Par: Makila Fraterne Honoré
EPIGRAPHE
La véritable grandeur d’un homme ne se mesure pas à des moments où il est à son aise, mais lorsqu’il traverse une période de controverses et de défis.
Martin Luther King
DEDICACE
A mes parents, MAKILA Robert et NDELEPUMU Célestine, qui se sont sacrifiés jours et nuits et n’ont jamais manqué de me soutenir pour me voir parfaire ma licence.
Vos sacrifices, vos prières et vos orientations ne pourront jamais être suffisamment exprimés par ces simples mots, mais alors, recevez cette dédicace à titre honorifique et de gratitude.
MAKILA Fraterne Honoré
REMERCIEMENTS
Étant conscient que le résultat de ce travail n’est pas le fruit d’un isolement ou d’une solitude intellectuelle, mais plutôt la résultante du concours de plusieurs apports intellectuels, moraux et financiers venant de divers individus, la reconnaissance nous oblige de dire un mot à leur égard.
Nous remercions premièrement l’Unique et Souverain Seigneur et Sauveur, JÉSUSCHRIST de Nazareth, notre bien-faiseur, qui nous a prêté le souffle de vie gratuit, la force et l’intelligence afin d’atteindre ce jour et pouvoir réaliser cette œuvre scientifique.
La logique nous oblige également de manifester notre gratitude à Leadership Academia University (LAU), qui nous a accueilli durant ces 3 dernières années de notre parcours intellectuel et a mis à notre disposition des enseignements de qualité dispensés par des enseignants performants et gardant les valeurs chrétiennes, ainsi qu’un cadre idéal digne des études au standing international.
De ce, sortant de la reconnaissance générale envers tous les corps administratifs et académiques, nous remercions personnellement le directeur de ce mémoire, le Professeur Daniel KAWATA Aji pour sa disponibilité et son apport scientifique ayant permis de parfaire ce travail.
Nous remercions également l’ingénieur OMONA, responsable du secteur agricole de DAIPN et l’ingénieur Christian IKWELE, ancien stagiaire du DAIPN pour nous avoir fournis délibérément des détails pertinents et des orientations distinctes pour le succès de nos recherches.
Nous ne pouvons manquer également de dire merci à nos amis et camarades avec qui nous avons effectués cet élogieux parcours académique et nous ont permis d’acquérir des connaissances et d’élaborer ce mémoire, à l’instar de LELO Mardochée, MATSHOBO Padrino, BIEMBONGO Maguy, LUENDU Laurence, KABONGO Emmanuelle, SHISHIMO Jessica et KULABA Blandia.
Nous remercions aussi mes frères et sœurs MAKILA Béni Robert, Cédric INDWAKA, Divine MAKILA et Jenny NSAMBU pour leur soutien financier et moral.
Nous ne pouvons clôturer ces remerciements sans citer MAKILA Obed et MAKILA Hardi, mes deux petits frères qui croient en moi et pour qui je suis un exemple pertinent de sérieux et discipline dans le travail.
Ne pouvant pas citer tout le monde, nous disons merci, à tous ceux qui, de près ou de loin, directement ou indirectement, ont contribué à la rédaction de ce mémoire.
MAKILA Fraterne Honoré
LISTE DES SIGLES ET DES ABBREVIATIONS
AIDA: Action plan for the accelerated industrial development of Africa
ACTA: Agricultural Transformation Agency
APD : Aide Publique au Développement
BAD : Banque Africaine de Développement
CARG : Conseil Agricole Rural de Gestion
CEA : Commission Économique pour l’Afrique
CONAPAC : Confédération Nationale des Producteurs Agricoles du Congo
CONAREF : Commission Nationale pour la Réforme Foncière
COP: Conference of Parties
COPACO : Confédération Paysanne du Congo
CVG : Chaîne de Valeur Globale
CVR : Chaînes de Valeurs Régionales
DAIPN : Domaine Agro-Industriel Présidentiel de la N’sele
DAS : Domaines d’Activité Stratégiques
DPN : Domaine Présidentielle de la N’sele
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces
FLO: Fair Trade Labelling Organisation
FMI : Fond Monétaire International
FPI : Fonds de Promotion de l’Industrie
IFOAM: International Federation of Organic Agriculture Movement
IFPRI : Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires
IIASA : Institut International d’Analyse des Systèmes Appliqués
INDC: Intended Nationally Determined contributions
LAU: Leadership academia university
LGAC: Learned, Christensen, Andrews et Guth
LR: Lustig & Roy
MAFDE : Mécanisme Africain de Financement du Développement des Engrais
MPR : Mouvement Populaire de la Révolution
NEPAD: Agence du Nouveau Partenariat pour le Dévéloppement de l’Afrique
ODD : Objectif de Dévéloppement Durable
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
PAI : Parcs Agro-Industriels
PARSSA : Programme d’Appui à la Réhabilitation et à la Relance du Secteur Agricole
PDG : Président Directeur Générale
PED : Population, Environnement Développement
PESTEL : Politique, Économique, Socio-culturel, Technologique, Écologique, Légal
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PDDAA : Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine
PNIA : Plan National d’Investissement Agricole
PNUD : Programme National des Nations Unies pour le Développement
RDC : République Démocratique du Congo
RMI : Revenu Minimum d’Insertion
SA : Société Anonyme
SARL : Société à Responsabilité Limitée
SPAGRI : Société des Parcs Agro-Industriels
SWOT: Strength, Weakness, Opportunity, Threat
UNAGRICO: Union Nationale des Agriculteurs, Pêcheurs et Eleveurs du Congo
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour les Activités en matière de Population
UPN : Université Pédagogique Nationale
ZAAP : Zones d’Aménagement Agricole Planifiées
ZES : Zones Économiques Spéciales
LISTE DES FIGURES
Figure 1.0 Triangle d’or ………………………………………………………….. p 12
Figure 1.1. Enjeux environnementaux et sociétaux ………………………………..p 16
Figure 1.2. Les acteurs du développement durable …………………………………p 19
Figure 2 Organigramme de DAIPN ………………………………………………p 41
Figure 3.1. Croissance agricole et du PIB en comparaison des allocations …………p 50
Figure 3.2. Répartition du PIB industriel agricole par grande région……………… p 52 TABLE DE MATIÈRES
- Introduction 1
- Mise en contexte 1
- Problématique 3
- Objectif générale de la recherche poursuivie et objectif spécifique 6
- Hypothèses 6
- Choix et intérêt du sujet 6
- Méthodes et techniques 7
- Délimitation du sujet 7
- Subdivision du travail 8
- Chapitre 1 : La revue de la littérature 9
- Projet 9
- Mise en œuvre 15
- Développement durable 15
- Entreprise 23
- Agro-industriel 26
- Défis 26
- Stratégie 26
- Chapitre 2 : Présentation de l’entreprise 32
Section 1 : Situation géographique 32
Section 2 : Historique 32
Section 3 : présentation stratégique 33
- Mission 33
- Vision 33
- Objectifs 34
- Statut juridique 34
- Superficie 34
- A propos de LR Group Limited 35
- Le nouveau DAIPN 35
Section 4 : Organigramme 41
- Chapitre 3 : Présentation des résultats et discussion 43
Section 1 : Présentation et analyse des résultats 43 a. Les principaux défis de l’Afrique 43 b. Quelques orientations en matière d’agriculture durable 46
- L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique : défis et enjeux 48
- Le rôle de l’industrialisation dans l’émergence ou le développement national et quelques stratégies 53
- Les modalités de financement innovant pour l’agriculture durable en Afrique 61
- L’industrialisation au service de l’émergence économique africaine : cas de la
RDC 64 g. Conjonctures congolaises 65
Section 2 : Analyse critique 69
- L’agriculture labellisée en Afrique et spécifiquement en RDC 69
- Analyse de la situation nationale 71
- Analyse de la situation du DAIPN 74
Section 3 : Discussion des résultats 76
- Limite du travail 76
- Confrontation et vérification des hypothèses par rapport aux résultats 76
- Conclusion 78 VI. Bibliographie 79
- INTRODUCTION
1. MISE EN CONTEXTE
La république démocratique du Congo est un pays doté des ressources immenses et exceptionnelles avec une superficie qui équivaut aux deux tiers de l’espace européen et une population estimée à plus de 70 millions de personnes actuellement.[1]
Selon le rapport de la FAO-UNFPA-IIASA (1984) sur les potentialités de production agricole du monde, la RDC, sous l’hypothèse d’un haut niveau d’intrants et mettant en culture toutes les terres arables, peut produire suffisamment pour alimenter 2,9 milliards de personnes grâce à son potentiel agricole élevé à 80 millions d’hectares de terres cultivables dont 4 millions sont irrigables mais seulement 10 % sont actuellement cultivés.
Sachant qu’elle abrite presque la moitié des forets de l’Afrique, bénéficie d’une diversité de climats (très humide et humide) et de sols, abondance en eau, deux cultures par an possibles, potentiel en élevage de 40 millions de bovins, potentiel halieutique de 700 000 tonnes par an et plus au moins 70 % de la population congolaise dépend de l’agriculture pour sa survie, il est impératif de faire de ce secteur la priorité des priorités.[2]
Le déclin de l’agriculture a débuté beaucoup plus avec la zaïrianisation de 1973, les conflits internes de 1996 à 2002 et la succession de guerres, pillages, vols, insécurité et déplacements des populations. Il a été observé depuis 2006, une nette relance de l’économie, mais l’agriculture a demeuré stagnante à l’instar de Lebailly et al. (2015) qui décrivent au total 22 plans et programmes de développement agricole formulés à plusieurs reprises, mais qui cependant sont resté sans contenu pratique ni budget conséquent pouvant concrétiser la vision de priorisation du secteur agricole.[3]
Cependant, le pays fait partie de l’une des dix économies qui s’est améliorée le plus en 2013/2014 malgré qu’il est resté classé 184ème sur 189 pays, et rencontre encore plusieurs défis à relever. Néanmoins, il est important de signaler qu’il existe un fonds de promotion de l’industrie et un fonds national pour le développement de l’agriculture destiné à appuyer ledit secteur et que la loi agricole de 2012 (décembre 2011) crée un cadre propice pour l’agriculture, car il est à noter que celle-ci dans son volet familiale est définie et reconnue comme étant la pierre angulaire de l’économie congolaise, raison
pour laquelle les CARGs (conseil agricole rural de gestion) ont été mis en place dans les provinces, quoique de fonctionnements très variables. Selon Badibanga et Ulimwengu, l’agriculture a été déclarée enjeu stratégique pour le pays, car de toutes les formes de croissance, c’est le secteur agricole qui possède le plus fort potentiel de réduction de la pauvreté et presque 70 % de la population vit en état d’insécurité alimentaire chronique et un enfant sur quatre souffre de malnutrition.[4]
D’où, l’Indice de développement humain (PNUD) place le pays au 186e rang sur 187 en 2014. L’Indice global de sécurité alimentaire (The Economist) place la RDC au dernier rang (109 sur 109) en 2014. L’IFPRI n’inclut plus la RDC dans son Indice global de faim faute de données fiables. L’Indice d’inégalité du genre en 2013 place la RDC au 148e rang sur 157 pays. À noter que toutes les statistiques de la RDC sont douteuses, surtout les statistiques agricoles.
Mais alors, en général, il est constaté que le niveau des prix alimentaires est très élevé selon Goossens et al. (1994) et MENAA Finance (2013). Il s’ensuit des importations alimentaires de 1,5 milliard $ par an, et en croissance soutenue. Ces importations alimentaires constituent 15 % de la valeur de toutes les importations. [5]
Et, le rapport du FMI sur l’état de l’économie congolaise divulgué le mercredi 14 octobre 2015 relève que, selon les autorités de Kinshasa, le PIB par habitant a doublé entre 2005 et 2012, mais qu’il reste faible, et que le taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté absolue (1,25 $ par jour et par personne) n’a baissé que de cinq points dans le même temps pour s’établir à 82 %, c’est qui est l’un des taux de pauvreté les plus élevés au monde.
De ce fait, depuis 2010, la RDC poursuit une nouvelle politique agricole en application de l’engagement du pays dans le processus PDDAA (Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine sous le NEPAD) ; la charte a été signée en 2011 et la réunion d’affaires tenue en 2013. Cet engagement oblige la RDC à augmenter la part du budget national consacrée au secteur agricole à 10 % pour réaliser une croissance agricole annuelle de 6 %. Dans ce processus, un Plan national d’investissement agricole (PNIA) 2013-2020 pour 5,7 milliards de dollars américains a été établi (RDC septembre 2012).[6] Ce plan prévoit, entre autres, des zones d’aménagement agricole planifiées (ZAAP) ; les parcs agro-industriels (PAI) actuellement planifiés et en exécution.
Dans cette optique, il a été lancé le 09 mai 2013, le nouveau domaine agro-industriel présidentiel de la N’sele à la suite de l’ex domaine présidentiel de la N’sele créé en 1966 par le président Joseph Désiré Mobutu, avec comme vision de bâtir une entreprise agroindustriel durable. [7]
2. PROBLÉMATIQUE
Malgré le potentiel agricole exceptionnel, l’Afrique enregistre le niveau de vie le plus faible du monde et compte le nombre le plus élevé des personnes mal nourries proportionnellement à la population mondiale. De plus, l’Afrique rurale fait face à d’importants défis en matière d’emplois, de protection sociale et de satisfaction des besoins essentiels (particulièrement la suffisance alimentaire). A la différence de l’Amérique latine et de l’Asie de l’Est qui, à partir des années 1970, ont vu les épisodes de pénuries alimentaires progressivement disparaitre, l’Afrique a vu sa situation se détériorer, le nombre des personnes souffrant de sous-alimentation chronique passant de 173 millions en 1990-1992 à 243 millions en 2013-2015 selon le secrétaire général de l’organisation des Nations Unies . D’autres part, d’ici 2050, le nombre des ruraux pauvres va continuer d’augmenter notamment en raison de l’accroissement démographique.[8]
Cependant, au regard de la république démocratique du Congo qui ne fait pas exception de cette situation africaine soulevée ci-haut ; reflétée à l’interne par la situation alimentaire et sociale, le taux élevé de la mal nutrition, de l’insuffisance alimentaire qui sévi dans le pays en générale et à Kinshasa de manière particulière, une étude s’impose sur le secteur agricole. Sans ignorer que ce dernier est un pilier incontournable de plusieurs économies africaines et génère une bonne partie du produit intérieur brut tel qu’en RDC. Il est fort controversé de constater que ce dernier, malgré son rôle important demeure peu développé dans le pays comme dans la majorité d’autres États africains suite aux faibles niveaux d’utilisation des intrants et de mécanisation.[9]
Selon le FAO, la RDC dispose de près de 80 millions d’hectares de terres arables, 4 millions de terres irrigables, dont 1% sont cultivés. L’agriculture paysanne occupe 70% de la population active. Sa végétation peut supporter un élevage d’environ 40 millions de têtes de gros bétail et sa densité halieutique est estimée à 700 000 tonnes de poissons par an. Avec un tel potentiel, la RDC est capable de nourrir environ 2 milliards de personnes au monde. Malheureusement, le pays recours encore aux importations pour chercher à couvrir son déficit alimentaire. Avant son accession à la souveraineté internationale, le revenu du secteur agricole congolais intervenait à la hauteur de 43% de ses recettes d’exportation. Une production qui faisait du Congo-Belge, le 2ème producteur mondial de l’huile de palme, derrière le Nigeria et avant l’Indonésie et la Malaisie.[10]
Dans les années 65, le secteur agricole a été négligé au profit des activités du secteur minier, plus particulièrement le cuivre. Malgré l’engagement pris en 2003 à Maputo au Mozambique par les Chefs d’États de l’Union Africaine d’allouer au moins 10% du budget national annuel au secteur agricole, celui de la RDC se situe encore à environ 3% en 2021. Cependant, à partir de 2012, on observe une légère augmentation dans la production agricole en milliers de tonnes de manioc en cossettes, maïs, riz paddy, haricot et pois respectivement 15.080, 1.157, 318, 125. La production agro-industrielle est évaluée à 26 144 tonnes de café robusta, 5 636 tonnes de café arabica, 5 353 tonnes de cacao, 3.508 tonnes de thé, 3.485 tonnes de tabac, 8.487 tonnes d’oléagineux, 2.790 tonnes de quinquina, 1 996 565 tonnes de canne à sucre, etc.11
Cependant , malgré cet effort réalisé, la RDC demeure néanmoins dans un stade de sousalimentation et d’extrême pauvreté car selon les nations unies conformément avec le premier objectif du millénaire « pas de pauvreté », l’extrême pauvreté est un manque permanant ou une insuffisance des besoins essentiels.[11]
Tel que présenté dans les lignes précédentes, le fort potentiel agricole du sol congolais demeure jusqu’à ce jour, un trésor non exploité et intarissable. Après avoir à plusieurs reprises remarqué l’échec ou les résultats peu satisfaisants de plusieurs projets ou établissements agricoles implémentés dans le pays, il est nécessaire de se poser la question de savoir pourquoi ou comment ses actions agricoles n’ont pas pu être durables, car nous savons que l’agriculture est un concept complexe et variable au-delà de son entendement et fait appel à plusieurs composantes affectant sa réalisation positivement
tout comme négativement et renferme des défis de multiples ordres, socio-économique, infrastructurel, énergétique, financier, industriel et climatique.
De ce fait , la problématique tourne au tour des défis rencontrés ou existant dans l’agriculture en RDC et des stratégies à employer afin de les surmonter et arriver à la réalisation d’une entreprise agricole durable, spécifique dans le cas de DAIPN. Cette problématique méritant d’une attention soutenue fait l’objet de notre travail de recherche, car le développement de la république démocratique du Congo dépend du secteur agricole qui dégage un large potentiel de transformation industriel, social, économique et infrastructurel . Une bonne compréhension de ces défis est essentiel à l’élaboration des mesures ou politiques qui doivent aider les agriculteurs pour un développement durable.[12]
D’où , à travers ce travail, il sera élagué les différents points liés au secteur agricole congolais. La population du secteur agricole congolais étant très grande , nous avons choisi comme échantillon le domaine agro-industriel présidentiel national de la N’sele afin de mener une étude minutieuse, précise et scientifique. Malgré plusieurs années d’existence de ce dernier, il est constaté que celui-ci n’a pas encore atteint le seuil d’une vraie entreprise agricole durable en depit des divers et importants financements reçus. D’où la curiosité scientifique oblige que nous fouillions afin de découvrir les vraies causes de cette situation mal vécue afin de pouvoir apporter une vraie pierre à l’édifice du développement durable national.
Pour y arriver, quelques questions de recherches méritent d’être posées entre autres :
- Quelles sont les différents défis auxquels font face l’agriculture congolaise en général et DAIPN en particulier?
- Quelles sont les causent du manque de développement durable des projets ou entreprises agricoles congolaises en générales et de DAIPN en particulier ?
- Quelles sont les différentes pistes de solutions ou stratégies à employer pour une meilleure mise en œuvre d’un projet agro-industriel à Kinshasa particulièrement ?
3. OBJECTIF GENERAL DE LA RECHERCHE POURSUIVIE ET OBJECTIF SPECIFIQUES
Cette recherche poursuit un objectif global qui est celui de déceler les vraies problèmes faisant obstacle à la réussite durable d’un projet agro-industrielle en RDC généralement et à Kinshasa particulièrement ; pour y arriver, nous avons pour objectifs spécifiques l’identification des différents problèmes ou défis et l’identification des stratégies salvatrices dans les 3 mois des recherches.
4. HYPOTHÈSES
Après analyse nous pensons que :
- le secteur agricole renferme des défis complexes et souvent liés les uns des autres, qui font à ce que le développement durable d’un projet du dit secteur soit une tâche ardue tel est le cas de DAIPN.
- Il existerait des stratégies ou pistes de solutions pouvant résoudre les différents défis présents dans le secteur en général et dans le projet DAIPN en particulier.
5. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET
- Scientifiquement, le choix porté sur ce sujet se rapporte du fait que nous pensons qu’il permettra de faire avancer les recherches dans le secteur agricole congolais afin de mener à un développement durable du secteur.
- Individuellement, le sujet me permettra de voir clair sur le secteur, afin de faire développer mon établissement agricole dénommé AGRO-GREEN, et atteindre son objectif de mutation en entreprise agro-industrielle durable.
- Socialement, nous avons opté pour cette recherche car elle permettra de maximiser la production agricole, lutter contre la pauvreté et la famine et apporter une amélioration des conditions sociales des populations.
6. MÉTHODES ET TECHNIQUES
- a) Méthodes :
Sachant qu’une méthode scientifique est l’ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de production des connaissances scientifiques, qu’il s’agisse d’observations, d’expérimentations, de raisonnements, ou de calculs théoriques.[13] Dans le cadre de cet travail de recherche nous allons utiliser comme méthodes :
- La méthode systémique : elle nous permet d’établir l’interdépendance entre les différents faits politiques, économiques, sociaux, infrastructurels et autres, afin de mieux cerner la complexité de la situation.
- La méthode documentaire : sachant qu’elle est la méthode la plus utilisée s’agissant de la rédaction d’un mémoire car elle permet de collecter les données antérieures tel que les ouvrages, articles ou rapport d’entreprises afin de se baser uniquement sur cela dans le cadre des recherches engagées.15
- b) Techniques :
- L’observation participante : qui consiste à observer l’échantillon choisi sans toutefois faire partie du groupe, elle nous permet d’analyser certains faits sans y prendre part .
- Interview : qui consiste à questionner quelques éléments représentatifs et fiable de l’entité étudiée.
7. DÉLIMITATION DU SUJET
- Du point de vu spatial, notre cadre d’étude se limite sur le projet DAIPN au regard de son historique et sa proximité en tant qu’entreprise agro-industrielle.
- Du point de vu temporel, l’étude fera objet des recherches puisées sur la période de 2013 à 2021 soit sur 8 ans pour une meilleur disponibilité des données.
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Ce travail sera constitué, excepté l’introduction et la conclusion, de 3 chapitres dont :
- Chapitre 1 : La revue de la littérature
Il s’agira d’établir la définition des différents concepts fondamentaux liés au sujet d’étude ainsi qu’une littérature profonde et suffisante afin de mieux comprendre la profondeur du concept.
- Chapitre 2 : Présentation de l’entreprise
Il s’agit de présenter la situation actuelle de la société DAIPN partant de la mission, la vision, etc.
- Chapitre 3 : La présentation des résultats et discussion
Tel que le chapitre est nommé, il s’agit de faire la présentation et la discussion des résultats de la recherche effectuée suivant les méthodes et techniques choisies.
II. CHAPITRE 1 : LA REVUE DE LA LITTÉRATURE
Dans ce chapitre, nous avons quelques définitions des concepts de base selon quelques auteurs ainsi qu’une exploration suffisante de ces derniers afin de mieux cerner le sens, la portée et la pertinence de chaque mot exploité.
A. PROJET
Étymologiquement, le mot projet provient du latin projectum de projicere qui veut dire « jeter en avant ». il est composé :
- du préfixe « pro » qui correspond en latin à la préposition pro qui signifie « avant »
- de la racine latine jet qui provient de jactum de jacere qui signifie « jeter »
en lui seul, ce mot projet projecte 3 sens différents qui sont :
- une intention de faire : c’est l’image d’un état, d’une situation que l’on pense atteindre.
- un travail préparatoire : un avant-projet, des ébauches, des esquisses, des dessins, des épures ou des schémas.
- une réalisation : il devient alors une réalité à venir.[14]
DEFINITION
Selon la norme NF EN ISO 9000, un projet est un processus unique qui consiste en un ensemble d’activités coordonnées et maitrisées comportant des dates de début et des dates de fin, entrepris dans le but d’atteindre un objectif conforme à des exigences spécifiques, incluant des contraintes de délais, des coûts et des ressources.[15]
Par ailleurs, un projet est une entreprise unique et temporaire de fourniture d’un produit ou service avec des livrables définis comportant des activités liées entre elles avec une date de début et une date de fin dans le respect d’un budget.[16]
Partant de ces deux définitions, nous avons une explication complète de la problématique de gestion de projet en citant les termes clés suivants :
- Entreprise unique et temporaire ou processus unique : la démarche de projet s’inscrit dans le champ de la création et de l’innovation. On différencie les activités « projet » non récurrentes des activités « opérations » récurrentes.
- ensemble d’activités coordonnées et maitrisées : le projet est caractérisé par des nombreuses tâches, de natures différentes qui devront être maitrisées sur toute sa durée (analyse de risques)
- date de début et de fin : le projet s’inscrit dans une durée, il a un début et une fin
- exigences spécifiques : le projet répond à un cahier de charges, une spécification de besoins ou livrables définis.
- Ressources : le projet mobilise des ressources humaines, matérielles et financières.
LES CARACTERISTIQUES DU PROJET
Contrairement aux activités industrielles classiques dont les processus et les opérations sont :
- Stabilisés
- Ritualisés
- Répétitifs
- Réversibles
- A faible niveau d’incertitude ;
L’activité projet elle s’inscrit dans un modèle à fortes incertitudes ou le produit développé est unique et nécessite des solutions novatrices non récurrentes.
D’où l’on peut caractériser l’activité projet par :
- Des activités non répétitives
- Des décisions irréversibles
- Des variables exogènes fortes
- Des équipes mobilisées temporairement en équipe projet
- Des objectifs qui peuvent évoluer en cours de développement
- Une organisation matricielle (axe métier- axe projet)
- Une double autorité (client-entreprise)
- Une coordination complète d’acteurs multiples
Partant de cette caractérisation, il est relevé 6 qualités qui sont considérés comme le miroir d’un bon projet de développement. Ces éléments sont :
- La pertinence : l’on se pose deux questions, la première « est-ce que l’idée de projet est-elle adaptée à la réalité locale ? » et la seconde «est-ce qu’elle répond à un problème prioritaire ressenti par les bénéficiaires ? »
- La cohérence :
- Externe : les solutions préconisées sont-elles adaptées aux caractéristiques sociales, géographiques, économiques, culturelles et administratives du milieu, sont-elles conformes aux politiques locales et nationales ?
Les moyens prévus permettent-ils de réaliser les activités ?
- Interne : les activités envisagées convergent-elles vers l’amélioration souhaitée ?
- L’efficience : le projet atteint- ils ses objectifs à des couts raisonnables et sans gaspillages ?
- La faisabilité : est-ce que les moyens financiers, matériels et humains sont-ils disponibles pour réaliser les activités dans les délais prévus ?
- L’impact : quels sont les effets concrets du projet sur les conditions de vie des bénéficiaires ?
- La durabilité : les résultats durent-ils dans le temps ? le projet peut-il être répliqué ?[17]
Cependant tout projet est censé respecter quelques paramètres fondamentaux représenté par un triangle d’or qui définit la réussite d’un projet à travers le respect de ces indicateurs ou critères qui sont les suivants :
§ Performance(qualité technique) § Coûts (qualité économique) § Délais (qualité temporelle)
Ce triptyque incontournable qui caractérise le projet est aussi appelé qualité globale.
Figure 1.0
Le triangle d’or du projet, à chacun de ses sommets on trouve les aspects de gestion de projet :
- Gestion de la production : ces sont les objectifs ( qualité ou performance)
- Gestion de ressources : ce sont les moyens (ou coûts)
- Gestion du temps : ce sont les délais
a. Le respect du critère qualité, objectifs ou performance
Dans ce triptyque, le paramètre qualité représente l’objectif même du projet c’est à dire, sa réalisation d’ordre technique.
La maitrise de la qualité est la plus sûre garantie de réussite d’un projet, car les deux autres paramètres coûts et délai en dépendent directement. Négliger le travail préparatoire relatif au paramètre « qualité » entrainera une défaillance d’ordre technique ou organisationnelle qui donnera lieu irrémédiablement à des retards et à des surcoûts
b. Le respect des coûts
Le paramètre coûts représente l’objectif économique du projet, qu’il s’agisse des recettes ou des dépenses. Ce paramètre essentiel caractérise la réussite ou l’échec économique d’un projet. Ce paramètre sera respecté si :
- l’on estime avec précision le détail, poste par poste, des coûts du projet ; la bonne estimation repose sur une connaissance précise du développement du projet, des achats à réaliser et des tâches à exécuter ;
- l’on maitrise les dépassements de coûts internes et externes qui peuvent survenir sur la durée du projet en les analysant et en les renégociant (contrôle des coûts) ;
- l’on négocie financièrement toutes les nouvelles demandes, exprimées par le client, qui interviennent en écart par rapport au contrat.
c. Le respect des délais
Le paramètre délais représente le respect de la date de livraison du projet. Essentiel, il caractérise la réussite ou l’échec calendaire du projet.
Ce paramètre sera respecté si :
- l’on estime avec précision les délais d’approvisionnement et les durées de l’ensemble des taches du projet ; la bonne estimation repose sur une connaissance précise du plan de développement du projet ;
- l’on maitrise les dépassements de durée (internes et externes) qui peuvent survenir sur la durée du projet, en les analysant et en les renégociant (contrôle des délais) ;
- l’on répercute, dans le calendrier contractuel, toutes nouvelles demandes exprimées par les clients qui interviennent en écart par rapport au contrat.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE PROJET
Il est différencié trois grands types de projet :
•Le projet Ouvrage
Un projet dit ouvrage ou projet d’ingénierie est relatif à un projet unique, non récurrent, qui s’adresse à un client unique. Exemple : les grands ouvrages d’art qui s’inscrivent dans la durée (pont, tunnel, autoroute, bibliothèque, musée)
•Le projet Produit
Un projet dit produit est relatif à un projet qui sera, après une phase non récurrente, réalisé en plusieurs exemplaires ou en série. De nature éphémère (avions, automobiles, ordinateurs, médicaments, parfums,…), ce type de projet s’adresse à plusieurs clients.
•Le projet organisationnel
Le projet dit organisationnel ou événementiel n’est pas associé à une fourniture matérielle mais à un évènement temporaire ou à un processus. A titre d’exemples, on peut citer : Le passage au franc congolais, l’organisation des jeux olympiques, un projet d’entreprise, une manifestation culturelle (exposition,…), un changement de règle comptable, etc.[18]
Sachant que la raison d’être d’un projet est d’atteindre un objectif fixé, ou améliorer une situation mal vécue, l’on comprends que ce concept est indissociable du concept problème qui peut se définir comme étant un écart entre une situation de départ constatée et une situation d’arrivée désirable. C’est dans ce but qu’un processus de réflexion ou de recherche est entrepris dans le but de combler cet écart. Cependant cette définition d’un problème comme un écart à combler doit être appréhender sous deux aspects différents. L’on parle d’un problème politique ou sociale lorsqu’il y a une différence entre une situation politique ou sociale de départ insatisfaisante et une situation politique ou sociale d’arrivée désirable.[19]
De ce fait, hors mis les 3 principaux types de projet cités ci-haut il existe également :
- Le projet de recherche : est l’étape préliminaire de la recherche au cours de laquelle il faut établir les limites de l’objet d’étude, et préciser la manière de réaliser chacune des étapes du processus. On reconnait l’existence d’au moins deux types de recherche. La recherche expérimentale(est celle dont on trouve le prototype en science de la nature et en science pure, le chercheur est en mesure d’évaluer les facteurs qui influences ou peuvent influencer l’objet d’étude) et la recherche non-expérimentale ou recherche ex-post(c’est-à-dire que le chercheur ne maîtrise pas les facteurs qui peuvent influencer son objet d’étude et où il est obligé d’observer des faits ou des événements déjà produit tel est le cas du travail de recherche de ce mémoire de fin de cycle).[20]
- Un projet urbain : est un point de focalisation autour duquel s’entrecroisent divers acteurs qui s’implique dans l’évolution d’une ville donnée. [21] Ce point de départ présuppose d’emblée que le lieu est une entité apte à l’autodéveloppement. Celui-ci ne se limite pas à appliquer en un lieu, des principes génériques mis au point par ailleurs ; il doit surgir de la dynamique locale. En corollaire, cela suppose que le pouvoir centrale doit admettre la diversité des territoires qui le composent.
Ainsi, donc nous comprenons que dans ce travail de recherche dont le titre est repris au début, il s’agit de considérer un projet en tant qu’une entreprise unique et temporaire de fourniture d’un produit ou service avec des livrables définis comportant des activités
liées entre elles avec une date de début et une date de fin dans le respect d’un budget. Et spécifique nous sommes en phase d’un projet produit.
B. MISE EN ŒUVRE
Définit selon le dictionnaire français comme étant :
- L’action de mettre en œuvre quelque chose, ou le résultat de cette action.
- L’implémentation, implantation, utilisation affective et qui débute
D’où la mise en œuvre est la phase opérationnelle du projet. Elle doit aboutir à des résultats concrets permettant d’atteindre les objectifs assignés.
Elle se base sur un document projet, business plan, plan d’action, ou tout autre document servant la mise en pratique d’une idée économique ou sociale.
C. DÉVELOPPEMENT DURABLE
En 1987, un rapport remis à l’Assemblée générale des Nations unies, intitulé « Notre avenir à tous » (Our common future), popularise le terme « développement durable » en le définissant comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Le rapport Bruntland du nom de son auteur présente une thèse selon laquelle le modèle de croissance économique suivi jusque-là risque d’hypothéquer le futur de la planète et de sa population. Cette thèse est aujourd’hui largement partagée.[22]
En effet, même si le sujet est controversé, les entreprises ne peuvent ignorer le questionnement de plus en plus intense des consommateurs, mais aussi de la société au sens le plus large. La prise de conscience de l’impact négatif des activités économiques a changé les exigences de la société vis-à-vis des entreprises : la création de richesses et l’offre d’emploi ne sont plus les seuls critères de jugement. Ainsi les impératifs de croissance et la prédominance des actionnaires, seraient à remettre en question pour préserver la planète, tant sur le plan environnemental que sociétal.
Exposé du concept développement durable
L’enjeu central de la planète est le passage de 6 milliards d’habitants en 2000 à 9 ou 10 milliards d’habitants en 2050, même si les efforts internationaux pour contrôler cette croissance démographique semblent porter quelques fruits. Neuf milliards d’êtres
humains pourront-ils vivre sur la Terre avec le même mode de vie que celui du milliard d’habitants actuels dans les pays industrialisés ?
D’ores et déjà l’impact négatif des activités économiques sur l’environnement est largement connu : pollution, risque de surexploitation des ressources naturelles (notamment l’eau), disponibilité et coût de l’énergie, réduction de la biodiversité, changement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre, accumulation des déchets, etc. L’idée selon laquelle notre mode de développement économique actuel, en vigueur depuis le début de l’ère industrielle, n’est plus tenable, fait son chemin.
Cependant, renoncer à la croissance économique ne ferait qu’aggraver les problèmes de pauvreté. Dans les faits, l’extrême pauvreté a spectaculairement reculé : elle touchait 1,9 milliard de personnes en 1981 et un peu moins de 700 millions de personnes en 2015, une évolution d’autant plus positive que, dans le même temps, la population mondiale a augmenté de près de 40 %. Or, c’est essentiellement l’accroissement de l’emploi industriel en Chine qui explique ce recul de la pauvreté.
Et selon les nations unies, la population mondiale devrait augmenter de 2 milliards de personnes au cours des trente prochaines années, passant de 7,7 milliards actuellement à 9,7 milliards en 2050. Elle pourrait atteindre un nombre proche de 11 milliards d’individus vers l’an 2100. Mais la masse des populations vivant dans la misère reste considérable : selon la banque mondiale, plus de 1,9 milliard d’individus, 26,2 % de la population mondiale vivaient avec moins de 3,20 dollars par jour en 2015 et près de 46 % de la population disposait de moins de 5,50 dollars par jour pour vivre.[23] La croissance économique reste le seul espoir pour tirer les populations les plus pauvres de la misère.
Figure 1.1
Les principes du développement durable[24]
- Principe de précaution : il relève des autorités publiques et s’applique dans des situations précises pour faire face à des risques importants Il concerne en effet les situations qui présentent un risque potentiel de dommages graves ou irréversibles, souvent en l’absence de connaissance scientifique avérée sur le sujet.
- Principe de prévention : s’applique pour toute situation à risque connu et comportant des dommages prévisibles. La prévention est un des moyens d’intervention privilégiés de l’action publique notamment dans les domaines de l’environnement, de la santé, de la sécurité routière ou de l’action sociale. Il concerne également chacun d’entre nous au quotidien, en particulier lorsque nous agissons prudemment afin d’éviter un accident domestique ou encore pour des raisons sanitaires.
- Principe de responsabilité : au sens commun, est le fait que chaque personne soit tenue de répondre juridiquement ou moralement de ses actes et décisions et d’en assumer les conséquences
- Principe pollueur-payeur : est, à la source, un concept économique. Il vise à faire prendre en compte, par les acteurs économiques, les coûts « externes » pour la société, des atteintes à l’environnement générées par leurs activités. Ce principe concerne les activités publiques ou privées, les entreprises, les ménages et chacun d’entre nous.
- Le principe de droit à l’information : est le fait qu’une personne puisse être informée des choses, faits ou décisions qui la concernent, de façon à ce qu’elle puisse agir en conséquence dans son propre intérêt ou dans l’intérêt collectif.
- Le principe d’équité : définit le concept de développement durable c’est-à-dire, « un développement capable de satisfaire les besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs »
Les piliers du développement durable[25]
- Pilier économique : le développement durable n’exclut pas la poursuite de la croissance (l’augmentation de la production de biens et de services), pour répondre aux besoins des générations présentes et futures. Toutefois, il promet une gestion saine et durable, sans préjudice pour l’environnement et le social.
- Pilier social et sociétal : le développement durable vise à assurer la cohésion sociale en veillant à la réduction de la pauvreté et des inégalités, au partage équitable des revenus et des services, à une répartition équitable de la richesse en fonction de la contribution de chacun. la dimension sociétale vise les rapports de l’entreprise avec la société civile (élus, médias, administration, communauté scientifique, organismes non gouvernementaux, communautés, actionnaires, banquiers, assureurs, fournisseurs, sous-traitants, clients, consommateurs).
- Pilier environnemental : il vise la limitation de l’impact des activités humaines sur l’environnement naturel, mais aussi urbain en préservant les ressources naturelles à long terme à travers la réduction de leur surexploitation, les nuisances, la défiguration des paysages, l’exploitation des énergies fossiles au profit d’énergies renouvelables à travers la réduction des rejets polluants l’atmosphère, la lutte contre le déboisement et la désertification, la protection de la biodiversité et des forêts, la promotion d’une agriculture respectueuse de l’environnement et de la santé[26]
- Pilier culturel : La culture, dans sa diversité, est une richesse. Il n’est plus possible de concevoir un développement durable qui ne respecterait pas la préservation des libertés et des droits culturels, d’identités, de savoirs, de langues, de modes et de rythmes de développement diversifiés.
Les acteurs du développement durable29
Le développement durable concerne tous les acteurs, qui regroupent toutes les personnes physiques et morales (gouvernements, collectivités locales, associations, entreprises, citoyens) contribuant à la définition des valeurs et des objectifs du développement durable et à leur mise en œuvre.
Les outils du développement durable[27]
Il faut d’emblée relever qu’il n’existe pas d’outil universel. Il existe, en effet, plusieurs types d’outils. Toutefois, pour être efficaces, ceux-ci doivent favoriser des actions concrètes, c’est-à-dire outils axés sur les résultats.
Les indicateurs du développement du durable
Le développement durable est une notion protéiforme, comprenant plusieurs composantes et se prêtant mal à une mesure unique.
Les stratégies du développement durable
Chaque pays élabore et met en œuvre des stratégies nationales de développement durable qui reflètent des approches particulières du processus de développement. Le type de stratégie nationale de développement durable adopté par un pays dépend de la manière dont celui-ci envisage le concept de développement durable.
Toutefois, toute stratégie nationale de développement durable doit s’intégrer dans les processus budgétaires, prendre en compte la dimension pluridimensionnelle de ce concept, s’inspirer des bonnes pratiques, faire participer l’ensemble des parties prenantes à tout le cycle stratégique (conception, mise en œuvre, suivi, évaluation) et décentraliser la mise en œuvre aux échelons infranationaux.
Les enjeux et perspectives du développement durable[28]
Un développement durable est donc un développement qui permet à la fois de répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux, tous deux impactés par l’accroissement exponentiel de la population mondiale dans les années à venir (voir Figure 1.1). Il revient à concilier des enjeux souvent opposés : comment assurer un développement économique permettant de réduire la pauvreté, sans pour autant dégrader de manière irréversible les ressources naturelles ?
Nous relevons quelques exemples d’enjeux et perspectives qui sont les suivants :
- Changements climatiques et atmosphériques
- Biodiversité et écosystèmes
- Transition agricole et alimentaire
- Transition énergétique
- Mobilité durable
- Innovations durables et responsables
- Préservation de la santé
- Bien-être et qualité de vie
- Égalité et droits humains
- Lutte contre la pauvreté et l’exclusion
- Répartition des richesses
- Transparence et démocratie
- Consommation responsable
- Réduction des déchets et des gaspillages
- Modèles économiques alternatifs
Ainsi, il se dégage une tension entre impératifs sociétaux et environnementaux qui peuvent être illustrés à travers plusieurs exemples tel que le développement de nouvelles zones agricoles permettant de nourrir des familles, de nombreux habitants d’Afrique, d’Asie ou d’Amazonie . cependant, cela passe par une déforestation qui quoi que répond à l’enjeu sociétal, garde un effet amplificateur sur le réchauffement climatique, à la fois parce que les feux de forêt rejettent des gaz à effet de serre, mais surtout parce qu’elle détruit le gigantesque lieu de stockage du carbone que sont les forêts.
Les agro-carburants quant à eux représentent une piste intéressante pour faire face à la raréfaction des énergies fossiles et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, leur développement se ferait au détriment de cultures alimentaires, déjà sous tension à cause de l’augmentation du nombre de personnes à nourrir sur la planète. Par ailleurs, des fermetures d’usines polluantes permettent de lutter contre le réchauffement
climatique, mais nuisent à la création ou même au maintien d’emplois. Si les liens entre les deux enjeux majeurs environnementaux et sociétaux sont bien entendu très complexes, ces différents exemples, volontairement simplifiés, illustrent la tension potentielle qui existe entre eux et qu’un développement durable doit concilier.
Triple bottom line et objectifs de l’entreprise
Comme nous le savons, le critère traditionnel de performance de l’entreprise est la création de valeur pour les actionnaires. Le grand mérite de cette définition purement économique de la performance de l’entreprise est de fournir un critère unique de décision et de pilotage stratégique : l’entreprise a pour seule fonction « la création de richesses » qui sont ensuite librement utilisées par les actionnaires. Mais de nombreuses voix s’élèvent contre cette approche, en souhaitant que l’entreprise prenne en compte les effets de son activité sur les parties prenantes autres que les actionnaires. Ces parties prenantes désignent tous ceux qui sont concernés par les décisions de l’entreprise. Certaines parties prenantes sont directement affectées par l’activité économique de l’entreprise et ont en principe une capacité de négociation et de défense de leurs intérêts : les clients, les fournisseurs, les employés, les banques. D’autres n’ont pas nécessairement un lien contractuel direct avec l’entreprise mais elles représentent des intérêts spécifiques de la société civile.
Ainsi, les villes, régions ou États dans lesquels les sites de production, de stockage ou des bureaux sont implantés sont concernés par toutes les conditions nécessaires à l’activité économique (formation, infrastructures, services), mais aussi par les conséquences (délocalisations, pollutions) de l’activité économique sur la population locale.
L’entreprise doit donc créer de la valeur pour l’ensemble de ses parties prenantes en conciliant les impératifs économiques, environnementaux et sociétaux (voir la figure 1.2).
D’où , l’ entreprise se trouve confrontée à deux demandes potentiellement contradictoires :
- maximiser la richesse des actionnaires, en limitant tous les coûts non indispensables à l’activité de l’entreprise, en particulier les coûts sociétaux et environnementaux qui ne font pas l’objet d’une obligation légale ou contractuelle
;
- développer la capacité future de l’entreprise à exercer son métier en mettant en œuvre une approche de sensibilité aux besoins des communautés auprès desquelles elle intervient et en développant une approche responsable de son impact environnemental à travers une collaboration avec les parties prenantes, ce
qui peut amener l’entreprise à accepter des surcoûts dont elle espère qu’ils porteront leurs fruits à long terme.
Ceci pose un problème théorique majeur sur la finalité et les objectifs de l’entreprise, qui est une des questions clés de la corporate strategy. Certains se focalisent sur les actionnaires (shareholders ou stockholders) et argumentent que seul le profit doit être l’objectif de l’entreprise, car il correspond à sa finalité économique. D’autres prennent en compte les autres parties prenantes (stakeholders) et considèrent que l’impact sur l’environnement ou les responsabilités sociétales de l’entreprise doivent avoir la même importance que le profit. C’est ce que Porter appelle la valeur partagée.
Donc, la quête d’un développement durable concerne tout à la fois les gouvernements, les ONG, les individus et les entreprises. Tous peuvent avoir un rôle à jouer pour réussir à faire face à ces enjeux environnementaux et sociétaux. Pour les entreprises, ce rôle est appelé la responsabilité sociétale.
Ainsi donc un développement est dit durable lorsqu’il est économiquement éfficace, politiquement démocratique et pluraliste, socialement équitable et écologiquement sain. D’où, Antonio guteres déclara : « le dévéloppement n’est pas durable s’il n’est pas juste et inclusif. Et les gens sont en droit de se demander pourquoi une poignée de personnes détiennent autant de richesses que la moitié de l’humanité.
Les objectifs de développement durable :
Le 25 septembre 2015, en parallèle de l’Assemblée générale des Nations unies, 193 dirigeants de la planète se sont engagés sur 17 objectifs mondiaux offrant une vision d’un monde plus juste et plus prospère, pacifique et durable, dans lequel personne n’est laissé pour compte, afin d’atteindre d’ici 2030, 3 supers objectifs qui sont mettre fin à la pauvreté, lutter contre la faim, régler le problème de réchauffement climatique.
Ces 17 objectifs sont :
- ODD1 – Mettre fin à la pauvreté
- ODD2 – Faim zéro
- ODD3 – Bonne santé pour tous
- ODD4 – Accès à une éducation de qualité
- ODD5 – Égalité entre les sexes
- ODD6 – Accès à l’eau salubre
- ODD7 – Recours aux énergies renouvelables
- ODD8 – Accès à des emplois décents
- ODD9 – Innovations et Infrastructures
- ODD10 – Réduire les inégalités
- ODD11 – Villes et communautés durables
- ODD12 – Consommation responsable
- ODD13 – Lutter contre le changement climatique
- ODD14 – Protection de la faune et de la flore aquatiques
- ODD15 – Protection de la faune et de la flore terrestres
- ODD16 – Justice et paix
- ODD17 – Partenariats pour les objectifs mondiaux
D. ENTREPRISE
Ayant définit un projet an amont, le mot entreprise s’impose également afin de nous permettre de mieux appréhender les concepts et contextes de ce travail.
Qu’est-ce qu’une entreprise ?
Une entreprise est une unité de production qui vend ses produits sur un marché. Elle produit donc des biens et des services marchands. Une banques, une clinique, une exploitation agricole, une boucherie, un cabinet de chirurgien-dentiste sont ainsi des entreprises.
Ce dernier n’est pas à confondre à une administration(un lycée, une mairie, un tribunal, etc. ) qui est une unité de production de services non marchands, quoi qu’elle ait une activité productive, mais les services qu’elle produit ne sont pas vendus sur un marché moyennant le paiement d’un prix.
Excepté cette nuance avec le mot administration, il est important de signaler également qu’il n’est pas à confondre une entreprise et un établissement. Une entreprise peut être constituée d’unités situées à des endroits différents qui sont appelés établissement (usines, ateliers, siège social, agence commerciale, etc. )[29]
La diversité juridique des entreprises
– Les différents types d’entreprises
Il existe de nombreuses structures juridiques pour les entreprises déterminant pour chacune d’elles ,la répartition de la propriété et des pouvoirs de direction. La principale distinction concerne les entreprises individuelles et les sociétés.
- Entreprise individuelle : Une même personne assure la direction de l’entreprise. L’apport des capitaux (donc la propriété de l’entreprise ) et l’activité productive. Il n’y a pas de séparation entre le patrimoine privé du chef de l’entreprise individuelle (exploitation agricole, commerce, cabinet de médecine libérale, etc) et son patrimoine professionnel. il perçoit seul les bénéfices de son activité et il peut avoir des salariés (conjoint salarié par exemple).
- Une société : il y’a généralement une distinction entre ceux qui fournissent le travail et ceux qui apportent les capitaux, ces derniers étant directement ou indirectement les dirigeants de l’entreprise.
Avant d’examiner les différentes formes de sociétés, on peut définir quelques catégories particulièrement d’entreprises.
- Entreprises publiques : sociétés dont le capital ou la majorité du capital appartient à l’état. Certaines administrations qui vendent plus de la moitié de leur production, sont considérées comme des entreprises (exemple de la poste). Certaines entreprises publiques sont qualifiées de mixtes (on parle aussi d’économie mixte pour caractériser le développement de ce type d’entreprises ) car elles associent capitaux publics et capitaux privées (France Télécom par exemple)[30]
- Coopérative : sociétés privées présentant certaines caractéristiques particulières. Ses objectifs sont la défense des intérêts de ses membres appelés sociétaires. Une coopérative recherche donc moins le profit que la satisfaction de ses adhérents ; par exemple , les bénéfices sont répartis équitablement entre les sociétaires. Le pouvoir de décision appartient aux sociétaires eux-mêmes. Selon le principe « un homme = une voix » quels que soient leurs apports (et non une action = une voix, comme dans les autres sociétés). On distingue les coopératives de production, créées pour produire en commun (par exemple des coopératives agricoles), et les coopératives de consommation, crées pour bénéficier des avantages des achats groupés. les coopératives appartiennent à ce qu’on appelle l’économie sociale ( ou tiers secteur) qui regroupe les mutuelles (systèmes d’assurance fondé sur l’entraide et la solidarité), les coopératives et les associations.
- Entreprise d’insertion : entreprises aidées par les pouvoirs publics afin qu’elles emploient des personnes connaissant des difficultés d’insertion (chômeurs de longue durée, locataires du RMI par exemple). Appelées autrefois entreprises
intermédiaires, elles ont une mission de réinsertion , elles ont une mission de réinsertion professionnelle.
Les principales formes juridiques des sociétés
La forme juridique de la société a été imaginée pour rassembler des capitaux importants, ce qui ne pouvait être imaginé, réalisé par une seule personne. Les deux formes de société les plus répandues sont :
- la société à responsabilité limitée (SARL) :elle peut être créée avec deux associés seulement (une cinquantaine au maximum) et un capital social minimum peu important. Chaque associé fait un apport en capital à l’entreprise et reçoit des parts sociales correspondant à la fraction du capital qu’il détient. Les associés ne sont responsables que dans la mesure de leurs apports ; cette responsabilité limitée signifie que si la SARL fait de mauvais affaires ils ne perdront que cet apport. La SARL est un statut juridique qui a été souvent choisi par les entreprises familiales afin de protéger le patrimoine personnel en cas de faillite.
- La société anonyme : les actionnaires doivent être au moins sept et le capital social, qui est divisé en actions, a un montant minimum très élevé. La SA permet ainsi de réunir des actionnaires et des capitaux très nombreux. La responsabilité des actionnaires joue comme pour une SARL. Chaque actionnaire qui reçoit une partie du bénéfice appelée dividende participe à la gestion de la SA et lors des assemblées générales des actionnaires, son droit de veto est proportionnel à la part de capital qu’il détient. L’assemblée générale des actionnaires élit les membres du conseil d’administration qui sont les administrateurs et reçoivent une rémunération sous la forme de « jéton de présence » (en référence à leur présence au conseil d’administration). Le conseil d’administration, qui gère la société , élit et peut révoquer à tout moment le président du conseil d’administration. Souvent ce président est aussi le directeur général salarié de l’entreprise et gère au quotidien.[31]
E. AGRO-INDUSTRIEL
Est un adjectif qualificatif issue du mot agro-industrie qui selon wikipédia, est l’ensemble des industries ayant un lien direct avec l’agriculture. Cela comprends donc l’ensemble des systèmes de production agricoles et s’étend à toutes les entreprises qui fournissent des biens en agriculture (engrais, pesticides, machines) ainsi qu’à celles qui transforment les produits agricoles et les conditionnent en produits commercialisables. En ce sens, le secteur agro-industriel ne se limite pas aux seuls produits alimentaires, domaine exclusif au secteur agro-alimentaire, mais englobe aussi tous les secteurs parallèle de valorisation des agro-ressources : papiers, bioénergies, biomatériaux, cuirs, textiles, huiles essentielles, cosmétiques, tabac. [32]
F. DÉFIS
Selon le centre national de ressources textuelles et lexicales, plusieurs définition sont accordée selon les contextes mais nous retenons les suivantes
- Action d’affronter quelqu’un ou quelque
- Action d’affronter une chose, son résultat. Un défi au danger, par exemple 3. Incitation à la réalisation d’une chose difficile ; réponse à une telle situation.
- Difficulté à surmonter [33]
De ce fait, nous comprenons qu’il s’agit dans ce contexte des difficultés ou des barrières à surmonter.
G. STRATÉGIE
Étymologiquement, le mot stratégie provient de deux mots grecques « stratos » qui veut dire armée et « agos » qui veut dire conduite. De ces deux mots aboutissent la définition selon laquelle la stratégie est l’art de conduire une armée.
Cependant, c’est en 1960 que le terme stratégie est apparu dans la pensée managériale. Selon Mickael Porter, la stratégie est une combinaison d’objectifs que s’efforce d’atteindre une firme et les moyens par lesquels elle cherche à les atteindre.
La stratégie permet à l’entreprise de se concentrer sur l’essentiel pour vaincre ou survivre dans une situation de concurrence. Elle engage les ressources matérielles, humaines et financières de l’entreprise et leur affectation sur le long terme.
Conséquemment à la définition présentée ci-dessus selon la pensée de Porter, nous comprenons qu’aucune organisation ne peut se développer sans stratégies ou la planification stratégique car elle permet d’anticiper les différentes variations ou les changement des différents environnements évolutifs de l’entreprise afin d’adopter des orientations consciencieuses ou des solutions anticipées permettant à cette dernière si pas de garder, d’améliorer sa performance.
Selon Henry Mintzberg, il existe deux types des stratégies qui coexistent le plus souvent dans l’entreprise et aboutissent à la stratégie réalisée:
- La stratégie délibérée : lorsqu’elle est planifiée
- La stratégie émergente : lorsqu’elle est consécutive à des événements non prévus auxquels l’entreprise doit réagir
En effet, une stratégie permet à une entreprise de :
- Focaliser et rationnaliser les ressources
- Déterminer les actions et comportements à adopter et à éviter
- Déterminer les paramètres de travail pour les conformer à l’atteinte des résultats[34]
Cependant , pour élaborer une stratégie cela passe par une procédure ou jeu de question à travers les interrogations suivantes :
- Quoi faire ?
- Quand le faire ?
- Comment le faire ?
La stratégie comporte 3 niveaux d’interventions :
- La stratégie globale : appelée également corporate strategy, elle concerne l’entreprise (mono ou multi activité) dans sa totalité ;
- La stratégie par domaine d’activité : appelée également business stratégie, elle se limite à une seule activité de l’entreprise ;
- La stratégie opérationnelle : elle décline les deux précédentes au niveau des fonctions : stratégie mercatique, stratégie financière, etc.
LA DEMARCHE STRATÉGIQUE
La démarche stratégique s’effectue selon le modèle LGAC développé, en 1965, par quatre professeurs de Harvard : Learned, Christensen, Andrews et Guth. Ce modèle porte également le nom de modèle SWOT (Strength, Weakness, Opportunity, Threat) ou FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) car il met en évidence les
forces et les faiblesses de l’entreprise ainsi que les opportunités et les menaces de son environnement.
La démarche stratégique est différente selon qu’il s’agit d’une PME ou d’une grande entreprise, d’une entreprise mono ou multi-activités. Dans le cas d’une entreprise multiactivités, l’étape du diagnostic stratégique doit être précédée d’une segmentation stratégique afin de formuler la stratégie adéquate.
Cependant, cette démarche stratégique, selon le modèle LGAC s’effectue en 4 étapes :
- Le diagnostic stratégique comporte 2 volets : le volet interne, qui fait la synthèse des forces et faiblesses de l’entreprise. Le volet externe, qui cherche à cerner les opportunités et les menaces issues de l’environnement de l’entreprise. L’objectif principal du diagnostic stratégique est de déterminer, pour l’entreprise, un avantage concurrentiel qui doit être : identifiable par les consommateurs, durable, défendable face aux concurrents, non substituable.
- La définition des objectifs : le choix d’objectifs quantifiés permet de concrétiser la stratégie. Les objectifs stratégiques sont spécifiques à chaque entreprise et sont fonction des attentes et des intentions des différentes parties prenantes. Ces objectifs doivent être cohérents avec : ce que l’entreprise veut faire (ses finalités) , ce que l’entreprise a la capacité de faire (ses ressources et ses compétences), ce que l’entreprise devrait faire (saisir les opportunités et éviter les menaces de son environnement) et ce que l’entreprise est autorisée à faire (tenir compte des obligations et des pressions sociales qui s’exercent sur elle).
- La mise en œuvre de la stratégie : il s’agit de prendre les décisions et de mobiliser les ressources nécessaires pour la mise en œuvre effective de la stratégie définie. Cette mise en œuvre s’effectue au moyen de plans opérationnels et de budgets. Les plans opérationnels sont des plans à moyen terme définissant ce que l’entreprise doit faire et comment elle doit le faire pour mener à bien sa stratégie. Le budget traduit les plans opérationnels en termes financiers, de façon à les mettre en œuvre à court terme (sur une année).
- Le contrôle stratégique permet aux dirigeants d’évaluer les stratégies retenues. Il peut en effet y avoir des écarts entre les résultats obtenus et les objectifs fixés. L’analyse de ces écarts permet d’adapter ou de remettre en cause les orientations initiales.
LA SEGMENTATION STRATÉGIQUE
La segmentation stratégique consiste à diviser les activités de l’entreprise en groupes homogènes qui relèvent de la même technologie, des mêmes marchés et des mêmes produits.
Cette segmentation aboutit à la détermination de segments stratégiques ou domaines d’activité stratégiques (DAS). Chacun des DAS identifiés se caractérise par un marché spécifique et correspond à un ensemble de produits ou de services régis par les mêmes facteurs clés de succès.
La segmentation stratégique est différente de la segmentation mercatique qui elle, s’applique à chaque DAS pour diviser la clientèle afin d’adapter les produits aux besoins, habitudes et comportements d’achat des consommateurs.
LA PLANIFICATION STRATÉGIQUE
Mintzberg définit la planification comme étant une procédure formalisée qui a pour but de produire un résultat articulé sous la forme d’un système intégré de décisions. Elle est l’effort de formalisation, c’est à dire la décomposition, l’articulation et la rationalisation. De ce fait, il propose une analyse fouillée et novatrice des structures de l’entreprise en intégrant les résultats de recherche en sciences du management, de l’économie, de la sociologie et de la psychologie. Pour Mintzberg, le processus de formulation de la stratégie se présente comme un continuum entre une approche planifiée et une approche émergente. Les apports dans le domaine du management stratégique seront mobilisés également dans l’étude des changements stratégiques.
En 1978, il mènera des travaux sur la formation de la stratégie en critiquant le courant de la planification stratégique ;ce qui a abouti au résultats selon lesquels il montre que, dans bien des cas, les stratégies planifiées (formalisées) sont un échec et ne favorisent pas le développement d’une capacité à élaborer la stratégie chez les acteurs organisationnels. Et si, dans des environnements prédictibles et stables, de telles stratégies peuvent conduire aux résultats escomptés, ce n’est pas le cas dans des environnements complexes et turbulents. D’où, le système de planification entraîne une rigidité organisationnelle contraire à la flexibilité nécessaire dans ce type d’environnement. [35]
Ainsi, la conception d’une stratégie implique l’élaboration d’un plan stratégique ou encore la planification stratégique pour une meilleure réussite de cette tâche en passant par l’analyse environnemental de l’entreprise .
En effet, la capacité de l’entreprise à s’adapter à son environnement est un facteur fondamental de sa réussite. Analyser l’environnement et ses évolutions est donc une question centrale en stratégie d’entreprise. Or l’environnement, entendu au sens large, recouvre de très nombreuses dimensions difficiles à analyser. Ce travail d’analyse est pourtant nécessaire puisque, l’environnement est une source d’influences, de pressions ou de contraintes qui ont un impact sur la stratégie et la performance de l’entreprise.[36]
On peut distinguer deux niveaux d’analyse :
- une analyse large du macro-environnement, qui va s’efforcer de ne négliger aucune dimension ;
- un niveau qui se focalisera sur l’environnement concurrentiel plus direct de l’entreprise.
En tant que système social, toute entreprise est influencée par son environnement macroéconomique, politique et social. D’une part, les préoccupations écologiques et les problèmes de pauvreté sont croissants, les entreprises sont soumises à l’influence de différents groupes de pression, y compris les gouvernements et les ONG, pour se comporter de manière écologique, éthique et citoyenne. D’autres part, la pression interne est également forte car les salariés sont toujours plus nombreux à refuser de consacrer leur vie à la recherche exclusive du profit. Ils souhaitent aussi contribuer à la résolution des problèmes écologiques et sociaux qui encerclent l’activité économique.
Il est donc important de comprendre dans quel environnement évolue l’entreprise. Pour cela, on peut utiliser le modèle PESTEL, qui a un double objectif :
- Décrire le macro-environnement et ses principales composantes ;
- Comprendre son évolution future et les changements prévisibles des facteurs macro-économiques, sociaux, et environnementaux (au sens écologique du terme).40
Cependant pour une analyse environnemental direct de l’entreprise, le modèle SWOT ou FFOM est un cadre conceptuel qui permet d’analyser puis formuler une stratégie d’entreprise en 4 phases :
- Diagnostic interne et diagnostic externe
- Recensement et évaluation des possibilités d’action
- Formulation de la stratégie
- Choix des moyens et affectation des ressources
POURQUOI PLANIFIER ?
- On planifie pour coordonner les actions et les hommes, mais il s’agit d’une des méthodes pour obtenir un consensus.
- On planifie pour s’assurer que le futur est systématiquement pris en compte, mais cela ne signifie pas qu’il sera bien pris en compte.
- On planifie pour se comporter de manière rationnelle, la décision formalisée étant plus efficace que la non formalisée. Cette affirmation non prouvée est souvent contredite car le processus de formalisation est trouvé réducteur.
- On planifie pour contrôler, à la fois la Direction Générale et la hiérarchie, mais aussi le futur et l’environnement en rendant celui-ci moins complexe par décomposition. – Enfin on planifie car les systèmes formels permettent la programmation du processus de formation de la stratégie, comme ils ont permis celle des processus opérationnels : la planification est la suite du Taylorisme à un niveau plus élevé.
Mintzberg poursuit ses précisions en présentant la notion de stratégie : à la fois un plan d’action pour atteindre une situation future, la stratégie délibérée ; et une suite de comportements cohérents dans le temps qui ont entraîné la situation présente, la stratégie émergente. Les deux formes doivent être prises en compte, mais dans la pratique, la deuxième est négligée.
Cependant, la planification stratégique repose sur un modèle de base établit sur sept principes qui sont[37] :
- la formation de la stratégie doit être un processus de pensée contrôlé et conscient ;
- la responsabilité du processus doit rester entre les mains du PDG qui est le stratège ;
- le modèle de formation de la stratégie doit rester simple et informel ;
- les stratégies doivent être originales résultant d’un processus créatif ;
- les stratégies doivent sortir du processus complètement développées ; – elles doivent être explicites, articulées, donc simples ; – elles doivent enfin être mises en œuvre.
III. CHAPITRE 2 : PRÉSENTATION DU NOUVEAU DOMAINE AGROINDUSTRIEL DE LA N’SELE
SECTION 1: SITUATION GÉOGRAPHIQUE
Il est situé à une cinquantaine de kilomètres dans la périphérie Est de la ville de Kinshasa[38]. Est limité dans son premier site par la voie matérialisée de la route nationale numéro 1 d’une part et d’autre part par la route maluku et la rivière N’sele ; puis dans son deuxième site par la voie matérialisée de la route nationale numéro 1 et le cimetière de Bambou N’sele . De ce fait, le président mobutu nomma le domaine ainsi suite à la présence de la rivière précitée dans ces limites.
SECTION 2: HISTORIQUE
En 1966, le président joseph-désiré Mobutu ouvre le Domaine présidentielle de la N’sele (DPN) dans le but de valoriser le secteur agricole à travers la dynamisation de la production locale. Le domaine se développa fortement à la fin des années 1960 et au début des années 1970, principalement comme domaine présidentiel moderne comportant une imposante pagode chinoise et la luxueuse maison de Mobutu[39].
Une bonne douzaine de cadres européens dont de nombreux Belges et chinois furent appelés vers cette période pour développer des activités modèles d’élevage et d’agriculture, dont un vaste élevage de poulets en batterie, du bétail, ou encore une importante culture d’ananas et autres produits agricoles.
Le domaine comptait un vaste parc animalier, le Parc Président Mobutu, recouvrant plusieurs centaines d’hectares ainsi que des enclos abritant des lions, guépards, okapis, des chimpanzés, des zèbres, etc., une piscine olympique publique accueillant le public dont de nombreux habitants de Kinshasa, principalement le week-end.
Donc , Autrefois, les gens y allaient faire du tourisme car c’était un endroit paradisiaque, selon les récits. On pourrait dire que DAIPN était pour Mobutu ce qu’est le Parc de la N’sele pour Kabila aujourd’hui et C’est dans ce domaine que l’ancien parti-État le Mouvement populaire de la révolution (MPR) a vu le jour.[40]
SECTION 3 : PRESENTATION STRATÉGIQUE
- MISSION :
Relancé le 9 mai 2013, le nouveau DAIPN poursuit une mission quadruple :
- Contribuer substantiellement à améliorer la sécurité alimentaire par l’approvisionnement constant de la ville de Kinshasa en produits vivriers à des prix abordables.
- S’assurer de la pérennisation de la viabilité économique et l’autonomisation du projet dans une vision à long terme.
- La modernisation et le transfert des connaissances par la mise en œuvre des technologies et des méthodes de gestion modernes dans la ferme afin d’atteindre une efficacité maximale, tout en renforçant les capacités du personnel local.
- Création des milliers d’emplois directes et indirectes grâce à la valorisation de l’établissement.[41]
- VISION :
La vision est d’établir un partenariat avec le gouvernement et les habitants pour créer une entreprise agroalimentaire durable.
Pour ce faire, le Group LR a imaginé une ferme réorganisée et revitalisée utilisant l’éducation et le soutien du gouvernement pour créer le développement durable d’une grande variété de produits agricoles.
A travers le partage des connaissances agricoles vitales, des technologies agricoles nouvelles et modernes et des pratiques commerciales avec les gestionnaires et les travailleurs agricoles locaux et étrangers, LR créerait une source locale durable de nutrition de haute qualité à prix abordable, des milliers d’emplois et une base de connaissances experte grâce à un centre de formation et de conférence pour les professionnels de l’agriculture.46
- OBJECTIFS:
Les objectif du DAIPN sont de produire, dans l’avenir :
- 1500 tonnes de poulets de chair par an ;
- 300 tonnes de poissons par an ;
- 1200 tonnes de porcs par an ;
- 1200 tonnes de fruits par an ;
- 1200 tonnes de nourritures de bétails par an ;
- 000.000 d’œufs de consommation par an.
- STATUT JURIDIQUE :
A partir de 1966 le domaine a fonctionné sous le statut juridique de service public, jusqu’en 1973 où il a été élevé au rang d’établissement public jouissant d’un patrimoine distinct tout en menant des activités industrielles et commerciales.
Sous ce statut juridique, le domaine avait pour taches principales de :
- Permettre aux instances suprêmes du pays d’organiser des services d’hôtelleries, des réunions nationales et internationales dans tous les domaines de la vie nationale et ce, à tout moment ;
- Mettre à la disposition de la population kinoise une gamme variée des produits alimentaires de base (lait frais, œufs de consommation, viande de porc, poulets de chair, poissons, conserves de fruits, etc)
Cependant, en dépit d’un service spécialisé chargé de la Coordination de la Gestion du Patrimoine du DAIPN qui serait créé par la présidence depuis 2009, il faut préciser qu’à ce jour, le Nouveau DAIPN fonctionne sans statut juridique, mais évolue en tant qu’une entité à part entière à vocation commerciale sous la direction de LR Groupe par le patronage de la présidence de la république.[42]
- SUPERFICIE :
Le DPN qui autrefois s’étendait sur près de 4.000 hectares desquels l’unité principale de production couvrait près de 3000 ha dont une centaine servait à des cultures intensives des légumes, riz paddy, racines tubéreuses des maniocs, maïs, ananas et fruits divers.
Il est étonnant de constater que le nouveau DAIPN ne possède plus que près de 370 hectares dont certains continue de courir le risque d’occupation par la population suite à la démographie et l’exode rurale.[43]
F. APROPOS DE LR GROUP LIMITED
Fondé en 1985, LR Group Limited, société israélienne, est présent dans le monde entier pour le financement, la gestion, le développement, la production et la maintenance de projets nationaux à moyenne et grande échelle dans des économies en forte croissance.
LR Group Ltd , avec un chiffre d’affaires de 25.000.000 USD( vingt-cinq millions de dollars américains) par an et un profit attendu de 10.000.000 USD(dix millions de dollars américains) par an, Ami Lustig & Roy Ben Yami qui en sont les copropriétaires et co-fondateurs ont déjà créé plus de 2 000 emplois stables et directs dans le monde . Ils sont motivés d’investir dans des projets générant des avantages économiques et sociaux pour les communautés locales, d’améliorer le niveau de vie en rendant accessibles les équipements de base aux nécessiteux, de fournir des outils de formation pour encourager l’autosuffisance, de renforcer l’estime de soi et autonomiser les personnes. C’est dans cet aspect des choses que la société et ses filiales ont mené à bien des centaines de projets durables en Afrique, en Europe, en Océanie et en Amérique du Sud dans les domaines tels que l’agriculture et agro-industrie, le logement et la construction, les énergies renouvelables, le traitement d’eau, la communication, la santé, l’éducation et la formation.
Ainsi, dans la même logique, il a été confié au groupe la gestion du Nouveau DAIPN. La firme n’a pas manqué de dévoiler sa vision qui consiste à moderniser l’agriculture en RDC, réduire les importations des produits alimentaires, lutter contre l’insécurité alimentaire et mettre à la disposition de la population congolaise des produits alimentaires compétitifs
- LE NOUVEAU DAIPN:
Au regard des couches, aspects et domaines touchés par ce projet, le Nouveau DAIPN est concerné par les ministères de l’agriculture et développement rural, portefeuille, industrie et finances.
Étant un patrimoine national tel que cité dans les lignes précédentes, le Nouveau DAIPN a été bénéficiaire d’un budget public de 88.740.000 USD (quatre-vingt-huit millions
sept cent quarante mille dollars américains ) du gouvernement de la république démocratique du Congo. Ce dernier a été réparti sur deux phases avec des objectifs principaux bien assigné pour chaque période de temps tel que précisé ci-dessous :
- Phase 1 : 740.000 USD (cinquante millions sept cent quarante mille dollars américains) pour l’exploitation et la gestion du site sur 5 ans
- Phase 2 : 38.000.000 USD (trente-huit millions de dollars américains) sur 4 ans pour l’ingénierie, l’approvisionnement, la construction pour la valorisation, la réhabilitation et le développement dudit site, qui n’a malheureusement jamais été liquidé jusqu’à ce jour.[44]
Comme toute entité agricole, il est sans oublier que ce secteur requiert une très forte main d’œuvre et la participation de plusieurs acteurs internes et externes et le Nouveau DAIPN n’en fait pas exception. Raison pour laquelle des milliers d’emplois ont été créé grâce à elle de manière directe et indirecte, l’on parle de plus d’un millier des congolais vivant de l’existence ou l’exploitation de ladite ferme. Et selon EDY KIT en réponse à Thierry C. dans son article « Regards sur la société de navigation : RDCAGROINDUSTRIE-DAIPNRDC-Agro-industrie-DAIPN N’sele », la coordination de la gestion du patrimoine de DAIPN compterait à ce jour 105 agents.
EXPLOITATIONS DU NOUVEAU DAIPN
Selon Thierry C., le 28 janvier 2015, 7 hectares de maïs et 3 hectares de soya sur une étendue de 220 hectares labourés ont été semé comme des champs pilotes qui ont pour but de vérifier et d’analyser le maïs qui pousse sur ce sol de DAIPN avant d’appliquer une production de masse pour accomplir ou réaliser ses objectifs d’approvisionnement alimentaire de la ville de Kinshasa.
De ce fait, de nos jours le projet quoi que tournant à ralentit, continue de produire à faible quantité des cultures vivrières dans le but de demeurer visible aux yeux de sa petite frange de consommateurs.
Cependant ledit site dégage également une forte capacité d’exploitation du volet élevage où il existe les volailles, les porcs et les poissons ; ce qui s’appuis par la présence de :
- Une ferme pour poulets de chair pouvant produire 1.500 tonnes de poulets de chair par an; [45]
- Une ferme pour poulets de ponte avec une capacité de 25.000.000 œufs et 25 000 poulets vifs par an ; [46]
De ce fait, depuis le 06 juin 2015, 42 poulaillers de poules de chaire sont opérationnels pour une production de 35.000 œufs par jour et une usine de fabrication d’aliments pour bétail d’une capacité de production de 3 tonnes/heure dans un premier temps, en envisageant une augmentation du niveau de production à 5 tonnes/Heure.
Nous constatons également l’élevage des porcs à partir de 600 truies qui par la suite rendront dynamique un abattoir ayant une capacité de production de 900 têtes par heure ou 1.200 tonnes par an.[47]
- Projet avicole et porcin
Le 01 octobre 2009, le gouvernement congolais avec l’appui financier de la Banque africaine de développement (BAD), lança un vaste projet avicole à N’sele, la commune rurale située à la sortie-Est de la ville de Kinshasa, avec un financement s’élevant à 8 000 000 USD(huit millions de dollars américains) reçus de la part de son partenaire précité.
Il a été constaté dès mars 2010 la présence de quelques poulets mis à la disposition de la population kinoise. Malgrès cette prouesse, des voix se sont élevées quant à la capacité de pérennisation de ce projet, à l’instar de Julie Mambuene, économiste congolaise résidant au quartier Kingasani dans la commune périphérique de kimbanseke , qui avait d’or et déjà déclaré, je cite : « le projet est très bon, mais le pays n’a pas un système de gestion fiable. La banque nationale dysfonctionne et n’octroie aucun crédit. La BAD sera ainsi considérée comme la seule pourvoyeuse des finances, ce qui n’est pas une évidence. Les coopératives d’épargne et de crédit sont devenues peu viables, surtout à Kinshasa. Voilà ce qui fera échouer le projet ».
Cette déclaration ne tardera pas à être confirmée car en avril 2012 l’on constatera la mise à sec de la ferme de la N’sele qui ne comptait plus aucun porc, même pas un porcelet, dans ses installations porcine alors que celle-ci comptait encore en mars 2011, environ 4.000 têtes de porcs de différentes races (Large white, Piétrain, Duroc etc.).
L’abattoir de la ferme qui, en cette même époque, pouvait avoir le rendement de 2.500 poulets par jour, ne fonctionnait plus depuis un certain temps à cause d’une simple panne technique de la chambre froide qui n’avais jamais été réparée. [48]
Il en a été de même pour la petite charcuterie qui avait 200 à 250 kg de production par jour, la partie avicole ponte qui atteignait la production de 13.000 œufs par jour, qui se sont retrouvée respectivement non-opérationnelle et sans aucune poule pondeuse.
Après les efforts de la relance et la redynamisation de DAIPN, nous parlons actuellement, après la relance et la redynamisation de la ferme, la partie avicole est exploitée à 75 % de sa capacité de production d’œufs installée.
- Centre pilote de démonstration des techniques agricoles
Construit depuis 1968 pour former des moniteurs et exploitants agricoles de tous les niveaux afin d’associer l’expérience agricole chinoise aux réalités de l’agriculture congolaise, il a été relancé le 4 septembre 2014 par un financement de 6 600 000 USD(six millions six cent mille dollars américains) grâce à la coopération chinoise. Il s’étend sur 60 hectares, dont 3 pour les bureaux, les infrastructures de formation, les résidences des experts ainsi que des stagiaires et la zone de développement industriel ; 47 hectares destinés à la culture sèche et 10 autres à la culture irriguée, selon les précisions apportées au Ministère de l’Agriculture.[49] A travers ce centre, cela a permis l’acquisition de certains matériels tel que les décortiqueuses d’arachides, les moissonneuses de riz, les tracteurs et les équipements de transformation d’aliments pour bétail.[50]
- La ferme d’élevage de poules pondeuses
Inauguré le lundi 8 Septembre 2014 par le ministre de l’Agriculture et Développement rural, Jean-Chrysostome Vahamwiti, la ferme d’élevage de poules pondeuses destinées à la production des œufs de consommation a été mis en place dans l’objectif de mettre à la disposition de la population non seulement des poules mais aussi des œufs frais de consommation produits localement par le DAIPN. Et ce, dans le cadre des objectifs fixés par le gouvernement, notamment de lutter contre l’insécurité alimentaire par l’amélioration du vécu quotidien de la population et la création d’emplois.
Cependant, en présence des membres du comité de pilotage, du gouverneur du SudKivu et du PDG de la firme LR Group Ltd, Ami Lustig, il a été constaté en cette date que la firme israélienne avait jusqu’alors, respecté ses engagements vis-à-vis de l’état congolais, ce qui lui a valu les encouragements du gouvernement transmis par le ministre cité ci-haut au regard de la transformation du domaine agro-industriel présidentiel de la N’sele datant.
Quant au directeur de LR Group, Joseph Harrosh, il a dévoilé la vision de sa firme qui consiste à moderniser l’agriculture en RDC, réduire les importations des produits alimentaires, lutter contre l’insécurité alimentaire et mettre à la disposition de la population congolaise des produits alimentaires compétitifs. Il a exprimé sa réjouissance quant à l’opérationnalisation de la ferme de poulets de chair et sa vente sur le marché kinois, grâce à l’aménagement de quarante-deux poulaillers.
Il avait également saisi cette opportunité pour annoncer que l’abattoir du DAIPN sera opérationnel à la fin du mois de décembre de la dite année. L’objectif du DAIPN, rassures-t-il, est de produire, dans l’avenir, 1500 tonnes de poulets de chair par an, 300 tonnes de poissons par an, 1200 tonnes de porcs par an, 1200 tonnes de fruits par an, 1200 tonnes de nourritures de bétails par an et 25.000.000 d’œufs de consommation par an. L’occasion pour lui de préciser que l’engagement de sa firme est d’offrir à la population congolaise une gamme importante de produits agricoles, tout en indiquant que le chiffre d’affaires de LR Group Ltd est de 25.000.000 USD par an, avec un profit attendu de 10.000.000 par an.
Cette ferme par la production des poulets de chaires est aujourd’hui exploitée à 10% de sa capacité de production.
- La relance de lukelenge
Selon Zoomeco, le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) et la société Israélienne LR GROUP LTD ont signé, le 16 Mai 2019, un protocole d’accord pour la mise en œuvre du projet de réhabilitation, modernisation et développement du Domaine AgroIndustriel Présidentiel N’sele de Lukelenge au Kasaï Oriental pour un coût global du projet de 5 025 000 USD(cinq millions vingt-cinq mille dollars américains).
La première phase sera totalement financée par le FPI. Et il consistera en des travaux de réhabilitation et de modernisation des infrastructures, notamment la réhabilitation des fermes avicoles et les infrastructures associées, l’élevage de poules pondeuses et la production d’œufs.
Avec l’exécution de ce projet, plus de 200 emplois seront créés. Cette ferme sera l’un des principaux pôles d’approvisionnement en aliment de qualité au meilleur prix pour la population de Mbuji-Mayi et du Kasaï oriental en général.
« Nous comptons faire de la ferme de Lukelenge, un modelé de projet agro industriel moderne dans la province et en RDC. Notre objectif est de réduire les importations dans cette zone, fournir de l’emploi à des centaines de congolais et de transférer le savoirfaire à la population locale », a déclaré Monsieur Joseph Haim Harrosh, directeur général de LR GROUP LTD.
Quant à la deuxième phase, elle portera sur la création et le fonctionnement de l’entreprise de gestion en vue de la pérennisation des activités mises sur pied.
Cependant, selon le constat effectué par Exaucé PELA,[51] le site de lukelenge est déjà relancé et quelques œufs de consommation sont déjà mis à la disposition de la population.
- Pas grand monde consomme les produits DAIPN
Le Nouveau DAIPN qui autrefois possédait plusieurs points de ventes. Cinq points de vente à travers la ville de Kinshasa : N’sele, Kimbanseke, marché de la Liberté, Bandal, Salongo, UPN et au grand marché avec des services de livraisons à domicile, ne se retrouve actuellement qu’avec un seul point de vente visiblement actif, celui situé à N’sele dans ses murs .57
Au cours d’une visite effectuée le jeudi 14 avril 2022 au sein du nouveau DAIPN, le Président de la république Félix Tshisekedi a fait part aux entrepreneurs israéliens qui gèrent ce domaine, de son souhait de redynamiser DAIPN. Cela, pour en faire une unité de production industrielle capable de garantir l’autosuffisance alimentaire à Kinshasa.
En effet, le DAIPN a investi dans l’aviculture, l’agriculture et la production des aliments pour bétail. Dans la filière avicole, c’est une chaîne de production entière qui y est installée où se fait l’éclosion des œufs jusqu’au conditionnement et conservation des poulets à rôtir dans des chambres froides. Le chef de l’Etat s’est aussi rendu aux
poulaillers du DAIPN où plus de 18 000 pondeuses produisent autant d’œufs par jour, d’après la presse présidentielle. Et ce, pendant une période d’une année. Deux grands poulaillers d’une capacité de plus 9000 unités approvisionnent l’abattoir du même groupe toutes les trois semaines, explique la même source.
Malgré la relance de DAIPN, la ville de Kinshasa fait toujours face à la cherté de la vie. Ces derniers, les produits de première nécessité ont quasiment doublé de prix dans les marchés de Kinshasa. Les produits pétroliers emboitent aussi le pas avec une pénurie qui ne dit pas son nom. Une hausse de prix des carburants est en vue. (selon Dido Nsapu dans RDC : Tshisekedi veut accroitre la production de DAIPN Kinshasa16-042022Economie )
SECTION 4: ORGANIGRAMME
L’organigramme présente la structure organique et fonctionnelle de l’organisation. Il présente les différents postes hiérarchiques de DAIPN sous forme pyramidale de haut en bas en tant qu’organe de l’État. Il se présente comme suit : (Figure 2)[52]
Ainsi, DAIPN est structuré, hors mis la direction générale à la quelle est attachée un secrétariat, en 5 grandes directions entre autres, la direction de production, administrative, financière, technique et commerciale aux quelles sont attribuées des tâches spécifiques permettant le bon déroulement des activités.
- La direction de production : est repartie en 3 secteurs ou départements qui sont chacun chapeauté par un expert israélien associé à un ingénieur congolais
- Secteur agricole : s’occupe de la production des cultures maraichères, vivrières, des serres, des champs ouverts, et toute activité ou production agricole
- Secteur pastoral : est chargé d’assurer la production des œufs de consommations par les poules de ponte à travers une chaine de production et la production des poulets de chair également par une chaine de production bien établit passant par l’abattoir et la conservation.
- Secteur porcin : s’occupe de l’élevage des porcs de différentes races pour aboutir à la conservation des viandes des porcs et à la charcuterie pour la production des saucisses de porcs.
- La direction administrative : est responsable de la gestion quotidienne des différents fonctionnement. il est considéré comme étant la direction des directions car elle recueille les rapports des différentes directions et s’assure de la tenue de la performance des personnels à travers l’organisation des conditions sociales viables et garantie la sécurité de tous les services et de l’entité en général.
- La direction technique : est chargé de la bonne tenue de tous les engins de production, véhicule et installations techniques du projet. On y trouve la technique générale, le garage, l’électricité et le génie civile.
- La direction financière : s’assure de la bonne santé financière de la structure à travers la gestion des ressources qu’elle possède on y trouve, une caisse et un comptable chargé du suivi des différentes opérations journalières après constatation.
- La direction commerciale : est chargé d’écoulement du stock des produits à travers la vente. Pour ce faire, il lui est attaché un service marketing afin de permettre l’augmentation de sa couche client. A elle est rattachée un point principal de commercialisation situé à la N’sele dans les murs du DAIPN et un service de livraison à domicile pour les clients éloignés ou en difficulté de se déplacer vers le point de vente.
- CHAPITRE 3 : PRÉSENTATION DES RESULATS ET DISCUSSION
SECTION 1 : PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS
Selon la méthode documentaire que nous nous sommes imposés d’utiliser, nous allons nous appuyer sur les évidences déjà démontré ou encore les textes déjà existant sur la question. Au regard du degré de doute des informations ou statistiques de la RDC, nous allons nous appuyer sur les études faites en Afrique dans la région subsaharienne à laquelle appartient le pays et nous allons par la suite contextualiser ces informations par rapport à la situation nationale.
Partant de cette base, nous allons par la suite pouvoir les analyser et discuter de cela selon la situation de DAIPN afin de découvrir quelles sont les vrais défis de la firme et quelles sont les différentes stratégies ou pistes de solution qui peuvent s’appliquer à cela.
Une étude menée en côte d’ivoire par le directeurs pays de la FAO cote d’ivoire et quelques chercheurs onusiens sous la bénédiction du président ivoirien ALASSANE OUATTARA, nous donnes une perspectives de la situation agricole africaine, ses principaux défis, ses enjeux face à la sécurité alimentaire et une agriculture industrielle et durable .
- Les principaux défis de l’Afrique rurale sont les suivants :
- l’évolution atypique des agricultures qui laisse peu de place à l’amélioration des conditions de vie des plus démunis ;
- la question démographique qui constitue dans certains pays une contrainte de fond pour l’emploi des jeunes ;
- la transition mal maîtrisée de sociétés à dominante agraire vers des sociétés à évolution urbaine non maîtrisée ;
- la faible diversification et transformation des productions et l’accès insuffisant aux financements du monde rural ;
- la question foncière et l’évolution des régimes dits coutumiers face aux enjeux contemporains du développement rural ;
- les enjeux de la gouvernance des marchés et de l’intégration aux dynamiques de développement international et régional ;
- la question environnementale et du changement climatique qui affecte les terroirs et plus largement, les écosystèmes du continent.[53]
Toutefois, des changements récents observés sur le marché alimentaire mondial (dans les domaines de la science et des technologies et au sein des institutions qui exercent une influence sur la compétitivité) favorisent l’émergence de nouvelles opportunités pour la compétitivité des petits exploitants.
Une bonne compréhension de ces défis est essentielle à l’élaboration des mesures politiques qui doivent aider les hommes et les femmes des régions rurales à s’extraire, par eux-mêmes, de la pauvreté et à développer leur propre résilience pour un développement humain et durable mais aussi afin de permettre aux décideurs nationaux de bien appréhendé les différents passage de l’agriculture dont le premier est l’agriculture rural afin de permettre d’aboutir à une agriculture moderne, industrialisée et éfficace.
Les enjeux de l’agriculture durable et de la sécurité alimentaire en Afrique
Des multiples difficultés ont entravé le développement de l’agriculture dans la Région, mais il est réconfortant de constater que l’élimination ou l’atténuation de certains de ces obstacles peut permettre de libérer, du moins en partie, le vaste potentiel de croissance de l’agriculture africaine.60
Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne dont la RDC, l’extension des terres cultivées a été limitée par le manque d’accessibilité physique, l’insécurité de la propriété foncière et l’accès insuffisant à la traction animale et motorisée. La propagation de maladies transmissibles comme le VIH-Sida ou plus récemment, le virus Ebola, l’attractivité des villes et la concurrence de certaines activités non agricoles ont aussi affecté les rendements de l’agriculture.
La productivité est restée faible en raison d’une sous-exploitation des ressources en eau, de l’utilisation réduite des engrais, du recours limité à des pratiques améliorées de gestion de la fertilité du sol et de la faiblesse des services d’appui (recherche, vulgarisation, financement). Les sécheresses et autres fléaux périodiques, ainsi que l’augmentation des risques liés à ces phénomènes, ont découragé les investissements indispensables à l’accroissement de la productivité.
En outre, le dysfonctionnement et l’inefficacité des marchés (largement imputables à la fragilité du secteur privé dans la plupart des pays), le manque d’investissement dans les infrastructures, les coûts de transports élevés, les déficiences des systèmes d’information et l’inadaptation du cadre réglementaire ont empêché une rémunération correcte des producteurs et les ont dissuadés d’investir et de se spécialiser dans des produits nouveaux et à haute valeur ajoutée. Par ailleurs, les prix restent bas et extrêmement volatils, et il n’existe pas de mécanisme pouvant aider à minimiser ou partager les risques supportés par les producteurs.
Les défis et enjeux sont donc multiples :
- sur le plan environnemental : les pratiques agricoles inadéquates et le changement climatique dégradent progressivement la fertilité des sols et le couvert végétal des écosystèmes arides et semi-arides, diminuant ainsi leur résilience ;[54]
- sur le plan social : la recapitalisation des ménages à l’issue des crises écologiques est demeurée freinée par la prévalence et l’intensité de la pauvreté dans les zones rurales, la faiblesse des systèmes de protection sociale et la déstructuration des réseaux de solidarité familiale provoquée par l’exode rural ;
- sur le plan économique : l’alimentation représente la moitié des dépenses des ménages, en ville mais aussi à la campagne, les coûts de l’énergie, des transports et des intrants, associés à l’insécurité foncière, aux dysfonctionnements des marchés du crédit et des produits agricoles, pénalisent les petites exploitations familiales qui assurent la quasi-totalité de la production alimentaire, mais restent souvent incapables d’assurer complètement leur autoconsommation. Les évaluations du climat de l’investissement en milieu rural révèlent des contraintes significatives à l’investissement parmi lesquelles le mauvais accès au crédit et son coût élevé, un approvisionnement en électricité inadéquat ainsi que la mauvaise qualité des routes et de l’infrastructure ;
- l’enjeu foncier : face aux besoins alimentaires que génère la croissance démographique et, par conséquent, aux surfaces indispensables pour permettre l’activité et la production agricoles, l’enjeu principal est certainement foncier. A cet égard, on observe des effets pervers de la marchandisation systématique de la terre alors même qu’une distribution de titres de propriété aux plus démunis pourrait permettre de lutter contre la pauvreté ;
- les politiques publiques actuelles ne permettent pas totalement de résoudre le problème de la pauvreté et de la faim, malgré lesefforts récemment consentis par certains pays. La gouvernanceactuellement en place a tendance à aider les plus riches et les plusperformants et à abandonner à leur sort les moins nantis et les victimesde la faim, non pas que les gouvernements et leurs partenairess’en désintéressent, bien au contraire, mais tout simplement parceque l’efficacité des politiques et la mise en œuvre des réformes ontété insuffisantes ;
- les ressources publiques actuellement consacrées à l’agriculture restent marginales par rapport aux besoins identifiés dans le cadre du programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Aujourd’hui, les pays développés accordent plus de ressources à l’aide alimentaire qu’au développement agricole et rural alors que les analyses indiquent que l’investissement de ces mêmes moyens dans l’agriculture aiderait à se passer dans une large mesure de l’aide alimentaire ;[55]
- le désengagement de l’État, dans un grand nombre de pays tel que la RDC, suscite une vive inquiétude car l’examen des problèmes auxquels se heurte l’agriculture en Afrique subsaharienne montre que leur résolution exigera un soutien significatif de la part des gouvernements, à la fois en termes de ressources supplémentaires et de réforme des politiques.
b. Quelques orientations de politiques en matière d’agriculture Durable
il n’y a pas de solution de type prêt-à-porter identique pour tous, mais on peut faire ici quelques suggestions applicables ou adaptées à certaines situations type rencontrées à l’ensemble de la région et particulièrement à la RDC.
L’agriculture moderne offre un potentiel très important de création d’emplois et de richesse, et peut absorber un grand nombre de jeunes candidats à la migration ou de jeunes qui font actuellement ployer les villes sous le sous-emploi. Un choix judicieux d’investissements à forte intensité de main-d’œuvre dans l’agriculture et d’autres activités rurales non agricoles peut créer des opportunités d’emplois à court terme, plus accessibles aux jeunes. Il convient pour cela d’élaborer des stratégies qui rendent l’option agricole suffisamment attractive pour que les jeunes s’y engagent ; il faut en particulier promouvoir la commercialisation et les gains de productivité par l’innovation
technologique et le développement des infrastructures. Pour mettre l’agriculture en situation de répondre aux défis du continent en générale et de la république démocratique du Congo en particulier, l’accès aux marchés, le développement des filières et la mise en place de chaînes de commercialisation modernes doivent être considérés comme un axe prioritaire des stratégies de croissance accélérée et de réduction de la pauvreté. Les grappes d’entreprises à vocation agricole formées par des entreprises d’une même région coordonnant leurs activités pour fournir des productions transformées et des services sur une base concurrentielle obtiennent de bons résultats, comme en témoignent les activités axées sur les exportations non traditionnelles du Maroc ou de l’Afrique du Sud.
Une démarche plurisectorielle d’investissement pour exploiter les synergies entre l’accès aux intrants et aux technologies appropriés (semences, engrais, races animales améliorées), une gestion plus durable des ressources en eau et des sols, des services améliorés (vulgarisation, emplois, assurances, services financiers), et la valorisation des ressources humaines (éducation, santé, nutrition) sont autant d’éléments qui doivent permettre une expansion du secteur agricole et la promotion du secteur non agricole.
Il existe de réelles possibilités de conforter les revenus ruraux à condition de promouvoir l’expansion des marchés de produits à forte valeur ajoutée en particulier l’horticulture, le petit élevage, la pisciculture, la production laitière, les filières du karité, du sésame, des mangues mais aussi des huiles essentielles qui offrent des opportunités de diversifier les systèmes agricoles et de développer une agriculture compétitive et à forte intensité de main d’œuvre. La production de manioc, les exportations de fruits et légumes, celles de thé, de même que la pêche se distinguent comme des secteurs ayant connu un succès indéniable dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne dont la RDC spécifiquement sur la production de manioc. [56]
Ces succès, ainsi que d’autres obtenus ailleurs, révèlent tous l’importance d’une participation publique dans le développement agricole et rural à travers en particulier des politiques adéquates, des institutions appropriées, le développement des technologies, la mise en place d’infrastructures et l’amélioration des capacités des ressources humaines. Le secteur des cultures et des produits d’élevage à forte valeur ajoutée est intensif en main d’œuvre et possède un fort potentiel de croissance de
l’emploi. Ceux de la pisciculture et de l’horticulture disposent également d’opportunités de premier plan. Ceci dit, les conditions de travail dans l’agriculture ne sont pas toujours propices à des avancées importantes en termes de bien-être social en raison, d’une part, de la nature des processus de production et, d’autre part, du manque de réglementation appropriée.
Parmi les principaux ingrédients du succès figurent la stabilité politique et économique ainsi qu’un cadre politique et réglementaire favorable (notamment en matière de réforme agraire et de cadre juridique des contrats). Les services publics (conseils techniques, formation des agriculteurs et recherche) jouent un rôle déterminant en tant qu’initiateurs du changement et du développement, même si avec le temps, certains de ces services pourront être progressivement confiés à des organisations de producteurs, comme le font déjà certains pays. Le changement technologique constitue souvent un déclencheur du développement, à condition que les marchés réagissent positivement et absorbent le surcroît de production. Pour cela, il faut généralement mettre en place des systèmes d’information sur les marchés, stimuler les industries agroalimentaires et, dans tous les cas, disposer d’infrastructures publiques, que ce soit au niveau de la production (aménagements irrigués, par exemple), de la commercialisation ou des transports.
Cela suppose un soutien plus fort aux organisations paysannes et aux organisations professionnelles ainsi que des mécanismes permettant de les consulter avant de prendre des décisions importantes, de manière à instaurer la confiance et la mobilisation indispensables à l’investissement.
Les femmes jouent un rôle prédominant dans la production alimentaire en RDC. Aussi, le renforcement des capacités rurales doit habiliter les femmes à obtenir un accès égal aux ressources et aux moyens de production essentiels (terres, crédits, financement, technologie, marchés, soutien commercial, formation, etc.).
c. L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique : défis et enjeux
Les évolutions globales des dernières décennies, dont la libéralisation des échanges, la fragmentation internationale des chaînes de valeur et l’émergence de nouveaux pays industriels en Asie et en Europe centrale et orientale, ont renouvelé les enjeux de la compétitivité pour les pays en quête d’industrialisation. L’Afrique, dans son ambition légitime d’émergence, s’efforce d’intégrer la dynamique de développement international. Or, les industries naissantes du continent africain font face, dans tous les segments de production, à une intense concurrence mondiale qui risque d’empêcher leur décollage. Pour tirer leur épingle du jeu, les pays de la Région doivent mettre en place des stratégies industrielles solides et méthodiques, fondées sur les avantages dont ils disposent.[57]
C’est dans ces conditions que, conscient du fort potentiel que peut dégager l’industrialisation agricole, l’agriculture congolaise fait face à un défi de taille pour son industrialisation et son développement au regard des faibles conditions favorables à l’innovation, la technologie et le développement durable.
Les Chefs d’État et de gouvernements africains ont affirmé à l’occasion des Conférences de l’Union africaine leur ambition de voir transformées les structures de productions et les modalités d’insertion au marché mondial des économies africaines. Ils ont adopté le Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique (AIDA) et se sont attachés à intégrer dans leur stratégie nationale de développement des programmes et projets structurants de transformation industrielle et manufacturière.
Une analyse de l’expérience de l’Afrique en matière de transformation structurelle nous renseigne que pratiquement tous les pays émergents ont activement soutenu et protégé leur industrie grâce à des politiques et des institutions spécialisées d’accompagnement. Contrairement à certaines idées reçues qui attribuent souvent le succès des économies occidentales au laisser-faire et au libéralisme, l’histoire montre que les politiques industrielles, commerciales et technologiques ont été les principaux instruments ayant rendu possible leur transformation structurelle réussie (Lin et Monga, 2010).
D’autres éléments de preuve empiriques fournis par les pays nouvellement industrialisés ou émergents ont montré que le développement durable ne pouvait être atteint avec un faible niveau de transformation industrielle de la production nationale (Lall, 1999). En outre, il ressort de la littérature économique sur le sujet qu’il existe un lien étroit entre le niveau d’industrialisation, la croissance économique et le développement durable (Alfaro, 2003 ; Barrios et al., 2004).
Figure 3.1[58]
Les secteurs industriel et manufacturier sont essentiels et sans doute les plus importants moteurs d’une croissance à long terme fondée sur une transformation des modes de production et de consommation mesure que les pays se transforment et passent d’une économie agricole primaire à une économie fondée sur l’industrie et les services, ils dégagent des recettes durables, qu’ils peuvent affecter à la croissance. Cette croissance soutenue par l’industrie de transformation a largement contribué à l’évolution des modes de développement de nombreux pays et régions, notamment ceux qui ont atteints des niveaux élevés d’industrialisation (Athukorala, 1996 ; Lall, 1999).
Après les indépendances du début des années 1960, l’industrialisation était considérée comme un élément central des programmes de développement du continent. On attendait d’elle qu’elle facilite le passage à une économie industrielle moderne. [59]
Pour y parvenir, la plupart des pays ont adopté, au moment de l’indépendance, le modèle de substitution des importations, dont un élément central consistait à protéger les entreprises locales de la concurrence étrangère (Nnadozie, 2013). l’époque, les gouvernements n’avaient pas les capacités financières et de gestion nécessaires au bon fonctionnement des entreprises publiques créées pour promouvoir le processus d’industrialisation. Du fait des distorsions qui en ont résulté, les politiques (telles les subventions aux biens d’équipement importés, ou les facilités de prêt subventionné) connues pour diriger les investissements vers l’industrie ont eu une incidence négative
sur les autres secteurs, dont l’agriculture, tel est le cas de la RDC qui vers les années 1973, a vu son secteur agricole être abandonné au profit du secteur minier qui depuis lors constitue la base de son économie.
Cependant, au regard de l’évolution démographique et des besoins de la population, des objectifs du millénaire dont tout pays membre de l’ONU est censé respecté, la RDC emboite les pas de la modernisation et l’industrialisation de son secteur agricole afin d’atteindre une sécurité alimentaire nationale.
Par ailleurs, les politiques visant à attirer l’investissement direct étranger (par exemple, l’octroi de monopoles sous la forme de droits d’exploration exclusifs ou de contrats de fournisseur en exclusivité sur le marché intérieur) ont eu pour effet de limiter l’établissement de liens entre l’industrie et l’économie nationale. Enfin, de nombreux pays n’ont pas saisi l’importance de l’avantage comparatif et des synergies interindustrielles dans le choix des industries cibles.
De fait, les économies africaines à l’instar de l’économie congolaise, demeurent dans une grande mesure caractérisée par une main d’œuvre abondante. Or, en ciblant des industries de pays qui étaient beaucoup plus riches, ils ont en général mis en œuvre une stratégie de développement tournée vers l’industrie à forte intensité capitalistique. Ils n’ont donc pas pu établir des entreprises capables de survivre face à des marchés ouverts et compétitifs en raison de leurs besoins énormes en capitaux et de leurs coûts de production structurellement élevés (CEA, 2011). Enfin, les ingérences politiques dans la conception et la mise en œuvre de leur politique industrielle y compris pour ce qui est du choix des secteurs, des lieux d’implantation industriels et des principaux bénéficiaires du secteur privé ont conduit à des projets et des produits industriels inefficaces (Commission de l’Union africaine, 2013), ce qui représente l’une des motivations de ce travail de recherche de fin d’étude.
L’Afrique se trouve à l’extrémité inférieure de la chaîne de valeur mondiale, sa part dans la manufacture mondiale n’étant que de 1,9 % environ. Les économies africaines demeurent trop largement tributaires des produits de base. Entre 2011et 2013, les produits manufacturés représentaient seulement 18,5 % des exportations, tandis que 62 % de l’ensemble des importations étaient des produits manufacturés, un déséquilibre commercial qui dépouille le continent de ses richesses. Cette situation est pire dans les pays où une conjugaison de contraintes structurelles et l’instabilité politique mettent en péril tout effort de diversification et de transformation économique piloté par le secteur privé tel est le cas en RDC.
Figure 3.2 [60]
La planification de l’industrialisation en Afrique
Le processus de planification et d’industrialisation en Afrique doit définir de solides stratégies nationales et sous régionales d’industrialisation, identifier les secteurs prioritaires à privilégier dans le court terme de même que des stratégies pour le moyen et le long terme et déterminer les instruments clés permettant de faire démarrer et pérenniser les actions en faveur du développement industriel et manufacturier du continental, régional et national.
Cinq défis clés devront être abordés pour une industrialisation accélérée en Afrique :
– le leadership, – la définition de stratégies et politiques intégrées et multisectorielles, – l’intensification des investissements productifs, – l’amélioration du climat des affaires ainsi que la mise en œuvre, – la coordination des politiques et leur suivi-évaluation.68
Les secteurs prioritaires de l’émergence industrielle devront être clairement identifiés et pourront naturellement varier d’un pays africain à l’autre au vu des avantages comparés
de leur spécialisation. La plupart des pays accordent la priorité aux agro-industries tout comme à l’apport de valeur ajoutée dans les industries extractives. Ils devraient par conséquent s’efforcer de diversifier, dans les domaines où leurs produits se prêtent à l’apport de valeur ajoutée, leurs productions transformées et remonter les chaînes de valeur.
Un secteur agricole modernisé, qui soit à forte intensité de main d’œuvre, crée des emplois et apporte de la valeur aux activités agro-industrielles tireraient bon nombre d’Africains de la pauvreté. Qui dit secteur agricole modernisé dit aussi importantes relations en aval et en amont pour l’économie nationale, relations qui n’existent pas dans la même mesure dans les industries extractives. En effet, une stratégie de développement tirée par les agro-industries comportant une plus grande valeur ajoutée et une croissance plus forte de la productivité dans le système tout entier des chaînes de valeur de l’économie pourrait entrainer une croissance économique rapide et largement répartie et créer de la richesse et réduire la pauvreté au sein de la population rurale au niveau continental, régionale et nationale.
- Le rôle de l’industrialisation dans l’émergence ou le développement national
et quelques stratégies
Une fois de plus, utilisant la méthode documentaire, nous allons nous appuyons sur les conclusions scientifiques dégagées au niveau régional puis les contextualiser au besoin pour une meilleure compréhension de la réalité vécue.
Au nombre des facteurs qui ont façonné le nouvel environnement mondial figurent la dynamique de la mondialisation et l’ordre économique international en évolution, notamment l’essor des pays d’Asie de l’Est, ainsi que les contraintes des changements climatiques et leurs incidences sur les pays africains engagés dans un processus de développement industriel. La mondialisation a modifié la structure et les règles du commerce international de deux façons cruciales. En premier lieu, le commerce international et la nouvelle division internationale du travail en vigueur sont organisés sur des chaînes de valeur complexes et les entreprises multinationales ont un rôle prépondérant dans la création et le contrôle des chaînes de valeur.
L’industrialisation aide les pays à diversifier leur économie et réduit leur vulnérabilité face aux chocs mondiaux et régionaux externes. Les importantes ressources naturelles de l’Afrique et la RDC spécifiquement sont extraites et exportées sous leur forme brute et non comme des produits finis. Il s’ensuit qu’aucune valeur n’est ajoutée aux exportations de produits extractifs du continent, qui rate ainsi une occasion d’asseoir un développement économique plus solide, diversifié et durable. En outre, certaines de ces ressources constituent un avoir irremplaçable et non renouvelable, et leur exploitation n’est en général que peu liée au reste de l’économie, avec pour conséquence qu’elle contribue moins qu’elle ne le pourrait au PIB.[61]
Le développement économique de l’Afrique doit par conséquent s’accompagner d’une transformation structurelle selon un processus continu et structuré, qui comportera une période de rattrapage et de mise à niveau, l’industrie étant embryonnaire dans de nombreux pays. L’Afrique peut espérer réaliser une mutation structurelle rapide en transformant ses vastes ressources naturelles et matières premières en produits finis destinés à l’exportation. Tel est le cas de la RDC qui avec ses 80 millions de terres arables, son climat diversifié et sa capacité de production de sol pourrait, avec une agriculture industrialisée, nourrir près de 3 milliards de personnes dans le monde et donc verras ces différents produits être exporté partout dans le monde et son économie nationale boostée et sa croissance économique améliorée. De ce fait, pour y arriver, quelques stratégies sont proposées :
Une première stratégie est celle de l’insertion dans les chaînes de valeur globales (CVG), dont l’objectif pour les industries manufacturières locales est de profiter du dynamisme productif mondial. Axée sur la production de biens intermédiaires intégrés dans le produit final, cette stratégie consiste à d’abord développer les activités à faible valeur ajoutée et intensives en main d’œuvre, en valorisant le bas coût du travail auprès des investisseurs, puis de monter progressivement en gamme dans la chaîne de valeur. Depuis les années 1960, c’est ce mode de développement qu’ont suivi les dragons asiatiques et certains pays d’Amérique latine ainsi que les pays du Maghreb, l’Éthiopie, le Kenya ou la Côte d’Ivoire.
Ce modèle implique d’offrir des conditions d’implantation attrayantes aux entreprises multinationales et/ou à leurs sous-traitants, afin que leur relocalisation soit à la fois fonctionnelle, rentable et durable. Parmi les incitations, on compte notamment les régimes off-shore (zones franches) et la création de zones industrielles dotées en infrastructures et en services logistiques, dans un bassin de main d’œuvre de taille critique. Si ce processus peut conduire à la création massive d’emplois non qualifiés, ce modèle de développement peut toutefois se révéler coûteux et difficile à mettre en place ex nihilo, car il requiert certaines prédispositions industrielles pour convaincre les entreprises de s’installer (stabilité socioéconomique, aptitude de la main d’œuvre,
infrastructures de base). Dans certains cas, l’un des moyens de compenser cette impréparation est d’initier le processus à partir des ressources naturelles, dont la disponibilité locale constitue un avantage comparatif important, en mettant en place un système de production de biens intermédiaires adossé aux gisements de ressources (bois, minerais, etc.).[62]
Une seconde stratégie mise sur la transformation de produits locaux dédiés à l’exportation. Il s’agit au préalable d’identifier les produits spécifiques à la Région et peu disponibles ailleurs, et pour lesquels il existe une demande globale (par exemple : la mangue, le karité, la noix de cajou et le coton). L’objectif est de créer, à partir des matières premières alimentaires, des produits à plus haute valeur ajoutée (beurre de karité, fruits conditionnés), qui seront ensuite distribués sur le marché mondial. Pour le coton, le programme entend valoriser le savoir-faire des designers et artisans textiles de la Région, comme le fait déjà le Centre du commerce international au Ghana, au Mali ou au Burkina Faso, dans le cadre de son initiative intitulée : Mode éthique.
Cette stratégie, selon une étude menée au Sénégal sur les défis de l’agriculture durable en Afrique, elle a été étudiée afin de permettre aux produits africains d’atteindre les marchés internationaux : il s’agit donc de procéder de la manière suivante :
1. Par les certifications de l’agriculture durable71
Le terme « certification » renvoie à la conformité d’une activité avec une norme donnée. Dans le cas de l’agriculture durable, les normes concernent des méthodes de production. Il s’agit donc de principes, critères et indicateurs qui balisent les pratiques environnementales liées, entre autres, à la fertilisation du sol, au contrôle des insectes et des maladies, à la manutention des denrées ; ainsi qu’aux éléments sociaux de la production ou de la chaîne commerciale comme les conditions de travail, le prix des denrées, etc. Les normes que proposent les certifications sont généralement d’adoption volontaire et, dans la plupart des cas, leur crédibilité est renforcée par un mécanisme de vérification périodique de l’entreprise ou de l’organisation qui se soumet à ladite norme.
Afin de communiquer aux consommateurs qu’un produit a été conçu dans le respect d’une norme, les stratégies de certification font le plus souvent appel à un label qui est apposé sur le produit. C’est ce label qui est susceptible de donner un avantage concurrentiel au produit.
Selon le CIRIO suisse, « le label donne des indications sur une ou plusieurs caractéristiques du produit lui-même ou sur les méthodes utilisées pour sa fabrication.
La présence de ces indications n’est pas une condition de la commercialisation du produit : les indications figurent seulement à bien plaire, pour informer le consommateur de l’existence de certaines caractéristiques (de qualité) d’un produit, garanties par le producteur et qui viennent en sus des exigences requises pour la commercialisation du produit ».
En résumé, la certification de l’agriculture biologique, par exemple, vient assurer au consommateur que chaque produit labellisé « biologique » provient d’une chaîne de production en conformité avec les normes de l’agriculture biologique. Cette chaîne qui inclut le producteur, le transformateur et le distributeur est régulièrement inspectée par des vérificateurs accrédités par des organisations compétentes. Les certifications et labels de l’agriculture durable se réfèrent donc à une norme élaborée selon une définition de l’agriculture durable. Pour rester fidèle à une définition tripolaire du développement durable qui émancipe les dimensions sociales et environnementales de la dimension économique, nous pourrions affirmer qu’il s’agit d’une hiérarchisation de ces trois pôles où le développement social est envisagé comme un objectif, l’économie comme un moyen et l’intégrité de l’environnement comme une condition.
Bien que leurs principes soient souvent semblables, les certifications de l’agriculture durable ne mettent pas toutes l’accent sur les mêmes aspects de cette définition. Nous présenterons ici deux certifications qui donnent priorité à deux aspects différents de cette définition : l’agriculture biologique, qui insiste sur la portée environnementale de l’agriculture, et le commerce équitable, qui constitue plutôt une norme sociale. Nous passerons en revue dans les lignes suivantes, les critères qui caractérisent ces deux certifications ainsi que les acteurs et les intervenants qui y prennent part.
a) Par l’agriculture biologique
L’agriculture biologique est un système de gestion holistique de la production qui favorise la santé de l’agroécosystème, c’est-à-dire le maintien de la biodiversité, le respect des cycles biologiques et de l’activité biologique des sols. La philosophie de l’agriculture biologique est de tenir compte de l’interdépendance entre la vie du sol, des plantes, des animaux et des humains. Il s’agit d’un type d’agriculture qui repose sur des méthodes de culture et d’élevage spécifiques et précises, fondées principalement sur le bannissement de tous les intrants d’origine synthétique dans la culture (tels les pesticides, les engrais chimiques, les antibiotiques, les organismes génétiquement modifiés, etc.) et le respect de procédés comme le traitement des animaux et de l’espace qui leur est réservé.
Alors que la certification biologique a d’abord été développée par des organisations non gouvernementales dans les années soixante-dix et quatre-vingt, sa croissance a vite attiré l’attention des grandes entreprises et des gouvernements. Plusieurs acteurs prennent donc part à la production et à la commercialisation des produits biologiques. Les organismes de certification sont ceux qui attribuent la certification aux producteurs ; ils doivent généralement être accrédités par l’International Federation of Organic Agriculture Movement (IFOAM) ou, si une loi encadrant la certification biologique existe, par les organes étatiques compétents. Actuellement, la situation des certificateurs est différente dans chaque pays, selon les lois fixées par les gouvernements. Il existe cependant un référentiel international contenu dans le Codex Alimentarius de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et auquel la plupart des pays se réfèrent afin de définir les critères nationaux de l’agriculture biologique. Les transformateurs des produits ainsi que les distributeurs sont aussi soumis à des normes particulières afin d’assurer que les produits biologiques n’entrent pas en contact avec les produits conventionnels. Il apparaît donc que la certification de l’agriculture biologique est une norme de production à portée principalement environnementale et qui regroupe des organisations privées, telles les agences de certification, et publiques comme les Etats et la FAO. Le commerce équitable, en comparaison, sera plutôt décrit comme une norme sociale qui fait intervenir principalement des acteurs privés, notamment des ONG.
b) Par le commerce équitable
Selon un consensus élaboré entre les grandes organisations de commerce équitable, on peut définir le concept comme « un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect dans le but de parvenir à une plus grande équité dans le commerce international. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions d’échanges et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs salariés, en particulier ceux du Sud. » La certification du commerce équitable garantit le respect de normes qui concernent surtout le commerce des denrées et l’organisation de la production. Ici encore, la certification est attribuée par des agences de certification accréditées par une organisation internationale, le Fair Trade Labelling Organisation (FLO), qui a pour objectif d’harmoniser les critères du commerce équitable et de contrôler l’utilisation du label. Le label est attribué aux produits homologués par l’une des organisations membre de FLO, certifiant qu’ils sont cultivés et importés selon les principes du commerce équitable et qu’ils respectent les critères de FLO. De façon générale, le commerce équitable garantit aux organisations ou coopératives de petits producteurs un prix équitable pour leurs récoltes, un crédit à des taux d’intérêt raisonnables et des contrats de vente à long terme. Les organisations de producteurs doivent, entre autres, répondre aux critères suivants : être formées de producteurs à petite échelle exerçant un contrôle démocratique et faisant preuve de transparence administrative, de solidarité et d’ouverture envers les nouveaux membres ; utiliser des techniques de production respectant les écosystèmes et favorisant la conservation des ressources naturelles. Le processus de vérification s’apparente à celui de l’agriculture biologique, c’est-à-dire qu’il repose sur des inspecteurs indépendants qui rapportent leur évaluation à l’agence de certification. Pour l’instant, aucune loi n’encadre les certifications du commerce équitable. Il s’agit donc d’une initiative privée où les organisations non gouvernementales contrôlent l’ensemble du processus.
Ainsi, le commerce équitable et l’agriculture biologique dégagent des marchés et opportunités.
Selon AUDET R., certains produits alimentaires ont un fort potentiel de certification en Afrique. En effet, certaines productions pourraient être facilement convertibles pour devenir biologiques parce qu’elles ne requièrent que très peu d’intrants chimiques, comme c’est le cas de la mangue, ou parce qu’elles poussent dans des zones où l’agriculture intensive est moins présente ou même inexistante (El-Hadji et al., 2001). Nous présentons ici deux secteurs qui sont porteurs d’un tel potentiel.
b.1) Les fruits et jus de fruits
Selon une étude de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, l’agrume biologique constituerait le fruit le plus consommé parmi tous les fruits biologiques en Europe. Il s’agit d’un marché représentant entre 70 et 100 milliards de dollars US et qui présente un très bon potentiel de croissance (FAO,2003). Il apparaît cependant que la demande est majoritairement comblée, en Europe, par les pays membres de l’Union européenne. Il resterait, en revanche, un espace pour d’autres pays exportateurs lors de la période de croissance des agrumes, surtout pour la lime, le pamplemousse et le citron. D’autres marchés, tel le Japon, ont aussi un fort potentiel de consommation d’agrumes biologiques. Parmi les fruits qui sont exportés sous ces labels, on retrouve notamment la mangue et la banane. Ici encore, ces fruits pourraient être destinés à l’Europe ou au Japon, alors que ces pays s’approvisionnent actuellement en Amérique latine. La banane, cependant, est très difficile à cultiver de manière biologique, étant donnée l’absence de moyen pour lutter contre la maladie fongique de la cercosporiose noire. Dans ce cas, la certification équitable pourrait être plus appropriée pour ce fruit.
Ces fruits pourraient être exportés frais, mais leur transformation en jus augmenterait sans doute les revenus locaux. C’est d’ailleurs la voie qu’ont choisie plusieurs acteurs du commerce équitable au Brésil (FLO, 2004).
b.2) Les plantes médicinales et les épices
L’Afrique possède un capital de biodiversité immense qui pourrait très bien être exploité de manière durable en utilisant les circuits de commercialisation équitable et biologique. Parmi les plantes prisées dans les pays en développement, notons d’abord le karité, qui est utilisé dans la fabrication de produits d’hygiène, de cosmétique et de santé. Le beurre de karité pourrait être un débouché intéressant pour les communautés rurales. Parmi les autres produits susceptibles de trouver une demande dans l’industrie de la transformation alimentaire ou de la naturopathie, notons le rocou (un arbuste qui sert de colorant alimentaire), la noix de kola (une plante médicinale), le gingembre et d’innombrables épices et herbes.
Quelques-uns de ces produits ont un potentiel de certification élevé pour le commerce équitable, étant donnés leur mode de culture plus traditionnel et l’organisation communautaire qui l’entoure. La culture et la cueillette des noix de karité, par exemple, exige peu ou pas d’intrants chimiques ; elle est souvent faite dans la nature. La certification biologique serait alors facile à obtenir et elle permettrait de planifier à plus long terme la ponction de cette ressource afin de s’assurer qu’elle sera durable.
La troisième stratégie est celle des chaînes de valeur régionales (CVR). Ces chaînes de valeur doivent pouvoir se constituer sur la base de l’urbanisation croissante des pays africains et autour des pôles de consommation, qui apparaissent au Nigeria, au Kenya, au Ghana ou en Côte d’Ivoire. Cette stratégie s’apparente aux stratégies de substitution aux importations mises en place par la plupart des pays de la Région dans les années 1970. Mais, contrairement à ces dernières, leurs chances de succès sont considérablement augmentées par les conditions actuelles, plus propices que celles qui avaient conduit à l’échec du modèle à cette époque.
Rappelons que la création d’un secteur industriel compétitif a été entravée par la médiocrité des infrastructures (énergie, transports, communications, etc.), ce qui a entraîné une hausse des coûts des transports et de transactions.
Le renforcement des capacités humaines constitue aussi une condition essentielle au développement industriel. L’incapacité de certains pays africains de répondre aux normes techniques fixées par les pays développés empêche de tirer parti des avantages de l’accès des produits transformés et des produits manufacturés au marché.
Les écarts existant en matière de productivité de la main d’œuvre déterminent dans une large mesure les écarts existants entre pays industrialisés et pays en développement du continent. Les pays africains doivent par conséquent mettre en valeur leur capital humain, dont le savoir-faire encore limité, dans toute une série de compétences, obère les opportunités de développement industriel du continent.
L’éducation, la santé et l’acquisition des compétences sont par conséquent indispensables à l’amélioration des capacités de production des pays. Pour réaliser une industrialisation fondée sur la valorisation des ressources naturelles, il faut remédier à la pénurie actuelle de compétences en Afrique par des actions essentielles de formation professionnelle et de mise à niveau des entreprises (Union africaine, 2013).
Le renforcement des capacités pour améliorer, certifier et assurer la qualité et les normes des produits industriels revêt une importance toute particulière afin que les pays africains et leurs entreprises puissent tirer parti de leur insertion au marché mondial et réussir leur processus d’industrialisation.
L’accès au financement demeure l’un des principaux obstacles rencontrés par les pays africains dans la poursuite de l’industrialisation, tant au niveau du secteur public qu’à celui du secteur privé et la république démocratique du Congo ne fait aucunement exception de toutes ses conditionnalités africaines. Ils doivent mobiliser des ressources suffisantes pour financer les investissements publics cruciaux pour le développement industriel, notamment les investissements dans l’infrastructure, l’éducation et la technologie. Au sein du secteur privé, les entreprises africaines, dont bon nombre sont de petites et moyennes entreprises (PME), se heurtent à des difficultés d’accès au financement du côté de la demande aussi bien que de l’offre. En ce qui concerne l’offre, le principal problème est le manque de solidité des systèmes financiers. En effet, les systèmes financiers officiels, avec un nombre très limité d’opérateurs, tendent à centrer leurs services sur les grandes entreprises et les pouvoirs publics. Les systèmes bancaires officiels sont réticents à prêter aux PME puisqu’ils les jugent à haut risque et d’un coût administratif élevé. Cependant, que ce soit à des fins publiques ou privées, le financement du développement industriel par des sources intérieures conduit à l’appropriation locale des processus et des résultats et a donc de meilleures chances de faire aboutir les mesures prises.
Ainsi, afin de relever le défi de l’insuffisance financière ou le manque d’accès aus financements, quelques voies ou stratégies de financements innovants sont proposés de manières ci-dessous :
e. LES MODALITÉS DE FINANCEMENTS INNOVANTS POUR L’AGRICULTURE DURABLE EN AFRIQUE
Divers instruments et modèles de financement[63]
- Les taxes internationales : par exemple, la taxe sur les transactions financières, soutenue par plusieurs pays européens, pourrait être utilisée en partie pour financer la sécurité alimentaire dans les pays en développement ; une taxe sur les matières grasses et les produits sucrés, déjà appliquée dans certains pays (États-Unis) pourrait être en partie employée pour financer des actions en faveur de la nutrition dans les pays en développement : une taxe sur les engrais dans les pays développés et émergents a également été proposée par le NEPAD afin d’augmenter la consommation d’engrais en Afrique par le biais de subventions judicieusement ciblées.
- Les contributions volontaires, provenant, par exemple, des consommateurs, des entreprises et des salariés et/ou des industries liées à l’alimentation et à la nutrition.
- La vente de droits d’émission de gaz à effet de serre liée à la création de marchés du carbone dans un nombre croissant de pays peut également servir en partie à financer des actions destinées à accroître la résilience aux changements climatiques dans les pays en développement, donc à traiter un certain nombre de problèmes de sécurité alimentaire.
- Les transferts de fonds des migrants représentent des flux financiers considérables des pays industrialisés vers les pays en développement, estimés à 400 milliards de dollars par an, soit environ trois fois le volume net de l’aide publique au développement (APD). Les transferts de fonds des migrants peuvent être considérés comme une source nouvelle et renouvelable de financements, ainsi que comme des capitaux privés existants pouvant être orientés vers l’agriculture.
Les outils de financement de l’agriculture durable
- Les outils de gestion des risques tels que les assurances contre les intempéries basées sur un indice, qui indemnisent le bénéficiaire en cas de perte de production lorsque l’indice de référence, par exemple, l’indice des précipitations, n’est pas atteint.
- Les fonds de garantie, qui réduisent les risques bancaires en accordant une garantie partielle sur le portefeuille de prêts d’une banque.
- Les outils de crédits novateurs, tels que les récépissés d’entreposage, qui permettent d’utiliser les stocks comme nantissement pour un crédit et se révèlent un moyen efficace d’attirer les financements vers des chaînes de valeur. L’on parle à ce effet de la notion de warrantage.
- Des subventions judicieusement ciblées sur les intrants agricoles peuvent également stimuler les investissements des exploitants agricoles. Le NEPAD propose un dispositif harmonisé de subventions à l’achat d’engrais destiné aux pays d’Afrique subsaharienne, fondé sur des principes communs de bonne gestion et sur le cofinancement issu des États et du mécanisme africain de financement du développement des engrais (MAFDE). Ce dispositif devrait multiplier par cinq l’utilisation d’engrais sur dix ans (l’Afrique subsaharienne est la région qui emploie le moins d’engrais au monde), renversant ainsi la tendance alarmante à l’épuisement de la fertilité des sols observée actuellement.
- Les transferts de fonds des migrants peuvent également être considérés comme un capital existant susceptible d’être orienté vers l’agriculture. Les évaluations rapides de la FAO dans une quinzaine de pays indiquent que l’investissement des envois de fonds dans le secteur agricole se situe entre 3 et 10 %. Des dispositifs innovants sont nécessaires pour créer des véhicules financiers permettant d’utiliser comme levier, les flux des transferts de fonds des migrants pour accroître les investissements dans les projets concernant l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition.
Comme cela a été reconnu, notamment au Sommet de l’Union africaine, à Maputo en 2003, l’agriculture doit impérativement être, dans la plupart des pays africains et en particulier les plus pauvres, le secteur prioritaire pour la réalisation du premier des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), qui est de réduire la faim et la pauvreté, et de contribuer ainsi largement à atteindre les autres Objectifs de développement durable (ODD). Pour être durable, le développement agricole doit toutefois être soutenu par des initiatives de développement plus larges en zone rurale et dans d’autres secteurs économiques. La fragilité de la situation alimentaire et la vulnérabilité des économies les moins avancées nous rappellent la nécessité et l’urgence, à la fois, de diversifier et de sécuriser le secteur agricole, tout en protégeant les écosystèmes.
Pour la plupart des industries africaines, l’insuffisance des capacités technologiques nécessaires pour l’innovation et le développement de nouvelles industries constitue également un défi très complexe. Le retard technologique a réduit la compétitivité de nombre d’industries du continent même si l’Afrique a donné à l’éducation et au développement technologique un rang de priorité élevé grâce à des politiques telles que le plan d’action consolidé de l’Afrique pour la science et la technologie, approuvé par l’Union africaine et le NEPAD en 2005. Toutefois, certains pays déploient des efforts remarquables pour appliquer des mesures qui encouragent l’innovation et l’accumulation de la technologie par les entreprises. Des pays comme l’Afrique du Sud, le Ghana, la Tanzanie ou le Kenya ont créé des institutions nationales pour promouvoir la science et la technologie. Malheureusement, les services d’information technologique créés par plusieurs de ces gouvernements pour aider les entreprises nationales, notamment les PME, à localiser et à acquérir des technologies étrangères n’ont pas bien fonctionné.
Beaucoup reste donc à faire pour renforcer les politiques nationales et sous régionales en faveur de l’innovation technologique, du financement de l’accès à la technologie, de la diffusion de la recherche et de l’organisation des transferts de technologies notamment industrielles. L’industrialisation et la transformation structurelle mènent à une utilisation intensive des ressources naturelles au détriment de l’environnement.
Donc, le défi pour l’Afrique et la RDC particulièrement consiste non seulement à réussir à transformer son économie, mais aussi à le faire de manière durable, en utilisant et en adaptant aux conditions locales des technologies écologiquement rationnelles existantes, et en appliquant des innovations technologiques autochtones si possible.[64]
Ainsi, la RDC devra concevoir des stratégies et des politiques fondées sur ses priorités sectorielles et ses ressources propres. Les conditions environnementales initiales et les capacités locales doivent aussi être pleinement considérées ainsi que le font actuellement les pays qui ont élaboré leurs contributions nationales déterminées (INDC) tel que précisé par l’Accord de Paris (COP 21 et COP 22). Certains pays africains sont déjà bien engagés dans cette voie, notamment l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Kenya et l’île Maurice (R. Allah-Kouadio, B. Cissé et L.-J. Grégoire).74
- L’industrialisation au service de l’émergence économique africaine : cas de
la RDC
La transformation structurelle africaine doit constituer une priorité parce que fondée sur un processus multisectoriel continu qui devra comporter à la fois une période de rattrapage industriel et une période de mise à niveau industrielle. Cela suppose de valoriser les abondantes ressources du continent, de consolider la gouvernance industrielle, d’encourager les partenariats public-privé et de favoriser les spécialisations intra et intersectorielles et la remontée des filières.
L’Afrique s’intègre aujourd’hui dans un environnement mondial et régional très différent de celui connu par les premiers pays en développement qui ont abordé la transformation de leurs structures productives et industrielles. Pour libérer leur plein potentiel, les pays africains doivent lancer des programmes audacieux tirés par des investissements dans la transformation industrielle, et ce, sous l’égide du secteur privé. Il s’offre à l’Afrique une réelle opportunité de créer des emplois et de promouvoir la transformation économique inclusive par le développement de la manufacture au niveau national, et à travers un processus d’industrialisation axé sur les produits de base, en tirant parti des ressources du continent et des opportunités offertes par les changements observés dans la structure de la production mondiale.
C’est dans cette optique que le gouvernement congolais à lancer des audacieux projets des parcs agro-industriels parmi lesquels nous citons le Nouveau DAIPN qui fait objet de cette étude et ce dans le but d’assurer la sécurité alimentaire particulièrement à Kinshasa.
A la suite des études effectuées au niveau continental, il a été affirmé ce qui suit :
Pour accélérer leur processus de transformation structurelle, les pays africains doivent :[65]
- sérier leurs secteurs stratégiques et promouvoir des politiques industrielles crédibles en fournissant des services-conseils, en mobilisant une assistance technique de qualité, et en finançant des projets partenariats public-privé clés ;
- accroître leurs financements dans les projets d’infrastructure et d’industrialisation en augmentant et en acheminant les fonds vers des programmes stimulants-structurants susceptibles de créer des liens entre les zones de spécialisation sous régionale et les nouveaux pôles de compétitivité ;
- promouvoir le développement de marchés de capitaux liquides et efficaces en encourageant l’accès des entreprises africaines au financement du marché ;
- promouvoir le développement entrepreneurial en facilitant l’accès au financement par l’expansion de lignes de crédit axées sur les PME, en fournissant une assistance technique aux PME (les incubateurs, les institutions financières axées sur les PME, celles qui ciblent les populations demanderesses, notamment les femmes et les jeunes)
;
- continuer d’investir dans la coopération internationale et régionale pour promouvoir des partenariats stratégiques et l’établissement de liens entre les entreprises africaines et les projets majeurs des partenaires et investisseurs potentiels à travers des activités promotionnelles.
Relever ces défis n’est pas seulement une possibilité, c’est une nécessité dont l’urgence n’a jamais été aussi grande et dont les fruits pourraient être fort bénéfiques pour le pays.
g. CONJOCTURES CONGOLAISES
1. Les parcs agro-industriels
Beaucoup de projets de développement de l’agriculture familiale ont des résultats très mitigés en RDC pour diverses raisons (Ulimwengu 2014). Une des raisons principales est la faiblesse des institutions d’appui, et aussi les faibles infrastructures de base, y compris les routes rurales. Maintenant que le budget public pour le secteur agricole est en hausse, on est confronté à la difficulté d’absorption de ces fonds, notamment à cause de la faiblesse du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, après trente ans de négligence et beaucoup d’échecs, en particulier dus au manque de durabilité de développement de l’agriculture familiale. On cherche donc des opportunités de déboursement rapide de fonds avec un résultat important à court et moyen terme. On veut passer d’un secteur de subsistance à un secteur puissant, moteur de développement économique, pôle de croissance soutenue, en levant toutes les barrières infrastructurelles et autres. Et ainsi diminuer les importations alimentaires toujours en hausse. Au plus haut niveau, on veut en finir avec « l’agriculture aveugle basée sur la houe ». On veut une agriculture très productive, moderne, et c’est ce qu’on appelle l’agriculture de précision, basée sur les dernières découvertes scientifiques et technologiques. C’est pour cette raison qu’on a créé les parcs agro-industriels (PAI) (Ulimwengu 2014 ; Alliance AgriCongo 2014 ; RDC 2013 ; Ulimwengu 2013).[66]
Les PAI sont une initiative présidentielle et 26 zones ont déjà été identifiées dans toutes les provinces, allant de 1000 à 150 000 hectares. Ces fermes seront regroupées dans des zones économiques spéciales (ZES). Elles bénéficieront d’exonérations fiscales et douanières et posséderont toute l’infrastructure nécessaire en termes de services : centres de formation, de santé, quartiers résidentiels, centres commerciaux et même une piste d’avion pour certains PAI enclavés. Elles seront gérées par une société mixte publique privée par le biais de la Société des parcs agro-industriels (SPAGRI), dont les actionnaires sont l’État, des institutions multilatérales et des investisseurs privés. Le premier parc de 80 000 ha a été inauguré en juillet 2014 à Bukanga-Lonzo, province de Bandundu, à 240 km au sud-est de Kinshasa et avec un budget de 83 millions de $ (en phase 1) alloué. C’est un projet en partenariat public-privé avec un groupe agroindustriel sud-africain. Toutes les infrastructures de base sont mises en place sur financement de la Banque mondiale (projet PARSSA) et de la Société financière internationale (du groupe de la Banque mondiale).
A son lancement en 2014, 5000 ha était déjà en culture et 3000 ha en plus était prévus pour l’année 2015. A Bukanga-Lonzo, on y cultivait le maïs, le soja et les haricots en agriculture de précision fortement mécanisée sans labour, avec une possession de deux avions-tracteurs. Un bloc de 1000 ha avec irrigation pour la production de légumes. Les objectifs de ce PAI étaient très ambitieux en priorisant ceux ayant trait à l’efficacité et la productivité.
L’on parle également d’un PAI à la plaine de la Ruzizi au Sud- Kivu pour le riz, aussi du site de Nkundi à Luozi au Bas-Congo (30 000 ha, élevage). Il est prévu de commercialiser les produits sur un nouveau marché de gros international à créer à Maluku près de Kinshasa, pour un coût total de 95 millions de dollars. Ce Marché international de Kinshasa sera érigé dans la zone économique spéciale de la commune de Maluku sur un espace de 15 hectares. Il est aussi le fruit d’un partenariat public-privé avec un statut d’entreprise, cotée dans un premier temps à la Bourse de Johannesburg, en attendant la création d’une bourse de valeurs à Kinshasa.
C’est dans ce même ordre également que dans le souci de transformer une partie du maïs et du soja produits en viande de porc, de poulet et en œufs que le Domaine agro-
industriel de la N’sele (DAIPN), réhabilité par une entreprise israélienne, LR Group a été relancé et demeure actuellement en phase de production.
Le DAIPN a également ouvert un centre de professionnalisation et d’apprentissage des techniques agricoles modernes qui accueille déjà des élèves. Parallèlement, une usine de production d’engrais est construite à Boma dans le Bas-Congo pour subvenir aux besoins d’engrais estimés à 1,5 million de tonnes par an. À noter que l’importante défiscalisation des achats et des ventes agricoles des PAI a des implications importantes pour les recettes de l’État par leur manque de contribution.
A savoir que les terres exploitées par les PAI sont données en leasing pour 25 ans, afin de limiter au maximum les conflits fonciers car la population résidente serait compensée et associée à l’exploitation.
Mais alors, il existe des rapports dans la presse congolaise selon lesquels les paysans résidant dans le site de Bukanga-Lonzo ont été insuffisamment compensés, notamment par des dons en nature (pagnes, sel, etc.). On ignore le nombre de gens/familles expulsés ou aliénés de la terre coutumière. Il est prévu que les PAI encadrent et soutiennent les exploitations agricoles dans le périmètre des parcs, mais les modalités restent vagues jusqu’à ce jour.
En effet, les sociétés qui gèrent les PAI ont peu ou pas d’intérêts à s’occuper de l’agriculture familiale dans les environs au regard des différents conflits qui ont eu lieu à Bukanga-Lonzo (Alliance AgriCongo 2014), et celle actuellement au DAIPN. Cette situation est à la base de la perte des étendues occupées par le DAIPN qui autrefois possédait plus de 3000 ha de terres mais n’en a plus que près de 370 ha.
Cependant, il a été créé l’Agence congolaise de transformation agricole comme institution inter-agences des ministères pour superviser la Société des PAI (ACTA, à l’instar de l’Agricultural Transformation Agency au Nigeria et en Éthiopie) mais de qui les résultats demeurent jusqu’à ce jour non visibles.
À noter que pour les investissements étrangers, et notamment dans les PAI, l’article 16 de la loi agricole qui prévoit que la majorité des parts soit tenue par des Congolais pose problème, quoique cet article n’ait pas encore été appliqué. Il est prévu de résoudre cette controverse, qui décourage actuellement les investissements étrangers, dans le cadre de la Commission nationale pour la réforme foncière (CONAREF).
Différents modes d’agriculture existent, comme c’est le cas aux États-Unis et au Brésil où il y a des ministères différents pour l’agriculture familiale et agro-industrielle. Collier et Dercon (2009) prévoient qu’à terme l’agriculture familiale deviendra de moins en moins importante au profit d’une agriculture industrielle à plus grande échelle. Cependant, en RDC l’agriculture familiale et rurale continuent de dominer le secteur et sont loin de disparaitre au regard des limites ou obstacles auxquelles font face les petits agriculteurs. Principalement le manque de développement de l’agriculture industrielle ou mécanisée est dû à l’absence des dispositifs d’appui et de facilitation du développement agricole d’une part, et à la politique de gestion nationale appliquée presque restrictive et systématisée.
Par ailleurs, la situation est aussi différente pour les cultures pérennes (palmier, hévéa) en forêt dense humide en « nucleus estate », avec plantation et usine centrale et fermiers « outgrowers » sous contrat, car ces fermiers ont besoin d’une usine et des appuis en intrants, et les économies d’échelle jouent beaucoup. Ce mode de production est très réussi en Asie et aussi au Ghana, Nigeria, Cameroun, Gabon, etc. Ce modèle de PAI intègre en effet l’agriculture familiale dans l’entreprise agro-industrielle et est à favoriser. Le même modèle est très en vogue dans beaucoup de pays pour la canne à sucre, où une usine centrale est également nécessaire. En RDC, il y a seulement un grand complexe sucrier en fonctionnement à Kwilu-Ngongo au Bas-Congo et ce complexe produit à capacité (80 000 t de sucre par an) et la RDC importe chaque année plus de 100 000 t de sucre malgré le potentiel énorme dans le pays (études de faisabilité déjà faites à Mushie-Pentane, Luiza, etc.). Ce genre de PAI avec outgrowers est à favoriser dans les zones de savane où l’ensoleillement est suffisant pour la production de canne à sucre. Pour l’élevage en ranching sur les grandes étendues de savanes herbeuses, il y a également un grand potentiel, étant donné les importations massives de produits carnés en RDC (Lebailly et al. 2015).
Cependant, la situation économico-sociale actuelle, la faible législation en vigueur et l’absence des infrastructures de base représente un échec prémédité du développement industriel agricole congolais.
2. L’agriculture familiale
En RDC Il y a près de 8 millions de fermiers parmi lesquels, très peu seulement bénéficie d’un soutien public et ce de manière opaque et discriminatoire. La recherche agronomique et la vulgarisation agricole sont toujours très faibles, malgré l’augmentation sensible des budgets alloués depuis 2015 (30 millions de $ et 32 projets lancés dans les provinces). La rareté du crédit agricole et microcrédit ne permet pas aux acteurs du secteur traditionnel agricole de faire face aux différents défis, aux regards des besoins pressant de l’activité agricole et le faible revenu de ce dernier.
Par contre, le secteur semencier est en plein développement, mais encore émergent, et la faible recherche agronomique affecte le développement de variétés performantes et de semences de base. Très peu d’engrais chimiques sont utilisés car leur coût est souvent exorbitant. La mécanisation agricole n’existe presque pas, malgré la distribution dans les provinces de plus de 2000 tracteurs par l’État depuis 2008 et qui leur gestion et issue n’a jamais été suivi. La plupart des exploitants utilisent des outils rudimentaires comme la houe, la hache et la machette sans parler des routes de desserte agricole qui posent partout des sérieuses difficultés et absorbent beaucoup de fonds pour leur entretien.
Quelques années en arrières, des paniers de fermiers (pour le maïs, riz, manioc et légumes) ont été mis à la disposition des producteurs (par des coupons), contenant des semences améliorées, des engrais et des pesticides, avec un bulletin d’instructions. Ces paniers étaient élaborés et vendu par la société TRIOMF RDC qui a construit et gère l’usine d’engrais à Boma, une filiale du groupe Africom Commodities qui gère le PAI de Bukanga-Lonzo. C’est une forme de nouvel appui à l’agriculture familiale, qui a pris exemple sur le Malawi et d’autres pays en Afrique où le système de coupons a été introduit. Mais on ignore encore l’ampleur et l’effet de cette action nouvelle, quoique louable.
SECTION 2 : ANALYSE CRITIQUE
Au regard des différents défis analysés ci-haut, il a été révélé que l’agriculture labélisée est une piste viable pour le développement de l’agriculture africaine. Raison pour laquelle nous allons l’examiner en profondeur.
1) L’agriculture labellisée en Afrique et spécifiquement en RDC
Selon une étude sur l’agriculture biologique au Sénégal, plusieurs facteurs limitent l’évolution de l’agriculture biologique dans ce pays : « Ces facteurs sont l’absence de structures régulatrices de l’agriculture biologique, de lois nationales, de corps d’inspection, de certification, de commercialisation. » (El-Hadji et al., 2001 :15).
Actuellement, c’est l’agence française ECOCERT qui certifie les produits biologiques venant d’Afrique. Sur ce continent, seule la Tunisie s’est dotée d’une régulation sur l’agriculture biologique (IFOAM, 2004), alors que le Sénégal a initié un processus de consultation et d’organisation en 1997 (El-Hadji et al., 2001). Selon un rapport de l’IFOAM, « le potentiel des approches biologiques, même celui des niches d’exportation à hautes valeur ajoutée, n’a pas encore été reconnu par la majorité des gouvernements africains. En conséquence, la plupart des pays africains sont dépendants des normes étrangères et des agences de certification étrangères. » (Willer et Tissefi, 2004 : 60, notre traduction)
Pour que l’Afrique puisse mettre à profit l’énorme potentiel qu’elle possède en termes d’agriculture durable, il faudrait que des initiatives nationales ou régionales de régulation de l’agriculture biologique soient mises sur pied.
Selon AUDET Rénet, cette stratégie ferait face à trois défis qui, s’ils sont relevés, augmenteront grandement les chances de réussite de l’Afrique. Il s’agirait :
- D’impliquer le plus grand nombre possible d’acteurs provenant de plusieurs horizons ;
- D’harmoniser cette éventuelle régulation aux référents internationaux en la matière ;
- De bien cibler les produits à certifier en priorité ainsi que les marchés auxquels ils seront destinés.
Il est important de souligner que les ONG africaines, les syndicats de producteurs et le secteur de l’entreprise devraient tous être impliqués dans un tel projet afin que l’ensemble de la chaîne commerciale et des intervenants soient représentés. Nos recherches démontrent à ce propos l’importance des intervenants locaux dans la réussite d’une certification (Audet, 2004). En ce sens, la force d’innovation du secteur informel en Afrique pourrait sans doute être mise à profit. L’histoire de la certification biologique, comme nous l’avons mentionnée, a commencé avec des ONG et ce n’est que depuis une dizaine d’années que les gouvernements y sont impliqués. Cette implication de l’Etat a entraîné une professionnalisation des différentes étapes de la certification (production, accréditation, certification et vérification) ainsi qu’une relative harmonisation des critères au niveau international.[67]
L’examen des réglementations sur l’agriculture biologique et l’harmonisation de l’éventuelle réglementation africaine avec ces dernières devraient aussi être réfléchis en lien avec l’étude des marchés et produits potentiels. Nous avons souligné ici le potentiel de certaines denrées dont les fruits et jus de fruits, les épices et autres produits de niche. Quoiqu’il en soit, les premières expériences de certification en Afrique devraient reposer sur des études de marché qui tiennent compte de facteurs endogènes (climat et zone écologique, lien d’un produit avec l’agriculture intensive, etc.) et exogènes (harmonisation, ouverture des marchés, etc.).
Pour ce qui est du commerce équitable, puisqu’il s’agit d’initiatives qui restent du domaine privé, seuls les intervenants de cette sphère sont en mesure de véritablement
s’y impliquer. Il semble plutôt difficile, à ce niveau, de créer une agence de certification du commerce équitable, car ces agences sont pour la plupart basées dans les pays qui consomment les produits certifiés équitables. Pour les producteurs, cependant, cette certification pourrait servir à renforcer la certification biologique ou même à préparer le terrain afin d’obtenir la certification biologique et, ce, surtout pour les fruits et jus de fruits.
De ce fait, la certification biologique est une piste stratégique que le secteur agroindustriel congolais pourrait prioriser dans le but de gagner une part de marché à l’international et diversifier sa couche client. Quant au commerce équitable, il représente également une opportunité stratégique à saisir au regard de la capacité du sol congolais à produire plusieurs variétés des fruits pouvant être transformées en jus et répondre à la forte demande internationale et de même pour les plantes médicinales naturelles.
2) ANALYSE DE LA SITUATION NATIONALE
Il y a beaucoup d’exemples en Afrique subsaharienne où les cultures vivrières à grande échelle motorisées en zone humide ont échoué, essentiellement à cause des problèmes techniques (maladies, insectes, problèmes de fertilité du sol) et donc des technologies agricoles (surtout variétés) non adaptées. Ces techniques prévues pour la production à grande échelle n’existent tout simplement pas. Et on sait que la recherche agronomique en RDC est faible : aucune recherche n’a été faite sur les cultures vivrières en « precision farming », sur cette agroécologie spécifique. C’était le cas des grandes fermes étatiques au Ghana des années 1960, des fermes privées de grande échelle au Nigéria, la ferme de Mboumango au Gabon (+ 20 000 ha) et le domaine de Kaniama-Kasese pour le maïs au Congo de 1970 à 1980, financé par la coopération belge à plus d’un milliard de francs belges de l’époque. Il y avait 80 tracteurs et 2 avions-tracteurs dans ce projet, mais on n’a jamais pu emblaver plus de 20 000 ha à cause des problèmes d’organisation du travail. Les rendements en maïs n’ont jamais dépassé les 4 tonnes à l’hectare malgré de fortes doses d’engrais. Après dix ans de fonctionnement ce domaine a été abandonné avant d’être relancé sous l’impulsion du président Tshisekedi.
Des problèmes phytopathologiques et de fertilité du sol se sont notamment posés, qu’on ne pouvait pas résoudre à court terme, et il n’y avait pas de variétés de maïs spécifiquement développées pour cette agroécologie en culture à grande échelle.
L’organisation du travail est elle-même complexe et problématique : il s’agit d’envoyer des dizaines de conducteurs de tracteurs à une parcelle précise, et cela pendant une période relativement courte, pour le labour et les semis. Après plusieurs échecs, on a trouvé une solution en divisant le domaine en blocs de 500 ha et en y affectant une équipe dédiée avec un chef d’équipe à chaque bloc. C’est ce qui est courant aux ÉtatsUnis sur les très grandes fermes industrielles (« corporate farming »).
Ces grands schémas doivent être testés en essai pilote à petite échelle avant extrapolation à grande échelle, car les technologies pour ces agroécologies spécifiques humides et sur sols pauvres n’existent pas ou ne sont pas au point. Pour Bukango-Lonzo, les SudAfricains ont amené leur technologie de la savane sèche d’Afrique du Sud ; et ont certainement rencontrer des attaques d’insectes et de maladies fongiques et virales qu’ils ne connaissent pas, sans parler des problèmes d’érosion et d’épuisement des sols. Il avait déjà été obtenu 4 tonnes par hectare de maïs en première récolte, ce qui est relativement satisfaisant. Finalement, c’est le critère de rentabilité financière qui demeure déterminant, mais alors, on ignore le seuil de rentabilité pour ce type de PAI.
Et le fait que tout le maïs récolté doive être séché de façon industrielle (par le fuel) affectait négativement la rentabilité, comme c’était le cas à Kaniama-Kasese.
Il est à craindre que les PAI ne s’appuient que peu ou pas sur l’agriculture familiale. Les organisations paysannes (CONAPAC, COPACO, UNAGRICO) réclament un budget au moins équivalent pour le soutien à l’agriculture familiale (Alliance AgiCongo 2014). Et il faut que les PAI établissent des contrats de service pour appuyer l’agriculture familiale autour des parcs. Les PAI doivent aller de pair avec un appui fort et un renforcement de l’agriculture familiale pour augmenter les productions agricoles, les revenus et l’amélioration de l’accès aux intrants et aux marchés.
On doit relancer et renforcer les services publics d’appui à l’agriculture que le secteur privé ne peut pas fournir à grande échelle entre autres :
– recherche agronomique, vulgarisation et information agricoles ; – routes de desserte agricole, ponts et bacs, marchés ruraux et coopératives ; – semences et fertilisants ; – crédit agricole et avance sur récolte ; – renforcement des organisations paysannes et structuration du monde rural ; – formation agricole ; – accès à l’eau et à l’énergie ; – sécurisation foncière et cadastre agricole ;
– concertation avec les CARGs et avec les services provinciaux de l’agriculture.
Neuf grandes priorités semblent essentielles pour transformer le monde rural et promouvoir l’émergence agricole de la RDC :
- le renforcement des capacités institutionnelles, et notamment le renforcement des organismes publics (structure, dotation en personne et en autres ressources, gestion), la participation accrue des parties prenantes à la prise de décision économique et aux processus de décentralisation et le passage progressif à une approche du développement fondée sur des programmes agricoles durables ;[68]
- les gouvernements et leurs partenaires doivent mettre tout en œuvre pour résoudre les conflits armés, assurer la stabilité politique, empêcher de futurs conflits et adopter les meilleures pratiques de gouvernance ;
- la promotion d’un cadre politique inclusif et stable, en particulier un régime foncier sûr (sécurité et protection des droits), des normes techniques pour les produits agricoles, des règles pour la gestion durable des ressources naturelles, des mesures visant à limiter les effets perturbateurs éventuels des importations commerciales et de l’aide alimentaire
;
- des investissements publics structurants et incitateurs (routes, pistes rurales, marchés et installations de stockage, infrastructures, aménagements irrigués, mesures et recherche en matière d’amélioration des sols et de lutte contre l’érosion) ;
- les gouvernements doivent mettre l’accent sur la redistribution des ressources, d’une part, en privilégiant les ministères responsables des secteurs productifs plutôt que ceux chargés des secteurs non productifs et, d’autre part, en accordant la priorité à la fourniture de biens publics dans l’intérêt de tous plutôt qu’à des subventions ne profitant qu’à quelques privilégiés. Ceci doit s’accompagner d’une amélioration de l’efficacité du secteur public et du recouvrement fiscal et d’une gestion plus durable des ressources et des écosystèmes ;
- des services publics d’accompagnement (la vulgarisation et le financement rural, le renforcement des capacités dans le domaine des activités commerciales, l’appui à la création d’organisations professionnelles, la professionnalisation de l’agriculture à tous les maillons des filières, la lutte contre les plantes et animaux nuisibles et les maladies, la promotion de partenariats public-privé pour la fourniture de services et d’intrants) ;
- la promotion d’une diversification économique à travers la recherche sur les exportations non conventionnelles, la promotion à l’étranger des produits nationaux et
des opportunités d’investissement nationales, la collecte d’informations sur les marchés mondiaux, le développement de possibilités d’exportation et de partenariat et l’investissement dans les installations portuaires et aéroportuaires ;[69]
- la stimulation des exportations, une participation accrue dans les négociations commerciales, le développement de statistiques fiables et d’informations sur la sécurité alimentaire ;
- les organisations régionales doivent promouvoir la paix et la coopération entre les pays pour la réalisation de la sécurité alimentaire et identifier, formuler et recueillir des fonds pour des projets et programmes de développement agricole et rural aux niveaux régional et sous régional ;
Cependant, en dépit de tout ce qui précède, au regard de l’évolution démographique actuelle, l’agriculture ne saurait être durable sans l’industrialisation ou la mécanisation.
Pour exploiter les opportunités d’industrialisation qui se présentent à l’Afrique, il faudrait valoriser les produits nationaux, les produits de base agricoles et industrielles, et établir des liens en amont et en aval avec les chaînes de valeurs régionales et internationales
3) ANALYSE DE LA SITUATION DU DAIPN
Le nouveau DAIPN enregistre quelques défis ou obstacles des différents ordres
- L’ingérence politique :
Depuis son existence en tant que DPN, le domaine a été mis à la disposition de la présidence de la république et en 2009, une coordination de gestion du patrimoine a été créé au niveau de la présidence dans le but d’assurer la gestion de ce patrimoine. Dans ce fait le DAIPN demeure géré stratégiquement par la présidence de la république qui dicte les décisions en rapports avec la vision et les attentes politiques ce qui, ne favorise pas une meilleure gestion technique et décisionnelle permettant de faire développer le domaine.
De ce fait, l’autonomisation ou la libéralisation du domaine serait une première piste stratégique pouvant relever le DAIPN.
- Absence d’un statut juridique formel
Tel qu’introduit au point précédent, DAIPN demeure jusqu’à ce jour sans statut juridique, la question pertinente à se poser à ce niveau est, à qui profite cette situation d’informalité du domaine ?[70]
Ainsi, la création du DAIPN en tant qu’entreprise en partenariat public privé afin de permettre une gestion transparente et quotidienne sans influence ou ingérence politique est une piste louable. Il demeure à cet instant géré au quotidien par LR GROUP LTD en PPP. Il faut noter que la présence des israéliens à la gestion interne de la chose est une chose positive car c’est grâce à eux, que le projet DAIPN, lui qui a été relancé à la même époque que Bukanga-Lonzo, résiste jusqu’à ce jour pendant tous ces paires sont actuellement devenu des déserts.
- Problème d’organisation du travail
A la suite de son informalité, le DAIPN récolte les conséquences de cette situation qui sont notamment la démotivation des travailleurs qui sont privés de certains droits en rapport au caractère informel de l’établissement
Ø Opacité dans la gestion des financements
Pour un projet d’une valeur totale de 88 740 000 USD, avec un premier décaissement de 50 740 000 USD, fort est de constaté que le projet n’a pas pu dégager une capacité d’autofinancement et doit continuer d’attention le financement public afin de fonctionner. Raison pour laquelle nous remarquons la disparition de presque tous les points de vente des produits DAIPN, causé par la baisse du niveau de production, à l’unique exception de son point de vente principal qui est celui contenu dans ses murs. Ce qui révèle une mauvaise gestion qui doit être enrayé à travers une restructuration organisationnelle.
SECTION 3 : DISCUSSIONS
1. LIMITE DU TRAVAIL
Au cours de nos recherches, suite au système d’opacité d’information existant dans plusieurs services publics congolais de suite de la politisation de ces derniers, nous avons été limités à accéder à plusieurs informations pertinentes qui nous aurais servi de mieux puiser et conclure sur noble cible d’étude qui est le nouveau DAIPN.
Cependant nous nous sommes contentés de contextualiser les informations puisées au niveau régional et national dans quelques recherches antérieures et quelques détails obtenus lors de la visite et interview avec un responsable de ladite firme.
Raison pour laquelle à l’issue de ce travail, nous demeurons ouvert à toute contribution visant à améliorer ce travail car aucune œuvre humaine ne peut être déclarée parfaite.
2. CONFRONTATION ET VERIFICATIONN DES HYPOTHESES PAR RAPPORT AUX RESULTATS
Il y a un réel danger de voir se développer une agriculture duale en RDC, avec la marginalisation du monde rural converti en fournisseur de simples ouvriers agricoles.
On sait que ce sera long et onéreux de revitaliser partout les services publics à l’appui de l’agriculture familiale, mais il n’y a pas d’autre choix. Dans presque tous les pays, c’est l’agriculture familiale qui nourrit le pays et qui prédomine. Il est vrai que l’amélioration des infrastructures rurales et du cadre de vie est un vrai défi sur le long terme. Mais c’est l’essence même d’un développement équilibré et inclusif, y compris pour les femmes pauvres.[71]
Le manque d’effectivité et d’efficience dans l’absorption des fonds publics ne doit pas conduire à écarter l’absorption avec équité (et dignité). Il est très positif que le développement de l’agriculture soit finalement reconnu comme moteur de développement et de réduction de la pauvreté en RDC. Et différents modes d’agriculture peuvent bien coexister en synergie. Mais il faut bien définir le rôle de l’État et du secteur privé dans les PAI et dans l’agriculture familiale. Et il faut clarifier l’article 16 de la loi agricole, sinon les PAI échoueront à attirer des investissements privés étrangers. La sécurisation foncière reste un défi important et le CONAREF doit jouer son rôle.
Après exploration dans les lignes précédentes, nous avons donc compris que le secteur agricole renferme des défis très complexes et liés les uns des autres en passant par la politique, le social, le foncier, la démographie, la technologie, les infrastructures, l’industrialisation et l’environnement et l’écologie ; ce qui confirme la première hypothèse relevée dans ce travail.
A la suite de ce qui précède, nous avons découvert plusieurs pistes de solution applicables au niveau continental, régional, national et sur la cible de cette étude qui est DAIPN, afin d’aboutir à une vraie industrialisation d’une agriculture durable. Partant de cela, la deuxième hypothèse de ce travail est également vérifiée et confirmée.
D’où, nous sommes convaincus qu’il faut davantage opter pour des PAI pilotes pour les cultures vivrières avant extrapolation à grande échelle. Ceci pour confirmer les options technologiques prises ainsi que leur rentabilité à long terme. Il faut aussi instaurer un système de suivi et de monitoring pour apprendre des réussites et des échecs en PAI et en agriculture familiale. Une fois appliquée nous pourront assister à un succès réel des projets agricoles congolais à l’instar du DAIPN.
V. CONCLUSION
Pour aboutir à un développement durable en réduisant la pauvreté et la faim, priorité doit être donnée à la croissance économique dans les secteurs où les pauvres travaillent, où les facteurs de production appartiennent aux plus démunis et aux personnes sousalimentées, et qui se développent dans les régions où ces populations vivent. L’agriculture remplit tous ces critères et a prouvé qu’elle était capable, en Afrique comme ailleurs, d’assumer un rôle moteur dans les initiatives en faveur d’une croissance rapide et d’un développement économique de grande ampleur, en particulier dans les pays les moins avancés tels que la RDC.
L’agriculture occupe une place de premier plan dans les économies des pays d’Afrique subsaharienne et constitue la principale source de recettes d’exportation, sauf dans les pays riches en minerais (cas de la RDC), et la première source d’emploi. Ce secteur s’est montré plus efficace sur le plan de la lutte contre la pauvreté que le secteur manufacturier ou celui des services. Il peut stimuler le développement d’activités rurales non agricoles rémunératrices pour les pauvres si l’on veille à ce que les plus riches n’en récoltent pas seuls les bénéfices.
Enfin, l’agriculture peut également engendrer un surplus de capitaux, libérer de la main d’œuvre pour d’autres secteurs et assurer un approvisionnement alimentaire stable à des prix abordables, contribuant ainsi à la compétitivité de l’économie dans son ensemble tout en agissant comme un stimulant puissant pour la demande de biens et de services.
Ainsi, il ne sera pas possible de relever le défi de la sécurité alimentaire sans miser sur des investissements importants dans l’adaptation au changement climatique et la réduction des risques de catastrophes dans le secteur rural. La foresterie et l’agroforesterie, des secteurs, dont dépendent des millions de ruraux pour vivre, présentent de vastes possibilités d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, d’accroissement des puits de carbone, de stabilisation des moyens d’existence ruraux et de renforcement de la sécurité alimentaire des ménages.
En effet, au cours des dix années écoulées, l’Afrique a connu une croissance accélérée et un processus de transformation progressif de ses structures productives, notamment dans certains pays (Côte d’Ivoire, Éthiopie, Kenya, Maroc, Maurice, Tunisie, etc.). De ce fait, la RDC avec son vaste potentiel agricole en terres arables et main d’œuvre, pourraient dans un proche avenir devenir l’un des pôles de croissance économique incontestable pour la région subsaharienne et ainsi dynamiser son économie et atteindre une véritable sécurité alimentaire.
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[1] Tollens, E. (2015). Les parcs agro-industriels et l’agriculture familiale. Les défis du secteur agricole en RDC in Conjonctures congolaises. p147
[2] Op cit. p 148
[3] Idem
[4] Tollens, E. (2015). Les parcs agro-industriels et l’agriculture familiale. Les défis du secteur agricole en RDC in Conjonctures congolaises. p149.
[5] Idem
[6] Op cit. p147
[7] Thierry. C., (2021)Regards sur la société de navigation : RDC-AGROINDUSTRIEDAIPNRDC-Agro-industrie-DAIPN N’sele
[8] Dasylva, G., & Grégoire, L. J. (2017). Enjeux et défis de l’agriculture durable pour l’émergence de l’Afrique. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p163.
[9] Zhou, Y. (2016). La mécanisation de l’agriculture en Afrique de l’Ouest. Fondation Syngenta pour l’agriculture durable.
[10] www.fao.org//rdc//le pays en un coup d’œil consulté en mars 2022 11 Idem
[11] www.un.org//milleniumgoals consulté en mars 2022
[12] Dasylva, G., & Grégoire, L. J. (2017). Enjeux et défis de l’agriculture durable pour l’émergence de l’Afrique. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p164
[13] www.wikipédia.com consulté en mars 2022 15 idem
[14] Dictionnaire le Petit Robert
[15] Froman B., Gordon C. (2003). Dictionnaire de la qualité. Éditions Afnor. Saint dénis- France. p 149
[16] LUMANA P. C.(2020). cours inédit de conception et gestion de projet.LAU.
Kinshasa. p 5
[17] Aïm, R. (2011). Les fondamentaux de la gestion de projet. Éditions Afnor. Saint-
Denis-France. p 5-6
[18] Aïm, R. (2011). Les fondamentaux de la gestion de projet. Éditions Afnor. Saint-
Denis-France. p 6-7
[19] Mace, G., & Pétry, F. (2010). Guide d’élaboration d’un projet de recherche en sciences sociales. P 23-24
[20] Op cit. P 1-2
[21] Toussaint, J. Y., & Zimmermann, M. (1998). Projet urbain: ménager les gens, aménager la ville (Vol. 38). Éditions Mardaga. P 5-8
[22] Laurence L. & cie. (2016). Strategor. Dunod. Paris p 370
[23] www.banquemondiale.org consulté en Aout 2022
[24] MUZINGU B. (2019). Cours inédit de PED. LAU. Kinshasa.P 68-71
[25] MUZINGU B. (2019). Cours inédit de PED. LAU. Kinshasa.p 72-75
[26] www.youmatter.world consulté en Aout 2022 29 Op cit. p 76
[27] MUZINGU B. (2019). Cours inédit de PED. LAU. Kinshasa.P 77
[28] MUZINGU B. (2019). Cours inédit de PED. LAU. Kinshasa.P 80-82
[29] Dictionnaire économique et de sciences sociale
[30] Dictionnaire économique et de sciences sociale
[31] Dictionnaire économique et de science sociale
[32] www.wikipédia.com
[33] Centre national de ressources textuelles et lexicales
[34] KAWATA D. (2019). cours inédit de strategic business. LAU. Kinshasa.
[35] Autissier, D., Vandangeon-Derumez, I. & Vas, A. (2018). Chapitre 16. Henry Mintzberg. Dans : , D. Autissier, I. Vandangeon-Derumez & A. Vas (Dir), Conduite du changement : concepts clés: 60 ans de pratiques héritées des auteurs fondateurs (pp. 157-164). Paris:
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[36] Laurence L. & cie. (2016). Strategor. Dunod. Paris p 42 40 Op cit. p 43
[37] Mintzberg H., (1994). Grandeur et décadence de la planification stratégique. Dunod. Paris.
[38] RDC :Félix Tshisekedi veut redynamiser DAIPN et accroitre sa production. Publié le vendredi 15/04/2022 à 16h58’
[39] Thierry. C., (2021)Regards sur la société de navigation : RDC-AGROINDUSTRIEDAIPNRDC-Agro-industrie-DAIPN N’sele
[40] Soraya Odia. 2 août 2019. Habari RDC : 5 choses que vous ignorez sur le nouveau DAIPN
[41] Thierry. C., (2021) Regards sur la société de navigation : RDC-AGROINDUSTRIE-
DAIPNRDC-Agro-industrie-DAIPN N’sele 46 Idem
[42] Source : Ingénieur OMONA, responsable du secteur agricole de DAIPN
[43] Enquête par visite lors d’une descente sur terrain effectuée le jeudi le 08 sept 2022
[44] Thierry. C., (2021) Regards sur la société de navigation : RDC-AGROINDUSTRIEDAIPNRDC-Agro-industrie-DAIPN N’sele
[45] Source : Ingénieur OMONA, responsable du secteur agricole de DAIPN
[46] Radio Okapi 131207
[47] Idem
[48] Thierry. C., (2021) Regards sur la société de navigation : RDC-AGROINDUSTRIEDAIPNRDC-Agro-industrie-DAIPN N’sele
[49] www.primature.cd consulté en mars 2022
[50] Radio okapi
[51] Correspondant vivant à Mbujimayi. Ce dernier a été mandaté pour effectuer une descente sur terrain dans le cadre des recherches pour la rédaction de ce mémoire. 57 Soraya Odia. 2 août 2019. Habari RDC : 5 choses que vous ignorez sur le nouveau DAIPN
[52] Rapport de stage passé par l’étudiant christian Ikwele (finaliste de l’année académique 2017-2018 à la faculté des sciences agronomiques, département phytotechnique de l’UNIKIN) en 2018
[53] Dasylva, G., & Grégoire, L. J. (2017). Enjeux et défis de l’agriculture durable pour l’émergence de l’Afrique. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p164 60 Idem
[54] Dasylva, G., & Grégoire, L. J. (2017). Enjeux et défis de l’agriculture durable pour
l’émergence de l’Afrique. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions
Grandvaux. Brinon p 166
[55] Dasylva, G., & Grégoire, L. J. (2017). Enjeux et défis de l’agriculture durable pour
l’émergence de l’Afrique. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions
Grandvaux. Brinon p 167
[56] Dasylva, G., & Grégoire, L. J. (2017). Enjeux et défis de l’agriculture durable pour
l’émergence de l’Afrique. In L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions
Grandvaux. Brinon p168
[57] Zié Ballo & El Allassane Baguia. (2017). L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique : défis et enjeux. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p 175
[58] Dasylva, G., & Grégoire, L. J. (2017). Enjeux et défis de l’agriculture durable pour l’émergence de l’Afrique. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p 173
[59] Zié Ballo & El Allassane Baguia. (2017). L’industrialisation au service de
l’émergence de l’Afrique : défis et enjeux. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur- p 175
[60] Zié Ballo & El Allassane Baguia. (2017). L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique : défis et enjeux. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p 180 68 Zié Ballo & El Allassane Baguia. (2017) L’industrialisation au service de
l’émergence de l’Afrique : défis et enjeux in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur- p 189
[61] Zié Ballo & El Allassane Baguia. (2017). L’industrialisation au service de
l’émergence de l’Afrique : défis et enjeux. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur- p 180
[62] Zié Ballo & El Allassane Baguia. (2017). L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique : défis et enjeux. L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p 181 71 AUDET R. La certification de l’agriculture durable comme stratégie de
développement pour l’Afrique. Institut des sciences de l’environnement. Université du Québec à Montréal
[63] Timothy o. Williams, Marloes M., Olufunke C. & cie .(2015). L’agriculture intelligente face au climat dans le contexte africain. Dakar.
[64] Zié Ballo & El Allassane Baguia. (2017) L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique : défis et enjeux. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p 185 74 Op cit p 184
[65] Zié Ballo & El Allassane Baguia. (2017) L’industrialisation au service de l’émergence de l’Afrique : défis et enjeux. in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p 187
[66] Tollens, E. (2015). Les parcs agro-industriels et l’agriculture familiale. Les défis du
secteur agricole en RDC in Conjonctures congolaises , p 151
[67] AUDET R. La certification de l’agriculture durable comme stratégie de
développement pour l’Afrique. Institut des sciences de l’environnement. Université du Québec à Montréal
[68] Dasylva, G., & Grégoire, L. J.(2017) Enjeux et défis de l’agriculture durable pour l’émergence de l’Afrique in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p 169
[69] Dasylva, G., & Grégoire, L. J. (2017). Enjeux et défis de l’agriculture durable pour l’émergence de l’Afrique in L’Afrique Émergente : enjeux et potentialités. Éditions Grandvaux. Brinon-sur-sauldre -France p 170
[70] Interview passé avec Ir OMONA, responsable du secteur agricole du DAIPN
[71] Tollens, E. (2015). Les parcs agro-industriels et l’agriculture familiale. Les défis du secteur agricole en RDC in Conjonctures congolaises p 155