FACULTÉ DE MÉDECINE ET SANTE PUBLIQUE
DÉPARTEMENT DE SCIENCES BIOMEDICALES
PROFILS CLINIQUES ET EPIDEMIOLOGIQUES DES INFECTIONS URINAIRES CHEZ LES FEMMES ENCEINTES
Par ESPOIR NGAMA
Travail de fin de cycle présenté en vue de l’obtention du diplôme de graduat en Sciences Biomedicales.
Directeur : Dr. MUSHAMALIRWA BAFURUME James
Chef de travaux.
Année Académique 2020-202
EPIGRAPHE
« Je connais tes oeuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer… Je cours vers le but, pour remporter le prix ».
La SAINTE BIBLE: Apocalypse 3:8 et Philippines 13:14.
ESPOIR NGAMA
DEDICACE
Toute ma gratitude à l’endroit du Seigneur Dieu tout puissant, Dieu de l’univers et de la terre, Dieu de toutes les créatures du monde, lui qui a toujours été à mes cotés, lui qui ne m’a jamais abandonné dans le bonheur que difficultés. Reçoit encore une fois ma gratitude.
A vous mon père KUBOTA NGAMA Augustin,
A vous ma mère KASHIBONDO MANGALA Adeline pour tant de privation et d’abnégation. C’est toi la génératrice de mon existence source de ma vie terrestre.
Tu ne reculais devant aucun sacrifice lorsqu’il s’agissait de notre formation.
Goûter ce jour les fruits de ta semence, car nous dit la Bible « celui qui élève bien son fils en tirera satisfaction parmi ces connaissances, il sera fier de lui »
REMERCIEMENTS
En Dieu nous confions notre ame de qui vient notre salut,il est notre refuge,la source de notre gloire ,le rocher de notre vie, notre très haute retraite en qui nous gardons notre espérance.
Ce pourquoi nous le remercions d’avance
Au royaume du Bonheur les peines et sacrifices sont inevitable, un ticket à coup sur!
Outre, la Somme des sacrifices et peines des autres sont les socles d’un Bonheur espérance.
Nos remerciements sincères s’adressent aux autorités académiques de l’université simon kimbangu de bukavu et ceux de la faculté de médecine.
C’est par cet extrait de SMITH ADAMS que nous commençons de primes à bord à remercier le pr.Dr Yassa yoenienne PIERRE ainsi que notre codirecteur Dr MUSHAMALIRWA BAFURUME James d’avoir accepté d’assurer la direction de ce travail et tous vos effort fournis pour notre bien et realization de ce travail jusqu’à la fin.
A vous mes frères et soeurs: CHRISTIAN, JOSPIN, FISTON, YVETTE, SYLVIE, LYDIE et GRACE
Je remercie tous mes amies et amie dont: FIDEL, OSEYA, GERARD, PAUL ,OLIVIER JACQUELINE, ANDRES, FABRICE THEO ERIC CIKU pour le soutien moral en fin de réaliser ce travail
Je remercie en particulier ma très chère LOUNGE MBISO Dorcas
A tous nous disons merci
ESPOIR NGAMA
SIGLES ET ABREVIATIONS
%: Pourcentage
<: Inferieur
>: Superieur
Dr: Docteur
ECUB: Examen cytobactériologique des urines
FB: Flore bacteriènne
G6PD: Glucose 6 phosphate déshygrogénase
IU: Infection urinaire
IAU: Infection de l’appareil urinaire
ITU: Infection du tractus urinaire
IUC: Infection urinaire communautaire
BA: bactériurie asymptomatique
IUH: Infection urinaire hospitalier
PA: Pyélonéphrite aigue
NFS: Numération formule sanguine
CU: Culot urinaire
PI: Parasitose intestinale
FT: Fièvre typhoide
FID: Fosse iliaque droite
USK: université Simon kimbangu
TFC: Travail de fin de cycle
SPSS: package statistique pour les sciences sociales
CH: centre hospitalier
ESPOIR NGAMA
0.1. PROBLEMATIQUE
L’infection urinaire est l’une des infections les plus rencontrées en pratique de ville comme en milieu hospitalier. De nombreuses études montrent que les infections urinaires touchent environs 40% à 50%des femmes dans le décours de leur vie et qu’un tiers des femmes fera infection urinaire avant 24ans. Les bactéries sont à l’origine de la plupart des infections urinaires (1).
La fréquence des infections urinaires dépend de l’âge et du sexe. Les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes car l’urètre de la femme plus court que celui de l’homme facilite l’entrée des bactéries dans la vessie (2). Les infections occupent le deuxième rang (15%) parmi les causes contributives des décès maternels dans le monde (3).
Les infections graves comptent pour 36% de taux de nouveau-né et 80% des décès néonataux résultent directement de trois grandes causes: les infestions graves, l’asphyxie et la prématurité. Elles représentent la principale cause de mortalité néonatale après la première semaine de la vie (4).
Les infections sont prépondérantes surtout dans les pays en développement ou les soins et l’environnement des soins sont qualifiés insuffisantes. Les infections pendant la grossesse et l’accouchement ont longtemps été redoutables et à la basse des secteurs d’isolement dans les maternités en particulier contre l’infection puerpérale. L’agent infectieux peut-être un virus (rubéoles, hépatite virale, herpes, varicelle, VIH/SIDA) une bactérie (streptocoque B, gonococcie Rickettsiose) un parasite (toxoplasmose) ou un autre micro-organique (5).
Dans le monde en général, 13.000.000 des femmes sont estimées atteintes d’infections uro- génitales chaque année (6).
On estime qu’en Amérique du nord, plus de 20% à 40% des femmes ont déjà eu au moins une infection urinaire. Environs 2% à 3% des femmes adultes auraient une cystite chaque année. Tandis que les hommes jeunes sont peu touchés par cette infection, les hommes d’âge mur atteint de la prostate.
Quant aux enfants, ils sont plus rarement touchés. Environs 2% des nouveau-nés et des nourrissons contractèrent des infections urinaires. Ce sont surtout les bébés de sexe masculin qui présentent une anomalie des voies urinaires qui en souffrent. A l’âge de 6 ans, 7% filles et 2% des garçons ont présenté au moins une fois une infection urinaire (7).
En 2006 aux USA, les infections du tractus ont été à l’origine de 11.000 des visites médicales et 500.000 hospitalisation (6). Plus de 30% des femmes et environs 10% des hommes souffrent au moins une fois dans leur vie d’une infection urinaire (7).
Au Canada, des récentes données d’hôpitaux ternaires canadiens suggèrent une augmentation de les infections urinaires chez les femmes, parmi les 2000 isolats urinaires, l’Escherichia coli présente 84,1% de bactéries isolées, les Klebsiella pneumonila 3,8% l’enterococus sp 2,8% le proteus mirabilis 2,6% et le staphylin looch staphylococcus saprophyticus 1,4% (8).
Au Pérou, l’infection urinaire est de 10% chez les femmes enceintes la majorité en souffrent pendant la grossesse. La plupart des infections urinaires accours de repérées et traitées mais un dépistage et des mesures de préventions simple permettent de militer leur apparition (9).
En France, la prise en charge des infections urinaires fait l’objet d’un consensus révisé en 2008. Toute bactérie chez les femmes enceintes, qu’elle soit ou non symptomatique doit être traitée en urgence (10). MEYHER indique que ka fréquence chez les femmes enceintes est de 2,3 à 17,5% surtout chez les primipares avec le risque de développer une pyélonéphrite de 20 à 40% avec avortement (10). GOLDSTEIN (2000) montre qu’en France les germes les plus souvent isolées sont les Escherichia coli (75%) (11).
En Grande Bretagne, les infections urinaires représentent 1 à 3% de toutes les consultations médicales. La prévalence dépendant dans une grande mesure d’âge et de sexe. Une patiente se présentent avec des symptômes typiques chez le médecin souffre d’une infection urinaire avec une probabilité de (à 80% (12).
En Afrique, la présence des bactéries dans les urines est retrouvée chez 2,5 à 12% des femmes enceintes. La fréquence augmente avec l’âge d’enfant et le diabète. L’infection urinaire est favorisée chez la femme enceinte par la diminution de tonus musculaire (13)
Au Cameroun, plus de 6000 patients ont été reçus au centre pasteur du Cameroun (CPC) pour ECBU en 2007. Après l’analyse de la base des données des patients, d’identifier les germes les plus souvent isolés dans les ECBU en CPC : il s’agit d’analyser les résultats positifs et de déterminer les fréquences d’apparition de chaque germe chez les patients du CPC, d’analyser la sensibilité des germes les plus fréquents aux antibiotiques ; ici il s’agit d’identifier les antibiotiques les plus sensibles aux germes les plus fréquents et d’examiner comment la probabilité d’un germe soit sensible à un antibiotique varie suivant les caractéristiques (sexe, âge) des patients et de la présence de plus d’un germe et d’identifier les facteurs de risques des infections urinaires d’origine bactérienne. L’intérêt de cette étude est qu’elle est sans précédente au Cameroun et qu’elle sert de base de réflexion pour le traitement empirique des infections urinaires au Cameroun (14).
Au Maroc, l’ALOUI et al (1998) montrent que les Escherichia coli et les Klebsiellas totalisent à eux seul 69% des germes isolés dans un urinocolture qui sont suivis des proteus, des staphylocoques, des Entérocoques, des Nitrobacters et des Pseudomonas à Rabat au Maroc (15).
En RDC, une étude qui a été menée à Kisangani dans la zone de Kabondo a démontré que le taux de mortalité lié aux infections urinaires chez les femmes enceintes est de 8,5%, contrairement à celle de Biyanga qui enregistre un taux de mortalité aux infections urinaires à 11%. D’une manière générale, les infections occupent en RDC la première place avec prévalence de 6% après le paludisme qui est à 8%. Les infections en générale sont à 31,1%(16).
Au Sud-Kivu dans le centre de santé 14,3% des femmes enceintes ont une infection urinaire dans des hôpitaux 11 2% (17).
En abordant cette recherche, nous nous sommes posé les questions suivantes:
0.2 QUESTIONS DE RECHERCHE
1. Quelle est la fréquence d’infection urinaire chez les femmes reçues au CH PHYLADELPHIE de Bukavu?
2. Quels sont les facteurs favorisants l’infection urinaire chez notre population d’étude?
0.3 OBJECTIF D’ÉTUDE
3.1 Objectif général
Étudier le Profil clinique et épidémiologique de l’infection urinaire chez les femmes enceintes au centre hospitalier PHILADELPHIE de Bukavu.
3.2 Objectif spécifique
Pour mieux méner notre étude, les objectifs suivants ont été formulées:
• Déterminer le profil socio-démographique des femmes enceintes touches par les infections urinaires au CENTRE HOSPITALIER PHILADELPHIE.
• Déterminer les facteurs favorisant les infections urinaires chez les femmes enceintes
0.4 CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET
Le choix de notre sujet s’inscrit dans l’optique ou:
• Pendant la période de notre stage, nous avons constatés une fréquence élevée de cas d’infection urinaire chez les femmes, c’est pourquoi, nous avons voulu vérifier ce constat par une étude scientifique.
• Les résultats du présent travail pourront donc aider les personnels de santé dans l’amélioration de la prise en charge des infections urinaires chez les femmes.
• Le présent travail donne beaucoup d’information sur les infections urinaires et peut être consulté par toute personne intéressée par le thème et les autres chercheurs.
En effet, la fréquence d’infection urinaire semble être élevée dans le monde entier, surtout dans les pays en voie de développement, nous avons jugés bon d’effectuer ce travail dans notre milieu étant donné que les analyses de certitude pour confirmer l’infection urinaire chez la femme ne sont pas souvent demander par certains cliniciens suite au manque des réactifs, appareils, dans le service de laboratoire et parfois les personnels non qualifiés.
0.5 SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l’introduction, la conclusion et les suggestions notre travail comprend quatre chapitres à savoir :
• Chapitre 1. Généralités sur les infections urinaires
• Chapitre 2. Matériels et méthode
• Chapitre 3. Présentation des résultats
• Chapitre 4. Discussions des résultats
CHAP.I. GÉNÉRALITÉ SUR L’INFECTION URINAIRE
I- L’APPAREIL URINAIRE [9,]
L’appareil urinaire (AU) comprend deux parties:
-Le haut appareil urinaire (reins et voies excrétrices).
– Le bas appareil urinaire (vessie et urètre)
I.1 Les reins.
I.1.1. Anatomie descriptive.
Les reins ( au nombre de deux) sont situés dans la partie supérieure de la fosselombaire, dans l’espace rétro-péritonéal en regard des deux dernières vertèbresdorsales. En forme de haricot, de couleur rouge brun, chaque rein pèse environ150g.
Ils présentent chacun:
– Deux faces: antérieure et postérieure.
– Deux bords: externe convexe, interne concave marqué par le hilerénal.
– Deux pôles: supérieur et inférieur.
I.1.2.Histologie.
La structure histologique du rein comprend: le néphron et l’appareiljuxtaglomérulaire (AJG), le tissu interstitiel et les vaisseaux.
Le néphron est l’unité anatomique et fonctionnelle du rein. Il en existe enmoyenne un million pour chaque rein.
Il est constitué de deux éléments: l’un vasculaire, le glomérule qui filtre leplasma, l’autre épithélial, le tube urinaire qui élabore l’urine définitive.
Le tube urinaire comprend quatre segments: le tube proximal, l’anse de Henle,le tube distal et le tube collecteur.
L’AJG est composé de l’artériole afférente, l’artériole efférente, la macula densaet du lacis. Les tissus interstitiels entourent les différentes structures du rein. Le reincomporte IJne micro vascularisation complexe.
I.1.3.Physiologie rénale.
Le rein, par son rôle d’élaboration de l’urine, assure deux grandes fonctions:
– Une fonction d’épuration. C’est la voie d’élimination de nombreuxdéchets du métabolisme endogène (déchets azotés: urée, créatine) etde médicaments.
– Une fonction de régulation du milieu intérieur ( équilibre hydrominéral).
En outre le rein possède une fonction endocrine et métabolique assurant:
• La sécrétion de rénine qui intervient dans la régulation de la pressionartérielle.
• La formation d’érythropoiétine,
• La transformation de la vitamine D3 en composé actif.
II.Les voies excrétrices:
Calices, bassinets, uretères.
II.1.Anatomie descriptive
Les voies excrétrices vont du sinus rénal à la vessie.
Du sinus rénal partent les petits calices qui se réuniront pour former les grandscalices. Les grands calices en se réunissant vont former le bassinet qui s’ouvredans l’uretère.
L’uretère va du hile du rein à la vessie. Le trajet de l’uretère comprend quatreportions:
la jonction pyélo-uretérale
l’uretère lombaire: vertical, oblique en bas et en dedans,
l’uretère iliaque: concave en arrière sur la saillie des vaisseauxiliaques,l’uretère pelvien, différent selon le sexe.
II.2.Histologie et physiologie des voies excrétrices.
Elles ont une structure histologique générale semblable.
L’uretère comprend trois tuniques:
l’adventice conjonctivo-élastique;
la musculeuse en deux couches, permettant les reptationscoordonnées de l’uretère et la progression de l’urine depuis le bassinet jusqu’àla vessie.
III.La vessie.
III.1.Anatomie descriptive.
La vessie se trouve à la partie antérieure du pelvis, en arrière de la symphysepubienne et en avant du rectum. Chez l’homme, elle se situe au-dessus de laprostate et chez la femme en avant de l’utérus.
Elle présente, trois faces: supérieure, antérieure, postéro-inferieure ou base;des bords latéraux et un sommet antéro-supérieur.
III.2.Histologie et physiologie
La paroi vésicale est constituée de trois tuniques:
– La tunique musculaire lisse ou détrusor faite de trois couches:
• la couche externe longitudinale est la plus mince;
• la couche moyenne circulaire, 3 à 4 fois plus épaisse au niveau ducol vésical où elle constitue les 4/5 du sphincter strié (chez l’homme). Chez lafemme, il n’existe au niveau vésical que des fibres longitudinales ou obliques qui secontinuent dans la paroi urétrale, ce qui constitue un sphincter moins puissant quechez l’homme;
• la couche profonde longitudinale a une structure plexiforme.
– La muqueuse vésicale: elle est de type urinaire et comporte trois couches:
la sous muqueuse, le chorion et l’urothélium
L’urothélium est fait de deux couches de cellules: cellules basales, cellules decouverture. Ces dernières sont de type pavimenteux stratifié chez l’homme et de type malpighien chez la femme.
Chez la femme, l’urothélium de l’urètre et du plancher vésical estembryologiquement le même que celui de la partie inférieure du vagin et celui de lavulve.
L’adhérence des germes à un épithélium génital propice, en continuité avecl’urothélium, explique sans doute pour une large part, la prépondérance desinfections de l’appareil urinaire dans ce sexe[12].
– L’adventice: c’est un tissu conjonctivo-adipeux contenant des fibresélastiques.
La vessie a un double rôle: être un réservoir étancl1e entre les mictions etassurer des mictions efficaces, complètes et contrôlées à travers l’urètre.
IV.L’urètre.
C’est un conduit musculo-membraneux à la fois urinaire et génital chezl’homme. Chez la femme, c’est un conduit musculo-membraneux court, presquevertical (4 cm) allant du col vésical au périnée. La faible longueur de l’urètre fémininet la proximité étroite avec l’appareil génital expliquent, sans doute, la fréquence des lU chez la femme.
NB: C’est la paroi des voies urinaires (notamment la muqueuse) et le parenchyme rénal qui sont le siège des phénomènes inflammatoires lors des lU.
II- L’INFECTION URINAIRE
II.1Définitions – épidémiologie.
L’infection urinaire est une infection à la fois du contenant ( appareil urinaire) etdu contenu ( urines) . Plusieurs termes sont utilisés pour désigner l’infectionurinaire (lU). On parle: d’infection urinaire, d’infection du tractus urinaire (ITU) ou del’appareil urinaire (JAU), de bactériurie, de pyurie [10].
La bactériurie est la colonisation des urines par des germes pathogènes.
L’infection de l’appareil urinaire pendant la grossesse va de la bactériurie asymptomatique ( BA) aux infections cliniques: cystites ou pyélonéphrites aiguës.
La BA est définie comme la présence à un examen cytobactériologique desurines ( ECBU) d’au moins 105 germes/ml, chez une patiente sans signes cliniques.
La BA concerne 3 à 10% des femmes en période d’activité génitale et selon lesauteurs [8], pendant la grossesse, elle est de 2,3 à 17,5%. Cette fréquence varieavec l’âge, la parité, augmente avec l’âge gestationnel, et est inversement proportionnelle au statut socio-économique[ 8].
TLa cystite aiguë associe à la culture positive une symptomatologie du bas appareil urinaire: brûlures mictionnelles, dysuries, pollakiurie, douleurs pelviennes.
Elle concerne 1,3 à 3,4% des grossesses.
La pyélonéphrite aiguë est une infection du parenchyme rénal. L’ECBU positif s’accompagne de signes d’infection du haut appareil urinaire: fièvre, frissons, douleurs lombaires, troubles du transit. Elle concerne 1 à 2% des femmes enceintes, mais survient dans 70 à 80% des cas chez des patientes ayant un antécédent de
BA[8].
Le germe le plus souvent en cause est Escherichia coli.
La nature des germes varie selon que l’infection est observée en pratique deville ou en milieu hospitalier [28].
II.2.Les germes responsables des infections urinaires
II.2.1.Les bactéries responsables des lU observées en pratique de ville.
Les Entérobactéries.
Ce sont des bacilles à Gram négatif, mobiles ou immobiles, qui se multiplient aisément sur des milieux ordinaires, voire hostiles, en donnant des colonies rondes, opalescentes, lisses. Elles sont aéro-anaérobies facultatives, fermentent le glucose avec ou sans gaz, réduisent les nitrates en nitrites et ne possèdent pas d’oxydase.
Leur habitat est, chez l’Homme, le tube digestif.
Les principaux genres rencontrés sont: Escherichia, Citrobacter, Proteus, Providencia.
Escherichia coli.
La majorité des lU de la femme observées en pratique de ville est due à E. coli
( 80% des cas)[30].
E. coli est habituellement sensible aux antibiotiques actifs sur les bacilles à Gram négatif.
Les genres Proteus et Providencia.
Il existe quatre espèces de Proteus( P. mirabilis, P. vulgaris, P. rettgeri, P. morganit) et deux espèces de Providencia(P. stuartii, P. alcalifaciens).
Tous les Proteus et les Providencia sont résistants à la colistine et à la polymyxineB.
P. mirabilis est habituellement résistant aux tétràcyclines. Les Proteus et les Providencia sont naturellement résistants à l’Ampicilline et aux Céphalosporines depremière génération (C1 G).
Genre Citrobacter
L’espèce type est Citrobacter freundii. Cette bactérie est proche d’E. coli et desSalmonella par ses caractères biochimiques et antigéniques. Elle est responsable d’infections spontanées de l’appareil urinaire et de surinfections hospitalières.
Les entérocoques (Streptocoques du groupe D).
Ce sont des cocci à Gram positif souvent d’allure assez ovoïde, disposés en chaînettes.
Les entérocoques sont des saprophytes de l’intestin humain, de la peau et de l’urètre. Ce sont des contaminants fréquents des prélèvements d’urine surtout chez la femme.Ils ne doivent être pris en compte que si 2 examens successifs retrouvent une bactériurie 1aS/mi, associée à une leucocyturie.Ils sont naturellement résistants aux aminosides; généralement sensibles aux pénicillines.
Les Staphylocoques
Ce sont des cocci à Gram positif que l’on différencie des streptocoques par leurregroupement le plus souvent en amas ou en grappe de raisin, et la présence d’une catalase. On distingue deux groupes de staphylocoques: Staphylococcus aureus à coagulase positive et les staphylocoques à coagulase négative (SCN).
Staphylococcus aureus est retrouvé dans les urines essentiellement lors des prostatites, des abcès de rein et des infections post opératoires. Les SCN regroupent 13 espèces dont les plus souvent isolées chez l’homme sont: Staphylococcus epidermidis, Staphylococcus saprophyticus.
Chez la femme jeune (activité sexuelle, grossesse), sans contexte favorisant apparent, les SCN causent des lU avec une grande fréquence, au deuxième rang après Escherichia collI 44 ].
Les SCN(à l’exception de S. saprophyticus) sont plus résistants aux antibiotiques que S. aureus.
II.2.2 Physiopathologie.
L’urine normale est stérile. Cependant c’est un milieu où la croissance bactérienne est possible, surtout dans certaines conditions de pH, d’osmolarité et de concentration uréique. Le tractus urina.ire est également stérile, à l’exception de l’urètre antérieur qui abrite une flore saprophyte. Il possède également des mécanismes naturels de défense. Une lU suppose donc un apport extérieur de germes pathogènes et un déséquilibre entre la virulence de l’agent pathogène et les capacités de défense de l’hôte. Ce déséquilibre peut être accentué parl’existence de facteurs favorisants.
II.2.3 Moyens naturels de défense de l’hôte contre l’lU
Ce sont des moyens physiques, chimiques et immunologiques :
– flux permanent de l’urine urétérale, un urètre long chez l’homm edes mictions fréquentes une intégrité de la muqueuse vésicale.
les constantes biochimiques de l’urine (pH acide. osmolarités extrêmes) secrétions prostatiques bactéricides chez l’homme les facteurs de l’immunité humorale (anticorps circulant et anticorps locaux) et de l’immunité cellulaire.
II.3.Facteurs favorisant le développement de l’lU.
• Facteurs liés à la grossesse.
Les lU sont relativement plus fréquentes pendant la grossesse: 5 à 10% suivant les auteurs, soit une multiplication du risque de 2 à 2,5 fois[ 30]. Cette fréquence accrue durant la grossesse peut s’expliquer par les facteurs suivants:
Les propriétés physico-chimiques de l’urine gravidique (modi’fication du pH et de l’ osmolarité, augmentation de la concentration urinaire en sucres et en acides aminés) rendent le milieu plus favorable au développement des germes.
L’imprégnation hormonale: la progestérone, relaxante sur les fibres lisses, entraîne une atonie et une dilatation pyélocalicielle et urétérale. L’inhibition du péristaltisme favorise la stagnation des urines et le reflux vésico-urétéral. L’imprégnation oestrogénique favoriserait l’adhérence des germes sur l’urothélium[17]
– Les modifications mécaniques: l’utérus gravide exerce une compression sur la vessie et sur les deux uretères. Cette compression vésicale favorise l’apparition d’un résidu post mictionnel cause d’lU.
• Autres facteurs liés à l’hôte.
On a des facteurs génétiques, mécaniques, physiologiques, comportementaux:
– Absence d’anticorps spécifiques anti-bactériens dans les sécrétions ceNico-vaginales chez la femme.
– Les anomalies de l’appareil excréteur: lithiase, sténoses urétérales ou urétrales, reflux vesico-uretéral, vidange incomplète de la vessie,
– Les rapports sexuels
– Certaines habitudes d’hygiène (vêtements moulants, bains moussants ou à remous)
– Les facteurs loco-régionaux dont la constipation et les infections génitales chez la femme.
– Certains états pathologiques comme le diabète (en raison de la glycosurie et des anomalies de la miction), la bilharziose, les vessies neurologiques.
• Facteurs liés à la bactérie:
Les souches de bactéries (surtout E. coli) responsables d’lU, en particulier celles isolées de pyélonéphrites, possèdent des facteurs de virulence particuliers. La présence d’adhésines fimbriales; et d’aérobactine sont les facteurs principaux[17].
Les adhésines fimbriales sont des adhésines protéiques qui permettent l’adhésion des bactéries à l’épithélium urogénital condition nécessaire à la colonisation urinaire.
L’aérobactine permet une croissance rapide de la bactérie dans les tissus en entrant en compétition avec la transférrine pour chélater le fer ferrique au profit de la bactérie. Les souches d’E. coli néphritogènes seraient plus souvent productrices d’aérobactine que celles responsables de bactériurie asymptomatique[17].
II.4.Origine des germes et voies de propagation de l’infection.
La plupart des IAU sont dues à des germes endogènes d’origine digestive.
Chez la femme le réservoir des germes se situe surtout au niveau péri urétral et anal.
On distingue deux principales voies de propagation de l’lU: la voie ascendante et la voie descendante.
La voie ascendante.
C’est la principale voie de propagation de l’lU chez la femme. L’urètre antérieur est colonisé par la flore bactérienne saprophyte des régions périnéo-vulvaires. Par réflux urétro-vésical, les germes colonisent la vessie. Un reflux vésico-urétéral permet l’infection du haut appareil urinaire. Normalement la colonisation vésicale est temporaire, éliminée par la miction. Mais les facteurs précédemment décrits, la stase urinaire en particulier, favorise l’infection des urines. Les germes les plus souvent en cause dans l’infection par voie ascendante sont: E. coli( 50% des cas ), Klebsiella, Proteus, Enterobacter, Serratia, les staphylocoques à coagulase négative, Enterococcus, Pseudomonas [4].
La voie descendante.
La propagation descendante répond, au classique syndrome entéro-rénal : le lieu d’origine du germe est l’intestin. La fréquente constipation de la femme enceinte, le météorisme et les entérocolites favorisent la pullulation bactérienne[9].
La propagation se fait par voie sanguine, la bactériémie, précédant toujours la bactériurie et la pyurie.
La localisation se fait sur l’arbre urinaire et est déterminée par les facteurs précédemment décrits. Les germes les plus souvent en cause sont: Candida albicans, Mycobacterium tuberculosis, Salmonella sp, Staphylococcus aureus[4].
II.5.Etude clinique.
Les signes cliniques sont comparables à ceux observés chez les femmes en dehors de la grossesse.
II.5.1.Aspects cliniques.
La cystite aiguë
* Forme typique
Elle est caractérisée par un début en général brusque. La symptomatologie est faite de signes habituels: pollakiurie, envies pressantes d’uriner (impériosités mictionnelles), dysuries, brûlures mictionnelles, douleurs sus pubienne et urines troubles. Les signes généraux sont absents (fièvre).
* Formes cliniques
Ce sont essentiellement les formes atténuées. Elles peuvent rendre le diagnostique difficile d’autant plus que certains symptômes sont banals au cours de la grossesse en dehors de toute lU. C’est le cas de la pollakiurie liée à la diminution de la capacité vésicale; des brûlures mictionnelles liées à une candidose vaginale.
On peut noter également les cystites récidivantes (4 épisodes par an), les cystites qui compliquent une anomalie sous jacente (sténose urétrale).
La pyélonéphrite aiguë.
*Forme typique.
Le diagnostic est facile:
. Le début est souvent brutal, marqué par une fièvre supérieure à 38°5c et des frissons.
. Les signes fonctionnels orientent l’attention sur l’arbre urinaire: douleurs lombaires spontanées avec irradiation descendante en bas et en avant, le long du trajet de l’uretère, pollakiurie et brûlures mictionnelles. Il existe partois des contractions utérines. La coexistence ou la précession par des signes de cystites est évocateur, mais manque souvent.
. A l’examen, la palpation de la fosse lombaire provoque une vive douleur. Les classiques points douloureux ureteraux sont inconstants. Les urines sont troubles.
*Les formes cliniques:
• Les formes trompeuses:
Elles sont représentées par les tableaux suivants:
-Fièvre intermittente sans signe urinaire, ce qui peut faire évoquer une infection virale.
– Des signes localisés posant alors des problèmes de diagnostic avec une appendicite ou une cholécystite.
– Le tableau peut partois se résumer à une pyurie isolée, à des douleurs lombaires ou à de simples contractions utérines.
– Les troubles digestifs ( nausées, vomissements) sont fréquents (25%)
– Un tableau de menace d’avortement ou d’accouchement prématuré.
• Les formes évolutives
Elles sont rares et particulièrement à craindre chez la femme enceinte en raisonde la stase urinaire. Elles comportent: une altération de l’état général avec hypothermie, troubles de la conscience, frissons, collapsus cardiovasculaire, détresse respiratoire, altération de la fonction rénale ( dans 25% des pyélonéphrites aiguës gravidiques).
Les signes urinaires sont au second plan; des troubles gastro-intestinaux ou un ictère peut faire errer le diagnostic ( classique forme gravido-toxique associant un syndrome septicémique grave, une atteinte hépatique, des signes digestifs et une insuffisance rénale).
La bactériurie asymptomatique.
C’est l’éventualité la plus fréquente chez la femme enceinte.
Elle est décelée en absence de signes. L’ECBU montre une bactériurie et une leucocyturie significatives.
La BA peut évoluer en formes symptomatiques graves, d’où la nécessité de la dépister dès que la grossesse est confirmée et à chaque consultation prénatale. On peut utiliser notamment les bandelettes réactives.
II.6.Diagnostic biologique.
Ce diagnostic repose essentiellement sur l’examen cytobactériologique des urines( ECBU). L’utilisation des bandelettes détectant les nitrites et l’activité leucocyte-estérase peut être utile pour détecter les infections asymptomatiques.
Examen cytobactériologique des urines (ECBU).
C’est l’examen clé sur lequel repose le diagnostic d’lU, il doit donc être réalisé de façon rigoureuse. Il guide aussi le choix du traitement antibiotique.
La validité de cet examen suppose 3 étapes parfaitement réalisées:
le recueil des urines;
le transport de l’échantillon ou sa conservation
L’ECBU proprement dit qui comprend:
– l’examen direct avec la détermination de la leucocyturie.
– la mise en culture et la détermination de la bactériurie
-l’identification de l’agent pathogène
– l’antibiogramme
- Diagnostic topographique.
- Ce diagnostic a un intérêt pronostique et thérapeutique.
- Il est essentiel de distinguer les lU basses (cystites) des lU hautes (pyélonéphrites aiguës).
- Diagnostic des lU basses.
- Il repose essentiellement sur des arguments cliniques ( signes urinaires précédemment cités) et l’exploration de la vessie qui comprend: la cystographie mictionnelle, la cystoscopie, et l’étude urodynamique de la miction.
- Diagnostic des lU hautes.
– Arguments cliniques: le diagnostic de pyélonéphrites aiguës ( PA) repose sur des faits cliniques évidents si surviennent brusquement: frissons, une fièvre élevée et une vive douleur lombaire. Cependant une atteinte asymptomatique du haut appareil urinaire existe dans 30 à 50% des cas de bactériuries asymptomatiques[7] ; d’où la nécessité de rechercher d’autres faits.
– Arguments bactériologiques: la récidive au même germe ainsi que la présence dans les urines de cylindres granuleux ou leucocytaires peuvent affirmer une lU haute.
– Arguments étiologiques: reposent sur la probabilité d’lU haute en raison de certains facteurs favorisants: obstruction des voies excrétrices, lithiase, ‘ »
– Arguments radiologiques: découverte à l’urographie intraveineuse d’images de néphropathies interstitielles. La tomodensitométrie permet de noter desaltérations parenchymateuses rénales créées par la PA. Cependant les examens radiologiques posent des problèmes de risques d’irradiation pendant la grossesse [16 ].
– Echographie: peu onéreuse et bien tolérée, elle visualise de façon habituelle les signes échographiques d’une PA grave.
– Arguments immunologiques : c’est la recherche par immunofluorescence d’anticorps recouvrant la bactérie. C’est une méthode non utilisée en routine.
– Arguments biochimiques ou fonctionnels: c’est la constatation d’une enzymurie, d’une protéinurie de faible débit, la présence de bêta 2 micro globuline dans les urines, la perte du pouvoir de concentration du rein.
– Arguments urologiques: prélèvement des urines dans les uretères et le bassinet(méthode de Fairley) ; n’est pas réalisable car invasive et trop compliquée.
II.7. Evolution
La bactériurie asymptomatique.
Le premier risque de la bactériurie asymptomatique est le développement d’une PA. Dans 20% des cas au moins la PA survient chez une femme ayant eu une BA [16 ]. Un traitement correct permet de réduire fortement ce risque.
La cystite aiguë
Le traitement permet une guérison rapide et évite là aussi une propagation de l’infection vers le haut appareil IJrinaire. Les récidives sont fréquentes.
La pyélonéphrite aiguë.
Un traitement adapté et suffisant permet également une guérison rapide. La récidive est fréquente; et ces infections peuvent conduire à la chronicité réalisant une néphrite interstitielle chronique qui peut aboutir progressivement à une altération de la fonction rénale.
Les formes compliquées.
L’évolution du foyer parenchymateux responsable des échanges septicémiques peut se faire vers l’abcès du rein et vers des localisations secondaires, maternelles, placentaires et fœtales.
II.8.Pronostic chez la femme enceinte.
responsable des décharges rein et vers des localisations
Pronostic maternel.
-Pendant la grossesse: en dehors de la rare forme septicémique (pyélonéphrite gravido-toxique) de pronostic vital très grave, le pronostic vital maternel est excellent.
-Après l’accouchement: l’lU peut se poursuivre ou récidiver dans le post partum responsable à long terme de néphrites interstitielles chroniques avec apparition progressive d’une insuffisance rénale chronique et d’une HTA.
Pronostic chez le fœtus et le nouveau-né.
-Risque d’accouchement prématuré:
Une menace d’accouchement prématuré est fréquente dans les PA ( 20 à 25% des cas). Elle est principalement liée à l’hyperthermie et à l’infection ovulaire. Ce risque se rencontre également dans 15% des lU basses[16].
-Risque d’hypotrophie:
Le retard de croissance est plus fréquent chez le fœtus et le nouveau-né de mère atteinte d’IU[16].
-Risque de mort in utero :
Ce risque est lié aux PA non traitées associées à un état septicémique.
-Risque d’infection néonatale:
Il est certain. L’enfant peut s’infecter par voie transplacentaire surtout au cours des formes graves.
-Risque de mort néonatale:
Il est réel dans les PA négligées.
II.9.Traitement
Buts du traitement.
Les buts du traitement d’une lU sont de:
– Stériliser les urines dans l’immédiat
– Éviter les rechutes ou les réinfections dans l’avenir.
Chez la femme enceinte, ce traitement a également pour but de prévenir la survenue d’une PA et les complications. Il ne doit pas être nocif pour le fœtus
Les moyens.
Mesures hygièno-diétetiques.
– Boissons abondantes et mictions fréquentes
– Hygiène périnéo-vaginale rigoureuse
Traitement médical.
C’est la base du traitement de l’lU. Pratiquement, tous les antibiotiques utilisés dans le traitement de l’infection urinaire franchissent la barrière placenta.ire. Il faut donc tenir compte, lors de leur prescription, de leur risque potentiel pour l’embryon et le fœtus. Ce risque concerne essentiellement deux périodes. Le premier trimestre, période au cours duquel s’effectue l’embryogenèse: le risque principal est la survenue d’une malformation. En fin de grossesse le fœtus est particulièrement sensible à la toxicité des médicaments.
* Les antibiotiques à visée urinaire.
Les antibiotiques urinaires sont le plus souvent contre indiqués pendant la grossesse en raison de « absence de preuve suffisante de leur innocuité pour l’embryon.
– Les bêta lactamines : pénicillines et céphalosporines. Ce sont les antibiotiques les plus utilisés. Sur le plan de la tolérance embryonnaire et fœtale, les bêta lactamines, particulièrement l’ampicilline et l’amoxicilline, semblent être le traitement de choix de « lU pendant la grossesse. Les céphalosporines de troisième génération ( ceftriaxone, cefotaxime) sont les plus efficaces mais leur coût élevé doit limiter leur indication.
– Les aminosides.
Leur emploi est discuté. La toxicité auditive des produits récents (gentamicine, netilmicine ) n’a jamais été formellement démontrée pour des utilisations de courte durée et en absence d’insuffisance rénale [ 18 ].
. Le Cotrimoxazole :
Peut être utilisé avec plus ou moins de réserves [ 18 ]. Les réserves proviennent du fait que le Trimethoprime a une action antifolique. donc théoriquement malformative ; mais aucune étude ne montre une augmentation de la fréquence des anomalies fœtales [18].
• Les tétracyclines
Sont contre indiquées car traversent le placenta et se déposent au niveau des dents et des épiphyses des os longs ( risque d’anomalie du bourgeon dentaire ou de dyschromie dentaire).
– Les quinolones ( Ciprofloxacine, Péfloxacine, Ofloxacine, Acide nalidixique…) :
Ils sont contre indiqués en raison du risque de lésions osseuses et articulaires.
L’acide nalidixique peut être utilisé avec réserve pour certains auteurs ( contre indication au premier trimestre et dans le dernier mois) [7 ].
– La fosfomycine.
Utilisable chez les patientes poly allergiques, n’a pas suscité de rapports d’anomalies [ 18 ]. Un traitement unidose est préconisé [18 ]
– Les macrolides :
L’Erythromycine n’a pas d’effets secondaires chez le fœtus [15].
– La nitofurantoïne ( FuradantineA )
Elle reste un des produits de référence; aucune relation avec des anomalies fœtales n’a été relevée [18 ]. Le médicament est contre indiqué en cas de déficit en G6PD.
– Les « antiseptiques urinaires» sont soit utilisables tout au long de la grossesse ( Nitroxoline) soit à éviter en fin de grossesse( Acide pipémidique qui pourrait entraîner des accidents hémolytiques chez le nouveau-né).
* Les autres médicaments .
Pour les antipyrétiques on utilisera de préférence le paracétamol et ses dérivés. Les tocolytiques( salbutamol, ritodrine) seront nécessaires, en cas de menace d’accouchement prématuré sévère.
Traitement chirurgical.
Il s’impose lorsqu’il existe un obstacle de la voie excrétrice avec absence de régression du syndrome infectieux ou souffrance rénale sus-jacente.
Indications et durée du traitement.
La bactériurie asymptomatique( BA)
On utilisera un antibiotique habituellement sensible.
La durée du traitement est discutée et il y a peu d’études comparatives. Mais beaucoup s’accordent à préférer les traitements longs ou conventionnels(7 à 14 jours) aux traitements courts. Les traitements courts sont soit le traitement à dose unique, soit le traitement de trois jours. Les durées supérieures de traitements( 5, 7, 10 jours et plus) sont considérées comme conventionnels.
Des études comparatives montrent qu’un traitement par une dose éradique 50 à 60% des infections alors qu’un traitement donné 7 à 10 jours en éradique 70 à 80%[18 ].
Les molécules utilisables sont: cotrimoxazole, nitrofurantoïne, bêta lactamines.
La cystite aiguë
Le traitement conventionnel repose sur une antibiothérapie de 7 à10 jours avec un produit à bonne élimination urinaire aux posologies usuelles: cotrimoxazole, bêta lactamines, nitrofurantoïne.
Le traitement court à dose unique est contre indiqué chez la femme enceinte.
Le traitement des cystites récidivantes est soit continu( prise quotidienne) ou discontinu(prise bi ou tri quotidienne) : cotrimoxazole, nitrofurantoïne, céphalosporines, Acide pipémidique.
La pyélonéphrite aiguë
Le traitement de la PA compte tenu des complications possibles, nécessite une hospitalisation. Dès l’admission on pratiquera de~ prélèvements pour ECBU et hémocultures. Le traitement doit associer une antibiothérapie parentérale, réhydratation, antipyrétiques et antalgiques. On utilisera en première intention, l’amoxicilline, l’amoxicilline-acide clavulanique, ou le ceftriaxone à la dose 1g / 8h en injection intraveineuse directe lente ou en perfusion rapide. Le traitement antibiotique sera éventuellement modifié en fonction de l’antibiogramme. En cas d’a.llergie aux bêta lactamines et/ou aux céphalosporines, on peut utiliser un aminoside. Il sera prescrit pour une courte durée ( 5 jours) et sous surveillance biologique.
Le traitement est administré par voie parentérale jusqu’à la rétrocession de la fièvre depuis au moins 24h. On prend alors le relais per os. Ce traitement sera maintenu au minimum 15 jours. Un ECBU de contrôle sera pratiqué 48 heures après le début du traitement et 48 heures après l’arrêt du traitement.
II.10.Prévention
Les mesures d’hygiène visant à éviter la colonisation vulvo-vaginale ( lutte contre la constipation, toilette locale soigneuse de la vulve vers l’anus) et l’envahissement de la vessie par les germes ( boissons abondantes, mictions fréquentes, vidange de la vessie après les rapports sexuels) sont préconisées. Les sondages vésicaux sont à éviter. Il faut dépister systématiquement et traiter les bactériuries asymptomatiques.
CHAP II. MATÉRIELS ET MÉTHODE
II.1 TYPE D’ETUDE
Notre étude est rétrospective portant sur le profil Clinique et épidemiologique des infections urinaires chez les femmes enceintes au CH PHILADELPHIE de Bukavu au cours de la période allant du 01/01/ au 31/12/2020
II.2 MILIEU D’ETUDE
Notre milieu d’étude est dénommé centre hospitalier Philadelphie de Bukavu.
Le CENTRE HOSPITALIER DE PHILADELPHIE est situé dans:
- La province du Sud-Kivu
- Commune d’IBANDA
- Quartier NDENDERE
II.2.2 BREF APERCU HISTORIQUE
En 1996 sous l’initiative de Mr MUGANZA KIBUKILA Isaac, animé d’Esprit patriotisme et la compassion qu’il avait vis à vis de la population malade. L’infirmier MUGANZA KIBAKULI Isaac avait jugé utile de commencer à traiter les malades en ambulatoire à son domicile sur avenue major vangu.
Etant donné que les malades ont préférés les soins de qualité qui leurs étaient administrés ; ils avaient jugé utile d’ouvrir un dispensaire pour que les malades soient bien surveillés au lieu qu’ils fassent des navettes tout en étant malades.
Vue les moyens très limités et réduites, l’assistant MUGANZA KIBAKULI Isaac avec l’idée d’orienter cette idée noble du projet dans les cadre associatif. Espérant qu’à la longue on pourra
avoir les bonnes volontés qui pourront nous venir en aide pour sauver l’ensemble de vie de la population qui a tant souffert dans les cadres des soins des santés primaires.
C’est ainsi qu’en 1997 avec le concours des membres fondateurs en matière et en conseil, avec le soutien moral des membres cofondateurs ; il décide de créer une association dénommée : « mouvement communautaire pour la production et prévention » MCPP Asbl en sigle ; laquelle fut adopté d’ouvrir un dispensaire pourra servir cette population longtemps abandonné d’elle-même en soin de sante primaire.
L’ouverture ayant eu lieu sur avenue major vangu III dans un bâtiment de 3 chambres et 1 salon avec une capacité de 3 lits où avait fait tout simplement 10 jours du travail du 01/03/1997 au 10/03/1997 compte tenu de poursuite fétichiste avec comme mauvais signe de tuer un serpent le jour même du démarrage des activités. Ce mauvais signe nous a poussé de cesser nos activités dans cette maison. Le 11/03/1997 nous avons déménagé pour une maison de 3 chambres avec un salon en semi durable sous la supervision du Docteur SAYBA NYANDULA.
En date du 12/03/1997 nous avions eu l’autorisation d’ouverture, signé par l’inspecteur provincial de santé après plusieurs jours de travail et de fréquentation des malades suite aux soins de qualité qu’ils recevaient, nous avions jugé bon d’ajouter encore trois lits pour devenir six.
II.3. POPULATION D’ETUDE
Notre population d’étude est constituée des 357 femmes ayant consultées au service de gyneco-obstétrique au CENTRE HOSPITALIER PHILADELPHIA.
II.4. TAILLE DE L’ECHANTILLON ET TECHNIQUE D’ECHANTILLONNAGE
L’échantillonnage a été exhaustif et constitué de 43 cas soit 43 femmes enceintes.
II .5. PARAMETRES D’ETUDE
Dans les documents trouvés, nous nous sommes focalisés sur les informations telles que :
- La plainte à l’admission;
- Le diagnostic ;
- Examen de laboratoire
- La parité ;
- Sa provenance ;
- Age ;
- La gestité
- Age de la grossesse ;
- Le traitement reçu ;
- Evolution
- Les autres pathologies associées aux infections urinaires.
Nous nous sommes aussi servis de certaines formules statistiques pour représenter nos résultats
- Le pourcentage :
II.6. CRITERES D’INCULSION
Les critères suivants ont été retenus pour notre étude:
– Être une femme enceinte reçue au centre hospitalier Philadelphia de Bukavu durant notre période d’étude, être hospitalisé et suivi pour une infection urinaire au cours de notre période d’étude, avoir un dossier médical enregistré dans le registre du CENTRE HOSPITALIER PHILADELPHIA, avec tous les paramètres d’études complétés.
II.7. CRITERES D’EXCLUSION
Ont été exclus de notre étude, les malades suivies pour une pathologie autre que l’infection urinaire sur grossesse, celles suivies et hospitalisées en dehors de notre période d’étude et celles non enceintes.
II.8. ANALYSE ET INTERPRETATION DE RESULTATS
Après le nettoyage Manuel des données, elles ont été saisies sur micro-ordinateur à l’aide du logiciel SPSS et l’analyse des resultats a été effectuée à l’aide du meme logiciel SPSS
II.9 CONSIDÉRATION ET ÉTHIQUE
Notre étude a été menée dans un sprict respect de la dignité des personnes tout en respectant notre déontologie médicale.
CHAP: III PRESENTATION DES RESULTATS
- FREQUENCE
Tableau III.1 Fréquence des infections urinaires dans le service de gynéco-obstetrique au CENTRE HOSPITALIER PHILADELPHIA
Malades Effectif Pourcentage |
IU 43 12%
PA 314 87,9%
Total 357 100 |
Au vu de ce tableau, nous constatons que sur 357 Patientes hospitalisées dans le service de gynéco-obstétrique au CENTRE HOSPITALIER PHILADELPHIA Pendant la période du 01 Janvier 2020 au 31 Décembre 2020, soit une période d’une année, nous avons enregistré 43 Cas d’infection urinaire soit 12 %
Tableau III.2. Répartition d’infection urinaire selon les tranches d’âge
Age Effectif Pourcentage |
<18 3 6, 9%
18─25 16 37, 2%
26─33 12 27, 9%
34─41 8 18, 6%
>41 4 9, 3%
Total 43 100% |
L’analyse dans ce tableau nous montre que la tranche d’âge la plus touchée est celle des femmes enceintes de 18 à 25 ans, soit 37,2%
Tableau III.3. Répartition d’infection urinaire selon la provenance
Quartier Effectif Pourcentage |
GYAMBA 11 25,5% MJV 5 11,6% ROUTE D’UVIRA 3 6,9% BUHOLO6 7 16,2% MUHUNGU 5 11,6% NYAMUGO 8 18,6% MUHUNGU 4 9,3% |
Total 43 100% |
Au vu de ce tableau, nous constatons que la plupart des femmes enceintes qui sont touchées par les infections urinaires proviennent de GYAMBA avec 25,5%, suivi de ceux de NYAMUGO avec 18,6 %
Tableau III.4. Répartition des cas selon les plaintes principales
Plaintes Effectif Pourcentage |
Fièvre 4 9,3 % Pollakiurie 11 25,5% Hématurie microscopique 3 6,9% Douleur lombaire 6 13,9% Douleur abdominale 5 11,6% Mictalgie 8 18,6% Pyurie 2 4,6% Dysurie 4 9,3% |
Total 43 100%
Au vu de ce tableau, nous constatons que la pollakiurie est le signe le plus dominant en cas d’infection urinaire chez les femmes enceintes soit 25,5% |
Tableau III.5. Répartition des cas selon la gestité
Mois Effectif Pourcentage |
Primigeste 21 48,8% Multigeste 8 18,6% Grande multigeste 14 32,5% |
Total 43 100% |
Au vu de ce tableau, nous constatons que les femmes enceintes primigestes sont les plus touchées par l’infection urinaire soit 48,8%
TABLEAU.III.6. Répartition des cas selon l’âge de la grossesse
Ages Effectif Pourcentage |
Premier trimestre 8 18,6%
Deuxième trimestre 12 27,9%
Troisième trimestre 23 53,4%
Total 100% |
Dans ce tableau, il ressort que les femmes enceintes de la troisième trimestre sont les plus touchées par l’infection urinaire soit 53,4%
Tableau III.7. Répartition des cas selon le diagnostic le plus évoqué
Maladies Effectif Pourcentage |
Sd infectieux, paludisme,FT,IU 7 16,2%
Sd infectieux,sd douloureux de l’épigastre 9 20,9%
Paludisme,FT,paludisme,FT,gastrite,IU
Sd douloureux de la FID,hypogastre,IU 10 23,2%
Appendicite
Sd infectieux,sd douloureux de l’hypogastre et 17 39,5%
FID
Total 43 100% |
Dans ce tableau, il ressort que les femmes enceintes avec un syndrome infectieux ,douloureux de l’hypogasre et de la FID sont les plus touchées par l’infection urinaire soit 39,5%
Tableau III.8. Répartition des cas selon les pathologies associées
Pathologies Effectif Pourcentage |
Paludisme et salmonellose 13 30,2%
FT,paludisme,parasitose intestinale 6 13,9%
Paludisme, infection a H pylori 4 9,3%
FT,grippe gastrite 3 6,9%
FT, palu,menace d’avortement 7 16,2%
Paludisme,appendicite,gastrite 6 13,9%
FT,paludisme,pneumonie,PI 4 9,3%
Total 43 100% |
Dans ce tableau, il ressort que les infections urinaires chez les femmes enceintes étaient associées à la salmonellose et au paludisme soit 30,2%
Tableau III.9. Répartition des cas selon les examens de laboratoire
Examens Effectif Pourcentage |
CU,NFS,EDS 10 23,2%
EDS,NFS,CU 15 34,8%
VS,CRP,NFS 9 20,9%
Echographie,CU 5 11,6%
CRP,CU 4 9,6%
Total 43 100% |
De ce tableau, il ressort qu’au CENTRE HOSPITALIER PHILADELPHIA le CU,EDS et la NFS sont les examens les plus faits soit 34,8%
Tableau III.10. Répartition des cas selon les traitements reçus
Résultats Effectif Pourcentage |
Betalactamine 20 46,5%
Tétracycline 6 13,9%
Quinolone 10 23,2%
Macrolide 7 16,2%
Total 43 100% |
De ce tableau, il ressort que les betalactamines étaient les plus utilisés soit 46,5%
Tableau III.11. Infection urinaire et Evolution
Evolution Effectif Pourcentage |
Guérison 38 88,3%
Référés 3 6,9%
Décès 1 2,3%
Evasion 1 2,3%
Total 100% |
Selon le tableau, montre que les gestantes avec infections urinaires évoluaients vers la guerison à 88,3% .
CHAP IV. DISCUSSIONS DES RÉSULTATS
Prévalence de l’infection urinaire
Cette prévalence est de 12%. Ce taux qui est élevé montre que l’lU est une pathologie fréquente dans notre milieu. Il pose un véritable problème de santé maternelle et infantile vue les complications possibles aussi bien chez la mère que chez le fœtus. Des prévalences aussi élevées ont été notées par Olsen BE et coll [40] en Tanzanie (16,4%) et Olusanya 0 et coll[41] à Sagamu au Nigeria (23,9%).
Les auteurs occidentaux notent des prévalences plus faibles de 5 à 10% [16]. Cette différence peut s’expliquer par la faible couverture prénatale et le manque de moyens de dépistage et de traitement des lU dans les pays en voie de développement.
Répartition des cas selon l’âge.
La tranche d’âge de nos patientes allait de 18 à 41 ans avec une moyenne d’âge de 18,25 ans. Dans les études de Dietrich M et coll.[14] ; Attolou et coll.[2] les tranches et moyennes d’âge étaient respectivement de 15 à 45 ans; 18 à 47ans ; 26, ans et 30 ans. C’est dire que l’lU se rencontre à tous les âges de la femme enceinte.
Cependant la fréquence de l’lU est plus élevée chez les femmes enceintes jeunes(37,2% chez les moins de 25ans contre 18,6% chez les plus de35 ans). Ces jeunes femmes étant au début de leur vie sexuelle active, le rôle des rapports sexuels (généralement très fréquents dans cette période) nous paraît vraisemblable dans cette différence. Selon de nombreux auteurs les rapports sexuels sont un élément essentiel dans la genèse de l’lU chez la femme[18]. En effet, ils favorisent les infections génitales et la diffusion des germes vers le haut appareil urinaire.
Répartition des cas selon le terme de la grossesse.
La fréquence de l’lU croît avec l’âge gestationnel (18,6%, 27,9%, 53,4%) respectivement au premier, deuxième et troisième trimestre de grossesse). Mais cette variation en faveur de la troisième trimestre est statistiquement significative. Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’au troisième trimestre, la stase urinaire cause majeure d’lU est majorée par la compression exercée par l’utérus gravide sur la vessie et les uretères. Selon Stenqvist cité par Colau JC[8] la fréquence de l’lU augmente avec l’âge gestationnel.
Attolou et coll.[2] au Bénin ont trouvé également une fréquence plus élevée de l’lU au troisième trimestre de grossesse. Par contre d’autres auteurs trouvent des résultats différents. Olsen B et coll.[40] ont noté une fréquence plus élevée au premier trimestre. Marrakchi 0 et coll.[34] ainsi que Diadhiou F et coll.[13] trouvent que le deuxième trimestre est la période de prédilection de l’lU.
Répartition des cas selon la parité.
La fréquence de l’lU est plus élevée chez les nullipares(25%). Cependant cette variation de la fréquence de l’lU selon la parité n’est pas statistiquement significative.
La fréquence élevée de l’lU parmi les nullipares ,et son non-augmentation avec la parité laissent supposer que celle-ci ne joue pas un rôle direct dans la genèse de l’lU. En revanche ceci pourrait s’expliquer par l’âge de ces nullipares et donc de leur activité sexuelle. Olsen B et coll.[8], Olusanya 0 et coll.[6] ont également trouvé une ‘fréquence plus élevée de l’lU parmis les nullipares; respectivement 17,9% et 40,9%.
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
1. CONCLUSION
Au terme de notre étude portant sur <<les profils cliniques et épidémiologiques des infections urinaires chez les femmes enceintes au CH. PHILADELPHIA de Bukavu>>, nous avons constatés une fréquence de 12% par rapport à d’autres pathologies.
L’infection urinaire a été indépendante de l’âge, mais l’âge la plus touchée dans notre étude varie entre 18-25 ans . Le signe plus dominant est la pollakiurie avec 25,5%
Aussi elle se retrouve le plus souvent au cours du troisième trimestre (53,4%) de la première grossesse( 48,8%).
Le dépistage de l’lU doit donc être systématique chez toute femme enceinte dès la première visite prénatale particulièrement chez les plus jeunes.
Les résultats de cette étude montre que les infections urinaires chez les femmes enceintes étaient accompagnées d’une fièvre typhoïde et du paludisme soit 30,2%, évolueraient bien (88,3%)
RECOMMANDATIONS
Au vue de ces conclusions nous recommandons:
– Aux autorités compétentes:
La dotation du service de consultation prénatale en bandelettes réactives pour analyse d’urine prenant en compte la détection des nitrites et des leucocytes.
– Aux cliniciens des services de consultation prénatale:
Prescrire si possible un ECBU à toute femme enceinte dès sa première visite prénatale. A défaut utiliser les bandelettes réactives pour analyse d’urine.
A défaut d’une identification bactérienne et d’un antibiogramme, et devant les résultats d’un culot urinaire: prescrire pour les bacilles à Gram négatif, la nitrofurantoine en première intention et une.céphalosporine de troisième génération en deuxième intention. Pour les cocci à Gram positif, prescrire l’érythromycine en première intention et l’oxacilline en deuxième intention.
– Aux responsables du Centre Hospitalier PHILADELPHIA :
La dotation du laboratoire de bactériologie en matériel et réactifs suffisant, une bonne gestion des stocks afin de minimiser les ruptures de stock.
_ Au laboratoire de bactériologie du C.H PHILADELPHIA:
Une évaluation plus complète de la méticillino-résistance des staphylocoques dans notre milieu.
Assurer le contrôle de qualité des antibiogrammes par l’utilisation de souches de collection.
– Aux pharmaciens d’officine:
Assurer la disponibilité et l’accessibilité des antibiotiques recommandés.
– Aux femmes enceintes :
Eviter l’automédication;
Consulter devant tout trouble mictionnels;
Boire beaucoup d’eau en vue d’éviter une stase urinaire
Uriner après chaque rapport sexuel
Faire la toilette intime des organes génitaux vers l’anus.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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9.Jamieson DJ. Theiler RN, Rasmussen SA. Emerging infections and Pregnancy-Emergssinfect Dis.2006; 12: 1638-43; Guide d’antibiothérapie, édition 2009
10.Ward K. Theiler RN. Once-daily dosing of gentamicin in obstetrics and gynecology – clinobstet gynecol.2008; 51: 49, 8-506.
11.Nielubowicz GR, Mobley HL, Host-Pathogen interaction in urinary tract infection. Nat rév. Urol2010, 7430-41 “Medline”
12.Zamanovicita; Green H, Paul M, Japhe J, Lébovicil.Antimicrobial agents for treating uncomplicated urinary tract infection in women. Cochrane DATABASE SYS Rev 2010; (10): CD 007182
13.ZHANEL GG, Karlowksy JA, Harding GK et coll. A Canadian National Surveillance study of urinary tract isolates from out patients: comparison of the activities of trimethoprim- sulfamethoxazole, ampicillin, Mecillinam, nitrofurantoin, and ciprofloxacin. The Canadian urinary Isolate study Group. Antimicrob. Agents chemother200; 44:1089-1092.
14.Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires de l’adulte – Recommandations (23/06/2008).
15.FRANCOIS ABALIKUMWE, BachelonDegree en sciences médicales 2004.
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18.FAHEY J. Clinical Management of intra-amniotic and choriomvutis; women health, 2008, 227 pages DUPEYRON C. (1999), “Examen cytobactériologique des urines”, Développement et santé, N°141, juin.
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20.DPS/Sud-Kivu, Rapport annuel des activités DPS-SK, 2013
Table des matières
0.2 QUESTIONS DE RECHERCHE.. 7
0.5 CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET. 8
0.6 SUBDIVISION DU TRAVAIL.. 9
CHAP.I. GÉNÉRALITÉ SUR L’INFECTION URINAIRE.. 10
I- L’APPAREIL URINAIRE [9,] 10
I.1.1. Anatomie descriptive. 10
II.2.Histologie et physiologie des voies excrétrices. 11
III.1.Anatomie descriptive. 12
III.2.Histologie et physiologie. 12
II.1Définitions – épidémiologie. 13
II.2.Les germes responsables des infections urinaires. 14
II.2.1.Les bactéries responsables des lU observées en pratique de ville. 14
II.2.3 Moyens naturels de défense de l’hôte contre l’lU.. 16
II.3.Facteurs favorisant le développement de l’lU. 16
II.4.Origine des germes et voies de propagation de l’infection. 17
II.6.Diagnostic biologique. 20
II.8.Pronostic chez la femme enceinte. 22
CHAP II. MATÉRIELS ET MÉTHODES. 27
II.2.2 BREF APERCU HISTORIQUE.. 27
II.4. TAILLE DE L’ECHANTILLON ET TECHNIQUE D’ECHANTILLONNAGE.. 28
II.6. CRITERES D’INCULSION.. 29
II.7. CRITERES D’EXCLUSION.. 29
II.8. ANALYSE ET INTERPRETATION DE RESULTATS. 29
II.9 CONSIDÉRATION ET ÉTHIQUE.. 29
CHAP: III PRESENTATION DES RESULTATS. 30
CHAP IV. DISCUSSIONS DES RÉSULTATS. 36
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