DEDICACE
Nous dédions ce travail :
A nos parents MAPENDO M’MIHIGO Ernestine et KARUME
KUSINZA Patrice pour tous les efforts, les souffrances et sacrifices consentis pour ma personne. Puisse le Seigneur tout puissant leur accorder longue vie et santé afin qu’ils puissent jouir et bénéficier du fruit de toutes leurs privations ;
A nos frères, sœurs et belle-sœur plus particulièrement à Béatrice GURHAHOZA, Paterne SAFARI, Esther OMBENI, Aimerance NSIMIRE, Emilienne MUNGUAKONKWA, Pascaline FURAHA, Pacifique BACISEZE, Espérance ANDEMAMBIKE, Cécile FAIDA, Anastasie SIFA, Sylvie SHUKURU, et Benjamin CHAMUNANI, qui n’ont cessé de nous encourager même dans les moments les plus difficiles.
Qu’ils reçoivent ici toute notre affection
Patrick MURHULA KARUME
REMERCIEMENTS
Aussi vrai que nos seules capacités n’auraient pas suffi à
parachever cette étude, nos sincères remerciements vont à l’endroit de tous ceux qui de près ou de loin, n’ont ménagé aucun effort pour s’impliquer personnellement à la réalisation de ce travail de recherche.
Nos remerciements s’adressent premièrement au Père
céleste, Dieu Tout Puissant qui ne nous a pas abandonné une seule seconde durant tout notre parcourt académique.
Notre gratitude va spécialement à l’endroit du Professeur Seblon MPEREBOYE MPERE, le Doyen de la faculté des sciences économiques et gestion de l’ULPGL /Goma, pour avoir accepté de diriger ce travail, malgré ses multiples obligations de tout ordre. Sa rigueur sur le plan méthodologique, son esprit critique légendaire, ses observations et suggestions constructives nous ont aidé à développer nos aptitudes et capacités à la recherche.
Notre reconnaissances s’adresse également au CT Henry GERENDAWELE NGBASE, l’homme qui a pris tout son temps pour nous encadrer dans ce travail, afin de s’assurer de son caractère scientifique pour la contribution à la science. Le CT Alain KIKANDI et le CT Joël NEKA MBASA, qu’ils trouvent ici notre reconnaissance.
Nous rendons hommages à tous nos formateurs, depuis
l’école maternelle jusqu’à l’université, pour leur sens élevé du patriotisme et pour leur courage inouï, sans quoi, nous ne saurons parfaire nos études universitaires. Ovationné par leur prestation, nous exprimons notre reconnaissance et satisfaction à travers ce modeste travail.
Merci aux familles BIGABWA Bercky, MIHIGO Jules, DUNIA Jean Baptiste, BIRINGANIRNE Modeste, CIKOBE Venant, SAFARI Paterne, CIZA Blaise et KABIDU Jean Marie,…
Nos camarades et amis pour leur collaboration illimitée et
pour l’atmosphère de gaieté qu’ils ont toujours diffusé dans notre cadre de recherche en l’occurrence : Germain MULASHE, Clément KIANGA, Pierre SHINDANO, Joël KATEMBO, Isaac BISIMWA, Georges BAKARI, nous disons merci.
A tous et à chacun, nous disons merci.
Patrick MURHULA KARUME
RESUME
Dans le prolongement des réflexions relatives aux facteurs
de la croissance au sein des économies en développement, il convient de s’interroger sur le rôle des investissements publics à la réalisation de la croissance économique dans un pays comme la République Démocratique du Congo.
L’approche par une fonction de production de type COBBDOUGLAS (1929) modifiée à la BARRO (1990) a été adoptée. Après avoir remarqué que certaines de nos variables étaient intégrées d’ordre un et que d’autres étaient intégré d’ordre deux, nous n’avons pas pu vérifier la relation de cointégration par la méthode de correction d’erreur, il s’est avéré nécessaire d’adopter une approche d’estimation par la méthode MCO.
À l’issue de nos analyses, nous avons trouvé que les
investissements publics se sont avérés non significatifs, ce qui veut dire qu’ils n’ont aucun impact sur la croissance économique en RDC durant la période sous étude. Seules les dépenses courantes et l’investissement privé qui ont un impact sur la croissance du PIB réel.
Quant à la relation de causalité, nous avons constaté que
l’investissement public ne cause pas l’investissement privé. En effet, le test de causalité au sens de Granger nous a confirmé qu’il existe une relation unidirectionnelle allant de l’investissement privé vers l’investissement public.
Ces résultats obtenus nous ont amené à infirmer nos deux
hypothèses sur la contribution positive de l’investissement public à la croissance économique et de l’existence des effets externes de l’investissement public sur l’investissement privé. Ceci nous a conduit à conclure qu’au cours de la période sous étude, allant de 1980 à 2010, les investissements publics n’ont enregistré aucun impact sur la croissance économique et qu’ils n’ont engendré aucun effet externe sur l’investissement privé en RDC.
SUMMARY
As far as the broadening of the body of knowledge on facts
connected with growth within developing countries’ economy is concerned, it is worth taking little time to think about the role public investment can play in stimulating growth in countries like the Democratic republic of Congo.
The approach we adopted for our model is basically the COBB-DOUGLAS (1929)’s production function approach, modified by BARRO (1990). After we had found out that some variables were all stationary at the first difference and that others were stationary at the second difference; we had not been able to check out the cointegration relation, so it was therefore mandatory to adopt a guessing approach by the LSM. Out of our analysis we had found that public investments were not really significant, what causes them to have no impact on growth. Only current expenses and private investment impacted growth.
As for causal relations, we have noticed that public
investment does not cause external effect on private investment. In fact, Granger’s test for causal effects confirms that there is a unidirectional relation going from private investment to public investment.
The results here above pushed us not to confirm our two
hypotheses on positive contribution of public investment to the economic growth, and the existence of external effects of public investment on private investment. This has led us to conclude that over all the period our study is focused on, public investment had not recorded any impact on economic growth and they had had no external effect on private in the DRC.
SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES
ADF : Augmented Dickey Fuller
AFDL : Alliance des Forces Démocratique pour la Libération
BAD :Banque Africaine de Développement
BC : Balance Commerciale
BCC : Banque Centrale du Congo
BM : Banque Mondiale
CEEAC : Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale
CN : Correlation Negative
COMESA : Common Market for Eastern and Southern Africa
CP : Corrélation Positive
DC : Dépenses du Gouvernement
DF : Dickey Fuller
DGDA : Direction Générale des Douanes et Accises
DGI : Direction Générale des Impôts
DTS : Droit de Tirages Spéciaux
DW : Durbin Watson
ERC : Crédit pour la Reprise Economique
ETFP : Enseignement Technique et Formation Professionnelle
EXP : Exportation
FBCF : Formation Brute du Capitale Fixe
FMI : Fonds Monétaire International
FRPC : Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance
Hab. : Habitant
IDE : Investissements Directs Etrangers
IMP : Importation
INFL : Inflation
IPR : Investissement privé
IPU : Investissement public
LN : Logarithme
MCG : Moindre Carrée Généralisée
MCO : Moindre Carrée Ordinaire
OCC : Office Congolais de Contrôle
OCDE : Organisation pour la Coopération et le Développement Economique
PED : Pays en développement
PEG : Programme Economique du Gouvernement
PIB : Produit Intérieur Brut
PIR : Programme Intérimaire Renforcé
PNB : Produit national brut
PP : Phillips Perron
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
QI : Quarantaine Internationale
RDC : République Démocratique du Congo
RNB : Revenu National Brut
SADC : Southern Africa Development community
Y : Produit intérieur brut par habitant
INTRODUCTION
1. Problématique
La croissance et le développement économique constituent
le souci majeur de tout Etat. La croissance économique qui est un processus d’augmentation durable du volume de la production de richesse par une collectivité nationale, exprime donc une augmentation du produit intérieur brut sur une longue période, augmentation saisie sous son aspect purement quantitatif. Elle diffère de la notion de développement qui en plus exprime une importante modification des structures économiques et sociales existantes.
En plus elle se définit dans le long terme par rapport à des
variables réelles de l’économie. De ce fait avons-nous choisis l’approche de la croissance par rapport aux investissements publics. L’investissement public est supposé agir sur la croissance parce qu’il agit sur la capacité de production, et peut être créateur des économies externes positives.
Ainsi, l’instauration d’une stabilité de réduction de la
pauvreté, revêt une importance capitale pour toute politique visant à promouvoir une croissance économique durable. C’est pourquoi, l’Etat, en tant que premier centre de décision publique, doit jouer un rôle considérable pour orienter l’activité économique dans le sens ainsi souhaité. Il doit actionner les leviers à différents niveaux plus particulièrement sur le plan économique et sur le plan social. En effet, l’Etat intervient à travers trois fonctions: l’allocation des ressources, la distribution du revenu et de la fortune, et la recherche de l’équilibre général dans l’économie.[1]
Pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé et assurer
correctement les fonctions qui lui sont assignées, l’Etat doit injecter des fonds publics dans les circuits économiques notamment, par l’intermédiaire de ses actions. Dans les Etats modernes, le budget traduit les objectifs économiques et sociaux que poursuit le gouvernement.
Parmi les dépenses de l’Etat, certaines contribuent
directement ou indirectement à la productivité du secteur privé. Nous avons entre autres, la fourniture d’infrastructures physiques (routes, ponts, barrages, etc.), la contribution à la formation et l’entretien du capital humain (dépenses d’éducation et de santé), et la garantie des droits de propriété (sécurités intérieure et extérieure des personnes et de biens). Le cadre de la croissance endogène s’intéresse à l’étude de ces types d’effets (qualifiés d’externalités) des biens publics sur la productivité du secteur privé, sur l’ensemble de l’économie, et donc sur la croissance.
Le caractère collectif de certaines infrastructures fait que,
leur production est plus efficace, lorsqu’elle est faite par l’Etat, plutôt que par le secteur privé. La raison est que, la production de ces biens au niveau privé, peut leur donner un usage exclusif.
Les barrages, les routes et les ponts, sont des exemples
d’infrastructures nécessitant des fonds très lourds pour leur réalisation. L’Etat est supposé garantir la production de ces infrastructures, pour le bonheur de tous, plutôt que de les laisser au soin du secteur privé. Ces infrastructures jouent un rôle déterminant pour l’activité du secteur privé. Une route goudronnée par exemple, facilitera beaucoup l’activité d’une entreprise de transport. Elle permettra d’augmenter sa productivité.
Quant à l’investissement public, ce concept ne s’est considérablement enrichi que depuis la théorie du coût du capital, à travers le principe d’accélérateur[2], et la théorie des ressources non renouvelables d’Arrow (1968).
En effet, la décision d’investir est un pari sur l’avenir. Elle
comporte un engagement durable d’entités (Etat ou entreprise) dans une technique de production et exerce une contrainte plus ou moins rigide sur les possibilités futures.
Puisqu’il est source d’offre productive, et donc de
croissance économique, l’investissement a longtemps fait l’objet d’analyses enrichissantes, et sans cesse renouvelées. L’importance de l’investissement public dans l’investissement total et son impact positif sur la croissance trouvera sa légitimité théorique à travers les travaux de Johenson et les modélisations économétriques d’Aschauer[3].
Cette importance de l’investissement public prend un élan
particulier avec les théories de la croissance endogène; où l’Etat avec les dépenses publiques d’infrastructure pourrait jouer un rôle de premier plan dans la gestion des ressources nationales.
Ainsi, avec les auteurs comme (Barro, 1990 ; Romer, 1986 ; Lucas, 1988), et plus récemment Stiglitz, l’Etat devient un acteur important, dans le processus de la croissance économique. Il doit intervenir à travers les dépenses d’infrastructures pour une croissance durable. Cependant, l’activité de l’Etat doit s’inscrire dans une logique qui respecte les principes de rentabilité économique des projets d’investissements privés. Les investissements publics couvrent la mise en valeur des ressources humaines et l’amélioration des infrastructures pour promouvoir le développement économique.
Dans la théorie économique contemporaine, la croissance
économique est le résultat des investissements réalisés par les agents (dont l’Etat), à la recherche de gains. Les dépenses d’éducation et d’infrastructure effectuées par l’Etat seraient considérées comme des dépenses d’investissement. Puisque ces dépenses sont des investissements, il se pose la question de leur rentabilité pour les individus, le secteur privé, et la société[4].
Dans de nombreux pays en développement, le déclin de
l’investissement public a été excessif, et les infrastructures publiques obsolètes contraignent la croissance dans de nombreux pays[5].
Les pays en développement investissent plus de 200 milliards de dollars par an en infrastructures nouvelles. Ce qui représente 4% du P.N.B, et 1/5 de leur investissement total[6]. Ceci a incité la Banque Mondiale a proposé que la répartition des investissements publics dans les secteurs de l’économie soit au moins 25% du PIB par an.[7]
Cependant, il importe de remarquer que ce sujet soulève
quelques problèmes macroéconomiques. En effet, comme l’on constate à travers sa situation économique et sociale, la RDC est un pays en voie de développement dont les structures économiques, politiques et sociales ne permettent pas de satisfaire les besoins fondamentaux des populations. Ainsi ce pays se caractérise par une pauvreté massive aussi qu’une faible insertion dans l’économie mondiale.
L’investissement et l’épargne y sont toujours insuffisants
pour susciter une croissance endogène durable et l’aide internationale ne suffit pas à pallier ces carences. De plus l’examen détaillé des derniers budgets de l’Etat montre des soldes déficitaires persistant. Les recettes fiscales sont en effet limitées et insuffisantes par apport aux dépenses budgétaires qui croissent d’année en année. Ces ressources budgétaires déficientes sont à l’origine des dysfonctionnements de certains services publics, des restrictions de possibilité financières de l’Etat, du non-respect de ses engagements. Elles entrainent un accroissement de charges financières mais aussi à un autre niveau, elles freinent la lutte pour l’éradication de la pauvreté et, in fine, augmentent le degré de subordination envers les bailleurs des fonds tels que le Club de Paris, le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale.
En outre, l’insuffisance des recettes contraint souvent
l’Etat à recevoir sur les marchés de capitaux des prêts à court et à long terme. Ces emprunts sur le marché financier se traduisent par une diminution substantielle de l’épargne disponible pour les autres agents par conséquent, une hausse des taux d’intérêt avec toutes les répercussions économiques et financières d’une telle évolution.
Compte tenu de ce handicap, les infrastructures réalisées
restent insuffisantes ; et cela malgré les efforts consentis. En plus elles sont mal entretenues. Elles se caractérisent, comme dans la plupart des P.E.D par leur dégradation, donc par leur mauvais entretien. Ce qui entraîne un manque d’efficacité, et de qualité des services qu’elles offrent.
Pour bien mener notre étude, qui porte sur
l’investissement public et la croissance économique en RDC, nous nous posons les questions de recherches suivantes:
- Les investissements publics contribuent-ils à la croissance du PIB en RDC?
- Existe-t-il une relation de causalité entre l’investissement public et l’investissement privé en RDC ?
2. Hypothèses
Les hypothèses constituent des réponses anticipées à des
questions que les chercheurs se posent au début de leurs projets d’étude[8].
C’est ainsi que les hypothèses que nous nous proposons
de vérifier pour notre étude peuvent être formulées de la manière suivante :
- Les investissements publics influenceraient la croissance économique ou la croissance du PIB, à travers différents mécanismes de transmission : à court terme, à travers leur « effet sur la demande », via le multiplicateur Keynésien ou, à moyen et long termes, en agissant « du côté de l’offre », par l’élévation de la capacité productive de l’économie. Ce dernier canal de transmission est à la base des analyses développées dans les modèles de croissance endogène.
- Il existerait une relation de causalité entre l’investissement public et l’investissement privé étant donné que, si un accroissement l’investissement public profite à des infrastructures telles que les routes, les ponts, et autres, il est fort possible que les effets sur l’investissement privé soient positifs. Car de meilleures infrastructures vont produire des économies externes positives sur l’investissement privé.
3. Objectif et intérêt du sujet
L’objectif principal de notre travail est d’analyser le rôle et
l’importance des investissements publics dans le processus de croissance économique en République Démocratique du Congo sur la période allant de 1980 à 2010.
L’intérêt scientifique de ce travail est qu’il vient aborder la
littérature sur la place de l’investissement public dans le PIB de la RDC, vérifier l’existence d’une externalité de capital public, comme le supposent les modèles de croissance endogène et voir si les investissements public peuvent être considéré comme un des objectifs des politiques d’aménagement du territoire en RDC. Il se veut ainsi une réflexion parmi tant d’autres, pour relever la dramatique situation économique du pays afin d’envisager des voies de sortie optimales.
L’intérêt pratique de ce travail est qu’il pourra nous
permettre de:
- analyser l’évolution des investissements publics, leur part dans le PIB ainsi que de déterminer leur impact sur la croissance économique de la RDC;
- suivre l’évolution des deux formes d’investissement (privé et public) et de certains facteurs considérés comme déterminants dans la croissance du PIB ;
4. Méthodologie
Notre travail, à l’instar d’autres travaux scientifiques, se
veut être conduit de manière systématique et rigoureuse grâce à des méthodes et techniques de recherche dans le cadre de son élaboration.
Selon Pinto R et Grawitz M, une méthode est l’ensemble
des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre et les vérifie[9].
Pour la récolte des données, l’analyse ainsi que
l’interprétation des résultats, nous avons fait recours à la méthode déductive, la méthode descriptive, la technique documentaire ainsi que l’utilisation de l’outil économétrique.
La méthode déductive nous a permis d’aborder le
raisonnement en partant des généralités sur l’investissement public et la croissance économique, puis a aux effets du premier observés sur la seconde alors que la méthode descriptive nous a aider à analyser l’évolution des certains variables de notre étude dans le temps ;
La technique documentaire nous a conduit à fouiller la
bibliothèque et de récolter les données nécessaires pour bien aborder notre thème de recherche ;
L’outil économétrique nous a aidé à traiter et à interpréter
les données ainsi récoltées en vue d’apporter des recommandations de politiques économiques efficaces et appuyées, pouvant stimuler la croissance en RDC.
5. Délimitation du sujet
Une étude scientifique doit être délimitée dans le temps et
dans l’espace pour que sa portée scientifique soit appréhendée dans un contexte bien défini.
Dans le temps notre travail portant sur l’investissement
public et la croissance économique prend en compte la période allant de 1980 à 2010. Le choix de cette période se justifie par les mesures de réorganisation institutionnelle prises par le Gouvernement, en élaborant un Programme d’investissement public « Plan Mobutu », négocié avec les bailleurs bilatéraux et multilatéraux et approuvés par le Groupe consultatif de la Banque mondiale en mai 1980, comprenant les investissements directs de l’Etat et des entreprises publiques[10].
Cependant le progrès enregistré en matière de stabilisation
économique amorcé en 2002 qui a conduit à l’effacement de la dette extérieur de la RDC, nous a permis de limiter notre travail en 2010. Du point de vue spatial, ce travail concerne exclusivement l’économie de la RDC.
6. Difficultés rencontrées
Nous nous sommes néanmoins butés à un certain nombre
de difficultés pour l’effectivité de ce travail. Il s’agit notamment des difficultés de la non concordance entre certaines données qui sont fournies par nos sources de première main et celles de la seconde main. Pour résoudre cette difficulté il nous a fallu opérer un choix de réalisme face à cette situation. Nous avons connu également des difficultés d’adaptation de certaines équations à notre modèle, pourtant essentielles dans les régressions.
D’autres difficultés locales d’électricité et de suivi
rigoureux de l’évolution de nos travaux par les autorités facultaires ont dû jouer sur leur régularité. De même la rareté d’autres travaux de ce genre dans le pays nous a fort affecté dans le traitement et l’interprétation de nos résultats. Qu’à cela ne tienne, nous sommes parvenu quand même à réaliser le présent travail qui est constitué de quatre chapitres.
7. Subdivision du travail
Ce travail de mémoire est composé de quatre chapitres,
hormis l’introduction et la conclusion. Le premier chapitre porte sur les considérations générales sur la croissance et l’investissement; le deuxième présente l’analyse théorique des investissements publics et croissance
économique ;
Le troisième est axé sur l’analyse descriptive de la
situation macroéconomique en RDC et le quatrième chapitre est consacré à l’analyse économétrique de l’investissement public et croissance en RDC. Les recommandations sur la politique économique vont compléter ce chapitre.
CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA CROISSANCE ET L’INVESTISSEMENT
Ce chapitre a pour objet de présenter les concepts clés nécessaires à l’étude. Il comprend trois sections : la première porte sur la croissance économique, la deuxième traite la notion de l’investissement et la dernière traite de la notion des finances publiques de l’Etat.
I.1. LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Par la croissance économique, nous entendons
l’augmentation du produit national en longue période. L’on a généralement l’habitude de distinguer ce concept du terme de développement économique. La croissance est une augmentation de la production en longue période, et cette augmentation du produit national en longue période, accompagnée d’une importante modification des structures économiques et sociales.[11]
I.1.1. Définition de la croissance économique
La croissance économique est définie par BERNIER B.
comme étant « …une augmentation de la production sur une longue période. »[12]. Elle désigne au sens large l’augmentation des produits et services produits par une économie sur une période donnée. Selon la définition plus restreinte de François Perroux[13], la croissance économique correspond à « l’augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension ; pour une nation : le produit global net en termes réels ».
Le terme de croissance est donc conventionnellement
utilisé par les économistes pour décrire une augmentation de la production sur le long terme. À court terme, les économistes utilisent le terme d’ « expansion » (qui s’oppose à la « récession » ou à la « dépression »).
Au sens strict, la croissance décrit un processus
d’accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l’ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en expansion. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de développement économique.
La croissance est un processus fondamental des
économies contemporaines. Elle transforme la vie des individus en leur procurant davantage de biens et services. À long terme, le niveau de vie (que l’on ne doit pas confondre avec la qualité de vie) des individus dépend ainsi uniquement de cette croissance. De même, l’enrichissement qui résulte de la croissance économique permet seul (mais pas nécessairement) de supprimer la misère matérielle.
I.1.2. Mesure de la croissance économique
Elle se mesure par le taux de croissance réel du Produit Intérieur Brut (PIB), ou le produit national brut. L’équilibre ressourcesemplois de la comptabilité nationale s’exprime par l’équation suivante : Production + Importations = consommations intermédiaires + Dépense de consommation + FBCF + Variations de stocks + Acquisitions moins cessions d’objets de valeurs + Exportations.
Soit encore :
Production – Consommations intermédiaires = Dépenses de consommation + FBCF + Variations de stocks + Acquisitions moins cessions d’objets de valeurs + Exportations –Importations.
Ce qui donne :
PIB= Dépenses de consommation + FBCF + Variations de stocks + Exportations – Importations
On remarque que Exportations – Importations représentent le solde extérieur.
En raisonnant en variations, on obtient[14] :
Pour calculer la contribution à la croissance, il suffit de diviser chaque terme par le PIB de l’année précédente (noté PIB-1). On obtient ainsi pour le membre de gauche de l’équation, le taux de croissance du PIB, tandis que chaque terme du membre de droite représente la contribution d’une composante du PIB. Ce qui donne :
On peut remarquer que pour chaque composante sa contribution correspond à son propre taux de croissance multiplié par son poids dans le PIB.
Ainsi : peut se réécrire
Une grandeur tire d’autant plus la croissance qu’elle progresse rapidement et/ou pèse lourd dans le PIB.
I.1.3. Sources de la croissance économique
La théorie néoclassique identifie une seule source de
croissance : l’accumulation du capital physique. Les théoriciens n’ignorent évidemment pas les autres sources[15], mais ils ne les intègrent pas explicitement dans les modèles, considérant que la variable exogène appelée « progrès technique »capte tous ces effets.
A l’inverse, les modèles de croissance endogène sont
caractérisés par une grande diversité des sources retenues : investissement en capital physique[16], en capital public, en capital humain, apprentissage par la pratique ; division du travail, recherche et innovation technologique. Ces sources ont de longue date été identifiées par les économistes (la plupart sont citées par Adam Smith), mais la croissance endogène les formalise pour la première fois, et permet donc de mieux comprendre leurs effets.
Par ailleurs, dans le modèle de Solow, la croissance provient, d’une part, de l’augmentation de la population active (or la quantité de capital humain est liée au nombre de personnes actives) et, d’autre part, de l’accroissement de l’efficacité de la combinaison productive (ce qui peut s’interpréter aussi bien par le progrès technique que par l’accroissement de la ‘’qualité’’, au sens d’efficacité productive du capital humain). Cependant, contrairement aux anciennes théories, les nouvelles théories analysent les fondements économiques de la formation du capital humain[17].
Dans les années cinquante et soixante, Solow étudiant
comment la croissance économique et la formation du capital humain étaient liées tandis que Becker se penchait sur les raisons économiques de l’accumulation du capital humain. En reliant ces deux approches, on trouve naturellement un modèle de croissance économique endogène, où le capital humain joue un rôle fondamental[18].
Le capital humain est appropriable par l’individu qui est
porteur, contrairement au capital technique qui est pour partie un bien public. Par ex. le théorème de Thales fait partie du capital technique : il n’est pas nécessaire de le redécouvrir pour l’utiliser. Mais la connaissance de ce théorème est une caractéristique d’un individu donné.
Les nouvelles théories de la croissance puisent une large
part de leurs idées dans les courants plus anciens de la pensée économique. Ceux-ci sont les classiques, Keynésiens, néoclassiques. Ces courants sont abordés à partir d’une question centrale des nouvelles théories : une croissance durable est-elle possible ? Si oui, à quelles conditions.
Les autres classiques anglais, fondateurs de l’économie
politique moderne, ont aussi posé les premiers jalons d’une théorie de la croissance. Adam Smith et David Ricardo présentent tous deux la croissance économique comme résultant de l’accumulation du capital, c’est-à-dire de la quantité des instruments (‘’moyens de production produits’’, selon Smith) à la disposition des travailleurs.
Cependant, les classiques partagent une vision plutôt
pessimiste du long terme : la croissance est destinée à disparaître progressivement, à cela réside dans l’évolution de la répartition revenu national induite par l’accumulation[19].
D’autres analystes économistes ont exercé une influence
essentielle sur les nouvelles théories à l’occurrence : l’apport de Kaldor, de Schumpeter, de Solow, de Harrod et Swan. Les analystes particulièrement Solow et Swan ont mis en cause le principe de l’instabilité de la croissance de plein-emploi énoncé par Harrod et se sont proposés de mettre en évidence les déterminants de la croissance économique et caractériser son comportement dans le moyen et long terme.
De tous les modèles suggérés aux alentours des années 1950-1960 pour rendre compte du phénomène croissance et expliquer pourquoi certains pays sont plus riches que d’autres, c’est celui de Solow (1956) qui a reçu les plus grandes lettres de noblesse. Il constitue le point de départ de presque toutes les analyses de la croissance en ce que la plupart des modèles se comprennent bien par lui, même ceux qui semble s’en écarter considérablement[20].
I.2. INVESTISSEMENT
Pour qu’il y ait croissance, il faut qu’il ait investissement,
c’est-à-dire des actes productifs dont le but n’est pas d’obtenir des satisfactions immédiates, mais des flux de biens ou de satisfactions futurs. L’investissement n’est rendu possible que parce qu’il existe des individus, quelques part dans le système économique, qui acceptent de ne pas consommer immédiatement les ressources dont ils sont propriétaires.[21]
Dans cette section, nous présenterons tout d’abord une
définition de l’investissement, les différents types d’investissements et les techniques utilisées pour le mesurer. Ensuite il sera question d’entrer en profondeur dans la notion d’investissement public et celle d’investissement privé.
I.2.1. Définition de l’investissement
Selon Bernard B et Yves S.,[22] la FBCF représente la valeur
des biens durables acquis par les unités productrices résidents afin d’être utilisés pendant au moins un an dans leur processus de production.
La FBCF comprend essentiellement :
- Des immeubles acquis par les agents économiques (logements des ménages, bâtiments acquis par les sociétés et quasi-sociétés non financières, les administrations, les institutions financières, …),
- Des biens meubles acquis par les agents économiques (machines et autres biens d’équipement) hormis les biens d’équipements ménagers qui sont des biens de consommation.
I.2.2. Mesure de l’investissement
L’importance de l’investissement dans une économie peut
être mesurée à l’aide du taux d’investissement qui est égal par le rapport de la FBCF au montant du PIB.
Taux d’investissement =
Ce ratio mesure la part du PIB consacrée aux achats de
biens d’investissements. La FBCF est réalisée par les entreprises, ou les administrations (bâtiments administratifs, établissements scolaires, infrastructures routières…) mais aussi les ménages dont l’acquisition des logements est considérée comme un investissement. Tous les autres achats de biens durables des ménages sont traités en consommation finale.
Lorsque la FBCF est réalisée par les entreprises privées ou
les ménages on parle de l’investissement privé tandis que lorsqu’elle est réalisée par l’Etat on parle de l’investissement public.
Traditionnellement, l’investissement ne mesure que les
achats de biens : machines, ordinateurs, bâtiments…cependant, certaines dépenses en services peuvent également être considérées comme des investissements dans la mesure où elles permettent d’accroitre la capacité de production future de l’entreprise. Il en est ainsi des dépenses de recherchedéveloppement, de formation, de marketing, d’acquisition de logiciels, et les investissements commerciaux à l’étranger[23]
I.2.3.Différents types d’investissements25
On peut en théorie, distinguer :
- Les investissements de renouvellement : l’équipement en place s’use et doit être progressivement remplacé ; les investissements de renouvellement ne visent qu’à remplacer les équipements déclassés ;
- Les investissements de substitution : certains investissements conduisent à modifier les processus de production en vue de développer l’automatisation afin d’accroitre la productivité. A niveau de production inchangé, ils conduisent à une combinaison des facteurs de production plus capitalistique ; ils apparaissent substituer du capital au travail ;
- Les investissements d’extension : il s’agit d’investissements permettant d’accroitre la capacité de production, sans que les modalités de combinaison du capital et du travail soient substantiellement changées.
Ces distinctions peuvent être utiles pour l’analyse,
notamment parce que l’effet à court terme sur l’emploi est différent. Mais dans les situations concrètes, un projet d’investissement microéconomique mêle le plus souvent différents aspects.
Sur le plan comptable, on peut distinguer l’investissement brut et l’investissement net d’amortissements destinés à reconstituer le niveau de capital existant.
I.2.4. Détermination macroéconomique de l’investissement
En économie, les facteurs explicatifs du niveau
d’investissement demeurent un sujet capital. Diverses approches ont été adoptées. La « théorie de l’accélérateur » associe les investissements réalisés chaque année aux variations des réserves en capital d’un pays résultant des fluctuations de production annuelle : c’est la prise en compte de la demande finale qui explique l’investissement et le montant du prix du capital. Associée à d’autres hypothèses, cette approche joue le rôle considérable dans certaines des théories relatives aux cycles économiques.
La « théorie néoclassique de l’investissement » se propose
de déterminer un niveau optimal d’équilibre par l’intermédiation de variables telles que le degré de d’activité, le coût de production, le prix des biens d’équipement et le coût d’opportunité du capital (qui reflète essentiellement les intérêts que peut produire un investissement consacré à un actif financier). L’investissement est ainsi défini par la volonté de supprimer toute divergence entre le niveau réel de capital et le niveau de capital souhaité et cela quelle que soit la valeur des variables déterminant le premier.
De multiples tentatives ont été réalisées pour définir ces
relations ainsi que la fonction de production (fonction qui donne les relations entre les quantités de facteurs utilisés comme le travail ou le capital et les quantités de biens produits à des prix données) qui les sous-tend, mais elles se sont toute heurtées à des problèmes d’économétrie majeurs qui prouvent pour certains, qu’il n’existe pas d’estimations précises du « niveau de capital » optimal lui-même et que la rapidité des ajustements est déterminante dans l’adéquation entre les investissements effectués pendant une période déterminée, disons un an et la volonté d’atteindre un niveau voulu d’investissement.
D’autres approches économiques sur les investissements accordent une importance majeure aux anticipations de croissance des entreprises et au rôle de l’incertitude dans la détermination des niveaux d’investissement. Ces différentes théories ne s’excluent pas nécessairement l’une de l’autre. Dans la mesure où les entreprises peuvent modifier tant le calendrier que le volume de leurs investissements, la réussite de ces derniers repose essentiellement sur la période choisie et sur les circonstances dans lesquelles ils seront réalisés.
La détermination de l’investissement se fait généralement suivant deux optiques : optique de stock et optique de flux.
I.2.4.1. La détermination de I’ investissement dans une optique de stock
Suivant l’optique de stock, les entreprises investissent
parce qu’elles en perçoivent une demande. Le schéma d’analyse est alors celui de l’ajustement d’un stock de capital à la demande et donc au produit anticipé. Si l’économie désire augmenter sa production d’un certain pourcentage, elle doit augmenter son capital et investir en conséquence.
En particulier, l’investissement net s’ajuste aux variations
de produit, et l’investissement de remplacement au stock de capital existant, l’investissement brut se définit comme une fonction des variations du produit et du stock de capital existant. Formellement, si on note :
: L’investissement brut en t+1
: L’investissement de remplacement en t+1
: La demande finale en t+1
: La production en t
: Le capital en t
Le capital nécessaire est :
Le capital existant est :
d’où
En retenant l’investissement brut ,
on a k est appelé l’accélérateur[24].
Cette formulation est appelée principe d’accélération et suppose que le stock de capital s’adapte parfaitement à la production : si l’économie (ou branche, ou l’entreprise) désire augmenter sa production d’un certain pourcentage, elle doit augmenter son capital et investir en conséquence.
I.2.4.2. La détermination de I’ investissement sous l’optique de flux
Cette seconde approche, développée par JORGENSON (1963) et JORGENSON & GRILICHES (1967) avait pour objectif de trouver une bonne mesure du capital afin de réduire le résidu présenté dans le modèle de Solow (1957). Il est basé sur le concept de service de capital, le service de capital représente le flux des services productifs fournis par le stock de capital.
Prenons l’exemple d’un immeuble de bureaux : dans ce
cas, les flux de services de capital concernent la protection contre la pluie, ainsi que le confort et l’espace de stockage que cet immeuble offre aux personnes qui y travaillent, pendant une période donnée. Dans cette approche, il est question de déterminer le flux d’investissements ayant servi dans le processus de production.
Dans un cadre macroéconomique, JORGENSON et
GRILICHES (1967) ont élaboré des mesures agrégées des services du capital qui prennent en compte l’hétérogénéité des actifs. Ils ont d’abord défini des quantités de services du capital pour chaque catégorie d’actifs, puis utilisé comme pondérations les coûts d’utilisation propres à chaque actif, afin d’agréger les services fournis par les différentes catégories d’actifs.
Comme les parts des coûts d’utilisation reflètent la
productivité marginale des différents actifs, les pondérations permettent d’intégrer effectivement les écarts de contribution d’investissements hétérogènes à la mesure globale de l’apport de capital[25].
I.2.5. Investissement public
L’investissement des administrations publiques a un
caractère spécial en ce sens qu’il est destiné à la production des biens collectifs. Aussi est-il intéressant avant de définir la notion d’investissement public de marquer un point d’arrêt sur cette notion.
La notion de bien collectif, définie par SAMUELSON (1954)
et MUSGRAVE (1959), repose sur les critères de non rivalité et de non exclusion. Un bien est qualifié de non rival si son utilisation par un agent ne réduit pas la quantité disponible pour les autres agents.
Les exemples traditionnels sont ceux de la justice, de la
sécurité ou de l’éclairage public. La non exclusion par les mécanismes de marché caractérise, de son côté, des biens dont aucun agent ne peut être exclu des bénéfices. Ainsi, les caractéristiques intrinsèques de ces biens, en entraînant une impossibilité de reposer sur les mécanismes de marché, justifient l’intervention de l’État dans leur production ou leur réglementation.
A. Définition de l’investissement public
HIRSCHMAN (1958) définit les investissements publics
comme « les biens et les services qui rendent possible l’activité économique ». Cette définition, particulièrement large, VEGANZONES, M.A (2000)[26], qui est le premier à proposer une classification précise.
Il distingue : les investissements en infrastructures
sociales, dont la fonction est d’entretenir et de développer le capital humain (comme l’éducation, les services sociaux et de santé) et les investissements en infrastructures économiques, dont la caractéristique est de participer au processus productif.
De façon plus précise, l’investissement public est la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) réalisée par les administrations publiques.
B. Types d’investissements publics
On en distingue quatre grands types:
- L’investissement dans des infrastructures, notamment les transports et les réseaux de télécommunications;
- L’investissement dans le capital humain, c’est-à-dire : l’éducation, la formation et la santé;
- L’investissement dans le progrès technique, c’est-à-dire : la recherche et le développement;
- L’investissement dans les usines et les équipements.
L’investissement public s’effectue à long terme et son rendement parait généralement difficile à identifier. Cette identification est encore plus ardue dans le cas de l’investissement en capital humain.
I.2.6. Investissement privé
A. Définition
Selon Massé, l’acte d’investir constitue l’échange d’une satisfaction immédiate et certaine à laquelle on renonce contre une espérance que l’on acquiert et dont le bien investi est le support.[27]
La décision d’investissement consiste à engager durablement des fonds sous formes diverses, matérielle et/ou immatérielle, et dont l’espoir de recevoir dans le futur un retour ou satisfaction au regard des risques assurés.[28]
Ainsi pour un particulier ou un ménage, l’investissement peut prendre la forme d’acquisition d’actifs financiers (actions, obligations), ou de biens de consommation durables, notamment des maisons ou des voitures. Toutefois, si l’on se fonde sur l’économie dans son ensemble (hors transactions internationales), la plupart de ces éléments ne sont pas considérés comme des investissements.
Pour les mêmes raisons on ne considère pas, en économie
l’acquisition de biens de seconde main comme des investissements, dans la mesure où elles n’accroissent pas le revenu national net (mais bien les recettes des vendeurs)
B. Typologie d’investissement privé
On distingue trois types d’investissements privés[29] : – l’investissement fixe d’entreprises : qui comprend les terrains, bâtiments et équipements que les entreprises acquièrent pour réaliser leur production. Ce type d’investissement est dit fixe parce que le capital ainsi constitué reste en place pendant un certain temps, au contraire de l’investissement en stock, dont les éléments sont utilisés ou vendus peu après avoir été placés en stocks.
- l’investissement résidentiel : recense les nouveaux logements achetés par les particuliers pour y vivre et par les propriétaires immobiliers pour les louer ;
- l’investissement en stock : recense les biens que les entreprises placent dans leurs stocks, qu’il s’agisse de matières premières et fournitures, de produits finis ou d’encours de production.
Tous ces types d’investissement ont une relation inverse
avec le taux d’intérêt réel. Plus celui-ci est élevé, plus l’est également le coût des investissements des entreprises en biens de capital et en stocks et celui des investissements résidentiels des ménages.
Les causes de déplacement de la fonction d’investissement
sont nombreuses. Une amélioration des technologies disponibles peut induire une hausse de la productivité marginale du capital et, donc, de l’investissement fixe des entreprises. Des même, la croissance démographique peut susciter une demande accrue de logements, et donc une hausse de l’investissement résidentiel.
De manière plus significative, les politiques budgétaires
qui incorporent des mesures telles que la déductibilité fiscale des dépenses d’investissement ou des modifications du taux d’imposition des sociétés, influent sur l’incitation à investir et peuvent donc déplacer la fonction d’investissement. En fin, ces investissement dépendant du taux d’intérêt et du niveau de production,
I.2.7. L’investissement dans la comptabilité nationale[30]
Pour l’économie nationale, l’investissement ou « formation brute de capital » correspond, dans la comptabilité nationale, à un accroissement de capital fixe, c’est-à-dire des moyens de production (les usines, les machines, les équipements logistiques et le capital humain qui englobe la main d’œuvre qualifiée t instruite disponible). Lorsque les variations des stocks ne sont prises en compte, on parle de la « formation brute du capital fixe ». En revanche, lorsque l’on inclut les provisions pour amortissement (ou plus exactement pour « dépréciation du capital ») l’accroissement des capitaux productifs qui y résulte est appelé « formation nette du capital ».
Ainsi, si le terme « investissement » ne couvre pas, par
exemple les achats de véhicules effectués par des particuliers, il englobe les acquisitions d’équipement logistique réalisées par des entreprises dans la mesure où ces dernières acquisitions viennent s’ajouter aux capitaux productifs dont dispose un pays. L’un des désavantages de ce système est que les résidences privées récemment construites sont prises en compte dans la définition usuelle de la formation brute du capital alors que les services associés à ces résidences sont exclus des estimations du revenu national réalisé.
Dans la mesure où le revenu national englobe le capital humain, om peut soutenir que les investissements consacrés à ce type de capital devraient également être pris en compte. Cela implique, en d’autres termes, qu’une partie des dépenses d’enseignement ou des dépenses de santé devrait entrer dans la catégorie des investissements et non de la consommation).
Par ailleurs, selon les conventions adoptées par la plupart des pays du monde en matière de comptabilité nationale, les acquisitions de biens de consommation durables tels que des voitures ou des postes de télévision par les ménages, ne sont à aucun moment considérées comme des investissements mais entrent dans la consommation des ménages.
On estime en effet par convention et principalement pour
des raisons de commodité statistique que les services fournis aux ménages par ces biens de consommation durables, ne participent ni au revenu national ni au produit national. De la même manière, un véhicule acheté par un gouvernement n’est pas inclus dans les estimations du niveau d’investissement atteint.
I.3. LES FINANCES PUBLIQUES DE L’ETAT
I.3.1. Les ressources financières de l’Etat
Les ressources financières de l’Etat dans une nation
moderne ne sont constituées des recettes courantes et exceptionnelles qui ont pour finalité, la couverture intégrale des dépenses budgétaires et extrabudgétaires de l’Etat.
I.3.1.1. Les ressources courantes de l’Etat
Les ressources courantes de l’Etat sont constituées des
impôts, droits, taxes et redevances dus au trésor public, qui peuvent être soit fiscales, soit non fiscales et parafiscales selon le cas.
1. Les ressources fiscales de l’Etat
a. Impôt : Selon DUVERGER (1960),[31] on a proposé beaucoup des définitions de l’impôt dont la plus célèbre est celle de Gaston Zege qui fut l’un des financiers classiques. Celui-ci définit l’impôt comme une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d’autorité à titre définitif et sans contrepartie en vue de la couverture des charges publiques.
Cette définition parait encore être admise à l’heure actuelle
mais, au prix de quelques retouches. En somme, les recettes fiscales sont des recettes que l’Etat prélève obligatoirement dans l’économie par voie d’autorité territoriale te régalienne pour la couverture des charges liées à la sécurité, et à la souveraineté nationale. Elles sont constituées des impôts directs et indirects.
Par impôt, il faut entendre un prélèvement pécuniaire à
caractère général, obligatoirement et sans contrepartie effectué par la puissance publique de l’Etat sur un bien ou un revenu d’une personne physique et/ou morale. Il est qualifié d’impôt direct lorsque ce prélèvement se fait directement sur le bien en question et l’impôt indirect lorsque ce prélèvement se fait après la réalisation d’une activité économique. L’impôt direct est supporté directement par la personne contribuable tandis que l’impôt indirect est supporté indirectement par le contribuable, mais payé par la personne assujetti à l’activité économique. Ici nous somme dans la logique d’un contribuable et d’un redevable.
Par imposition fiscale, l’Etat soutire par voie d’autorité
territoriale et sans contrepartie, des revenus sur les biens, les services, les richesses et les bénéfices des personnes, pour disposer des moyens nécessaires qui lui permettront de remplir ses devoirs des prestations de services publics d’intérêt général, de supporter les charges publiques liées à sa souveraineté ainsi qu’à l’intégrité du territoire national. Nous pouvons citer l’exemple de l’impôt sur le bénéfice, sur le chiffre d’affaires, … que prélève la DGI. En RDC, on classe également les droits de douane que prélève la DGDA dans la catégorie des impôts indirects.
b. Droit : Le droit est un prélèvement et/ou une imposition, vu sous l’angle général, opéré par l’Etat sur un bien, un service, un secteur et/ou un domaine qui lui appartient de droit, en tant que puissance publique. Il peut être fiscal, non fiscal et parafiscal selon le cas.
2. Les ressources non fiscales de l’Etat
Par recettes non fiscales nous voyons les fruits des droits,
taxes et redevances dues à l’Etat et au trésor public.
- Droit : Idem
- Taxe : Elle constitue un prélèvement non marchand avec contrepartie, opéré par l’Etat dans un secteur et/ou un domaine de son champ d’action. Elle est la conséquence d’une production de bien ou d’une prestation publique rendue par le service public.
- Redevance : Elle est un droit perçu dans un secteur relevant du domaine public et/ ou privé de l’Etat sous forme de loyer journalier, mensuel et/ou annuel. Elle peut être non fiscale ou parafiscale selon le cas. Les recettes non fiscales sont des droits, taxes et redevances provenant des productions des biens et services publics non marchands de l’Etat, à la demande du public et des exigences socio-économiques, politiques et juridiques.
Contrairement aux recettes fiscales qui sont des
prélèvements pécuniaires obligatoires généraux et sans contrepartie, les recettes non fiscales ne sont pas toujours obligatoires te générales, mais comportent toujours une contrepartie. Elles se conçoivent dans la logique d’une prestation matérielle et incalculable moyennant une contre prestation en termes des droits, taxes et redevances selon le cas, fixés dans le secteur, en tenant compte des besoins socio-économiques.
Ici, l’aspect contrepartie est essentiel parce qu’il introduit
les conditions du marché où s’opère les échanges commerciaux et industriels, à la différence qu’elles sont effectuées par l’Etat dans l’économie, sans souci de réalisation des intérêts financiers et bénéfices comptables, dans la fixation des taux de ces droits, taxes et redevances. Dans la logique de la non fiscalité, l’Etat est acteur institutionnel comme les 6 autres à la différence qu’il réalise, dans l’économie, des productions non marchandes qu’il met à la disposition des personnes physiques et morales moyennant fixation des taux et/ou services rendus. Nous pouvons citer les cas de :
- La délivrance d’un document administratif dans tous les secteurs du domaine public et privé de l’Etat, est assujetti au paiement d’une taxe selon le cas ;
- L’octroi d’une portion des responsabilités et/ ou d’une concession de terre par l’Etat pour l’usage de propriété de tiers est soumis au paiement des droits et redevances selon le cas ;
- La sollicitation, la règlementation, la régulation, le contrôle de l’hygiène, la santé, la sécurité, l’aménagement du territoire, le logement, l’éducation, la culture,… sont assujettis aux droits, taxes et redevances dus au profit du trésor public.
3. Les ressources parafiscales de l’Etat
Par recettes parafiscales nous voyons les fruits des droits
et redevances relevant de la propriété du domaine de l’Etat. La particularité des recettes parafiscales réside au fait que la parafiscalité est un concept à cheval entre la fiscalité et la non fiscalité. Elle est en principe un concept mixte, car disposant à la fois les caractères fiscaux et non fiscaux dans sa réalisation. Si la fiscalité et la non-fiscalité sont des notions qui ont existé depuis l’avènement de l’Etat nation, la parafiscalité est une notion du fisc qui apparait avec l’avènement de l’interventionnisme de l’Etat dans l’économie avec le courant Néolibéral[32].
La parafiscalité est une notion complexe et porteuse de
l’action interventionniste de l’Etat dans l’économie nationale. Elle tire de la fiscalité le caractère obligatoire sinon l’imposition de la puissance publique dans un secteur bien déterminé, pour une cause bien définie. Elle tire dans la non fiscalité, le caractère « contreprestation résultante d’une prestation » mais à la différence que cette prestation est immatérielle et spécifique à chaque secteur pour son évolution, son avancement et son développement.
Une parafiscalité doit être vue d’abord, comme une
proportion toujours incorporée obligatoirement dans la structure de prix d’un bien et/ou d’un service sur le marché, supportée en définitive par les consommateurs, mais destinée à la réalisation d’un objectif de protection, de promotion et de développement du secteur. Ici, l’Etat intervient dans un secteur ou dans une activité de tiers œuvrant dans son domaine, pour imposer et/ou incorporer un droit ou une redevance à payer selon les activités ou les domaines soit, journalièrement, mensuellement ou annuellement en vue de lui permettre de garantir l’évolution et développement du secteur, d’améliorer les conditions de travail, protéger ce secteur par apport à plusieurs réalités notamment garantir l’équilibre de l’écosystème.
Si les recettes fiscales ont entre autres caractère
obligatoire, général et sans contrepartie, la parafiscalité comporte un caractère obligatoire mais sectoriel impliquant toujours une prestation avec une contre prestation des services publics de l’Etat. Par exemple, nous pouvons comparer les droits de douane perçus par la DGDA comme les impôts indirects fiscaux, et les droits et redevances que perçoivent certains services publics, sont parafiscaux[33].
Les prélèvements de la DGDA sont perçus par l’Etat dans
les frontières du pays par voie d’autorité territoriale sans contrepartie, car ce sont des biens sur lesquels l’Etat impose un droit d’entrée fiscale différent des droits et redevance perçus grâce au contrôle administratif et technique effectué par l’Office congolais de contrôle « OCC » et de la Direction de la Quarantaine Internationale « QI », qui dans ce même domaine, prélèvent des recettes parafiscales.
Ici, contrairement à la fiscalité, l’Etat intervient sinon
protège la production et la consommation nationale. Il veille à la métrologie et à la quantité des productions mises à la disposition de sa population moyennant ces prélèvement parafiscaux que supportent les producteurs et importateurs mais, dont la population consommatrice est redevable en définitive.
La parafiscalité est non seulement une technique
administrative mais également une technique financière dont dispose l’Etat par ses services spécialisés, capable d’apporter des revenus frais pour le développement socio-économique de la communauté via l’industrie et le commerce. Sa rationalisation peut être sauvegardée si et seulement si, l’affectation des revenus qui en résultent respecte le principe de la restitution socio-économique, et la répartition équitable dans la communauté par l’Etat.
C’est la parafiscalité comme technique financier qui peut
développer les PED et non l’aide extérieure, particulièrement pour la RDC dont les secteurs économiques du domaine public et privé de l’Etat sont sous exploités par les services spécialisés de l’Etat.
I.3.1.2. Les ressources exceptionnelles de l’Etat
Hormis les ressources courants comme fruits de la
production publique de l’Etat dans l’économie, l’Etat dispose également des ressources exceptionnelles qui proviennent de :
- Procédés monétaires et financières : la planche à billets, les bons du trésor… ;
- Les emprunts : dettes intérieures et extérieures de la république ;
- L’aide : dettes en termes matériel, financier, conventionnel, bilatéral, multilatéral,… qui sont toujours remboursables ;
- Dons : aides non remboursables ;
- Legs : donation…
I.3.2. Les dépenses publiques de l’Etat
Par dépense, nous voyons la couverture d’une charge liée à
un besoin socio-économique et culturel. Economiquement, on ne peut parler de la dépense sans revenu puisque l’apparition de l’un implique nécessairement l’avènement de l’autre. Le concept dépense se conçoit différemment lorsqu’il s’agit de l’individu, de la famille, de l’entreprise, de la collectivité, de l’Etat et/ou nation. C’est pourquoi, on parlera de :
- Dépenses des ménages : couverture des besoins de ménagers et de la famille ;
- Dépenses de production de l’entreprise : couverture des charges liées à la réalisation d’un produit, d’un bien et/ou service avant, au moment et après sa commercialisation. C’est toute charge supportée et incorporée dans le prix de revient d’un produit fini et semi fini, commercialisable ; …
- Dépenses nationales : ensemble des dépenses des consommations, de production et d’investissement faites par les ménages, les entreprises, les administrations publiques et privées ainsi que d’autres acteurs institutionnels hormis le reste du monde au cours d’une année civile.
- Les dépenses publiques : ensemble des besoins exprimés et supportés par les personnes publiques (l’Etat, ministères, provinces, communes, territoires, collectivités, localités, établissement ou services publics), dans le but de réaliser une production d’utilité publique et d’intérêt général. En d’autres termes, les dépenses publiques couvrent les besoins structurels, fonctionnels et organisationnels des institutions politiques et administratives nationales de production des biens et services publics non marchands ainsi que les besoins de prestations d’intérêt général.
Le néolibéralisme veut que l’Etat puisse intervenir dans
l’économie nationale pour assurer l’équilibre, la justice, la sécurité, la stabilité, la croissance et le développement. Ceci ne peut être possible que lorsque les dépenses publiques sont affectées et orientées selon les besoins publiques précités.
Parlant des dépenses publiques, il sied de rappeler que
leur structure et organisation correspond toujours au plan de développement socio-économique et culturel tracé par le pouvoir politique.
Par le plan de développement socio-économique et
culturel, nous voyons l’ensemble des programmes et des projets cohérents intégrés et étalés dans le temps (plan triennal, quinquennal, septennal,…), le plan étant constitué d’un ensemble des projets.
Par structure et organisation des dépenses publiques,
nous voyons la subdivision budgétaire vue sous l’angle structurel, organisationnel et fonctionnel portant présentation, engagement, exécution et couverture des dépenses par l’Etat puissance publique pour la réalisation de sa production publique dans l’économie nationale. A ce sujet, il se dégage la nécessité de confectionner le budget de l’Etat en tenant compte des besoins sectoriels et territoriaux à chaque niveau des responsabilités politiques et administratives.
1. Catégorisation des dépenses publiques
D’après leur utilisation, il existe les catégories des
dépenses publiques ci-après :
- Dépenses de production publique liées à la réalisation des biens et prestations publiques, au fonctionnement et à l’organisation structurelle des personnes morales publiques ; c’est ici que nous pouvons classer entre autre, les dépenses de fonctionnement, d’installation, d’organisation, de recherches, de missions,…
- Dépense d’investissement liée à l’accroissement des moyens et des capacités de l’Etat dans le temps, à l’augmentation des capitaux investis de l’Etat. C’est ici que nous pouvons classer entre autres dépenses des investissements publics et privés de l’Etat, ainsi que d’autres dépenses publics en capitaux.
Les dépenses de production publique sont liées aux besoins de réalisation du cycle journalier, mensuel et annuel de production de l’Etat en terme de biens (imprimés et imprimés de valeur), des services, des prestations se référent toujours à un projet, un programme ou un plan de développement à réaliser à moyen et long terme, dépassant ainsi la planification des besoins de la production publique qui est annuelle.
Lorsque les dépenses d’investissement se rapportent à la construction des routes par exemple, elles sont considérées comme « un investissement public de l’Etat » tandis que les dépenses de production se limitent à la réalisation annuelle des biens et services, ainsi que des prestations qui peuvent concourir à cet investissement.
Lorsque les dépenses d’investissement se rapportent à la création d’une entreprise publique par exemple, elles sont considérées comme un investissement privé de l’Etat.
Par dépenses publique en capitaux, nous voyons certains types d’investissements entre autres, la participation du pays dans la création des entreprises multinationales, dans les organismes internationaux, à la coopération bilatérale et multilatérale,…
I.3.3. Le budget de l’Etat[34]
Le budget est un des mots qui à avoir traversé deux fois la
manche. Au moyen âge, la bougette désignait la bourse (porte-monnaie) qui pendait à la ceinture. Ce terme a été repris par les Anglais qui l’ont transformé en budget qui fut ensuite repris par les Français pendant la révolution française, vers l’an 1789.
Dans le monde de l’entreprise, il faut toutefois garder à
l’esprit que la comptabilité est une discipline à vocation fiscale. Ce sont des règles qui permettent de contrôler à posteriori les résultats d’une entité. Le budget, quant à lui se doit d’être un outil de prévision, d’aide au pilotage d’une entreprise. Un budget ne pourrait donc être confondu avec le concept de comptabilité prévisionnelle.
a. Définition et Notions du budget
Le budget est un élément comptable dressant l’ensemble
des recettes et des dépenses prévisionnelles d’un agent économique (un ménage, l’Etat…) au cours d’un exercice comptable à venir. Le budget peut être indicatif (on fait une estimation mais les choses peuvent se révéler différentes) ou pour les dépenses seulement, impératif (on s’interdit de dépenser plus, à moins que le budget soit modifié à la hausse).
Lorsqu’on constate qu’un budget prévisionnel n’est pas
conforme aux réalisations, il est d’usage de réviser ses prévisions au cours de l’exercice comptable (à la fin de chaque trimestre par exemple). Il s’agit dès lors d’un budget révisé.
Le budget est inutile sans un suivi permettant de s’assurer
qu’il est respecté, et sans mesures correctrices, au cas où l’exécution s’en écarte. Ces mesures peuvent porter sur le budget lui-même, sur le fonctionnement de l’agent économique, ou éventuellement, même si cela relève de la malversation, sur l’enregistrement comptable (on affiche une dépense ou une recette sur un article budgétaire différent de ce qui devrait, ce qui change la répartition sans modifier le total).
Ce suivi budgétaire (ou contrôle budgétaire), purement
comptable, n’a rien n’avoir avec le contrôle de gestion, qui lui s’attache lui à identifier les désordres dans l’organisation. En outre, le contrôle de gestion est le processus mis en œuvre au sein d’une entité économique pour s’assurer d’une mobilisation efficace et permanente des énergies et des ressources en vue d’atteindre l’objectif visé par cette entité.
Signalons que le budget bien qu’il soit, par définition un
état comptable de prévision de dépenses ou de recettes, nous constatons dans tous les textes législatifs l’emploi systématique de l’expression budget prévisionnel. Il s’agit là d’un pléonasme inadmissible de la part de la haute administration.
CHAPITRE II. INVESTISSEMENT PUBLIC ET CROISSANCE ECONOMIQUE : APPROCHE THEORIQUE
Ce chapitre cherche à comprendre la lumière des théories
développées dans la littérature économique, des différentes théories de la croissance économiques, sources de la croissance économique ainsi que le fondement théorique de l’investissement public. Pour ce faire, ce chapitre comporte trois sections. Dans la première section nous aborderons le cadre théorique de la croissance économique, dans la deuxième section nous allons développer l’approche théorique de l’investissement.
II.1. Cadre théorique de la croissance économique
Les premiers modèles théoriques contemporaines de la
croissance sont partis de l’analyse keynésienne fondée sur le rôle de la demande globale. Certaines difficultés d’explications ont conduit certains auteurs à modifier les hypothèses de base de ces modèles afin de les assouplir. Il s’agit notamment des modèles dits postkeynésiennes ou HarrodDommar et le modèle dit néo-classique dont celui de Solow-Swan.
Dans cette section, nous ferons une analyse théorique de
la croissance selon l’approche de la théorie keynésienne qui sera suivi de l’analyse de la croissance par l’approche néo-classique avec le modèle de Solow Swan et afin nous aborderons l’approche de la croissance postkeynésienne
II.1.1. L’analyse de la croissance selon la théorie keynésienne
Selon Keynes et ses disciples, les agents économiques, pris
individuellement, n’ont qu’une conception brève de révolution économique (on parle à leur propos de myopie). Ces auteurs considèrent que les opérations de l’Etat sont d’un ordre de grandeur macroéconomique qui lui permet d’agir significativement sur la formation de l’équilibre. Pour influer positivement sur la croissance économique, la théorie keynésienne propose d’une part l’augmentation des dépenses de consommation par une politique de redistribution des revenus, d’autre part, la relance de l’investissement privé par une baisse du taux d’intérêt mais aussi par une politique d’investissement public.
Or, ces deux politiques ne peuvent être que le fait de l’Etat. Le rôle de l’Etat à travers ces commandes est mieux capturé par l’effet du multiplicateur. Toute augmentation du niveau des investissements se traduit par une hausse supplémentaire des revenus (salaire et profits) qui permettent, à leur tour, d’accroitre les dépenses de consommation.
Il s’en suit une croissance des recettes des producteurs
qui devront à nouveau renforcer leur production pour faire face aux commandes nouvelles. « Ainsi, l’investissement nouveau provoque des ondes successives qui accroissent l’activité économique avec une intensité qui dépend de la part des revenus distribués, affectés à la consommation. » En conséquence, en cas de défaillances de l’investissement privé, une relance de l’activité économique globale peut être obtenue par des investissements publics supplémentaires.
Selon le courant keynésien, les dépenses de
fonctionnement des administrations et les dépenses d’investissement agissent positivement sur la croissance économique. Les fondements de la théorie keynésienne et les développements formulés par les économistes postkeynésiens constituent le soubassement des politiques économiques menées après la seconde guerre mondiale et elles ont conduit à une croissance très forte du PIB.
II.1.2. L’analyse néoclassique de la croissance : le modèle de Solow Swan
Ce modèle repose sur une certaine conception de la
production. Au lieu de partir, comme dans le modèle keynésien, d’une fonction de production à facteurs non substituables, à coefficients techniques constants, dans le modèle néo-classique on part d’une fonction de production du type d’analyse microéconomique où l’on considère que les facteurs capital et travail sont substituable l’un à l’autre, et qu’ils le sont de façon continue, au point que cette fonction de production représente un « spectre des techniques » en ce sens qu’une infinité de combinaison de capital et de travail peuvent produire un volume donné.[35]
A la question « qu’est ce qui fait croître la production ? »,
les néoclassique répondent : les facteurs de production. « L’on peut, selon la conception néoclassique, rapporter à trois sources distinctes la croissance de la production, à savoir : croissance de la main d’œuvre, croissance du capital, enfin l’innovation technique en elle-même »[36].
La relation qui unit ces facteurs est la fonction de
production. A l’aide de cette fonction, SOLOW (1956, 1957) a formalisé le modèle néoclassique. Dans ce modèle, le rôle de l’investissement peut se résumer à l’aide de deux équations familières :
- La première est la relation entre la production (Y) et le facteur capital (K), le facteur travail (L), et la technologie (neutre au sens de Hicks)[37] décrite à l’aide d’une fonction de production agrégée :
Y=Af(K,L)
- Et la seconde est l’équation d’accumulation du capital (inventaire permanent), qui régit la relation entre l’investissement en biens matériels, I, et le stock de capital :
δKt = It-δK t*γ,
Où δ représente un changement discret, γ est la dépréciation et It l’investissement brut qui peut soit être déterminé de façon endogène par l’entreprise qui cherche à maximiser ses bénéfices, soit être fixé par hypothèse à une proportion donnée de la production.
En considérant une fonction de production de type Cobb-Douglas[38], la production peut s’énoncer comme suit :
ΔlnY=αΔlnK+βΔlnL+ΔlnA
Où ΔlnA est le « résidu de Solow », α et β les élasticités de la production par rapport respectivement au capital et au travail, les hypothèses néoclassiques supposent que α+β=1
La simplicité intuitive de ce cadre néoclassique est à la
base de plusieurs travaux empiriques et théoriques sur la productivité et la croissance économique. Cependant, en dépit de sa popularité, le modèle néoclassique engendre certains résultats troublants : la technologie est habituellement décrite par une quelconque fonction ad hoc, telle que
, où
est un paramètre non expliqué de l’économie, autrement dit
le progrès technique est exogène. De plus les données internationales ne semblent pas corroborer le modèle néoclassique de base pour ce qui a trait aux propriétés de convergence[39].
Ces lacunes ont donné l’impulsion à plusieurs pistes de
recherche sur la relation entre l’investissement et la croissance de la productivité. Une école de pensée (qui demeure fermement ancrée dans la tradition néoclassique), qui remonte à JORGENSON et GRILICHES (1967) et dont les travaux ont été résumés par JORGENSON (1990, 1996), a tenté de mettre au point de meilleures mesures de l’investissement, du capital, du travail et d’autres intrants négligés en vue de réduire l’importance du résidu inexpliqué[40].
Une deuxième école de pensée est allée au-delà du modèle
néoclassique pour tenter d’élaborer un mécanisme endogène tenant compte de l’évolution du progrès technique, demeuré inexpliqué dans les travaux antérieurs. En modélisant explicitement les rouages de la concurrence, de l’innovation et des retombées de la production, ces travaux de recherche ont abouti aux modèles de croissance endogène de la nouvelle théorie de la croissance. Cette nouvelle théorie repose en effet sur quatre facteurs de la croissance.
II.1.3. La théorie de la croissance endogène
L’étude des divergences entre les croissances de différentes
régions du mode et celle des phénomènes de crise a amené des économistes à bâtir la théorie de croissance endogène. Ces économistes rejettent les politiques conjoncturelles de l’Etat, mais acceptent que ce dernier puisse favoriser la croissance de longue période. ROMER a lancé ce concept dès 1986.
La théorie de la croissance endogène prend quatre
directions principales :
- La première, à la suite de ROMER (1986), affirme que le moteur de la croissance provient essentiellement de l’accumulation de connaissances. La recherche et développement est considérée comme une activité à rendement croissant du double fait que la connaissance est un bien « non rival » et que le coût de son appropriation est minimal pour chaque chercheur. La croissance économique résulterait ainsi d’une activité d’innovation, engagée par des agents qui espèrent en tirer profit. Cette analyse permet d’incorporer dans le capital physique le seul progrès technologique et non l’ensemble des investissements directs.
- La deuxième direction, ouverte par LUCAS (1988)[41], privilégie l’accumulation de capital humain. Ce capital est défini comme le stock de connaissances valorisables économiquement et incorporées aux individus (qualification, état de santé, hygiène, …). LUCAS développe dans son analyse, le capital humain qui est volontaire (accumulation de connaissances (Schooling)) et involontaire (Learning by doing). En outre, la productivité privée du capital humain a un effet externe positif car, en améliorant son niveau d’éducation et de formation, chaque individu augmente le stock de capital humain de la nation et par la même occasion contribue à améliorer la productivité de l’économie nationale.
- la troisième direction, également développée par ROMER (1990)[42], étudie surtout l’accumulation du capital technologique due à l’innovation et à la recherche-développement ;
- la dernière direction, établie par BARRO (1990)[43], prend en compte les dépenses d’infrastructures publiques car selon ce théoricien, les infrastructures publiques constituent aussi un facteur de croissance qui engendre des rendements croissants à long terme en raison des économies internes qu’elles permettent pour les producteurs privés.
Mais, l’idée est que, la croissance était difficilement
acceptable et surtout expliquait mal les écarts de taux de croissance entre les différents pays. ROMER et BARRO soutiennent que le progrès technique est endogène car il découle de décisions d’investissement des agents économiques et replacent la politique économique au centre de la croissance économique. L’Etat doit inciter l’investissement dans le progrès technique, la formation et les échanges avec le reste du monde car ils exercent un effet positif sur la croissance économique.
Ces théories de la croissance endogène ont critiqué le
modèle de SOLOW selon lequel la croissance est déterminée principalement par le progrès technique qui a la particularité d’être exogène. Il n’a donc pas besoin d’être financé, ce qui le rend indépendant des décisions de politiques économiques. Ce n’est pas le cas dans le cadre des modèles de la croissance endogène.
II.2. Approche théorique de l’investissement
Le modèle néoclassique décrit ci-dessus peut facilement
être étendu au-delà de l’investissement en biens matériels pour rendre compte de tout facteur accumulé contribuant à la production. Cela englobe la substitution qu’opèrent l’investissement entre des biens matériels hétérogènes, l’investissement en capital humain lié à l’éducation et à la formation des travailleurs, l’effort de recherche-développement et les dépenses publiques en infrastructures. Cette dernière se fait dans le cadre global de l’action publique dont le fondement peut éclairer les analyses.
II.2.1. Fondement de l’action publique
Le marché privé répond aux quatre questions de base qui
se posent en économie :
- A la question de savoir « quels biens sont produits et en quelles quantités ?» les économistes répondent que c’est l’interaction entre l’offre et la demande qui détermine à la fois les biens désirés par les consommateurs et le coût supporté par les entreprises pour les produire ;
- A celle de savoir « comment la production a-t-elle lieu ? », Ils répondent que c’est la concurrence qui incite les entreprises à produire à un coût aussi bas que possible afin de rester compétitives[44];
- La troisième question est celle de savoir « en faveur de qui la production a-t-elle lieu ? », à celle-ci, ils répondent que le revenu est un facteur déterminant en ce sens que ceux qui ont plus de revenus acquièrent plus de biens que ceux qui ont moins ;
- La dernière question est celle de savoir « qui prend les décisions ? », tout le monde prend les décisions, car selon STIGLITZ (1993)[45], « la nature des biens et services produit est le résultat de millions de décisions prises par les particuliers et les entreprises dans l’ensemble de l’économie ».
Si donc l’économie fonctionne si bien, quel est le rôle
assigné au secteur public ? À cette question, les avis sont divergents au sein des économistes : on distingue ainsi ceux pour qui l’État doit tout simplement d’une part édicter et faire respecter les lois fondamentales de la société et d’autre part mettre en place un cadre au sein duquel les entreprises pourront se livrer à une concurrence loyale[46] ; ceux pour qui l’État doit stimuler l’activité économique en agissant sur ses composantes (création d’emploi public, baisse des taux d’intérêt, investissements publics) ; et enfin ceux pour qui l’action publique se justifie principalement par la présence des biens publics.
II.2.1.1. La conception orthodoxe
Pour les classiques, l’État doit tout simplement assurer la
bonne marche de la cité. SMITH, A. (1776) identifiait à cet effet trois devoirs fondamentaux à la charge de l’État :
- Protéger la société et la nation contre l’extérieur, ce qui inclut dans le budget les charges de l’armée ;
- Protéger les individus, la justice doit être rendue afin que l’économie fonctionne selon les règles précises ;
- Construire et maintenir les institutions publiques.
En outre, l’État doit se plier à la conjoncture et non être
actif. À cet effet, il doit ajuster ses dépenses et ses recettes aux mouvements conjoncturels. Quand l’activité baisse, dans une phase descendante d’un cycle économique, les revenus peuvent baisser, les rentrées fiscales vont se faire plus rares car il y a un lien direct entre les rentrées fiscales et les revenus sur lesquels ils sont assis.
En conséquence, l’État doit pour équilibrer son budget,
ralentir ses dépenses en période de crise et augmenter son train de vie en période d’expansion. En quelque sorte, le budget de l’État doit suivre l’évolution économique et non l’infléchir. La conception orthodoxe ne soutient pas le déséquilibre budgétaire durable, car selon SMITH, A. (1776), l’État ne peut durablement dépenser plus qu’il n’a de recettes, le déficit se traduit par les tensions inflationnistes, des montées artificielles des taux d’intérêt qui décourage l’investissement et réduit le profit.
II.2.1.2. La conception keynésienne
Selon KEYNES, du fait que la « demande effective »[47] est au
cœur des décisions de production et du niveau de l’emploi, et qu’il n’existe pas de mécanismes autorégulateurs automatiques comme le pensent les néoclassiques, l’État doit intervenir pour soutenir et réguler l’activité économique. Il intervient pour stimuler la demande en agissant sur ses composantes : demande de biens de consommation, demande de biens d’équipement. Pour ce faire, il dispose de plusieurs moyens : création d’emplois publics (qui permettent d’améliorer le bien-être social), la baisse du taux d’intérêt qui stimule les investissements privés.
KEYNES, J.M. va à l’ encontre de l’orthodoxie classique et
soutient que le budget peut être actif. Selon lui, l’économiste doit rejeter le bon sens qui veut que le niveau des dépenses de l’État doive se calquer sur les fluctuations de ses recettes. Il assigne à l’État le rôle de réaliser une politique budgétaire qui selon SAMUELSON[48] est « le processus consistant à manipuler les impôts et les dépenses publiques aux fins de :
- Contribuer à amortir les oscillations économiques ;
- Favoriser le maintien d’une économie progressive, assurant un degré d’emploi élevé, affranchi de toutes poussées excessives d’inflation ou de déflation. ».
II.2.1.3. La conception de l’école du « public choice »
A la différence de la logique keynésienne, l’école du « public choice » va partir d’une approche microéconomique et se posera alors la question de savoir « quand l’État doit-t-il intervenir ?». L’État doit intervenir quand le bien de par sa nature est indivisible (la défense nationale, la radio, la télévision…) et dont l’utilisation par une personne de plus a un coût nul. L’indivisibilité engendre une véritable rationalité de la prise en charge collective.
L’existence d’effets externes est une deuxième cause
d’intervention publique car créer par exemple une route entraîne automatiquement des effets externes : pour les uns cela peut être négatif (bruit de l’autoroute…) et positif pour d’autres (transport moins cher pour les entreprises près de l’autoroute). Individuellement, il est donc difficile de se mettre d’accord pour financer des biens qui apportent une utilité difficilement quantifiable pour les uns et les autres.
Selon MUSGRAVE (1959), chacun a une préférence
concernant le niveau des dépenses publiques, la part à consacrer à l’école, l’aide à réaliser pour les plus démunis… le pouvoir central doit construire une véritable fonction d’utilité collective agrégeant les préférences de tous.
Les théoriciens de la croissance endogène sont également
en faveur de l’action publique, à ce sujet, BOYER, R. (1998) dit «qu’en l’absence de coordination organisée par l’État ou des organisations collectives, un pays initialement peu favorisé peut être durablement bloqué dans une trappe à pauvreté. À contrario, une synchronisation de l’investissement ou de l’innovation peut surmonter cet obstacle et aboutir à une croissance plus forte, bénéficiant à l’ensemble de la société.
Ainsi l’État peut être à l’origine d’une création de richesses
supplémentaires »[49]. Ceci illustre bien le fait que, selon les théoriciens de la croissance endogène, l’État est au centre de l’activité économique car il est fournisseur des biens publics. Ces types de biens comprennent entre autres les infrastructures publiques.
II.2.2. Infrastructures publiques
La vision néoclassique décrite précédemment met l’accent
sur l’investissement privé d’entreprises comme principale source de croissance. L’introduction du capital public dans la liste des facteurs de production date de 1952. À cette époque, MEADE identifiait deux principales représentations susceptibles de rendre compte d’une éventuelle contribution productive du capital public :
Dans la première, qualifiée de modèle « d’atmosphère », les
services induits par les infrastructures publiques sont supposés augmenter la productivité d’un ou plusieurs facteurs privés à la façon d’un facteur « environnemental ». Dans le cas particulier où le capital public affecte de façon symétrique la productivité de l’ensemble des facteurs privés, il peut être représenté comme une source de progrès technique neutre au sens de HICKS[50]. Dès lors, la productivité totale des facteurs privés peut se décomposer en une composante autonome et une composante croissante de la contribution des infrastructures publiques.
La seconde représentation proposée par MEADE (1952),
qualifiée de modèle de « facteur impayé », consiste à supposer que les services des infrastructures mises à la disposition de l’entreprise privée représentative, constituent un facteur de production direct, mais non rémunéré.
Ces représentations proposées par MEADE (1952) n’ont pas fait l’objet d’une formalisation. Le premier modèle de croissance endogène faisant du capital public le moteur de la croissance est développé par BARRO (1990), ce modèle est la base de plusieurs études empiriques des années récentes53.
II.2.2.1. L’approche de BARRO (1990)
BARRO54 part du principe relativement simple que des
dépenses visant à créer les infrastructures telles qu’une autoroute, une ligne de chemin de fer ou encore un réseau de télécommunications rendent plus efficace l’activité du secteur productif. Dans son modèle, il considère que ce sont des biens collectifs purs (non rivaux, non excluables). Il se pose alors le problème traditionnel de leur financement par le secteur privé. La sphère privée ne peut se substituer au gouvernement pour le financer.
C’est la raison pour laquelle l’État prélève un impôt de
façon à produire ce type de bien. Les entreprises privées utilisent[51] donc deux types de facteurs pour produire: le capital privé et le « capital public ». Le capital privé a des propriétés usuelles : il connaît des rendements décroissants, à dépenses publiques constantes, sa productivité marginale décroît. On est dans le cas classique d’un modèle à la SOLOW (1956) où un seul facteur est accumulable et où la croissance « s’étouffe ». Le capital public est en fait une dépense financée par l’État, les dépenses sont intégralement financées par l’impôt, que l’on suppose proportionnel au revenu.
Selon BARRO (1990), la dépense publique a deux effets
opposés. Le premier est que le capital public rend le capital privé plus productif et évite que sa productivité marginale s’annule progressivement quand le revenu augmente. Cependant, l’impôt a un effet dépressif sur cette productivité, puisqu’il réduit son rendement privé en ôtant aux entreprises une part du revenu tiré de leur activité. BARRO (1990) montre que pour une petite taille du gouvernement (des dépenses publiques), le premier effet l’emportera. Puis, il montre que de moins en moins, l’on peut déterminer une dépense publique optimale. A ce point, un dollar de dépense publique supplémentaire coûte plus en productivité que ce qu’il rapporte.
BARRO (1990) fait quelques remarques sur la nature des
dépenses publiques. Tout d’abord, il fait remarquer que, si les dépenses qui représentent une prestation de services aux consommateurs ont un impact en termes d’utilité, elles découragent la croissance. En effet, elles n’accroissent pas la productivité du capital privé, mais leur financement par l’impôt pèse sur la rentabilité du capital. Seul l’effet négatif joue au niveau des entreprises. L’imposition liée à ces dépenses décourage l’épargne et l’investissement.
On peut remarquer que la nature de la croissance liée aux
dépenses publiques d’investissement est effectivement une externalité. L’activité d’un agent (l’État en l’occurrence) a des effets sur celle d’un autre agent (les entreprises privées). Le Modèle de BARRO (1990) se base sur les travaux de SOLOW et SWAN (1956) présentés ci-dessus et ses hypothèses[52] viennent en plus des hypothèses Néoclassiques.
La spécificité de ce modèle consiste donc à faire apparaître
les dépenses publiques d’investissement dans le processus de production, et par conséquent à mettre en évidence un lien explicite entre la politique gouvernementale et la croissance économique de long terme dans un cadre de croissance endogène. La production est représentée par une fonction de type COBB DOUGLAS définie par[53]:
Les termes et
désignent respectivement le niveau de l’emploi et le stock de capital privéà la date t. Les paramètres α et β correspondent respectivement aux élasticités de la production par rapport au stock de capital privé et public. Lorsque l’on suppose que les rendements sont constants par rapport aux facteurs K et G (α + β =1), on aboutit à une situation de croissance endogène. Soit Y la production de la firme représentative. Les dépenses publiques sont financées par un impôt proportionnel à la production à taux constant :
Si l’on note le taux de dépréciation du capital privé et L la population active totale, le taux de croissance équilibrée de l’économie, noté
, est défini par :
A (1-
En utilisant la contrainte budgétaire du gouvernement, ce taux de croissance peut se réécrire sous la forme[54] :
Cette relation nous permet d’observer les deux effets
opposés du taux d’imposition sur le taux de croissance de long terme. L’augmentation des dépenses publiques conduit d’une part à une augmentation de la productivité des facteurs et favorise ainsi l’accumulation du capital privé, mais d’autre part elle induit une hausse des ponctions sur les ressources des agents et donc une éviction des investissements privés. La croissance de long terme sera ainsi le résultat de l’interaction de ces deux forces opposées.
En particulier, pour un niveau sous optimal de dépense
publique, on peut montrer que toute dépense additionnelle engendre une amélioration de la croissance de long terme. En effet :
si et seulement si
L’effet net de l’intervention publique dépend de la
différence entre le taux marginal de prélèvement public et l’élasticité du produit par rapport aux dépenses publiques 1-
. Dès lors si le gouvernement adopte la maximisation de la croissance comme objectif de sa politique fiscale, il choisira un taux d’imposition égal à l’élasticité des dépenses publiques.
Une seconde approche de la mesure de l’impact des
investissements publics a été réalisée par FEDER (1983) et RAM (1986) et étendue par HERRERA (1997). Une présentation simplifiée de cette approche a été faite par BEN JELILI (2000).
II.2.2.2. L’approche de Herrera (1997)
Pour résoudre le problème lié au caractère productif des
dépenses publiques d’investissement, HERRERA (1997) intègre aux côtés du secteur privé, trois secteurs publics distincts (formation du capital humain, production de capital d’infrastructures et consommation), de manière à en dériver une équation de croissance permettant d’estimer les effets respectifs de productivité factorielle relative et d’externalité des dépenses publiques, désagrégées par catégorie fonctionnelle[55].
L’économie est supposée se composer de quatre secteurs :
un secteur privé (Q), un secteur public de formation de capital humain (S), comprenant l’éducation et la santé publique, un secteur public de production de capital physique ou d’infrastructures (F) et un secteur public non productif ou de consommation publique (CG).
La production du secteur privé est obtenue par la
combinaison des facteurs de production suivants : le travail simple (), le
capital physique privé (), le capital physique d’infrastructures publiques
), le capital humain ou encore le travail qualifié (
) et le bien public (CG)
représentant l’externalité du bien public sur le secteur privé. Ainsi :
De même, on considère que les productions des trois
secteurs publics CG, Fet sont décrites par les trois fonctions de production respectives :
CG=, F=h(
S=k (
Où les dépenses budgétaires correspondant aux trois services publics de consommation, d’infrastructures et de capital humain sont considérées comme proxies de leur produit respectif CG, F et S.
En outre, l’agrégation des quatre facteurs de production primaires donne :
L= avec j = Y, CG, F, S.
La production totale est définie par :
(11) Y=Q+CG+F+S
La dynamique du modèle est déterminée par les
formations de capital privé, public et humain où les dépenses publiques en capital humain et en capital physique s’interprètent comme des flux d’investissement conditionnant les dynamiques d’accumulation dans les deux secteurs publics :
I=, F=
, S=
, où
.
Par la suite, il suppose que :
- Les productivités marginales des facteurs primaires,
,
et
pour j= Y, CG, F, S peuvent différer entre le secteur privé et les trois secteurs publics.
- Les différentiels de productivité sont identiques pour les quatre facteurs entre le secteur privé et les trois secteurs publics (RAO, 1989 ; RAM,
, il en va de même pour les deux
autres secteurs, les représentent le différentiel de la productivité
marginale factorielle entre le secteur privé et le secteur public ; j=Y, CG, F, S
- La productivité marginale du travail dans le secteur privé est une proportion du rapport entre le produit privé et le travail, c’est-à-dire,
.
Compte tenu de ce qui précède, il exprime le taux de
croissance[56] de l’économie sous la forme suivante :
Avec :
La regression du taux de croissance du PIB sur les huit variables explicatives donne des estimations séparées des valeurs des parts :
- du travail simple, soit
,
- de l’investissement privé, soit
,
- de la dépense publique en infrastructures, soit
,
- de la dépense publique en formation de capital humain, soit λ,
- de l’effet d’externalité généré par le secteur public de consommation, soit
,
- des effets de productivité marginale relative associé au secteur public de consommation, soit
,
- des effets de productivité marginale relative associé au secteur public de formation de capital humain, soit
,
- des effets de productivité marginale relative associé au secteur public d’infrastructure, soit
CHAPITRE III. ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA SITUATION MACROECONOMIQUE EN RDC
III.1. EVOLUTION DE L’ECONOMIE DE LA RDC
Se penchant sur la situation post – coloniale de la RDC.,
l’une des observations qui frappe est la faillite économique et la misère sociale généralisée de la population. L’économie Congolaise présente le paradoxe le plus frappant du continent noir.
En effet, pays le plus potentiellement riche d’Afrique avec
d’incomparables ressources minières, forestières, et humaines, la RDC possède une économie parmi les moins performantes du continent ; entre 1990 et 2000, le taux de croissance moyen de son PIB était de – 6,5% alors que la population était en train de croître au taux de 3,4% par année.
Dans les lignes qui suivent, nous proposons une lecture
évolutive de la situation économique de la RDC. Nous avons subdivisé l’histoire économique du pays en 5 grandes périodes, à savoir :
- 1960-1966 : période des troubles ;
- 1967-1974 : période d’expansion ;
- 1975-1989 : période de la récession et des tentatives de stabilisation ; – 1990-2000 : période de la grande crise ou de la conflagration économique – 2001-2O10 : période de reprise économique.
III.1.1. Période des troubles 1960 à 1966
Les querelles politiques des cinq premières années qui ont
suivi l’indépendance (mouvement de rébellions, de récession et des guerres civiles) ont entraîné une destruction et un abandon important des infrastructures économiques du pays. Il s’agit notamment de la destruction et de l’abandon des voies de communications, des ponts, des usines, des plantations, des écoles, des hôpitaux, etc.
Ce qui eut comme conséquences une hausse importante
des prix intérieurs, un déséquilibre des paiements extérieurs et un quasi – épuisement des réserves de change, entraînant l’instauration d’un système de contrôles administratifs des importations et des paiements de plus en plus restrictifs et compliqué. Il en est a donc résulté le détournement des ressources des activités productives vers les activités commerciales et spéculatives. Nonobstant ces constats tristes, une bonne partie des engagements du pays vis-à-vis de l’extérieur a été respectée pendant cette période.[57]
III.1.2. Période d’expansion ou de l’essor économique 1967 à 1974
A partir de 1966, le pays est entré dans une période de
paix civile et sociale marquée par l’instauration de l’autorité de l’Etat et la réorientation de la politique économique. En effet, la réforme monétaire de juin 1967, conjugué avec la montée des cours du cuivre et de la confiance des nouveaux investisseurs, a entraîné un apport massif des capitaux; et il s’en est suivi une croissance réelle du PIB de 7% en moyenne annuelle de 1968 à 1974. Les réserves de change atteignaient, fin 1970, le montant de 220 millions de dollars, soit trois années de besoin d’importations[58].
III.1.3. Période de la récession et des tentatives de stabilisation de 1975 à 1989
A partir de 1975, l’économie Congolaise est entrée dans
une phase de récession marquée par une profonde détérioration des principaux indicateurs économiques et sociaux. L’origine de cette récession tient principalement à trois phénomènes; il s’agit d’abord de l’échec de l’expérience de la politique de Zaïrianisation/ radicalisation lancée en novembre 1973, qui a livré l’économie nationale entre des mains non expertes.
Il en résulté une méfiance des investisseurs tant
étrangers que nationaux vis-à-vis du pays ; ce qui eut comme conséquences des désordres socio-économiques, la baisse très sensible de la production agricole ; la négligence de l’entretien des routes, l’abandon de la gestion de la chose publique au profit des affaires acquises.
Il faut ensuite relever la légèreté doublée d’une
tendance prononcée à la tricherie visant l’enrichissement personnel et sans cause, qui a longtemps caractérisé les responsables de la gestion de l’économie nationale. Mais aussi du choc pétrolier de 1973 et la baisse brutale des cours mondiaux du cuivre. Les résultats affichés par l’économie furent :
- La régression de l’activité économique avec des taux de croissance, si pas négatifs, Inférieurs au taux de croissance de la population estimé à 3,4 % l’an, d’où un appauvrissement général et une détérioration des conditions de vie de la population;
- Les déficits des finances publiques donnant naissance à une création excessive de liquidités;
- Le déficit chronique de la Balance de Paiement atteignant 600 millions de dollars en 1989 contre 7,4 millions de dollars en 1970;
- La détérioration de tous les indicateurs de la dette extérieure qui a été multipliée par six entre 1970 et 1975, et par 47 entre 1970 et 1990 entraînant ainsi une diminution de la capacité de paiement de l’Etat et aggravant le problème de l’endettement;
- La monnaie nationale a continué sa chute libre et, à la fin de l’année 1989, elle avait perdu plus de 90% de sa valeur de la période 1967 – 1975;
- L’inflation est restée très forte, laminant ainsi le pouvoir d’achat des populations l’exacerbation des détournements des deniers public et de la corruption comme moyen de survie.
III.1.4. Période de la conflagration économique
Cette période révèle une réelle débâcle économique et un
effondrement du système économique du pays .Elle peut- être subdivisé en deux sous – périodes, à savoir de 1990 à 1997, puis de 1998 à 2003.
- La première sous – période de 1990 à 1997 :
Cette périodeest caractérisée par une anarchie et un
vandalisme dans la gestion des finances de l’Etat. Tous les indicateurs économiques et sociaux sont passés au rouge, comme conséquence d’une absence totale de politique cohérente en matière monétaire, financière et sociale, le pouvoir ayant décidé de tout sacrifier à travers la corruption politique tous azimuts et l’achat des consciences. Cette période fut marquée par la rupture de la coopération avec tous les partenaires extérieurs pour non-respect des engagements, singulièrement dans le paiement du service de la dette dont les arriérés se chiffraient fin 1991 à 1,746 millions de dollars[59].
Concrètement, il a été observé les faits suivants[60] :
- La taille de l’économie est revenue à son niveau de 1958, alors que la population est passée de 2,9 fois plus nombreuses et que la structure de l’économie a changé. L’économie s’est vue contrainte de se replier sur des activités de subsistance et des activités informelles;
- L’urbanisation croissante, mauvaise qualité de l’infrastructure des transports, l’insuffisance des investissements;
- L’économie démonétisée et les marchés des capitaux comme ceux des changes ne fonctionnant presque plus qu’à des fins spéculatives (de 28% du PIB en 1958), la masse monétaire au sens large n’était plus que d’environ 9% en 1988 – 1989 et 1,4 % en 1993;
- Un recours accru à la création monétaire pour financer les déficits budgétaires croissants.
· La deuxième sous – période de 1998 à 2000[61]
A la prise du pouvoir par l’AFDL. le 17 mai 1997, le
peuple Congolais, préparé par 7 années de démystification du dictateur, attendait, comme en 1965, un changement radical.
Au moment de la prise de pouvoir par l’AFDL., celle- ci
jouissait d’un préjugé favorable de la population et auprès des investisseurs potentiels. En effet, exaspéré par l’obstination du pouvoir dictatorial à ne pas ouvrir l’espace politique, la population attendait que les nouvelles forces armées la débarrassent de celui-ci et qu’elles installent une véritable démocratie avec un pouvoir réellement civil. Parallèlement, les opérateurs économiques et les investisseurs extérieurs potentiel attendaient du nouveau pouvoir un climat, paisible et propice aux activités économiques.
Certains investisseurs avaient même signé des
conventions avec la rébellion, en anticipant la prise du pouvoir. Mais au fur et à mesure que le nouveau pouvoir se consolidait en ralliant quelques leaders acquis à la cause démocratique, un noyau de « dur » à tendance dictatoriale naissait dans les rangs des nouveaux dirigeants.
Cela se traduisit d’abord par une attitude de
méfiance envers les opérateurs économiques, suivie de suspicion, avant d’arriver à des incarcérations sous divers prétextes ; à la rigueur, ils avaient à payer des amendes transactionnelles de validité douteuse .Cette attitude belliqueuse aux allures communisantes envers la haute finance et les opérateurs économiques, ajoutée aux nombreuses promesses commerciales non tenues, occasionna le gel des investissements ainsi que des aides promises.
Quant au plan triennal de stabilisation et de relance de
l’économie, il n’était pas crédible aux yeux des personnes sensées, car il s’appuyait sur des impondérables, telle qu’une aide extérieure accrue alors qu’une des conditions essentielles qui n’avait jamais été remplie était l’ouverture de l’espace politique. Comment peut-on demander à des pays démocratique des aides financières pendant que l’on refuse d’appliquer chez soi la démocratie ?
Les tentatives d’une restructuration économique ne
pouvaient qu’échouer parce que les facteurs générateurs des précédents échecs demeuraient, le manque de cadre incitatif et le refus d’une gestion financière transparente. Cela s’explique par l’abandon d’un budget élaboré dans le but de contraindre le gouvernement à une orthodoxie financière. Ce budget a été remplacé par des injonctions verbales. De même l’abandon de la réforme fiscale amorcée a eu pour conséquence le recours à des créations monétaires qui vont ruiner la nouvelle monnaie.
Alors que l’atmosphère politique ne permettait pas encore
à l’économie d’amorcer une phase de stabilisation l’éclatement d’une guerre entre les ex-alliés va ruiner tous les espoirs d’une stabilisation économique et pire, cette guerre va plonger le pays dans un marasme économique qu’il n’avait jamais connu. Cette sous-période fut caractérisée par les faits suivants[62]:
- Recul de la croissance économiques : le PIB a enregistré une baisse cumulée de 21 ,9% pour la période 1997-2000, soit une en régression moyenne annuelle de 5,5%;
- Difficultés d’approvisionnement en produits pétroliers et en biens de première nécessité, dues entre autres raisons, à l’insuffisance des ressources en monnaies étrangères, aux renchérissements des produits pétroliers; – Investissements entravés par la faiblesse de l’épargne nationale (3,7% en moyenne entre 1997 et 2000, contre une moyenne africaine de 17%); – Politique monétaire expansionniste entraînant des conséquences délétères sur les prix intérieurs et le taux de change;
- Persistance d’une inflation élevée, avec un taux annuel moyen de 212,4% entre 1997 et 2000;
- Déficit des paiements extérieurs et accumulation des arriérés de paiement;
- Déséquilibres structurels du marché de change;
- Sous-bancarisation du pays (pour une population estimée à 50,4 millions d’habitant), les banques dans leur ensemble ne disposent que de 25 guichets, soit en moyenne 2 millions de personnes par guichet;
- Déséquilibre profond des finances publiques et éviction du secteur privé.
Au regard de ce qui précède, dans un environnement macroéconomique aussi macabre que malsain, devrions-nous conclure en paraphrasant NDELE[63] que: en 42 ans d’indépendance, la République Démocratique du Congo a connu 35 ans de crise ouverte et 7 ans seulement de vie sociale e normale, soit 1967 à 1974, âge d’or de l’histoire économique du pays ?Quel paradoxe pour un pays que la nature a doté de tout.
III.1.5. Période de reprise économique de 2000 à 2010
Au début de l’année 2001, un changement politique
s’opèrera au sommet de l’Etat, avec l’avènement du Président joseph KABILA. La République Démocratique du Congo reprend le dialogue avec les partenaires extérieurs. Puisant les grandes lignes de son action dans le discours d’investiture du chef de l’Etat du 26 janvier 2001, le gouvernement mettra sur pied avec le concours des services du FMI, deux Programmes économiques successifs. Le premier, dénommé Programme Intérimaire Renforcé (PIR), étalé de juin 2001 à mars 2002, visant essentiellement à casser l’hyper- inflation et à créer les conditions propices à la relance de l’activité économique.
Le second, communément appelé, Programme Economique du Gouvernement (PEG), couvrant la période 2002 à 2005, visait essentiellement la consolidation de la stabilité macroéconomique et la croissance économique en vue de réduire la pauvreté. Fondé essentiellement sur l’exécution équilibrée des opérations financières de l’Etat, la maîtrise de l’expansion monétaire et la mise en œuvre des reformes structurelles, les deux programmes ont permis:
- la reprise de la coopération avec la Communauté Financière Internationale après 11 ans de rupture;
- la réalisation, en 2002, d’un taux de croissance positif de 3,5%, après 13 années de contraction du PIB. Au 30 juin 2003, la croissance est de 2,4% par rapport à un objectif de 5% en fin d’années; – la réduction sensible du taux d’inflation qui est passé de 511,2% à la fin 2000, à 135,1% en 2001 puis à 16% à fin 2002. Au 27 juillet 2003, le taux annualisé est de 10,6% contre un objectif de 8%;
- la stabilité remarquable du Franc Congolais observée depuis la suppression des taux de change multiples au 27 mai 2001, et la réduction de l’écart entre les taux officiel et libre de 182% en 2000 à 0,8% juillet 2003;
- l’exécution sur base caisse des opérations financières de l’Etat, que se sont soldées par des excédents en 2001 et 2002. Néanmoins, il importe de relever le faible niveau d’exécution des dépenses d’investissement dont la réalisation est tributaire du décaissement des ressources extérieures;
- l’amélioration du cadre juridique, légal et réglementaire des affaires grâce, à la promulgation d’une nouvelle réglementation de change libérale, d’un code des investissements, d’un code et du cadastre miniers, d’un code forestier et d’un code du travail a permis l’attrait de nouveaux capitaux tels que ceux investis dans le secteur de la téléphonie cellulaire et du traitement des minerais.
C’est au vu de ces résultats et des efforts entrepris par le
gouvernement en vue de la réunification du pays et de la réconciliation nationale que les conseils d’administration du FMI et de la Banque Mondiale ont décidé à l’issue de leurs réunions tenues respectivement les 23 au 24 juillet 2003, d’une part le décaissement en faveur de la République Démocratique du Congo de la 3ème tranche de la FRPC de plus ou moins 37 millions de USD, au titre d’appui à la Balance des paiements et, d’autres part, l’occasion de notre pays point de décision de l’initiative PPTE[64]
III.2. CARACTERISTIQUES GENERALES DE L’ECONOMIE CONGOLAISE
III.2.1. Les finances publiques
Le budget est largement dépendant des ressources
extérieures sous forme de dons et de prêts qui, depuis 2003 dépassent les recettes propres de l’État. Pour l’année 2004, l’appui direct au budget s’élève à plus de 240 millions de dollars, provenant de la Banque mondiale et de la BAD (Banque africaine de développement). Les recettes fiscales, qui avaient plafonné à 6,9 % du PIB en 2003 (exerçant de fortes pressions sur le budget de l’État), auraient atteint 7,9 % du PIB en 2004 grâce à un effort ciblé sur les grands contribuables et l’administration des douanes.
Le gonflement des dépenses budgétaires est principalement lié à
la mise en place des institutions de la transition politique et au coût du maintien de la paix. Dans ce contexte, l’État a dû maîtriser ses autres dépenses, notamment les charges communes comme le carburant, et réduire le gaspillage. Les subventions et les exonérations en matière de produits pétroliers ont notamment été supprimées, l’augmentation des cours mondiaux du pétrole étant répercutée sur le prix à la pompe et sur le prix du transport par l’application d’un mécanisme automatique.
Le montant des arriérés accumulés, notamment avant l’année 1997, demeure un problème important. Certains fonctionnaires ne sont plus payés depuis des années. Actuellement, les dépenses de santé, d’éducation et d’infrastructures économiques de base dépendent exclusivement des financements extérieurs[65].
La dette extérieure70 est très élevée (12,6 milliards de
dollars ou près de 200 % du PIB à la fin 2004). En ce qui concerne la dette bilatérale, la RDC a signé en septembre 2002 un accord de restructuration avec le Club de Paris et a bénéficié d’un allégement de 67 % du service de la dette.
Ensuite, dans le cadre de l’initiative PPTE (Pays pauvres
très endettés), l’allègement a été porté à 90 % et représentait 100 millions de dollars en 2003, 200 millions de dollars en 2004 et à partir de 2005, entre 200 et 400 millions de dollars par an.
Plusieurs pays ont indiqué leur volonté d’effacer la dette
dès que le pays aura atteint le point d’achèvement, et même dès à présent (pour la Suisse). La Belgique donne chaque année 200 millions d’euros à la République démocratique du Congo, une ancienne colonie belge.
III.2.2. Comptes extérieurs et situation bancaire
La RDC participe aux efforts de libéralisation au sein de
plusieurs organisations économiques régionales auxquelles elle appartient, telles que la CEEAC, le COMESA et la SADC. La RDC fait également partie des pays bénéficiant de tarifs commerciaux préférentiels avec les États–Unis dans le cadre de l’AGOA, et avec l’Union européenne dans le cadre de l’initiative « Tout sauf les armes ».
Par ailleurs, les autorités ont initié une réforme de l’office
des douanes et mis en place un guichet unique depuis un certain temps, au port de Matadi, pour faciliter les formalités et permettre un meilleur contrôle des recettes fiscales de l’État.
Les exportations ont chuté de 1,5 milliard de dollars en 1996 à environ 800 millions en 1999. Malgré la progression enregistrée depuis 2000, les exportations, représentant 1,3 milliard de dollars en 2003, n’ont pas encore retrouvé le niveau des années 1990. Cependant, depuis 2001, la part des exportations dans le PIB s’est accrue, de 13,3 % en 2001 à 27 % en 2004. Parallèlement, la part des importations est en forte hausse (passée de 12 % du PIB en 2001 à 27,4 % en 2004), traduisant la reprise des investissements d’infrastructures et la mise en place du réseau GSM. Cette évolution a entraîné un déficit commercial, qui s’élevait à plus de 0,4 % du PIB en 2004[66].
En 2003, les flux d’investissements étrangers ont atteint 132 millions de dollars et représentaient 23,6 % de la formation brute de capital fixe. Les IDE (investissements directs étrangers) en RDC se sont élevés à 500 millions de dollars en 2006, contre 405 millions en 2005 et une moyenne annuelle de seulement 5 millions entre 1990 et 2000. Les investisseurs étrangers, plus particulièrement les Chinois et les SudAfricains, ont diversifié leurs placements dans le secteur minier mais également dans l’énergie et le secteur bancaire[.] Avec le retour de la paix et le succès des élections, les montants d’IDE devraient encore augmenter. Déjà, il y a décrispation au niveau des investisseurs. Ils viennent de plus en plus nombreux et divers.
Par ailleurs, l’aide publique au développement a repris
progressivement depuis 1999, et le soutien financier de la communauté internationale est l’une des clés du redressement économique. Le FMI a accordé un prêt de 750 millions de dollars dans le cadre de la FRPC (Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance) sur la période 2002-2005, et la Banque mondiale un prêt de 450 millions de dollars dans le cadre de son ERC (Crédit pour la reprise économique), 214 millions ayant été approuvés en septembre 2003 et 200 millions en février 2004. En 2004, l’aide extérieure dépassait un milliard de dollars, dont près des deux tiers provenaient des institutions multilatérales.
En 2001, le PIB /Hab. était estimé à 74 $ US. Le niveau
du revenu par habitant et par jour, en dollars de 1985, est passé de 1,31 $ US en 1973 à 0,91 $US en 1974, et à 0,30 $ US en 1998. Aujourd’hui, il se situe à un niveau encore plus bas. Ceci signifie que le revenu moyen des congolais se situe en dessous du seuil de pauvreté absolue et que le pays vit dans une pauvreté assommante[67]. A l’heure qu’il est, la pauvreté a atteint, à des degrés divers, toutes les couches de la société congolaise.
On estime que 74% de ménages des cadres et plus de 80 % des ménages des travailleurs sont pauvres. La pauvreté en RDC est un phénomène de masse. Elle frappe tout le territoire et toutes les catégories sociales, avec des inégalités très marquées. Ainsi, le PIB/Hab. est de 322 $ US à Kinshasa alors que dans la province de l’Equateur, par exemple, il est de 25,3 $ US73. Les finances publiques, la monnaie, les banques reflétant le niveau macabre de l’économie congolaise, nous amènent à répondre à une question que nous nous sommes posée dans notre problématique.
Au moment où la mondialisation s’impose, il est difficile
que les facteurs traditionnels soient le déclencheur d’une croissance économique. Les données statistiques nous montrent que le PIB de la RDC est soutenu, en grande partie par le secteur agricole.
Ce secteur porteur de l’économie du pays paie mal, et par
conséquent, les facteurs travail et capital restent moins rassurants pour redresser l’économie du pays. Donc, le pays ne doit pas négliger les notions des résidus (progrès technique) et innovation dans sa politique de relance économique.
Le progrès technique et innovation sont deux notions
complémentaires et souvent confondues. Ils participent à la création du capital en obligeant les agents à modifier sans cesse les processus de production. Ils proviennent d’un effort de recherche-développement difficile à financer. Elles augmentent l’emploi si on s’y engage sérieusement. Voilà, C’est ce dont la RDC minimise qui est important.
La monétisation du déficit public, qui poussait l’inflation
vers des niveaux très élevés, a été largement maîtrisée à partir de 2002.
Dans le même temps, la BCC était dotée de nouveaux statuts établissant son indépendance dans la conduite de la politique monétaire (même si ses hauts dirigeants sont nommés par le président de la République) et limitant les avances au Trésor. Le taux d’inflation, qui culminait à près de 900 % pendant la décennie 1990-2000 et 357 % en 2001, a ainsi été ramené à un taux à un chiffre depuis 2007 (9,9 %). Il est depuis, peu ou prou, à ce jour stable[68].
La maîtrise de l’inflation a permis à la BCC de diminuer
progressivement son taux d’escompte, passé de 27 % en 2002 à 6 % au premier semestre de 2004, avant de remonter à 14 % en août 2004 du fait des tensions inflationnistes. Cependant, étant donné la faible bancarisation de l’économie et le mauvais fonctionnement du système bancaire, la manipulation des taux d’intérêt n’est pas un instrument efficace de régulation de la masse monétaire.
La BCC doit par ailleurs faire face à un fort accroissement
de la demande de liquidités, en raison notamment d’un retour relatif à la confiance en la monnaie nationale, dans une économie très largement « dollarisée ». Les acteurs économiques effectuent l’ensemble de leurs transactions en espèces, en dépit de l’absence de grosses coupures[].
La crédibilité des banques a été fortement ébranlée avec
les faillites et le manque de liquidités. De façon générale, la couverture géographique du système bancaire reste très faible. Il n’y a qu’un guichet pour 2,4 millions d’habitants et il n’existe qu’une dizaine de banques commerciales dont l’essentiel des activités est concentré à Kinshasa. Les opérations du secteur bancaire sont limitées au financement du commerce et aux opérations de change.
Le montant des crédits à l’économie représentait moins de 1 % du PIB en 2003. Les crédits sont généralement octroyés en dollars, pour une période qui n’excède pas six mois. Il existe peu de transactions sur le marché interbancaire en dépit de l’émission, depuis fin 2002, de BTR (Billets de trésorerie) par la BCC. Les banques ont fait l’objet d’un important programme de restructuration, de recapitalisation et de liquidation. En 2004, neuf banques avaient été liquidées, dont trois banques publiques, et sept sont en cours de restructuration. Des signes encourageants se manifestent toutefois avec l’arrivée de capitaux étrangers dans le secteur (Citibank, Stanbic, Rawbank, etc.)[69].
Depuis quelques temps déjà la Banque Centrale du Congo
pense à la création d’un système financier national. Jusqu’à maintenant, elle étudie les différentes modalités. Toutefois, la réalité est telle que la création d’un marché des capitaux ne laisse aucun expert différent. Malingumu Syosyo écrit la plus grande crainte reste non seulement la faiblesse du volume de transaction mais également, le faible niveau du PIB, d’activité industrielle et commerciale qui ne permet pas de grandes perspectives de viabilité des échanges locaux[70].
III.3. INVESTISSEMENT EN RDC
III.3.1. Investissement global
Avant d’analyser l’investissement public, il serait judicieux
de s’intéresser à l’investissement global qui illustre le contexte. L’investissement global ici est entendu comme la FBCF réalisée par l’ensemble des agents économiques. Par agents économiques on désigne des « individus, groupes d’individus ou organismes qui constituent, du point de vue des mouvements économiques retracés par la comptabilité nationale, des centres de décisions et d’actions élémentaires »[71].
Graphique n°1 : Evolution de la FBCF de la RDC de 1980 à 2010
Source : Auteur, sur base des données de la Banque mondiale
III.3.2. Investissement public et investissement privé
III.3.2.1. Evolution de l’Investissement public
L’investissement public comme nous l’avons présenté au
chapitre premier est la FBCF réalisée par les administrations publiques. Il s’agit des investissements : en infrastructure physique (construction des routes, chemin de fer, bâtiments administratifs etc.), en infrastructure sociale (construction des établissements scolaires, des hôpitaux, des maisons de retraite etc.), dans les entreprises publiques et enfin des dépenses en capital humain (formation du personnel, éducation).
L’investissement public ne prend pas en compte les
dépenses allouées à la défense et également les dépenses de fonctionnement. En effet, le budget de l’État est reparti de part et d’autre entre les dépenses de fonctionnement et les dépenses d’investissement, seul les dépenses d’investissement sont prises en compte dans le cadre de notre étude.
Graphique n° 2 : Evolution des investissements publics en pourcentage du
PIB de 1980 à 2010
Source : Auteur, sur base des données de la Banque mondiale
L’investissement public est donc marqué pour une longue
période par un mouvement de décroissance avec cependant une reprise à partir des années 2002. L’investissement public a bien évolué les sept premières années avec un taux moyen de 5%. Ce taux explique un effort d’investissement public en ce temps. Il a connu une baisse drastique à partir de 1988 qui va perdurer jusqu’à 1994.
En 1995, ce facteur capital a connu sa meilleure
performance avec 6%. Le reste des années, à partir de 1996, a été catastrophique avec une moyenne de 1% jusqu’en 2003. Cette situation peut s’expliquer par les crises qui ont sévi le pays et qui ont, en revanche, touché tous les domaines de production nationale.
Or les économistes sont unanimes sur l’action des
administrations dans la fourniture des biens publics. Il est donc question pour nous de voir comment évolue l’investissement privé suite à cette baisse tendancielle de l’investissement public.
III.3.2.2. Evolution de l’Investissement privé
Par investissement privé, nous entendons toutes formes
d’investissement ne faisant pas intervenir les administrations publiques ; ne sont donc pas pris en compte les entreprises publiques et parapubliques. Mais les investissements directs étrangers (IDE), les entreprises individuelles font partie des investissements privés.
Le secteur privé en RDC a évolué depuis environs trois décennies dans un environnement particulièrement difficile.
En effet, depuis les années 1970, les effets conjugués de
l’effondrement de cours de cuivre et du crash pétrolier sur l’économie, les mesures de zaïrianisation et de radicalisation ainsi que des grèves réguliers et à un climat d’insécurité généralisé des années 90 ont contribué respectivement à briser l’essor des secteurs productifs en installant un climat de méfiance, particulièrement auprès des opérateurs économiques expatriés, entrainant ainsi une fuite des capitaux.
Le graphique suivant illustre l’évolution de
l’investissement privé en RDC pour la période allant de 1980 à 2010
Graphique n°3 : Evolution des investissements privés en pourcentage du PIB
Source : Auteur, sur base des données de la banque mondiale
Sur base de ce graphique nous remarquons qu’il y a une
légère croissance et stabilité des investissements privés pendant la période de 1980 à 1991, mais la part de ces investissements reste plus faible dans la formation du PIB. A partir de 1991 à 1994 nous observons une chute dramatique des investissements privés.
En effet les pillages orchestrés à Kinshasa les 23 et 24
septembre 1991 sur l’initiative des militaires se sont généralisés, pour atteindre la plupart des centres urbains du pays. Les militaires furent relayés par les civils pour se servir, en détruisant l’outil de production existant. Cette situation va porter un lourd préjudice à l’économie nationale, car le manque de confiance animera désormais l’ensemble des opérateurs économiques.
Les pillages des années 1991 et 1993 ont des répercutions
psychologiques dans le mental des investisseurs parce qu’ils étaient systématiques et avaient détruit volontairement tout l’appareillage de production, mettant ainsi au chômage des dizaines de milliers d’ouvriers et des sociétés en faillite. On a assisté à la recrudescence des pratiques spéculatives au détriment des investissements productifs.
La conséquence immédiate de ces événements reste la
pénurie des biens sur les marchés et l’accélération des tensions inflationnistes. On enregistra une hausse de 47,9% de l’indice des prix aux marchés pour le mois de septembre 1991 alors qu’il représentait 37% en Août. Il semble que les dommages subis par les entreprises représentent environ 618,1 millions de dollars.
Par ailleurs, on estime à 73.278 les pertes d’emplois, et
les besoins en fonds de roulement se chiffrent à 319 millions de dollars. Les dégâts les plus considérables concernent les domaines du commerce, des industries manufacturières et des services dont les pertes d’emplois atteignent environ 80,1% de l’ensemble des secteurs[72].
A cela il faut ajouter aussi les guerres de 1996 et 1998
ainsi que les conflits armés qui ont également conduit à la destruction de l’outil de production et ont eu comme corolaire le découragement des investisseurs étrangers.
Nous constatons cependant qu’à partir de l’année 2002
l’investissement privé évolue positivement malgré toujours sa faible part dans la production nationale. La chute observée en 2009, est dû au ralentissement des investissements des particuliers dans le secteur de l’immobilier, notamment sous l’effet de la crise économique mondiale[73]
III.4. EVOLUTION DES FACTEURS DE LA CROISSANCE DU PIB EN RDC
Le PIB étant un agrégat macroéconomique important, il
importe qu’on sache comment il a évolué, pour qu’on se prononce sur le niveau de croissance économique de la RDC, d’autant plus que, le taux de croissance reste, jusqu’à preuve du contraire, la mesure de la croissance économique.
Alors que la croissance démographique globale est
actuellement évaluée à 3.3% soit plus de deux fois supérieure au rythme de la croissance économique de décennies allant de 1980 à 1990. Selon les chiffres de la Banque Mondiale, le PNB par habitant a chuté en RDC d’environ 2.2% par an en moyenne, durant la même période.
Dans ce contexte, caractérisé par la croissance
démographique positive, par le fléchissement de l’activité économique et l’érosion monétaire, le salaire réel et l’emploi continuent inexorablement leur tendance à la baisse, tandis que le chômage progresse fortement et le secteur informel prend de l’ampleur.
Graphique n°4 : Evolution du PIB par habitant de 1980 à 2010 en USD
Source : Auteur, sur base des données de la Banque mondiale
L’observation de ce graphique nous indique que le revenu
par habitant en RDC a évolué en décroissance au cours de la période de 1980 à 2000. A partir de 2001 nous constatons une légère croissance positive du PIB par habitant. Cette période coïncide avec une relative stabilité politique et une reprise des investissements productifs, sans oublier la reprise des bonnes relations des institutions de Brettons Wood rompues depuis plus d’une décennie.
CHAPITRE IV. ANALYSE ECONOMETRIQUE DE L’INVESTISSEMENT PUBLIC ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC
Au cours de ce chapitre, il sera question d’abord de
procéder à une analyse économétrique des données chronologique de notre modèle, grâce au logiciel Eviews 5.0 ; nous allons interpréter les résultats et proposer quelques recommandations de la politique économique.
Rappelons que ce travail a comme objectif d’analyser le
rôle et l’importance de l’investissement public au processus de la croissance économique en RDC ainsi que de vérifier l’existence de la relation de causalité entre l’investissement public et l’investissement privé.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons formulé les hypothèses que nous pouvons résumer en ce sens :
- L’investissement public aurait une influence positive sur la croissance du le produit intérieur brut ;
- Il existe une relation de causalité entre l’investissement public et l’investissement privé.
Nous allons commencer donc par présenter le modèle de
notre étude et son fondement théorique qui nous permettra d’analyser le lien entre la variable endogène et les variables exogènes. Ensuite, nous procéderons au test de stationnarité des données et à l’estimation de nos séries par la méthode de moindre carrée ordinaire.
IV.1. PRESENTATION DU MODELE ET SON FONDEMENT THEORIQUE
Concernant l’analyse théorique des liens entre
investissement public et croissance, le modèle de Barro (1990) constitue aujourd’hui un cadre de référence. La spécificité de ce modèle consiste à faire apparaître le stock de capital public dans le processus de production, et par conséquent à mettre en évidence un lien explicite entre la politique gouvernementale et la croissance économique de long terme dans un cadre de croissance endogène. Les modèles de croissance endogène avec externalité s’appuient sur des fonctions de production à trois facteurs de production. Nous aurons deux facteurs privés (travail et le capital privé ou investissement privé) et le troisième facteur c’est l’investissement public. La forme fonctionnelle, la plus fréquemment utilisée, est la forme CobbDouglas. Cette dernière permet une lecture directe des élasticités et des rendements d’échelle et une discussion aisée de la présence ou non d’externalités de capital public.
Il y a en effet externalités engendrées par des facteurs si
les rendements d’échelle sont décroissants ou constants en facteurs privés et croissants sur l’ensemble des facteurs, privés et public (Barro, 1990).
La fonction de production de la firme i est définie par :
Les termes N, K désignent respectivement le niveau de
l’emploi ou le travail, le stock de capital privé de la firme i ; les paramètres et
correspondent respectivement aux élasticités de la production par rapport au stock de capital privé et aux investissements publics.
Avec α .
Le stock de capital public ou la dépense totale de l’Etat en
infrastructures, noté G, satisfait les hypothèses de non rivalité et de non exclusion. A est le niveau d’avancement technologique constant dans le temps.
Les firmes étant toutes identiques (hypothèse simplificatrice), la fonction de production sociale s’écrit sous la forme :
Y=A(2)
Cette fonction est à rendements constants par rapport aux
facteurs de production privés. La productivité marginale du capital privé est décroissante () et tend à s’annuler quand K s’accroît. Toutefois l’investissement public va permettre de maintenir ce niveau de productivité marginale au cours de l’accumulation.
Cependant cette spécification suggère une formulation
empirique générale d’une fonction de croissance qui rassemble plusieurs des spécifications empiriques utilisées dans les études effectuées depuis celle de Barro (1990).
En particulier, l’équation de base retenue pour l’estimation
économétrique de notre étude s’inspire des travaux de Ojo et Oshikoya (1995)[74] et de Tenou (1999)[75] sur la croissance du PIB réel dans les pays africains.
Sous sa forme générale, l’équation à estimer s’écrit: PIBR = f (C, P, E), avec:
- PIBR = PIB réel;
- C = un panier de variables dites conventionnelles (le capital physique ou investissement privé et le capital humain) ;
- P = un panier de variables liées à la politique économique (les dépenses publiques (composées de l’investissement public et des dépenses courantes de l’Etat) et le taux d’inflation ;
- E = un panier de variables liées à l’environnement extérieur (l’indice des termes de l’échange).
IV.2. METHODOLOGIE
La méthode couramment utilisée dans l’analyse de
l’investissement public et la croissance économique est celle basée sur les données de panel ou en coupe instantanée. Mais à côté de ces méthodes traditionnelles s’est développée une autre fondée sur les séries chronologiques appliquant les tests de stationnarité. Dans cette section, il s’agira de déterminer les caractéristiques des séries utilisées dans le but de les utiliser dans l’estimation de la relation de long terme et dans de court terme.
a) Présentation des variables
Conformément au modèle théorique, notre modèle repose
sur quelques fondamentaux que voici :
- Le produit intérieur brut par habitant (Y) : le produit intérieur brut par habitant constitue la meilleure approche du PIB réel étant donné qu’il tient compte de la croissance démographique.
- Les dépenses de consommation (DC): selon la théorie keynésienne l’accroissement des dépendances de consommation conduit à l’accroissement des investissements, d’où la croissance économique.
- Investissement public (IPu) : Pour permettre la parfaite homogénéité des données, nous allons utiliser comme variable dans ce cas la part de la FBCF en provenance du secteur public.
- Investissement privé (IPr) : L’investissement en capital privé est un facteur de croissance, tant pour l’école néoclassique que la théorie keynésienne. De plus, il est susceptible d’engendrer, conformément aux modèles récents des modèles de croissance endogène des effets d’externalités.[76] En effet, l’investissement d’une entreprise permet à cette dernière d’accroître non seulement sa propre production, mais aussi celle des autres entreprises, du fait des externalités technologiques qu’il engendre.
- Le niveau de l’emploi ou la main d’œuvre (L) : Dans une étude fondée sur un panel d’Etats américains, (EVANS et KARRAS, 1994) préconisent d’utiliser le nombre d’heures travaillées, en particulier dans le but de contrôler les effets liés à l’hétérogénéité de la durée légale de travail. D’autres auteurs utilisent le total de la population en âge de travailler ou l’effectif total des différents secteurs du pays pour définir cette variable c’est le cas de EVERAERT (1997) et CANNING (1999).
Cependant, en l’absence de telles données en RDC, nous
avons utilisé comme proxy du niveau de l’emploi, la force de travail. Ceci se comprend assez aisément dans la mesure où la force de travail est constituée des personnes qui rentrent dans la définition de la population économique active participant au processus de production.
b) Sources des données
Les données sont annuelles et sont pour la majorité issues
de la base de données de la Banque Mondiale disponible sur www.données.banquemondiale.org/fr/cd consulté le 20 avril 2012, des rapports sur les Perspectives économiques en Afrique de l’OCDE par pays ainsi que des rapports annuels de la Banque Centrale du Congo.
Nous disposons des séries annuelles du PIB réel par
habitant, des dépenses courantes de l’Etat, de la FBCF du secteur public, et de la FBCF du secteur privé, tous exprimés en USD constant au prix de 2000 et de la force de travail exprimée par la proportion de la population active participant au processus de production nationale. La période considérée va de 1980 à 2010.
c) Spécification économétrique de l’équation
Après linéarisation par transformation logarithmique, pour
nous permettre d’interpréter nos résultats en terme d’élasticité ; notre modèle prend la forme suivante, qui peut être estimée au moyen des techniques économétriques de modèles linéaires :
LnYt = α + β1LnDCt + β2LnIPRt + β3LnIPUt + β4LnLt + εt
Où α, β1 ;…. ;β4 sont les paramètres du modèle à régresser εt est une variable aléatoire qui mesure les termes d’erreurs de la régression.
On cherche à tester le modèle de croissance endogène avec capital public, considérant que les rendements d’échelle sont constants en facteurs de production privés et croissants sur l’ensemble des facteurs privés et public.
IV.3. ESTIMATION ECONOMETRIQUE
Avant de procéder à l’estimation de notre modèle, il
convient de s’assurer de la stationnarité des séries utilisées : car lorsque les variables ne sont pas stationnaires, l’estimation des coefficients par les MCO (moindres carrés ordinaires) ne converge pas vers les vraies coefficients et les tests usuels des t-Students et F-Fisher ne sont plus valides, on dira que les régressions sont fallacieuses.
A. Tests de stationnarité
Pour procéder à l’estimation des relations, il suffit que la
stationnarité soit de forme faible c’est-à-dire plus formellement si on considère une variable [], celle-ci est faiblement stationnaire si son espérance mathématique et sa variance sont constantes et finies et si la covariance de
et
(avec h>0) dépend uniquement de h. Autrement dit la variable
est stationnaire si elle est intégrée d’ordre zéro, et sera notée
I(0). Plus généralement une variable sera dite intégrée d’ordre p si sa différence d’ordre p est stationnaire ou intégrée d’ordre zéro et notée
La plupart des données macroéconomiques sont intégrées
d’ordre un. Il existe plusieurs manières de tester la stationnarité des séries, on peut citer entre autre : le test de Dickey-Fuller (DF), le test de DickeyFuller Augmenté (ADF), et le test de Phillips-Perron (PP).
Nous mettrons donc en œuvre deux tests: le test de
stationnarité de Dickey-Fuller Augmenté (ADF ) et le test de Phillips-Perron (PP). Contrairement au test ADF qui prend en compte uniquement la présence d’ autocorrélations dans les séries, le test de PP considère en plus de l’hypothèse de présence d’autocorrélations, une dimension d’hétéroscédasticité dans les séries.
B. Les résultats des tests de stationnarité
Dans le besoin de garantir des estimations robustes, les
propriétés des séries temporelles du produit intérieur brut et de ses fondamentaux ont été déterminées, en procédant à deux tests de racines unitaires. Plus précisément les tests de Duckey-Fuller Augmenté (ADF) et de Philips-Perron au seuil de 5% ont été utilisés. Les résultats sont présentés dans les tableaux qui suivent en ce qui concerne les variables à niveau, différence première et en différence seconde.
Tableau 1 : Tests de racine unitaire (ADF, PP) à niveau sur les logarithmes des variables.
Tests Variables | ADF | PP | ||
Valeur calculée ( | Valeur tabulée (au seuil de 5%) | Valeur calculée ( | Valeur tabulée (au seuil de 5%) | |
LnY | -0.750635 | -1.952910 | -1.643483 | -1.952473 |
LnDC | -0.282664 | -1.952473 | -0.445898 | -1.952473 |
LnIPr | 0.031362 | -1.952910 | 0.338268 | -1.952473 |
LnIPu | 0.138158 | -1.952473 | 0.279535 | -1.952473 |
LnL | 11.46654 | -1.952473 | 8.791208 | -1.952473 |
Source : Auteur, sur base des tableaux MacKinnon
D’après le tableau 1, toutes les variables sont non
stationnaires en niveau lorsqu’on applique les différents tests de stationnarité (ADF, PP) au seuil de 5%. Il convient de passer à la seconde étape qui consiste à appliquer sur les dites variables le test de racine unité en différence première.
Tableau 2: test de racine unitaire (ADF, PP) en différence première sur les logarithmes des variables.
Tests Variables | ADF | PP | ||
Valeur calculée (t | Valeur tabulée (au seuil de 5%) | Valeur calculée (t | Valeur tabulée (au seuil de 5%) | |
LnY | -1.519604 | -1.952910 | -1.564823 | -1.952910 |
LnDC | -4.792082 | -1.953381 | -5.268544 | -1.952910 |
LnIPr | -8.237886 | -1.952910 | -15.97443 | -1.952910 |
LnIPu | -7.060748 | -1.952910 | -7.105951 | -1.952910 |
LnL | -0.757955 | -1.953381 | -1.082303 | -1.952910 |
Source : Auteur, sur base des tableaux MacKinnon
D’après le tableau 2, toutes les variables sont
stationnaires en différence première c’est-à-dire intégrées d’ordre un ou I(1) lorsqu’on applique les différents tests de stationnarité (ADF et PP) au seuil de 5%, à l’exception de la variable LnL et LnY qui mesurent respectivement l’emploi et le PIB réel par habitant dont la valeur « MacKinnon » demeure supérieure à celle du seuil critique. Afin de stationnariser ces variables, il leur sera appliqué le test de racine unité en différence seconde.
Tableau 3 : Tests de racine unitaire(ADF,PP) en différence seconde sur les variables LnL et LnY
Tests Variables | ADF | PP | |||
Valeur calculée (t | Valeur tabulée (au seuil de 5%) | Valeur calculée (t | Valeur tabulée (au seuil de 5%) | ||
LnY | -5.057744 | -1.953381 | -5.060033 | -1.953381 | |
LnL | -8.432979 | -1.953381 | -9.667673 | -1.953381 |
Source : Auteur, sur base des tableaux MacKinnon
Le tableau 3 ci-dessus montre que la variable LnL et LnY
sont enfin stationnaires. Ceci est d’autant vrai dans la mesure où LnL et LnY suivent déjà une certaine tendance. Donc, LnL et LnY sont intégrées d’ordre deux ou I(2). Une fois les variables stationnaires, il convient d’effectuer l’estimation des différents paramètres.
Après l’étude de la stationnarité des variables de notre
modèle, il ressort que toutes les variables sont intégrées d’ordre 1 sauf le niveau d’emploi et PIB qui sont intégrés d’ordre 2. Puisque toutes les variables ne sont pas intégrées de même ordre, elles ne peuvent donc pas être cointégrées au sens de Granger selon la théorie économétrique ce qui veut dire que nous ne pouvons pas envisager une relation de long terme entre les différentes variables de notre modèle.
C. Estimation économétrique par la méthode de moindre carrée ordinaire
Rappelons que le modèle dont nous estimons, s’inspirant
du modèle de Barro(1990) se présente comme nous l’avons mentionné précédemment de la manière suivante:
LnYt = α + β1LnDCt + β2LnIPRt + β3LnIPUt + β4LnLt + εt Où α, β1 ;…. ;β4 sont les paramètres du modèle à régresser εt est une variable aléatoire qui mesure les termes d’erreurs de la régression.
Avec
- TLNY est le PIB par habitant intégré d’ordre 2
- DLNDC est les dépenses de consommation intégrée d’ordre 1
- DLNIPR est l’investissement privé intégré d’ordre 1
- DLNIPU est l’investissement public intégré d’ordre 1
- TLNL est la main d’œuvre ou l’emploi intégré d’ordre 2
Après estimation par la méthode de moindre carrée ordinaire (MCO), les résultats de la régression se présentent comme suit : (cf. annexes pour les détails)
DLNY = 0.0002 – 0.0400DLNDC + 0.0232DLNIPR + 0.0085DLNIPU – 0.5972TLNL
(0.04) (-2.21) (2.90) (1.52) (-1.83)
{0.9624} {0.0364} {0.0077} {0.1415} {0.0787}
[0.0057] [0.0180] [0.0079] [0.0056] [0.3251]
R2=0.45, R2adj=0.36 et DW=2.29
Les valeurs () représentent le T-Student, { } représentent la probabilité associée à chaque variable et [ ] représentent le Std. Error
Le R2 et R2 ajusté montrent que les variables
indépendantes expliquent à 45% et à 36 %, l’évolution la croissance du PIB réel en RDC. La statistique de Durbin Watson montre que les erreurs ne sont pas liées. Les valeurs du test de Student montrent que les dépenses courantes de l’Etat ou les dépenses de consommation et l’investissement privé sont significatifs.
La constante qui représente la technologie dans notre
modèle, l’investissement public ainsi que l’emploi ou le travail s’avèrent non significatifs selon le même test de Student. La statistique F de Fisher (la probabilité est inférieure à 5 %) montre que le modèle est globalement bon dans son ensemble, ce qui veut dire qu’il existe au moins une variable qui explique la croissance qui du PIB réel en RDC.
Cependant pour valider nos résultats il nous faut passer
par quelques tests usuels des hypothèses de base de la MCO, pour confirmer la robustesse de notre estimation.
1. TEST DE MULTI COLINEARITE
La multi colinéarité est un terme employé dans la situation
de modèle réunissant des séries explicatives qui sont liées entre elles. La multi colinéarité suppose la dépendance entre les variables explicatives, ce qui n’est pas bon pour la méthode de moindre carrés ordinaire ou OLS (Ordinary Loast Squares). Il ne doit donc y avoir une relation parfait ou quasi parfaite entre quelques ou toutes les variables explicatives du modèle. Les estimateurs ne seront pas en conséquence meilleurs.
Pour détecter la multi colinéarité dans notre équation
estimée, nous utilisons le critère ou le test de Klein. Ce test spécifie qu’il y a présomption de multi colinéarité lorsque le coefficient de détermination R[77][78] est inférieur au carré du coefficient de corrélation entre deux variables.
Tableau n° 4 : Matrice des coefficients de corrélation
TLNY DLNDC DLNIPR DLNIPU TLNL
TLNY | 1.000000 | -0.430315 | 0.453664 | 0.148496 | -0.246722 |
DLNDC | -0.430315 | 1.000000 | -0.186843 | 0.086538 | 0.082766 |
DLNIPR | 0.453664 | -0.186843 | 1.000000 | -0.110912 | 0.133240 |
DLNIPU | 0.148496 | 0.086538 | -0.110912 | 1.000000 | 0.008744 |
TLNL | -0.246722 | 0.082766 | 0.133240 | 0.008744 | 1.000000 |
Source : nos calculs par Eviews 5.0
En élevant la matrice précédente au carré, il est constaté
que tous les carrés des coefficients de corrélation des variables sont inférieurs au coefficient de détermination R[79] qui est égale à 0.45. Nous concluons ainsi qu’il n’y a pas présomption de multi colinéarité entre les variables du modèle estimé.
Ce test, appelé aussi test de corrélation des erreurs vérifie
si les erreurs ne sont pas corrélées. La présence de l’autocorrélation résiduelle rend caduque les commentaires concernant la validité du modèle et les tests statistiques. Il convient de détecter l’auto corrélation des erreurs par le test de Durbin-Watson.
Ce problème se pose lorsque les termes d’erreurs ne sont
pas indépendants au cours du temps. Dans ce cas, ces termes connaissent une dépendance linéaire de leurs propres valeurs passées. L’erreur de la période courante est influencée par les erreurs des périodes antérieurs.
Comme les erreurs ne doivent pas être corrélées dans le
cas de la méthode, il est important de vérifier cette hypothèse dans notre estimation.
Pour tester la présence d’une éventuelle autocorrélation,
nous nous sommes basé sur le test de Durbin-Watson. L’application de ce test exige que l’on obtienne les résidus du modèle, lesquels vont nous permettre de calculer le « d » dont les valeurs théoriques sont données par deux limites, l’une inférieure « dl » et l’autre supérieure « du ».
La formation des hypothèses se fait en supposant qu’il y a
absence d’autocorrélation.
La figure ci-dessous détermine les zones où il y a absence ou existence d’autocorrélation
0 1,00 1,68 2 4-du 4-dl 0
CP incertitude pas de d’autocorr. incertitude CN
Avec
CP : Corrélation positive
CN : corrélation négative
Ainsi :
- Si Ho est rejetée, il y a évidence d’autocorrélation positive
- Si dl < d < du, il y a doute, le test n’est pas concluent
- Si du < d < 4-du, Ho est accepté, il y a absence d’autocorrélation négative ou positive
- Si 4-du < d < 4-dl, Ho est rejetée, il y a évidence d’autocorrélation négative.
Dans la mesure où la valeur DW= 2,29 est inférieur à 4-du et se
situe graphiquement dans la zone de manque d’autocorrélation, on peut dire qu’il y a pas autocorrélation, c’est-à-dire que les erreurs de la période courante ne sont pas influencées par les erreurs antérieures.
3. Test d’hétéroscédasticité
Effectué à l’aide du test de White dans le cadre de notre
étude, ce test permet de savoir si les erreurs sont homoscédastiques ou non. L’hétéroscédasticité qualifie les données (ou séries) qui n’ont pas une variance constante. Or, les séries doivent être homoscédastiques pour présenter les meilleurs estimateurs. Dans un test d’hétéroscédasticité, on utilise généralement trois tests : les tests de Breusch-Pagan (B-P) et le test de White. Pour notre travail, c’est le test de White qui est utilisé dans notre modèle. L’idée générale de ce test est de vérifier si le carré des résidus peut être expliqué par les variables du modèle.
Dans le cas de notre modèle, il n’y a pas hétéroscédasticité
des erreurs car la probabilité (0,07) supérieur à 0,05 (cf. annexe). Donc les estimations obtenues par la régression ci-haut sont optimales.
Les différents tests économétriques effectués (cf. annexe)
montrent que notre modèle est bien spécifié, il y a absence d’autocorrélation, la distribution est normale et nous constatons que les erreurs sont homoscédastiques.
Après élimination des variables non significatives, les
résultats de notre estimation se présentent comme suit :
DLNY = 0.0005- 0.041DLNDC + 0.019DLNIPR
(0.09) (-2.19) (2.36)
{0.9288} {0.0377} {0.0257}
[0.0061] [0.0083] [0.0083]
R2=0.32, R2adj=0.27, DW=2.132762 et Prob(F-statistic)=0.005532
Les valeurs () représentent le T-Student, { } représentent la probabilité associée à chaque variable et [ ] représentent le Std. Error
Après élimination des variables non significatives, nous restons avec les dépenses courantes de d’Etat et l’investissement privé qui sont significatif. Le modèle reste globalement bon car la probabilité associée à la stratégie F de Ficher est inférieure à 5%, soit 0.005532.
D. Test de causalité au sens de Granger
La notion de causalité au sens de Granger est une
approche théorique de la causalité qui renvoie non seulement au caractère théorique de la causalité (cause-effet) mais au caractère prédictif de l’éventuelle cause sur l’effet. En effet, selon Granger, une variable X cause une variable Y si et seulement si les valeurs passées et présentes de X permettent de mieux prédire les valeurs de la variable Y. Autrement dit, une variable X cause une variable Y si la connaissance des valeurs passées et présentes de X rend meilleure la prévision de Y.
Le test de causalité de Granger revient à examiner si la
valeur contemporaine de Y est liée significativement aux valeurs retardées de cette même variable et des valeurs retardées de X que l’on considère comme la variable causale. Le tableau suivant donne le résultat du test de causalité de l’Investissement public et l’investissement privé.
Tableau 5: Test de causalité au sens de Granger entre la croissance économique, l’Investissement publique et l’investissement privé
Hypothèse nulle de non causalité | Obs | F-statistic | Probabilité |
DLNIPU ne cause pas DLNY DLNY ne cause pas DLNIPU | 28 | 0.82376 13.0750 | 0.37275 0.00132 |
DLNIPR ne cause pas DLNY DLNY ne cause pas DLNIPR | 1.66190 6.08315 | 0.20915 0.02085 | |
DLNIPR ne cause pas DLNIPU DLNIPU ne cause pas DLNIPR | 5.39496 2.92200 | 0.02829 0.09929 |
Source : Auteur à partir des variables du modèle
L’analyse de la causalité nous indique que les informations
antérieures sur le niveau des IPU ne permettent pas une meilleure prévision du niveau de croissance économique. L’application du test à ces variables prises deux à deux pour un retard optimal d’une période au seuil de 5%, indique que la croissance économique (Y) cause l’investissement public (IPU) et l’investissement privé. Quant à la relation entre l’investissement public et l’investissement privé, nous constatons qu’il existe une relation de causalité unidirectionnelle allant de l’investissement privé vers l’investissement public. Par ailleurs, on ne note aucune relation de causalité au sens de Granger entre les autres variables.
D’après les résultats du tableau précèdent, il ressort que
l’Investissement Public ne cause pas la croissance du PIB car la P-value est supérieure à 0,05 ; c’est-à-dire que les informations antérieures sur le niveau des IPu ne permettent pas une meilleure prévision du niveau de croissance économique. L’investissement public (IPu) ne cause pas non plus l’Investissement privé (IPr), (la probabilité est supérieure à 0,05).
Nous constatons cependant qu’au seul de 10%,
l’investissement public cause l’investissement privé
Donc, les résultats du test permettent de conclure qu’il
existe une relation de causalité unidirectionnelle au seuil de 5% allant de l’investissement privé vers l’investissement public en RDC pour la période considérée de 1980 à 2010.
IV.4. INTERPRETATION DES RESULTATS ET QUELQUES RECOMMANDATIONS DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE
A) Interprétation des résultats
L’objectif principal de notre travail est d’évaluer la
contribution des investissements réalisés par l’État à la croissance du PIB réel en RDC ainsi que de vérifier l’existence de la relation de causalité entre l’investissent public et l’investissement privé.
Départ les résultats de nos estimations, nous avons des bonnes raisons d’affirmer, que l’investissement public n’a pas joué en faveur de la croissance au cours de la période de notre étude, ce qui implique qu’il est non significatif.
En effet, dans l’estimation de notre modèle, le paramètre
lié à l’investissement public reste non significatif au seuil de 5%. Autrement dit, l’investissement public n’explique pas le produit intérieur brut par habitant en RDC pour la période de notre étude.
Ces résultats sont en contradiction avec la conception
théorique présentée dans le deuxième chapitre, car nous avons montré à l’aide du cadre théorique que l’investissement public sert de cadre nécessaire au bon fonctionnement du secteur productif. À l’inverse, une dépréciation du capital public (désinvestissement) tire vers le bas le PIB.
Cependant ces résultats ne semblent pas assez surprenant
car la période sous étude correspond en effet à grande partie à la période de l’effondrement de l’économie congolaise. C’est au cours de cette période que la RDC connait une grande récession économique caractérisée par une baisse sensible de la part du budget alloué aux dépenses en capital ou dépenses d’investissement.
Les quelques efforts que le gouvernement de la troisième
république est entrain de consentir n’ont pas encore jusque-là d’effets significatif étant donné qu’ils sont concentré beaucoup plus dans la réhabilitation.
Qu’en est-il donc du secteur privé qui est qualifié de moteur de la croissance ?
Durant la période sous étude, nous remarquons que
l’investissement privé a joué en faveur de la croissance économique en RDC mais pas assez significativement. Une fois que nous sommes certains que l’investissement privé a joué en faveur de la croissance économique en RDC, intéressons-nous maintenant à quantifier cette contribution.
La question dans ce paragraphe est de savoirquelle peut
être la variation du PIB réel suite à une augmentation de 1% d’investissement privé.
Nous avons des bonnes raisons de penser que, toutes choses égales par ailleurs, un accroissement de 1% de l’investissement privé entraîne une augmentation du produit intérieur brut de 0.08%.
En effet ces résultats aussi ne semble pas également
surprenant, car nous savons que depuis l’avènement des années 1970, caractérisées par les effets conjugués de l’effondrement de cours de cuivre et du crash pétrolier sur l’économie congolaise, les mesures de zaïrianisation entreprises en 1980 et de radicalisation ainsi que des grèves réguliers et à un climat d’insécurité généralisé des années 90 puis des guerres à répétition de 1996 à 2002 ont contribué respectivement à briser l’essor des secteur productifs en installant un climat de méfiance, particulièrement auprès des opérateurs économiques expatriés, entrainant ainsi une fuite des capitaux. A cela il faut ajouter la part du secteur informel qui contribue à la fuite du revenu national.
En 1990, selon un Rapport de la conférence nationale
souveraine, le secteur informel représentait près de 60 % des activités économiques. Plus de 15 ans après, il est évident que ce pourcentage représente plus de 80 % des activités[80].
Selon les statistiques du BIT publié en 2008, la population congolaise œuvrant dans l’économie informelle est estimée à 19 871 347 personnes soit 72 % de la population en âge actif[81].
Bien que le volume de production de ce secteur ait grandement augmenté, le secteur informel congolais ne joue pas un rôle essentiel dans l’économie nationale, fournissant des revenus minimum à ses employés.
Le facteur travail affiche une bonne évolution en effectifs
au cours de la période de notre étude. Depuis les années 1980 jusqu’en 2010, il n’a fait que monté en flèche. Selon la théorie économique de la croissance endogène, le facteur travail a une influence positive et significative sur la croissance du PIB réel. Ses effets peuvent passer par une augmentation du stock de capital qui entraîne une augmentation du profit.
Cependant ce facteur qui est ici mesuré par la part de la
population active participant au processus de la production nationale, s’est avéré non significatif pour la période de notre étude ce qui implique qu’il ne contribue pas à la croissance économique. Ce non contribution du facteur travail à la croissance économique peut se justifier parla mauvaise gestion du capital humain au sein de l’économie congolaise pourtant très important dans le processus de la croissance économique.
Quant aux dépenses courantes de l’Etat dans notre
modèle, ces dernières se sont avérées significatives mais agissent négativement au processus de croissance économique en RDC. Ceci s’affirme par le fait que les résultats finals de notre estimation montrent qu’une augmentation de 1% des dépenses courantes de l’Etat conduit à une diminution de 0,04% du PIB réel pour la période sous étude.
B) Recommandations de la politique économique en RDC
Nos résultats nous permettent de faire un certain nombre
de recommandations en matière de politique économique. Ils permettent de conclure d’une part, qu’entre 1980 et 2010, l’investissement public n’a pas influencé la croissance économique en RDC. Les autres facteurs notamment l’investissement privé et les dépenses courantes ont tous eu un effet significatif positif ou négatif selon le cas, sur la croissance du PIB réel de 1980 à 2010.
De ces résultats, nous pouvons dégager un certain nombre
d’actions à entreprendre pour promouvoir l’investissement public, stimuler l’investissement privé, accélérer la croissance du PIB réel, et faciliter l’accumulation du capital humain pour la RDC.
Les acteurs de la politique économique disposent de
plusieurs moyens pour agir sur l’économie d’un pays. En plus ils font face à beaucoup d’éventualités, qui dans la pratique peuvent se révéler délicates. Le choix des actions à entreprendre va dépendre des objectifs de la politique économique. Leur efficacité dépend de la capacité d’action.
Nous allons formuler successivement des implications en
matière d’investissement public, en termes d’investissement privé, et de capital humain. Dans un contexte, où la RDC a bénéficié d’une annulation de la dette extérieure et que le gouvernement s’attèle stimuler la croissance économique, le moment est choisi pour adopter une politique économique axée sur :
1. La nécessité de promouvoir l’investissement public et amélioration de la qualité des services d’infrastructure. En effet, l’effet positif de l’investissement public sur la croissance est une preuve empirique spécifique des nouvelles théories de la croissance (théories de la croissance endogène, avec Barro 1990). De telles dépenses sont censées avoir un impact positif sur l’investissement privé et sur la croissance. Ces implications seraient encore plus importantes dans le cas de la RDC, en raison de l’insuffisance des infrastructures de base.
Le niveau et la qualité des infrastructures publiques de l’Afrique subsaharienne demeurent très faibles, en comparaison des pays qui se situent à des stades similaires de développement. Il n’en demeure pas moins pour la RDC.
Les infrastructures de transport en RDC se caractérisent
par leur vétusté ou leur inexistence. Dans les dix années qui ont suivi l’indépendance, il n’y eu pratiquement aucune maintenance et l’ensemble du réseau créé pour l’exploitation coloniale s’est effondré. Ensuite, dans les années 70, en collaboration avec les principaux bailleurs de fonds, des actions de réhabilitation du réseau ont été entreprises, mais rapidement abandonnées à cause de l’instabilité politique et de la guerre.
Le manque d’entretien et les destructions ont laissé un
système d’infrastructures qui n’existe que sur la carte. La situation du secteur des transports a des conséquences dramatiques dans l’ensemble du pays, telles que l’insécurité, l’absence de cohésion socio-économique intérieure, la paupérisation des régions isolées et la limitation du développement et des échanges commerciaux. L’essentiel du territoire de la RDC est actuellement inaccessible.
Sur dix capitales provinciales, une seule est accessible par
la route, trois par le fleuve et six uniquement par voie aérienne. Les communications entre ces capitales et les autres villes de la province, ainsi que l’accès aux zones rurales n’est souvent plus possible[82].
Cela a donc un impact direct sur les coûts de production et probablement sur les prix. Il serait intéressant pour l’Etat de faire un arbitrage entre subventionner et mettre en place une infrastructure bénéfique pour les entreprises et pour les autres. Une infrastructure efficace est un facteur important d’économie d’échelle, et facilite le processus d’industrialisation.
Le suivi des investissements publics est un élément
important de la politique économique. Cela dans la mesure où il permet une meilleure utilisation des ressources publiques et un réajustement du programme d’investissement. Les autorités devront tenir compte des critères économiques dans la sélection des projets. La méthode traditionnelle de l’analyse coûts-bénéfices permettra d’évaluer la rentabilité sociale des projets.
L’amélioration de la qualité des services d’infrastructure
est donc nécessaire. L’insuffisance de l’entretien réduit la durée de vie des infrastructures existantes et dégrades l’environnement.
Plusieurs options sont possibles pour la fourniture des services d’infrastructure, notamment les principes de la gestion commerciale aux prestataires. Cela implique que l’Etat s’abstienne d’intervenir au gré des circonstances, sauf pour des transferts explicites, lorsque ceux-ci sont nécessaires pour répondre à des objectifs sociaux, comme lorsqu’il s’agit d’obligation de services publics.
Beaucoup d’activités comme l’entretien et l’enlèvement des
déchets solides pourront être sous-traité. La sous-traitance peut avoir un effet salutaire sur l’ensemble de l’infrastructure, parce que l’expérience montre que face à la concurrence du secteur privé les prestataires publics se font plus performants.
Une amélioration des services d’infrastructure ne serait
pas rentable uniquement pour la réduction des inefficacités techniques et des pertes financières qu’elle engendrerait. L’amélioration de la productivité et de la tarification des services rendrait ceux-ci plus efficaces et plus conformes à la demande des usagers. Cela aurait pour effet de renforcer la croissance et la compétitivité de l’économie. Le défi sera de ne pas laisser l’infrastructure prendre du retard sur la croissance économique et une urbanisation rapide.
- La promotion du secteur privé. L’investissement privé constitue un facteur traditionnel de croissance. Cependant, cet investissement reconnu ailleurs comme moteur de la croissance économique ne contribue pas significativement à la croissance économique de la RDC pour la période de notre étude. L’État doit mettre sur pieds des conditions nécessaires à l’amélioration du climat des investissements ou le climat des affaires. Ceci peut passer par plusieurs actions, nous pouvons citer entre autre l’amélioration de la fourniture en électricité car, une étude menée par la Banque Mondiale en Juin 2006 montre que la qualité et la disponibilité des infrastructures (liées à la fourniture d’électricité et au transport) posent de sérieux problèmes aux firmes dans les pays en développement[83].
- La promotion du secteur agricole car nous avons constaté que le facteur travail est assez déterminant pour la croissance. De plus, l’agriculture est à forte intensité de main d’œuvre et contribue assez à la formation du PIB en RDC. L’État congolais doit de ce fait renchérir les investissements dans le secteur agricole, assuré aux producteurs agricoles les engins lourds nécessaires à une production à grande échelle.
- La promotion d’une croissance équilibrée (entre l’industrie et l’agriculture) car « l’agriculture fourni à l’industrie à la fois des matières premières à transformer et les produits alimentaires pour l’entretien d’une main d’œuvre supplémentaire et l’industrie serait à son tour en mesure d’accroître ses ventes (matériel agricole, biens de consommation) à destination de l’agriculture trouvant là un marché en expansion et le circuit des échanges une fois amorcé se poursuivrait sans coups ». Autrement dit, dans la recherche de la croissance, l’État ne doit pas promouvoir un secteur au détriment des autres.
- Nécessité de promouvoir le capital humain. Le retard économique de la RDC tient en partie à son faible taux d’accumulation et à la mauvaise gestion du capital humain. Cette situation résulte de la mauvaise organisation de son système éducatif qui ne répond plus aux problèmes et besoins socio-économiques du pays. Le gouvernement alloue des crédits dérisoires à l’éducation en général, et à la formation technique et professionnelle en particulier.
La part du budget consacrée aux infrastructures sociales
est passée de 30 pour cent en 1960 à 2 pour cent en 2004[84], et cette somme ne représente que la masse salariale. Les écoles techniques et professionnelles sont insuffisantes ; elles constituent 10 pourcent du nombre d’école d’enseignement général.
Le système éducatif congolais a évolué au cours de ces
dernières décennies, dans un contexte de récession économique caractérisé par l’amenuisement des ressources financières consacrées au secteur de l’éducation. Entreprises, autres employeurs et étudiants marquent un désintérêt pour l’ETFP (enseignement technique et formation professionnelle) lié aux faibles performances actuelles de ces secteurs en RDC.
On constate un problème d’adéquation entre l’offre et la
demande de compétences sur le marché du travail. Le secteur est peu structuré et il manque d’une vision stratégique ainsi que d’un cadre de mise en œuvre cohérent.
Des recommandations en ces sens pour la politique
économique serait de soutenir le personnel enseignant, d’améliorer les conditions d’accès et de débouchés pour les élèves, d’améliorer le financement destiné aux infrastructures sociales, équipements et nouvelles technologies, renforcer les programmes pédagogiques en les adaptant aux réalités du marché de l’emploi, établir une structure institutionnelle favorisant les partenariats entre écoles, les partenariat public-privé, les concertations et le partage d’information.
Une solution durable et définitive passe par une
meilleur gestion et coordination de l’ETFP sur le plan national et par conséquent, par l’application de l’arrêt interministériel de 2006 qui porte sur la politique éducative en RDC. Cet arrêté préconise de placer la gestion et l’administration de toutes les formations techniques et professionnelles éparpillées dans le pays sous l’autorité d’une seule tutelle.
CONCLUSION GENERALE
L’entrée retenue ici pour traiter de la question de
l’investissement public et croissance économique est celle d’une fonction de production à trois facteurs constitués par le capital privé, les dépenses publiques que nous avons éclatées en dépenses courantes et dépenses en capital ou investissement public et la main d’œuvre. Cette fonction vise à évaluer la contribution de l’investissement public à la croissance économique.
Pour analyser ce sujet nous sommes parti de la
problematique qui pose des questions suivantes :
- Les investissements publics contribuent-ils à la croissance du PIB en RDC?
- Existe-t-il une relation de causalité entre l’investissement public et l’investissement privé en RDC ?
Compte tenu des questions posées, nous avons pensé à priori que :
- Les investissements publics influenceraient la croissance économique ou la croissance du PIB réel en RDC, à travers différents mécanismes de transmission : à court terme, à travers leur « effet sur la demande », via le multiplicateur Keynésien ou, à moyen et long termes, en agissant « du côté de l’offre », par l’élévation de la capacité productive de l’économie. Ce dernier canal de transmission est à la base des analyses développées dans les modèles de croissance endogène.
- Il existerait une relation de causalité entre l’investissement public et l’investissement privé étant donné que, si un accroissement l’investissement public profite à des infrastructures telles que les routes, les ponts, et autres, il est fort possible que les effets sur l’investissement privé soient positifs. Car de meilleures infrastructures vont produire des économies externes positives sur l’investissement privé.
Pour mieux aborder ce sujet, nous avons subdivisé notre
travail en quatre chapitres. Au chapitre premier nous avons présenté les considérations générales sur l’investissement public et la croissance économique. Une synthèse des différentes approches théoriques du lien entre investissement public et croissance économique a fait l’objet du deuxième chapitre.
Le troisième chapitre a consisté à une analyse descriptive
de l’évolution de la situation macroéconomique en en RDC. Dans ce chapitre nous avons montré que depuis son indépendance en 1960, la RDC n’a jamais connu une situation économique véritablement stable. Cet état de fait est lié à des contraintes structurelles, qui agissent sur l’économie. La dépendance de l’économie vis-à-vis de l’agriculture et l’exportation minière ainsi que les mauvaises politiques menées depuis le début des années 1980, sont responsables de la dégradation presque continue de son état.
En particulier, le programme d’ajustement signé depuis 1983, n’a pas épargné les dépenses publiques, notamment les dépenses publiques en capital ou investissement public. A cela il faut ajouter l’arrêt des relations avec les institutions de brettons Wood vers les années 1990 ; l’instabilité politique depuis les années 1996 jusqu’en 2002 qui ont contribué à la dégradation massive des investissements publics et privés affectant négativement la croissance économique.
Enfin le quatrième chapitre a consisté à une analyse
économétrique de l’investissement public et croissance économique en RDC. Tout au long de ce chapitre, nous avons, à l’aide d’une fonction de type COBB-DOUGLAS modifiée à la BARRO (1990), et puis à la suite de modèle proposé par Ojo et Oshikoya (1995) et Tenou (1999) et grâce à l’outil économétrique, nous avons montré que l’investissement public n’avait aucun effet sur la croissance économique en RDC pour la période allant de 1980 à 2010. Ceci nous a conduit à infirmer notre première hypothèse sur l’effet positif des investissements publics sur la croissance économique en RDC durant la période de notre étude. Cette situation serait due à la modicité de la part du budget alloué par l’Etat aux dépenses en capital au cours de la période de notre qu’à la mauvaise gouvernance.
Cependant, une augmentation des investissements publics
en infrastructures physiques et en infrastructures sociales ou investissement social (santé et éducation) bien planifiée serait une voie pour booster la croissance économique, et par la suite d’améliorer la qualité de vie des populations. La banque mondiale avait recommandé aux pays en développement que la répartition des investissements publics dans les secteurs de l’économie soit au moins 25% du PIB par an.[85]
Quant à la relation existant entre l’investissement public
et l’investissement privé nous avons constaté avec le test de causalité au sens de Granger que les sens de causalité entre l’investissement public et l’investissement privé est unidimensionnel et est contraire à la théorie économique car nous avons constaté que c’est investissement privé qui cause l’investissement public au cours de la période sous étude. Ceci nous a amené à infirmer notre deuxième hypothèse sur les effets externes qu’auraient les investissements publics sur les investissements privés.
Ces résultats ne sont pas tout à fait étonnant. En effets, la
faible part de l’investissement public dans le PIB constatée durant la période de notre étude ainsi que sa mauvaise gestion, peut faire que ces investissements ne produisent aucun effet externe sur le secteur privé.
Il faut ajouter aussi la Zaïrianisation durant les années 80,
où l’Etat congolais avait procédé à la nationalisation des quelques entreprises privées sans pour autant avoir la capacité de bien les gérer, qui avait pour conséquence de briser l’essor des secteurs productifs en installant un climat de méfiance, particulièrement auprès des opérateurs économiques nationaux et expatriés, entrainant ainsi une fuite des capitaux.
Nous n’avons pas la prétention d’avoir épuisé toutes les
pistes de solution et d’avoir réalisé un travail irréprochable. Notre étude n’a pas couvert l’impact des investissements public sectoriels, comme les investissements en infrastructures, les dépenses en éducations, les dépenses en santé et autres sur la croissance économique, compte tenu du temps alloué et la non disponibilité des données détaillées. Raison pour laquelle nous exprimons anticipativement notre profonde gratitude à l’égard de tous ceux qui voudraient le compléter à travers des études plus fouillées pour permettre à l’Etat congolais de prendre des mesures de plus en plus efficace pour le bien orienter les investissements public afin de promouvoir une croissance soutenue et en appelons donc à l’esprit de critique constructive pour le perfectionnement de notre chère science
D’autres études plus outillées et bien fournies pourront
couvrir ces domaines, histoire d’évaluer d’une manière plus précise les effets des investissements publics sur la croissance économique en RDC.
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[15] D. GULLEC et P. RALLE, Les nouvelles théories de la croissance, éd. La découverte, Paris, 1997, P24
[16] Le capital physique. L’investissement privé en capital physique est une source commune à l’ancienne et à la nouvelle théorie, mais celle-ci le traite différemment. En effet, pour qu’il y ait croissance-entretenue, il faut une constance du rendement marginal du capital.
[17] Le capital humain désigne le stock de connaissances valorisables économiquement et incorporées aux individus ; ce sont non seulement les qualifications, mais aussi (et dans le cas de pays en voie de
développement surtout), l’état de santé, la nutrition, l’hygiène.
[18] D. GULLEC et P RALLE, op.cit. P24
[19] D GULLEC et P. RALLE, op.cit. p24
[20] A. MUMBERE. op.cit. p17
[21] P. SALIN, Macroéconomie, éd. PUF, France, 1991, p146
[22] B. BERNARD et S. YVES, op.cit., p118-119
[23] A. GÉLÉDAN, Science économique et sociale, Terminale ES, éd Belin, Paris, 1999, p207 25 L. VIVIEN et BRUNO Op.cit., p106
[24] B. BERNIER, et S. YVES, op.cit. p105.
[25] P. SCHREYER, La mesure des stocks de capital, des services du capital et de la productivité multifactorielle in Revue économique de l’OCDE, 2003, n° 37, p 24.
[26] M.A. VEGANZONES, Infrastructures, investissement et croissance : un bilan de dix années de recherches., Centre d’Études et de Recherches sur le Développement International (CERDI), Clermont Ferrand, 2000, p69.
[27] N. MOURGUES, Le choix des investissements de l’entreprise, Paris, 1994, p7
[28] P. JOBARD et P. GRAGORY, Gestion financière, Eska, 1998, p131
[29] G. MANKIW, op.cit. p308
[30] « Investissement. » Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.
[31] M. DUVERGER, Les finances publiques, éd. Presses Universitaire de France, Paris, 1960, p53
[32] N. MBUMBA NZUZI, La production de l’Etat et les modes de gestion des services publics :
« Guide économico-finznciere pour la réforme de l’administration et des finances publiques en RDC, PUL, Lubumbashi, 2007, P46
[33] N. MBUMBA NZUZI, op.cit.
[34] Eric MAYAVANGUA DIKONDO, Le financement du déficit budgétaire par la dette extérieure : cas de la RDC, mémoire de licence, gestion financière, Université Libre de Kinshasa, 2008, Inédit
[35] C. JESSUA, op.cit., p141
[36] P. SAMUELSON, L’économique, technique moderne de l’analyse économique, tome II, Armand colin, Paris, 1969, p213.
[37] Le progrès technique est neutre au sens de Hicks lorsqu’il améliore à la fois l’efficacité des facteurs travail et capital.
[38] Cette fonction a été introduite en 1929 par deux économistes américains C. COBB et D. DOUGLAS.
[39] Sur un échantillon de « 17 pays de l’Afrique sub-Saharienne de la période 1965-75, l’effet de convergence net est proche de 0 » (BARRO, R.et SALA-I-MARTIN, X. 1996.)
[40] K.J. STIROH, Investment and Productivity Growth, Federal Reserve Bank of New York, 2000, p46.
[41] R. LUCAS, On the Mechanics of Economic Development, in Journal of Monetary Economics, 1988, PP.3-42.
[42] P. ROMER, Endogenous Technological Change, in Journal of Political Economy, (98), 1990, p.S71-S102.
[43] R. BARRO, Government Spending in a Simple Model of Endogenous Growth, in Journal of Political Economy, Vol.98, N°5, Octobre 1990, p.103-125.
[44] J. STIGLITZ, Principe d’économie moderne, éd. De Boeck Université, Paris, 1993, p131.
[45] Idem
[46] A. GÉLÉDAN., Dictionnaire des théories économiques, édHatier, Paris, 1984, p250.
[47] Pour J.M. KEYNES, la « demande effective » correspond à la demande anticipée par les entrepreneurs, autrement dit, les entrepreneurs anticipent à la fois ce que les consommateurs vont décider de consacrer à la consommation et ce que les entreprises et l’État vont décider d’investir.
[48] A. GÉLÉDAN. (1984) ; op.cit., p302
[49] R. BEN JELILI, Dépenses publiques et croissance : une étude économétrique sur séries temporelles pour la Tunisie, Institut d’Économie Quantitative, Tunis, 1999, p23
[50] Le progrès technique est neutre au sens de Hicks lorsqu’il y a accroissement simultané de l’efficacité des facteurs capital et travail. 53 M.A. VEGANZONES, op.cit. p59 54 R. BARRO, op.cit, p103-125.
[51] L’utilisation du capital public ici ne suppose pas une substituabilité avec le capital privé mais tout simplement le fait pour l’entreprise de l’exploiter.
[52] Les hypothèses du model de Solow Swan(1956)
[53] Nous présentons ici une synthèse de la représentation du modèle développé par HURLIN (1999)
[54] Un développement théorique est proposé par HURLIN, C. Économétrie appliquée aux séries temporelles. », notes de cours, Université d’Orléans, inédit, 2004, p86
[55] Cette approche est présentée par R. BEN JELILI, Op.cit., p30.
[56] Cette dernière approche semble se prêter assez facilement à l’analyse empirique, car les données sur l’investissement sont généralement disponibles par rapport aux données de stock.
[57] M. NZANDA-BUANA KALEMBA, Economie zaïroise de demain : pas de navigation à vue.
Edition ProsDé, Kinshasa, 1995, p.91
[58] A. NDELE BAMU, Les grandes leçons de l’histoire monétaire, financière et économique du Congo -Zaïre, in Zaïre – Afrique, n°267, Kinshasa, 1992, p 395 – 403
[59] Banque Centrale du Congo, Rapport annuel, 1992, p231
[60] Ministère du Plan et Développement, Programme triennal minimum : 1997-1999, Kinshasa, (décembre 1997), p.14-17
[61] F. TALA-NGAI, RDC de l’an 2001 : déclin ou déclic, éd Analyses sociales, Kinshasa, 2001, p.147148
[62] Ministère du plan et Développement, Programme Intérimaire Renforcé du Gouvernement, Kinshasa, (Septembre 2001), p.14
[63] A. NDELE BAMU, op.cit., p.403
[64] www.google.cd. J.C. MASANGU MULONGO, La RDC accède à l’initiative PPTE Renforcée, (Octobre 2003), consulté le 14 avril 2012
[65] OCDE, Perspectives économiques en Afrique 2005, RDC, P. 122 70 Idem, P. 134
[66] OCDE, Op.cit, p135
[67] www.wikipedia.org, site internet consulté le 08 mai, 2012 73 Idem.
[68] OCDE, op.cit., P. 127
[69] Ibidem
[70] M. SYOSYO, Plaidoyer pour la création d’une bourse des valeurs en RDC, in Journal le Potentiel, n°4224 du 22 janvier 2008, P 54
[71] Les fonctions de coûts sont utilisées pour un type d’investissement public particulier (par exemple l’infrastructure routière)
[72] C. SUMATA, L’économie parallèle de la RDC :taux de change et dynamique de l’hyper inflation au Congo ,Ed Harmattan , Paris, 2001, p.224-227
[73] Banque Centrale du Congo, Rapport Annuel, 2009
[74] OJO O., OSHIKOYA T., Determinants of Long Term Growth : Some African Results, in Journal of African Economies, 4 (2), 1995, PP.163-191.
[75] TENOU K., Les déterminants de la croissance à long terme dans les pays de l’UEMOA, in Notes d’Information et Statistiques, Etudes et Recherches, N°493, BCEAO, Juin 1999.
[76] D. GUELLEC et RALLE, Les nouvelles théories de la croissance, éd. La découverte, Paris, 1997, p64
[77] . TEST SUR LES RESIDUS
Il s’agit des tests de normalité, d’hétéroscédasticité et d’autocorrélation des erreurs.
[78] . Test de normalité
L’hypothèse de normalité des termes d’erreurs précise la
distribution statistique des estimateurs. C’est donc, grâce à cette hypothèse que l’inférence statistique peut se réaliser. Cette hypothèse peut être testée sur les variables du modèle ou sur les termes d’erreurs du modèle. Ce test est réalisé grâce à la statistique de Jarque-Bera (JB ) (1980) et suit une loi du khi-deux à deux degrés de liberté au seuil de 5% égale à 5,99. Il permet de savoir si les variables du modèle suivent ou non une loi normale. Les résultats de notre test montrent les résidus sont normaux car la probabilité associée à ce test est supérieure à 10 %. (cf. annexes)
[79] . Test d’autocorrélation des erreurs
[80] KASEREKA KAZI, Sources de la croissance économiques en RDC de 1985 à 2004, Mémoire de licence, ULPG/Goma, 2009, p64, Inédit
[81] HENRY GERENDAWELE, Cours de politique économique, deuxième licence, économie monétaire, ULPGL/Goma, 2011-2012, Inédit
[82] OCDE, Percepctives économiques en Afriques, 2008, p17
[83] DRAMANNE LASANATRAORE, Analyse de l’impact de l’investissement public sur la croissance au Mali, mémoire de DEA, Economie publique, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, 2000, p87,
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[84] OCDE, Rapport sur la perspective économique en Afrique, 2008, p242
[85] BANQUE MONIALE, Opcit,1990, p136