DE L’EMERGENCE AU DÉCLIN D’UNE CIVILISATION DE LA CROISETTE DE CUIVRE EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : LA CROISETTE DE CUIVRE, SYMBOLE FORT DE « LA KATANGANITÉ », EST-ELLE EN VOIE DE DISPARITION ?

MWENGWE KYAMBWE Irénée

&

MUKEMBE MUBEDI Marcellin

DE L’EMERGENCE AU DÉCLIN D’UNE CIVILISATION DE LA CROISETTE DE CUIVRE EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : LA CROISETTE DE CUIVRE, SYMBOLE FORT DE « LA KATANGANITÉ », EST-ELLE EN VOIE DE DISPARITION ?

JUIN 2023

Kolwezi, le 29 juin 2023

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Sommaire

Sommaire. 1

Résumé. 2

Introduction. 3

1.    Le mythe du « LUBWE-KYELA » (ou Malachite-métal) 8

2.-Genèse du toponyme Katanga. 10

3.- Civilisation de la croisette de cuivre et son symbolisme. 11

4.- Extension du toponyme Katanga aux autres Districts du Sud-Est du Congo-Belge. 15

5.- Apport des Bayeke à la métallurgie traditionnelle du cuivre katangais. 16

6.    La pertinence d’une civilisation de la croisette du cuivre Katangaise en RDC à nos jours et la pérennisation de « la Katanganité ». 17

Conclusion. 22

Bibliographie. 23

Kolwezi, le 29 juin 2023.-

Résumé

Les RD Congolais ont théoriquement toujours désiré d’ériger une grande Nation dans leur République ainsi que des micro-nations harmonieuses dans leurs Provinces respectives dont le Grand-Katanga et le Lualaba en ce qui revient aux Kolweziens spécifiquement.

Mais les récentes confrontations violentes entre jeunes de l’UDPS, en majorité d’origine Kasaïenne et ceux de l’UNAFEC essentiellement Katangais à Lubumbashi au début du mois de décembre 2022 ne sont que la face visible de l’iceberg de négation de cohabitation des deux peuples et ces genres d’incidents sont récurrents au Katanga dont notamment ceux de 1960, des années 1990, de 2021, les violences verbales quasi quotidiennes…

Ainsi, intérioriser « la civilisation de la croisette du cuivre » et vivre « la Katanganité positive » par tous les habitants de la Province cuprifère pourraient pourvoir au déficit de cohésion entre partenaires sociaux peu importe leurs diversités culturelles d’origine.

Dès lors, cogiter sur l’émergence et le déclin de ce mode de vie dont le grand symbolisme rassembleur résiderait dans la forme de cette croisette dont le centre « MANSANGA » qui est une bifurcation, un carrefour appelant aux retrouvailles les plus harmonieuses, conviviales de tous sans discriminations et exclusions de tous ordres, s’impose-t-il comme  une contribution citoyenne majeure.

Introduction

L’histoire du cuivre congolais est intimement liée au « Bassin cuprifère du Katanga », espace que les géologues ont appelé « l’arc cuprifère Katangien » ou « Bassin cuprifère du katanga »[1], aire que le père Léon de Saint Moulin a nommé « Zone du cuivre »[2]. Elle est le berceau de la civilisation de la croisette de cuivre.[3]

Le Katanga est effectivement une région méridionale de la République Démocratique du Congo réputée pour ses immenses et riches gisements de cuivre et de cobalt.

Mgr De Hemptinne Jean-Félix a, dès 1926, réparti ce bassin en trois zones, à savoir celle de l’Est qui s’étend depuis le Sud jusqu’à la rivière Lufira, celle du centre encastrée entre la Lufira et le fleuve Lwa-laba[4] (Lualaba) et celle de l’Ouest situé sur sa rive gauche.[5]

C’est pourquoi, pensant à l’apport en devises étrangères et à la contribution substantielle au budget de l’Etat colonial de l’Union Minière du Haut-Katanga, UMHK en sigle (La Gécamines actuelle), il était affirmé, très souvent, que le katanga était le coffre-fort du Congo-Belge. Après l’indépendance, cette Province cuprifère de la RDC a conservé cette même flatteuse réputation. Par ailleurs, le Président de la RDC a évoqué cette même flatteuse image. Et, tout récemment le Président ougandais Yoweri Museveni ne le rappelait-il pas autrement lorsqu’il notait : « le Congo est le coffre-fort de l’Afrique, en particulier et du monde en général ».[6]

Ce lit du cuivre katangais lui-même part du Territoire de Sakania à la frontière zambienne, rejoint celui de Kipushi, rentre dans celui de Kambobe (dit Kambove), passe par ceux de Mutshatsha (Kolwezi jusqu’en 1971) et Lubudi. Après avoir frôlé ceux de Kamina et Bukama (bande territoriale qui a fait partie de Bugaranganza de M’siri), il porte sur sa tête ceux de Mitwaba et Mpweto, retombe par celui de Kasenga et boucle son périmètre Haut-Katangais en atterrissant dans celui de Sakania. Il se prolonge dans le cooper belt Zambien, qui, culturement, forme une unité avec le sud Katanga.

Cependant, il serait intéressant, pensons-nous, de nous souvenir que depuis la sécession katanagaise du 11 juillet 1960 au 14 janvier 1963[7], certaines « nations-tribales »[8] de l’espace du Katanga ont cultivé le micro-nationalisme katangais en elles. Ce sentiment étouffé par l’unitarisme mal géré par les gouvernants de la 2ème République de Mobutu est resté néanmoins ardent sous la cendre de leurs âmes consumées par le feu de la colonisation interne leur imposée par leurs compatriotes restés dans le Congo -Léopoldville durant cette courte séparation. Car leurs concitoyens les discriminaient et les traitaient comme des ressortissants d’une province reconquise. Il faudrait noter une attitude de dérision affichée par les autres congolais envers les ex-sécessionnistes Katangais, les qualifiant même de « Rhodésiens » après la Reconquista de la province rebelle en 1963.

A l’avènement de l’AFDL du Président Laurent-Désiré KABILA, le 17 mai 1997, l’unité katangaise s’est renforcée chez la majorité des peuples de la province du cuivre tout autant que germait le patriotisme congolais dans leurs cœurs. Cette flamme patriotique va mourir petit à petit privée d’oxygène par la mal-gouvernance publique qui a succédée au régime révolutionnaire du Mzéé au lendemain de son assassinat le 16 janvier 2001.[9]

L’absence d’équité dans la répartition des ressources collectives qui s’est imposée comme mode de gestion de la « res publica » a servi de frein à cet élan d’aimer par-dessus tout la RDCongo et sa population. Cela a, par contre, ravivé le feu de leur amour immense pour le Katanga qui sommeillait en leur fond secret.

A l’arrivée des animateurs des organes du pouvoir politique actuels le 19 janvier 2019, le micro-nationalisme katangais a atteint son point culminant, a tel enseigne que la majorité d’enfants du cuivre ne rêvaient plus que, à défaut d’un Katanga indépendant, d’un Etat Katangais fédéré dans un Etat fédéral Congolais. Le micro-nationalisme bourgeonnait désormais dans de nombreux esprits des fils et filles de cette province qui est la plus australe de la RDC. Même les BALUBA du Katanga, auparavant défenseurs de l’idée du Congo-uni de Sendwe Janson sont devenus de plus en plus les porte-étendards du particularisme Katangais à cause de leur déception face à la mauvaise gérance des richesses du Katanga se trouvant sous leur sol au profit de la bourgeoisie compradore de la capitale. Cet idéal Katangais brisé dans l’âme par le fameux découpage territorial qui a failli porter un coup fatal à l’unité Katangaise en 2015 a par contre réveillé de leur torpeur pour la plupart des fils et filles du cuivre qui se sont mis à rêver de leurs quatre provinces conservant le toponyme Katanga auquel on ajouterait des suffixes géographiques pour celle du Nord, de l’Est et de l’ouest. On obtiendrait ainsi : le Katanga oriental pour le Tanganyika, Katanga du Nord pour Haut-Lomami, Katanga occidental pour Lualaba. Le Sud-Est demeurerait Haut-Katanga et le Katanga central serait éventuellement Kolwezi. Les supputations persistantes des autochtones de l’ancien District urbano-rural de Kolwezi : Ville plus les Territoires de Lubudi et Mutshatsha se disent avoir été illégalement, en violation de la Constitution, et illégitimement, déttachés du Haut-Katanga et annexés à la Province du Lualaba. Ce rêve que leurs compatriotes originaires des territoires de Dilolo, Sandoa et Kapanga s’efforcent d’étouffer à tout prix est malheureusement toujours fort vivace chez les Balaba, Bayobya, Balonga, Bakaonde, Benemitumba, Banzweba, Basanga, Babangu, Baluba Samba de Kolwezi, Lubudi et Mutshatsha[10].

Cette perception a d’ailleurs été confirmée lors du Forum pour l’unité et la réconciliation des Katangais organisé par l’Assemblée Episcopale de la Province Ecclésiastique de Lubumbashi en mai 2022, rencontre dans laquelle il a été notamment question de : « la Katanganité », « peuple Katangais », « fils et filles du Katanga », « l’unité katangaise », « l’identité katangaise », « la dignité katangaise », « la fierté katangaise » et « d’œuvrer en vue de favoriser l’avènement rapide du fédéralisme en RDC » .[11]

Toutefois, de l’observation dans la société katangaise, il apparaît que de nombreux Katangais semblent parler du Katanga et sont fiers d’être Katangais sans pourtant bien connaitre cette Province, être capables d’en préciser les véritables origines, ses valeurs, ses fondamentaux culturels. Des multiples inquiétudes surgissent en effet à propos de cette région bénie du Ciel et les quatre qui nous ont parues centrales pour cette étude sont les suivantes :

  • Comment est né le Katanga et comment s’est construit l’actuel espace Katangais ?
  • Quel symbolisme porte sa croisette ?
  • Quel est l’apport des Bayeke au développement de la métallurgie traditionnelle du cuivre Haut-katangais ?
  • Quel est l’avenir du Katanga et de « la Katanganité » en tant qu’héritage d’un passé lointain et récent ?

Comme hypothèses à cette étude, nous dirions :

  • Le nom du Katanga serait issu du terme Balemba[12] « FIKATANGA » (le cuivre) attribué à un bébé, prince de la contrée ;
  • La croisette de cuivre porterait un symbolisme rassembleur et l’espace Katangais actuel serait le résultat d’un long processus de réajustement des frontières territoriales administratives coloniales belges ;
  • La contribution Yeke à l’essor de la métallurgie traditionnelle haut-katangaise se situerait au niveau de la fabrication des fils en cuivre ;
  • Et l’avenir du Katanga et de « la Katanganité » serait sombre telle que les jeunes le disent ces jours-ci en kiswahili : « NIKWEUSHI »[13]

                  Par ailleurs, notre revue de la littérature, état de la question ou répertoire des autres auteurs ayant traité du cuivre haut-katangais, nous a révélé que de nombreux chercheurs ont effectivement planché sur la métallurgie traditionnelle du métal rouge du Katanga, mais nous en avons sélectionné cinq dont les écrits constituent la trame de notre présente synthèse, à savoir :

  1. Paul Hamlet, dans son livret écrit en Kilemba et intitulé « IKILEMBA » inédit a noté l’existence de la métallurgie traditionnelle de cuivre dans la contrée Balemba à Lubusha (Luisha) et le « baptême) du neveu du Mfumu (roi) Mukenge au nom de Katanga par le maître fondeur Kipayi. Plus tard, ayant succédé au trône à son oncle, il inaugura la dynastie. Et sa capitale et son pays portèrent depuis le même nom de Katanga.[14]
  2. Mgr Jean-Felix de Hemptinne, en publiant son article « Les mangeurs de cuivre du Katanga », en 1926, a rendu populaire l’industrie traditionnelle du cuivre haut-katangais sur les places internationales.[15]
  3. Pierre de Maret, dans son article « Histoire de Croisettes » a non seulement circonscrit l’aire de production de ses croisettes de cuivre dans trois secteurs : un Ouest, légèrement au Nord de Kolwezi, un au centre à l’Ouest de la Lufira (englobant Panda et Likasi) et un à l’Est centré sur Kipushi, Lubumbashi et Ruashi, mais il a aussi précisé le périmètre du commerce de « l’or rouge » (cuivre selon Cameron)[16] à toute l’Afrique centrale, l’a également étendue jusqu’aux côtes Atlantiques et Indiennes ainsi qu’au Soudan et en Afrique australe.[17]
  4. RP Léon de Saint Moulin qui révèle le contact du bassin du cuivre Bemba-Sanga avec le Nord. Citant, en effet, G. Schweinfurth, auteur de « Au cœur de l’Afrique » dans lequel il affirme, dès 1875, qu’après une audience auprès de Mounza, roi des Mangbetu, bardé des parures tout en cuivre, ce monarque et maître des régions frontalières du future Congo-belge et du Soudan, tenant à conserver le monopole du métal rouge, s’opposa à leurs plans de voyage vers le Sud d’une manière formelle. Cet historien Jésuite confirme ainsi le commerce international de ce métal rouge. Dans son ouvrage « Panorama de l’histoire contemporaine », il honore en effet les métallurgistes traditionnelles hauts-katangais en louant leur ingéniosité et en révélant l’existence des relations d’affaires entre le Haut-Katanga et les régions du Nord (Soudan et Egypte).[18]
  5. Noël Ngoy Mwanabute traitant des relations sur les opérations secrètes au Katanga : les Sanga, épicentres de tous les enjeux géostratégiques, ce peuple qui constitue le Katanga, admire et confirme la notoriété métallurgique traditionnelle du Haut-Katanga.[19]

Fort de l’enrichissement documentaire de ses prédécesseurs, notre article n’a fait que rejoindre leurs pensées et confirmer la notoriété internationales de la métallurgie traditionnelle haut-katangaise. Son mérite particulier ne se situe néanmoins qu’au niveau de la vulgarisation historique de ce savoir, de la genèse du toponyme Katanga, du symbolisme rassembleur de la croisette et sa révélation aux non-initiés ainsi que la levée de la rumeur qui attribue erronément l’origine de ce génie métallurgique des mangeurs de cuivre du Katanga aux envahisseurs Yeke alors que l’apport de ces derniers dans cette industrie n’est qu’une contribution par l’un des multiples usages du métal rouge : le filetage[20]

Afin d’atteindre efficacement les réponses attendues par notre questionnement, nous avons fait recours à la méthode historique, les techniques documentaire et d’observation par enquête usant de l’entretien avec les différents notables concernés dans le Haut-Katanga durant l’époque coloniale et celle postindépendance.

Découvrir l’histoire cachée du cuivre katangais n’a non seulement été une grande école pour nous, mais a été aussi une occasion d’étancher notre soif de nous mettre au service de notre société qui a droit de connaître la vérité sur sa civilisation métallurgique traditionnelle. C’est aussi, pour la science, l’occasion de lever un pan de rideau cachant le nouveau savoir sur les mangeurs de cuivre, la contribution technique Yeke et le Katanga.

Cette brève dissertation s’est enroulée, en dehors de la présente introduction et des autres hors textes, à six axes, à savoir la première section qui a tenté de présenter la découverte mythique du minerais du cuivre et ses techniques métallurgiques traditionnelles haut-katangaises; la deuxième qui a pratiqué une ouverture sur la genèse du toponyme Katanga; la troisième qui cogite sur les mangeurs de cuivre du Katanga, leur civilisation de la croisette et son symbolisme; la quatrième qui révèle l’extension du toponyme Katanga à tous les Districts voisins de celui du Haut-Katanga, la cinquième qui pose un regard critique sur l’apport yeke au développement de la métallurgie traditionnelle du cuivre haut- katangais et la sixième qui réflèchit sur la pertinence d’une civilisation Katangaise, « la Katanganité » et l’opportunité de sa pérenisation par rapport aux aléas socio-politiques du moment en RDC.

1.     Le mythe du « LUBWE-KYELA » (ou Malachite-métal)

Le mythe du rêve Lubwe-Kyela (Malachite-métal) serait né dans le terroir haut-Katangais. La tradition de cet espace rapporte en effet qu’un chasseur, éreinté par un long pistage d’un gros gibier qu’il aurait blessé, se serait étendu, en vue de récupérer ses forces, sur un coussin d’herbes à l’ombre d’un gros arbre en posant son cou et sa nuque sur une pierre, le Lubwe (Malachite) dont il se serait servi comme oreiller de fortune.

Profondément endormi, il aurait eu le songe suivant:

« Un homme dont il ne voyait pas la tête, vu sa très haute stature, se serait approché de lui et lui aurait intimé l’ordre d’apprêter du feu avec du bois du Musase (espèce d’arbre dont les braises sont très ardentes et se consument très lentement). Une fois le foyer allumé, il lui aurait demandé de mettre le « Lubwe » dans le feu dont il devait entretenir l’ardeur de la flamme au moyen d’un soufflet en peau de bête. Peu de temps après, la pierre aurait fondu, un liquide rougeâtre en serait sorti. Une fois refroidi, il se serait durci et le chasseur se serait mis à admirer le métal rouge qu’il avait entre ses doigts. Il se serait réveillé sur ses entrefaites. D’abord abasourdi et ensuite agréablement surpris, il aurait pris néanmoins la précaution d’emporter des échantillons de ce Lubwe.

De retour à son domicile, il aurait tenté, à plusieurs reprises, l’expérience de son rêve en toute lucidité. Il aurait obtenu le même résultat que dans son rêve. Il en aurait parlé au Roi qui lui aurait ordonné de répéter la démonstration devant les notables. Il l’aurait réalisé avec succès. Mais les exigences de leurs coutumes voulant que tout découvreur d’une denrée rare et extraordinaire soit mis à mort et son sang rependu sur le lieu de sa découverte en vue d’une plus abondante récolte dans l’avenir, le pauvre chasseur aurait été sacrifié sur la table de son innovation. Toutefois, sa technologie aurait été pérennisée »[21].

La même histoire mythique est racontée notamment en ce qui concerne la découverte des salines de Mwanshya[22], Secteur de Kafira, Territoire de Kasenga dans le Haut-Katanga et de celles de « Mukele Utshila » (le sel rouge), déformé en « Ketshila par le colonisateur à Katebi[23], affluent du fleuve Lualaba près de Korweji, Groupement de Mwanfwe, Secteur de Luilu, Territoire de Mutshatsha, Province du Lualaba. La tradition raconte en effet que dans les deux cas des chasseurs auraient blessé du gros gibier qu’ils se sont mis à pister grâce aux gouttes de sang qui coulaient de leurs blessures jusqu’à les retrouver, au soir, tombés dans des marécages. En revenant le lendemain pour les dépecer avec l’aide des habitants, ils auraient été surpris de découvrir du sel mélangé au sang coagulé tout autour des cadavres des animaux. En révélant leurs trouvailles à leurs notables et chefs de communauté, ils auraient subi le même sort que celui du premier « mangeur de cuivre » dont question plus haut.

Après leur mort, leurs familles respectives auraient déclenché des représailles qui auraient entraîné, pour Mwanshya une inondation qui a englouti tout le village et ses habitants ainsi que de nombreuses autres victimes du voisinage et la quasi-disparition de toutes les localités de cette vallée de Mwanshya. Il y aurait eu cependant un seul rescapé et son épouse. Ce serait un étranger Mulomotwa (originaire de Mufunga, en actuel Territoire de Mitwaba) qui résidait dans sa belle-famille en terre Basumbu (système de domiciliation uxorilocale exige). C’est ce couple qui aurait repeuplée avec sa descendance toute cette contrée plusieurs années après le déluge, d’où de nombreux liens biologiques qui existeraient entre les Balomotwa et les Basumbu et qui seraient vérifiables même aujourd’hui.

Pour le cas de Katebi, une longue guerre aurait éclaté entre Musompo dont le chasseur sacrifié serait fils et Mpwibwe dont la fille serait l’épouse du malheureux que la belle-famille aurait tué pour la fructification des salines. Ce ne serait que grâce à la médiation de Muleka, étranger Luba de passage par-là que le conflit pris fin et chacun des deux belligérants lui aurait cédé une partie de ses terres. Et ce serait l’origine de l’espace tampon existant entre le territoire de Musompo et celui de Mpwibwe, terroir relevant du Chef Muleka au niveau de Kazembe-gare sur la route Kolwezi-Lualaba-gare (Kasania ou Mupanja)

2.-Genèse du toponyme Katanga

KATANGA est un nom d’origine Balemba[24], peuple localisé tout au long de la Lufira et tout autour du Lac KYANGALELE (déformé en Tshangalele) créé par les eaux de retenue du barrage de MWADI NGUSA (tordu en Mwandigusha) sur la rivière LUFILA ou LUVILA (devenu Lufira) dans l’actuel Secteur de Lufira composé des Groupements: KATANGA, KISUNKA, KYEMBE, LUKOSHI, MPOYO, MULANDI, MWABESA, NGALU et TENKE en Territoire de Kambobe (dit Kambove), Province du Haut-Katanga en RDC.

Selon la tradition locale, KATANGA découlerait du terme « FI KATANGA » (le cuivre) en Kilemba, langue du lieu. Cette appellation aurait été attribuée, par le maître fondeur KIPAYI, à un bébé né au site LWANZO, forge et four à cuivre de LUBUSHYA (= qui relève, réveille, éveille, met debout, développe déformé en LUISHA par le colonisateur) dans des circonstances assez particulières.[25]

Les anciens racontent en effet que NGOYI, jeune sœur du MFUMU (Roi) MUKENGE qui aurait régné dans cette contrée à l’époque, porteuse d’une grossesse à terme, se serait rendue à la colline de Lubushya, où KIPAYI, maître fondeur et ses aides produisaient  « FIKATANGA » (croisettes de cuivre : « MYAMBO » et Barres de cuivre à oreilles : « UMUKUBA WA MATWI » malgré l’interdiction formelle du « MFUMU » (Roi) son grand-frère.

Arrivée au sommet de la côte, elle s’y serait cachée dans les fourrés  environnant le LWANZO (four) et s’y serait accouchée. Les mangeurs de cuivre ayant entendu les vagissements du nouveau-né, ils seraient allés vérifier et auraient secouru la jeune maman et son bébé. Après identification de l’accouchée comme étant Madame NGOYI, petite sœur du Mfumu (Roi), KIPAYI les aurait ordonnés de les ramener au « KIPANGO » (Palais royal) ;

Le MFUMU MUKENGE ayant été mis au courant de ce qui serait arrivé, aurait exigé que le chef fondeur KIPAYI vienne nommer ce bébé qui est né à son LWANZO. Celui-ci une fois devant le Mfumu, aurait déclaré qu’étant donné que la mère du bébé avait eu un désir ardent de voir FI-KATANGA, besoin extrême qui l’a poussée à braver courageusement l’interdiction coutumière et royale ainsi que tous les autres dangers de traverser seule la forêt et monter jusqu’au faîte de la montagne sans se soucier de son état prénatal, son fils s’appellerait KATANGA. Paul Hamlet confirme cette version dans ses écrits.[26]

Nous trouvant dans une aire culturelle du Bubemba où la succession se fait suivant la lignée maternelle et l’acquisition du pouvoir politique par matriarcat, le jeune KATANGA serait monté au trône après la mort de son oncle maternelle Mfumu MUKENGE. La dynastie, le royaume et le Village Katanga seraient ainsi nés.

Voilà comment serait apparu le nom de KATANGA dont a hérité l’espace dont certains congolais sont autochtones, terroir qu’ils chérissent et dont ils sont si fiers.

Aussi, ne serait-il pas ingrat si ceux qui pensent qu’ils sont Katangais n’admiraient pas le courage de cette femme, la témérité même de la maman Haut-Katangaise, cette RDCongolaise d’exception, cette mère Mulemba vénérable, symbole de résilience de la gente féminine Bantu, Madame Ngoyi par le sacrifice de laquelle ils sont tous devenus ces Katangais tant enviés et honorés de par le monde ?

Soulignons cependant, qu’à l’origine, le véritable et naturel Katanga était exclusivement constitué de « l’arc ou bassin cuprifère katangien », empire que les Kazembe du Luapula ont bâti en l’arrachant à l’influence Luba et que Ngelengwa dit M’siri récupèrera et baptisera de « NGARANGANZA » plus tard, terre bénie dont question plus haut. Cet espace tout entier était caractérisé par la civilisation de la croisette de cuivre[27], le MWAMBO ou MUKUBA produit à partir du LUBWE (la malachite), sa fonte dans des fours en terre et sa mise en forme dans des moules en argile ou creusés dans le sol ainsi qu’un arsenal d’outils de forgeron, installations métallurgiques appelées LWANZO LWA MIKUBA (en Kisanga).[28]

3.- Civilisation de la croisette de cuivre et son symbolisme

Quand les premiers européens sont entrés dans ce qui deviendrait le Haut- Katanga, ils y découvrirent une intense activité de production du métal rouge. Plus tard un prêtre catholique, moine bénédictin de l’abbaye de Saint André de Belgique et futur évêque du vicariat apostolique d’Elisabethville, actuelle Lubumbashi, Jean-Félix DE HEMPTINNE foulera ce sol de cuivre Katangais en 1910.[29]

Ils y avaient ainsi répertorié 88 sites de LWANZO[30] dont ceux de WALEMBA chez MWILU et KAMIMBI (Basanga Benemitumba) à KORWEJI (tordu en Kolwezi). De Kambobe (actuel Kambove) chez MUKUMBI (Basanga Bakaonde), de KALABI chez MPANDE (Basanga bena Mpande), de LUBUSHYA (dit LUISHA) chez KATANGA (Balemba), de LWASHI (dit RUASHI ou mine de l’Etoile à présent) chez SHINDAIKA (Balamba) à Lubumbashi et de KIPUSHI chez KAPONDA (Balamba) étaient parmi ceux encore en activité. Aujourd’hui seul celui de WALEMBA est toujours actif.

A son arrivée dans l’arc cuprifère Katangien, De Hemptinne a en effet répertorié, entre autre, les sites d’exploitation traditionnelle de cuivre :

  • A l’Est les mines de Lukundi (LUKUNI), Luishie (sans doute Lubusha dit Luisha), Kiandwe, Kimbwe 1 et 2, Kipushi, Kalukuluku, Ruashi, l’Etoile, Luano, Lupoto, etc… dont nombreux cratères mesuraient de 30 à 50 mètres de diamètres sur 7 à 8 de profondeur.
  • Au Centre, celles de Kapumbu, (Kampemba ?), Kakanda, Midingo (ou Kaf wa Minkiti), de Kambove, Musena, Kalabi, Kituri, (Kitulu, shituryu), Kamatanda, Likasi (Dikashi), etc…
  • A l’Ouest, les principaux fondeurs étaient Nkembeshya (Nkomeshya ?), Kimbakene, Kitombolwe, Kamimbi et Mwilu[31]

En 1926, Mgr De Hemptinne après avoir écrit : « Le Katanga est le pays du cuivre. Ce n’est point d’aujourd’hui que date cet aphorisme[32] surnomma les peuples du bassin du cuivre, ce du Haut-Katanga « les mangeurs de cuivre du Katanga », faisant allusion à l’expression chantée en Kisanga, langue de l’un des peuples à l’origine de la civilisation de la croisette du cuivre[33]. Ce chant était exécuté au début de leur campagne annuelle d’extraction du minerais Lubwe (Malachite) : « KUKUNYUNGU, KATUYE TUKADYE MUKUBA» qu’on peut rendre par KUKUNYUNGU (qui est le nom de la sculpture représentant un couple de leurs ancêtres fondeurs morts, une sorte de saint patron des mineurs telle Sainte Barbe chez les chrétiens Européens), nous nous apprêtons à aller manger le cuivre. Cette œuvre d’art aurait été emportée par des trafiquants d’antiquités Européens (les colonisateurs) et serait conservée probablement au musée de Tervuren en Belgique.

A ce propos, le site euromin.net invoquant les forgerons du Katanga ou les «Mangeurs de cuivre » a consigné que dès la fin de la récolte du sorgho, les femmes allaient à la recherche de la malachite (carbonate de cuivre hydraté-aspect de brocoli vert foncé) et de makala (charbons de bois) qui étaient allumés par les forgerons. Le cuivre en fusion était coulé dans des moules à même le sol, en forme de croisette qui, en refroidissant, prenait une couleur ambrée.

Cette croisette servait de monnaie et deviendra le symbole incontesté du Katanga. Elle a eu une large diffusion. Ces artisans forgerons du Katanga pouvaient procéder à des alliages avec de l’étain et tréfiler le métal[34].

Longtemps avant sa soumission à la colonisation belge, le Katanga a connu une civilisation cuprifère fort prospère au point de charmer un caravanier arabe qui en fera une description détaillée, admirable sur le plan tant social, industriel qu’économique.

Cité par Musodi Salabwe Dieu-donné, F. Bontinch qui reprenait les déclarations de Saïd Ben Habib, l’un des trois arabes de Zanzibar qui avaient traversé l’Afrique, sans doute d’Est en Ouest, en 1845-1860, a en effet écrit qu’il avait effectué un nouveau voyage aux grandes mines de cuivre où un grand nombre de gens travaillaient et le cuivre vendu partout dans le pays…

Une grande Ville nommée KATANZA (certainement la déformation de KATANGA) était située près des mines de cuivre ; cité habitée par une nombreuse population. Ses magasins étaient bien pourvus de riz, de maïs et de différentes sortes de légumes. Il y avait beaucoup de moutons et de chèvres ; le coton y était abondant et était utilisé pour la fabrication des habits portés dans le pays.[35]

Quant au symbolisme de la croisette de cuivre, la tradition Basanga le restitue dans les termes suivants : « Ses quatre bras indiqueraient les quatre points cardinaux connus mondialement, à savoir « Mukabanga » (le Nord), « Mumboshi » (le Sud). «Musaba : d’où se lève le soleil (l’Est) et « Mujika : où se couche le soleil » (l’Ouest). Mais eux y ajoutent un cinquième : le Centre qui est le » Disanga, Busanga (pays des Basanga), Kisanga (île), Mansanga (carrefour, lieu de rencontre et d’accueils mutuels chaleureux, conviviaux). C’est-à-dire que des gens viendraient de partout pour se retrouver au Centre dans le Busanga afin de manger ensemble le cuivre. Aussi, que l’on se retrouve en terre Balemba et Basanga au centre ou Balamba plus au Sud cette représentation symbolique a le même sens qu’en région Basanga de l’Ouest chez les Benemitumba à Korweji (Kolwezi).

Ainsi, la tradition pense que ce serait la raison culturelle pour laquelle les Hauts- Katangais seraient pacifiques et accueillants, car en tant qu’industriels, ils devraient commercialiser les produits de leur métallurgie sans discrimination de la clientèle. S’ils avaient été, par contre belliqueux et régionalistes, ils auraient ruiné leur commerce international qui était intense et prospère avec des caravaniers qui venaient tant du Soudan et de l’Egypte au Nord, de la côte indienne à l’Est, de l’Afrique australe au Sud que de l’Océan Atlantique à l’Ouest.[36] Ce caractère amical est relevé également par Noël Ngoy Mwanabute qui affirme que les mangeurs de cuivre ont les mêmes traits caractéristiques ethnologiques dont notamment le comportement pacifique, compréhensif, joyeux, honnête et confiant.[37] Ceci avait déjà été noté par Saïd Ben Habib dès 1845 lorsqu’il s’exclamait : « ….à partir des mines de cuivre, il faut 3 jours pour atteindre WARAMBA (BALAMBA) le pays d’un chef indépendant de KATANGA. Les chefs traitent très bien les voyageurs, mais il est nécessaire de rester avec eux et gagner leur bienveillance….[38]

Le Grand-Chef Mwamfwe Mwimbi Mwanza Pierrot a confirmé ce symbolisme dans son discours prononcé à l’occasion de la fête des mangeurs de cuivre célébrée par le personnel des entreprises minières DCP et KOL en 2006, à Kamoto (KCC cooper, SA actuelle).[39]

Néanmoins, ni Mgr De Hemptinne, ni nombreux autres chercheurs avant lui ne se sont préoccupées du symbolisme de cette croisette de cuivre Katangaise. Par conséquent bien peu d’entre eux y ont ainsi fait allusion formellement.

Toutefois, seul Pierre de Maret paraît y avoir pensé en consignant que l’évolution esquissée ici des  premiers lingots aux croisettes semble procéder plus de la recherche d’une meilleure adéquation entre la forme et la fonction que d’une volonté décorative ou d’un parti pris symbolique[40]. Mais citant Cameron (1877, I : 319), il a dit que les croisettes étaient appelées Handa, ce qui signifiait en Swahili bifurcation.

 N’est-ce pas le « DISANGA, KISANGA (île), BUSANGA (pays des BASANGA), MANSANGA (carrefour) » dont a parlé Sa Majesté, le Grand-Chef MWAMFWE[41] plus haut ?

Pour De Maret, les données ethnologiques restent muettes sur les raisons d’une forme si particulière. Il n’est pas douteux, poursuit-il, que les croisettes furent considérées à plus d’un titre comme bonnes à penser. Elles durent représenter bien plus qu’une simple quantité de cuivre, mais leur signification symbolique paraît perdue à jamais.

Aussi, y aurait-il lieu de conclure que pour l’espace Katanga méridional, le cuivre: Fi-Katanga en kilemba et Kilamba, et Mukuba en Kisanga ainsi que la croisette (Mwambo), sa monnaie qui est le symbole et la marque déposée de cette culture Bemba-Sanga qui attire autant d’envieux et d’honnêtes touristes que d’hommes d’affaires du monde entier, constituent les liens indélébiles, significatifs, des liants historiques de l’unité de tout cet ensemble culturel exceptionnel Haut-Katangais appelant à la cohabitation harmonieuse avec tous les humains d’où qu’ils viennent.

4.- Extension du toponyme Katanga aux autres Districts du Sud-Est du Congo-Belge

Faisant partie de l’Etat Indépendant du Congo, l’EIC de Léopold II à partir du 20 décembre 1891, jour de l’assassinat de M’siri par le capitaine Bodson, le royaume de Bugaranganza[42], occupant « le Bassin cuprifère katangien », le futur Haut-Katanga naturel et originel, puis Province du Katanga a connu de nombreux retraçages frontaliers. Il est en effet passé par plusieurs maquettes avant de prendre sa forme définitive actuelle, résultat d’incessantes recompositions durant l’époque coloniale.

Par le Décret Royal du 1er août 1888, l’EIC est d’abord subdivisé en 11 Districts. Ce qui deviendra le Katanga est écartelé en trois morceaux: le Nord et le Centre-Sud (à peu près Haut-Lomami et le centre-Sud-Est du Haut-Katanga) constituent le District de Lualaba, le Nord-Est (le Tanganyika et Mpweto en partie) est dans celui de Stanley-Falls, et l’Ouest (plus ou moins Dilolo, Sandoa et Kapanga) est dans celui du Kasai[43].

Le Décret de 1895 confirme la même configuration pour l’espace katangais en devenir. Celui du 23 mars 1910 créa les Provinces dont celle du Katanga, avec Elisabethville comme Chef-lieu, qui réunit les Districts de Haut-Luapula (futur Haut-Katanga partiel), Lomami (futur Haut Lomami et Kabinda en partie), Lulua (Dilolo, Sandoa, Kapanga, Lubudi, Kambove) et Tanganyika-Moëro (futur Tanganyika et Mpweto).[44]

En 1926, un nouveau Décret Royal maintint la même carte, mais celui de 1933 attribue trois Districts au Katanga qui porte désormais le nom de la Province d’Elisabethville, à savoir Haut-Katanga à la place de Haut-Luapula, Lualaba (fusionnant les Districts de Lomami et de Lulua de 1910) et Tanganyika.[45]

C’est le Décret de 1947 qui va renommer la Province d’Elisabethville Katanga avec ses quatre Districts comme en 1910. Mais ses subdivisions s’appellent Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba (à la place de Lulua) et Tanganyika.[46] Cela va durer jusqu’à L’indépendance.

Mais durant la sécession Katangaise du 11 juillet 1960 au 14 janvier 1963, le Katanga connaitra une autre configuration administrative. La Province du Lualaba n’était composée que de la partie Est du Territoire de Kolwezi (actuel MUTSHATSHA) et celui de Lubudi. Ceux de Dilolo, Kapanga, Sandoa et la partie Ouest de celui de Kolwezi constituaient la Province de la Lulua.[47]

En 1962, le Katanga est découpé en trois provincettes qui sont: Katanga

Oriental, Lualaba et Nord-Katanga. En avril 1966, l’unique Province du Katanga de 1960 s’est reconstituée avec ses quatre Districts. Son Chef-lieu est Elisabethville.

Plus tard, en 1971, cette Capitale provinciale va récupérer son nom authentique de Lubumbashi (qui serait né du verbe Kilamba, dialecte des autochtones de la contrée, « Ukubumba », modeler de l’argile ou de la terre; et des noms  » Lubumba », celui qui modèle l’argile ou la terre, leur artisan, et « Nshi », la terre. C’est l’hydronyme de la rivière traversant cette Ville dont les berges auraient été parsemées de nombreuses termitières construites, modelées par les termites: les Lubumba nshi: constructeurs, artisans de la terre à une certaine époque de son histoire)[48].

Toutefois, en 1976 (Ordonnance n° 76/299 du 06 octobre), Le Katanga devenu Shaba (cuivre en Swahili) depuis 1971, fut subdivisé en cinq Sous-Régions rurales (Anciens Districts) dont l’une, Kolwezi, est Urbano-Rurale comprenant la Ville et les Territoires de Lubudi et Mutshatsha. Il s’agissait de Haut-Katanga, Haut-Lomami, Kolwezi, Lualaba et Tanganyika. Elles vont reprendre leur nom de Districts en 1997 à la suite de la révolution de l’AFDL de Mzee Laurent-Désiré Kabila[49]. Aujourd’hui, ils sont érigés en Province hormis celui de Kolwezi qui a été incorporé dans celle du Lualaba[50].

5.- Apport des Bayeke à la métallurgie traditionnelle du cuivre katangais

Venus du Busumbwa dans le Bunyamwezi au Tanganyika (A l’Ouest de l’actuelle Tanzanie), Kalasa, père de Ngelengwa, alias Mushidi (la terre) déformé en M’siri, est arrivé dans ce qui deviendra le Katanga, avec les siens qui auraient été surnommés Bayeke (chasseurs d’éléphants) par les autochtones, attirés par l’importance économique d’une région où se trouvent en abondance l’ivoire, le cuivre et les esclaves.

La tradition rapporte, par contre, qu’ils seraient des chasseurs Basumbwa à la poursuite d’éléphants qui se seraient intéressés aussi au cuivre du Haut-Katanga par la suite. Leur contribution dans la chaîne de production du métal rouge ne s’est limitée qu’à l’introduction de la technique de tréfilage, ils n’auraient appris aux mangeurs de cuivre Hauts-Katangais que la fabrication de fils en cuivre. M’siri aurait même envoyé des apprentis Bayeke en formation auprès des fondeurs de Walemba près de Korweji en terre de Mwilu et Kamimbi[51].

Cette version est confirmée par le site web des belges ayant vécu au Katanga qui écrit que né vers 1830, M’siri a obtenu de son père l’autorisation de rester au Katanga avec quelques guerriers Nyamwezi qui seront appelés Bayeke (chasseurs d’éléphants) vers 1858.            Plus tard, il s’imposera aux Chefs locaux et se bâtira un enorme royaume qu’il appelera le « Garanganze ». Profitant de sa position, il fera initier au métier de fondeurs de cuivre des Bayeke qui introduiront, à leur tour, les techniques de fabrication des fils du métal rouge par tréfilage au lieu de ne se contenter que de la croisette et des lingots des autochtones « Mangeurs de cuivre du Katanga »[52]. Noël Ngoyi Mwanabute l’a à son tour affirmé.

Abordant, à son tour, la polémique de qui des Basanga et des Bayeke aurait initié les autres à l’art du cuivre, Mgr De Hemptinne a clarifié le débat en affirmant ce qui suit :

« Les Batushi et les Bayeke, qui dans leur pays d’origine travaillent le fer, durent se mettre au courant de l’industrie du cuivre. En admettant que leur habileté a pu vaincre les difficultés techniques de leur nouveau métier, ce qui est douteux, tout au moins sans tâtonnements fort longs, il restait la question rituelle, le danger des esprits de la mine, dont Mudilo et ses compagnons furent les victimes, ainsi que nous l’avons rapporté.

Aussi, les fondeurs Bayeke, furent –ils initiés par les maîtres Basanga.

Nous retrouvons dans les rites de la fusion de nombreux éléments de la première tradition.

Mais devenus maîtres eux-mêmes (par la suite), les Bayeke eurent leur propre corporation, leurs grands esprits protecteurs et en vinrent à donner l’initiation ou l’investiture aux Basanga eux-mêmes ».[53]

6.     La pertinence d’une civilisation de la croisette du cuivre Katangaise en RDC à nos jours et la pérennisation de « la Katanganité ».

La réputation de coffre-fort de la RDC que portent fièrement le Katanga et ses fils et filles susciterait malheureusement plus de jalousie que de partage socio-culturel par solidarité nationale de la part de certains congolais originaires des autres provinces du pays.

En 2012,un ouvrage exhortait les Katangais et congolais de s’approprier de toutes les manifestations socio-culturelles spécifiques à chacune de leurs ethnies car l’histoire tribale particulière de leurs micronations d’origine faisait désormais partie de leur patrimoine culturel collectif dès le moment où ils ont tous opté pour la construction d’un même grand ensemble national homogène, puissant et prospère au 30 juin 1960, en 1964, en 1967 et en 2006 lors des referendum constitutionnels.

Malheureusement, en ce qui concerne le Haut-Katanga et ses populations leurs nombreux compatriotes qui ont choisi cette partie de la République comme leur seconde province, aimeraient le « Bassin cuprifère du Katanga » pour ses ressources sans les « Hauts-Katanagais ». Ils ne fraterniseraient pas avec ces derniers. Il ne serait pas rare, en effet, de rencontrer de congolais non Katangais de souche qui considèreraient le Katanga en général et « le bassin cuprifère Katangien » comme une terre d’occupation et ses autochtones comme des populations recolonisées à soumettre, exploiter, exproprier, réduire en servitude, chasser de ses terres mêmes… et non des compatriotes avec lesquels ils devraient solidariser, équitablement partager les différentes ressources tant politiques, administratives, matérielles, financières, qu’informatives et formatives : ainsi que socio-culturelles et historiques. Bref, fraterniser avec lui.[54]

Le forum pour la réconciliation des Katangais avec les Kasaïens de mai 2022 à Lubumbashi en dit long[55].

Aussi, les antivaleurs transparaissent généralement à l’occasion des recrutements de la main d’œuvre dans les institutions publiques, organisations tant privées qu’officielles, d’élections, de distribution de la justice et de la redistribution des richesses nationales : les non haut-Katangais auraient tendance à favoriser les leurs au détriment des autochtones qui les ont pourtant accueillis chez eux.[56] Cette tare de gestion sectaire de la décision non originaire au détriment d’autochtones katangais date déjà de 1957. Les quatre …..Bourgmestres congolais Kasaïens élus à cette époque se sont en effet mis à favoriser leurs frères ethniques en défaveur des Katangais, ce qui fût à l’origine de la création de la CONAKAT.[57]

Le doute ne serait pas permis en ce domaine leur antagonisme y étant permanent, observable par tout celui qui recherche la vérité…Ainsi donc, 66 ans après 1957, les congolais ont été incapables de se délester de cette tare qui leur barre le chemin qui mène au désir commun de vivre ensemble, à l’édification de la Nation.

En outre, les dernières nominations dans les ETD qui ont soulevé d’immenses protestations des Katangais de souche disent tout sur le degré de fraternisation entre congolais vivant au Katanga. Les recrutements de main-œuvre dans les entreprises du Haut-Katanga par les DRH majoritairement non Katangais défavorisent gravement les autochtones (15%, contre 85% d’émigrés depuis 20 ans).

Par ailleurs, la ruée pour l’acquisition de concessions de terre en milieux autochtones par les étrangers congolais ou non et les délocalisations de leurs villages qui les dépossèdent à jamais ne sont plus à compter dans le Haut-Katanga.

En 2012, nous insurgeant contre les exclusions basées sur l’appartenance tribalo-ethnique, celles des Chefferies, Royaumes et autres empires du passé Katangais, discriminations qui survivent encore aujourd’hui, nous leur écrivions en effet : « ces loups portant l’habit de bon samaritain là auraient oublié que ces grandes épopées sont désormais des briques de l’édifice historique commun. Patrimoine collectif riche en événements tant heureux que tristes qui constituent justement le liant de toutes les ethnies, de leur merveilleuses Province, héritage inaliénable : le Katanga »[58]

Ainsi, la présente étude s’est penchée d’abord sur l’appropriation des résultats du forum de l’unité et la cohésion entre Katangais tenu à Lubumbashi du 17 au 23 mai 2023. Les 65,70% des enquêtés ont confirmé leur adhésion à ce processus.[59]

Puis, elle a obtenu l’affirmation de 74,76% qui sont fiers d’être Katangais, fils et filles descendants des « mangeurs de cuivre » désirant ardemment appartenir à la civilisation de la croisette de cuivre dont 45,79% de jeunes.

Ensuite 67,46% dont 60,71% de jeunes sont résolument engagés à pérenniser « la Katanganité » en tant que creuset des valeurs socio-culturelles de cohésion et souhaitent l’avènement d’une RDC « Etat Fédéral » dans lequel un Grand Katanga,  « Etat fédéré » évoluerait en toute autonomie pour la félicitée de son peuple où émergerait et se consoliderait « l’Etat de droits » concret.

Toutefois, la cohésion interne étant subordonnée à l’édiction de bonnes lois nationales respectées et appliquées rigoureusement par tous les citoyens, il est quasiment impossible d’en trouver en RDC vu la multiplicité d’aires tribalo-ethniques aux valeurs culturelles antagonistes. Toute bonne loi devant être en effet adaptée à la culture locale afin de résoudre des problèmes qui sont spécifiques à chaque aire, il arrive souvent que celle qui convient aux gens du Nord ne le soit pas pour ceux du Sud et vice-versa. Par exemple si ici le vol est interdit, là-bas il est toléré et même accepté comme preuve de débrouillardise. Si là la polyandrie est admise, ici elle est reprouvée. Si les espaces culturels patrilinéaires sont à l’aise dans la polygynie parce que les enfants y appartiennent exclusivement à leur père et à son clan, celles matrilinéaires ne la digèrent pas, la filiation des enfants y obéissant à la lignée maternelle et la résidence des couples y étant uxorilocale[60]

Et si à l’Ouest et à l’Est on encourage le sens du service à son prochain, au centre et au sud-ouest on refuse de laisser passer l’autre avant soi-même, de mettre l’os dans sa propre assiette et un appétissant morceau de viande dans celle de son convive.[61] On y exhorte plutôt l’enfant à ne jamais se laisser dominer par personne et ne se placer qu’au-dessus de son semblable, l’écraser[62]

Ainsi, il n’y aurait que le fédéralisme qui pourrait permettre à chaque « Etat fédéré » (les actuels territoires s’y prêteraient mieux étant donné qu’ils remplissent la condition d’unité culturelle et d’acceptation mutuelle entre leurs habitants) d’édicter des lois conformes à la culture et aux valeurs de son peuple, résoudre ses propres problèmes et induire son développement endogène tout en obéissant aux normes communes de « l’Etat fédéral » adaptées à toutes les cultures locales.

Les Kolweziens, tout en étant légèrement divisés par rapport à l’unitarisme et au séparatisme, ont cependant largement opté pour la préservation de leur « Katanganité » (67,46%), mais dans une RDC unie (22,61%) gérée suivant le mode fédéral (41,66%).

Donc, restaurer et pérenniser la « Katanganité » n’est pas un slogan creux. C’est plutôt un effort constant de faire revivre les valeurs culturelles de solidarité, d’entre-aide, d’acceptation mutuelle, de rapprochement des gens provenant de divers horizons, d’accueil cordial de l’étranger, d’intégration du nouveau-venu, du service de l’autre, de partage équitable de diverses ressources, de promotion réciproque de différentes individualités grâces à l’application des principes de vie qui chevauchent les nuées suivant le plaisir de la marche des siècles qui ont posé leurs jalons marquant des époques nouvelles, nous rappelant nos aïeux et leur sens aigu d’unité, de convivialité, de cohésion sociale, d’harmonie pérenne et d’entre-gens peu importe les différences socio-culturelles d’origine, lois immuables contenues dans les contes, maximes et proverbes du « Grand-Katanga ».[63]

Toutefois, bien que la croisette de cuivre figure un peu partout sur les emblèmes et les places publiques dont notamment le logo, les T-Shirts et les casquettes du cinquantenaire de la ville de Kolwezi, le rond-point de l’indépendance et celui de MWANGEJI, les revues, certains drapeaux des partis politiques, l’uniforme des petits chanteurs à la croix de cuivre et le drapeau du Katanga sécessionniste de 1960 à 1963, très peu des jeunes de la province cuprifère en ont intériorisé le symbolisme et sont conscients de la nécessité, même culturelle, d’en assurer la survie. Des légères contradictions persistent.

Au regard des résultats de notre enquête repris ci-haut, il y a lieu de craindre que la croisette de cuivre ne laisse indifférents certains Katangais de demain si aucune action vigoureuse de sa revalorisation n’est entreprise en urgence par les organisations de la société civile et les pouvoirs provinciaux, territoriaux et locaux.

Conclusion

Le présent synthétique article qui réfléchit sur l’histoire du cuivre Katangais s’est interrogé sur comment est né le métal rouge dans cet espace, quel était l’origine du toponyme Katanga, son extension à toutes les aires culturelles de l’actuel grand Katanga, a présenté « l’arc cuprifère katangien et les mangeurs de cuivre du Katanga ». Il a ensuite explicité le symbolisme rassembleur de la croisette de cuivre, puis il a révélé la contribution yeke à la production des fils nécessaires à la fabrication des bijoux en métal rouge.

Après analyse des différentes données collectées sur terrain grâce à la lecture et à l’interview des notables Balemba et Basanga benemitumba, il est apparu que le cuivre du Haut-Katanga est une révélation mythique au travers d’un songe, le toponyme Katanga est parti du terme kilemba Fi katanga (le cuivre) donné en nom au neveu du Mfumu Mukenge par le maître fondeur Kipayi du site de Lubushya (Luisha). Après le décès de son oncle maternel, le jeune Katanga lui a succédé au trône inaugurant ainsi la dynastie Katanga dont la capitale pris le même nom. L’extension de ce toponyme à tous les Districts du grand Katanga actuel l’a été par décision administrative coloniale belge en 1910 et confirmée par Décret Royal en 1947.

Quant à l’apport des Bayeke, il ne s’est limité que dans les techniques de fabrication du fil en Cuivre ayant été apprentis des maîtres fondeurs de cuivre Balamba, Balemba et Basanga à leur arrivée au Katanga.

En ce qui concerne la survie de la civilisation de la croisette de cuivre et de « la Katanganité », un effort conjugué doit-être entrepris pour leur vulgarisation et  intériorisation constante par la jeunesse Haut-Katangaise.

 Enfin et avant de déposer notre plume, nous prions instamment nos lecteurs de bien vouloir nous adresser leurs critiques constructives que nous attendons avec plaisir, car nous sommes conscient de nos imperfections et avons intériorisé la vérité selon laquelle le savoir universel se bâtit grâce au désaccord fécond». Comme l’affirme le philosophe, en effet, l’homme apprend tous les jours de sa vie et la dernière chose qu’il apprend c’est, comment on meurt. Et Isaac Newton ne nous appelle-t-il pas à beaucoup d’humilité quand il écrit : « si j’ai pu voir si loin, c’est parce que j’étais juché sur les épaules des géants ».

Aussi, leur exprimons-nous, déjà, notre profonde gratitude pour leur souci de nous aider à parfaire ce modeste texte.

     Kolwezi, le 29 juin 2023.-

                               MWENGWE KYAMBWE Irénée et MUKEMBE MUBEDI Marcellin

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[1] Galo, W., Notre Congo, Liège, Edition DESOER, 1965, p71.

[2] De Saint Moulin, L., Sj, Panorama de l’histoire contemporaine, Kinshasa, Edition CEEC, 1983, p.13-18

[3] De Hemptinne, J.F., les mangeurs de cuivre du Katanga, in Revue Congo, Bruxelles, 1926

[4] Lwa-laba : du Kiluba-Samba (ou Kiluba-Sanga) langue des autochtones de la source du grand fleuve les Basanga Bakaonde, Basanga Balaba et Basanga Benemitumba. Découle de « Lui lulaba =rivière qui regarde contracté en Lwa-laba. Kijiba Kalambula (Lac qui ne paie pas de tribut), Tulambula i twana twa mikola (celles qui sont tributaires sont des filles des rivières). Tradition recueillie par nous auprès des notables Kaonde, Mulopwe MUSHIMA et MWANZA KALANGWA. Florent, à Kolwezi, en 2006

[5] De Hemptinne, J.F., les mangeurs de cuivre du Katanga, in Revue Congo, Bruxelles, 1926

[6] Yoweri Kavuta Museveni, cité par sompwe KISONG, sa publication sur son compte What’s ap, 12/07/2022, 23h45

[7] Libois, J.G., Sécession au Katanga, Bruxelles, CRISP, 1963 et Léopoldville, INEP, 1963

[8] Kabuya Lumuna Sando, cité par Kasamwatuseko, B., Le Professeur Kabuya Lumuna de l’Université de Kinshasa regarderait-ils les Sudistes-Katangais comme des insectes ? In MUKUBA HEBDO, n°92 du 18-23 septembre 1995, Lubumbashi, 1995, p.5

[9] Kitapandi Luzau, E., De Laurent-Désiré Kabila à Joseph Kabila, la désillusion d’un régime révolutionnaire en République Démocratique du Congo, (inédit), Kinshasa, UNIKIN, 2006.

[10] Pétition de ces peuples déjà dans les institutions nationales à Kinshasa

[11] Forum pour l’unité et la réconciliation des Katangais du 17 au 23 mai 2023, Lubumbashi ASEPEL, 2023

[12] Les habitants autochtones du secteur Lufira sont des « BALEMBA, qu’il ne faut pas confondre avec leurs frères et voisins « BALAMBA » des chefferies KAPONDA et SHINDAIKA.

[13] MUMBA alias INFRAPA jeune, artiste musicien Katangais qui présage dans ses chassons très en vogue que l’avenir de la RDC est sombre

[14] Hamlet, P., IKILEMBA, Livret, inédit Katanga, 1969, p.p. 20-22

[15] De Hemptinne, J.F., art.Cit.

[16] Cameron (1877,II : 329) cité par Pierre de Maret, Histoire de croisettes de cuivre lu sur https://www.congoforum.be , le 12/04/2022, 19h11,  p134-135

[17] De Maret, P., Idem, p134

[18] De Saint Moulin, L., op.Cit., p.29

[19] Ngoy Mwanabute, N., Révélations sur les opérations secrètes au katanga : les sanga, épicentres de tous les enjeux géostratégiques, ce peuple qui constitue le Katanga, Beau-Bassin-Mauritius, Edition universitaires européennes, 2020, p.28

[20] UMHK, « 1906-1956 » Evolution des technique et des activités, Bruxelles, Editions L. CUPPERS, 1957.

    De Hemptienne, J.F ; art.Cit.,

   Ngoy Mwanabute, N., Op.Cit., .

[21] Mythe ou légende fort rependu dans le Haut-Katanga et recueilli par nous auprès des anciens en 2011. Propos confirmés aussi par les notables Balemba et obtenus par nous auprès notamment de KILUFYA MUDIMBA Christophe, LUPONYA MAKUMBI Anatole, MWAKA André et BANZA Augustin à Kolwezi, mars 1982

[22] Lu-Sendwilo lua Mukele kwa Mwanshya (découverte du sel à Mwanshya) in Ya- Dyashi (anecdotes), Manuel de lecture en Kisanga à l’usage des élèves de 5e année primaire des missions bénédictines, Abbaye de Saint André Lez Bruges, Liège H. DESSAIN SPRL, 1947, pp22-28

[23] Version recueillie par nous auprès de MWANZA KALANGWA Florent et des nombreux autres notables de MUSOMPO, de MPWIBWE et de MULEKA dont notamment les chefs de terres feu MUSOMPO NKONGA BANTU, MPWIBWE, et MULEKA, Kolwezi, 2009 et confirmé par Noël Ngoy Mwanabute, Op.Cit. pp47-50.

[24] Ngoy Mwanabute, N., op.cit., pp.50-54 et de Saitn Moulin, L., S.J., Atlas de l’organisation administrative de la République Démocratique du Congo, 2e édition, Kinshasa, CEPAS, 2011, p.154.

[25] Propos confirmés par les notables Balemba et recueillis par nous auprès notamment de KILUFYA MUDIMBA Christophe, LUPONYA MAKUMBI Anatole, MWAKA André et BANZA Augustin, à Kolwezi, 10 mars 1982

[26] Hamlet, P., Op.cit., art.Cit., pp.20-22

[27] De Hemptinne, J.F., art.cit., pp.371-399

[28] Ngoy Mwanabute, N., p.31.

[29] Mgr De Hemptinne, J.F., art.Cit., pp371-399

[30] Mgr De Hemptinne, J.F., art.Cit., pp371

[31] Mgr De Hemptinne, J.F., art.Cit., pp371-399

[32] Mgr De Hemptinne, J.F., art.Cit. p371

[33] Ngoy MWANABUTE, N., op.Cit., pp.22-29 et 101

[34] Site web http://euromin.net (Article imprimé)

[35] Bontinch, F., La double traversée de l’Afrique par trois arabes de Zanzibar (1845-1860), dans études d’histoire africaine, 4 (1974), pp.12-13, cité par Musodi Salabwe Dieu-donné, in Forum what’s up « Avenir de la sangaphonie, le 05/07/2023 à 22H21’

[36] Ngoy MWANABUTE, N., op. Cit., p. 11

[37] Idem, p.22

[38] Bontinch, F., La double traversée de l’Afrique par trois arabes de Zanzibar (1845-1860), dans études d’histoire africaine, 4 (1974), pp12-13, cité par MUSODI Salabwe Dieu-donné, in Forum what’s up « Avenir de la Sangaphonie, 05/07/2023 ; 22h21

[39] Majesté Mulopwe MWAMFWE MWIMBI MWANZA, P., Discours prononcé à l’occasion de la fête des mangeurs de cuivre célébrée à KAMOTO, en 2006 par les entreprises DCP et KOL, cité par RTMA/TV, Kolwezi 01/01/2007

[40] Idem, p.144

[41] De Maret, P., art. Cit, 1978, 395-7 ; 1985 :293-4,  p135

[42] Fondation du MWAMI M’SIRI, asbl, Petit guide de l’histoire et de tradition YEKE, opuscule publié à l’occasion de l’intronisation du Mwanangwa Godefroid MUNONGO, Jr. MASUKA en qualité de Mwami WIHALA des Bayeke en juillet 1998, Lubumbashi, 1998, p.9

[43] Akehawi, Laken, C., et Makwiza Dilanda, B., Education civique et morale 6e secondaire, Kinshasa, CRP, 2009, pp.12-16

[44] Akehawi Laken, C., et Makwiza Dilanda, B., op.cit., p12.

[45] Bis, pp.12-13

[46] Idem, p.16

[47] Nouvelles divisions administratives décidées par vote du 03 juin 1961 de l’Assemblée Nationale de l’Etat du Katanga

[48] Propos recueillis par nous auprès de MM. MUSOKA Constantin, et NGWAYA Jean-Chrysostome à Lubumbashi, 1977 et réaffirmés par M. KASOMPO KINNTUNTANGI Evariste, à Kolwezi, en 1995

[49] Loi n°081 du 02 juillet 1998 portant organisation territoriale et administrative, in Bulletin ACP Edition spéciale, Lubumbashi 06 octobre 1998

[50] Loi n°015 du 15 octobre 2015 fixant les limites des nouvelles Provinces de la RDC

[51] KAJIKA LUPUNDU WA MININE KYONI, J., NKINDJIYA BASANGA, étude d’ethno-histoire, Lubumbashi, éd. Mangeurs de cuivre, 2004

[52] Katanga, la plus riche des Provinces du congo, Site web http://lubumbashi.free.fr/savoir imprimé lu en 2019

[53] Mgr De Hemptine, art. Cit., p378

[54] MWENGWE KYAMBWE, I., Les impôts, le contribuable congolais « Kolweziens » et le développement, 2e édition Kolwezi, éd. Du Butebo, 2012, p

[55] Président TSHISEKEDI TSHILOMBO, F.A., Forum pour la réconciliation des Katangais et des Kasaiens organisé à Lubumbashi, mai 2022.

[56] Les Kolweziens dans les émissions médiatiques qui leur accordent la parole par micro-baladeur telles « les auditeurs s’expriment » de la RCL, YALISANO/TV, WANGU/RTV, RTV.LE PALMIER, etc.

[57] LWAMBA BILONDA, Histoire des indépendances africaines, CERDAC, Biographie historiques du Congo, col. Documents et travaux, Lubumbashi, UNILU, Fac lettres, 2000, p.36

[58] MWENGWE KYAMBWE, I., Les impôts, le contribuable congolais « Kolwezien » et le développement, 2e édition, Kolwezi, Editions du Butobo, 2012, p.67

[59] MWENGWE KYAMBWE, I., et al. La cohésion entre Katangais en question, comment les jeunes perçoivent ils la « Katanganité », Kolwezi, UJKOL, 2023, p

[60] Kapenda Jean, la sociologie africaine, 2e secondaires, Mwera, Petit séminaire Saint Français de sales 1965.

[61] Proverbe Tshokwe du Lualaba

[62] Principes de base de l’éducation des garçons au Kasaï

[63] MWANGWE KYAMBWE, I., Le lég de grand-père, recueil des contes et proverbes du Katanga (inédit), Kolwezi, 2002