données, on se servira du logiciel Eviews et divers tests statistiques pour tester les résultats pour bien orienter notre réflexion.
De cette façon, on se servira des données secondaires dans ce travail récoltées dans les rapports annuels de la Banque Centrale du Congo (BCC) pour les années étudiées. Pour se faire, la présente étude féra recours à la technique documentaire.
Pour l’analyse des données récoltées dans le cadre de cette thématique, l’on utilisera les méthodes inductive, comparative et statistique pour le traitement des informations issues d’une démarche documentaire de collecte des données.
0.5. Choix et intérêt du sujet
Dans le domaine des sciences économiques en général et en sciences de gestion en particulier, un thème de recherche n’est jamais un fruit de hasard sans être à la recherche permanente des solutions à un problème, à un fait ou à un phénomène économique donné qui s’est posé ou pourrait se poser dans une société quelconque.
L’instabilité existentielle et persistante du taux de change surtout ces trois dernières années ont toutefois affectée négativement tous les secteurs d’activités et tous les domaines de la vie en général et surtout les investissements. Cette étude est orientée sur la théorie macroéconomique du taux de change et des investissements, il s’agit très particulièrement d’établir une relation entre ces deux variables macroéconomiques compte tenu de la santé économique et conjoncturelle actuelles de notre pays tout en dégageant l’impact de la première sur la seconde chose qui nous permettrait de proposer de solutions concrètes pouvant aider les décideurs et les entreprises dans l’avenir.
En outre, la motivation qui nous anime dans l’analyse de cette thématique est toutefois personnelle, scientifique et socioéconomique.
Personnellement, l’intérêt qui nous pousse est né au moment où nos constats ont révélé l’insuffisance des investisseurs concrets dans ce pays depuis un certain temps et surtout durant les trois dernières années depuis l’alternance politique observée à la magistrature suprême. Bien que les annonces ou les innombrables promesses faites par l’actuel Chef de l’Etat afin de ramener les investisseurs au pays, ceci semble montrer une carence permanente.
Cependant, le peu d’investissements dont le pays bénéficie qu’il soit public ou privé, semble lamentablement être affaiblie par le taux de change qui a pris de l’ascenseur durant ces quatre dernières années dû à la non-maîtrise de la situation économique, non-maîtrise de l’inflation et de la présence des apprentis dans les hautes fonctions du pays…
Sa pertinence scientifique se démontre au fait que cette étude mettra, à partir des théories macroéconomiques exposées dans ce travail, une base des données de référence pour tous les chercheurs et les agents économiques concernés par ce problème pour trouver plus d’informations.
Sous l’angle socioéconomique, le fruit de cette démarche assure une condition adéquate de la santé économique et conjoncturelle du pays car, à travers ceci, le Gouvernement, les sociétés, les investisseurs et les particuliers auront suffisamment d’outils de la politique et de la gestion efficace et efficiente de taux de change et des investissements.
0.6. Délimitation du sujet
La problématique des mouvements de taux change et le manque ou l’insuffisance des investissements en RDC semblent être un problème qui remonte de plusieurs décennies en arrière depuis la période postcoloniale bien qu’il y a quelques années, la situation était presque sous contrôle avec le Gouvernement Matata Ponyo où l’on observait la stabilité du taux de change sur le marché et la présence des investisseurs dans le pays avant de se détériorer depuis près de trois ans. C’est ainsi, cette étude est située dans le temps et dans l’espace.
Spatialement, cette thématique couvre la RDC vu les problèmes inaliénables du développement du pays dont l’étude de chaque facteur ou variable surtout ceux liés à la stabilité économique et conjoncturelle du pays est une solution ou une voie vers la résolution de cette question. Temporairement, cette étude couvre la période allant de 2001 à 2020. Il faut retenir que l’année 2001 était une année très mouvementée marquée par l’assassinat du Président Mzee L-D Kabila qui a failli faire retomber le pays dans le chao après celui enregistré vers la fin des années 90. Cependant, la situation économique, au cours de l’année 2020, a été marquée par le ralentissement de la croissance économique, induit par la pandémie de Covid-19 et aux mesures prises par les autorités visant la protection de la population. L’activité économique n’a progressé que de 1,7% contre 4,4% en 2019.
0.7. Contribution attendue
Cette thématique est l’une des démarches plosives tendant à porter de solutions concrètes aux problèmes de ce pays. Cependant, on attend de cette étude établir une relation économétrique entre les deux variables macroéconomiques étudiées notamment le taux de change et les investissements, on espère de ce fait observer l’évolution de taux de change et le volume des investissements en RDC, avec ces variables on établit la relation économique tant convoitée qui nous permettra alors de dégager l’impact de taux de change sur les investissements.
0.8. Canevas de l’étude
Tout comme tout autre travail scientifique qui nécessite une subdivision pour son assouplissement ou rendre souple son abord, celui-ci est divisé en deux parties subdivisées en chapitres à leur tour en dehors de l’introduction et la conclusion.
La première partie de ce travail est axée sur une approche théorique de cette étude qui est par ailleurs subdivisée en deux chapitres essentiellement basés sur le cadre conceptuel et la revue de littérature au premier chapitre et au second, la situation de l’investissement en RDC.
Tandis que la seconde partie, quant à elle, est orientée vers une approche méthodologique et empirique de cette recherche. Cette dernière est également scindée en deux chapitres distincts parlant en premier lieu de la méthodologie et en second lieu, l’analyse et l’interprétation des résultats.
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE
P a g e |
CHAPITRE 1. CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE
Ce chapitre est exclusivement consacré au cadre conceptuel de la recherche d’une part et d’autre part, la revue de la littérature sur la thématique.
Section 1. Cadre conceptuel
Emile Durkheim (1973) souligne que la « première démarche d’un chercheur est de définir les choses dont il traite afin qu’il sache et que l’on sache de quoi il est question ».
C’est ainsi que dans cette section nous nous employons à définir les concepts de base de notre étude afin de leur conférer un sens précis et dissiper tout malentendu à leur sujet. Nous circonscrivons les contours des concepts entre autres le taux de change et l’investissement.
1.1.1. Taux de change
1.1.1.1. Définitions
On appelle taux de change la valeur d’une monnaie nationale ou devise par rapport à celle d’un autre pays. Il représente la quantité d’une devise étrangère que l’on peut acquérir avec une unité d’une autre monnaie (La Toupie, 2022).
Le taux de change est donc le prix, en monnaie étrangère, qu’il faut payer pour obtenir une unité de monnaie nationale.
Toutes ces définitions montrent clairement que la relation entre les devises n’est possible que grâce à un intermédiaire qui est le cours de change. Ces différents arguments exhibent en fait la même pensée mais sous des horizons différents.
C’est ainsi que les auteurs distinguent une variété des taux de change selon les besoins des opérations économiques à amorcer.
1.1.1.2. Variétés de taux de change
La classification de taux de change se fait selon la nature, le besoin des intervenants sur le marché de change.
En effet, la comptabilité du marché de change diffère différentes formes des taux de change :
- Le taux de change nominal : il est considéré comme le prix relatif de deux monnaies sans tenir compte de la conjoncture. Ce taux peut être modifié par le changement dans l’offre ou la demande des monnaies même si le prix peut aussi l’affecter mais dans une faible proportion. Une appréciation de la monnaie congolaise est aussi une augmentation du prix de la monnaie congolaise en monnaie étrangère ; alors qu’une dépréciation en est une diminution. Une appréciation de la monnaie nationale correspond à une baisse du taux de change par rapport à une devise considérée. Lorsque l’on cherche à avoir le prix absolu de deux monnaies, on fait appel au taux de change réel.
- Le taux de change réel : c’est une mesure synthétique de prix des biens et services d’un pays par rapport à l’autre. Les taux réels sont très importants pour quantifier les déviations vis-à-vis de la parité de pouvoir d’achat mais il permet d’analyser les conditions macroéconomiques de la demande et de l’offre dans une économie ouverte. Ceci nous conduit à dire que le taux de change tel qu’observé en RDC est le prix du panier des biens, il détermine la différence de marge en terme de taux nominal et du niveau de prix.
- Le taux de change fixe : il est observable dans des pays où la banque centrale offre la monnaie à un prix fixe et achète l’or à un prix plus ou moins équivalent. Lorsque le cours de change de la monnaie est fixé ou déterminé en termes d’or, toutes choses restant égales par ailleurs, toutes les monnaies ont un taux de change fixe les unes contre les autres. L’appréciation ou la dépréciation de la monnaie dépend dans ce cas du volume des échanges sur les marchés des biens et services.
- Le taux de change flottant : il permet au taux de flotter sans problème pendant un temps déterminé afin de stabiliser le niveau de négociation de la monnaie sur les marchés libres. Ce taux de change libre se détermine par le jeu des forces concurrentielles de l’offre et de la demande de monnaie. Ce type de taux de change est difficilement contrôlable par les autorités monétaires ; et pour y faire face, ils font appel au taux glissant. La détermination du type de change est une question de choix de politique monétaire d’un pays.
- Le taux de change glissant : il permet de faire évoluer le taux de change à un rythme contrôlé, de manière automatique ou délibérée. Ce taux assure une stratégie de stabilisation pour les échanges et les payements internationaux et facilite des ajustements à long terme. Lorsque la banque a réajusté sa quantité qu’elle peut offrir et pour lui permettre de suivre le mouvement sur le marché libre, elle met en place la politique du taux flexible.
- Le taux de change flexible : c’est un taux de change déterminé par le mécanisme né sur le marché libre sans aucune intervention. A ce niveau, chaque pays serait libre de
laisser le taux de change s’ajuster à la situation économique. Ce taux rend moins intolérable les effets de l’inflation et rigide la fixation de prix des biens et services. Dans un pays où ce taux de change est d’application, l’Etat ou la banque centrale a du mal à introduire une politique pour évaluer et contrôler l’évolution de l’économie.
- Le taux de change au comptant et le taux de change à terme : le taux de change au comptant est un taux utilisé dans les transactions en devise au comptant. Les transactions en gestion prennent deux jours pour se réaliser car dans la plupart de cas, il faut deux jours pour que les ordres de payements tels que les chèques soient compensés à travers le système bancaire (Ooreka, 2022).
1.1.1.3. Les déterminants des taux de change
Plusieurs variables entrent en jeu pour rendre compte de la détermination et la variation des cours de changes :
- La balance des transactions courantes : l’analyse théorique la plus utilisées jusqu’au début des années 70 se base sur la situation des balances commerciales ou des balances courantes pour expliquer les mouvements des taux de change. Mundell (1960) et Fleming (1962) deux auteurs d’inspiration Keynésienne, ont développé les modèles dans lesquels la dynamique des taux de change est fonction de l’état du solde des échanges extérieurs, lui-même lié au niveau de la demande domestique et à celui de taux d’intérêt. L’observation empirique montre en effet, qu’en moyenne période, les pays à monnaie faible sont ceux dont la balance courante a tendance à être déficitaire. De manière symétrique, les pays à devise forte sont ceux dont le solde extérieur est positif. Le cas typique du Japon qui accumulait des excédents structurels au cours des décennies 80 et 90, notamment vis-à-vis des Etats -Unis. Le Yen s’est alors apprécié par rapport au dollar.
- La parité des pouvoirs d’achat : introduite par David Ricardo, la théorie de la parité des pouvoirs d’achat défend de l’idée que la « valeur de la monnaie est partout la même ». Autrement dit, à l’équilibre le cours de change doit refléter l’égalité du pouvoir d’achat de deux devises considérées. Dans un régime de change fixe, si le prix réel de biens diffère d’un pays à l’autre, la demande supplémentaire des biens dans le pays où ils sont « le moins cher » va engendrer un accroissement des prix : il y a ajustement au taux de change par le prix.
- La parité des taux d’intérêt : développé par Keynes, la théorie de la P.T.I s’explique par les possibilités d’arbitrage entre les marchés financiers. Le différentiel des taux d’intérêt entre deux pays doit compenser l’évolution des cours de change. Elle exprime l’idée que la différence entre le cours de change au comptant et à terme, exprimée en pourcentage, tend à égaliser l’écart de taux d’intérêt entre les placements à des termes similaires dans les monnaies en cause ; soit :
ou encore où :
- Y représente un capital exprimé en monnaie domestique ;
- et les taux d’intérêt respectifs domestique et étranger ;
- F le taux de change à terme ; S le taux de change courant.
- Les prix de monnaies : dans la théorie de la parité du pouvoir d’achat la monnaie d’un pays dont le taux d’inflation est supérieur à celui de ses partenaires doit se déprécier. Cette dépréciation est surtout fonction de la place qu’occupe le pays concerné, son pouvoir de négociation sur le marché ainsi que la compétitivité de ses produits sur l’échiquier international.
- Les taux d’intérêt : il existe une relation inverse entre le taux d’intérêt réel et le cours de change, si la monnaie est faible les agents n’acceptent la détenir que moyennement un taux d’intérêt élevé qui les protège contre le risque de dépréciation.
- Le solde courant : la monnaie d’un pays dont le solde courant est négatif doit se déprécier si les monnaies qui sont prises comme devises accusent un solde courant positif. Cette situation affecte l’appréciation et la dépréciation du cours de change de l’une ou de l’autre pays considéré.
- Le taux de change futur : dans un pays où la stabilité de la monnaie nationale n’est pas garantie, les opérateurs économiques ont tendance à se procurer une devise en vue de se couvrir. Dans ces conditions, la devise est demandée pour motif de spéculation.
- Les valeurs futures des monnaies : Soit la monnaie A d’un pays V et la monnaie B d’un pays W. le taux de change entre les deux monnaies sera celui qui va équilibrer le rapport des valeurs de deux pays ; ainsi, un tel prix relatif est fondé sur la rareté et l’utilité. Cette rareté se mesure par le rapport de coefficient d’expansion des unités monétaires respectivement M.A et M.B. L’unité quant à elle se mesure par le rapport de coefficient de croissance réelle de production des biens et services échangeables P.A et P.B. Ainsi les indicateurs d’inflation monétaire seront donnés par :
- Les prix relatifs des biens et services : le taux de change est aussi fonction du rapport des niveaux des prix dans les pays respectifs. Un pays exposé à la concurrence internationale doit faire le nécessaire pour maintenir sa compétitivité. Ainsi, lorsque le pays a des coûts de production qui croissent plus vite que ses partenaires, cela entraîne une détérioration du rapport : où Pi = le prix à l’intérieur et Px = le prix à
l’extérieur (Védie H-L, 2011).
1.1.2. Investissement
Pour l’économiste comme pour le gestionnaire en entreprise, un investissement a une définition plus large qui englobe les investissements au sens comptable auquel s’ajoutent le besoin en fonds de roulement d’exploitation, certaines charges d’exploitation et des titres financiers à court terme faisant partie de l’actif circulant (Jaillet P., 2012).
Tel qu’évoquer ci-haut, au sens comptable, constitue donc un investissement :
Tout bien, meuble ou immeuble, corporel ou incorporel, acquis ou créé par l’entreprise,
Destiné à rester durablement (plus d’un an) sous la même forme dans l’entreprise. Cette définition, proposée par le plan comptable général français (PCGF), met l’accent sur la notion de propriété et sur celle de durée de vie.
Le besoin en fonds du roulement d’exploitation (BFRE) est généré par le supplément d’activité lié à certains investissements industriels ou commerciaux.
Il est égal à la différence entre :
Les besoins nés du cycle d’exploitation (financement des stocks et de l’encours clients principalement),
Les ressources provenant de l’exploitation (en-cours fournisseurs d’exploitation essentiellement). BFR = Stocks + en-cours clients – en-cours fournisseurs. Il peut s’exprimer en jours ou en pourcentage du chiffre d’affaires (hors taxes).
Dans l’entreprise, une dépense correspondant à :
Une campagne de publicité,
Un programme de formation du personnel,
La mise au point d’un produit nouveau ou d’une nouvelle machine,
Un programme de recherche et développement, est considérée comme un investissement au sens économique du terme (Jaillet P., 2012).
Pour un particulier, le financement d’une année d’étude universitaire revient aussi à un investissement.
Un investissement est donc le moyen d’atteindre un objectif que l’on s’est fixé, celui-ci pouvant être accessible ou ambitieux, concerner le futur proche ou le long terme. Toute une palette d’objectifs est donc envisageable entre ces extrêmes et l’on peut procéder à une typologie des investissements en se fondant sur l’objectif visé.
1.1.2.1. Typologie
Quant à la typologie, ça a rapport à l’objectif visé. Nous distinguons les investissements qui relèvent du décideur privé, de ceux qui relèvent du décideur public (Collombet C. et Minonzio J., 2016).
- a) Décideur privé
Sans prétendre être exhaustif, nous citons, pour l’entreprise privée, les investissements suivants :
De remplacement : pour maintenir la capacité de l’entreprise. De tels investissements apparaissent pendant la période d’exploitation de l’investissement principal.
De productivité : pour diminuer le coût de production à production constante. Cet objectif est atteint grâce à la modernisation des équipements ou à l’amélioration des techniques.
De croissance, de capacité ou d’expansion : pour augmenter le potentiel productif de l’entreprise. Il s’agit de se doter de moyens supplémentaires,
De diversification ou d’innovation : pour atteindre de nouveaux marchés grâce à l’étude et au lancement de produits nouveaux,
Obligatoires : pour se conformer à la législation en matière d’hygiène, de sécurité ou de préservation de l’environnement.
D’image : pour acquérir de nouveaux clients (publicité, notoriété),
Sociaux : pour améliorer le climat social en créant des conditions de travail favorables au personnel.
Stratégiques : pour assurer le devenir de l’entreprise.
- b) Décideur public
Pour une collectivité locale, un état ou une organisation internationale, l’objectif visé par un investissement (immobilisation au sens comptable ou bien action de soutien) peut être, non pas l’accroissement de la rentabilité économique mais l’accroissement du bien-être public. Dans ce cas, c’est la notion de rentabilité socio-économique qu’il convient de considérer.
On distingue deux types d’investissements publics : les investissements publics classiques, d’une part et les investissements publics sous tutelle, d’autre part.
Investissements publics classiques
Ce sont les investissements pour lesquels la demande sociale domine : ils obéissent à une logique non marchande. Dans cette catégorie, on classe par exemple les investissements qui relèvent des ministères de la défense nationale, de l’éducation, de la santé ou de la culture (ex : Recherche militaire, Université, Hôpital public, Bibliothèque nationale).
Investissements publics sous tutelle
Les investissements publics sous tutelle sont caractérisés par le fait qu’ils peuvent être indifféremment produits par le secteur privé ou le secteur public. Ce sont des biens indivisibles dont la demande émane d’individus qui payent le service rendu et sont considérés en quelque sorte comme des consommateurs. Néanmoins, une part non négligeable de ces investissements tend à répondre à une demande sociale, demande qui justifie l’intervention de l’État et leur retrait de la sphère des lois du marché.
1.1.2.2. Caractéristiques d’un investissement
Trois notions essentielles caractérisent un investissement :
La notion de durée qui ressort de l’étalement dans le temps des investissements et des résultats espérés,
La notion de rendement et d’efficacité eu égard aux objectifs visés par l’investisseur, La notion de risque lié au futur (Collombet C. et Minonzio J., 2016).
Section 2. Revue de littérature
Aucune étude si originale soit elle ne peut pas prétendre s’affranchir des liens qui l’unissent à d’autres études de la même contrainte. La logique scientifique exige de nos jours et dans la plupart de cas, que lorsqu’on traite un sujet scientifique, il est préférable à tout rédacteur de commencer par fréquenter des bibliothèques pour consulter les travaux de fin d’études traités par nos prédécesseurs, d’en tirer une démarcation enfin d’éviter de revenir sur les mêmes idées.
En effet, la question de l’impact de taux de change sur l’investissement n’est pas nouvelle. Elle a par exemple été développée par Lucas qui montre que l’incertitude de taux de change réduit l’investissement en présence de coûts d’ajustement. L’incertitude a également un impact négatif sur l’investissement dans le modèle du q de Tobin, ou lorsque qu’il existe une irréversibilité dans le processus. Les travaux les plus récents ont mis en évidence l’existence d’une option d’attente dans les projets irréversibles, dont la valeur peut conduire à reporter la décision d’investissement en situation d’incertitude. L’incertitude affecte en effet la valeur de l’investissement qui devient variable dans le temps et imprévisible. En effet, dans ce cas,
« reporter la décision d’investissement et détenir l’option est équivalent à la détention d’un actif qui ne rapporte pas de dividende, mais peut s’apprécier au cours du temps. La firme n’investira donc que si l’espérance de valeur de l’investissement dépasse un seuil. Le niveau de ce seuil augmente avec l’incertitude sur les rendements futurs (ce qui est conforme avec la théorie des options, qui montre que la valeur d’une option augmente avec la volatilité de l’actif sous-jacent) ; il augmente également avec le taux d’actualisation, et avec le terme de tendance inclus dans l’évolution du taux de rendement anticipé. Ces résultats sont assurés en l’absence d’aversion pour le risque (Villieu P., 2019).
Ainsi, il paraîtra très égoïste de prétendre être le premier ou le tout dernier a porté le regard scientifique sur ladite question car, nombreuses sont les littératures qui sont en vogue sur cette question.
En outre, étant donné que le champ d’investigation scientifique est illimité et évolutif dans son contenu et dans ses formes, Toutes questions qui se poseraient pour y apporter solution apparaissent comme une goutte d’eau dans l’immensité d’eau de vérité scientifique, voici quelques travaux répertoriés faisant étant de la question abordée :
Nancy G., Aloy M., Gilles Ph. et Gonçalves L. (2016) dans leur revue scientifique axée sur le « cycles de change et choix d’investissement en incertitude », pensent qu’à partir du concept de « profitabilité », qui permet d’analyser les déterminants réels et monétaires du cours de change, l’article se propose d’étudier les choix d’investissement par rapport aux décalages qui apparaissent entre les cycles de change et les cycles d’activité. Les résultats de leur étude conduisent d’une part, à mettre en évidence une valeur d’option élevée des investisseurs dans le secteur réel, relativement aux placements monétaires et financiers; d’autre part, à faire apparaître des écarts de comportement selon les pays récepteurs des flux d’investissements internationaux.
Pour Kally Kalala Kakese (2010) dans les « effet de la relation de causalité entre le taux de change et l’inflation sur le budget de trésorerie d’une entreprise. Cas de la sucrière de KwiluNngongo en RDC : approche par une modélisation VAR », a cherché à analyser le lien de causalité entre le taux de change et l’inflation, en suite déterminer la variable qui cause la variation de l’autre ou celle qui influence l’évolution de l’autre et enfin, chercher l’incidence de ladite relation sur le budget de trésorerie au sein de la Compagnie Sucrière de KwiluNgongo. On peut retenir de son étude qu’il existe une relation bidirectionnelle entre le taux de change parallèle et l’inflation, les deux variables n’ont pas au même moment d’impact sur le budget de trésorerie de la Sucrière, uniquement l’inflation à une faible pondération.
Laurent Da Silva et Nicolas Vincent (2012) dans leur ouvrage qui a porté sur le « taux de change et décisions d’investissement au Canada : une analyse réalisée au niveau des emplacements », sont partis de l’observation selon laquelle il y a depuis plusieurs années, le Canada accuse un retard par rapport aux Etats-Unis en ce qui touche l’intensité des investissements. Dans leur étude, ils ont utilisé des données longitudinales recueillies au niveau des emplacements afin d’analyser le lien entre le taux de change et la décision d’investir. Les résultats issus de leur investigation minutieuse montrent que, toutes autres choses étant égales par ailleurs, les entreprises canadiennes tendent à réduire leurs activités d’investissement quand le dollar canadien s’apprécie. De plus. Les entreprises les plus touchées sont celles qui exportent une large part de leur production. Ces résultats démontrent que l’effet négatif d’une appréciation du taux de change sur la compétitivité des entreprises du pays surpasse les bénéfices induits par un pouvoir d’achat accru.
Laurent Da Silva et Nicolas Vincent (2009) à nouveau dans le « taux de change, investissement et productivité », ont cherché à déterminer l’orientation extérieure des entreprises ainsi que les caractéristiques des marchés dans lesquels elles évoluent. Ils concluent qu’à ce jour, les preuves empiriques sur le sujet montrent que la relation, bien que très complexe, est effectivement présente dans les données. Jusqu’à maintenant, la littérature a utilisé principalement des données agrégées au niveau des industries pour mesurer l’effet du taux de change sur les investissements (à l’exception d’une seule étude). Nous croyons qu’une analyse avec des données longitudinales au niveau de l’entreprise permettrait de mieux capter l’effet du taux de change en contrôlant pour l’hétérogénéité entre les entreprises. De plus, la littérature canadienne sur le sujet reste limitée alors même que certaines études relatent la spécificité du cas canadien.
Selon l’étude de Murhula Lusheke Bonheur (2020) sur « l’investissement direct étranger et taux de change en République Démocratique du Congo: quels effets ? » a voulu déterminer le rôle des investissements directs étrangers dans le financement de la croissance et la stabilisation des taux de change. Il a abouti aux résultats selon lesquels le taux de change officiel en RDC a un impact négatif sur l’investissement direct étranger. Ses résultats prouvent en suffisance que la dépréciation de la monnaie augmente l’IDE dans le pays d’accueil et par conséquent le taux de change diminue. Ainsi, la baisse du taux de change entraîne une augmentation des exportations. Dans les mêmes conditions, une hausse du taux de change entraîne une diminution des exportations.
Quant à Harrache Brahim et Khelifi Rima (2017) dans « l’impact du taux de change réel sur les investissements directs étrangers : étude théorique et analyse empirique (données de panel). Cas de quelques pays du sud et de l’est de la Méditerranée : Algérie, Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie, Turquie », ont tenté d’analyser, parmi un groupe de déterminants dont une large partie est inspirée de la littérature empirique existante, tout particulièrement le rôle que joue le taux de change réel sur l’attractivité des territoires vis-à-vis de ces investissements. Ses résultats ont indiqué quel taux de change réel, qui a fait l’objet de leur analyse, n’agit pas sur les flux d’IDE reçus par cette zone. Il ressort que les principaux déterminants des afflux d’IDE sont : la taille de marché, ainsi que quelques indicateurs de la bonne gouvernance, tels que : la qualité de la réglementation, l’Etat de droit et la stabilité politique.
Enfin, Lazard Frères Gestion (2018) dans son article sur « taux de change et investissement », a estimé que la diversification en devises pures comme stratégie d’investissement ne lui paraît pas être optimale dans la mesure où elle amène de la volatilité à court terme et peu voire pas de surperformance à long terme ; elle est utilisée avec parcimonie dans notre gestion de portefeuilles. En effet, les choix d’allocation en devises doivent avant tout rester cohérents avec les besoins futurs de l’investisseur : train de vie, projets, passif… La diversification s’obtient par la sélection d’actifs dont la valorisation intègre une composante elle-même liée à l’évolution des devises que nous surveillons et assumons.
A la différence de nos prédécesseurs, ce travail offre une analyse théorique et économétrie du lien entre incertitude sur le taux change et le volume des investissements, en s’appuyant sur le fait que cette incertitude affecte la demande. Après avoir proposé une revue rapide de la littérature, il présente un modèle théorique qui montre que le lien entre investissement et le taux de change dépend fortement de la structure de marché dans laquelle opère la firme. Ainsi au terme de l’analyse, on sera à mesure, sur base des analyses économétriques, de dégager l’impact du taux de change sur les investissements en RDC.
Conclusion partielle
C’est ici que s’achève ce chapitre qui a porté sur l’approche conceptuelle et la revue de littérature de l’étude. Nous sommes partis de la définition du taux de change qui n’est rien d’autre que le prix d’une monnaie étrangère dans un pays donné. Nous avons exhibé les différents types des taux de change : le taux nominal, réel, fixe, flottant, glissant, flexible, ainsi que le taux de change au comptant et à terme. Ensuite nous avons présenté le marché des changes, les agents qui y interviennent, les stratégies présentes sur ce marché, les risques associés sur ce marché et les risques liés aux opérations de change. Puis, nous nous sommes permis de présenter les éléments qui aident à déterminer le taux de change notamment la balance des transactions courantes, la parité des pouvoirs d’achat ; la parité des taux d’intérêt, les prix de monnaies, les taux d’intérêt, le solde courant, le taux de change futur, les valeurs futures des monnaies, les prix relatifs des biens et services. Plus loin ou dans le dernier épisode de chapitre, il a été question de passer en revue la littérature sur ladite thématique au cours de laquelle, nous avions répertorié les travaux abordés antérieurement par les prédécesseurs ayant un trait avec cette thématique.
Il convient alors de noter que dans le prochain chapitre, il sera essentiellement question de présenter le milieu d’étude qui n’est rien d’autre que la RDC.
CHAPITRE 2. PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Ce chapitre est axé sur la présentation de la RDC. A cet effet, il est subdivisé en trois sections distinctes : la première est caractérisée par une vue d’ensemble de la RDC, quant à la deuxième et la dernière, elles sont respectivement axées sur l’état de lieux sur l’investissement et la politique de change en République démocratique du Congo.
Section 1. Vue d’ensemble de la République démocratique du Congo
La RDC, d’une superficie équivalente à celle de l’Europe occidentale, est le plus grand pays d’Afrique subsaharienne. Elle possède des ressources naturelles exceptionnelles, notamment des gisements de minerais (cobalt, cuivre, etc.), un grand potentiel hydroélectrique, de vastes terres arables, une formidable biodiversité et la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.
Pourtant, la plupart des habitants de RDC n’ont pas profité de ces richesses. Une longue succession de conflits, d’instabilité, de troubles politiques et de régimes autoritaires a conduit à une crise humanitaire aussi sévère que persistante, à laquelle s’ajoutent des déplacements forcés de populations. Et la situation ne s’est guère améliorée depuis la fin des guerres du Congo en 2003.
La RDC est l’une des cinq nations les plus pauvres du monde. En 2021, près de 64 % de la population du pays un peu moins de 60 millions de personnes vivait avec moins de 2.15 dollars par jour. Ainsi, près d’une personne sur six en situation d’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC.
2.1.1. Situation politique
En 62 ans d’indépendance, la RDC n’a connu sa première transition pacifique du pouvoir qu’en janvier 2019. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, fils de l’opposant historique Étienne
Tshisekedi, a remporté l’élection présidentielle de décembre 2018 et a succédé à Joseph Kabila qui dirigeait le pays depuis 18 ans.
Il semble qu’un nouveau contrat social soit en train de se dessiner entre l’État et les citoyens, par la généralisation de l’enseignement primaire gratuit, une transparence accrue et des réformes du secteur public, ainsi que l’accent porté sur la prévention des conflits et la stabilisation dans l’Est du pays.
Cependant, malgré les efforts de prévention des conflits et de stabilisation, des poches d’insécurité persistent dans le pays, particulièrement dans sa région orientale. Le pays se prépare pour les prochaines élections législative et présidentielle prévues fin 2023.
Le bon déroulement de celles-ci permettrait au pays de continuer sur la voie de la stabilité politique et de poursuivre des réformes nécessaires pour permettre à la majorité de sa population de bénéficier des potentialités énormes que regorge le pays.
2.1.2. Situation économique
La croissance économique, estimée à 6,1% en 2022, conserve la forte dynamique de 2021 (6,2%). Les investissements et les exportations du secteur minier restent les principaux moteurs de la croissance, soutenus par l’amélioration des prix des minerais et la hausse des investissements publics. Les secteurs non miniers (notamment les services) devraient ralentir à 4,1 % en 2022, contre 4,5 % en 2021 (BM, 2022).
L’augmentation des prix des métaux devrait compenser celle des prix des produits alimentaires et du pétrole et conduire à une amélioration des termes de l’échange et à un compte courant équilibré (partant de -1,0 % en 2021), contribuant ainsi à constituer des réserves à environ 8,3 semaines d’importations en 2022, contre 6,3 semaines un an plus tôt, et limitant les fluctuations excessives des taux de change. La hausse des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires en raison de la guerre en cours en Ukraine exerce des pressions à la hausse sur l’inflation intérieure, faisant passer le taux d’inflation moyen de 9,1 % en 2021 à environ 9,5 % en 2022 (BM, 2022).
Le déficit budgétaire est projeté à 3,0 % en 2022 (contre 1,0 % en 2021), car l’amélioration de la mobilisation des recettes ne peut entièrement compenser la hausse des dépenses en capital et des transferts courants. Les recettes sont estimées à 14,4 % du PIB en 2022, en raison des prix favorables des produits de base et de la numérisation du processus de collecte des recettes, tandis que les dépenses (18,7 % du PIB) devraient augmenter en raison des ajustements salariaux et des subventions aux carburants.
Les perspectives à moyen terme pour la RDC sont favorables, les estimations prévoyant une croissance de 6,4 % en 2023. Cependant, l’économie congolaise reste vulnérable aux fluctuations des prix des produits de base et aux performances de ses principaux partenaires commerciaux, l’exposant ainsi aux perturbations liées aux conflits géopolitiques et à la résurgence de la pandémie de Covid-19. Les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, à travers la hausse globale des prix des aliments et du pétrole, pourraient exercer une pression plus forte sur le déficit budgétaire, l’inflation et la consommation des ménages, exacerbant ainsi la pauvreté et les inégalités (BM, 2022).
Compte tenu des conflits persistants à l’Est, le défi immédiat de la RDC est de renforcer la sécurité et de maintenir la stabilité politique et macroéconomique tout en intensifiant les réformes en cours pour assurer une croissance durable.
2.1.3. Contexte social
La RDC se classe au 164e rang sur 174 pays selon l’indice de capital humain 2020, conséquence de décennies de conflits, de fragilité et de développement contrarié. L’indice de capital humain de la RDC s’établit à 0,37, au-dessous de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne (0,40). Cela signifie qu’un enfant congolais né aujourd’hui ne peut espérer réaliser que 37 % de son potentiel, par rapport à ce qui aurait été possible s’il avait bénéficié d’une scolarité complète et de qualité, et de conditions de santé optimales. Les principaux facteurs à l’origine de ce score médiocre sont le faible taux de survie des enfants de moins de cinq ans, le fort taux de retard de croissance des enfants et la piètre qualité de l’éducation.
Le taux de retard de croissance en RDC (42 % des enfants de moins de cinq ans) est l’un des plus élevés d’Afrique subsaharienne et la malnutrition est la cause sous-jacente de près de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans. Et contrairement à d’autres pays africains, la prévalence du retard de croissance dans le pays n’a pas diminué au cours des vingt dernières années. En raison d’un taux de fécondité très élevé, le nombre d’enfants souffrant d’un retard de croissance a augmenté de 1,5 million.
L’accès à l’éducation s’est considérablement amélioré au cours des deux dernières décennies, en particulier pour les filles et à des âges plus précoces. Entre 2000 et 2017, le taux net de scolarisation dans le primaire a augmenté de 50 %, passant de 52 à 78 %. Cependant, la qualité de l’éducation est extrêmement faible : en termes d’apprentissage et de réussite, le taux d’achèvement du primaire n’est que d’environ 67 %, et on estime que 86 % des enfants de 10 ans en RDC sont en situation de pauvreté des apprentissages, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas lire et comprendre un texte simple (BM, 2022).
Les femmes congolaises se heurtent à des obstacles importants en matière de perspectives économiques et d’autonomisation, y compris les violences basées sur le genre (VBG) et la discrimination. Seulement 16,8 % des femmes terminent l’école secondaire, soit environ la moitié du taux correspondant pour les hommes. Les mariages précoces et les taux de fécondité élevés posent problème, le taux de fécondité des femmes et des filles sans aucune éducation étant deux fois supérieur à celui des femmes ayant achevé leurs études secondaires (7,4 enfants contre 2,9, DHS 2014). La moitié des femmes déclarent avoir subi des violences physiques et près d’un tiers ont subi des violences sexuelles, le plus souvent perpétrées par un partenaire intime (DHS, 2013).
Le taux d’activité des femmes en RDC est estimé à près de 62 %, la plupart d’entre elles travaillant dans l’agriculture. Bien que ce taux soit relativement élevé, les femmes gagnent beaucoup moins que les hommes et possèdent moins d’actifs. Un rapport réalisé en 2021 recense trois grands facteurs à l’origine des écarts persistants et significatifs entre les sexes : le contrôle des terres, la capacité d’expression et d’action, et le risque et l’incertitude, en particulier la vulnérabilité aux chocs et à la violence de genre.
La RDC subit toujours l’une des crises humanitaires les plus complexes et prolongées au monde, exacerbée par des épidémies récurrentes : choléra, rougeole, Ebola et, plus récemment, Covid-19. En outre, la réticence aux vaccins contre la Covid-19 est importante dans le pays.
Des indices suggèrent que la pandémie de Covid-19 a eu un impact négatif sur le degré d’utilisation des services de santé depuis mars 2020. On a constaté une baisse du nombre de visites prénatales, une augmentation du nombre de grossesses ainsi qu’une hausse de l’incidence des violences sexuelles et de genre. En raison de la pandémie, près de 23 millions d’enfants n’ont pas été vaccinés comme ils l’auraient dû en 2020, soit le nombre le plus élevé depuis plus d’une décennie selon des données récentes de l’OMS et de l’UNICEF. Il est par conséquent à craindre que l’interruption temporaire des services de santé de base entraîne une crise sanitaire secondaire.
Section 2. Etat de lieux sur l’investissement en RDC
Cette section est consacrée à un état de lieux sur les investissements en République
Démocratique du Congo. A cet effet, elle concerne respectivement l’investissement brut, la répartition sectorielle du flux d’investissement et la politique de change en RDC.
2.2.1. Evolution de l’investissement brut en RDC
Les investissements bruts ont participé à la formation des richesses intérieures en concurrence de 39,0 % en 2007 contre 33,8 % une année plus tôt. Cet accroissement a été essentiellement soutenu par les entreprises et les ménages en concurrence de + 80% de l’ensemble de la formation brute du capital (BCC, 2007).
Quoi qu’en léger recul par rapport à l’année précédente, le rythme de progression du taux d’investissement en 2008 reste positif, lié d’une part aux investissements publics portant essentiellement aux investissements directs, et d’autre part au dynamisme des activités dans les secteurs de mines au premier semestre et de construction par les entreprises privées et les ménages ainsi qu’aux investissements réalisés dans le secteur bancaire grâce à l’apport des capitaux frais. En ce qui concerne les investissements réalisés dans le cadre budgétaire, ils ont concerné principalement les équipements des administrations, les infrastructures économiques (Construction et réhabilitation des routes, ponts et chaussées), équipements médicaux et les travaux antiérosifs. D’une année à l’autre, les investissements publics sont passés de 22 384,3 millions de CDF à 160 755,0 millions (BCC, 2008).
Après la période de la crise économique mondiale en 2009, la tendance au redressement de la courbe de la croissance du PIB et à l’augmentation du revenu réel est de plus en plus évidente en 2010. C’est dans ce contexte qu’il a été relevé une augmentation significative de l’investissement dont la contribution à la croissance du PIB a été de 3,2 points de pourcentage contre 0,6 point précédemment. Cette évolution trouverait son origine notamment dans la poursuite des grands travaux d’infrastructures entrepris par le Gouvernement dans le cadre des Cinq Chantiers (BCC, 2010).
La tendance à la hausse observée dans le comportement des investissements bruts l’an dernier s’est légèrement effritée en 2011. En effet, la contribution à la croissance a enregistré un ralentissement s’établissant à 3,4 points contre 1,6 point, en dépit de la reprise des activités au lendemain de la crise économique et financière mondiale. L’apport significatif de la FBCF à la croissance tient notamment à l’accroissement des investissements dans le secteur minier dans un contexte de raffermissement des cours sur le marché mondial. Il résulte également de la poursuite de grands travaux d’infrastructures entrepris par le Gouvernement dans le cadre du programme de reconstruction et de l’accroissement des investissements des particuliers dans le secteur de l’immobilier (BCC, 2011).
Une progression de 7,4 % des investissements bruts, en volume, a été notée en 2013, à mettre en liaison avec celle de la formation brute de capital fixe (7,4 %) et de la variation des stocks (63,3 %). En particulier, les investissements privés se sont accrus de 7,4 % en 2013 pour se situer à 2.244,0 milliards de CDF en raison de l’extension des activités de certaines sociétés minières, de la poursuite des travaux de reconstruction et de modernisation du pays, et de la création de certaines entreprises notamment dans le secteur de la téléphonie mobile. Quant à ceux du secteur public, ils n’ont été que de 330,0 milliards de CDF, soit 7,1 % d’accroissement, suite notamment à certaines pressions sur les recettes publiques, entrainant du retard dans le démarrage de certains projets publics déjà programmés. Par ailleurs, la contribution des investissements bruts à la croissance a été de 2,1 points de pourcentage contre 1,1 point en 2012, avec une part prépondérante du secteur privé (1,8 point de pourcentage). Rapproché à son niveau de 2012, le taux d’investissement en 2013 a faiblement baissé pour se situer à 27,9 % du PIB contre 28,2 %. Ce niveau reste faible pour permettre la réalisation d’une croissance économique soutenue et susceptible de consolider la création d’emplois et de réduire le chômage (BCC, 2013).
Parallèlement, les investissements bruts ont plombé la croissance de 3,0 points en 2015 contre une contribution positive de 1,6 point en 2014. Il sied de relever que le ralentissement des travaux d’infrastructures publiques et l’incertitude liée aux marchés des capitaux étrangers sont à l’origine de cette situation (BCC, 2015).
La formation brute de capital fixe (FBCF) a enregistré une progression de 7,5%, en volume, après 9,7% en 2016, en liaison avec le raffermissement des investissements privés, lesquels ont progressé de 17,3% après 16,8% en 2016. Cette évolution est corollaire à la reprise du dynamisme de l’activité extractive favorisé par le relèvement des cours de produits de base.
En revanche, les investissements publics ont baissé de 73,6% en 2017 sous l’effet la nonexécution de certains projets publics. A la faveur de cette évolution, le taux d’investissement s’est ressorti à 30,3% du PIB après 29,2% en 2016 (BCC, 2016).
Ils ont ensuite enregistré une augmentation de 14,6% en 2019 contre 12,9% en 2018, imputable au regain de confiance des investisseurs, suite à l’alternance politique enregistrée au pays (BCC, 2019).
Il faut noter un accroissement de 14,0% en 2020 contre une contraction de 10,0%, une année plus tôt, avec une contribution à la croissance de la demande globale de 4,5 points. Cette situation est essentiellement due aux investissements du secteur privé, lesquels se sont accrus de 14,2%, avec une contribution de 4,3 points de croissance à l’évolution de la demande globale (BCC, 2020).
2.2.2. Répartition sectorielle des flux d’investissement en RDC
L’analyse sectorielle révèle que la branche de services marchands a drainé 52,8% des projets suivi de celle des industries de fabrication avec 33,3%. Les autres branches d’activité économique, à savoir l’agriculture, les bâtiments et travaux publics ainsi que la production et la distribution d’eau, de l’électricité et de gaz ont représenté respectivement 8,9% ; 3,3% et 1.6% dans le totale en 2009.
L’analyse sectorielle révèle que la prépondérance des infrastructures économiques absorbant 51,3% des dépenses en capital du cadre budgétaire en 2009. En effet, les dépenses y afférentes se sont accrues de 1, 039%, passant d’une année à l’autre de 14 186,4 millions de CDF à 246 406,2 millions. Ces dépenses ont été affectées essentiellement aux besoins de la reconstruction et la réhabilitation des routes, ponts et chaussés.
2.2.3. Capitaux étrangers et la dynamique de l’investissement
En ce qui concerne l’exploitation des mines de cuivre et de cobalt, les investissements les plus importants ont été réalisés par Tenke Fungurume Mining (TFM), dont le capital est détenu à 56 % par un opérateur nord-américain, Freeport-McMoRan Copper and Gold Incorporation ; à 24 % par Lundin Mining/Tenke Mining ; et à 20 % par une entreprise publique, la Gécamines. La stratégie désormais privilégiée par l’État est la prise de participation, via la Gécamines, dans le capital d’entreprises privées. On compte actuellement une quinzaine de contrats de concession, accompagnés de coentreprises (« joint-ventures ») avec participation au capital social. Ils sont clairement le signe d’un désengagement de l’État, avec maintien d’une participation permettant de veiller à la réalisation des objectifs publics de portée stratégique. Cette orientation est en rupture avec la situation antérieure, où la Gécamines agissait en tant qu’opérateur dans le cadre institutionnel d’une entreprise publique (Kanga M. et Al., 2012).
Les réalisations à Fungurume et à Tenke sont grandioses. Elles résultent de près de 3 milliards de dollars EU d’investissements, effectués en deux phases dans la province du Katanga, à environ 180 kilomètres de Lubumbashi. Le projet concerne l’extraction et le traitement de minerais dont les réserves sont évaluées à 119 millions de tonnes, avec une teneur moyenne de 2,6 % pour le cuivre et 0,4 % pour le cobalt.
En 2011, la production a atteint 127 000 tonnes de cuivre et quelque 8 000 tonnes de cobalt.
Le développement économique de Tenke Fungurume Mining a généré de l’activité et permis la constitution de véritables agglomérations, abritant une population autochtone ou régionale, mais aussi venue de provinces plus lointaines. Depuis la mise en œuvre du projet en 2007, la population de Fungurume est passée, en quelques années, de 40 000 à 120 000 habitants, et celle de Tenke de 8 000 à 17 500. Cet afflux de population vers l’activité minière s’est traduit par la création de 2 800 emplois permanents, auxquels il faut ajouter les fournisseurs et soustraitants, à 98 % nationaux, dont l’entreprise situe le nombre entre 2 000 et 4 000. L’activité de TFM a permis de réduire un certain nombre de dysfonctionnements du marché ou des organismes publics. Elle s’accompagne également d’externalités positives, notamment en matière d’aménagement du territoire.
Dans le domaine de l’éducation, TFM a construit des écoles primaires pour accompagner l’extension des villages d’accueil de la population. Elles sont gérées en partenariat avec les acteurs locaux du système éducatif. Parallèlement, TFM apporte son soutien à la construction de deux écoles secondaires, gère des programmes de formation continue, et depuis 2009, des programmes de formation pour adultes. Fin 2011, plus de 290 membres des communautés locales avaient bénéficié de ces formations, permettant ainsi de réduire la pénurie de travailleurs qualifiés dans la région. Quelque 180 stagiaires ont, par ailleurs, suivi un programme d’apprentissage comprenant un stage de six mois chez un sous-traitant local de
TFM. De toute évidence, c’est lorsqu’elle est proche des acteurs que la formation professionnelle permet la meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’emplois.
Au cours de l’année 2011, TFM a continué à soutenir le renforcement des capacités des micro entreprises en matière de développement et de gestion du commerce. De nombreux petits entrepreneurs ont été dotés des compétences nécessaires pour satisfaire les exigences d’approvisionnement de TFM et se montrer compétitifs dans leurs réponses à ses appels d’offres. Selon TFM, les entreprises bénéficiaires auraient été à l’origine de la création de 400 postes d’ouvriers dans des activités variées, telles que les métiers de la construction (briques), la production de sacs d’échantillons, l’installation de clôtures ou l’entretien des espaces verts. TFM contribue ainsi à créer un tissu de sous-traitants locaux qui, en apprenant à satisfaire ses exigences de qualité et de prix, seraient à même d’accroître la taille de leurs entreprises et de développer des produits échangeables au niveau régional.
TFM a directement contribué à améliorer les infrastructures de la province où elle est installée, que ce soit en aménageant des routes d’accès, dans lesquelles elle a investi plus de 10 millions de dollars EU, ou en réhabilitant et étendant des moyens de production énergétique, pour pallier les défaillances des services de la SNEL. Les investissements correspondant à ces travaux d’infrastructure sont évalués à près de 200 millions de dollars EU (Kanga M. et Al., 2012).
En plus de la stratégie de partenariat public-privé avec TFM décrite ci-dessus, l’État a également pris l’initiative, avec la SFI du Groupe de la Banque mondiale, de lancer l’aménagement de zones économiques spéciales (ZES). Le schéma directeur suivi est le même que celui élaboré dans certains pays émergents, tels que la Chine, et assez largement repris dans la CEEAC. L’appui à la cellule de pilotage des zones économiques spéciales date d’avril 2009. En collaboration avec, notamment, le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’État (Copirep), le Groupe de la Banque mondiale apporte une assistance technique en matière de cadre juridique, institutionnel et réglementaire et de planification de la zone pilote, en vue de créer un environnement sûr et transparent pour les investisseurs privés. Un décret du 16 juillet 2012 a porté création d’une zone économique spéciale sur le site de Maluku. Le Gouvernement a lancé un appel à manifestation d’intérêt, destiné aux investisseurs souhaitant fixer leurs activités sur le site. L’objectif de la ZES est de mettre en place un environnement appliquant des lois économiques plus libérales et plus avantageuses que celles du droit commun. La ZES de Maluku sera régie par un cadre juridique spécifique, qui offrira aux investisseurs nationaux et internationaux un environnement des affaires favorable :
- Agrément automatique au Code des investissements de la RDC ;
- Procédures administratives simplifiées ;
- Régime douanier particulier
- Concessions foncières disponibles et transparentes ;
- Accès à toute heure aux infrastructures, avec une garantie d’approvisionnement en eau et électricité (Kanga M. et Al., 2012).
Au stade actuel, et la RDC n’est pas une exception, les ZES congolaises relèvent plus de la rhétorique que d’une réalité concrète. Les difficultés de mise en œuvre ne sont pas minces. L’aménagement des espaces demande du temps, et le problème de l’accès aux facteurs de production n’est pas toujours résolu de la manière la plus efficace. Certaines restrictions liées au Code du travail demeurent souvent des obstacles rédhibitoires. Tous ces problèmes sont source d’incertitude, y compris pour les grandes entreprises étrangères généralement mieux à même de gérer les risques et les coûts de transaction. Par ailleurs, la concurrence est vive pour l’attraction de ces investisseurs. Tout ceci concourt à ce que la concrétisation du projet par l’installation d’investisseurs soit loin d’être aisée.
2.2.4. Investissements directs étrangers en RDC
La RDC n’a jamais véritablement constitué une destination de choix des investissements directs étrangers en dépit des ressources naturelles. Selon une étude menée en 2006 par le programme des nations unies pour le développement (PNUD), il a été révélé le désintérêt grandissant du Congo pour les investisseurs. L’instabilité politique et économique mais aussi des conditions sécuritaires inadéquates furent à la base de cette situation.
La guerre ne cesse de sévir le pays. Et comme Tshuinza Mbiye et Kabuya Kalala avancent que « là où il y a la guerre, il n’y a que très peu de perspectives d’investissements nouveaux, et par ricochet, le développement économique et social car les ressources publiques tendent à être allouées à l’acquisition de plus de canons que des beurres ». De même, les capitaux privés ne se bousculent pas à la portion d’un pays en conflits armés persistant et donc susceptible de présenter des risques élevés pour des investisseurs éventuels.
2.2.4.1. Origine des IDE en RDC
Il existe une forte corrélation en Afrique entre les pays d’Afrique d’origine des IDE et le pays d’accueil. Ainsi les premiers investissements vers la RDC furent fortement influencés par des liens coloniaux et la langue parlée, on peut rencontrer facilement les investisseurs belges, français et Américains. Cela étant les IDE engagés avant l’indépendance de 1960 par les colons belges se sont poursuivis jusque vers 1974, année au cours de laquelle s’est fait la Zaïrianisation.
En dehors des pays cités ci-dessus, la chine occupe une place de choix parmi les investisseurs en RDC, elle compte aussi l’Allemagne, la Hollande, la Suède, le Portugal, le Luxembourg, l’Angleterre, la Bulgarie, l’Afrique du sud, le Japon… (Kanga M. et Al., 2012).
2.2.4.2. Evolution des investissements directs étrangers en RDC
Les montants d’IDE de la RDC est insignifiants comparés aux flux d’IDE entrants dans le monde. Selon le rapport mondial sur les investissements en 2010, l’IDE entrant en RDC ne représente que 0,017% du flux entrants de l’IDE mondial (Fontagné L. et Toubal F., 2010).
La RDC a joui une bonne gestion et la stabilité économique après l’indépendance. Un niveau de développement comparé à celui de la Corée du sud et de la chine. Les flux entrants des IDE a relativement progressé par rapport à d’autres pays d’Afrique. Cette évolution fut stoppée en 1974, pendant la crise économique aigue principalement à cause de la privatisation des nombreuses entreprises des étrangers et les politiques des grands travaux. (Eléphant blanc) (McGaffery, 1991).
Ce comportement a été très décourageant pour les investisseurs étrangers et jusqu’à ce jour, la méfiance continue à exister auprès de ces derniers. Elle a connu un désinvestissement net (7 125 200 $US) après la suspension de la coopération entre les institutions de breton Wood. Les mesures de redressement commencèrent à donner des résultats en 2001 année de reprise de relations avec la FMI et la Banque mondiale.
Section 3. Politique de change
Dans le passé, l’évolution du taux de change du franc congolais a été étroitement associée à la conduite expansive des politiques monétaire et budgétaire. Entre 1970 et 2000, les différentes dépréciations du zaïre, du nouveau zaïre puis du franc congolais ont été souvent très prononcées. Elles étaient le résultat de tensions inflationnistes, elles-mêmes souvent exacerbées par l’érosion de la valeur externe de la monnaie nationale. Le pic d’inflation des années 1993 et 1994 a engendré une dépréciation nominale de 80 %. Le caractère « fondant » de la monnaie a suscité une profonde défiance envers la capacité de la Banque centrale et des autorités monétaires, qui a alimenté un marché parallèle des changes qui a sévèrement sanctionné les dérives de la politique économique et mis à mal les velléités de stabilisation du cours. Sur la seule année 1999, la valeur du dollar EU est passée de 2,45 à 4,5 francs congolais sur le marché officiel (-45 %) et de 3,2 à 25,50 francs congolais sur le marché parallèle, soit une baisse de plus de 87 %. Il en a finalement résulté une dollarisation de l’économie avec, en mai 2001, la décision du Gouvernement d’aligner le taux officiel sur le cours du marché parallèle (Kanga M. et Al., 2012).
L’acceptation d’une plus grande flexibilité du taux de change, accompagnée de politiques plus restrictives, a progressivement rendu le rythme de l’inflation intérieure plus proche des tendances de l’inflation mondiale. Entre 2010 et 2012, l’orthodoxie financière a porté ses fruits et permis une quasi-stabilité du franc congolais par rapport au dollar EU. Dans une économie comme le Congo, le taux de change est certes important, mais pas autant que la confiance dans les institutions. De ce point de vue, il est incontestable que les dernières années ont apporté une amélioration significative, de nature à stimuler l’investissement privé. Pour les matières premières, les décisions d’investissement sont clairement plus déterminées par la bonne gouvernance et l’aptitude à se procurer des devises à un cours relativement stable, que par la valeur du taux de change lui-même. Tel n’est pas le cas pour les activités de diversification impliquant des produits manufacturés, où la concurrence instantanée contraint les autorités à se positionner au plus près de la valeur externe de la monnaie (Kanga M. et Al., 2012).
Conclusion partielle
Il faut retenir que ce chapitre s’est dans sa globalité intéressé à la RDC. Il est parti d’une vision d’ensemble sur la situation de la RDC où la Banque Mondiale (BM) a rapporté en 2021 que le pays de Lumumba est l’une des cinq nations les plus pauvres du monde. En 2021, près de 64% de la population du pays un peu moins de 60 millions de personnes vivaient avec moins de 2,15 dollars par jour. Ainsi, près d’une personne sur six en situation d’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC. Enfin, il a parachuté sur l’état de lieux de l’investissement dans le pays. A ce dernier point, il faut retenir que la RDC a pu enregistrer un accroissement de 14% en 2020 contre une contraction de 10%, une année plus tôt, avec une contribution à la croissance de la demande globale de 4,5 points. Cette situation est essentiellement due aux investissements du secteur privé, lesquels se sont accrus de 14,2%, avec une contribution de 4,3 points de croissance à l’évolution de la demande globale selon ce qu’a rapporté la BCC en 2020.
La prochaine partie va s’intéresser au cadre méthodologique du travail, l’analyse et l’interprétation des résultats de la recherche.
DEUXIEME PARTIE : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET EMPIRIQUE
CHAPITRE 3. CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Définir une posture de recherche est une nécessité. L’activité scientifique relève en effet de certains principes épistémologiques, théoriques, méthodologiques et techniques dont il faut rendre compte, de manière non seulement à valider les connaissances produites, mais aussi à discuter de leurs fondements et de leur construction. Les questions que pose la définition d’une posture concernent, autrement dit, les principes, les concepts, les méthodes et les résultats des connaissances produites. On parle de posture ou de position épistémologique pour indiquer le paradigme de recherche dans lequel s’inscrivent les choix théoriques et méthodologiques effectués (ex : explication, compréhension, description, herméneutique, etc.).
« La réflexion épistémologique s’impose à tout chercheur soucieux d’effectuer une recherche sérieuse car elle permet d’asseoir la validité et la légitimité d’une recherche » (Perret et Séville, 2003).
Le choix de la posture épistémologique influence le chemin emprunté par le chercheur pour produire de la connaissance scientifiquement valide. Il oriente l’objet de la recherche, la stratégie de celle-ci, le choix de la méthode scientifique, les formes logiques, et les théories mobilisées.
Dans ce sens, ce chapitre confère les aspects méthodologiques de la démarche entreprise dans ce travail. Ce chapitre est subséquemment scindé en deux sections qui concernent essentiellement le choix de la méthode de la recherche adoptée et le contexte de données récoltées.
Section 1. Choix de la méthode de la recherche
Cette section concerne le choix de la méthodologie opéré dans ce travail. A cet effet, elle s’attèle sur la justification du choix méthodologique, la collecte et analyse des données quantitatives, le traitement de données, la présentation des données empiriques et du logiciel utilisé (tests statistiques).
3.1.1. Justification du choix méthodologique
Pour déterminer son positionnement épistémologique, un chercheur doit se poser des questions par rapport à la connaissance à savoir : Qu’est-ce que la connaissance ? : répondre à la question « quoi ? » qui conduit soit à considérer l’organisation comme une « chose » d’ordre ontologique, ou la considérer comme un processus d’ordre phénoménologique (Boukaira S. et Daamouch M., 2021).
Ces questions permettent d’enregistrer les travaux de recherche dans un cadre épistémologique approprié et de collecter les informations nécessaires pour augmenter l’efficacité de la recherche
3.1.1.1. Positionnement épistémologique
En sciences économiques et de gestion, tout travail scientifique de recherche doit s’inscrire dans l’un de ces paradigmes : positivisme, constructivisme ou interprétativisme.
Le premier paradigme épistémologique est le positivisme qui a été adopté en premier pour les recherches en sciences exactes, et par la suite pour les études en sciences humaines, économiques et sociales. Le deuxième est le courant interprétativiste, qui se voulait substituer le positivisme dans les sciences sociales. Puis le troisième paradigme est « le constructivisme » qui domine ces dernières années le champ des sciences sociales et principalement celles de gestion (Velmuradova, 2004).
Dans le cadre du présent mémoire, c’est le paradigme interprétativiste qui a été adopté, très précisément explicatiste.
Dans ce paradigme, la réalité n’est plus considérée comme objective (puisqu’elle reste inatteignable), mais interprétative (conçue à travers nos représentations ou interprétations).
Les prôneurs de ce paradigme estiment que « la réalité reste inconnaissable dans son essence puisque on n’a pas la possibilité de l’atteindre directement » (Perret, Séville in Thiétart et coll., 2003 cité par Boukaira S. et Daamouch M., 2021).
Appelé « interprétativisme » parce que l’information produite est une interprétation, et description d’une situation donnée à travers les expériences du chercheur et les représentations du monde : « nous pouvons étudier les facteurs favorisant la constitution de notre expérience du monde sans être contraints de postuler la réalité ontologique de ce monde auquel nous n’avons accès qu’à travers notre expérience du monde ».
Pour l’interprétativisme comme pour le constructivisme «la connaissance n’est plus considérée comme la représentation iconique d’une réalité ontologique, mais plutôt comme la recherche de manière de se comporter » (Le Moigne, 1990, cité par Velmuradova, 2004).
Plus précisément, similaire au paradigme constructiviste radical, le paradigme interprétativiste repose sur les hypothèses fondatrices suivantes :
- Ce qui est connaissable est le vécu de la personne et donc l’expérience (Husserl, 1970 cité par Aldebert B. et Rouzies A., 2014).
- La connaissance produite est liée à son contexte et au chercheur, et ainsi on ne peut faire que des représentations.
Les interprétativistes prônent des processus de recherches plus flexibles et relatives aux expériences des chercheurs. Ils cherchent à comprendre et interpréter un comportement humain plutôt que de prédire des causes et des effets (Hudson et Ozanne, 1988 cité par Boukaira S. et Daamouch M., 2021).
Ce paradigme opte pour une approche compréhensive et non explicative. Il cherche en effet à interpréter les significations d’un comportement, ses raisons et les autres expériences subjectives liées au temps et au contexte (Neuman, 2007 cité par Boukaira S. et Daamouch M., 2021).
3.1.1.2. Méthodologie de recherche
Une fois la posture épistémologique déterminée, il convient de préciser son choix méthodologique. Dans ce sens que ce travail s’est trouvé face à trois choix : la méthode quantitative, qualitative ou mixte.
L’approche quantitative vise la confirmation d’un fait ou d’une relation entre faits, puisqu’elle s’appuie sur les tests d’hypothèse et des théories. Ici, il est formulé ainsi en premier les hypothèses, puis les teste avec des données empiriques pour les confirmées ou infirmées.
Alors que la recherche qualitative est une méthode exploratoire, qui se base sur l’observation afin de produire de nouvelles hypothèses et théories. Elle est utilisée lorsqu’on veut approfondir nos connaissances sur un sujet sur lequel on ne sait que peu.
Ainsi, le choix est soit de mener son étude sur peu de cas mais en profondeur (approche qualitative, plongement dans le contexte), ou bien de s’appuyer sur beaucoup des cas mais plutôt sur la surface (approche quantitative, argumentation ou démonstration par dénombrement) (Velmuradova, 2015).
C’est ainsi que ce travail a utilisé la méthode quantitative et qualitative centrée sur un raisonnement inductif.
Cependant, il est très difficile de nier l’importance de l’approche qualitative et la nécessité d’y opter pour parfaire sa collecte de données quelques soit la méthode choisie (quantitative ou qualitative). Mais lorsque la population générale étudiée est assez large (tels par exemple l’étude du comportement des citoyens) ce sont les démarches quantitatives qui permettent de s’accaparer de plus d’informations à travers des outils tels le questionnaire, et des modes d’analyse tels les tests d’hypothèse pour déceler les différents faits qui impactent le comportement des citoyens. Et ainsi pour cet exemple c’est plutôt la démarche quantitative qui permet d’étudiée en profondeur un tel sujet de recherche.
Le choix de la posture épistémologique et de la méthodologie ne relève surtout pas de la simple volonté du chercheur, mais dépend de l’angle d’étude du sujet, de sa typologie, du contexte dans lequel se déroule la recherche et de la population étudiée.
3.1.2. Mode de raisonnement : inductive
Dans les sciences de gestion, les méthodes qualitatives peuvent être soit déductives, soit abductives – inductives. Elles peuvent aussi être employées simultanément dans une même recherche. C’est le processus d’interprétation qui est central dans ce type de raisonnement, pour pouvoir observer ce qui associe une règle à une conséquence
Dans le cadre de ce travail, c’est une méthodologie qualitative est adoptée avec un raisonnement inductif. La thématique part a priori sur une théorique, puis la construction d’une série d’hypothèses à pouvoir les tester. Ceci a amené au côtoiement permanent de la théorie et la théorie propre à une logique méthodologique inductive.
Section 2. Contexte de données
Cette section s’est attelée sur le contexte de données et description de l’échantillon. A cet effet, elle parle succinctement de la collecte et analyse des données quantitatives, la présentation des données empiriques et le mode de traitement des données.
3.2.1. Collecte et analyse des données quantitatives
Dans ce travail, ce sont les données secondaires qui ont été utilisées. Les données annuelles conçues par les institutions nationales de la RDC, à savoir la BCC, C.E.S.C.N, Ministère des Finances, Ministère du Budget et le Ministère de l’Economie seront collectées pour construire un soubassement de données. Il s’agira ainsi des séries chronologiques qui couvrent la période allant de 2006 à 2020, soit 15 observations. Ceci nécessiterait un traitement minutieux au préalable desdites informations.
3.2.2.1. Modalités de collecte des données
Pour recueillir et collecter les données quantitatives utilisées dans ce travail, les principales techniques employées sont :
- L’analyse documentaire
- L’analyse du contenu
Ainsi, le choix d’une de ces techniques dépend de la question de recherche, des méthodes adoptées, de la nature même de cette recherche et surtout des possibilités du terrain.
En ce qui concerne ce travail, l’on s’est essentiellement basé les analyses documentaires et du contenu dans le but d’enrichir la compréhension sur les investissements et le taux de change.
Il nous semble que ces techniques sont les plus pertinentes et les plus adéquates aux exigences de la problématique de ce travail.
- L’analyse documentaire
Dans une recherche quantitative, l’analyse documentaire constitue une des sources de données primordiales. En effet, passer par cette phase est pratiquement indispensable puisqu’elle permet de se familiariser avec les procédures, les processus et le jargon interne employés en matière de la pauvreté sur une dimension non pas seulement nationale mais aussi régionale et internationale. Mais aussi et surtout, pour la collecte d’informations dans les rapports de la BCC, CESCN, Ministère des Finances, Ministère du Budget et le Ministère de l’Economie.
Dans ce sens, l’analyse documentaire permet donc de construire des structures configurées d’informations et de données, éparpillées a priori, mais qui prendront un sens et une utilité pour le chercheur.
Tout au long de la présente recherche, l’analyse documentaire s’est avérée d’une importance capitale, à la fois lors de la phase de collecte des données, qu’à la phase de traitement, d’analyse et de construction des résultats escomptés.
- Analyse des contenus
Selon Laurence Bardin cité par Vantomme (2015), « l’analyse de contenu apparaît comme un ensemble de techniques d’analyse des communications (données) utilisant des procédures systématiques et objectives de description du contenu des messages, à obtenir des indicateurs quantitatifs et/ou qualitatifs permettant l’inférence de connaissances relatives aux conditions de production (et de réception) de ces messages ».
Cette dernière aidera dans l’examen approfondi des données puisées dans les rapports annuels de la BCC, CESCN, Ministère des Finances, Ministère du Budget et le Ministère de l’Economie pour les années considérées par cette étude pour tirer celles qui nous concerne.
3.2.1.2. Collecte des données empiriques
Cette recherche empirique s’est effectuée sur deux grandes étapes :
- La première étape a amené à dégager l’impact du taux de change sur les investissements en RDC et évaluer la relation économétrique existant entre le taux de change et les investissements.
- La seconde étape a conduit vers la collecte d’informations susceptibles d’expliquer et de montrer le trend de l’évolution de taux de change et des investissements.
3.2.2. Présentation des données empiriques
Les données utilisées dans ce travail sont des informations secondaires conçues par les institutions nationales sus indiquées. Ce travail constitue également les deux variables constitutives de cette thématique notamment les investissements et le taux de change.
Tableau n°01. Taux de change et les investissements en RDC de 2006 à 2020
Années d’étude | Taux de change | Investissements |
2006 | 468,00 | 792 386,00 |
2007 | 516,70 | 889 534,30 |
2008 | 561,10 | 946 298,50 |
2009 | 806,50 | 1 570 548,50 |
2010 | 905,90 | 1 788 236,00 |
2011 | 919,40 | 3 005 618,20 |
2012 | 919,40 | 3 099 509,80 |
2013 | 919,70 | 3 076 989,10 |
2014 | 925,20 | 3 236 533,80 |
2015 | 926,00 | 2 941 476,90 |
2016 | 1 010,30 | 3 227 620,60 |
2017 | 1 465,90 | 3 978 336,90 |
2018 | 1 622,50 | 4 490 308,90 |
2019 | 1 647,80 | 5 145 483,70 |
2020 | 1 851,50 | 20 956 102,28 |
Source : Rapport annuel de la BCC de 2010 et 2020
3.2.3. Traitement des données
Pour qu’un travail scientifique parvienne aux objectifs assignés, il doit être soumis à une méthodologie bien définie avec l’application des techniques de récolte et de traitement des données bien connues par le monde scientifique.
3.2.3.1. Spécification du modèle
Un modèle consiste en une présentation formalisée d’un phénomène sous forme d’équations dont les variables sont des grandeurs économiques. L’objectif du modèle est de représenter les traits les plus marquants d’une réalité qu’il cherche à styliser. Le modèle est donc l’outil que le modélisateur utilise lorsqu’il cherche à comprendre et à expliquer des phénomènes. Pour ce faire, il émet des hypothèses et explicite des relations.
Le modèle est donc une présentation schématique et partielle d’une réalité naturellement plus complexe. Toute la difficulté de la modélisation consiste à ne retenir que la ou les représentations intéressantes pour le problème que le modélisateur cherche à expliciter. Ce choix dépend de la nature du problème, du type de décision ou de l’étude à effectuer. La même réalité peut ainsi être formalisée de diverses manières en fonction des objectifs (Régis Bourbonnais, 2015).
Le modèle est donc la représentation simplifiée de la réalité faisant appel à des graphiques ou des équations pour montrer les interactions entre les variables (Grego RY-N-Manchiw, 1994).
Un modèle repose surtout sur une théorie préalable qui permet de privilégier un aspect du réel, une relation causale. Cette théorisation est provisoire, elle est toujours susceptible d’être remise en cause après la confrontation du modèle à la réalité.
Vu la pertinence de notre sujet, nous avons utilisé un modèle de série temporelle. Nous avons présenté le modèle autorégressif linéaire suivant :
INVt = a0 + a1 TX + a2 INV (-1) + µt
Où : INV = investissements ; TX = taux de change ; INV (-1) = investissements décalés d’une année ; µt = erreur aléatoire au temps t et -ai = sont des paramètres à estimer.
Les phénomènes économiques sont caractérisés par l’interdépendance entre de nombreux éléments, ce qui entraine que les variables explicatives susceptibles d’exercer une influence sur la variable expliquée sont très nombreuses, et on ne peut pas les retenir toutes. Mais l’effet des variables qui ont été omises explique qu’il y ait des écarts entre la réalité observée et le résultat du modèle. C’est pour cette raison qu’on a choisi de traduire ces écarts par le terme d’erreur qui est une variable aléatoire.
3.2.3.2. Validation du modèle
L’économétrie est un outil mis à la disposition de l’économiste lui permettant d’infirmer ou d’affirmer les théories qu’il construit. Le théoricien postule des relations ; l’application de méthodes économétriques fournit des estimations sur la valeur des coefficients ainsi que la précision attendue.
La question qu’on doit se poser est de savoir pourquoi estimer ces relations, et les tester statistiquement ? Plusieurs raisons incitent à cette démarche : tout d’abord cela force l’individu à établir clairement et à estimer les interrelations sous-jacentes. Ensuite, la confiance aveugle dans l’intuition peut mener à l’ignorance de liaisons importantes ou à leur mauvaise utilisation. De plus, des relations marginales mais néanmoins explicatives, qui ne sont qu’un élément d’un modèle global, doivent être testées et validées afin de les mettre à leur véritable place.
Enfin, il est nécessaire de fournir, en même temps que l’estimation des relations, une mesure de la confiance que l’économiste peut avoir en celles-ci, c’est-à-dire la précision que l’on peut en attendre. Là encore, l’utilisation de méthodes purement qualitatives exclut toute mesure quantitative de la fiabilité d’une relation.
Nous allons procéder à trois types d’analyses ou de validation de notre modèle afin de dégager l’évolution de différentes variables que nous avons retenu dans notre modèle et à déterminer le lien qui existe entre notre variable endogène et notre variable exogène. Il s’agit de validation économique, statistique, et économétrique.
- Validation économique
La validation économique va être constituée principalement de la représentation graphique des différentes variables du modèle afin de cerner leur évolution à travers le temps, d’une part ; et à la recherche des causes économiques qui sont à la base de l’allure des courbes représentatives de ces différentes variables, d’autre part.
Dans cette validation, il sera question de vérifier si l’influence exercée par les variables retenues dans notre modèle empirique est conforme à la théorie économique en la matière.
- Validation statistique
Ici, il va s’agir de faire des tests de t de student et F de Fischer qui sera obtenu à partir du tableau d’estimation du modèle.
Pour la validation statistique, nous chercherons à examiner si les différents paramètres du modèle sont significatifs individuellement ou si le modèle est globalement significatif.
- Validation économétrique
La validation économétrique portera essentiellement sur les estimations du modèle. Pour effectuer cette estimation du modèle, nous allons recourir à la méthode de moindres carrés ordinaires (MCO), à travers le logiciel Eviews. Les résultats issus de cette estimation doivent pouvoir être validé économiquement, statistiquement et économétriquement avant de conclure de la qualité explicative de notre modèle.
Pour la validation économétrique, nous allons apprécier la qualité des résidus de l’estimation de notre modèle. De ce fait, nous allons appliquer le test de Jarque-Bera pour la normalité des résidus, le LM-test de Breush-Godfrey pour l’auto-corrélation des erreurs, le test de WHITE ou d’ARCH pour l’hétéroscédasticité des erreurs et le Reset-test de Ramsey pour la forme fonctionnelle du modèle.
Pour avoir une bonne compréhension et interprétation de résultats lors du traitement des données, il est nécessaire de recourir aux différents tests économiques, statistiques et économétriques (Kitoko Lisombo E., 2005).
1) Tests économiques
- a) Test de la stationnarité des variables du modèle (test de racine unitaire)
Une série est dite stationnaire si elle ne comporte ni tendance ni saisonnalité et plus généralement aucun facteur n’évoluant avec le temps.
Pour faire ce test nous pouvons passer par :
- Test de Philips-Perron
Avec l’application sur Eviews, les hypothèses suivantes sont retenues :
- H0 : la série n’est pas stationnaire
- H1 : la série est stationnaire
- PP : PP Test Statistic (Test Philips-Perron)
- CV : Critical Value (Valeur critique)
Si la valeur de PP est inférieure à la valeur de CV au seuil de 5% alors on accepte l’hypothèse H1 donc la série est stationnaire et si la valeur de PP est supérieure ou égale à la valeur de CV au seuil de 5% alors on accepte l’hypothèse H0 donc la série est non stationnaire.
- Test de stationnarité de Dickey Fuller Augmenté (ADF)
Les tests de Dickey – Fuller et Dickey – Fuller Augmenté (ADF) permettent non seulement de mettre en évidence le caractère stationnaire ou non d’une chronique par la détermination d’une tendance déterministe ou stochastique mais aussi de déterminer la bonne manière de stationnariser cette chronique.
Avec l’application sur Eviews, les hypothèses suivantes sont retenues :
- H0 : la série est stationnaire
- H1 : la série n’est pas stationnaire
On accepte l’hypothèse nulle si la valeur ADF prise en valeur absolue est supérieure à la valeur critique de Makinnon considérée aussi en valeur absolue au seuil de 5% ; au cas contraire, on la rejette au profit de H1.
Tous ces tests sont faits au seuil de 5%.
2) Tests statistiques
- L’influence des variables explicatives sur la variable expliquée (Test Individuel ou de Student)
On effectue le test de signification des paramètres à l’aide de la statistique de student. Il permet de déterminer la significativité de paramètre au seuil de signification de 5%. Pour ce faire, on émet les hypothèses suivantes :
- H0 : ai = 0, le paramètre n’est pas significatif ; § H1 : ai ≠ 0, le paramètre est significatif.
Si la valeur de t statistique est inférieure à 2.086 (au seuil de 5%), on valide hypothèse nulle.
Le contraire est valable pour l’hypothèse alternative.
Avec l’application sur Eviews, si la probabilité associée à chaque paramètre est supérieure à 0.05, on accepte l’hypothèse nulle. Par contre, si elle est inférieure à 0.05, on rejette l’hypothèse nulle au profit de l’hypothèse alternative.
Le degré d’explication ou de signification de la variable exogène dans la variable endogène se justifie par les tests de Student (t) ;
; avec 2â1= /∑ et 2 = ∑e2/N-k,
Si tcal tth, H0 est rejetée et H1 acceptée.
- Degré d’explication du modèle
Pour mesurer ce degré, nous faisons recours au coefficient de détermination donné par l’équation ci-après :
2
R2 SCTSCE yy 1ei22
2 y
Parfois, R2 a tendance à croître avec le nombre de variables explicatives du modèle, même si ces variables n’ont rien à avoir avec le phénomène étudié, Pour pallier à cet inconvénient, certains chercheurs ont proposé d’introduire un R2 corrigé, noté par 2 qui est défini par :
)
2 R2 si 2 R2, il n’est utilisable que dans le modèle avec le terme constant.
- Test de significativité du modèle (Test de FISHER)
On pose comme hypothèses :
- H0 : R2=0, le modèle n’est pas significatif,
- H1 : R2≠0, le modèle est significatif,
R2 nk
Fcal x et F
1 R2 k 1 théorique = (k-1, N-k),
Décision : Si FCal >Fth ; on rejette l’hypothèse nulle et on accepte l’hypothèse alternative. 3) Tests économétriques
Ces tests se fondent sur les tests des résidus et sur leurs stabilités.
- Tests sur les résidus
Examiner les résidus est un des moyens les plus srs d’évaluer la qualité de la régression, Pour cela, nous allons nous intéresser aux tests suivants :
- Test de normalité de résidus de Jarque-Bera
Le principe de ce test repose sur le calcul des coefficients d’asymétrie A et d’aplatissement K. Cette statistique est calculée par la formule :
A2 K 32
JBn
6 24
Où A est le coefficient d’asymétrie, calculé à partir du moment d’ordre 3 (Skewness) :
A323
2
K est le coefficient d’aplatissement de Pearson calculé à partir du moment d’ordre 4
4
(Kurtosis) : K 2
2
Cette statistique suit une loi de Khi-carré avec 2 degrés de liberté. Le test se formule en posant :
- H0 : il y a normalité des résidus ;
- H1 : pas de normalité des résidus,
Règle de décision : Si la valeur de JB calculée est supérieure à la valeur du Khi-carré de la table (5,99 à 5%), on rejette alors l’hypothèse nulle et par conséquent la distribution des résidus n’est pas normale.
Avec l’application sur Eviews, la statistique de Jarque-Bera doit être inférieure à 5,99 ou soit sa probabilité doit être supérieure à 0,05, pour valider l’hypothèse nulle, Sinon, on valide l’hypothèse alternative.
- Test de Multiplicateur de Lagrange :
Ce test examine la corrélation entre les résidus et la probabilité des valeurs retardées à un degré supérieur, Le critère de validation repose sur les hypothèses ci-après :
- H0 : il y a absence d’auto corrélation des erreurs
- H1 : il y a présomption d’auto corrélation des erreurs
La probabilité de NR2 doit être supérieure à 0,05 pour que H0 soit validée, au cas contraire, on valide l’hypothèse alternative.
- Test d’auto corrélation des erreurs de Durbin-Watson
Ce test permet de vérifier s’il y a l’autocorrelation d’ordre 1 des erreurs.
Pour l’application pratique de ce test, on calcule la statistique de Durbin-Watson (d) de la
2
manière suivante : dt 2t1 ; d varie toujours entre 0 et 4. Donc 0 ≤ d ≤ 4.
t
Il repose sur les hypothèses suivantes :
- H0 : il y a absence d’autocorrélation d’ordre 1
- H1 : il y a présomption d’autocorrélation d’ordre 1
On lit dans la table de Durbin-Watson, au seuil de 5% et Durbin-Watson doit être à l’intervalle de 1.5 à 2.5, il doit être proche de 2 pour valider H0 dans le cas contraire on valide H1.
- Test de l’hétéroscédasticité
Pour vérifier l’hétéroscédasticité, nous faisons recours au test de White et ou de celui d’ARCH. Ces deux tests posent les mêmes hypothèses et le même critère de validation :
H0 : il y a homoscédasticité ;
H1 : il y a hétéroscédasticité,
On accepte H0 si la probabilité de N*R2 est supérieure à 0,05, L’inverse est valable pour accepter H1.
- Test de stabilité du modèle
Ces tests permettent de voir au seuil d’erreur de 5%, si le modèle est stable à travers le temps.
Pour effectuer ce test on peut passer par :
- Test de Chow
Ce test se calcule de la manière suivante :
Fcal SCRSCR1 SCR2x n2k
SCR1 SCR2 k
Fthk,n2k
- Ho : SCR = SCR1 + SCR2, le modèle est stable ;
- H1 : SCR ≠ SCR1 + SCR2, le modèle est instable.
Si Fcal > Fth, on rejette Ho.
Lorsque les données ne sont pas suffisamment élevées par sous échantillon, on utilise le test de Chow réduit. Il s’agit du test sur un seul sous échantillon : le sous échantillon ayant plus ou moins 15 données.
On construit dans ce cas la statistique F du test comme suit :
Fc SCRSCRT SCR1 1 x n1n2 k
Où n1 = taille de l’échantillon total et n2 = taille du sous échantillon.
Cette statistique suit une distribution F de Fisher à n2 et (n1 – k) degrés de liberté. Si FC > FT, on rejette Ho.
Avec l’application sur le logiciel Eviews, les coefficients du modèle sont stables si probabilité est supérieur à 5%.
Les coefficients du modèle sont instables si probabilité est inférieure ou égale à 5%.
On choisit les dates de rupture
- Test de CUSUM (Brown, Durbin, Ewans)
Pour Cusum on fait un modèle de cadrage. Les résidus vont se présenter dans un cadrant.
Ho : si la courbe ne coupe pas le corridor : modèle est stable
H1 : si la courbe coupe le corridor : le modèle est instable.
Test de CUSUM
Ce test permet de détecter les instabilités structurelles.
Test de CUSUM Carré
Ce test permet de détecter les instabilités ponctuelles.
Si la courbe ne coupe pas le corridor : modèle est stable. Si la courbe coupe le corridor : le modèle est instable.
Le corridor est en pointillés
Test de spécification du modèle (test de Ramsey)
Le test de Ramsey consiste à vérifier si la forme fonctionnelle est correcte.
Nous vérifions cela en utilisant les hypothèses suivantes :
Ho : P > 0,05 : le modèle est bien spécifié ; H1 : P < 0,05 : le modèle est mal spécifié.
Conclusion partielle
Ce chapitre concernait le cadre méthodologique de la recherche où, le choix de la posture épistémologique influence le chemin emprunté par le chercheur pour produire de la connaissance scientifiquement valide a été débobiné. A cet effet, il a parlé en premier lieu du choix de la méthodologie opéré dans ce travail dans lequel il a été question de la justification du choix méthodologique, la collecte et analyse des données quantitatives, le traitement de données, la présentation des données empiriques et du logiciel utilisé (tests statistiques). Et, en second lieu, c’était le tour du contexte de données récoltées basée sur la collecte et analyse des données quantitatives, la présentation des données empiriques et le mode de traitement des données.
Il faut noter que dans le prochain chapitre et donc le dernier de ce mémoire, il sera essentiellement question de l’analyse et interprétation des résultats.
CHAPITRE 4. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L’ETUDE
L’analyse et l’interprétation des résultats constituent l’étape qui permet la comparaison quantitative ou qualitative des différentes solutions envisagées sur une base rationnelle. Il est donc essentiel de se fonder sur une approche systématique et rigoureuse.
Parmi les tâches que nous avons accomplies, cette étape est sans doute celle qui fait le plus appel à ses connaissances techniques et à sa rigueur scientifique.
Puisque c’est à partir des résultats que nous allons tirer nos conclusions, il est impératif de documenter non seulement les résultats eux-mêmes, mais aussi la façon dont ils ont été obtenus. L’interprétation des résultats doit également être explicitée, puisqu’il s’agit de la source même des conclusions et des recommandations.
C’est dans cette optique que ce chapitre se propose de présenter les résultats d’une analyse minutieuse de l’impact du taux de change sur les investissements en RDC. En effet, il s’agit de prime à bord de la présentation des résultats, ensuite de son interprétation et enfin de la discussion entre les résultats issus de nos investigations et ceux de nos prédécesseurs.
Section 1. Analyse empirique
Cette section est caractérisée par la présentation de l’étude exploratoire et confirmatoire de cette enquête et de la discussion des résultats.
4.1.1. Étude exploratoire
Dans l’étude exploratoire effectuée dans ce travail, l’on s’est servi de la documentation.
Cette documentation a aidé à la consultation, à réunir et à assembler les informations sur le taux de change et l’investissement dans divers textes mais et surtout, à collecter les données secondaires utilisées dans ce travail depuis les rapports annuels de la BCC.
4.1.2. Étude confirmatoire
Dans le cadre d’étude confirmatoire de cette démarche, il est premièrement question de rappeler les hypothèses du départ et secondement, présenter les résultats de cette démarche.
4.1.2.1. Rappel des hypothèses
Les réponses anticipatives formulées aux questions de la problématique de ce sujet étaient de la manière suivante :
Hypothèses | Description |
H1 | Le trend de l’évolution de taux de change en RDC se trouverait en fort mouvement d’une période à l’autre. Le taux de change évoluerait en dents de scie. Etant presque sur la même observance, les investissements seraient également en forte mobilité tout comme le taux de change. |
S/H1 | Par ailleurs, la relation économétrique entre le taux de change et les investissements serait positive, c’est-à-dire l’augmentation de l’un entraînerait l’augmentation de l’autre. |
S/H2 | Se basant ainsi sur ce résultat purement économétrique, il se démontrerait un impact positif du taux de change sur les investissements en RDC. |
Source : Nos hypothèses
4.1.2.2. Présentation des résultats
Avant d’appliquer les méthodes économétriques classiques, le test de stationnarité des variables recommandées afin d’éviter le problème de régression artificielle (BOFOYA
KOMBA, 2006). C’est ainsi que dans les paragraphes qui suivent, il s’agit de présenter en premier lieu les résultats conformément au test de stationnarité des variables et en second lieu ceux en rapport avec les estimations du modèle.
- a) Test de stationnarité des variables du modèle (test ADF)
L’étude économétrique interdit souvent l’utilisation des séries non stationnaire dans un modèle puisque les résultats du test statistique qui en découleraient seront biaisés. A ce fait, il a été nécessaire d’étudier les caractéristiques stochastiques (espérance mathématique et variance) des variables vues que les données sont chronologiques. Si ces dernières se trouvent modifiées dans le temps, la série est considérée comme non stationnaire, dans le cas contraire, elle est stationnaire. Ainsi donc, une série est dite stationnaire si elle ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus généralement aucun facteur n’évoluant avec le temps.
Pour ce faire, le test de Dickey – Fuller et Dickey – Fuller Augmenté nous a paru essentiel du fait qu’il ne permet non seulement de mettre en évidence le caractère stationnaire ou non d’une chronique mais aussi et surtout de déterminer la bonne manière de stationnaires cette chronique.Avec le logiciel Eviews 6, les hypothèses suivantes sont retenues :
- H0 : la série est stationnaire
- H1 : la série n’est pas stationnaire
On accepte l’hypothèse nulle si la valeur ADF prise en valeur absolue est supérieure à la valeur critique considérée aussi en valeur absolue ; au cas contraire, on la rejette au profit de H1.
En stationnarisant les différentes variables nous avons abouti aux résultats suivants :
Tableau n°0. Synthèse de résultats de la stationnarité des variables
INV | TX | ||
Prob (ADF) | 0,0298 | 0,0093 | |
Mackinnon) | -3.029970 | -3.029970 | |
VC (Mackinnon) | 0,05 | 0,05 |
Source : Conçu par l’auteur sur base des annexes 1 et 2.
Il ressort de ce tableau que la variable investissement (INV) est stationnaire à niveau car sa probabilité associée au test ADF est inférieur au seuil théorique soit 0,0298 < 0,05. Ce résultat est également confirmé par la valeur de Mackinnon -3.673616 prise en valeur absolue est supérieure à sa valeur théorique. Quant à la variable taux de change (tx), elle est également stationnaire à niveau car, sa valeur ADF prise en valeur absolue est supérieure à sa valeur critique de Mackinnon au seuil de 5%, et que sa probabilité étant de 0.00093 est inférieure à 0,05.
Globalement, ces résultats montrent que toutes les variables sont stationnaires parce que les statistiques ADF (Augmented Dickey-Fuller) calculées telles que révélées par le test de racine unitaire de toutes les variables étaient supérieures à leurs valeurs critiques de Mackinnon au seuil théorique de 5% et leurs probabilités sont inférieures au seuil 0,05.
- b) Présentation et analyse des Résultats des estimations
Après avoir testé la stationnarité des variables, il paraît très indispensable de présenter, analyser, interpréter et valider les résultats des estimations du modèle élaboré. Il est à noter que le modèle met en relation les investissements et le taux de change durant les années sous examens en considérant le retard optimal d’une année. Il sera donc question d’analyser l’influence du taux de change sur les investissements en RDC durant la période étudiée.
1) Présentation des résultats des estimations
Après l’application de la MCO les résultats trouvés avec le logiciel Eviews 6.0 se présentent comme suit :
Estimation Equation :
INV = C(1) + C(2)*TX + C(3)*INV(-1) + [AR(1)=C(4)]
INV = -3144157.53703 + 5835.49891077*TX + 0.460143995323*INV(-1) + [AR(1)=-
0.115985444877]
Prob (0,0000) (0,0000) (0,0137) (0,0732)
De ces résultats, il se ressort de ce modèle un coefficient a0 égal à –3144157,53703 et un coefficient et a1 équivalent à 5835,49891077. Le coefficient a3 est égal à 0,460143995323, a4 pour une valeur de –0,115985444877. En clair, il est à constater qu’une augmentation de 1 unité monétaire du taux de change occasionne une augmentation des investissements de 5835,50 unités monétaires. Le modèle estimé étant autorégressif, une augmentation des investissements de 1% de l’année passée entraîne une augmentation de 46% de l’année en cours. Il faut aussi noter qu’il a paru nécessaire d’ajouter la variable AR(1) (autorégressif d’ordre 1) dans le modèle pour le corriger puisque les résidus étaient autocorrélés ou la correction de l’autocorrélation des erreurs de Durbin-Watson par la méthode de Cochrane Orcutt.
2) Analyse des Résultats des estimations et validation du modèle
il s’agit ici de faire une analyse des différentes estimations du modèle sous l’optique statistique et économétrique. L’analyse statistique se base sur le test individuel des paramètres, le degré d’explication du modèle et le test de signification global du modèle ou le test de Fisher. Par contre, celle économétrique se focalise sur les tests de résidus [test de normalité de résidus de Jarque-Bera, test de Multiplicateur de Lagrange (LM test), test d’auto-corrélation des erreurs de Durbin-Watson, test de l’hétéroscédasticité, test de linéarité des paramètres du modèle (test de Ramsey)] et leurs stabilités (Test de Cusum Carré). Tous ces tests ont été développés précédemment.
- Analyse statistique
Du tableau d’estimation du modèle (annexe 3), il se remarque que 3 des 4 variables exogènes retenues dans ce travail sont significatives, la constate y compris, de par leur probabilité associée à la statistique de Student qui est inférieure au seuil de signification 0,05. De ce résultat, la constante (c), le taux de change (tx) et les investissements décalés d’une année (inv -1) influencent significativement les investissements en RDC. Par contre le AR(1) n’influence pas significativement les investissements en RDC pour la période sous examen du fait que la probabilité associée au test de student pour cette variable est supérieure au seuil théorique, soit 0,0732 > 0,05.
Le modèle estimé dans ce mémoire est expliqué à 99% suivant le coefficient de détermination R2 qui est égal à 0,993742. Ceci revient à dire que dans l’ensemble, les variables retenues dans ce travail expliquent les investissements en RDC en 99%. Généralement, le modèle est significatif vu que la probabilité de Fisher est de 0,000000 inférieure au seuil théorique 0,05. Ainsi donc, l’on rejette l’hypothèse nulle au profit de l’hypothèse alternative.
- Analyse économétrique
En testant le résidu et la stabilité des modèles dans ce mémoire, il se dégage les observations suivantes le premier modèle :
- Les erreurs sont normalement distribuées car la statistique de JB est égale à 1,
525547 < 5,99 et sa probabilité est égale à 0,466371 > 0,05 (annexe 4) ;
- Il y a absence d’autocorrélation des erreurs vu que la probabilité N*R2 est de 0,3812
> 0,05. Autrement dit, il y’a une relation de causalité entre les variables. L’hypothèse nulle est acceptée (annexe 7) ;
- Il y a absence d’auto corrélation des erreurs puisque le test d’autocorrélation des erreurs de Durbin-Watson dans le tableau d’estimation représente une valeur de 2,330243 se trouvant dans l’intervalle 1,5 à 2,5. A ce niveau, l’hypothèse nulle est validée selon laquelle, il y a l’absence d’autocorrélation des erreurs. Ce résultat est appuyé par le test de Correlogramme de résidus qui s’avère très concluant du fait qu’aucun pique dans l’autocorrélation et l’autocorrélation partielle ne touche le corridor, c’est-à-dire toutes les probabilités sont supérieure au seuil théorique de 0,05 (annexe 13) et aussi le même constant pour le test de Cusum carré (annexe 10).
- Les séries sont homoscédastiques du fait que la probabilité associée au test d’ARCH est de 0,9961 > 0,05 (annexe 6). On rejette l’hypothèse alternative en faveur de l’hypothèse nulle et on conclut que les séries sont homoscédastiques. Ce résultat est confirmé par le test de Glejer qui étudie le même phénomène et qui est également concluant, soit 0,3812 supérieur au seuil théorique de 0,05 (annexe 7).
- Le modèle est bien spécifié, sa forme fonctionnelle est correcte car la probabilité associée à la statistique de Fisher est de 0,5602 > 0,05 suivant le test de Ramsey (annexe 11).
- Les séries sont stable tant sur plan conjoncturel que structurel (à long et à court terme) du fait que pour les deux situations, les tendances sont bien évidentes entre les corridors (annexes 10 et 13).
- Il s’observe également que le taux de change et les investissements ont évolué en dents de scie et ont été en forte mobilité durant la période d’étude (annexes 14, 15 et 16).
- Il y a une corrélation positive entre les variables étudiées (taux de change et les investissements) dans la mesure où les corrélations simple et partielle sont de 0,759, soit 75,9% (annexe 17). Ceci revient à dire que les deux variables bougent dans la même direction, l’augmentation de l’une entraîne la croissance de l’autre, ce qui débouche également sur le résultat de l’estimation trouvée où, l’augmentation de 1 unité monétaire du taux de change occasionne une augmentation des investissements de 5835,50 unités monétaires.
Toute chose restante égale par ailleurs, le modèle contenant les variables retardées est considéré ponctuellement et structurellement stable. Tout compte fait, il ressort de ces démarches que nos modèles sont globalement bons étant donné que tous les tests statistiques et économétriques auxquels ils ont été soumis ont révélé des signes positifs ou satisfaisants.
3) Interprétation économique
Le but principal assigné à ce mémoire était d’établir la relation entre le taux de change et les investissements tout en dégageant l’impact du premier sur les seconds. A cet effet, le concours au paradigme interprétativiste, la méthode quantitative et qualitative centrée sur un raisonnement inductif, la méthode économétrique du moindre carré ordinaire
(MCO), l’analyse documentaire et du contenu s’est avéré incontournable dans la récolte, analyse et traitement d’informations.
C’est ainsi, les modèles linéaires trouvés, estimés et validés pour ce travail se présentent de la manière suivante :
INV = -3144157.53703 + 5835.49891077*TX + 0.460143995323*INV(-1) + [AR(1)=0.115985444877]
Dans ce modèle, on peut voir clairement que le taux de change a influencé positivement les investissements en RDC tout au long de la période étudiée d’une valeur monétaire de 5835,49891077 et une augmentation des investissements de 1% de l’année passée entraîne une augmentation de 46% de l’année en cours en RDC.
Ceci revient seulement à dire qu’il y a une corrélation positive entre les variables étudiées.
Eu égard à ce qui précède, nous pouvons dire que le taux de change a influencé significativement et positivement les investissements en RDC durant la période d’étude du fait que toutes variables exogènes retenues ont été significatives.
4) Validation des résultats
Avant qu’on accepte le fait qu’un modèle représente une situation beaucoup plus proche de la réalité, il faut qu’il soit validé économiquement, statistiquement et économétriquement.
A ce stade, il est question de vérifier si l’influence exercée par les variables retenues dans le modèle empirique est conforme à la théorie économique en la matière. En effet, les résultats auxquels ce travail a trouvé conduit d’avoir un point de vue convergent à la réalité de l’économie congolaise.
La théorie économique est respectée ou tout simplement, la réalité économique congolaise a été prouvée dans la mesure où lorsque les investisseurs ont tendance à voir que l’économie congolaise est totalement dollarisée, la population congolaise préfère utiliser le dollar américain au détriment de la devise nationale, ils sont incités à venir investir dans le pays. A ce niveau, les investisseurs préfèrent investisseurs dans le pays puisqu’ils gagnent plus. Cela n’obéit donc pas à la théorie économique de façons directe.
Cependant, la situation qui résulte de ce travail, d’une époque où selon d’autres analyses peuvent s’avérer aussi différentes puisque le taux de change peut ou pas accroître mais les investisseurs viennent investir dans un pays. Ceci montre qu’il y a d’autres facteurs qui peuvent pousser les investisseurs à venir investir dans un pays notamment les opportunités diverses, la politique économique mise en place, la stabilité politique, la situation sécuritaire, la bonne gouvernance, la taille du marché, etc.
A cet effet, d’autres investigations approfondies afin de déterminer les facteurs clés qui peuvent aussi favoriser cette situation et mettre en place les différents remèdes relatifs à cette situation est une voix vers la lumière sur cette question.
4.1.2.3. Discussion des résultats
A la lumière des résultats obtenus des analyses statistiques et économétriques ensuite interprétés dans ce travail, on peut donc avancer que les réponses anticipatives émises au départ de cette analyse ont été confirmées. Autrement dit, les données retrouvées sur terrain convergent à ce dont cette étude s’attendait depuis le départ.
Il paraît dans ce travail que les résultats obtenus convergent avec le travail de Dixit, Belke et
Gros (1998). Par contre, ils se divergent avec les travaux respectifs de Kalala Kakese K. (2010), Bénassy A., Fontagné L. et Lahrèche-Révil A. (2001), Da Silva L. et Vincent N. (2012), Murhula Lusheke B. (2020) et Harrache B. et Khelifi R. (2017).
Les résultats convergent avec celui de Dixit, Belke et Gros (1998) dans la mesure où, leur modèle a montré que la structure de marché est déterminante pour comprendre l’impact de la volatilité des changes sur l’investissement. Une analyse empirique portant sur les pays de l’Union européenne confirme ces conclusions. Le résultat est d’autant plus significatif que l’ouverture est combinée à la volatilité et non pas seulement introduite de manière additive. Les résultats économétriques permettent de distinguer entre un impact négatif et significatif de la volatilité sur l’investissement quand le commerce est horizontalement différencié, et un impact positif mais peu significatif de la volatilité sur l’investissement quand le commerce est verticalement différencié.
Par contre, on enregistre les divergences avec d’autres auteurs au point que :
Avec Kalala Kakese K. (2010), il estime qu’il existe une relation bidirectionnelle entre le taux de change parallèle et l’inflation, les deux variables n’ont pas au même moment d’impact sur le budget de trésorerie de la Sucrière, uniquement l’inflation à une faible pondération.
Pour Bénassy A., Fontagné L. et Lahrèche-Révil A. (2001), ils ont estimé une équation économétrique, où le stock d’IDE entrant dépend de différents déterminants liés au taux de change, pour simuler l’impact sur trois PSEM d’un ancrage fixe par rapport à l’euro. Ils montrent alors qu’il existe un réel arbitrage entre préserver la compétitivité et réduire l’incertitude, que le choix d’une ancre (dollar ou euro) influe sur l’origine géographique de I’IDE, et qu’un ancrage généralisé sur l’euro dans les pays voisins de l’Union européenne accentuerait la concurrence pour attirer les investissements directs. Les résultats de leur démarche fournissent un cadre de réflexion pour le choix du régime de change dans les PSEM, qui sont en concurrence avec les PECO pour attirer les IDE en provenance de l’Union européenne.
Quant à Da Silva L. et Vincent N. (2012), les résultats issus de leur investigation minutieuse montrent que, toutes autres choses étant égales par ailleurs, les entreprises canadiennes tendent à réduire leurs activités d’investissement quand le dollar canadien s’apprécie. De plus. Les entreprises les plus touchées sont celles qui exportent une large part de leur production. Ces résultats démontrent que l’effet négatif d’une appréciation du taux de change sur la compétitivité des entreprises du pays surpasse les bénéfices induits par un pouvoir d’achat accru.
Il y a également Murhula Lusheke B. (2020) qui a abouti aux résultats selon lesquels le taux de change officiel en RDC a un impact négatif sur l’investissement direct étranger. Ses résultats prouvent en suffisance que la dépréciation de la monnaie augmente l’IDE dans le pays d’accueil et par conséquent le taux de change diminue. Ainsi, la baisse du taux de change entraîne une augmentation des exportations. Dans les mêmes conditions, une hausse du taux de change entraîne une diminution des exportations.
Pour Harrache B. et Khelifi R. (2017), ses résultats ont indiqué quel taux de change réel, qui a fait l’objet de leur analyse, n’agit pas sur les flux d’IDE reçus par cette zone. Il ressort que les principaux déterminants des afflux d’IDE sont : la taille de marché, ainsi que quelques indicateurs de la bonne gouvernance, tels que : la qualité de la réglementation, l’Etat de droit et la stabilité politique.
Section 2. Perspectives d’avenir
Bien que les résultats ont été concluants puisqu’ils ont convergé avec les idées du départ, ces secteurs (d’investissements et du taux de change) restent avec pleines d’ambigüités et d’obstacles auxquelles doivent faire face l’Etat pour stabiliser le taux de change et attirer les investisseurs vers le pays tout en harmonisant le climat des affaires dans ce pays avec beaucoup de controverses.
4.2.1. En termes du taux de change
Le taux de change est un instrument central des stratégies d’ajustement de la balance des paiements. Dans ce contexte, il est pertinent de s’interroger sur le choix qui est fait en matière de régime de change par les pays en développement (PED) et sur ce qui doit motiver ce choix. L’efficacité d’un régime de change se mesure traditionnellement à travers deux critères : la solidité et l’instabilité. Pour le premier, il s’agit de déterminer la capacité d’un système de change à absorber les chocs nominaux (différentiel d’inflation) et les chocs réels (chocs de demande ou d’offre). Pour le second, on s’interroge sur les conséquences du choix stratégique sur la volatilité du taux de change, étant entendu qu’une variabilité excessive est jugée comme perturbatrice pour une économie très ouverte (commerce et mouvements de capitaux). On peut y ajouter la volonté de stabiliser le taux de change réel (taux nominal corrigé des écarts d’inflation entre principaux partenaires), en tout cas d’éviter une appréciation trop importante, synonyme de perte de compétitivité-prix pour les producteurs nationaux.
Les caractéristiques spécifiques des PED introduisent des dimensions supplémentaires dans ce choix stratégique : vulnérabilité aux chocs externes, concentration géographique des échanges, engagements libellés en devises étrangères, taux d’inflation parfois élevé et faible crédibilité monétaire, marché domestique des capitaux souvent embryonnaire. La diversité des situations structurelles et macroéconomiques implique qu’il n’y a pas de régime de change optimal pour l’ensemble des PED. Il faut même considérer que le processus de développement nécessite une adaptation régulière du régime de change en fonction de l’étape qui est atteinte par chaque économie.
Le Frans Congolais a perdu 3,04% et 6,76% de sa valeur respectivement à l’interbancaire et au parallèle sur les quatre derniers mois de l’année. Cette dépréciation est consécutive à une expansion monétaire sur le marché change à la suite de financement des déficits du trésor public par les avances monétaires de la BCC au gouvernement de la république.
A ce titre, ce travail préconise trois mesures pour stabiliser le taux de change sur le marché de change en RDC :
4.2.1.1. Ajustement budgétaire
Cette première mesure, doit être travaillée au niveau du ministère des Finances et de la primature pour élaborer un Plan de Trésorerie qui intègre l’appui budgétaire des IFI (Institutions Financières Internationales) et les besoins de financement des mesures qui ont été prises dans le plan de soutien à l’économie suite au covid-19. Ce Plan de trésorerie devrait donner la situation, mois par mois, jusqu’à la fin de l’année. Il doit également être équilibré. Ce qu’on peut demander au ministère du Budget, c’est que ce Plan de Trésorerie soit présenté comme Collectif budgétaire. S’il est respecté, on n’aura pas de déficit budgétaire, pas de déficit, pas d’expansion monétaire et on n’aura pas non plus de la volatilité qui va déprécier le pouvoir d’achat de la population.
Il faut également faire en sorte qu’il n’y ait plus de déficit.
4.2.1.2. Emissions des Bons du Trésor à valeur élevée
Cette deuxième mesure consiste à émettre des Bons du Trésor de valeur élevée pour ponctionner la surliquidité sur le marché de change et permettre au gouvernement de financer ses dépenses.
Cette mesure prise est l’émission des Bons du Trésor à plus forte valeur. Etant donné que la surliquidité a été créée, ça pourrait faire que la circulation fiduciaire soit quintuplée.
Mais, il y a un autre indicateur appelé réserve excédentaire des banques. Ces réserves libres créent également de la surliquidité. Cette stratégie recommande au Trésor d’émettre plus des Bons du Trésor élevés pour avoir plus de ressources afin de couvrir ce besoin de trésorerie. Ça a un effet de stabilisation parce que ça ponctionne de la liquidité créée sur le marché. Ça diminue l’expansion monétaire.
4.2.1.3. Vente de dollar aux banques commerciales
Quant à la troisième mesure, elle est d’ordre de politique monétaire et de change. La Banque centrale devra vendre de devise aux banques afin de servir les opérateurs économiques qui en ont besoin pour les importations.
Elle est une mesure au niveau de la politique monétaire et de change. La situation des billets de monnaie étrangère est en train de s’arranger. Il y a quelques banques qui ont réussi quand même à importer. Mais ça, ce n’est pas important. Le plus important ce sont les mesures de stabilisation », a dit le gouverneur de la BCC.
4.2.2. Au niveau des investissements
L’attractivité d’un territoire est sérieusement prise en compte lors de la décision d’investissement à l’étranger, mais elle ne constitue pas le critère déclencheur d’une telle opération, puisque cette alternative d’internationalisation naît au départ de la volonté des entreprises à étendre leurs activités à l’étranger ou à les déplacer. Différentes approches se sont intéressées à la décision d’expatriation de la firme.
Il est tout de même important de noter que les déterminants des flux d’investissements ne sont pas qu’économiques, il s’agit aussi des facteurs qui relèvent de la gouvernance au sein des pays d’accueil, à savoir la lutte active contre la corruption et l’amélioration des cadres politiques et réglementaires. En vue d’améliorer le climat d’investissement, les pouvoirs publics des pays d’accueil doivent donc entreprendre des actions efficaces : lutter contre la recherche de rente (la corruption), instaurer la crédibilité et maintenir la dynamique des réformes.
- Lutter contre la recherche de rente : les mesures axées sur le climat de l’investissement engendreront facilement un comportement de recherche d’avantages personnels de la part d’entreprises et d’agents de la fonction publique. La corruption peut alourdir le coût de l’activité économique et lorsqu’elle gagne les hautes sphères de l’État, elle peut entraîner de profondes distorsions dans les politiques publiques. Le clientélisme peut créer des distorsions importantes en infléchissant les politiques au profit de certains groupes et au détriment d’autres. L’élimination des interventions injustifiées dans l’économie, la réduction du pouvoir discrétionnaire et le renforcement de la notion de responsabilité au sein de l’État, notamment par l’introduction d’une plus grande transparence des transactions entre les pouvoirs publics et les entreprises, permettent de lutter contre la recherche de rente.
- Instaurer la crédibilité : c’est la confiance qu’ont les entreprises en l’avenir et surtout en la crédibilité des politiques publiques qui vont déterminer si elles vont investir et de quelle manière elles le feront. Les politiques qui ne sont pas crédibles ne pourront pas amener les entreprises à investir. La crédibilité d’une politique peut être compromise par de nombreux éléments, en particulier par la tentation pour les décideurs de sacrifier des mesures à long terme rationnelles au profit d’objectifs immédiats, tels que l’obtention d’avantages personnels ou les faveurs de certains électeurs.
- Maintenir la dynamique des réformes : l’amélioration du climat d’investissement est un processus et non pas une action ponctuelle. Les pouvoirs publics doivent donc veiller à maintenir la dynamique des réformes. Étant donné l’ampleur du programme d’action et le besoin d’un examen régulier des politiques, l’État a intérêt à mettre en place des institutions chargées d’apporter leur concours pour des tâches déterminées et de soutenir les progrès en vue d’améliorer le climat de l’investissement. Ces institutions, peuvent remplir les quatre fonctions principales suivantes, isolément ou de manière combinée :
- Faciliter la coordination : les responsabilités concernant les politiques relatives au climat de l’investissement sont généralement réparties entre différents ministères et organismes publics. Il peut être très important de renforcer la coordination entre les instances adéquates pour répondre efficacement aux questions d’intérêt général et promouvoir la cohérence des politiques publiques.
- Examiner les politiques et les lois existantes : la plupart des distorsions faussant le climat de l’investissement proviennent des lois en vigueur. Pour promouvoir un processus continu d’examen et de réforme des politiques, des institutions chargées d’étudier plus régulièrement ces dispositifs peuvent être créées.
- Examiner les nouvelles propositions touchant les politiques et la réglementation : les pouvoirs publics doivent également s’assurer que les nouvelles propositions de mesures ou de règlements n’érodent pas le climat de l’investissement en introduisant des charges injustifiées ou d’autres distorsions.
- La proximité géographique : il est préférable que les coûts de transport soient bas du fait de l’activité totalement exportatrice des filiales. Le facteur coût de transport est d’autant plus important que ces dernières importent également une grande partie de leurs inputs (matières premières, produits intermédiaires, machines) au lieu de les acheter sur place. Lorsque cette condition n’est pas réalisée, la réponse est de privilégier la proximité géographique entre les fournisseurs et les unités de montage.
- Coûts salariaux et fiscaux faibles : l’abaissement des coûts fiscaux et salariaux par l’utilisation d’une main-d’œuvre bon marché constitue un autre déterminant important, surtout pour les secteurs qui utilisent intensément le facteur travail. Dans ce cas, il est évidemment rentable de déplacer certaines unités de production dans des pays abondants en main-d’œuvre, où les salaires et les charges sociales sont bas, la législation sociale peu contraignante, les syndicats faibles ou inexistants.
En résumé, la stratégie à adopter par les pouvoirs publics en vue d’améliorer l’attractivité de l’investissement doit comporter trois étapes importantes. D’abord, il faut prévoir la mise en place des facteurs propres à la localisation de l’entreprise qui lui donneront la possibilité ou le désir d’investir, de créer des emplois et de développer ses activités. Ensuite, les décideurs doivent s’attaquer aux causes profondes de l’échec des politiques qui érodent le climat de l’investissement. Pour ce faire, ils doivent prendre des mesures visant à lutter contre la corruption et d’autres formes de recherche de rente qui alourdissent les coûts et introduisent des distorsions dans les politiques, et à renforcer la crédibilité de la puissance publique afin de rassurer les entreprises et de les inciter à investir.
Enfin, il faut savoir que l’amélioration du climat de l’investissement est un processus et non une action ponctuelle. Il n’est pas nécessaire de s’attaquer à tous les problèmes en même temps et la perfection n’est indispensable dans aucun des aspects de la politique publique. Il est possible de réaliser des progrès significatifs en prenant des mesures pour lever des obstacles, qui pèsent lourdement sur les entreprises de manière à les rassurer pour qu’elles investissent, et en instaurant une dynamique pour inscrire cette action réformatrice dans la durée.
Conclusion partielle
Ce chapitre a été consacré à l’essentiel de ce travail, à savoir la présentation et l’interprétation des résultats de la recherche. A cet effet, il a été scindé en deux grandes parties où dans la première, il a été question de faire une analyse empirique basée sur la présentation de l’étude exploratoire et confirmatoire de l’enquête et de la discussion des résultats. Cependant dans la seconde partie, il s’est détaillé les perspectives d’avenir afin de stabiliser le taux de change et attirer plus d’investisseurs en RDC.
CONCLUSION GENERALE
De nos jours, la question de l’investissement et du taux de change domine fortement dans les débats en cours sur les politiques et stratégies de développement notamment dans les pays en voie de développement. Cela est justifié en grande partie par l’importance capitale que revêtent l’investissement et la stabilité du taux de change dans l’amélioration de la situation économique des nations. C’est dans ce cadre que ce travail a analysé l’impact du taux de change sur l’investissement en République Démocratique du Congo.
En effet, la stabilisation du taux de change permet l’augmentation du volume des investissements et d’insuffler une dynamique aux investissements plus porteurs de croissance. Ainsi, par le biais de la présence des firmes multinationales (ou de leurs filiales) et de l’internationalisation des firmes nationales, la multinationalisation a des effets bénéfiques diffus, capables d’accroître la compétitivité de l’économie nationale du fait que les investissements précèdent le commerce et créent la base commerciale ou productive. Par ailleurs les investissements apportent non seulement des capitaux et des marchés, mais également des technologies et des modes de gestion.
Le but principal dans cette quête était d’établir la relation entre le taux de change et les investissements tout en dégageant l’impact du premier sur les seconds. A cet effet, elle s’est assignée des objectifs d’étudier le trend de l’évolution de taux de change et des investissements en RDC, d’évaluer la relation économétrique existant entre le taux de change et les investissements et de dégager l’impact du taux de change sur les investissements en RDC.
Cette démarche a été guidée par les interrogations suivantes :
- Comment ont évolué le taux de change et les investissements en RDC de 2006 à 2020 ?
- Quelle est la relation économétrique qui existe entre le taux de change et les investissements en RDC ?
- Quel est l’impact du taux de change sur les investissements en RDC pendant cette période d’étude ?
A ces questionnements, nous avions supposé que le trend de l’évolution de taux de change en RDC se trouverait en fort mouvement d’une période à l’autre. Le taux de change évoluerait en dents de scie. Etant presque sur la même observance, les investissements seraient également en forte mobilité tout comme le taux de change. Par ailleurs, la relation économétrique entre le taux de change et les investissements serait positive, c’est-à-dire l’augmentation de l’un entraînerait l’augmentation de l’autre. Se basant ainsi sur ce résultat purement économétrique, il se démontrerait un impact positif du taux de change sur les investissements en RDC.
Pour atteindre les objectifs de ce travail et répondre définitivement aux préoccupations du départ, le concours au paradigme interprétativiste, la méthode quantitative et qualitative centrée sur un raisonnement inductif, la méthode économétrique du moindre carré ordinaire (MCO), l’analyse documentaire et du contenu et divers tests statistiques et économétriques s’est avéré incontournable dans la récolte, analyse et traitement d’informations.
En dépit de ce qui précède, cette étude a été structurée en deux parties subdivisées en chapitres à leur tour en dehors de l’introduction et la conclusion couvrant ainsi la période allant de 2001 à 2020 : la première partie de ce travail a été axée sur une approche théorique de cette thématique, il a été subdivisée en deux chapitres essentiellement basés sur le cadre conceptuel et la revue de littérature au premier chapitre et au second, la situation de l’investissement en RDC. Tandis que la seconde partie, quant à elle, a été orientée vers une approche méthodologique et empirique de cette recherche. Cette dernière a également été scindée en deux chapitres distincts parlant en premier lieu de la méthodologie et en second lieu, de l’analyse et interprétation des résultats.
Les résultats trouvés dans ce travail ont montré que le taux de change a influencé positivement les investissements en RDC durant la période étudiée puisqu’une augmentation de 1 unité monétaire du taux de change occasionne une augmentation des investissements de 5835,50 unités monétaires et le modèle estimé étant autorégressif, une augmentation des investissements de 1 unité monétaire de l’année passée entraîne une augmentation de 46% de l’année en cours (hypothèse 3). Autrement dit, il y a une relation positive entre les variables étudiées (taux de change et les investissements) dans la mesure où les corrélations simple et partielle sont de 0,759, soit 75,9% (hypothèse 2). Mais aussi, il s’est également dégagé que le taux de change et les investissements ont évolué en dents de scie et ont été en forte mobilité durant la période d’étude (hypothèse 1).
A ce fait, la réalité économique congolaise a été prouvée dans la mesure où lorsque les investisseurs voient que l’économie congolaise est totalement dollarisée, la population congolaise préfère utiliser le dollar américain au détriment de la devise locale, ils sont incités à venir investir dans le pays. A ce stade, les investisseurs préfèrent investisseurs dans le pays puisqu’ils gagnent plus.
De ces résultats, ce travail a réussi à confirmer toutes les trois hypothèses de basé formulées au départ.
En somme, l’évaluation de l’impact du taux de change sur l’investissement dont il a été question dans ce travail reste une thématique avec pleines de controverses puisque même les résultats trouvé ont été en discordance avec d’autres travaux antérieurs. Ainsi, la recherche de solution dans ce secteur relevant de la vie même d’une nation reste le plus important. Ainsi, nulle prétention d’avoir touché tous les points essentiels dans ce domaine ou avoir abouti à un résultat pouvant résoudre définitivement les problèmes d’investissement et du taux de change en RDC, ce travail espère avoir porté son édifice dans la recherche de solution optimale à cette question et laisse ouverte toutes les brèches pouvant aider les autres chercheurs.
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- https://www.banquemondiale.org/fr/country/drc/overview
TABLE DES MATIERES
IN MEMORIUM ………………………………………………………………………………………………………………….. i
EPIGRAPHE ……………………………………………………………………………………………………………………… iii
REMERCIEMENTS ……………………………………………………………………………………………………………. iv
SIGLES ET ABREVIATIONS ……………………………………………………………………………………………… vi
RESUME ………………………………………………………………………………………………………………………….. vii
ABSTRACT ……………………………………………………………………………………………………………………… vii
INTRODUCTION ……………………………………………………………………………………………………………….. 1 ……………………………………………………………………………………………………
0.2. Hypothèses du travail………………………………………………………………. 4
0.3. Objectifs poursuivis………………………………………………………………… 4
0.4. Méthodologie………………………………………………………………………… 4
0.5. Choix et intérêt du sujet……………………………………………………………. 5
0.6. Délimitation du sujet……………………………………………………………….. 6
0.7. Contribution attendue………………………………………………………………. 7
0.8. Canevas de l’étude………………………………………………………………….. 7
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE……………………………….. 8
CHAPITRE 1. CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE………………………………………………………………………….. 9
Section 1. Cadre conceptuel………………………………………………………… 9
1.1.1. Taux de change…………………………………………………………….. 9
1.1.1.1. Définitions……………………………………………………………… 9
1.1.1.2. Variétés de taux de change………………………………………… 9
1.1.1.3. Les déterminants des taux de change………………………….. 11
1.1.2. Investissement…………………………………………………………….. 13
1.1.2.1. Typologie…………………………………………………………….. 14
1.1.2.2. Caractéristiques d’un investissement………………………….. 15
Section 2. Revue de littérature……………………………………………………. 16
CHAPITRE 2. PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO…………………………………………………… 20
Section 1. Vue d’ensemble de la République démocratique du Congo…. 20
2.1.1. Situation politique……………………………………………………….. 20
2.1.2. Situation économique……………………………………………………. 21
2.1.3. Contexte social……………………………………………………………. 22
Section 2. Etat de lieux sur l’investissement en RDC………………………. 24
2.2.1. Evolution de l’investissement brut en RDC……………………….. 24
2.2.2. Répartition sectorielle des flux d’investissement en RDC………. 26
2.2.3. Capitaux étrangers et la dynamique de l’investissement……….. 26
2.2.4. Investissements directs étrangers en RDC…………………………. 29
2.2.4.1. Origine des IDE en RDC…………………………………………. 29
2.2.4.2. Evolution des investissements directs étrangers en RDC…. 30
Section 3. Politique de change……………………………………………………. 30
DEUXIEME PARTIE : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET EMPIRIQUE………………………………………………………………………………… 32
CHAPITRE 3. CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE….. 33
Section 1. Choix de la méthode de la recherche……………………………… 33
3.1.1. Justification du choix méthodologique……………………………… 33
3.1.1.1. Positionnement épistémologique…………………………………… 34
3.1.1.2. Méthodologie de recherche………………………………………….. 35
3.1.2. Mode de raisonnement : inductive…………………………………… 36
Section 2. Contexte de données………………………………………………….. 37
3.2.1. Collecte et analyse des données quantitatives…………………….. 37
3.2.2.1. Modalités de collecte des données……………………………… 37
3.2.1.2. Collecte des données empiriques……………………………….. 38
3.2.2. Présentation des données empiriques……………………………….. 38
3.2.3. Traitement des données…………………………………………………. 39
3.2.3.1. Spécification du modèle…………………………………………… 39
3.2.3.2. Validation du modèle……………………………………………… 40
CHAPITRE 4. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L’ETUDE…………………………………………………………………………………. 49
Section 1. Analyse empirique…………………………………………………….. 49
4.1.1. Étude exploratoire……………………………………………………….. 49
4.1.2. Étude confirmatoire……………………………………………………… 49
4.1.2.1. Rappel des hypothèses…………………………………………….. 50
4.1.2.2. Présentation des résultats…………………………………………. 50
4.1.2.3. Discussion des résultats…………………………………………… 56
Section 2. Perspectives d’avenir…………………………………………………. 58
4.2.1. En termes du taux de change………………………………………….. 58
4.2.1.1. Ajustement budgétaire…………………………………………….. 59
4.2.1.2. Emissions des Bons du Trésor à valeur élevée………………. 59
4.2.1.3. Vente de dollar aux banques commerciales………………….. 59
4.2.2. Au niveau des investissements………………………………………… 60
CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………… 63
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………. 66
TABLE DES MATIERES……………………………………………………………….. 71
ANNEXE………………………………………………………………………………………. i
0.1. Problématique ……………………………………………………………………………………………………………. 2
ANNEXE
Annexe 1. Test ADF pour la variable INVESTISSEMENT
Null Hypothesis: INV has a unit root
Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4) |
|
t-Statistic |
Prob.* |
Augmented Dickey -Fuller test statistic 2.207534 0.0298
Test critical values: 1% level -3.831511
5% level -3.029970 10% level -2.655194 |
|
||
*MacKinnon (1996) one -sided p- values. Warning: Probabilities and critical values calculated for 20 observations and may not be accurate for a sample size of 19
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(INV) Method: Least Squares Date: 11/22/22 Time: 06:00 Sample (adjusted): 2002 2020 Included observations: 19 after adjustments |
|
||
Variable |
Coefficient |
Std. Error t-Statistic |
Prob. |
INV( -1) |
1.008196 |
0.456707 2.207534 |
0.0413 |
C | -970007.6 | 1184587. -0.818857 | 0.4242 |
R-squared |
0.222793 |
Mean dependent var |
1086545. |
Adjusted R-squared | 0.177075 | S.D. dependent var | 3515750. |
S.E. of regression | 3189320. | Akaike info criterion | 32.88781 |
Sum squared resid | 1.73E+14 | Schwarz criterion | 32.98723 |
Log likelihood | -310.4342 | Hannan-Quinn criter. | 32.90464 |
F-statistic | 4.873205 | Durbin-Watson stat | 1.231320 |
Prob(F-statistic) | 0.041308 |
- Test ADF pour la variable taux de change
Null Hypothesis: TX has a unit root
Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4) |
|
|||
t-Statistic |
Prob.* |
|||
Augmented Dickey -Fuller test statistic 0.806201 |
0.0093 |
|||
Test critical values: 1% level -3.831511
5% level -3.029970 10% level -2.655194 |
|
|||
*MacKinnon (1996) one -sided p -values. Warning: Probabilities and critical values calculated for 20 observations and may not be accurate for a sample size of 19
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(TX) Method: Least Squares Date: 11/22/22 Time: 06:06 Sample (adjusted): 2002 2020 Included observations: 19 after adjustments |
|
|
||
Variable |
Coefficient |
Std. Error |
t-Statistic |
Prob. |
TX( -1) |
0.052249 |
0.064808 |
0.806201 |
0.4313 |
C | 44.21527 | 58.93392 | 0.750252 | 0.4634 |
R-squared |
0.036825 |
Mean dependent var |
|
86.57368 |
Adjusted R-squared | -0.019832 | S.D. dependent var | 115.2283 | |
S.E. of regression | 116.3653 | Akaike info criterion | 12.45065 | |
Sum squared resid | 230195.2 | Schwarz criterion | 12.55006 | |
Log likelihood | -116.2811 | Hannan-Quinn criter. | 12.46747 | |
F-statistic | 0.649961 | Durbin-Watson stat | 1.667347 | |
Prob(F-statistic) | 0.431261 |
Annexe 3. Résultat de l’estimation
Dependent Variable: INV Method: Least Squares Date: 11/22/22 Time: 06:26 Sample (adjusted): 2003 2020 Included observations: 19 after adjustments Convergence achieved after 7 iterations |
|
|
|||
Variable |
Coefficient |
Std. Error |
t- Statistic |
Prob. |
|
C |
– 1119421. |
146318.1 |
-7.650599 |
0.0000 |
|
TX | 53.92080 | 1.323110 | 40.75309 | 0.0000 | |
INV(-1) | 0.252832 | 0.088808 | 2.846948 | 0.0137 | |
AR(1) | -0.480767 | 0.246704 | -1.948763 | 0.0732 | |
R-squared |
0.993742 |
Mean dependent var |
|
3298260. |
|
Adjusted R-squared | 0.995740 | S.D. dependent var | 4598491. | ||
S.E. of regression | 300139.6 | Akaike info criterion | 28.29202 | ||
Sum squared resid | 1.17E+12 | Schwarz criterion | 28.53934 | ||
Log likelihood | -249.6281 | Hannan-Quinn criter. | 28.32612 | ||
F-statistic | 994.3883 | Durbin-Watson stat | 2.330243 | ||
Prob(F-statistic) | 0.000000 | ||||
Inverted AR Roots |
-.48 |
|
|
|
|
|
- Arch test
Heteroskedasticity Test: ARCH | ||||
F-statistic 2.15E-05 |
Prob. F(1,16) |
|
0.9964 |
|
Obs*R-squared 2.42E-05 | Prob. Chi-Square(1) | 0.9961 | ||
Test Equation: Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares Date: 11/22/22 Time: 06:27 Sample: 2003 2020 Included observations: 18 |
|
|
|
|
Variable |
Coefficient |
Std. Error |
t-Statistic |
Prob. |
C |
6.51E+10 |
2.51E+10 |
2.596519 |
0.0195 |
RESID^2(-1) | -0.001159 | 0.249851 | -0.004639 | 0.9964 |
R-squared |
0.000001 |
Mean dependent var |
6.51E+10 |
|
Adjusted R-squared | -0.062499 | S.D. dependent var | 7.87E+10 | |
S.E. of regression | 8.11E+10 | Akaike info criterion | 53.18048 | |
Sum squared resid | 1.05E+23 | Schwarz criterion | 53.27941 | |
Log likelihood | -476.6244 | Hannan-Quinn criter. | 53.19413 | |
F-statistic | 2.15E-05 | Durbin-Watson stat | 2.001213 | |
Prob(F-statistic) | 0.996356 |
Annexe 7. Test de Glejer
Heteroskedasticity Test: Glejser
F-statistic 0.904013 | Prob. F(2,16) | 0.4247 | |
Obs*R-squared 1.929046 | Prob. Chi-Square(2) | 0.3812 | |
Test Equation: Dependent Variable: ARESID Method: Least Squares Date: 11/22/22 Time: 06:24 Sample: 2002 2020 Included observations: 19 |
|
|
|
Variable Coefficient |
Std. Error |
t-Statistic |
Prob. |
C 225167.4 |
69899.64 |
3.221295 |
0.0053 |
INV 0.019962 | 0.029693 | 0.672263 | 0.5110 |
TX -2.181430 | 2.125509 | -1.026309 | 0.3200 |
R-squared 0.101529 Mean dependent var 243135.0 Adjusted R-squared -0.010780 S.D. dependent var 191917.0
S.E. of regression 192948.6 Akaike info criterion 27.32217
Sum squared resid 5.96E+11 Schwarz criterion 27.47130
Log likelihood -256.5607 Hannan-Quinn criter. 27.34741
F-statistic 0.904013 Durbin-Watson stat 2.238692
Prob(F-statistic) 0.424652
Annexe 8. Test de White test
Heteroskedasticity Test: White
F-statistic 1.725062 Prob. F(9,9) | 0.2145 | |||||
Obs*R-squared 12.02768 Prob. Chi-Square(9) | 0.2118 | |||||
Scaled explained SS 7.013163 Prob. Chi-Square(9) | 0.6357 | |||||
Test Equation: Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares Date: 11/22/22 Time: 06:25 Sample: 2002 2020 Included observations: 19 Collinear test regressors dropped from specification
|
|
|
||||
Variable |
Coefficient |
Std. Error |
t- Statistic |
Prob. |
||
C |
-3.13E+11 |
2.97E+11 |
-1.053461 |
0.3196 |
||
GRADF_01 | 1.31E+09 | 5.71E+08 | 2.293208 | 0.0475 | ||
GRADF_01^2 | -601157.8 | 232122.4 | -2.589832 | 0.0292 | ||
GRADF_01*GRADF_03 | 55580.90 | 65201.20 | 0.852452 | 0.4161 | ||
GRADF_01*GRADF_04 | -111.3021 | 233.0678 | -0.477553 | 0.6444 | ||
GRADF_02*GRADF_03 | -65132074 | 56796841 | -1.146755 | 0.2811 | ||
GRADF_02*GRADF_04 | -34211.21 | 230023.6 | -0.148729 | 0.8850 | ||
GRADF_03^2 | -158.8151 | 263.9293 | -0.601733 | 0.5622 | ||
GRADF_03*GRADF_04 | 16.75117 | 19.90477 | 0.841566 | 0.4218 | ||
GRADF_04^2 | -0.108475 | 0.288326 | -0.376224 | 0.7155 | ||
R-squared |
0.633036 |
Mean dependent var |
9.40E+10 |
|||
Adjusted R-squared | 0.266072 | S.D. dependent var | 1.32E+11 | |||
S.E. of regression | 1.13E+11 | Akaike info criterion | 54.04782 | |||
Sum squared resid | 1.15E+23 | Schwarz criterion | 54.54489 | |||
Log likelihood | -503.4542 | Hannan-Quinn criter. | 54.13194 | |||
F-statistic | 1.725062 | Durbin-Watson stat | 2.583152 | |||
Prob(F-statistic) | 0.214522 | |||||
- Test de Breusch-Pagan-Godfrey
Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey
F-statistic 1.219732 | Prob. F(4,13) | 0.3495 | ||
Obs*R-squared 4.911968 | Prob. Chi-Square(4) | 0.2964 | ||
Scaled explained SS 1.769863 | Prob. Chi-Square(4) | 0.7780 | ||
Test Equation: Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares Date: 11/22/22 Time: 06:28 Sample: 2003 2020 Included observations: 18 |
|
|
|
|
Variable |
Coefficient |
Std. Error |
t -Statistic |
Prob. |
C |
-6.70E+10 |
8.85E+10 |
-0.757390 |
0.4623 |
INV | -126991.3 | 62458.43 | -2.033214 | 0.0630 |
VAR | 3.42E+08 | 2.18E+08 | 1.566721 | 0.1412 |
TX | 6556588. | 3357556. | 1.952786 | 0.0727 |
INV(-1) | 43453.86 | 34201.68 | 1.270518 | 0.2262 |
R-squared |
0.272887 |
Mean dependent var |
|
6.51E+10 |
Adjusted R-squared | 0.049160 | S.D. dependent var | 7.87E+10 | |
S.E. of regression | 7.67E+10 | Akaike info criterion | 53.19515 | |
Sum squared resid | 7.65E+22 | Schwarz criterion | 53.44247 | |
Log likelihood | -473.7563 | Hannan-Quinn criter. | 53.22925 | |
F-statistic | 1.219732 | Durbin-Watson stat | 1.526257 | |
Prob(F-statistic) | 0.349528 |
CUSUM of Squares | 5% Significance |
- Test de Ramsey
Ramsey RESET Test: | |||||
F-statistic |
0.358985 |
Prob. F(1,12) |
0.5602 |
||
Log likelihood ratio | 0.530580 | Prob. Chi-Square(1) | 0.4664 | ||
Test Equation: Dependent Variable: INV Method: Least Squares Date: 11/22/22 Time: 06:34 Sample: 2003 2020 Included observations: 18 Convergence achieved after 1 iteration |
|
|
|
||
Variable |
Coefficient |
Std. Error |
t-Statistic |
Prob. |
|
VAR |
1647.345 |
850.5061 |
1.936900 |
0.0767 |
|
C | -415001.9 | 457175.7 | -0.907751 | 0.3819 | |
TX | 15.59936 | 21.73459 | 0.717720 | 0.4867 | |
INV(-1) | 0.485431 | 0.178059 | 2.726236 | 0.0184 | |
FITTED^2 | 2.62E-08 | 1.50E-08 | 1.744357 | 0.1066 | |
AR(1) | 0.002499 | 0.341872 | 0.007311 | 0.9943 | |
R-squared |
0.996837 |
Mean dependent var |
3298260. |
||
Adjusted R-squared | 0.995519 | S.D. dependent var | 4598491. | ||
S.E. of regression | 307824.8 | Akaike info criterion | 28.37365 | ||
Sum squared resid | 1.14E+12 | Schwarz criterion | 28.67044 | ||
Log likelihood | -249.3629 | Hannan-Quinn criter. | 28.41457 | ||
F-statistic | 756.3567 | Durbin-Watson stat | 2.537133 | ||
Prob(F-statistic) | 0.000000 | ||||
Inverted AR Roots |
.00 |
|
|
||
Causalité : Pairwise Granger Causality Tests
Annexe 12. Test de causalité
Pairwise Granger Causality Tests
Date: 11/22/22 Time: 06:36
Sample: 2001 2020 Lags: 2 |
|
||
Null Hypothesis: |
Obs |
F-Statistic |
Prob. |
VAR does not Granger Cause INV INV does not Granger Cause VAR |
18 |
3.08966 |
0.0798 |
TX does not Granger Cause INV INV does not Granger Cause TX |
18 |
||
TX does not Granger Cause VAR |
18 |
||
VAR does not Granger Cause TX | 7.60540 | 0.0065 |
- Correlogram of residus
Annexe 14. Evolution du taux de change et des investissements en RDC de 2000 à 2001
Evolution du taux de change et des investissements de 2001 à 2020
INV TX |
Annexe 15. Evolution du taux de change en RDC de 2000 à 2001
Annexe 16. Evolution des investissements en RDC de 2000 à 2001
Annexe 17. Corrélation entre les variables
Coefficientsa
Modèle | B | Coefficients non standardisés
Erreur standard |
Coefficients standardisés | t | Sig. | Corrélations | Statistiques de colinéarité | ||||
Corrélation | Partielle | Partielle | VIF | ||||||||
Bêta | simple | Tolérance | |||||||||
1 | (Constante) | 623,733 | 85,702 | 7,278 | ,000 | ||||||
INV | 8,043E-5 | ,000 | ,759 | 4,945 | ,000 | ,759 | ,759 | ,759 | 1,000 | 1,000 |
- Variable dépendante : TX